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M//f
A
■9
•
MÉIIMllS
DE LA
SOCIÉTÉ ROYALE
DES SdENCaSS,
9^1 ]L*iiQlSOV]bWftl IS WI8 lkftV8«
DE LILLE.
MÉMOIllS
»l &4
DE L^AGBICIJLTCBE ET DES ARTS,
■t- '•,
4 834.
A LILLE,
DE LlMfAIMBftlE DB L. DANEL. GEANDB PUCB.
1835.
miÊM(DIllS
»■ LA
^w 0cienct0,
I
DE L^AGBICULTCRE ET DES ARTS,
4 854.
.
A LILLEy
DE LIMPMMSEIE DB L. DANEL, GEANDB PUCE.
1835.
(O
PHYSIQUE ET MATHEMATIQUES.
MÉMOIRE
SUR LA BÊSOLCTION DES ÉQUATIONS NUMÉRIQUES, V
P« M. VoKBir* MMikit
7 aofOBii x834«
K.o I. -« Dans une note qoi m*est eommone «TeeH.BoimBoir,
et qnî iaît partie de la sixième édition de ton Algèbre , il a été
démoatré que Si dans une éqwuion numérique rationneOe en
X dtfemvut de ramnee é^àUe^ on fait succesmemenl^ et
eenfcrménem au procédé de Lâounai^
on parvient toujourspar hsuite des tran^ormations , et quels
que êoietti ttaHkfÊrs les nombres Mf h, t^m^m^ à une équation
transformée qui se trowe dans fini de ces deux cas : ou de
ne plus asH>ir que des permanences 9 ou de ne plus offrir fu'imi
variaiion\ dans ce second cas, I^éqnatîpn en or a une racine
réelle positiTe représentée par la fraction continae
I
*H.-i
'•• • • •
et nen a qa*ane seule de cette Yaleur ; le premier cas , aa con-
traire, arrive tontes les fois qne TfSqnation n*a aucune racine
•asceptible de Texpression indiquée.
Von seulement cette propriété des équations numériques,
propriété ezclusiTement inhérente â la réduction de leurs racines
réelles en fractions continues , est tout-à-fait suffisante , ainsi
qu*onpeut le voir, pour conduire a la séparation de ces racines,
comme naturellement , c*est-à-dire sans que Ton soit obligé de
déterminer à priori leur quotité ou de leur assigner des limites (*),
et ponrm seulement qu*aûn de s*épargner une infinité dressait
inutiles, on se Insse diriger dans le choix des nombres a, b, c...
par le théorème de M. Bubar (**) ; mais en outre la même propriété
(*) Qui ne conntit aajoiird*hui le beau théorème découvert par M. STVaM
•or les liaiilei des racines ?. • • . Bien que la méthode de résolution proposée
dans ce qui TasuiTie en soit absolument indépendante, toute complète et rigoa-
reuse qu^elle nous paraisse, le théorème de M. SiraK n*en est pas moins d'une
extrême importance k nos yeux , pour la facilité avec laquelle il permet de
reconnaître à priori le nombre et les limites des racines réelles ; et sous ce
rapport il offirira toujours un puissant auxiliaire à tontes les méthodes de réso-
lution , quelques avantages qu'elles puissent d'ailleurs présenter. 11 ne faut pas
perdre de me , au snrplu», que l'emploi du procédé de M. Stueii se trouve tout
préparé par les opérations nécessaires à la séparation préalable des racines
égales.
(**) Ce théorème peut être énoncé comme il suit :
Si, dans une /^uûtion eux que nous reprétemUronê pùrt{x) zszo^on faii
aftfrjMliVemefif x = p -<« z'> z = q -4-x", p «I q ^tant dêtts nombres réels
de signes quelconques, et tels que Von ait p <q [^c'est- à-dire que p soit le
plus rapproché de l'infini négatif, et q le plus rapproché de l'infini positif] : —.
i.^ La transformée en x' = x -— p ne peut at^oir moins de variations que
la transformée en x** =x«« q; «• a.« le nombre des racines réelles de
l'équation f (x) = o , comprises entre p ef q , ne peut jamais surpasser eeiui
des variations perdues dans Je passage de la tramsformée en (x— p) à la
transformée en (x— q) ; — 3.* quand il en est surpassé, il l'est toujours
d'un nombre pair, — ^Dans le ca» particulier où l'un des nombres p, q, serait
(3)
foarnit un caractère au moyen duquel on peut reconnaître d*mie
manière certaine quand cette séparation est complètement efFec*
tuée. Pour ces deux raisons , j*ai pensé qu*îl ne serait pas sans
intérêt de reprendre ici la proposition énoncée, et de faire Toir
comment elle peut se déduire de la théorie àtê fonctions dérivées^
indépendamment de Valgorùhme particulier sur lequel reposait
tt première démonstration.
Ensuite, m^appuyant sur la propriété citée et profitant des
traTanz de H. Busah et de ceux de Fouaaisa , jMndiquerai, pour
Bol, la transformée cofrcfpondaate defrait être remplacée par la propesée
dit-même]-
FouABiEB, qai était parrenu de ion c6té au même théorème , et qui en a
demie dane son Analfse des équëHonê, ooTrage publié apréa aa mort pas
M. NATism , une démonstration différente de celle de IL Bvdaii , Ténoace
d'une antre maniée tpâ. revient à-peu-prés à la a uivante :
SiianslasttUedtê (m-f- OfoiMtMiif f(x), r(x), r(z) , f(*)(x),
oa iuhMtîtue alternativement deux nombres réels tjuelconqties p , q [.p étant
<^^et que l'on représente par V^Q^les devis suites de nombres résultant
respectiyentent de ces substitutions : ^- i.» La suite P ne peut présenter
moin» de variations que la suite Q-, — a.» le nombre des racines réelles de
VéfÊOtion f (x) =0, comprises entre -p et q^^ ne peut jamais surpasser aelui
des variations perdues dans le passage de l'hypothèse xzizp à l'hypothèse
zs^.q i *- 3.* iiaand U en est surpassé, il Vast toujours d'un nombre pair.
Pour rhiatoriqne de ce théorème, aioai que pour l'examen dea avanta^
qu'il présente dans les applications et des points de vue aoni lesquels il pouTait
lntiflTT quelque ehose à désirer y nous renverrons aux Leçons d'Algèbre de
M. LxrxBvmx de 'Povect.
n est surprenant queFoVEEiKE n*ait pas cherché « dans son ouvrage, à démon-
trer la proposition qui fait Tobjet principal du présent mémoire , et qui seule ,
à ce qu*il nous semble, pouvait donner k sa méthode tout le degré de rigueur et
de préeiaion dont elle était susceptible. Il a bien, à la vérité, dans les Mémoires
de l'Institut (année 1817), énoncé que la réduction en fractions continues
devait toujours effectuer la distinction des racines réelles et des racines imagi*
naires ; mais il n*a donné aucune preuve de cette assertion, et n'a pas non plus
expliqué de quelle manière ce départ pouvait s* opérer.
(4)
rét0«diiB Uê kpêûonB , iu procédé miite qui, réoniasa»! aatiAt
que potnbk la rapidité âm la nétlMda de Nbwtor avec la iàreté
dt oeUe de L*ca4iHSK , me parnît offrir laa avianlagei de 1*000 et
do Taolre tant en aroir kt ineonvéoions*
N.o Om •— Soppesoiifl doac, poor démoBiior la propontîon
énooeéo Bi«<doimai (N.o t )y qno Ton ati offisetué \e$ sdMtiiaCiooi
sncceMÎTes
I , , I I
X Stfl UH--^ m arSSSO-4- , ^^ 3=S3 C>4- — ^-. ••• •;
p g
eotent^ ^ —.$ deox rédaîtet eoméeolifei de la fraetîoa coii'-
tinue qui réaaile de ees tranifonnaUoiu , et^ le dënomioatear
eoinplei de la fraetion istépante qai Tient inamédiateBeni après «
do eoTte que ros ait
Péqaation transformée en ^ pourra alors être considérée comme
le résultat de la substitution immédiate de cette Taleur de x
dans réquatioA proposée en x\ de même que réciproquement ,
en dliminant y entre cotte tranaforméo et la valeur do x^ os
rolomberaît sur réqvation primitm.
Cela posé, considérons les facteurs réels du premier et du
second degré de Téquation en x ; examinons les facteurs en y
qui leur correspondent respectivement dans Téquation en j^; et
par suite voyons quelle forme prendra cette dernière équation
olloHnémo.
Soit d*abord an facteur réel du premier degré {x — «)» lien
r Imitera
yr^P
ir ^p^
(5)
d*oà
Or, po«r qne ce factear da premier degré en^ paiue «Toir
une Tarialion [et, jMir coiuéqnent, en introduire au moins une
dans réqoation en^] , il fani et il suffit qae la racine « adt com-
p ç
prise entre les deoz l'édattes consecntiTet -^ et -^ ; et comme
en rédultee, qmeSei que soient les freeUens intégrantes sacees-
ÂTes aTec lesqneHee on ks forme , tendent continnellenient tert
régalite paisqae leurs dilFërencescoQsécntiTesTont sans cesse en
diminuant, iLe*eniiiit qa*apffès un certain nomlMre de transfor-
mations , une seule des valeurs de a: [ supposées toutes inégales
<atr*elles], ponm rester comprise entre deux rédvltes eonsé*
catÎTes, lesquelles rsprésenteront alors des ▼alenrs de pins en
plus approchées de cette racine.
Soit maintenant un facteur réel du second degré , tel que
correspondant à un couple de racines inupnaires
n en résultera
ce qui donnera le fréteur double du premier degré i
(6)
et par suite le factear rdel da secoad degré :
Or , poar que ce facteur paisse introduire des Tariations dans
réqaatioD enjr, il faut nécessairement que Ton ait :
ce qui exige deux conditions : la première , que a ou la partie
réelle des deux racines, soit comprise entre les deux réduites con-
sécutives — et — ; la seconde, que le carré de j3 ou du coef^
P' ^
ficient de |/— i dans ces deux racineS| soit inférieur à la Talenr
numérique du prodoit
et à plus forte raison , que |3 soit -^ , puisque les valeurs
numériques des facteurs
forment une' somme égale à
V 4' " p'J
on a -rj .
pW
(7 )
La première de cet detix conditionf podrraît bien être remplie
indëfiniment , et alort la série des réduites conTergerait. Ters un
nombre égal à la quantité a ; mais la seconde finira tôt on tard
par ne Tétre plos, paisqne, les dénominatears des réduites erois-
laot indéfiniment , la différence de deux réduites consécntites
peut dcTenir moindre que tonte quantité donnée.
Il résulte de là que , par la suite des calculs , on parriendra
toujours à une équation qmi se trourera dans Tun de ces deux cas :
ou que tous ses fadeurs réels , tant du premier degré que du
second, seront composés de termes entièrement positifs \ on
bictt que ces (acteurs seront positifs h V exception iun seul de
la forme (j^ — ? )* f étant un nombre positif et ^ i. Dans le
premier cas, Téquation n^aura éridemment que des permanences;
dans le second, on sait déjà qu'elle doit avoir un nombre impair
de Tariations, et nous allons prouver que ce nombre impair finit
toujours par se réduire à un.
N,o 3* — Pour cela, faisons un moment abstraction du facteur
{y — f ] cl de tons ceux qui lui correspondaient dans les équa-
tions enXfaffOf'....^ pui<> dans le produit des autres facteurs
de réqoation en x, produit que nous appellerons X et que nous
lupposerons du degré m , remplaçons x par
ou simplement faisons x = k^^-Uf en posant , pour abréger ,
Alors, en représentant par K, K', K'' K(*), ce que devien-
nent respectlTcment le polynôme X et ses dérivés successifs
(8)
jiiiq[ii*à Vwirê m înelanvcnictit qvaad on y ûtit x ss k f noai
âttroBf :
î =K. H -f- h ■
1 1*2
i«a.3.« /n
Or 9 la Taleur de u peat se mettre soas U forme taiTante :
f
I
îfc
en pofant encore t pour abr^r,
±1 _ . . £' ==: r
donc nous aurons povr le développement de X ,
x=
„ K t K' t*
1 y-^-r i.a C^-+-r)*
^
KC-) «-
d*où rëfalleraj après la multiplication par (j-4-r)", Tëquation
•oiTante en j^.*
= o.
i»à«3**i.* 171
(9)
Maintenant , la fraction i = -— qui entre dans cette ëqua*
tnm » dîminae à meavre que le nombre des tranaformatioai se
multiplie ; et elle peut derenir, par la suite dm cale«l , iBoiodre
que tonte quantité donnée; par conséquent, les premiers
membret des équations transformées tendent sans cesse vers une
limite de la forme
c'est-à-dire [abstraction faite du eoefUcient K], qu'ils approchent
continuellement de la puissance m* d*un binôme dont le premier
terme est l'inconnue jr de Téquation tnsaformée , et le second
terme une quantité numérique j r =^ -^ | égale au rapport
du dénominateur d*une réduite au dénominateur de la réduite
imTantCy rapport qui , par conséquent , est toujours moindre
quefunùé.
Hait on sait : i.« quedans le développonont de toute puissance
entière d*un binôme, les coeiBeîens vont en augmentant depuis
les deux termes extrêmes jusqu'au milieu. Donc , dans le déTc-
loppement de K (jr-^-r)", en tenant compte des puissances
sueeessiTes de r, puissances qui vont en diminnant puisque r est
^ I , plus de la moitié des coefficient des puissances succès-
swes et ascendantes de y voni en aapneniant.
2,0 On sait encore que dans ce même développement de
(jr^-r)"*, le rapport de ebaque coefficient au précédent, en avan-
çant d*un quelconque des deux termes extrêmes vers Tautre
tenue extrême , Ta en diminuant , puisque la fraction — »— f
n
qni représente le rapport du (n-f- 1)* coefficient au n', va elle-
même en diminuant i mesure 4}ue n augmente ; ou bien , ce qui
est la même ohose , le n^ort de àau/ue coefficient au suivant
va en auffnénêantf
( 10)
Donc , en eflPectaant sur le polynôme X [ que nous tuppose*
rons , pour ûxer les idées, du 6.^ degré ] , la série des opérations
indiquées, et poussant le calcul suffisamment loin, on arrivera
toujours à un polynôme en y^ tel que le suivant :
dans lequel , les coelFiciens P, Q , R étant tous positifs , on
aura en outre les deux inégalités continues :
1.^ Enlreplus de la moitié de ces coefficiens depuis Y jus-
qu'à P :
V<U<T<8 ;
A.0 Depuis k dernier terme jusqtfau premier :
V U T S R 0
D^T^S^R^Q^P-
Cela posé, en multipliant le polynôme en^ par le facteur
{^jr — f ) 9 on aura pour produit :
p^T
H-(R-Qy)j^'
H-(S-^Ry)j.*
^(0-.Ty)jr«
^(V_Uy)j.
«
Or , puisque d'ailleurs ^ ^ i , on a d*abord
V<D<Uf,
U<T<T„
(")
doà fl réfiille qne tonjoors au moins la moitié des termes da
produit total, à commencer par le dernier , sotU négitiifs*^ et
quant ans termes de degrés plus âevés en jr^ un ou plusieurs
d*cntr''eoz peaTent encore être négatifs ; mais dès qae Tan d^eax
est podtify les antres de degrés plus élevés le sont aussi. Par
exemple , si
S>Ry.
d'où
'< R»
0 en rÀolte h fortiori:
'<^
d'où
R>Qf.
,<\
d'où
Q>Pf5
et de même des antres termes s*il y en avait davantage.
Ain» , eomme il (allait le démontrer , Téquation qne Ton
obtient en égalant à zéro le polynôme en jTf ne peut avoir plus
Jtune variation ; et d'ailleurs , & cause dn premier terme qui
est podtif , on voit qn* elle en aura nécessaàrement une,
N.O 4. — Examinons maintenant comment cette propriété des
équations peut servir à faciliter et à simplifier la recherche de
leurs radnes^ et pour cela , expliquons d*abord en peu de mots
le procédé auquel on est naturellement conduit par le théorème
de H. BvaAR , lorsqu'on veut exprimer ces racines en fractions
continues.
Soit, pour cela , Téquation générale :
/(jp)=AH-Rr4.Gr*-«-Dar*^Er* c= o.
En posant x = a h- â/, on aura pour transformée :
/ (a H- «) = /(a) ^f («) - */» («) —
I I «a
Alor» , (i l'on fait / («) = A' ,
t
r' («)
r' (a)
i.a.3.4
B',
C,
ly,
E'.
l'éqaation en j/ pourra t*ëcrire ainsi :
De ploSf <t l*ea sappote a ^= i , on mua aimpleneiii :
/(i) =sÂ' = A-bB-f. C^ B^ E.,
I
B «f. aC .^ 3D 4« 4B...«
r^ (')
1.2
r"(')
r"' (0
i.a.3.4
G ■*■ 3D ^. 6E
D' = D-t.4E....
E' = E...
et gâléraleUtfBt, qod que soit le d«grë de l'équation ea « , on
( «3)
obtiendri tonjonrt facilement et a la seale inspection , les coef-
fldeiis de la transformée en a! = (x — i), d*après la formule
dn Tnoiiflie arùbmétique,
La même règle qni sert à passer de rëqnatioa en x â Téqaa-
tîott en (j: — iX conduira de eelle-ci â la transformée en (or— s),
de li à la transformée en (x — 3). ; et ainsi de saite.
On obtiendra, poor la même équation et par un procédé
pareil, les transformées en (j:-*- i;, (x-4-2), (xh-3),,... etc.,
en obserrant seulement de changer, dans chacune des sommes
qa*enge le caleol des coefficiens A', B', C\ W , les signes de
tous les termes de rang pair.
If.oS. —Cela posé, admettons que l'on ait déterminé les coef-
ficiens des transformées successiTcs en (a: :^ i ) , en ( jr qp 2 ) ,
en (jT qp 3) .•••••, et que Ton soit panrenu ainsi , d*une part
4 une transformée en (x — /) qui n*ait plus que des perma*
aencca , et d*autre part i une transformée en (x -4- T) qui n*ait
plus que des Tariations.
Cette opérati4m laite , on connaît les parties entières de toutes
les nâaes réelles qne Téquation en jt a oupemi avoir.
En effet [ les raeines entières étant supposées déjA extraites] ,
poor que deux nombres entiers consécutiGi, dba, dtz (a^i)
[u poureat d'ailleurs être nul J , comprennent une nieîne on plu-
sieurs, s2cilii/ce<iaâre, relativement ans racines positives,
que la transformée en (x — a) ait plus de variations que la
transformée suivante en(x — a— -i),et pour les racines né-
gatives, qne la transfonaée en (x -t* a) ait moine de variations
que la transformée en ( x h- is -«- i ). Mais ne nous occupons
que des racines positives.
Si donc, dans le passage de la transformée en (x — a) i la
tnnsformée en(x— a'^i),un eertain nombre de rariations
ent &paru , alors seulement fl y a Reu de supposer rezistence
de racines réelles comprises entre a et (a -f- 1 ), en nombre
égtl au pins & eelm de cet Tariations perdues.
( i4)
Dans cette hypotlièse, on pote x — a =: — ; et les coefB-
ciens de Tëqnation en af s'obtiennent en renvenant simplement
Tordre des coelBciens de Tëquation en (x— a) [ et changeant,
s*il y a lien , tons les signes, afin de rendre le premier positif] ;
pais on calcnle les coefficiens des transformées en ( j/ — i ) > en
(j/— a) , en {af — 3), « JQsqa*à ce qa*on arrire à une trans^
formée qni n'ait plas qne des permanences.
La Talenr de af derant être plus fonde que Funùe fou,T
tonte valeur réelle de x comprise entre aet(a-f«i)9 il s'en-
suit qa'il ne saurait exister de pareilles Taleurs de x si l'équa-
tion en {af '^ i) n*aTait déj& plus que des permanences ; et
généralement y le nombre des racines réelles de l'équation pro-
posée, comprises entre a et (a-^ i ), peut être tout au plus
^1 à celui des variations de l'équation en (j/ — i )«
Maintenant , pour qu'une valeur de af [ou plusieurs ] soit
comprise entre &et(5-*-i),^ étant un nombre entier positif
au moins égal à Punùéj il faut que, dans le passage de Téqua-
tion en {af — * ) à Téquation en (a<— b — i ), un certain
nombre de variations aient disparu ) et c'est seulement dans
cette bypotkèse que l'on peut supposer des valeurs àt af , tn
nombre égal au plus i celui de ces variations , comprises entre
btiib-hiy
On fidt alors af "^ b =s — \ les coeffieiens de Téquation en
x" s'obtiennent en renversant simplement Tordre des coefficiens
de l'équation tn {af — &); et Ton calcule de même les coeffi-
ciens des transformées en (af — i), en {af *— a), en {jc" -— 3} ,
• , jusqu'à ce que Ton parvienne à une transformée qui n^ait
plus que des permanences.
En raisonnant êvtraf comme on a raisonné sur â/, on fait,
^
( «^ )
I
»'il y a lien, j:' -^c = -— ., puis jr"' — rf = , ; et
ainn de mite.
On opère , d*aîllear8 , comme il vient d*étre développé , pour
Unit système de deax équations on de deux transformées consé-
cutives eBLX^etiof^ en AT^, en a^' j , entre lesquelles il a
di^ra des variations [ en ne tenant pas compte , toutefois , de
celles qui disparaissent entre les transformées en a! ti [pcf — i),
afet(x'— i), ••••• ] } et Ton pousse chacune de ces séries ou
brandies d*opérations, jusqa*à ce que Ton parrienne è une
équation en x ('^^ , telle que la transformée en (or C*) — i ), qui
s*en déduit , ou n*ait plus que des permanences , ou ne présente
plus qa*utte seule Tariation. Toute série d'opérations qui se
trouTe dans le premier cas , est terminée , et ne donne aucune
iicÎBe réelle. Dans le second cas , au contraire , les valeurs déjà
obtenues dans cette série d'opérations, poor^r, a! ^ xf ^ ac^ ^
3f^ ^ ....^ , forment une fraction continue dont les réduites suc-
cessives représentent des valeurs de plus en plus approchées de
Tune des racines réelles de Téquation proposée.
N.o 6. — Ces racines se trouTant ainsi complètement sépa-
rées, soit j^ Tinconnue de la dernière transformée relative i Tune
d'elles. Pour approcher davantage de la valeur de cette racine ,
nous pourrions continuer le calcul en suivant toujours la même
marche; et nous serions sûrs de n'avoir, dans toutes les transfor-
mées subséquentes, qu'une seule Tariation , et par conséquent
une seule racine positive , laquelle , de plus , serait toujours
nécessairement plus grande que l'unité.
Mais les approximations successiTcs fournies par la réduction
en fraction continue ne croissant que très-lentement, chan-
geons maintenant notre marche, et exprimons en décimales la
valeur cherchée de^ , suivant le procédé de Nfwroir.
Ce procédé, dans le cas actuel , et vu la forme particulière i
laquelle nous avons ramené l'équation â résoudre, se trouve
affirâDcliî des ineonvëniens qu'il présente dam le cas gênerai ;
et enoatre, comme on Ta le voir, il n*eiige nullement ici la
considération des diiFérentcs hjpotlièses que Fovaaaa a dû dii»
eu ter dans son ouvrage (i).
Notre équation en^ n*ayant qu^une variation, deux conditions
faciles à remplir sont seules nécessaires pour assurer la régula-
rité, la simplicité, et la rapidité du calcul qu'exige sa résolution ;
et ces deux conditions peuvent mâme se réduire à une seule ,
savoir : Que Fon connaisse une première valeur suffisamment
approchée de "^f et moindre que sa valeur exacte, pour
laquelle il suffira souvent de prendre sa partie entière*
AUn d'expliquer ceci , faisons ^ = g -^ A 9 g étant la valesr
approchée et déjà connue et y ^ et A la quantité positif inoon*
nue qu'il imut ajouter à g pour avoir la valeur totale* En repré-
sentant pary(jr) s=s o l'équation en^, on aura :
f{8-*-h)
OU , en développant ,
• • •
I 1.2 1.2.3
ItBl
■ -^/w (g)
laAaV» • ••
équation qm , d'après le tkéorème de H. Bii»ar , ne pown non
plus avoir qu'icM jcufe vi|ri«fitofi.
(i) Toye* m cet oljet, outee Ici Leeom à'algèhn de M. Larsairmu m
FoiTMT ,H Tr^Liuf M^Hitairt d'ambre ^ MM. Matix et Cmqvet.
!
(•7)
Maiotenant , de rëqnationprécMeate on tire :
/te)
ris)
5) \€SiL!!L ^€L^Ê,J±.
8) Iris) «.a /'(«) «•*•
/•<->(«)
/'(g) i.a.3....if»
Or, on Mit rpt dans nn pareil d^Teloppement , il est tonjonrs
pomble de prendre h awez petit poor qne le signe de la toBune
ne dépende que de celle de ton premier terme ; dono pmtqne h
doit être pontif, les deux quantités y*(g) etj^ (g) seront de
ngaes contraires, c*est4-dire qae/*(g) étant n^atif,/' (g) sera
podlif ; et alors la variation unique de féquatkm en h se
tnwera iituée entre le terme tout connu f (g) et le terme du
premier deff'é hV(%), Telle est la prem&re condition qne
Boos exigeons arant de procéder à Tapproximation newtonniène;
et cette condition sera tonjonrs aisée à remplir : quand la partie
entière de y^ prise pour g, ne suflira pas, on cherchera le
diifie des dixièmes par les moyens usités, le chiffre des cenr
t&mes n cela était nécessaire, et ainsi de suite; mais, nous le
répétons, très-eonrent la partie entière suflira, et elle ne sera
même pas toujours indispensable.
Cette première condition remplie, les fonctions dériTées
/' (^9/^' Ub » ®^' > seront toutes podtiTcs; et en pre-
— /(g)
■*A^ Jl . V povr 1* valeur de & , on aura nécessairement une
quantité trop forte*
Quant 1 la limite de rerreur , il est clair que si Ton nomme
M Ut plus grande Taleur que puisse prendre le pins grand des
n
l
( i8)
coeiBciens de A*, A3, . « . « « d<\iu Tjiccoladef cette erreur sera
moindre que la somme des termes de la progression
M ( A» -♦- A3 ^- W -i- 1 . • • • . 4™ ) j
I —A—
oa M A» t
I — A
ou enfin , plus simplement , en négligeant la très-petite fraction
HA>
A"-', elle sera moindre que — —••
• I— A
Quoique la valeur nomérici^e de eett^ çxpreafiou spi^t tcèa-.
facile à calcnler , nons pou^Pf^ ÇUCOre, ^ Ve^eniple de FflivaaWv
obtenir UAC ^^alaatiou plus simple de la limite de IVreu^'f «a
ne considëraut que Iç coefficient de A* ; c^r il résulte d*uno.
pcoppsitiou démoutr^e par LAçiiii»» quu si g et ff sont deux
nombres compren^ut^» et nf diflfëraij^i, par e^omple, qta^i^wie
seule nni^^ d*un certain ordre décimal , le premier mw^"^® ft
étant ainsi nue limite infériçure dç^i et lesccom^.S' uj^e limite
snpérîeare , Terreur commise lorsqu'on fait A =; V^t sera
toujours moindre que — A«» P^r conséquent , la ^ac-
I f (e^)
tion A* que nous représenterons maintenant par M ,
é^fit déterminée un* fois pour tontes d^s le comii^encen:ien4 dn
calcul en y mettant deui valeurs de g et §f, qui ne différent
que d*MiM uiuU, d'un dixième f , pourra servir dfi^ tonte
la suite des opérations à apprécier Terreur commise sur Téva-
loation de A .* il suflira pour cela de multiplier H par la fraction
variable A* , ou simplement par Toi^té de Uordr^ ômnédiftte*-
ment supérieur au premier chiffre significatif de A.
( »9)
Aioft , tant que Ton ne connattra que la partie entière de la
racine 9 on detra faire ksssi i ^ et pour qae Ton pnUee alora
passer sans recherche iutermédiaire à la détermination dea
chiffires dëcimaui , il faudra que M soit ^ — : c^t^i la secondé
ÏO
tondùion dont noua avons parlé \ quand eUe ne sera pas rem«
plie , on déterminera par des essais directs » comme noQs Tavons
dit plus haut , le chiffre des dix&mes. On pourra ensuite cher«
cher le clniFre des centièmes en divisant •^^/{g) par f (g)^
poarro toutefois que H soît <^ i ; sans quoi il faudra aussi
diterminer direotemeni le chiffre des ceni&mes | ..••••; et
ainsi do suite.
Généralement , représentons par n le nombre des chiffres
dédmanz déjà détermina , et par y le nombre des chiffres de
h partie entière de IL Quand H sera eompvb entve i et o,i »
f sera égal à z^ra \ quand M sera moindre que 0,1 y v deviendra
négatif» et sa valeur absolue représentera le nombre de zéroê
placés entre là virgule décimale et le premier chiffre significatif;
enfia, dans le est partâeotior oè H serait une puissance exacte
de 10 on de o«i ^ k vuleur de v , poaitiTe ou négative , sera
Texposant de coUo poilMSAoe ( 1 ).
Cela posé, pou? qun Too puisse obtenir une nouvelle valeor
approchée de W ruotpe atec n' chiffres décimauxr esaetSt n'
éuni ^/iyet(is'-"— n) étant le nombre des nouveaux ehiA^i
déeimauji > il feluidni que Ton ait
10 V I
.-M— -^ OU =5 ^ S
to«« 10»'
ou 10*** "*' ^ ou = I,
ou enfin a n -*- v — -«' ^ ou =i=; o.
■ II*
(t) Le nombre n est èpltmml suseeptibis dé devenir négatif, ce qui
poorrait arriver si tom les chiffres de la partie entière même n'étaient pu
encore déterminé! .
( ao )
Par conséquent, le nombre (a' -^^ n ) des nouTeânx chiffres
dëcimanz qa*il sera permis de calculer, est égal à ( n-'— v ); ou
bien, le nombre total des chiffres alors connus , ou n\ est égal i
a n — V s et ainsi il est constamment le double du nombre des
chiffres connus par Tapproiimation précédente , plus ou moins
\ suivant la valeur de M ] le nombre constant v (i )•
Au reste , tout ceci a été complètement expliqué par Fouisibe
dans son Analyse dtt équations. Seulement ici , nous le ti^h^
tonèj à cause de la/brme pitrticulîère k laquelle Téquation a
été ramenée, le quotient de — ^ (g) par T (g) est toujours
une limite supérieure de la racine ^ et ce nombre diminué
tPune unité du dernier ordre décinud ^ toujours une limite
inférieure \ et c*est cette dernière qu*il faut prendre pour valeur
de g dans Tapproximation suivante.
. Une remarque est encore nécessaire relativement à la valeur
du quotient dont nous parlons : ce quotient n^est ordinairement
pas exact ; et lorsqu'on en a déterminé les n' chiffres chercha ,
on néglige les suivans. Or, si cette partie négligée approche
beaucoup d'une unité de Tordre précédent, on devra [la limite
de Terreur ayant été prise nécessairement au-dessus de sa valeur
exacte ] on devra regarder comme probable que la partie res-
tante est inférieure à la véritable valeur de la racine ; et alors
on prendra cette partie pour la valeur suivante de g, II n'*j
aurait qu'un très-petit inconvénient à se tromper sur ce point,
et Ton reconnaîtrait immédiatement Terreur à Tapproximation
suivante : car alorsy*(g) se trouverait positif au lieu d'être né-
gatif comme il le devrait, la nouvelle équation en h ayant perdu
(i) Dani les cm ordinaires, les chif&es qui exigent une déterminatioa
directe sont les deux premiers de la racine , quel que soit d*aiUeurs le nombre
de ceux qui composent la partie entière; quant aux nombres de chiffires
déterminés après ces deux là dans les approximations subséquentes , ils suivent
la loi de la progression : -H- i : a : 4 •* 8 : i6 : etc.
(=' )
la Yariatioii. An eontraire , lorsque la partie da quotient que
Ton anrm négligée ne sera qu'une petite fraction de Tunité de
Tordre précédent , il sera probable que la partie restante n*esf
pas inférieure à la véritable râleur de la racine -, et on devra
retrancher une unité. Dans ce cas , une fausse induction se re-
connaîtrait encore à Tapprozimation suivante , parce que Ton
retrouverait dans la nouvelle valeur de h Tunité supprimée à
tort On pourrait alors , soit continuer la résolution avec cette
dernière valeur de A, soit reprendre le calcul de Tapproxiniation
précédente après y avoir rectifié la valeur de g ; et ce second
parti sera toujours à préférer afin de ne pas compromettre le
dqpré d'exactitude des approximations ultérieures. — Ainsi, dans
la règle que Ton vient de donner pour la détermination de la
nlenr de ^ , on peut sousentendre que le quotient de ^J' par
/' est calculé à une demi-unité pTè% du dernier ordre décimal^
sauf À vérifier la limite inférieure prise en conséquence pour
valeur de h , afin de s'assurer que cette valeur n'est pas trop
petite on trop grande d'une unité du dernier ordre (i).
N.o y, — Maintenant, l'équation en^ étant supposée com-
plètement résolue ^ il reste â savoir avec quel degré d'approxi-
mation Ton pourra obtenir la valeur de ap lorsqu'on y aura
introduit celle de j^.
Pour cela f rappelons que l'on a
«r
?>-/^'
désignons par y la valeur approchée de^, déterminée au moyen
(i) BaBft le cas où la recUfic4tion dont nous parlons ici aérait nécesiaire,
ii est facile de voir ^e les calculs déjà faits donnent an moyen très-simple de
Tiffcctiur, sans que l'on ait besoin pour cela de recommencer tontes les opé
ralieas; fl est sans doute inutile que nous iniisUoni là-de«sui.
dtt calcul précédent , et tappotée , comme noos Tavons dit ,
inférieare à la YériUble ; et soit f runité da dernier ordre dé-*
cimal de ^ : la véritable Yalcur de cette ioconime sera comprite
entre 7 et y -h c ; celle de x le aéra entre
91 -^p çj 9(7-*-0-^;'
et ainsi Terrenr commise sur la Talenr de x en la supposant
égale i la première de ces deux fractions , sera moindre qne lenr
différence , on qne
it-^p' ^(7-*-0-»-/^' (^y-^p'XT'y^/^'-^^'O
et par conséqn8nt , h fortiori^ cette erreur sera moindre que la
valenr nnmériqne de la fraction .
{q'y-^p'Y
DonCyponr aroir la valenr de x rédnite en décimales, on
appréciera à vue le nombre des cbiflfres contenus dans le oarré
de la partie entière de ( ^7 -f*/?' ) ^ et ce nombre de chiffres
diminué cPun sera celui des cbiffres décimaux exacts qne Ton
pourra obtenir dans la valeur de a: , de plus que dans celle de^*
Quant au sens de Terreur , il dépend du rang de la transfor-
mée, toute valeur approcbée de la racine de cette équation,
pourvu qu^elle le soit par défcaU et non par excès , jouissant
i cet égard des mêmes propriétés que le quotient entier incom-
plet qu'elle remplace. Cette erreur est donc de sens contraire à
celle que poduit la rédnite précédente — , en supposant tovte-
{a3)
fins que l'on n*ait apporté ancane altération au quotient de
H.o 8. — Pour faire nne application de ce qui précède , je
prendrai Tëquation snifante, déjà traitée par LAGaiHfii:
œ^ -5— 7j: -4- 7
G.
Je forme le tableau des cbefBcièns des différentef tranifor-
mées, diaprés la méthode dn numéro 4 ; et j*obtieni ainti
A
t
C
"1
-4
~
agn-
4i -
la
-♦- I
- 3
I -H
20
9
^I
2
-+-
i3h.
S —
6
-♦-I
I
H-
i3 -
4-
3
-4-1
=F o
-H
7 —
7 =F
0
-*-I
-♦• I
-♦•
I —
4-^
3
-♦- 1
•♦- a
■*•
1 -f-
Sh-
6
■*-'
-('-y)
I ■•""J» •••••(«)
D*oà je conclus que Téquation proposée a nécéstairement une
racine réelle négative ooibprise entre — 3 et — 4 \ ^^ 9^® 1^
deux autres racines, si elles sont réelles, ce qui est encore
iouieuXf ne peuTent être que positives et comprises en -4« z
et-f. a»
Occupons-nous d^abord de ces dernières*
Pour reconnàùre leur nature et en obtenir Mine première
valeur approiAée si elles sont réelles, je fais d*abord, comme il a
été dit an numéro 5 ,a;
I -4- ~j , d*où résulte Téqnation
^3 — 4ar's -f. ^a!
qui donne de même, pour les coef&ciens de ses transformées.
(a4)
A
B
C
D
0
I
H.
3
—
4
^
X
I
-^
I
—
2
—
I
-^
X
a
—
I
—
I
-♦-
a
H-
X
3
^
X
H,
6
^
5
^
X
/^
X
5^.
Ainsi , Ton Toit qne les deai racines eherchées sont réelles ,
et qne af est compris , pour Tane entre x et a y et pour Tantre
entre a et 3. Les racines se trouvent donc déjà 'complètement
séparées ; les deux premières lalenrs approchées de chacune
d'elles sont :
vv
I 3
-♦ - ;
I 2
• • • •
et ponr en aToir nne troisième , je fais alternativement les denx
hypothèses
;
d*où résultent les deux équations en x" :
j:'^ m— % 3^%
af' ^ i
x»S
a^% ^^^ ax"
(0.
La première de ces équations n'étant pas encore ramenée à
n'aToir pas plus d^une yariation, je continue la réduction des
racines en fraction continue ; et je forme pour cela les deux
tableau^ (0 ^^ (^) m^ tuiYent:
(^)
(a5)
B C
o
I
a
3
I
1
I
7
I
3
i4
I
4
7
I
I
I
I
(»)
A B C D
o
— I— -a-f-iH-i
1
— - 1 -4« 3 ^ 4 -*- X
a
-*• 7 f- i4 •♦- 7 -*- X
I
d*où il résulte q[Qe U Talear de a^ est comprise, pour x^ entre
1 et 3 y et pour x^ entre i et a} ce qui donne les deux nouvelles
réduites :
3
Quant aux équations en x^ qui s*en déduisent , elles sont
identiques ; et ainsi la détermination des deux racines positires
de réqnatîon proposée est ramenée à la résolution d*une seule
transformée qui est la suiranle :
a/"î_3a
Wi
4*'"
Cette équation en af*' n*ayant plus qu'une rariation , on pour*
rait passer à la résolution en décimales , suivant la méthode
indiquée au munéro 6. Hais rien n'obligeant à adopter cetle nou-
▼eDe marclie pour lapremUre équation qui se présente avec une
leule Tariation; et, de plus, les dernières réduites obtenues
n*ayant encore que de très-petits dénominateurs , drconstanoe
qui ne permettrait pas d^élever de beaucoup le degré d'approxl-
(i6)
mation fonmî par 2a rësolatiep en décimales ( voyez lo N,o ^ ) ,
je clierclie encore bne valenr rëdnite de chaque racine ^ il y a
d*ai11enr8 pour cela , dadtrexemptB actneî; tine^ raiitTn ^e Ton
comprendra dans in* instant.
Je forme donc 11 tàbletu des ctfefficiens ^nr les tTïnlforaiécs
en (ar"' — i), (df" — a),.. ..\ et fâi ainsi :
A
B
G
D
o
— 1
- i:—
3
4:
■""
I
— 7
— . 7.±
o
f
a'
— i3
— 4 -H
3
-t-
I .
3
■— i3
-H 5 -f.
6
H-
4
— I
-+- ao -+-
9
f
5
•*. asg
■»♦* 4i -4-
là
^
Si
af" = 4
ce qui me donne une yalear de a/" comprise entre 4 et 5 , et
par snite les deux noayelles réduites
22
73»
«4
toutes dea& exaot€to à moins d*Mis eeniième préa*
Alors je fais
o/" = 4 -
et Féq«sti«É à* rétôodr^sèra la suirante f à laquelle je mr'arrétérai
pour okiBffclrtr eti décimakii la Talèur dé sa raeine panliVe t
y — ao j^* — 9 ^ — I = o»
Kàii aupàràyarït , f oliserTcraî encore que cette équation est
é^aléihent pr6pfe â donner la racine négatire de là préposée :
(»7 )
en effet , li daii« cette dernière on feit x =3 — ( 3 «f- - 1 1
on obtient de nonyeaa la même équation en j^ ; et telle est la
raison de préférence qne j*ai indiquée tout à Thenre. Ainsi , la
racine positive de cette seule équation en y donnera les trois
racines de la proposée (i), an moyen des trois formules suivantes :
^t .a „ . o • ^1 — _/ „ . Q > ^s — —
Chercbons donc cette Talenr de^.
N.o g. — . Sans avoir besoin de développer le tàbleaa complet
des transformées en {y — x ) » (>^ "~ a ),..••••, on, voit s«r«
le-cbamp , en mettant les deux premiers termes sous la forme
(j^ — ao)^', que la racine ebercbée est comprise entre 20
et 21 (a).
Je îm Aouity = ao h- A; et en nommant y* {y)^ premier
membre de Téquation cn^, et/* {y),/" {y) 9 /'" (^ )» •«•
dérivés y j*exéonte le ealcoltoivant ( voyez k N.o 6 ) :
f{20^h) =
I i«a i.a.o
/•(ao) = ao* — ao.ao* — g.ao' — 1 =— i8t (î)*,
(i) Cette propiiéti 4^ l'é^ttioii en jr niriftwaît p««t-étv« mi «Miien
spicial.
(f) Une ftbréri«do» Milo^e ]^mt ètie oftplofle feo]^ riqfttffibfr «k>
dfifu en y**.
(3) Cette rédoetion peut s^effectner trâs-simplement et à vue , de la mt-
oière f nÎTanfe :
io<— so = o; 0}(et>=:o; 0—9=— -9} — 9x10=:— 180;
— 180— I =— . 181 =/■.
= Sgi-,
f^ (ao) =: 3.ao* — ao = 4o 5
i.a
' /"'(ao) =1 = I.
i.a»3
D*où résulte rëqnation en h :
A3 H^4o ^«-««391 &•» 181 = 0;
et par tnite
iii - il A. _ JL AS
891 391 391
Ponr Toir si le premier terme de cette Talenr de h est saffi-
•ant pour m^en faire connaître , sans erreur, le cliiflFre des
dixièmet , je remplace dans le coefficient de A* , le numérateur
40 = {f (ao), par le nombre ^Z =z ^ f (ai ) (1)5 et
j*obtiens ainsi pour la râleur de M {voyez le N.o 6) réduite
en décimales «
De même pour f ' :
•0 X 3 =60 ; 60 — 4o = to ; 10 x lo =: 4oo ; 4oo — 9 == 391.
Et ainsi des autres.
Celte marche , que fcmploicrai dans les transformations raiTantes , me
parait préférable à celle de FovaaiEE , en ce ^i*ou1re VaTantage d*une
grande simplicité, elle présente encore celui de donner les diTcrses fonctions
f « /' « f " indépendamment les unes des autres.
(1) Le numérateur de M s'obtiendra constamment, danê une équation du
iroUièmt degré ^ en ajoutant à la râleur numérique déjà calculée pour
% f** (s) « *'^^ unités du dernier ordre décimal.— On peut établir pour
cbaqiie degré une règle analogue.
(a9)
43
M =s - — =5 0,11 1 à trèt«p«ii prèi.
091
A U rîpitvr il firadrut, poar remplir U seconde eondition
ezigëe an numéro 6 , qae M ne dëpaMât pat un dixûme ; mais
eomme Tezcis est peu considérable) et que d^aillenrs MA*
n^est pas la Yaleor ezaete de Terrear, mais une limite supérieure
de eette erreur, je puis me permettre, sauf vérification du
résultat obtenu en conséquence , et sauf les observations
an miméro 6, de prendre pour la valeur de A à 101
181
près 9 la fraetion - — • Or, cette fraction, réduite en décimales,
391
donne h = o, 46;
donc 4 est la valeur probable du cbiffre des dixièmes de j^» ce
qui se vérifiera en effet à Tapproaimation suivante ; et d^ailleurs,
on voit dès k présent que le produit o, 1 1 x(oy 4)* est moindre
que o 9 oa , et que par conséquent la valeur de h dépasse o, 44-
Mais nous devons, pour le moment, nous en tenir au premier
cbiffi'e.
Je fais donc maintenant y = ao , 4 -^ A'9 et pour obtenir
les coei&ciens des diverses puissances de V qui entrent dans le
développement de/( ao , 4 -^ &' )i jVffectne le calcul suivant ,
profitant ainsi des râleurs déjà calculées dey ( 20 ) ,y ( 210 ) ,
tif^ (ao):
f (ao, 4) = (o4)S -*-4o (0,4)* -^ 391 (0,4)1 — 181;
\r (ao,4)=3(o,4)«^8o(o,4)*-^39i;
^J' (ao,4) = 3(o,4)«-H4o5
;~r{^oA) =1(1).
(1) Lcfl ^oantitifl défignéci p«r ^ étant constântss et égslss k i
^ toato la Mîte de c«lcid , je me difpeiucrû dorénsTint de les indt^er.
(3«)
Maintenant je divite cette Talenr Atf^ par eelle àtf\ et k
^otienti à une demtHtnMfrèê da $eplième ùrâre i étant
o, o oo 64go>
je bit A* =s o t o oo 6489 1
d*oi y =» Ao, 4 4^ 6489;
et je continae le calcnl de la même manière.
J'obtiens ainsi les Talears snirantes que je ne fais qne rapporter :
/(ao4 4a6489) =(0,0006489)»
•4- 4<f 3 a6 (0,0 00 6489)^
H- 4^6,9 48 o 92 (0,0 00 6489)*
-* OyS 77 o 89 1 12
•— 0,0 00 0% 639 i4 3914 2 43 i83i
1/' (ao4 4a 6489) = 3 (0,0 00 6489)*
-«• 82, 6 5a (09O 00 6489}^
-♦- 4*6,9 46 o 92
4*8,9 99 7^61 4 80 i363
hP (*o4 4* 6489) = 3 (0,0 00 6489)'
-^ 4<} 3 a6
4i, 3 «7 9467
«—y*.- y = o, o 00 0000 61806689
A'''s= o, o 00 0000 61806688-
>r — ao, 4 4a 6489 61806688.
(3S)
Continuant , et abr^eant encore , j*obtiont gonr dernière
appnninution de la valeur àty :
f S= — O , O OO 0000 oooooi34
564 A 116860462187 1 57 55S6 7215473^8
f = 4a6 , g 99 7812 57000666 i 95 2592 44588o32
i/»= 4» » 3 27 9468 854aoo64
— yvy^ = Ot o 00 0000 00000000 3151388673961020
V*":ss o, o 00 0000 oooeoooo 3151388673961019
y £= âo, 4 42 6489 61806688 3151388673961019^
Talenr exacte joaqa'à la trenie et unième dédmale*
Dde approximation de plat me donnerait êûlxatUê^itoù
décimalet ; mais f abandonne ce calcul qni ne présente d*atttre
difficulté que Celle de tronter un espace suftsant pour y placer
tous les cbiflfies à leurs rangs respectifs.
N.o 10. — Reste à substituer ce résultat dans les expressions
trouTées an numéro 8 pour x^^ac^y et x« ) ce qui donne
454 7 38 2771 5974714^ 9330550827142418
^* "^ 968 7 64 4365 03486948 0968032761498247 9
392 4 10 33o2 74827077 9876384805259861
*• 289 I 97 o854 65293636 4i 19441435454^66 ^
62 3 27 9468 85420064 9459i66oAt883o57
""*•'" 20 4 42 6489 61806688 3i5i388673g6ioi9 *
Enfin « si Ton vent exprimer les valeurs àtx^^ x^^ x^^ ta
décimales , il faut observer que la valeur de y remplace le
dénominateur incomplet 20 dans les réduites
3
(34)
384
*•
i3.
>ao
-*•
3
«9'
,ao
H-
4
«4.
ao
-H
3
3.
ao
H-
I
20 20
Or, les deux premières pouTant être calcoldet exactement arec
quatre décimales , et la troisième a^ec deux , il s^ensnit que
•i Ton remplace le nombre entier ao par la Talenr tronvée àty^
x^ et x^ pourront être obtenues exactement jusqu'à la trente-'
cinquième décimale indusiTcment, et x^ jusqu'à la trente-^
troisième. An reste , on peut aussi obtenir exactement les denx
dernières décimales de x, , en observant que la râleur absolue
de cette racine doit être égale à la somme des deux autres ^ et
Ton a ainsi :
X ■
1, 6ga oai 471 63o 096 669 627 814 897 ooa 069 14
or, =
1 , 356 895 867 89a 209 443 894 399 5 10 021 3oo 58
•^ X ■ ■ ■
3f 048 917 339 S22 3o5 3i3 522 214 407 0^3 369 72
▼aleurs exactes jusqu^à la trente-cinquième décimale indosiTc-
ment; Tapproximation soÎTante eût conduit jusqu'à la soixante-
septième.
(35)
VIS D'ARCHIMEDE.
Uàermmadon de la 9wrface héUcoidaU donnant Feêpace
hjrdrophore maxwwn ^
Par M. Dataiiib, Ingénieur de rarrondîstement de Lille,
Membre résidant.
Là Tis d^Archimède a «nr les autres machines à épaisement
une snpériorîté incontestable , qnand il ne fant opérer qa*à de
fiîbles profondeurs ; elle prend sans secousse et presque sans
TÎtesse Teau du bassin inférieur, pour la déposer doucement et
sans perte dans le bassin supérieur ; son jeu n*exige qu*un mou-
vement de rotation continu , celui que procurent le plus gêné*
ralcment les moteurs animés et inanimés et que transmettent
les appareils les plus simples; enfin elle n*engendre d*autre
firotfement que celui des deux tourillons , car il n*est pas besoin
de tenir compte du frottement de Teau glissant sur les parois de
Tespaee hydrophore.
Les nombreuses applications que Ton a faîtes de la ris en
Flandre et en Hollande pour le dessèchement des polders, et
la préférence qu*on lui accorde généralement dans les épuise-
mens pour fondations , donnent quelqn*intérèt aux recherches
qui ont pour but d^en perfectionner la construction.
L^objet de cette note est d*indiquer quelle est la surface
hélicoïdale qui rendra Tespace hydrophore un maximum , Tin-
dînaiion de la tîs étant donnée.
(36)
La délerminalion analjlique de celte surface donnant lieu à
des calcula un peu compliques , on a préféré leur substituer ici
des raisonnemens qui , bien que disparates , semblent mener
plus directement au but.
Quelle que soit la surbce dont il s*agit , son intersection
par des surfaces cylindriques à bases circulaires concentriques
avec la vis donnera autant d*hélioes d*un pas constant. On se
figurera aisément quelle sera sur chaque surface cylindrique la
portion comprise dans Tespaee bydropbore t car elle sera limitée
à sa partie inférieure par Thélice et à sa partie supérieure par la
surface de Tcau qui coupera cette hélice en deux points. Si donc
on abaisse cette surface cylindrique en la faisant glisser paral-
lèlement à son axe jusqu'à ce que la surface de Feau devienne
tangente à Thélice , on rendra cet élément de Tespace hydro-
phore un maximum, donc Tespace hydrophoresera un maximum
quand toutes les hélices et par suite la surface hélicoïdale seront
tangentes à la surface de Teau.
Gomme ce contact pourrait avoir lieu de deux manières diffé-
rentes , il convient d^ajouter que dans le cas présent la surface
hélicoïdale près de la ligne de contact doit être en entier au-
dessous de la surface de Tean et non au-dessus.
Pour plus de clarté prenons pour plan de projection un plan
vertical passant par Taxe de la vis ;
Soient dans ce plan :
YY' Taxe de la vis ;
XÈ,X'E' les arêtes extrêmes de celle deâ surfaces cylindriques
que nous considérons \
STS' la projection de Thélice qui résulte de rinterseclion
de cette surface cylindrique avec Thélicoïde cherché.
£E' la trace du plan horizontal représentant la surface
de Teau.
L'observation faite ci-dessus revient à dire que Thélice sera
tangente & EF , en T et L
(37)
Ces dcnx poinU T et £ sont symétriquement places dans la
fi^re , c*est-à-dire à ^ale distance des sommets SS' \ ils sont
donc à égale distance do plan Tertical passant par Taxe de la
vis ; cette distance , qoe nous représentons par z , peut se déter-
miner assez simplement.
En effet , le point / est le plus bas de la spire. Si la vis ne se
composait qne derhélice STS' et que sur cette hélice glissât on
point pesant » il parcourrait une droite parallèle à Taxe de la
vis et passant par ce point /•
Soit p le poids de ce point matériel ^
Soit F fia force qui, appliquée à une manivelle de rayon A ,
maintiendrait la vis en équilibre » i Tangle que fait Taxe de la
m avec lliorizontale EE' , P le pas de rhélice.
La condition de Téquilibre de la vis au repos sera :
RF = 2| p cosi. ;
la vis étant en mouvement on aura :
2 9 RF = p P sini •,
en divisant membre a membre ces deux équations en entier :
a « z^ ::^ P tang. «^ (i)
P. tang. I
ou z, =5: ■ '
2 r.
Cette valeur de z^ est remarquable ; on voit qu*elle ne dépend
que du pas et de Tinclinaison de la vis ; donc elle sera con-
stante pour toutes lef hélices de la même vis : donc rhélicoïde
eherehé touchera la surface de Teau suivant une droite parallèle
tu plan vertical passant par Taxe de la vis. Si l'on imagine Tap-
pareil en mouvement , on verra que tous les points de rhélicoïde
viendront successivement passer par cette droite qui s'élèvera
(38)
parallèlement à elle-même et à Taxe; oa peut donc prendre
cette droite pour gënëratiice ; rhélicoide serait donné par le
mouTement de cette droite tournant antonr de Taxe de manière
que chacun de ses points dëcrÎTit une hélice. Mais on peut ex-
primer cette génération d*ane manière pins simple ; en effet, le
point de la génératrice le plus rapproché de Taie en sera à la
distance z^^ce point décrira ane hélice tangente k la génératrice,
ainsi qa*il résolte de Téquation (PL i.re , fig, i.re^; donc l^éli-
coide donnant Tespace hydrophore mazimom est engendré par
le développement d*nne hélice sur sa tangente. Cette hélice a le
même pas que la vb , et ses élémens font avec Taxe de cette tîs
le même angle qne cet axe avee Thorizon.
Pour compléter cette note nous ajouterons ici Téquation de
rhélicoïde rapportée aux axes XX% YT' et à un axe zz' perpen-
diculaire â ceux-ci.
Cette équation est :
y = — arc sm. , =fc *^ ^^
a » K ar* ^ z* Ung. i
j/ f Ptang..~ ^ 1 .rc sin. t/^ ( Ptang.i"Y
Celte équation se simplifie en y introduisant la Taleur trouvée
ci-dessus pour s^; elle devient alors
y = ^-^ J arcsin. ^ ± ^
air
^^x* -♦- z^
£nfin elle prend une forme (rès-simple en supposant
m)
y
/
/
arc siD
d*où
s
%/ , f ^' Y=^iin. — - et
m/ C — C
■ . : =a V I — •>•»• — ==. = COS. .
Cet Tsleun , tubsUtaëea dans l'équation de la rarface , donnent
y =s — I arc sm. ■ -3- ■ -t
l/ar*-HZ«
En j faitant x == o on aura TintersecUon de cette surface
par an plao passant par Taxe ; saroir :
— } - =b tong. ^
a w i z z
Cette équation est celle d'une courbe à deux branches selon
^e Ton prend le signe -#« ou le signe — { pour la solution du
problème dont il s*agit il faut prendre le signe — \ cette courbe
pourrait être prise pour génératrice de rbélicoïde ; mais comme
elie est moins fiicile à construire que la droite , il parait inutile
it l'j arrêter.
Pour juger de Taugmentation de Tespace bydropbore qui résul-
terait de cette nouvelle construction de la vis , on a représenté ,
(M. i.fig. 2), le développement de Télément donné par la surface
(4o)
cylindrique deU fig. i. Pl.i. La courbe siaasoidale est rinlertec-
tion du cylindre parla sar&ee de Teaa -, la droite (VA est le déTe-
loppement de l'hélice de la tîs ordindire, la droite V k' est celui
de rhëlice de la fig. i ; on ? oit combien Tëlëment V f k' 9l plus
de superficie que Tëlëment o' f A.
On a donne, fig. i, le rabattement de la section B B' normale
k Taxe de la tîs aTcc la construction de la projection T, t^ de la
droite de contact d*après Tëquation 2 tt z^ !;;=:? tang. c , et la
dëtermiuation des points T, /, etc.
(4i )
PREMIER MÉMOIRE
SUR LES PLiNTiTIONS D*ARBRK3,
D«ctaiir-fti-i|d«iifiii , Mmbre e«n«ipond«nt.
aS strTBnit i834*
AVAI4T.F10F0S.
Ce premier màooirçi entreprit à Toccasion d^une Tente dV-
bres opérée tous mes yeox > et dont le résultat m*a frappé, fait
partie d*nn traTaîl pins eonsidévable qui contient » sur les plan-
tadoni, des rues d'intiiét partienlier et des vues qui concernent
spécialement Tintérèt et la prospérité publics. La matière , ateo
le temps, s*étant considérablement éclaircie et développée fj*ai
profité de ces vacances pour refondre totalement mon premier
éeiit, et même j*ai dû le diviser et je n^ai pu acbever que la partie
idative aux vues du pfemier ordr^
Qooiqu*il ne soit étayé que sur un petit nombre de faits bien
circonstanciés et authentiques , cet essai n*en aura pas moins
aaii utilité notable si ces fkits renlbrment un enseignement im-
mense ; si 9 quoique cet écrit soit déponrm encore de Tappui
d*Btte pratique générale, U aeul ptopve k entraîner irrésistible-'
ment les esprits les moins mëditatiia et les moins accessibles aux
îaéieations de la théorie , )*ai pu oflfir au amis do la seienee
ane suite de raisonnemens inattaquables, de calculs rigoureux
et de déductions justes et modérées ; si , enfin , je puis obtenir
k commencement d*une suite d'obKfvations agronomiques sur
(4a)
les relations ignorées entre les terrains, les espèces d*arbres, les
nombres d'années , les aceroissemens et les valeurs progressives
locales.
Les considérations qne nous allons exposer se déduisant des
principes sur les intérêts accumulés , nous en plaçons ici les for-
mules principales ^ et à la fin de cet ouvrage nous donnons deux
petites tables où Ton trouvera , dans Tune le remboursement
après n années du capital if une fois placé, et de ses intérêts
composés; dans Tautre, le montant après n années, tant de
Fannuité if placée au commencement de cbaque année, que de
ses intérêts accumulés. Au moyen de ces deux tables et de deux
petites règles qui les accompagnent arec des exemples , une seule
opération de multiplication ou de division fera connaître soit la
valeur finale, étant connu le capital ou l'annuité , soit le capital
unique , soit le capital annuel placé , étant connue la valeur finale
lorsque le nombre des années sera compris dans la table*
Formule du remboursement B. (i) d'un capital G^ (a) place
pour n années à intérêts composés : B^ ^^ Ga X (i,e5 )", le
taux de Tintërêt étant de 5 pour */^ , ou du vingtième , ou de
5 centimes par franc du principal.
Formule du remboursement p^ (3) de n annuités a^ (4) ^^ de
. .. ,• . .- io5[{i,o5)"- il
leurs mtérêts cumulés a 5 pour oA p, z^ 1- ^ X«a
i,o5 — I
ou pn = ai Ob [ ( If05)* — I ]-
On voit que ces formules sont simples, du i.r degré et
monômes en R, G, p,fl(.
(i) Lifcs A , indice it ; et Movent : rembenorscaicnt aiirèe ji aiméei.
(•} Lises G , indice n , et tooTcnt ci^ital placé pour m années , en intétêls
accumulés.
(3) Lisez p , indice n , et souvent remboursement après n années.
(4) Lisex Q( , indice n , et souvent Tannuité g^ continuée pendant n
années.
(43)
CINQ QUESTIONS RELATIVES k DES FUTAIES.
Premier problème.
De quel câté est TaTantage à laisser en fermage on terrain
médioere on à le planter en arbres ?
Données de détails : nn champ carré d'nn hectare était loné
aSf net , llmp^t de 61 étant à la charge dn fermier; on Ta planté
en penpliers à 3 mètres d*intenralle, à raison de of,5o par pied
toat planté ; on a entonré le massif d*nn fossé à or,i5 le mètie ,
et à 3o ans les arbres ont été vendas lof la pièce.
Commençons par répronTcr l'ancienne contnme , encore snivie
par plasienrs personnes , de ne pas faire entrer en compte les
intérêts de tonte quantité d*argènt/ soit qu'on la donne , qu*on
hreçoiTe, qu*on la dépense, on qu'on en soit priré.
Suivant cette manière abusive de calculer, la dépense serait :
1." Labour, achat , plantations de 1 1 1 1 arbres
(ioooo"*9 \
J,àof,5o 555f,5o
a.o Le fossé de 4o chaînes , ou 4ooin, à of,iS. • 6o, oo
3.0 La priration du loyer net , aSf , pendant
3o années ••••••• 760, 00
4«<^ La contribution de 6^ pendant les 3o années. 1 80, 00
Pass» total., •••••• 1645, 5o
Le produit brut étant 1 1 1 lof, le bénéfice serait 9564^|5o.
Et eomme le 3o.« de cette râleur est 3i8f,8i, on dirait que
le revenu net de aSf a été changé par la plantation en celui de
3i8f^i.
L*intérèt particulier et le bien général prescrivent de donner
au capitaux la plus grande activité. Laisser les produits dans
nn état de mort ou de sonmieil , lorsque , par les mains de Tin-
doitrie ils peuvent être employés a créer de nouvelles valeurs,
( 44)
c*est causer volontairement i sa famille et à la société une perte
dont raocroissement est rapide , c^est ignorer k prii àm temps
et les moyens légitimes «{ne la natnre ofire, que la morale édairée
aTone et qne llinmanité réclame f it frire valoir les fonds qai
outrepassent nos besoins actuels et ceux indiqués par la pré-
voyance.
Dq>nis long-temps cette manière étroite d*envisager ks pro-
doits et les dépenses est bannie des contrées qui ne sont phu
dansPenfimee du commerce et de rindustrie ; Tactivité des capi-
taux est une lot observée par les spéculateurs éclairés ; elle est
saisie par les vrais amis de la société. Cest en partie à la déve-
lopper et â la rendre palpable qu*est consacré cet ouvrage « en
la dépouillant des accessoires inutiles qui , sous le nom d*usure ,
ont pu si long-temps , et souvent avec raison , la rendre odieuse
et dédaignée.
D*après cette loi, appliquée au problème proposé, chaque
dépense elFective ou chaque produit dont on se prive doit être
envisagé comme un capital produisant intérêt , et des intérêts
composés jusqu^à la 3o.e année de notre plantation , époque où
naturellement se fait le compte général des frais et de la recette.
Calcul exact : la dépense ,
i.o Les deux premiers articles de la plantation et du fossé
sont une valeur de 6i5f,5o; c*est un principal qui , avec ses inté-
rêts accumulés pendant 3o ans, se monte à 6i5,5o x (i,o5)'*
ou 6i5^ X 4)3x1 = •••• a66ol^i9 '
a.0 La privation du revenu annuel x5f et Tac-
qnittement de rimp6t annuel 6^ , formant une de*
pense aussi aBaiieUede3ifqui,aveGks intérêts
composés , oflbe à la 3o.« année le montant 3i fuis
69^769fO« « ai6at6x
Total de la dépense réelle. • • . 4^X9, 8 1
Le produit brut est toiqours 1 1 1 lof.
Le bénéfice pour la plantation est de 6x87^,19.
(45 )
ObservéUions,
I. Tel est le fait antliefitiqae d'une plantation effectaée a
Calait, fur un manrait ad. La vente des arbres a en lien pen-
dant ma résidence à Boulogne. C'est snr les notes que j*en ai
pfisâ alors qne j^ai âNmehë ce mémoire, en me eonPonnant au
mesures métriques, et en exagérant seulement , et i dessein, le
lojtr du eliamp et toute la dépense initiale.
n. Le résultat da calenl est Uen digne de notre attention :
Jei (rais de plantation et l*imp6t sont conterts; TéquÎTalent du
revenu annuel ^5^ est di»tenu ; et i la rente notre fotate oflro
en outre le bénéftee comptant 6287^,19.
Ccst-à-dire que si, d'un côté, le propriétaire de Thectare
Sfaitpu placer à 5 pour cent chez un banquier le capital dispo-
nible 6f5f,5o de la plantation, il se trouTerait avoir après les
3o années, i.» le remboursement ordinaire des 6t5f,5o, on
3660^19; a.o rhectare de terre, et 3.o il aurait touché les
3o annuités de 3iU
Tandis que par reflet de notre plantation, il a les deux mêmes
premiers avantages, le remboursement des 6i5f,5o ( ou iSGof,
ig), et son champ -, qu*il a ausri l'équivalent des 3o années du
revenu de 3tf» dans leur remboursement 2i6af,6A; mais que
déplus il a comptant iebënéflee 6287^,19.
Cest là une création de capital ; un pur don de la nature , à
raison de 5^, 689 par arbre.
m. La valeur de l'hectare était 833^33, en regardant le
revenu net aS^ comme en étant les 3 pour 100.
IV. On se représente bellement remploi que Ton saura faire
en pareil eas du bénéfice 62871,19 , soit en acquisition de
terre, soit en le plaçant en rente , soit en l'utilisant en planta-
tion , lorsque ce bénéfice sera échu , ou dans 3o ans. Mais cette
tsiear nVst pas disponible aujourd'hui ; c'est une obligation
I^le qui infailliblement sera acquittée dans 3o ans ^ c'est la
nu -propriété d'un contrat bien hypothéqué, et h 3o ans de
(46)
date. Et pour se faire une idée plus précise de ce boni, onpent
se proposer et résoudre les trois questions snirantes :
t.r« Si le propriétaire do cbamp , continuant de le louer sS^
net, eût pu trouTcr à placer son capital 6i5f^5o à un taux
assez élefé r, pour se trourer à la So.ine année dans Tétat oà le
met notre plantation, c'est-à-dire , pour avoir, indépendamikient
des reyenus annuels du champ , un remboursement = (2660^,19
•I. 6^87 ^,19) avec rhectare ^ quel est le taui r de ce placement 7
ou trouTC r = 9^,34 par la formule R = G ( i -4- r )'*.
a.e Quelle est Tannuité « qui, étant reçue parle propriétaire
pendant les 3o ans, aurait pour remboursement le bénéfice
GaSyfxg. La formule ^ = « ai [ ( i,o5 )'' -— x ] ou p = « X
69,76a ; donne m = 9o'',ia. C'est la rente annuelle créée dès
aujourd'hui par le seul fait de la plantation.
3.« Quelle est aigourd*hui la yaleur comptant C du bénéfico
6087^,19 escompté 3o ans atant son échéance 7 La formule
R = G X ( i;o5 )•• donne G = ^ J''^ 5 C = i454»,70 5
4f^aa
c'est 1 fois 3/4 le fonds 833^33. G'est aussi ir,3 par arbre.
En comparant G ayec la dépense primitÎTe 6i5f,5o, on trouve
que G vaut a fois et ^ le capital dépensé 6 i5l',5o.
Ge troisième point de vue étant le plus propre à foire apprécier
un bénéfice ou une perte , dont Téchéance est à un terme
lointain , dans la suite de ce mémoire nous nous contenterons
le plus souTcnt d'escompter ainsi chaque résultat final A Tépoquo
même de la plantation.
Y. Afin de réduire & zéro le bénéfice de la plantation , il e&t
follu ne Tendre les 1 1 1 1 arbres que 48aa(^8i, montant du passif.
Gela eût mis chaque arbre à 4^934* Hais bien loin que la vente
ait été favorisée en quelque circonstance au prix de icHa pièce
après 3o ans, c'est au contraire un adage universellement admis
qu'en un terrain ordinaire, un peuplier planté vaut 20 sous par
an à son possesseur.
(47)
Le bénéfice 6287^19^1 a été réalisé sar une qualité inférieure
de terrain , permet de conclure qu^il n*est pat de sol si ingrat
que la plantation n^en élèye sensiblement le revenu , pour peu
qu*nn aibre 7 puisse prendre racine.
Et même sur le sol où chaque arbre ne vaudrait à 3o ans
que 4^)34 9 îl 7 aurait encore dans la plantation ce bénéfice,
qu'elle assurerait à un hectare le revenu net annuel de 25^, ce
qui excéderait de beaucoup le loyer d*un aussi nuuvais terrain.
VI. De notre calcul bien compris i il résulte encore que pour
obtenir les avantages de notre plantation il n*est pas nécessaire
d*avoir en sa possession le capital initial 6i5^^o, ni Tannuité
trentenaire 3if. Par exemple si un homme avait la nue propriété
d'un hectare , il lui suffirait d*emprunter d'une banque ou d*un
ami le capital 6i5f,5o, et les revenus annuels 3 if,puisqu'à la
3o.c année le produit de la vente réaliserait le remboursement
complet du principal 6i5^, et des annuités ii% et en outre lui
laisserait comptant le boni 6287^,19.
Et même il ne sera pas indispensable d'avoir la possession
d^un hectare de terrain \ seulement le boni 6287^,19 sera dimi-
nué du remboursement trentenaire 36o 1^,65 de la valeur 833'',
33 du terrain qu'il aura dû aussi emprunter. Ainsi notre planteur
aura liquide le résidu 2685^,54 9 tandis qu'au commencement
des3o ans il ne possédait absolument rien que le crédit qui
aurait pu lui procurer l'emprunt convenable.
Tout cet article renferme en substance une grande moralité.
Vn. De tous les biens la futaie est celui le moins exposé aux
fléaux de la gelée , de la grêle, des sécheresses , des pluies et
des animaux dévastateurs. G^est un bien qui, selon le proverbe ,
nous vient en dormant. On n'aura pas non plus éprouvé les
pertes occasionées plosîeurs fois en trente ans par les mortes-
payes ou les autres accidens. Enfin, après avoir arraché les arbres,
le terrain sera sensiblement bonifié.
TlII. L'avantage général et celui particulier se trouvent l'un
(48)
et Tautre dans Temploi bien dirigé dei fonds disponibles, fout
bon économe, tout sage administratenr doit cbercber i tiitir de
set eapitanx le plus de parti possible. Il serait donc A dédrer
qn*entre tant de manières de faire taloir lei fruits de ton éeo-
nomie , Ton disiingalt eelle qui est le sujet de ce mémoire : la
plantation des terres médioeres.
DL. Notre Ytta ne tend point à diminàer la prodnetion des
grains , ni des bestiaux. Car admettons qtt*un propriétaire mette
en futaie le la.e de ses terres i labour , on comprend que loin
d^affieiiblir sa récolte effectlte, il économise dettrayaux, des
fîimiers, du temps et des frais, dont la valeur étant reportée
sur les autres cbamps en élére le prodmt au mveatt de la rf-
coite ordinaire totale. Hais ce n'est pas tout t Après les 3o ans
de plantation , le revenu total du domaine se trouve doublé , ti
seulement on veut placer dans une banque le bénéfice de la
▼ente des arbres sur sa douzième partie ; le sol du douiiéme
arraché est amélioré , et Ton peut améliorer semblablement un
second douzième.
Quant aux troupeaux , dès que la futaie a acquis une dizaine
d^années , ils y trouvent un ombrage salutaire avec un piturage
supérieur à celui que leur procure le simple parcours ordinaire.
X. Je pourrais borner ici ce mémoire , persuadé que, dans les
seuls aperçus qui précèdent , j^aurais au moins signalé une source
légitime et inépuisable de richesses nouvelles.
Toutefois comme les élémens nécessaires 4 Texploltâtion de
cette mine peuvent n*ètre que partiellement & la portée de
quelques familles , et afin de satisfaire les esprits curieux qui ,
dès-â-présent, souhaiteraient pour fixer leur choix des résultats
variés et des données plus positives sur les spécialités de terrains
et de natures d^arbres^ je ne crois pas inutile de soumettre au
calcul quelques autres faits aussi authentiques, et quelques
questions qui s^y rattachent, et d'indiquer les observations
eipérimentalcs à suivre sur tonte cette matière , pour par«->
D = i6aaf 983.
I
(49)
▼eiûr un jour à un ooTrage didactique pleinement înitnic(if et
tatiibisant.
Second problème.
Les donnëet initiales sont celles da i.«r problème ; mais Ton I
suppose que les 1 1 1 1 arbres parvenus à douze ans soient vendus
à raison de o,* la tige, et qn^nsuite on rentre dans rancien
état de fermage.
Le eompte se faisant naturellement à la i2.s année , les élë-
mensde la dépense D sont i.o le remboursement R,, du capital
(6i5f',5o) delà plantation; 2.0 le remboursement/»,, de Tan-
nnité (ao^-f-G^).
Or, R., = (6i5<;5o) x 1,796 = 1 loS^, 438
/>,, = 3t fois tS'', 698= 517,545
Le produit se borne à la vente a^xiiii; P = 2222^;
d*oà le bénéfice B = 599^,017.
Ce bénéfice est créé par le seul fait de la plantation, qui l'a
opéré en f a ans.
Ce même bénéfice ^ qui ne devait être touché que dans donze
années , pouvait être escompté dès le jour de la plantation , et
n*en avait pas moins une valeur initiale G , donnée par la re-
lation : 599^,017 = C (i,o5)»% C = 334^,54.
Ainn l'état de notre planteur est le même que si , conservant
les revenus aS^ net de son bectare , il plaçait à 5 pour 0/0 les
6i5f^o, il conservait son fonds, et recevait aujourd'hui de la
nature en pur don et comptant le capital G = 334^,54* Cest
comme une prime obtenue par la plantation.
i,^varianie. Supposons qu^à 9 ans on ait vendu tous les
arbres à nuson de 1^,40.
Calcul.
D^^nse D.
LcR, de(6i5f,5o)=: 954',64.
Le f>, de ( Si^ ) = 458r,7o.
D=, i4i3f,34.
4
(5o)
Produit brut P.
P = if,4o X 1 1 1 1 = i555f;4o
Bénéfice B.
Baa:P-*-D. B«s i4ftf,o6
Ce bcnélicc I4A^o6 i réaliser dans 9 ans, éfant escompté le
jour de la plantation , sa tàltSUr miilale est C 5=^ glf,65.
2.C variante. Calcul d^une plantation pareille, en supposant
qu'à 8 ans tous les arbres aient été vendus à raison dé i f.
Dépense D.
Le R3 du capital (6i&^So ) s:± 9<^9^og
Le p, de ranaBitë ( ^if) est.*, Sio, 53
Produit brut P.
P = IMlT.
Déficit ^ de la piammiom,
Bn sqparaoC du produit brut P^ ou iiiif^k partie p^ , on
3iof,53 qui doit couvrir les revenus annuels 3i f de ThectAre, le
reste P' ^SB 600^,47 f ce ^c^^c ^^ » P^"" le ^^^^ de la plantation ,
le remboursement du principal ( 6iS^,5o ) aprè» 8 ans. Or, à 5
pour 100 , ce rembounement R, eût été 90^^,09 qui, surpasse
le remboursement 8oof,47 « opér^ paf 1a plantation» de 9 3=:
108^^62.
Le déficit 9 = io8r)6l opëvé j^l notre plantation, compa-
rativement au placement i 5 pour too» est due fierté imputable
à rarracbelMQt prématuré des arbres.
La perle 108^,62 qui ne sera réalisée que dans 8 ans, étant
(5i )
esfousptée aujourd'hui , moment de la plantation , ^a valeur ac-
todlc 7 =s: -«---^ — , y 3= 73^,54* Ain«i ^ en 8*enga^oant
â arracher les arbres à la 8.« année , on s'impose la perte du
capital 73^54.
Troisième problème*
Les donilées primordiales sont comme aux problèmes précè-
de!» : un hectare de médiocre terre, loué bmt 3if. planté de
nu arbres, atcc une dépense prinûtlve de 6i5V>o. Et main-
tenant on suppose qu*i 1 2 ans on vende à raison de 2S les troi
qnarts des arbres, ou 834 arbres ; que les 277 autres laissés jus-
que 3o ans soient Vendus , savoir : aoo à raison de i6^ et 77 à
reiion de lo^. On demande le calcul du champ , en évaluant fout
i la 3o.^ année.
La dépense totale D est la même qu^au i.^r problème. Elle a
deux élémens d^^d^n rf, est le remboursement &,^ du prin-
cipal (6i5P,5o) rf, =« a66o',i9
d^ est le remboursement p,, de rannoité
(3i') d^=± 2161,62
M«aMM^B«Mk>aMaaMMfeMH
Le passif ou la dépense totale. . • D =âï 4821, 81
Vactif, on le produit total P9 a deux élémens ip^^p^-
Pt se rapporte aux 834 arbres vendas à la i2.« année; leur
valeur 2'x 834 = 1668', qui est un principal portant intérêt
pendant les 18 dernières années ; p^ est le remboursement R,,
de ce principal •.••••• p^ = 4^^ 4^88
p^ est le prix de la vente à 3o a«s
"^^^r?? --"^ïo'l <«Pt=32oo'M.77o^ p^ = 3970
Le produit brut F ^=2=/^, -T'P^ ^^ 7984, 88
(52)
Le b^atfice B = P — D; B = 3162^,07. Cett aae
valeur aMQFée à recevoir dans 3o ans.
L^etcompte de B an moment de la plantation donne C =
SiGa'joy _ ,_„
-p^= ^'"''-
i.ie vdrianie. A la ans on vend, à raison de 2', loSi arbres,
et à 3o ans les 60 derniers sont vendas 2ir pièce.
La dépense totale D est toujours la même que dans le pro-
blème premier. D = 48Aa'8i.
Le produit brut P a les deux élémens/?^ ,/?,.
p^ se rapporte aux arbres vendus à 1 2 ans 2' x loSi on 21 02'.
Ce prix est ensuite capitalisé pendant 18 ans ; tip^ enest le R^,.
p^ := 2102' X ( 2|4o7 )=s • 5o59<,5i
p^ est la valeur des 60 arbres à 21'^ ^, =: . • 1260
P^;7^ •«-/;, =63i9',5i. ••••••• 63i9, 5i
Le bénéfice B = P — D ; B = i496S70.
Ce bénéfice , escompté .au moment de la plantation, a ponr
valeur initiale G = 346^3o.
2.« variante, k la 8.« année on vend 91 1 arbres à 1^, et à U
3o.« année on vend les 200 de surplus , savoir : 5o à iS^, 100 4
i6S et 5o à 11'.
Toujours la dépense D :^ ^%%%\ii.
Le produit brut P a les deuxélémens principaux/?,, p^ relatifs
aux deux époques de vente. Les 911 arbres ont été vendas 911%
et cette valeur est capitalisée pendant 22 ans ; p, en est le rem-
boursement Rj, • Pi=- 2663^76
5o arbres i i%t qqo
p^ a les 3 élémens { 100 16 1600
5o •••••• II......... 55o
Le produit biiit.«.«..7i ••.•.#.*«•.• P =s 5713,76
( 53)
Le bënëfiee B = P — D = 57131,76 — 4821^81 ;
B = 890^95. Cette] Taleur escomptée à la i .^e année donne
C = ao5'67.
Quatrième problème»
Les données piimttÎTes restant encore les mêmes , on soppose
qu'après ayoir arraché les trois quarts des arbres à 12 ans, on
lùsie croître jnsqa*à 100 ans les 277 antres arbres, qui sont à
6» d*inCerTalle , et qii*alors on en Tende aoo à 80' et 77 a 5o'.
Pour établir le compte de notre hectare, nous évalnerons à la
centième année les dépenses et les recettes.
On sent qa^an lien de penpHers , on pourra considérer la plan-
tation effiectnée en arbres qui vivent an moins nn siècle : en
ormes, frênes on merisiers. Et cette considération est d*antant
plus légitime qne nous avons k dessein porté les frais de planta-
tion aisez haut , en partie pour convenir à ces antres espèces
d*arbresy en les prenant plus jeunes.
Actif de laplaniadon h cent ans.
Le produit brut a deux élémens principaux Pi 9 p^y relatifs
aox deux ventes.
/», est la valeur finale i la 1 oo.« année du prix 2' x 834 ou
iGôS', ce prix capitalisé pendant les 88 dernières ann&s. /i, =
1G68' X 78,225 • /7, = 122139'
, .. ( 200 arbres k 80' ou.
/». a let a partie»! ^^ .....450 on
. • . • 16000
OU 385o
Le produit brut V=s:p^ •^p^ P = 141989
Passif de la planlalion D.
D a toujours deux élémens d^y </,.
rf, est le R,^^ du capiUl 6i5^5o. ..£/,= 80938^,250
rf, est le p,,„ de Tannuité (3i'). ... rf, = 84956',i5i
D = rf, ^ rf, D = i658a4^.gi
( :''.4 )
BeUanoe h la loo.* année.
Passif D = i65894',4oi
Actif P == 14^989,
Passif final ^ = a39o5f^4<> i .
GsU« ptrte» qai terariatit^ apsèt loo ana, éU»l atnoaipUe à
234o5'y4^^
la 1 .'• année , a pour capital initial C ^ — - — ; C =r
x8i '987 \ <^'^ <>*^> dtaÎBQtîvn dans la va1e«r 833f,S3 de t^oUn;.
Cinquième problème»
On ioppMie oa kflotare de fio' de loyer net cl payant i5'
d^impât , pknië à 4^ de diatancc^ en penplievs vendue tO' à la
TÎngtiétne «nn^; k fdantation avait d*abo«d «>|[të fco'. On
demande i no ans le «ompte de ce ohamp.
lie passif D a encece les dcm dldmens af , , d^.
d^ se rapporte an prineipal 600' «apitalisë
pendant ao ans. •.•.•••.«•••••«•.,.«• rf, 7= i59t',8
d^ est le |»,g des. fermages bmt gS' ^t ^= 3298, l
Tout le passif D = if^ ^ J. D ^ 488^9
Le nombre des arbres plantés == — ?= 6a5.
L*actif P = 6a5 fiiis j6' P = loooof.
LebénëficeBssP — D; B :^ Si^io^i.
Le bénéfice 5i lo^i est à réaliser dans 20 ans. EnTescomptant
à la première année, sa valeur ipttiale est C zs tgaS',!.
G*est une prime cbteanc par tonte la plantation. La prime A
pour cbaqne arbre est 3'o8*
Variojaie» Supposons les arbres à b distance de ï^*» et vendus
h I o*^ après les 20 an«.
Le passif est encore D = 48^9S9 \ le nombre d*arbrca 1 1 1 x *,
Tactif P= 1 1 110'^ le bénéfice B = GaaoSi \ son escompte « la
( 55 )
i.tfl ajoaée C =: a344^5 9 ^^ prime à pour chaque arbre est
BBUX QUESTIONS RELiTIVES k DES BORDURES.
Sixième problème.
62S penpliers sont planta pour 4oo^ à la distance de 4 mètres,
en bordures de champs loués net 80'' Thectarc ^ à 20 ans, les
arbres sont Tendns sur le pied de ao' \ on suppose que Ton a
fait |Q fçnnier Ui remiac d*qn quart du loyar do terrain sous les
arbr^, dAU» une bandç de 3 mètres de lar^ur. On demande à
30 4U9 I9 cpiinpt$ df U plantation.
Ij» Ippgnçor plantée ^ale ^5çk>™î la ban4« inden^qîç^ =
3« X ^Çoora , = oP^jS ; son loyer est le9 3/4 de 80' = 6of ;
Tindempîtë annuelle = i5^
La dëpeusp D =15; flf | 4- rfg$ rf, cs4 le R,^ du
capits^l 4oo^. • « ^ , d^ :^ 1061^,»
d^ est le^,, des vingt indemnités de i5'. d^ = 5ao, 8
Le passif total D = iS8a
Le produit brut P s;; aa' x 6a5. »••..? = laSoo
UMbié&QeR^P'^-P., B = loi^iS
Cette Taleor io§i8^ i r^p^voir à la ao.^iuinéOf 4iant es-
comptée a la i.rs aanée , son Qif^tal C ssl "^r?* s= 4i 19^5.
2,653
La Tolenr iailinle 0,41 ^9^^ ^*^^ f^^ d'une fiais et demie le
fondt a666' de rh«etai«.
G*est une prime obtenue par tonte la plantation.
La prime pow un tenl arbre cet À oes Ct^g.
Observation particulière.
Ce mode de plantation est firéquçmment eicécutcp^r ies
propriétaires coltivatcurs , qui en ont Tivcment senti Tavantagc.
Je me souviens d'en avoir connn un , père d*une nombreuse
( 56)
famille , qui disait qu^à la naissance de chaqae enfant il plantait
mille arbres , lui assnrant ainsi une dot de ao mille francs dans
vingt ans , sans toucher à son capital. Sa propriété était d*ane
qualité an peu supérieure i celle admise dans le problème 6«.
Septième problème»
Calculer une plantation de 200 peupliers , à raison de o'^iBo
le pied , à la distance de 4"' , en bordure d*un champ , dont
rhectare valait Soc', le loyer net 16' et Timpôt 4' ; sans qu*il y
ait eu dHndemnité demandée par le fermier, les arbres i la ant
ont été vendus 6' pièce. Bon nombre avaient 10' de valeur?
Tout le passif D consiste dans le remboursement à laans de
la dépense initiale xoo' • D = i7gS6
Tout Tactif == aoo fois 6' • . . • P = laoo
Le bénéfice B := ioao^4 réalisé après les la ans.
Son escompte au commencement de la plantation est
C = 567 ',93.
La prime A pour chaque arbre est a',83.
Observation particulière.
Ce septième problème est fondé sur un fait passé sous mes
yeux ; toutes les données en sont strictement réelles.
Résumé des sept problèmes précédens.
I. La plantation d*une futaie peut être éminenuneat profitable.
II. Il ne faut pas couper les arbres trop jeunes ni trop vieaiK.
m. Il ne faut pas trop les éclaircir.
rV. Pour une même étendue de terre plantée de la mèn^e
manière, le profit augmente avec la qualité du sol « mais non pa,s
proportionnellement à la qualité, qui est assez bien représentée
par la valeur du fonds ou par la valeur du loyer.
C'est-à-dire que si deux qualités de terrain sont dans le rap-.
port de 1 à 3 Y et que Ton plante trois hectares du terrain infê.^
( 57 )
riear, on en obtiendra une prime beaucoup plos forte que sur
HkecUre de qaalité supérieare.
V. C'est sortout relatiTement aai bordarea qae l'ayantage des
plantations d'arbres est manifeste. La prime augmente aussi ayec
la qualité da sol f mais non pas proportionnellement à la qualité.
Aînii, denz qualités de terrain étant dans le rapport de 5 à i;
si Ton plante snr le second terrain cinq fois pins d*arbres i la
même distance qne sur le premier sol , on obtiendra nne prime
notablement pins forte que snr le sol sapérieor.
Afin de comparer les deux plantations de bordures des deox
problèmes 6 et y, il firat supposer deux propriétés équiTalentes ,
IW de I bectare, Fautre de 5 bectares isolés, plantés sembla-
Uonent dans leurs bordures. Les primes A, , A, sont A^ = G^^Sg ;
ot i, =; 0,83. Donc 5 A, :^ 14^915 ; sur quoi il y a à remar-
foer que le dernier résultat a en outre Tavantage d*ètre acquis
en douze ans , tandis que Tautre a eu besoin de ringt ans. ( Voyez
VIfl,pag€64.)
Ce résultat et le précédent sont des indications de la nature
pour noua porter à planter surtout les terrains de qualités
moindres.
TI. On doit planter toutes wu bordures sans nulle eieeption.
Tll. Pendant long«temps il y aura avantage à planter en futaie
one grande étendue de terrain \ et il sera profitable d'accroître
l'étendue des terrains peu fertiles de sa propriété.
TIIL II y a une multitude d'obserraiions bien instruetiTes à
recneillir sur les diyerses espèces d*arbres , sur les qualités des
tenraina , sur les divers modes de plantation , sur la distance entre
les arbres, sur les dimensions progressives des arbres, sur leurs
▼aleurs finales respectives ; mais particulièrement sur la prime
on valeur initiale correspondante à cbaque bectare planté ou à
chaque arbre.
K. Tels sont les élémens indispensables i la fondation d'une
théorie aussi utile que curieuse.
(58)
X. On fwi «nirerair qm la valei^« retp^vei d^s pciîis et
des gros arbres ne sont pas encore établies 4*me nuniiris oon*
l9Ciiie A Vi^^Mi |p«Mi0. '
IlL L*étet de fiboees iM^toel est en gravie pMlie (oiid« sar
rigPBoranM f/bèir^ # «ar k menqns d« owiinumcfttiQWi OMtf'-
ijeUes jU M)taUectoeU««4 et enssi vu U ^wM d^ ancioM pos-
iMeiiss 4ae gmnde» Cojrlts. I#*apenç» 4'iia nMilUiur evenir est
kr^ltotdii prpgfàs opéré de BoejwrsdAiMfcwt^rçrguÛM^
sociale.
Tiima Qxnss'nms ftsLATryEs aux oAAifDS bois MmNAinEs.
Huitîèmç problème.
Calevkr le i^eveiin d*iia lieelace de beie, en eovpe végUe tooe
iee vlagt an» s la v^nle étant 4*nn taiitts deCoof^t 4e vingt gros
«iInm 4e 4j8r t llwpôt ««n«el 4tent 4e «^ la gii4e et Teotretic»!
Le total de la vente est de Goof-f- 48^^ ^^'i ^^ (60^^960^
on iSGof.
n «^' a d^anCres artieles 4e dépenee ^|ie ceni aiinnele cités i
renoncé « et dont il sera tenn compte sur le revenu annuel brut.
Le i^eeenu brat «et t'anniAté «f, qui a 1 56of pour rembourse-
ment de vingt ans.
1B60
Donc « = :ï-'^ — • 9S =5s= iiS^oià .
Défalcetien faite de t^f pour Timpôt , la garde et l*entreiien ^
le revenu net est de 34^i9'*
T^eu^fème problème.
Calcul de rétablissement opéré en cent ans du bois dn pro-
blème précédent.
Nous supposons qu'un bectarc de terre, qui josque-là était
alFermé aS^ net et payait 6( d'impôt , a été planté de la maiiièrc
suivante en châtaigniers ou en acacias.
( 59)
On a déîoncé le terridn et planté les graines â la distance de
]"i 4 po^** 3oof. On a bit biner les trois premières années a raison
de 6of par an.
On devra porter en dépense Timposition 6^, la privation du
loyer net, :i5f, ot 4^ pour la garde et rentretien. Ces trois der-
nififi moiifii forment qoo annuité «««^ = 35*
Noos évalnona les produits et les dépenses à la loo.® année.
D*aprés Texposé, la dépense D a tms parties principales d^ ,
d^ est le R|,, dn principal 3oo(| prix de la plantation.
d^:T=i3oQf{i3ifi), i...» d^ s=; 3y45or. »
dg est le montant des trois binages capi-
talisé ensuite pendant les 97 dernières années.
Le montant des trois binages est le p^ des
trais annuités 60^$ o*est 6pf X 3)9 18 ^ ou
»99»o8.
Dono<^9ssi99,o8x«i3g6oQ. ••«••# • d^ s«? 40617,27
d^ est le remboursement p^^^ des iqq an-
nuités 351; </, =35fxa74oy52i •«.,.« d^ = gSgiS^aS
Tout le passif ou la dépense totale D =7= i57g85f,5o
Les prodnfts partiels respecISAi sont compris dans le tableau
N.o I , oà se trouvent en outre plusieurs nombres utiles à
Tétnde d*une plantation de eette espèce.
(6o)
Noos aurons Tactif total V^^^ en ajoutant à 2800^, taleur de
tonte la superficie au moment de la dernière coupe, les prix des
six Tentes antérieures, éyalués chacun à la ioo.« année.
'• • • If à
Pi«o
ffo
w.
w.
7r3
n
ir$
»6
flSoo
i6ooXt,6S3
1700X7,040 i45o>a4,645
iBooxSo,4*
t4oox49»5oo
904x8.,
4s448
11968
•is35,i5
365o4
69S00
7»9*
balance
le bénéfice B =6io46^f 55.
P:=iaigo32,o5
P = 2igo3a,o5
0 = i57g85,5o
En escomptant la première année ce bénéfice qui n*est réali-
sable qu*à la loo.^ année 9
6io46y55
on a
G = 464^, 23. Cest plus de la
i3i,5o
moitié de 833^^33, Talenr du fonds.
Telle est la prime obtenue par la plantation d*nn hectare de
bois.
Cette prime étant capitalisée , sa rente est d^abord de a3f26
et va en croissant. Ainsi on peut dire que le revenu net de l'hec-
tare est augmenté de a3f et au-delà. Dès la première année, ce
retenu net est de 48^.
Il n'était que de 34'g3 pour un hectare de vieux bois; on voit
un avantage manifeste à remplacer un hectare de vieux bois par
un hectare de bois planté, seulement pour cent ans.
Au fond, dans le calcul des deux hectares que Ton vient de
mentionner,, ils ne sont pas traités sur le même pied : le jeune
bois est accompagné de tout son boni depuis la plantation, tandis
(6i )
qae le ? ieoi boit , envisage seulement dans sa conpe , est dé^
ponillé, i.o de la valear des arbres réservés; 2.0 dn boni des
premières coupes. Noos doTons reTenir pins loin sar cette com-
paraison.
Dixième problème.
Comparer entr^ellea les valeurs effectives totales d*nn boia
planté , ans époques des coupes successives , dans la vue de con-
naître la durée la plus avantageuse & donner à la plantation.
En exécutant, pour chaque époque désignée , un calcul ana-
logue à celui' du problème précédent, on aura pour Tannée is.%
i.o le passif ou D^ \ a.o Tactif ou P« ; 3.o le boni ou le défiât,
^ ou 4 ; 4*^ 1a valeur initiale Ga ou y^ , calculée , à la première
année de la plantation , dn boni B. ou du déficit J^ •
Et la plus grande valeur de G. ou de la prime initiale indi-
quera suffisamment le moment le plus avantageux pour abattre
la plantation.
Cela sera démontré un peu plus bas.
( 6a )
Les réâultats de ce laborieux calcul sont assez curieux,
I. La valeur initiale du boni i Tëpoque de chaque vente n\
pas une quantité constahte.
II. La marche de ses variations n*est pas non plus progressn
IIL Passé la première coape, où il y a perte , il y a constaj
ment bénéfice , B , à Tinstant de la vente. Il vaut toujours mi^
■Witr plaKté ifâe d*«volr mmikwmi à a Amer. j
iV. G«i béaéftèes B à Tépoqm dv eUqoe msipe pwnin^
croîiiMlf 9 fllttf il ne faut pas se bonKr à oi pstsMier affetfna
¥. Lei ^aieart ihAùilf j C ^ «raiscapMs «fsn^ ttmuÈm aaa, dM
amol onsmite jnsqfv^A oent ant* BknlM après elles i«mo«||
jttifiie vert la lao.^ année « où elle» se taonvéat à la valetir<|
ia 4o^9 puis dWt radescendent , pvûbableaaieat poar remanj
encore et redesoeadte* d
1^» Lei ooBeéqoesscaa de ces docaaaent sifibleut asses eldn
L •épiqua la phv stantegaAse pour déInÉre et «eaxplader la plJ
tation parait être trente ans ; car, en plaçant à la 3o.«aMiée le a
néfice a649 ^o^tla valeur iaiittale est le iaBaimim6iSt«*béi
fice a64g se conserve par le placement ordinaire à 5 p. | ; aa
la valeur initiale G se conserve, ce qui n*arriverait pas à a
tonte autre époque on Ton n*aurait à faire le placement ordin
que d*un bénéfice final B dont Tescompte à Torigine fût moind
que 6i3f. Mais si on a laissé passer quarante-cinq ans , il y a
plus d*avantage à différer rarrachement jusqu*à cent vingt a
VII. Malgré révidence palpable de ces assertions i on épron
une inquiétude vague sur ce que Ton semble ne tenir pas a
de compte du temps employ<^ à acquérir chaque bénéfice. Tou
incertitude disparaîtrait si Ton pouvait comparer les bénéfices
des temps égaux. Or, nous eoncevons une même durée de i^i
ans , par exemple, formée de 6 périodes de ao ans, ou de 4
riodes de 3o ans , ou de 3 périodes de 4o ans , ou de a périoâ
de 6o ans, ou d*une seule période de 120 ans; et il est évidenj
que la période la plus avantageuse sera celle qui donnera lieu
.^^t^^Ê„^^
(63)
la pitti fitMie MtÊkmt ftn«r)â de léil^Hiec». HieA m Mlâfkt ptfes-
fentir ^e ce soit la même période qui, prise isolément, a pro-
dlût ïe pluftgtand bénéfice , il j a donc ici lieu à faire encore le
calcul du bénéfice total d*nne succession de chacune des périodes
simples et égalés à comparer.
Soit Bg le bénéfice de la période simple de n années , et con-
sidérant la succession de 2, deS^ de^*^** ^h périodes seûi-
blables 9 soient B, , B3 , B4 , • . • • Bh les bénéfices successifs
cofrespondans 9 on à :
B, =B. (i.o5)'-t-B, B, = B, (i,o5)»H.B, (i,o5)-^B,
B, =:B, (ijoS)*»-»-!, (ijOS)*-*.», (i,ûS)-^B, ,
et en général Bb :^ B, (i,o5)*-')"^B, (i.oSy*-*)* •+.. . .
B, (i,o5)"^B, (i,o5)» + B,
f
Bfc =B, [i -H(i,ô5)^4-(i,oS)*"4.tt,o3)*»-». ^(i,oS)^<)«]
Le multiplicateur est la somme s des tertties d'une progression
par quoUent dont le premier terme a fc= 1 ; la raifeon q =: (i,o5)" ;
le Mobn d«s le#nMs isstlb) le dtfiiMr.teraie /sk(«p5)^»>;
et la somme s
9—1
tu^ . _ ('«o5)'.(i.o5)0>-')--i (i,o5)^--,
(i,o5)" — I (t^oS)" — I
là Valeur fh»k
Bfc = * y \ ^ \ Bb =T-— ^ x[(i,o5)»«-il
Le multiplicateur [ (i|o5)^ — 1 ] est constant (^.n étant le
nombre des années de la grande période qui a pour parties ali-
fSétesUs pérMfs Mliplts à coiptfei >.
(64)
Done la plm grande Taleor Bh de la tacceirion de h périodes
de n années répond an plus grand multiplicande * •
^ (i,o5)-— i^
qui diffire , comme on le préTovait , de G = -. Nota*
(i,o5)»
B.
tion : quotient -— — — - s Q.
(i,oo)" — 1
En calculant le qnotient Q pour nsao* nssSo, n=:45t
ii=:6oy 11=: lao, on tronre
Q«=:943, Q3.=:797» Q4s=6i7, Q6o=558, Q,^=568.
Ici le maximum de produits est déplacé. Ce n*est plus la pé-
riode de 3o ans, c^est celle de 20 qui est la plus profitable.
n sera bon, dans une application effectiTe^ de calculer les
bénéfices B pour les nombres d'années Toisini de ao, afin de
connaître le maximum absolu des valeurs correspondantes du
qnoti«»tQ=:^^^g^._^.
yin. On peut appliquer la considération des auccessions de
périodes aux deux plantations de bordures des problèmes 6 et 7*
D*abord, pour ramener les deux bénéfices à la même étendue
de terrain 4*9 ^ ^^^ substituer aux deux bénéfices respectift
« «. .... 10918 1020,4.
B. = 10Û18 , B, =s ioao,49 les fractions ^^^ et •
puis les diriser respectiTcment par les nombres [ (i,o5)*** — i ] 9
[ (ifOSy* »- 1 ] , ce qui donne les deux quotiens
_ 10918 _ ioao,4 ^
^* 6a5x (1,653) ' ^' aooX 0,796 ♦
et ensuite Q, = io,568 ; Q^ = 6,57.
Si donc on suppose les deux propriétés équifalentes 1 heetare
( 65)
da reyenn 8of , et 5"^ da revenu i6', en 5 pièces iioléet de i"*;
le bénéfice de la seconde plantation sera à celai de la première ,
dans le rapport de 32,85 à 1 0,568; ce qat corrobore notre pre-
mier aperça, page Sy , V.
IX. L*ëtendae de terrain qu^il est préférable à an particulier,
dans Téta t actuel des choses, de planter en bois ordinaire ou en
lailfis arec des arbres de réserve, est la plus grande possible re-
lalivement aax terres affermées et peu fertiles ; c*est la moindre
possible relatÎTcment aux plantations de fataies pures.
X. Pour d^autres élémens primitifs de fertilité da sol, de fraia
de plantation et de fermage, les résultats calculés et ceux observés
poarront différer sensiblement de ce qui précède. L'essentiel est
que Ton foit bien pénétré de ces deux choses : i.o II y a à faire ,
sor les accroîssemens des dimensions des végétaux , des obser*
valions importantes pour dingcr nos plantations; a.o chaque
spécalation exige k Tavance qn calcul pour en déterminer la
darée la plus avantageuse.
QoATIt QUESTIONS BBLATIVIS A LA fLAITrATlO» d'aIBRES FadTIEaS.
Ofizième problétne.
Calculer, an moment de la plantation, en noyers a lo mètres
d'inlervalle , i hectare qui, en culture ordinaire, était loué net
4o' et payait 6^ i'ImpàU On suppose la plantation protégée par
un fossé; que les frais delà plantation se sont portés à a3a'pour
, , / loooo" *i \ _
les eent arbres | |; que, durant lo ans, on ne oompte
poar rien la récolte des noix; que , durant 20 années, le sol entre
les arbres soit loué ao'brut ou 12^ net ; que le produit annuel de
la récolte d*an noyer offre les valeurs suivantes : o^So de 10 îi
20 ans; o'yS de ao à 3o; 2^ de 3o à 40; 3^ de 4o à 5o; 4' de
Soi 60; 5' de 60 à 80, et 6' de 80 & 100 ans; et qu'à cette
^po^iae les arbres soient vendus 00^ la pièce.
(6G)
Nous admettons qa€ dans Tlieclare on eiécnle les loo fostef
de i*"^^ que dans chacane on plante 3 noix donl on ne conser-
Ycra que la plas belle pousse. Nous préférons planter les noixjellei^
mômes à dejeanes tiges, et pour diminuer la dépense initiale,
et afin que chaque plante puisse former son pirot et que la plan-
tation soit mieux assurée.
Enfin . an besoin, nous fixons aux époques déjà signalées :
ao ans; 3o; 4^; 5o; 60; 80, et 100 ans,
les Taleors respecUvct des arbres â
lof, i5r, aof, ao', 3o', ^o' ^ Soi".
A Ta ioo.<ï année, la dépense totale D a deux élémens d^ ^ d^\
d^ est le remboursement R,,^ du principal a32r delà plantation;
^y est le p,,, des cent annuités 48', dans chacune desquelles
entrent la prirafion du revenn net 40*^ et Tobligation d*acqniller
rimp6t 8f.
rf.=
= 282 X i3i,5oo
rf.=
= 3o5o8
d,=
= 48x270,621
rf.=
= i3i545
Tout le passif D s=: i62o53.
La recette brute P a trois élémens a , b , c. a se rapporte aux
loyers bruts des premiers 20 ans, dont le total , à la ao.e année,
dfvi^t m) oapU*! pend^ptlss 80 dernières années ^ b est rclalîf
aux récoltes de noix. Entre deux des époques fixées les valears
des récoltes sont des annuités connues dont le montant ^ à la
2.e des époques, est un capital placé jusqu*i la 100. c année; g
est la valeur finale des arbres.
b 4 s^l él^cQs reUtifs 409 époquei fixéisi. Non» Ici désignona
par les accens ', ", '" ^'\
(6? )
1= (iok34i7T7)>^49i5oo t = 34369^80
/!»' aeiokM=(o,5oxioo)xi3,i07x49«5oo. . . • . . b' =: 31687, 33
U* ao&lo =: (0,75 X 100) X 13,107 x3o,4to b" =1 3oi3o, 77
W* 3o&4o =(ftoôXi3,so7)xt8,68 b*** = 49341,8$
k /B*v 4»à5» = (3oo X b3,m7) X 1 1,77* b*v = 45473, o»
jbv s»4<w =(4ooxiS,907)X7,o4o bT = 37190,91
Ibv' 6ȏ8o r=(5ooxS4i7i7)Xt,653 b""' = 46o5i, 10
\l»^*8oàioo=(6oox34t7X7)x t bv**=: to83o, 10
c=:&o'Xioo •••i...... c = 5ooo •
Tool rtctif on !• produit brut P := 301076, 48
Ce bénéfice B aen dans 100 ans on capital disponible, en
nu de la propriété de l'hectare et de ton loyer net annuel 4o%
jusque-là B est nne inscription solide an grand liTre de la
lutore; c*est la nn-propricté à terme fiie d*nn contrat sur
bjpodièipie.
En escomptant an commencement de la plantation le béné-
fice B = iSgoaS'^S, dont réchéance est dans 100 ans, on
troQTe la valeor initiale G = loSj'fU Cette valenr est nn pur
don, uie prime qpt la natore accorde de suite au planteur.
. Le rapport de la valeur initiale G ^ loSy', i iSSS', prix du
fonds de rbectare = 0,7g.
Son rapport k aSz', principal de la dépense initiale » est 4)55.
L*annuité) ce qui aurait pour remboursement p^^^jh bénéfice
B, est 5o'.
I4 prime A obtenue à Torigine pour un seul arbre est loffiy.
Douzième Problème.
^» données étant les mêmes que pour le problème 11.*, on
(68)
propose de comparer let résultats de la plantation aai époques
désignées : 20 ans, 3o, 4^^ 1 50) Go» 80 et 100 ans?
Oa YQÎt quHl s*agît de faire ponr cliaqne époque des calculs
samblaUes à ceux déjà effeplaés pour la too.9 année. La théorie
en ayant été safllsamment eiposée, noua alletts senkmeni tratis*
crire les nombres obtenus.
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(7o)
Remarque de calcul. Les différence» entre les valears ac-
taelles de P^^ B^'', G^"', et celles obtenues dans le pro-
blème 1 1 ponr P , B , G qui sont les mêmes noçibres » sont pea
importantes » et ne doÎTent pas scandaliser. Sans doute , il fi^cst
pas impossible qn*il y ait eu errear dans qn^que opération de
détail ; mais , pour expliquer les anomalies , il suffit de dire que
les deux procédés de calcul sont un peu différens ; et que pour
prendre le logarithme d*un nombre même considérable, je me
suis borné à en considérer les cinq premières figures i afin d*abré*
ger sensiblement le calcul , qui , pour être instructif, n*a pas
besoin de plus de précision.
Conséquences de nos résultais,
I. Les bénéfices Téritablement comparables sont ceux rap-
portés i une époque éloignée , arbitraire , qui répond à une suc-
cession de plusieurs périodes égales à cbacune de celles consi-
dérées isolément. Les valeurs finales F de ces bénéfices ne sont
pas insérées dans le tableau, qai offre seulement les quotients
Q , qui leur sont proportionnelSé Dans chaque cas il sera facile
de calculer les valeurs finales F des bénéfices & Tépoque
B
h ft)is n, ( page 63 ) , par la relation F = ■ x
"^ ' '^ ( i,o5)* — I
[( 1)05) ^-"— I ] ; où le multiplicande est le facteur variable
Q , et le multiplicateur un facteur constant et connu ; h étant
connue pour chaque période simple. •
II. Les vrais valeurs initiales utiles I à calculer sont^les
obtenues en escomptant à Torigine de la plantation les valeurs
finales F. Les nombres I diffèrent peu des nombres G calculés
au tableau, excepté pour les courtes périodes.
m. Les quotients Q allant toujours en augmentant, on voit
que dans notre problème la période du maximum de bénéfice a
au moins cent ans.
(7» )
IV. En coosidéranl U plantation tnlBiamment prolongée , il
arrÎTera tonjonrs ane époque où la valeiir initiale I cessera de
croître-, dàr la production dc$ noii doit un joor diminuer, et
c'est râ&nent le plus inflaent dans U recette; tandis qae Van-
DQité ^Sf, râément prépondérant dn passif , demeure inva-
riable.
Y. Alors on sera arrÎTé an mazimam de bénéfice. Le noipbre
R des années depuis la plantation est la période la plus profi-
table; c*est alors qu*il faut arraelier la plantation et la renou*
vêler.
TI. Une fois la plantation résolue et efiSeetuée , il y aura lieu
4 modifier le compte général préalablement établi et i y
imérer :
!.• La dépense effectiTe D^ ,' considérée comme un emprunt
fait k une caisse M. 2.0 Le produit brut P. $ en partie réalisé,
et considéré comme un prêt fait â une autre caisse N. S.** Les
quotients Q. 4-^ Les yaleurs initiales I , considérées comme on
prêt fait à la nature.
Treizième problème.
Les données étant celles des deni derniers problèmes , on se
propose de garder la plantation jusqu'à la iSo.e année , en abat-
tant au besoin jusqu'à une vingtaine. des arbres ks moins pro^
dnetib, afin qu'ajoutant leorrffote.à Tai^f, la récolte ult(f-
rieare des autres soit maintenue à sa dernière valeur 6oof ; ce
qui est la cause la plus influente dans le bénéfice B et dans sa
valeur initiale. A la iSo.e année , on vend les 80 arbres restant
loof la pièce , et on demande le compte de l'hectare?
(Plus bas on démontrera la possibilité du maintien du revenu
annuel 6oof par le moyen indiqué. )
Le calcul actuel est simplifié par Temploi des nombres connus
( 7» )
de la ioo« aaucci on do la Hgne ^** du tabloan du preblémc
la ; Qt d*apfè3 lea Icrme» de Tënoneé Mfvel.
lia défenae I> a toojmin les dcù éUniMM : à^ , rf, relatifs
ao priaeifat t&J de fat plmtaliMi ,^ et à l'aMif ité 48^. Gm dons
q«aiilîWt «ont faciles à twNiTer direel^iaeiit.
d^ ;79a3b h iio8 d^ oaa 34g 86o
D = E86»e6o.
Le produit brat P a les tron élémen» a , b , c , relallfa aux
ao premiers teyers de aof, aux réeotles de iie9x et a la ralear
▼ënale des arbres. P^'" = a'^*' h- b^''' h- c^"'. ( hwst ? P
aoeenl octarve , oe P oeta? e , o» le proidKiit brat d 1» iSo.« an-
née, • •••ete,) Los Irak ëlémens a''', b*^, è"^ pefittnt,
an majen de nos petites tables , se dMâiie dès nombres eomiiis
siv#^ l^ra^ e^ (Lisez a septime, b septime, c septime), et
an moyen des bypotbèses de Tënoncë.
^m _: ^rm j^ (^o5)*» a^«< =:344l3 X 11^477
^Ul ---- 3g^ ggQ^
b^^' a 1^ 4ea^ ë)é«t^a b^^' b^^' ;Ie t.ff relulsfaiietpfr.
tal br^9 place â & poor eent pendant tes So demièfes années ;
le a.« , bv^ , rektff aux 5o «ânnMb de 6o</ diapré» rénoneë
( Lisez b^^ 9 b octave un point •••«•)
br///
V -—fer* X 11,477 ^'"" =
= 600:
< a 19,807
b**' = aSogao x 1 1,477
•
b^#/
■
sss 2994 600
I,rff/ --- gQQ X 219,807
— i3i 88}
3126484.
(73)
«♦»' = loof X 80. c'^' 3=s 8oooi
I!r« ~ » C^ 0° • *™"^ D = 1868 660
Le bénéfice B = 1660 7S4
G» Miiéfiee B , i h x5o.« année , a pour escompte t Torigine
de la planUUon G ss L-^JLl. C asa iioi.
i5oo
La prime 1101 ponrles 100 arbres primitifs rerientpear une
seule tige i iif.
-. 1660784
Pov If iMiim«mân.liéBtiiQa, k quotient Q s» ■■■ ' '
i5oo
^ iioa.
ObiCfvatîonê,
I. Sans entrer dans tons les détails du calcul promis, en Yoici
les résultats : La Tente d^nn seul arbre à So^ équivaut à huit
récoltes de 6^ ; cette seule vente suAît pendant 1 1 ans i maîn-
temr la Tatenr de la récolte annudle 6oof, quand même Tarbre
Teodiiaiiraijt lui-m^ma 9^ 4e fimita; et oe MaintiiA s'élend à
36 ans, quand Tarbre abattu ne rend de noix que pour 3f , la
récolte mojenne des g^autrer arbres restant de 6^. On a porté
è 20 le nombre des arbres vendus utilement pour obider même
â fme diminution dans h récolre moyenne des arbres conservés.
n. Jitk copsidérant xmt, dwéo a9S«» f noioiigfle , om Wit quHl
arrivera toujours une époque où le produit moyen d*un arbre
sera au-dessous de 6^ et où la recette annuelle 600^ ne pourra
plus être mmatcnue. On ne pourra manquer de s*apercevoii' de
ce résultat , de même que du fait du dépérissement des arbres.
(74^
La tenue des notes annuelles et Tinspection du compte gënëral
montreront dans le qaotient Q une diminution qui fei:a connaître
le moment précis de la vente totale.
QwOoni^mç problérnè.
• * ' ■ ( — -
Calculer une planta,tipn de loo noyers à S» de distancé , en
bordure d*nn terrain pareil à celui des trois questions qui pré-
cèdent ; le mode d*ctablissem.ent est le mêmeg seoleinent «n
accorde au fermier, en indemnité « le quart du loyer du terrain
sous les arbres 9 sur une Lxrgenr de ^ mètres.
Nous considérons les recettes comme ne différant pas de celles
déjà obtenues. ,
Dans la dépense le i.^r élément dt reste a3a X Rn > copime
dans les problèmes précédens.
li'élément <f, , i«kUf aai revenot bHati antiuds n^est pins
que 2^,4 X /9a ; au lieu de 48^ X /On • Car la longueur plantée
=: 8" X 100 = 8oo"5 la bande indemnisée = 8oo" X 3" =
\<
24oo"'' = o,"^a4 ; l'indemnité =— . 4^^ x o,ai = a^4-
4
La nouvelle' annuité a^,4 ^^ le ao.® de la première 48 '^
= a «a4^ = ao . a^,4 9 ^^^^ nous aurons la nouvçUe dépense D. ,
en réduisant au ao.e son élément </, trouvé précédemmei|t , ou
en diminuant l'ancien D. dés ^ de Tancien élément d^ . Et
. ao
1}
comme 'dans une soustraclipu ( Pn — * Dn ) = B. « di^linQer le
soustractif Dn de K, revient à augiif enter le reiif^ B. de la.mémc
quantité K, nous aurons de suite chaque nouveau bénéfice B^
en ajoutant au B^ d^à trouvé, là quantité R = — de Télément
connu ( <fa )n •
De là résulte le tableau des nombres du problême i4*
(75)
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(76)
Conséquences de ces résubais»
I. Les nouTelles valears initiales I , qui » aitisi qte les nl«ors
finales V, sont proportîonaeUes atx quotients tariables Q, font
en oroissani vO so à loo ans y pwson oeeroîssaiti ^ clone il y
aamit perte & détruire la plantation do ao à icx> ans ; et la
période la pins avantâgense de celles conndérées est c^e de
1 00 années.
II. Bu rapprochant les questions 6.« et I4•^ où il s*afit de
plantations de bordures, on forme lo tableau
nouiM.
VALEUR
•D SOI.
ESPACE
occoti
par I arbre.
PRIME
de 2a ans.
6
8o
1
4" .
6,59
i4
4o
Sm
6,a4
et on troure même valeur pour le terrain occupé par un arbre ,
et i peu prèa la même prime initiale k, pour un arbre jusqa^à
Hais pour ua peuplier, cette prime est probablement voisine
du maximum , tandis que pour le noyer la prime centenaire est
trots fois plus considénibIe«
m. n faut se garder de croire que parce que la prime de
2.0 ans s^obtient cinq lois en roo ans elli; puisse avoir FavantsigG
sur celle-ci , à moins que la dernière ne soit cinq fois plus forte.
Pour se convaincre de Tci rcur de cet aperçu , calculons les
(77 )
taleurs effectivement obtenues dans les deai cas à la centième
année.
6',59 reçus an commencement de chaque période de 20 an-
nées donne k too ut te Tait nr iotule
^^\ i,oS •*• 1,06 ^ i,oft -^ 1,06 ^ i,oS )
et U prime 20^90» reçue an commenoement de la période cen-*
fcnaire vaut à la centième année 20^,02 x |^o5
Compafrenft dwic ect dtQi: Takiirs filiales : la i.v« est 6^,89
( i3i,5oo «f» 49f&M "^ i8}60o «4^ 7,041 «f- 2^53) 00 6^,5g
X 209,87}; la 2w*cstflrt>i^02X i3i,5oo, on la t.reeit i3ëo el
la 2.* 2639-
Ainsi , dans sa période de toc ans , la plantation de noyers
offre nn bénéfice presque double de celui de la succession des
cinq périodes de 20 ans , quoique la i .re prime initiale 20,02
ne soie pas cinq fois la seconde 6,2{.
rV. A ces ayantages ajoutons que la nois est un fruit dont
Timportance privée et publique est loin d^avoir été suffisam-
ment appréciée sous les rapports de Tépoque , de la facilité et de
la certitude de sa récolte , de sa conservation , de sa vente et de
la qualité de son huile, sous le rapport de la possibilité d'obte-
nir ainâ presque toute Thuile nécessaire à la consommation el
au eommeree , en poussant à leur limite les conséquences de la
plantation des noyers ; et sous le rapport de la production des
céréales, à laquelle production Ton pourrait rendre la plupart
des champs employés nuint^nant i la culture du colza et de la
navette, plantes d*nne récolte assez incertaine et d*nne culture
dispendieuse.
V. Enfin on connaît la piééminencc du bois de noyer dans
les arti.
(78)
Conclusions de cet essai.
1 » • • •
r
I. n me parait utile et digne des Sodftës d'Afprictiltiire et
des Arts de populariser les notions snr la considération et la
légitimité des intérêts aecnmolés ; sur Tayantage qui résolte de
Tactif ité des capitaux ; sur les dÎTers modes de plantation uù
Ton peut placer des fonds avec fruit pour soi, pour sa famille,
pour des actes de bienfaisance , pour Tintérèt général.
IL Les personnes riches , qui ont la faculté d*économiser et
d'attendre , peurent à leur gré se préparer pour des époques
déterminées, soit des capitafnz considérables, soit de notables
accroissemens dans leur revenu annuel , sans s'imposer beau-
coup de soins, sans employer le ministère des banquiers, dea
compagnies d'assurances sur la vie , ni des économes infidèles ;
sans avance de grands capitaux primitifs \ sans courir les chances
des non-valeurs , des avaries , des incendies , des vols , des intem*
péries des saisons \ ni les risques du commerce, de la mer , des
faillites.
Il leur suffira de faire les frais modiques d'une plantation
d'arbres et d'attendre le terme prescrit
m. Les hommes laborieux, honnêtes, industrieux, qui , sans
§ 4
posséder de champs ni de capitaux , auraient acquis du crédit ,
peuvent se créer des fonds de terre et des revenus , indépen-
damment des fruits matériels de leur industrie journalière.
IV. n est digne des sociétés scientifiques , et de se concilier
les bénédictions de la multitude des hommes de bon sens qui ne
demandent qu'a être éclairés, et de prendre l'initiative d'un
mouvement infaillible dans l'esprit public et dans l'économie
française , en invitant instamment leurs membres propriétaires
â suivre avec réflexion , ardeur et persévérance, les expériences
si importantes relativement aux facultés productives des divers
sols, soit naturellement, soit i l'aide de cultures et d'engrais.
(79)
Cl aux accroissemens annuels dans les dimensions et dans les
prix des différentes natures d*arbres ; expériences dont la seule
publication entraînera la eonvicdon des hommes les moins médi-
tatffii , et eh inème tiémps fôunàfra aux talculatêurs les ëlémens
indispensables à Tétabliinemeiit sofide à*nnt théorie aussi pro-
fitable que curieuse.
Y. On Toit qu^ ne s*agit pas ici , comme dans la météoro-
loisîe ) d^obsei'Vations jour par jour, et même plusieurs chaque
jour, tenues à l*ài3e dMnstmméus clélicats , par des physiciens
déronéf aux progris de la science , mais seulement de deux
mekureif par an vers les deux équinbi^es , prises avec des instru-
ment simples et familiers comme le compas sphérique, le mètre
et le cordeau, puis inscrites sur un livre, des dimensions pro-
gressives de quelques sujets , désignés et mis en expériences.
VI* Non-seulement ces notes agronomiques remportent en
sîmpBeité , en facilité sur celles que nous voyons tenir aux sa vans
physiciens , mais leur enseignement sera incomparablement plus
rapide. Il est une mtiltitude de 'questions de météorologie dont
la solution exigera plusieurs siicUs d*observa(ions pareilles à
edles qui se poursuivent' depuis long-temps ; tandis que la durée
d*une génération suffirait i recueillir, et à la fois sur tous les
terrains, naturels ou aidés par la culturey et sur toutes les espèces
«
d^ari^res , les données les plus instructives et complètes pour les
questions capitales usuelles.
Vn. Dès que Ton aura pu former une collection , même par-
tielle, de fints précis sur les grands végétaux, à Taide de calculs
assez amples ( dont je me chargerai volontiers et avec toute
Texaetitude convenable, parce qu*alors il s*agira de données
poeitives et effectives) , il sera possible de rédiger une instruc*
lion utile sur les plantations de même nature.
Vin. Jusqu^A nos jours tout a conspiré à faire présager la
disette future du bois, et un accroissement progressif dans le
prix de cette denrée , et par conséquent un avenir d*autant plus
(8o)
fiivoraUe aai vues eiposées dans ce mémoire ;* mais d&t-il arri-
ver dei ëvèoemens capables d'opérer nue diminuiioo dana la
Yalenr de ce combustible y nos résultats sont tellement im favenr
des plantations, qne pendant long-temps encore il sçr|dt avan-
tageux d*acfniescer au mode que noua offirona d^iuscrottre
oonmie indéfiniment ses capitaux.
IX. Le genre de placement que nous préoenisons diffire de
ceux les plus accrédités , par exemple f du jeu de la bonne , dont
les capitaux ne sont quelquefob que des valeurs fietiTcs, dont
les opérations, qui n'ajoutent rien i k circulation réelle do
numéraire, à notre industrie générale.! à notre prospérité effec-
tive, tendent au contraire à détourner de toutes les Tilleade
Tintérieur les capitaux , pour les faire affluer sur un seul point
où ik sont entassés et frappés de stérilité, et dont les résultats
les moins déplorables sont de ne pas dépouiller une foule de
petits capitalistes , au profit de quelques gros banquiers ; tandis
que nos conseils tendent à disséminer les capitaux sur tous les
points de la France , à y accroître la propriété « le travail^ l*in-
dustrie, Taisance et la morale publique.
Nos spéculations ne ressemblent pas non plus à celles dont les
matières premières viennent igrafids frais de contrées lointaines,
dont les effets, quels quHls foiçnt , oocasionnent dans le numé-
raire existant des variations brusques , funestes à la masae des
travailleurs et des rentiers ; dont les prodoits , dépendant du
pur caprice , peuvent être anéantis par la mode, amoindria 'par
la concurrence et vainous sus les grands marebés par une indusr
trie étrangère. Cest chex nous que nos capitaux sont placés;
c^est cbez noua que sa fait tout le travail. Les produits de notre
industrie sont de première et absolue nécessité, de consomma-
tion croissante ; ils peuvent être en partie expédiés à Télranger
en builo , en meubles , vaisseaux et armes \ et les profits peuvent
être utilement employés à perCectionner indéfiniment la culture
et Tindustrie nationales»
(8i )
X« Le terrain sons les arbres d*ane futaie a été, presque dans
tons nos calcals , considéré comme de nul rapport ; cependant il
est nn moyen d*en tirer an produit immense pour la nation :
c*est d*en abandonner la culture avec la récolte à la classe des
jonmaliers cultiTateurs. Le traifUl à la charrue de ces rastes
terrains deTÎent-il peu praticable , la culture à bras sera exempte
dmconvéniens et une source nouvelle d*abondantes récoltes «
tout en farorisant raccroissement des futaies de la classe riebe*
Bien plus, le pauvre robuste acceptera la condition de partager
le fruit de son travail avec un vieillard ou un infirme , et la
destruction de la mendicité sera un nouveau bienfait du riche t
an autre résultat des travaux des sociétés savantes.
( 8a )
I. TABLK DIS EEMBOVASEMBICS
Rn du capital i frinc,
une fois placé à 5 pour cent.
I
Fin d*anaée.
Kamboiir-
sèment.
II. TABLE DES EBKBOVESEMERS
pn dci anavités t franc ,
et de Icqrs intérêts tcconulés
à 5 pour 100.
Fin d*amiée.
AcmbonT'
sèment.
Prenidre.
t.<
4.
5
6.
l:
9-
lo.
II.
la.
i3.
i4.
i4 ans a mois i
15.
i6.
:i:
a)oars,7a
•9-
ao.'
*f =
Vingt-cinquiéme.
3o.«
85.-
• 4o.'
45.-
5o.'
55.-
6o.-
65.<
70.
75.'
80.-
85.'
88.-
90.
95.-
97-
100.-
i5o.*
FnncB.
,o5o
,io3
.i58
i»7^
.340
4o7
,55i
.6a9
,710
,886
,980
,000
»o7o
,i83
,«9*
407
,5a
,65
.786
»9«4
,386
4,3 a a
S,5i6
7,o4o
8,q85
"»477
14,645
18,680
a3,84o
3o,4ao
38,83o
4q,5oo
63,a5o
73,aa5
80,730
io3,ooo
113,609
i3i,5oo
i5o8,ooo
3.-
5.'
6.-
8.-
9-
10.-
la,
i5.«
18.-
ao.-
/>«.« =
a5.-
3o.'
35.'
4o.-
45'
5o.-
55.'
60.'
65.-
75;.
00.-
85.-
90.
95.'
ioo.<
t5o.<
3,Si8
5,756
7,140
10,017
11,571
i3,no7
i6,6q5
aa,657
a7,aS8
34»7«7
4o,4o6
5o,ii3
a 76a
836
1 «6,840
16 1,685
a 19,807
a86,335
371, a8o
479,640
6i8,q46
794*487
1019,789
1307,334
1674,336
ai4a,7i4
a74o,5ai
31647,000
(83)
Usage de la table I.
i.vc Question. Un capital C =: looo^ étant donné, tronTer,
après 25 ans j son remboursement R^^ ?
R,, = looo fois 3f,3865 (3^386 ^ant le R,.
du capital i^ et de ses intérêts acenmnlés)
R,. = 3386f.
IL* (^i€Miùm, 7000^ étant connn pour na rembonrtement
iprés 20 ans , tronrer le capital C primitirement placé?
On a la relation R,, = 2^653 x C.
on yooof = 2*^653 X C; donc
7000
C = J-— - ; C = 2638'52.
2,653
Emploi de la table II.
I.** Question^ Etant connae Tannuité looo^ pendant aS
ans, on le plaeement 1000' an commencement de chacnne des
2S années , en tronrer le remboursement p,, ?
p,, S5 1000 fois So^i i3 \ ( 5o,i i3 étant le rem-
bonnement des aS placemens annuels 1'; en ayant égard aui
intérêts acoomulée. )
p^/ = 5oii3f.
Ufi Question. Ktant connue la yaleur fmale 7000' de ao
placemens annuels égaux a , trouf er cette annuité «•
On a la relation p,^ =. 34^7I7 X a, d^où
_ p„ _ 7000
* - 34,717 ' ""'• ~ 34,717
tu = aoi^68.
(84)
Autres emplois des deux tables I, II.
I.Tc Question. Étant 3465' poar une annuité de i3 ans, en
trouver le /»,,; le nombre i3 n*ëtant pas dans la 2.e table,
maïs étant compris dans la i.re ?
/»,,=3465foisai (io5*»— i) /),,=:3465xai (i,886— i).
^11=3465.21 X 0,886 /»i» =64469^79-
11,^ Question. Étant connu p,, = 4^0009 trourer le place-
ment annuel m,
17 V ^tT
i,o5 -i;x«,cc = ^^^_.,_^^;
40000
21 (2,292— 1)
« «C =
40000
27,132
» 474*^7.
III.« Question. Valeurs de n pour certains rapports Ru : C ?
Rapports R. : C
2
4
8
16
ete.
Valeurs de n
l4'2«
a8»4-
4a» 6-
56«8-
IV.« Question» Valeurs de n pour quelles rapports
(/».:!! fois a).
Rapports ( jOn : n (bis «)
a
4
8
16
ete.
Valeurs de n
35
48
68
86
(85)
■*— — ^— — '■ — — — — — ^^^— — ^
ESSAI
SDR LiPPLICATION DD CALCUL DES PROBABILITÉS
Aux assunmces contre P incendie,
Par H. Ti. Baibo» , Membre résidant.
22 JoiuR 1834.
Insirucdons préliminaires.
DirvM Tannée idi5 on a tu ae former en France des com-
pagnies d'assurances contre Tincendie. Ces étabUssemens ai utiles
laissent encore beaneonp de choses i désirer sons le rapport de
la juste appréciation des risques <ju*ils assurent. Ils n*ont en jns-
qulci aucun égard ni à la forme des édifices , ni à la position
relatÎTC des divers corps de bftlimena qui les composent , et se
sont bornés à considérer Tusage de ces édifices. Les assurances
contre la grêle et contre les cbances de la navigation n^avaient
pris d^autre guide que reipérience ; celles sur Tincendie les ont
imitées. C'est un tort suivant nous, parce que les incendies étant
très-rares , cena qui ont lieu dans des circonstances semblables
ne se présentent presque jamaia , et qu'il fondrait un grand nom*
bre de flaita semblables pour apprécier les cbances avec quelque
eertitnde. L*incendie d*nn bAtiment peut n*étre que partiel » il
résulte d*un grand nombre d*eiFets difFérens et successifs ; les
parties qui le composent courent des cbances fort diiFérentes
qu'il est nécessaire d'apprécier pour déterminer la prime totale.
Cette prime dépend donc d'un grand nombre d'élémens dis^
(86)
tincU susceptibles d*ane infiniié de combinaioas, et elle doit
presque toujours différer d*un édifice à Tautre. Les dangers de
la navigation, et surtout ceux de la grêle, ne présentent pas cette
complication.
Les assurances contre Tincendie sont de deux espèces , savoir :
celles à primes et celles mutuelles. Pour que ces dernières fussent
bien administrées , il faudrait , outre Tintégrité des agens et
l'exactitude nécessaire dans une comptabilité très-minutieuse, que
chaque sociétaire payât la part de frais d'administration que son
assurance exige , frais qui sont à peu près égaux pour chaque
assurance , et que , dans le remboursement des sinistres , la part
de chacun fût réglée en raison des dangers auxquels il expose
la société. Il suflBt ici de connaître les rapports entre ces dan-
gers, tandis que les assaranees à primes ont besoin de connaître
leur valeur absolue.
Nous avons vu également sYlevcr divers genres d'assurances
sur la vie des hommes. Ici les faits ne manquaient plus et plu*
sieurs géomètres célèbres firent sur cet objet des travaux im-
portans qui ont été adoptés par les tontines et les compagnies
d'assnrances sur la vie. Ces étahlissemens sont les seuls qui con-
naissent convenablement les diances qu*ils assurent.
Nous avons pensé que les assaranees contre Tincendie pon-
vaient aussi s'étayer du calcul. Les études auxquelles nous nous
sommes livré pour rechercher les méthodes convenables pour
cela nous ont prouvé que les questions les plus simples étaient
seules à notre portée. Toutefois , leurs formules seront souvent
d*nne application tellement laborieuse , que nous ne pensons pas
que la solution des questions élevées sott utile pour la pratique.
C'est ce qui nous a décidé à présenter un travail aussi incomplet.
Les primes d'assurances dont nous allons parler ne sont pré-
cisément que celles que doivent exiger les compagnies pour les
risques courus , sans avoir égard à ancnn de leurs frais ni an
bénéfice qu'elles doivent se réserver ; elles supposent enfin que
(87)
les assurances, ëtant faites sans frais sur on très-grand nombre
de bfttimens, ne donnent ni perte ni gain.
La mauvaise répartition des primes d*incendie ne doit pas £tre
envisagée seulement sous le rapport de Tintérét des compagnies y
mais encore sous celui de Tintérét général. Car ceux qui bâtissent
n*igttorent pas Futilité de certaines dispositions : par exemple ,
de séparer les grands édi6ces par Aeê maîtres murs; mais la faci-
lité qu*iU trouvent d'assurer au même taux tous les bâtimens
lervant aux mêmes usages leur fera bientôt abandonner les pré-
cautions de la prudence commune \ ils auront d'ailleurs pour
cela double motif, puisqu*il faudrait qu*ils payauent la prime
d'assurance sur Texcédant des dépenses qu'une meilleure dispo-
fition aurait occasioné.
Il n^ett personne qui ne sente que , toutes choses égales d*ail-
kars, il est plus facile d'arrêter les progrès d'un incendie dans
on bAtiment étroit que dans un large, dans un bâtiment coupé
par des mun que dans un autre semblable où ces murs n'exis-
teraient pas , dans un bâtiment en ligne non fermée que dans
an antre de même étendue formant un contour fermé , dont les
extrémités se joignent, etc. Ce que le sens commun indique si
clairement , comment se fait-il que les compagnies d'assurances
n'y aient aucun égard , quoiqu'elles soient si intéressées â le eon-
nattre? Sans doute cela tient â ce que, pour de semblables admi-
nistrations , le bon sens a besoin d'être réduit â un ealcnl qui
donne d'une manière fixe ce que notre jugement n'indique que
trop vaguement , et c'est au calcul des probabilités qu'il faut
demander la formule : car, dit Laplacb dans son introduction à
la Théorie analytique des probabilités (Iniroduction , page cv),
« la théorie des probabilités n'est , au fond , que le bon sens
> réduit au calcul ; elle fait apprécier avec exactitude ce que les
» esprits justes sentent par une sorte d'instinct, sans qu'ils
» puissent souvent s'en rendre compte. »
Voici on exenqple propre à faire jogcr combien les primes des
(88)
compagnies sont pea proportionnées ani risques. Supposons qn*tl
s*agisse d*assnreriin grand bâtiment dont les diverses parties sont
occupées par différentes familles : suivant les réglemens des com-
pagnies existantes , si les occupeurs précédens font assurer sépa-
rément les parties qu^ils habitent , ils paieront la même prime
que si le propriétaire assurait en masse toute sa maison ; cepen-
dant , dans ce second cas , tous les incendies seraient remboursa
en totalité , au lieu que , dans le premier , la partie dans laquelle
le feu aurait éclaté serait seule remboursée , et son occupeur de-
vrait payer k ses voisins les pertes que très>probablement son
incendie leur aurait occasionées. Or, la prime qu'il devrait
payer pour s*assurer contre le risque qu^il court de mettre le feu
aux parties voisines , dont on ne tient pas compte , est très-
considérable dans les grands édifices ayant beaucoup d*étages ,
et peut être souvent beaucoup plus grande que celle qu*il devrait
payer pour se garantir de Tincendie qui aurait éclaté cbez lui.
Si la prime d*assurance doit, dans certains cas, augmenter
avec la grandeur des édifices , elle doit au contraire diminuer
dans d^autres. Car, supposons un bAUment très-long occupé,
dans une extrémité seulement , par un ménage qui donne
les mêmes chances dHncendie que ceux dont nous venons de
parler. Tandis qu*il est très-probable qu'un incendie qui aura
une fois éclaté dans une petite habitation la consumera entiè-
rement, il est fort à croii*e, au contraire, que s*il en éclate un
dans Textrémité habitée du b&timent dont nous parlons, les
secours qu*on apportera pourront Tarrêter avant qu*il ait atteint
Tautre extrémité* Si c'était le milieu de Tédifice qui (ftt occupe
Tassurance devrait être plus grande.
Les cultivateurs assurent souvent leurs récoltes contre Tin-
cendie ; mais celui qui assure un groupe de 5o meules de grain
placées le long d*on chemin devrait payer une prime peut-être
trente fois aussi forte que celui qui assure une meule isol^
placée de la même manière ; car il y a dans le premier cas 5o
(89)
foif antant de canses d*încendie qne dans le second , et la
matière assurée étant trèa-combostible , il est fort à craindre
qa*on incendie » nne fois qnHl anra éclaté, ne consume une grande
partie des 5o meules.
Les dangers d*încendie rarient beaucoup suivant la grandeur
des bâtîmens 9 leur nombre d*étages , leur disposition , leurs
usages, la prudence de leurs babitans et leur position relative-
ment aux secours. Tous ces élémens , d*où dépendent les primes
d'assurance , peuTcnt se réduire â la probabilité que Tincendie
éclate et i ceOe de sa communication d*un lieu k un autre. Ces
deax élémens tout essentiellement distincts et doivent nécessai-
rement entrer dans Tévaluation des primes d*assurance; c'est pour
cela qu^on a eu tort , suivant nous , d*assimiler les assurances
contre rincendte à celles sur les risques de mer , sur la vie des
hommes et sur la grêle , qui ne dépendent que d^une seule cbose;
car, quelles que soient la forme d*un cbamp et la nature de sa
récolte dana la même localité , il sera toujours également exposé
à la grêle et devra aussi toujours payer la même prime pour se
garantir de ce risque.
Comme parmi les élémens dont dépendent les primes d*assu-
rances contre Tincendie , il en est plusieurs sur lesquels on ne
pent avoir que des données trés-vagues , il est presqu^înutile de
dire qu*on ne peut non plus espérer que des approximations des
cbanees dMncendie; mais ces approximations peuvent suffire aux
compagnies et à Tassuré , parce que , dans les assurances , les deux
parties trouvent ordinairement avantage au marcbé. Le particulier
qni connatt les cbances contre lesquelles on Tassure et le bénéfice
probable qu*il va procurer à la compagnie trouve, outre Tavan-
lage matériel de Tassurance , celui moral de ne pas avoir sa for-
tane exposée à une trop grande perte qui pourrait , en changeant
ton état, loi imposer des privations pénibles. La compagnie
trouve au marcbé l'avantage de recevoir la prime 1 avantage qui
n*est balancé que par la crainte matérielle de Tinceodie de la
(90)
propriété et par ses frais d'administration -, elle n'ëpoave point ,
comme le particalier, la crainte d*ane grande perte qui ponrrait
exercer snr elle une fAcheoic influence morale , parce qo'elle a
des fonds considérables qui forment le gage des assurés et qoi
sont destinés à payer des sinistres qui se succéderaient d'une ma-
nière malheureuse. Mais comme die étend ses opérations sur un
grand nombre de bAtimens dont les incendies sont absolument
indépendatits, il est extrêmement probable que les chances faTo-
râbles et contraires se balanceront et amèneront ainsi des résuU
tats réguliers et des bénéfices aussi certains que ceux de Tagri-
culture ; de même que les jeux publics et les loteries , dont les
bénéficeine dépendent absolument que du hasard et sont cepen-
dant À peu près réguliers.
Les compagnies d'assurances doivent donc calculer les primes
qu'elles exigent d'après les principes de l'espérance mathéatu*-
tique , et par conséquent la somme qu'elles doivent demander
pour assurer un édifice doit être égale à la somme des valeurs
des diverses parties de cet édifice» multipliées obacune par la
probabilité qu'elle sera brûlée dans l'année; plus la part des firais
d'administration y plus le bénéfice légitime*
Le propriétaire doit calculer diffifremment , et c'est le prin-
cipe de Daniel BsaifODUi, sur l'espérance morale, qui lui lêra
connaître l'importance qu'il y a pour lui d'assurer sa maiaoa.
Celte importance y ou la somme qu'il pourrait lui convenir de
payer pour qu'il cessât de trouver avantage à l'assurance , sera
d'autant plus grande , que la propriété sera une plus grande
partie de sa fortune. Pour que l'assurance ait lien avec avantaige
réciproque » il faudra donc que la différence entre la crainte mo-
rale et la crainte mathématique de l'incendie suffise pour payer
les frais d'administration de la compagnie et son bénéfice. Noos
reviendrons plus tard sur cet objet important.
Il y a deux manières d'assurer un édifice contre rincendie : on
l'assurance cesse après qu^un incendie total ou partiel a édaté, ou
(9»)
i'é^oe afturé etl^ immrtuitcMient «prè« an incendie , recon-
•trait tar le même plan^contÎMM à courir let mêmes cbiacet et
k étn aseiiré. €el édifice devrait, par conséquent , être encore
lembomé ai un on pinsiemn aoovcans sinistres aTaient lien dans
la même anaée. Les eompagnica d assaraneas ne paraîasent pas
sToir dktingné ees devx cas , snr lesquels lenn conditions ne
i^eipKqaciit pas. Gela tient sans donte à l'cxtiéme petitesse de
la diKranec qui derrait enster cntio les primes dana ces deux
Bsodas. Cependant , powr la simplidté des oakmb , il y a nn
ttéSi^raad a^rantage i sapposer qn^nne partie qnelconqne d*nn
édifice , lorsqu'elle est incendiée , est rétablie A Tinstant dans
Fétat primitif et continne à courir les mêmes chances , qui sont
assurées comme précédemment : sans cela il serait impraticable
d avoir égard à VeiFet d*un incendie partiel , qui changerait
tontes leê communications des parties d*nn édifice , la partie
ineendtée pourrait contenir encore des élémens combustibles
et ks incendies partiels pourraient se succéder de toutes sortes
de mamères, qui changeraient absolument Tédifice et auiquelles
il faudrait cependant avoir égard pour appliquer le calcul des
pTobabintM*
Les compagnies se réservent ordinairement la faculté d*an-
nuler la police aussât^H après un incendie total ou partiel , en
ne reeerant la prime que jnsqu*an jour où rincendie a éclaté.
En soumettant les assurances au calcul , il est nécessaire de sup-
poser qt&*elles usent toujours de cette faculté on que Vassurance
n'est faîte que jusqu'au premier incendie. Dans le calcul on
peut supposer, au lieu de cela , que rassurance est faite pour
rannée entière et qu^anssitêt après un incendie total ou partiel
Tédifice est rétaVi comme auparavant , et qu^ continne , par
conséquent , à courir les mêmes chances. La probabilité qu'un
incendie né dans un point quelconque se communiquera à un
antre aussi quelconque reste alors la même pendant tonte
Tannée , et on peut supposer que chaque partie d'un édifice court
(9M
en an «enl instant k chance d'explotion d*tneendie qaH emurl
pendant tons les instans de l*année.
Les assurances contre Tincendie sont eneore essentielleineat
distinctes de celles contre des risques maritimes , oo contre la
grêle , en ce qu*elles garantissent contre une infinité à'éréaià^
mens qui peuvent arriver à chaque instant, tandis que les autres
touchent toujours leur prime entière et ne peuvent rembourser
le vaisseau ou la récolte qu^une seule fois. Ainsi , en supposant
des risques excessifs , les primes d*assurances contre Tiiioendie
peuYcnt surpasser la valeur de Tobjet assuré , ce qui ne saurait
avoir lien dans les autres assuranees.
Probabilité d! explosion éP incendie.
Nous avons déjà remarqué qu*il était impraticable de reeneillir
un assez grand nombre d*observations pour juger par Texpé-
rience seule les primes d*incendie qu*on doit exiger des diTcrs
établitsemens. Nous chercherons donc en mettant à profit tout
ce que Texpérience a pu faire connaître, à suppléer ce qui nous
manque par le calcul. Pour cela nous remarquerons que les
primes d'incendie dépendent de ces deux élémens distincts , la
probabilité de la naissance du feu dans un lieu quelconque et
celle de sa propagation d*un endroit à un autre. En appréciant
séparément ces deux élémens , nous parviendrons à déduire du
peu de données que Ton a sur les incendies des évaluations
aussi exactes que celles que Ton possède sur les risques de mer,
qui sont ceux qu*on a assurés depuis le plus long-temps. Cher-
chons d'abord le moyen d'obtenir la probabilité que le feu se
manifestera dans un endroit désigné.
Pour cela remarquons que dans la pratique des assurances
on ne peut entrer dans Texamen détaillé de tous les motifs qui
peuvent en chaque point d'un édifice donner naissance & on
(93)
incendie , parce qn*on ne connatt pas même ordinairement Ions
les osaget des bâtimens. Les primes ne sont pas d*aillears assex
âerées pmir permettre on long travail dans Tapprëdation des
riiqaes. On n*a donc ancun motif de croire que dans des bâti*
mens de même espèce , nne partie combustible quelconque soit
pins exposa qn^nne antre à donner naissance â l'incendie. Ce-
pendant, il existe des cas où Ton peut désirer avoir ^ard à
eertainea causes particnlières d^incendie qui menacent certains
points des bAtimens. Nous montrerons la manière d'avoir ^ard
à ees risques particnliers , dont nous appellerons Tassurance
tUsurtmces particulières , et nous désignerons sous le nom
Sasntran/ces générales celles des incendies dont la cause est
inconnue et telle que Ton n'a i l'avance aucun motif de croire
que le fen prendra plutôt en un point qu'en un autre.
Les assurances particulières sont donc une augmentation de
prime exigée à raison de certains dangers qui menacent à^%
parties connues des bâtimens de cbances d'incendies supposées
tmamt^h priori^ et les assurances générales sont celles exigées
pour tons les risques inconnus et dans le détail desquels la
compagnie ne peut ou ne veut pas entrer. Nous allons d'abord
nous en occuper.
Si Ton conçoit un bâtiment partagé en un certain nombre n
de parties égales, d*après la remarque précédente , on ne con-
naîtra pas de motif pour que le feu éclate plutôt dans l'une que
dans Tantre, et il résulte de cette ignorance que toutes les
parties doivent être regardées comme également exposées a
devenir le berceau d'un incendie , et que la probabilité que le
feu édatedansle courant d'une année dans une partie quelconque
d'entre-elles est égale à la moyenne arithmétique des proba-
bilités réelles inconnues que le feu se manifestera dans cha-
cune des parties.
En effet , A désignant cette probabilité moyenne , n À sera la
somme des probabilités d'explosion d'incendie dans les /i parties.
(94 )
Regardh>iu cette tomme conune eempoft^e d^aae infiiûté d'déiacas
infinimeat petits, qui tont le$ probabilité! qoe le fea éelaiva
pendant Tannée dana Tédifioe eoaaîdéid. La prohebUité q«e
ekaenn de eet âémens du riaqne total teia courti par fine
partie désignée sera — , paisqa^on n*a ancnn motif de croire
JS
qn^elle est pins on moins eipesée qn^one antre* Ce qni a lieii
ponr eet élément a également lien ponrtona les antres. Dose,
dans rhypothèse actnelle , la probabilité quHine partie désignée
donnera lien à an incendie dans le eonrant de Tannée est
— • nk z^ k comme nous Tavoni annoncé.
yi
Gela posé , la probabilité de la naissanoe do fen en nn point
désigné d*nn bâtiment est faeile à connaître d*aprês les obeer-
rations qui ont été reeneîllies , car on tient note dans les pré-
feelares des incendies qvi arrivent; le cadastre possède anssi
dans plusieurs départemens des plans détaillés des villes et des
campagnes , au moyen desquels on peut connaître le nombre
d*habitations et leur étendue ; on peut flieilement connattre aussi
leurs usages. On pourra elaraer les bâtimens suivant le danger
présumé qui résulte de leurs usages, de leur construction , «te.;
et noter pour chaque dasse le nombre des sinistres observée , le
nombre des bâtimens, leur aire et le ncmibre d^années pendant
lesquelles ces obserrations ont eu lieu. On formera ensuite poor
chaque classe les produits du nombre de bâtimens et de la soflanae
de leun aires par le nombre d*années. Ces produits seront le
nombre d*obserra tiens frites sur les bâtimens entiers et s«ir nne
aire unitaire de leur étendue.
Le calcul été probabilités fait connaître la probabî^té des
événemens futurs diaprés Tobserration des évènemens aitté-
rieurs \ il fait voir que si d*une urne ne renfermant que des
boules blanches et noires, mais dont le nombre est complètement
inconnu , on a extrait au hasard m boules noires et n ImmiIos
(95)
Manchet , en remettant la boule eitraile après chaque tirage ,
la probabUiié qn*aa tirage sairant on extraira une boule noire
m
icra —
mH-n-f-a
La naiiaanoe des îneendioa proTenant do eauaot dans lesqnellof
les eompagntet no Toulenl on no pourront entrer doit être re-
gardée eommo d^ndant uniquement da hasard ; et si dans le
courant d^une année il y a eu m incendies sur fis -h n maison*
d'ane eertaine classe , on doit en conclure que la probabilité
qo^une maison de la mémo classe brûlera Tannée suiTanto est
' ■ ■ la mémo que celle de la sortie d*une boule noire
wn-n -♦• a
fane urne sur le contenu de laquelle on sait uniquement qu*on
en a extrait au hasard m boules noires et n boules blanches , en
j remettant la boule après chaque tirage.
S^l était possible do faire un assez grand nombre de classes
daA les risques des bàttmens pour ne faire entrer dans chacune
d*elles que des bâtimens à peu près de même étendue , de même
fonne et courant des risques égaux à raison de leurs usages et de
leur construction, on aurait directement, par la seule expérience,
la probabilité d'incendie de chacune de ces classes de maisons ;
mais les incendies sont très-rares , par conséquent les obser-
vations recueillies sont peu nombreuses et il fkut , au contraire ,
pour déduire arec quelque certitude la probabilité des événe-
mens futurs de Tobsenration des événemens antérieurs , un très-
grand nombre d^obsenrations. Pour trouter dans chaque classe
ce grand nombre d'obserrations , nous ne ferons que très-peu de
elaises en les composant des bfttimens de toute sorte de forme et
de grandeur qui , à surface égale , courent à peu près les mêmes
risques , par les usages auxquels ils servent et les matériaux qui
les composent ; alors nous ne calculerons plus la probabilité
que le feu éclatera dans une des maisons , mais celle qu*il
(96)
éclatera dans une étendue unitaire désignée d*an des bâtiment y
et on obtiendra cette probabilité d'après le tableau dont nous
Tenons de parler ^ elle sera égale à une fraction dont le numé-
rateur sera le nombre des sinistres augmenté de un, et le déno-
minateur le produit du total des aires des bâtîmens , par le
nombre d^années , augmenté de deux. Lorsque le nombre des
obserrations dcTient très-considérable , cette probabilité tend
tans cesse & se confondre arec le rapport du nombre des tinittres
à celui des obserrations.
Ceci suppose que toute les parties d*égale étendue i dans des
b&timent de même classe, sont également exposées à donner
naissance à un ineendie. De ce qu*une ferme y par exemple » t$i
double d^une autre, il est naturel de conclure qu*elle renferme
en général le double de matériaux combustibles , qu'elle est ba-
bitëe par un nombre double d'individus qui commettent le
double d'imprudences propres à Texposer à un danger double
d'explosion d'incendie. D'ailleurs il n'est pas nécessaire de ranger
dans la même classe les bAtimens servant aux mêmes usi^jes \
mais bien ceux qui courent à peu près , â étendue égale , les
mêmes dangers d'explosion d'incendie.
En calculant l'aire des bâtimens compris dans les obsenrationt
dont nous venons de parler, il sera nécessaire de prendre pour
unité une aire assez grande pour que , en brûlant senle , elle
constitue ce qu'on appelle un incendie; car il y a des incendies
minimes qui restent ignorés et qui ne figurent pas dans les
obtenrations recueillies.
Ce qui précède suppose que la loi de production des incendies
est constante, de même que la composition de l'urne , et le bon
sens indique qu'elle l'est effectivement. SHl existait det obter-
vations recueillies depuis un assex grand nombre d'années , on
pourrait juger par la régularité du nombre de sinistres comparé
â celui des bAtimens extstans , de la constance des causes d*in-
eendiet) mait^ quoique cet observations manquent^ on peut
(97)
regarder comme eertaio que les causes de U production des
ineendies sont constantes , tontes cboses égales d'ailleurs. Car ces
eanses sont l'imprudence ou la mëclianceté des hommes , et les
eanses contraires sont le désir de conserver et lliorrenr qu'in-
spirent les incendies. Or, Thistoire nous montre dans tous les
temps les hommes agités des mêmes passions et ne se modifiant
qQ*â raison de cbangemens dans leur situation , qui résultent des
Tariations dans la civilisation et les institutions sociales. Ils ont
donc aujonrdliui la même incurie , la même imprudence , la
même méchanceté et la même horreur du feu qu'ils ont eue dans
tous les temps, et par suite les incendies qui en dépendent, suivent
encore la même loi , toutes les circonstances restant les mêmes.
Rous disons toutes les circonstances restant les mêmes , parce
qu'elles ne sont plus les mêmes dans les maisons assurées et dans
ct^es qui ne le sont pas. D'abord les parliculiers jugent mieux
que les agens des compagnies des risques que courent leurs
maisons ; ensuite , étante Tabri des pertes que leur occasionerait
1 meendîe , ils deviennent plus négligens ; il est arrivé aussi que
lesTalenrs assurées étant portées à un prix trop élevé , des par-
tienlien ont eux-mêmes mis le feu à leur maison \ d'un autre
eôté s'il existait des incendiaires qui voulussent se venger d'un
particulier en brûlant sa maison, ils n'auraient plus les mêmes
moyens de nuire et la maison ne serait pas incendiée.
Depuis iS à 20 ans que les compagnies d'assurances.sont
établies en France, cette belle institution y est loin d'avoir
produit les heureux résultats qu'on pouvait en espérer, et le
nombre des incendies a paru augmenter considérablement. Cela
tieot^l à une cause qui facilite l'incendie des bâtimens assurés ,
on an plus grand nombre de journaux qui enregistrent les sî-
aistres ? Yoili une question qu'il serait fort intéressant de ré-
soudre, mais dont la solution exigerait, pour prononcer avec
quelque certitude , un grand nombre d'observations qui nous
manquent encore; il nous suffit, pour le moment, de faire
7
(a8)
remarquer qu^on ne doit point <fvalaer les primes diaprés des
observations faites sur des maisons non assurifes. Dans les tontines
et dans tous les ëtablissemens fondés sur la vie dea hommes , on
a remarqné que les individus sar la tête desquels on payait des
rentes vivaient beaucoup plus long-temps que la généralité des
hommes ; sans doute parce qu*on peut connaître avec quelque
probabilité les individus qui doivent atteindre un âge avancé et
que les gens aisés , qui seuls ont des rentes f virent plus long*
temps que les autres.
Quant aux dangers particuliers d^incendie t qui sont ceux qui
menacent certains points connus desbâtimens, nous supposerons
qu^ils seront estimés suivant les cas. Il sera possible cependant
encore de les estimer d*après les observations existantes , par la
même méthode que les risques généraux 9 lorsqu*on en trouvera
d*assez détaillés pour cela. Au reste , nous ne pensons pas que
dans la pratique ordinaire des assurances , il convienne d^aroir
égard aux risques particuliers. Nous ne ferons Toir la maniire
d*y avoir égard que pour de grands édifices d*une râleur consi*^
dérable et en même temps pour rendre notre théorie plus
complète.
Quoique la méthode que nous avons donnée dans ce chapitre
pour déterminer la probabilité d'explosion d*incendie soit la
plus régulière , puisqu'elle résulte de Tobservation du nombre
des incendies et de celui des bâtimens 9 nous ne croyons pas que
les observations aient été recueillies avec assez de soin pour
qu'on puisse encore en tirer des résultats suiBsamment exacts ,
et nous pensons qu'en attendant qu'on possède un asses grand
nombre de renseîgnemens , il raudra mieux juger des chances
par les sommes payées et perçues par les compagnies pour
Tassurance des diverses classes d'édifices et déterminer les
constantes qui entreront dans les formules que nous allons
donner pour les assurances 9 de manière A ce que ces formules
donnent des résultatij conformes & ceux des tableaux statistiqaes
(99)
qae doiTent tenir les compagnies d*assarances on seolement aux
primes généralement exigées. Les constantes, ainsi détenninées,
derraient ensuite être changées à mesure que des observations
pins nombreuses seraient recueillies.
Cette méthode empirique a TaTantage de ne recueillir les
obsenrations que sur des bàlimens assura qui paraissent conrir.
de plos grandes chances que les autres et d'éviter de tomber dana
des erreors graves en calculant les probabilités d*après nj»
nombre trop petit d^événemenS) ou d*aprés des observations
inexactes*
Dans ce qui précède nous avons supposé ,
i.o Que la naissance des incendies devait être regardée comme
ne dépendant absolument que du hasard | et cette supposition a
été appuyée de motifs puissans ;
2.0 Que les observations faites sur les incendies qui ont eu
lien dans Tespace d'une année parmi on certain nombre de
maisons peuvent être assimilées à celles faites sur Textraction de
boales noires et blanches d'une urne qui n'en contiendrait quç
de ces deux couleurs en nombre inconnu de chacune et dans
laquelle on remettrait la boule extraite après chaque tirage , et
il est clair aussi que cela peut être, pourvu que les jnaisons
soumises aux observations soient en très-grand nombre, égal à
celui des boules renfermées dans l'urne. Pourvu encore que les
maisons incendiées soient rebâties ou remplacées ailleurs par
d'autres, pour que le nombre des maisons exposées soit
toujours le même. Il est même clair que quand cela ne serait
pas , il n*en résulterait aucune différence sensible , parce qu'il y a
un grand nombre de maisons soumises aux observations , et qu*il'
n*en brûle jamais assez pour que le nombre en soit sensiblement
dimînaé.
( »oo )
§ III. '^ Delà propagation du feu.
Après aToir donné les moyens d^estimer la probabilité qae le
feu prendra naissanee en nn lien désigné d*iin bâtiment d^ane
êertsine classe , il ne noas reste pins 4 apprécier , ponr aroir les
dent élémens nécessaires a nos calculs , que la probabiKté de
k pro]iligation d^nn incendie d*nn point i on antre ; on tontes
celles que Tincendie , dévorant une partie désignée d*an bâti-
ment, se communiquera à toutes les antres parties du même
bâtiment et de ceux adjaccns.
€*est sur rignorance on Ton esl des causes qui peuTcnt pro-
doîre les incendies que nous avons basé nos premiers principes
sur la probabilité de la naissance du feu , et ils ne supposent
rien antre que cette ignorance et la constance de la cause qui
produit les incendies. Nous ne serons pas aussi beureux en trai-
tant de la propagation du feu \ ici les observations sont bien
dîiBciles à faire et elles ne sont pas recueillies ; nous serons donc
réduits â supposer une loi qui donne la probabilité des divers
ravages que peut produire un incendie éclaté en un lieu donné.
Au surplus, la loi que nous allons admettre n^est pas nécessaire
à notre système , nos calculs définitifs devraient seuls être repris
en y introduisant une loi nouvelle que rexpérience aurait in-
diquée comme plus exacte.
Quoique les causes de I|i communication du feu dans les bâti-
mens soient évidentes, et que les lois de la distribution de la
obaleur soient connues au moins approximativement ; comme il
est impraticable d*entrer , pour assurer un édifice , dans le détail
de sa construction intime et souvent occulte, et comme il le serait
bien plus encore de calculer les probabilités de tous les ravages
que Hncendie qui aura éclaté en un point donné , pourrait pro-
doîre dans toutes les parties d*iin édifice , surtout lorsqu^on doit
( «oi )
kiwr égard à Vttki des leooiirs et à tontes les caasti phytiqaev
et morales dont ils dépendent , noos regarderons comma nne
chose impossible le calenl des assoranoes contre Tincendie
fondé snr la liaison intime des parties oeculies des liâlimens »
lar les lois de la distribution de la chalenr et snr TelFet qn*on
peat , dans cbaqne localité, attendre des secours , et nous nous
eontenterons de les baser snr Tobservation de ce qnî se passe
ordinairement.
Commettons par esaminer ce qui se passe dans Tincendle
d'an bâtiment simple , de base rectangulaire , sans étage et de
défeloppement unitaire. Par déreloppement , nous entendons
id la longueur en matériaux combustibles que présente la coupe
perpendiculaire â la longueur du bâtiment. Il est essentiel de
K rappeler que la longueur prise pour unité de développement
doit être assez grande pour que Tincendie d^une aire unitaire
loit assez notable pour figurer dans les regutres où les incendies
sont inscrif s. 11 me semble qui! serait couTenable de prendre It
d^eamèire pour cette unité de dételoppement.
Noua n*eiaminons pas ici les circonstances extrêmement com-
pliquées de la naissance des incendies. La connaissance de ce
qui se passe alors n*est pas nécessaire pour résoudre la questién
qni nous occupe ; parce que nous ne donnons le nom d*incendio
quaufen déjA déTcloppë, brûlant â la fois, dans le bAtiment
simple et sans étage que nous considérons , tous les matériaux
combustibles dans le sens de la largeur , et marcbant â droite el
i gaucbe dans le sens de la longueur de Tédifioe ; car les incen-
dies minimes, n*étant point notés, ne penrent être comptés ici.
Cela posé, il est elair que Fineendle développé dont noos par*
Ions, marcbera en continuant à brûler à la fois tonte la hauteur
et la largeur do bâtiment, jnsqu*à ce qu*on parvienne â l'étein-
dre, et qu*il s^avanoerait avec une vitesse accélérée si les secours
que Ton apporte ne ralentissaient sa marche : car plus la partie
qui est menacée de brûler reçoit de calorique rayonnant des
( loa )
matièrei embrasées .qui Tavoisinent , plus v)U eUtsamni atteint
le degré de chaleur auquel elle s'enflamme ; mais bette ?iteste
•ecëlërëo de rincendie tendra toujours à détenir anîforme.
Que cet incendie, libre dans Toriginei vienne ei^uite à être
Oom))aHa par des secours, sa vitesse, d^aceéUréa qu'elle était,
4aviendra décroissante après on certain temps; bientôt ^ les
aeqoai'a angmentamt. toujoars, et Tardeor do fea étant i^jk
diminuée sera nnlle : Tincendie sera fixé dans la partie q«a les
Aainroics ont déjà commencé k dévorer. Ceux qui ont sa com-
battre Tincendie dans toute sa force Fempécheroat facilement
de s'étendre et ne tarderont.pas à réteindre.
Lorsque les incendies sont considérables et que les secours
4ont on peut disposer ne sont pas sufijsans pour les combattra
directement , on fait ordinairement la part des flammes et on ne
s'occupe qu'à couper les communications çntre cette part et le
reste qu'on s'efforce de conserver ; c'est même œ qui arrive le
plu^ souvent. C'est poun^iuol nous nous sommes fort étendu sur
le cas dans leqnd on peut considérer cbaque partie comme
entièrement consumée lorsqu'elle est atteinte par l'incendie.
Dana ces, deux cas , pliis il y a de matières actuellement en com-
buation^ plus il y a de danger que le feu se propage, aux parties
voisines ; mais aussi , en général , plus Tincendie a déjà fait de
ravages, plus il y a de temps écoulé depuis sa découverte, et
plus il est arrivé de personnes qui travaillent, tant à éteindre
les matières enflammées qu'à couper et à garde.r les voies que
l'incendie pourrait prendre pour s'étendre.
Le calorique rayonnant des matières déjà embrasées et L'effet
des secours sont donc deux causes qui produisent . des effets
inverse» sur la marche du fen« Nous admettrons que l'effet des
secQum allant toujours croissant , comme celui dd (eu , la pro-
babilité que l'incendie, ayant brûlé un certain élément demaison,
se commuâiquera à l'élément suivant reste • toujours. la mémc^,
quel que soit le lieu où l'incendie ait pris naissance.
( io3 )
EuiDiinoiit mainteDant la manière dont le propage un incen'»
dîe dans un kâCinent rectangahnre , simple et sans étage, comme
le précédent , mais d*an développement quelconque D»
Il est clair qne plus les planchers , la toiture et les autres
parties combustibles de ce bâtiment auront de déyeloppement
on de longueur totale dans le sens de la largeur de Tédifice ,
plus rineendie qui brûle à la fois ton le cette largeur aura de
forée; plus cbaqne partie qui est sur le point de prendre feu
rcceTra de chaleur , et moins an contraire elle éprouTera Tefifet
des secours , puisque Teau ou les autres moyens employés &
combattre Tincendie devront être partagés sur un pi «s, grand
nombre de parties prêtes à brûler. Désignons maintenant par n^
la probabilité supposée connue par Tobsenration des sinistres
antérieurs , que dans un bâtiment de déTeloppement unitaire ,
rincendie arrivé i un certain point se propagera k une longueur
miitaire de plus ; et par a la probabilité semblable pour le bâti-
ment actuel qui a un développement quelconque D. « devra
être une fonction de a et de D « telle que
i.o & d = o corresponde a = o
2.0 â D = o — îd. — a = Q
3.0 a D = 1 — — id. — « =;= a
4.0 à D = 00 — - id. a = i
5.0 a doit croître en même temps que a
6.0 id. id. D
et enfin, que, quels que soient D et a, la probabilité « ne puisse
surpasser Tunité , qui est Texpression de la Certitude. Si Ton
regarde a et D comme les ordonnées et les abcissea d*une courbe ,
les trois dernières conditions reviendront à trouver Téqûation
d*UBe courbe qui passe par Torigine , dont Tordonnée corres-
pondante i Tabcbse x , soit a et qui ait pour asiinptote une
droite dont l'équation serait 01=5 i . 11 y a une infintté de oonrbes
( iû4 )
qui satiffoDt à ces troU conditions; m^t U ploi simple des
courbes ajant ane asimptote rectiligne étant une hjperbole équi^
latére , c'est par une de ces courbes que nous représenterons la
relatÎQn qui existe entre a et D.
Pour cela désignons par K^clucnn des axes d*une hyperbole
éqniUtère 9 et par ;c, y la coordonnées de eett^ courbe rap-
portée i ses asimptotes , prises pour axes des x posilÎTes et des
jf né|patives^ son équation sera
Pour faire remplir à cette courbe la condition qne Téqua-
6on de son asimptote parallèle aux x soit ^' = i il faut la
rapporter à un nouvel axe des x^ tel que y r=^ — i , ce qui
donnera Tëquation
dans laquelle à j^ = o correspond jr = K*.
Enûn, pour qne la courbe passe par Torigine , il faut encore
transporter Taxe des jr parallèlement à lui-même , de K' rers
les X positives, en faisant jr = ^ -h R* , ce qui transforme
réquation de Thyperbole en
(j?'-HK«)(y-i) = - K«
on en mettant D pour x^ et a pour y
Cette équation satisbit tox a.e et 4*^ condilions et nous
allons déternûner R de manière a ce qu'elle satisfasse à la 3.^ ;
il suffit pour cela de remplacer D par i et « par a, eo qui
donne Téquation
d*oà Toa tire K' =s
(io5)
(.*ll.)(a_0=-l^'
I — a
^
Ce qui donne poar la relation cherchëe entre D et «
tf— I
d*où Ton tire
»
équation qni satisfait anx quatre premières conditions , etqnl
satis&it anssi anx denz dernières, ainsi qn*on pent le recon-
naître en diffèrentiant par rapport & tf et par rapport à D. On
a en effet après les réductions
da D
d a (i —a-^aDy
d a a ( t — a)
"50 ~ (i —a^an*) *
Or, a étant une fraction pins petite qne rnnîté i -«- a
une quantité positive. Ainsi ces deux coelBciens différentiels
•ont toujours poeilirs , et par conséquent a croit toujours aTCO a
et arec D , ce qu'il fiillait prouTcr.
La fcnunte ci dcsius do « , Quoique trouvée d*une manière
anpifîqno, satisbisant a toutes les conditions et étant la plus
ûpk de toutes les formules analogues qui jouissenL.de ces
Propriétés y doit être dioisie de préférence a toute antre.
( to6)
Nous eiprimeront donc par la formule
1 — a-i-a D
la probabilité qae dans an bâtiment de développement D,
le fea, parvenn à un point quelconque, aTanecra d^une longueur
unitaire de plut : a dëtignant la probabilité semblable pour un
bâtiment de développement unitaire.
Nous ne nous sommes pas dissimulé que dans une tbéorie
spéculative il aurait été préférable de ne supposer aucune loi
dans la probabilité de propagation du feu, ou plutôt de supposer
que cette probabilité suit une progression quelconque , crois-
sante ou décroissante avec la distance déjà incendiée : de sorte
que jc représentant la longueur déjà brûlée,, la probabilité que
Tincendie arrivé à une distance x du lieu où il a pris nais-
sance se communiquera à une distance uxiitaire île plus, soit
a-i' a Jc. a et a étant deux constantes , et a pouvant être posi-
tive ou négative , suivant que la progression serait croissante ou
décroissante. Nous avons fait des calculs dans cette bypotbése ,
mais ils ne pourraient que satisfaire la curiosité des lecteurs ,
car les formules qui en résultent sont inapplicables , par leur
extrême complication , et nous tenons à présenter des méthodes
praticables \ il n'est point probable d*ailleurs qu*on connaisse
assez 9 d*ici à longtemps , la marche des incendies, pour pouvoir
déterminer les deux copstantes a et a. ; c*est d^à beaucoup que
de déterminer »-peu-près la première a en regardant là seconde
comme nulle , ou de déterminer U probabilité de la commam-
cation du feu en la regardant comme constante pendant toute
la durée de Tincendie. Quand cela ne serait pas nécessaire pour
ne pas sortir de ee qui est praticable, il est à croire que«e serait
encore regardé comme nul ; parce que , si cette quantité n^ast
pas telle y elle est toujours extrêmement petite. Knefiet| dans
( 107 )
]ei éilifices raraax , où il j a pea de lecoars à espérer » on en a
pea aussi au premier instant, de sorte qae la propagation da
feu est tOQJoars fort prpbable dans tous les instaas et peut être
r^ardëe comme constante \ dans les grandes villes » le i^rand
nombre d*habitans qui circulent à toute heure fait ciboire que
rincendie à peine déclaré sera découveriet combattu avec elBc»-
dté, de sorte que la probabilité de la propfgation j restera
toujours petite et à peu près constante aufsi , pendant toute la
darée de Tincendie. Elle serait constante encore dans un incen-
die abandonné a lui-même ; car dans ce cas il est fort probable
qoe le feu ne s'arrêterait que lorsqu'il ne trouverait plus de
matière combustible \ la probabilité de la communication serait
done toujours À peu près égale à Tunité, et par conséquent
constante pendant toute la durée de Tîncendie.
Cette loi de la constance dans la probabilité de propagation
dmccndie , nous l'admettrons également pour un bAtiment
séparé en différentes parties par des cloisons. Ces cloisons , outre
^*elles peuvent arrêter Tinçendie , fournissent aux travailleurs
on mojen commode de le combattre en le coupant ou en em-
ployant tous leurs efforts à empêcher seulement la communica-
tion au«deU de la cloison ; dans ce cas, qui est celui ordinaire
des bâtimens d'habitation , on peut considérer Tincendie comme
marchant par sauts brusques d'une pièce à la voisine, et pour les
assurances générales, dans lesquelles on néglige les différences
qui peuvent exister dans les chances de propagation au-delà de
diverses cloiêOBS , nous supposerons encore qu*i chaque cloison
0 y a une probabilité égale d'éteindre le feu, quelle que soit
ia grandeur de la partie déjà consumée depuis Torigine de
nneeMlie»
Ce qae nous venons de dire sur. la propagation des incendies
ne doit a'cntendie que de la propagation dans le sens honzontal ^
peur le «ens verHcal^ on ne peut plus admettre qu« la probabi-
lité de commonkation d'un éUge à l'autre reste la même»
( «o8)
qaei que soit le nombre des ëtages eh feu. Là flamme , et pins
encore la (amée , empécltent de porter seconrs dans les parties
snpérienres A Hncendie \ la cKate des matérianx en feu produit
un effist semblable pour les parties inférieures ; ensuite les édi-
fices élerti font , lorsque la flamme les a percés , Tofficè d*un
tuyau de cbeminée , et le tirage qu'ils produisent augmente l*in-
tensité du feu. La probabilité de propagation augmente donc
toujours ici avec le nombre des étages en feu , et cette probabi-
lité est beaucoup plus grande de bas en baut que dans le sens
opposé.
Nous désignerons par a et ^ respeclirement la probabîHté de
communication d*incendie de Tétage *^dans lequel rincendie a
pris naissance à celui supérieur et à celui inférieur, i -. a et
I — & seront donc respecliTement les espérances d^ételndre le
feu ayant qu*il se soit] communiqué à Tun ou a Tautre de ces
étages. Dès que plusieurs élages seront en feu à la fois , le danger
augmentera et nous admettrons qu'au-dessus comme au-dessous,
les espérances qu'on a d'éteindre l'incendie arant qu'il ait
atteint un nouvel étage sont en raison inverse du nombre des
étages en feu. Ainsi, par exemple, le feu prenant au deuxième
étage , les espérances qu*on a de l'éteindre avant qull se soit
communiqué au troisième et au premier sont i — n et t «* & .
Si ensuite les deuxième, troisième et quatrième étages brûlent
à la fois, les espérances que le feu ne [se communiquera pas au
•a * I — ai— ^
cmqmème et au premier seront — ^ — et — - — .
3 3
Nous avons- démontré dans le ebapifere précédent qn'en par-
tageant un édifice en un certain nondbra de purtrês égales ,
toutes doivent être regardées comme également expotées aux
dangers généraux de naissance dlneeedie. Néanmoiiis «Iles
courent des risques très«diff&ens, parce qn^il faut compter
( «^9 )
iosti les risfpies de Hneendie communique, qui difi^rent suiTant
la position des parties. Malgré cette différence, si Ton représente
les Talears assurées dans les parties i,a, 3, n, par
«, , #, y «. dont la somme égale # , et les probabilités
dlneendie des diverses parties par une cause quelconque, sont
Po Pt^Pt^ P^^ ^^^^ '* somme est n' ; je dis i.o que si
Ton ignore la position des objets assurés on devra payer Tastu-
ranee d*iue quelconque des parties une somme égale au produit
de la probd>iKtë d*ineendie de cette partie par le it.»« de la
somme totale des parties assurées, ou par la moyenne des sommes
amrées.
a* Que si Ton ignore aussi la probabilité d*incendie de la
partie qu^l est question d^assurer , son assurance est ^gale au
produit de la probabilité moyenne, par la somme moyenne ;
3.0 Que Tassurance de toutes les parties réunies est égale k
la probabilité moyenne par la somme totale des objets assurés.
Dans le premier cas , celui où il est question d*assurer une
partie quelconque , celle N.o R , par exemple , si Ton connaissait
la somme s\ pour laquelle die est assurée , on devrait donner
poor Tassuranee , suivant le principe de respérance matbéma-
^^w 9 /\ • A ; mais comme on connaît seulement la somme
totale s des objets assurés , et que ces objets peuvent n*ètre
détnnts qu*en partie, on doit les concevoir partagés en un
nombre infini de partiea de valeur infiniasent petite dt. Il n*y
a , par bypotbèse , aucun motif de croire que Tobjet élémentaire
•e trouvera plutôt dans une des n parties que dans Tautre ;
par conséquent — est la probabilité qu*il se trouvera dans la
II
ds
partie N.o R ^ ainsi son assurance sera p\ — et si Ton désigne
n
par z Tassurance cbercbée, on aura
( -10 )
/ds
L^intégrale étant prise entre les Uinitet o et j. En int^rant ,
il Tient z^= pk — « ce qu'il fallait premièfement démontrer.
n
a.o Si Ton ignorait et la position des obje^ assurés et la pio-
bahilité dUncendie /^it de la-fiartie qu*il est qoestîoii d^asaorer
pour déterminer Taif^uvice.s àpajer ponr.la partie désignée ,
nous remarquerons d'abord que si la somme totale s des objets
assurés vient à augmenter de ds , comme on n*a aucun motif
de croire que le nouvel objet infiniment petit se trouve plutôt
dans la partie X: que dans une des /» «- i autres • on a
A
dz = pk » —
n .
Supposons maintenant que la probabilité moyenne/? augmente
d'upe quantité infiniment petite dp^ i raison de Taugmentation
n dp des cbances d'incendie d'une seuledes parties : comme on
n'a pas non plus aucun motif de croire que c'est celle N.o K
plutôt qu'une autre , on a
i.î , • . •Il- •
• d^ atî — . ndp '
*
qui donne en intégrant p^^ ^ p\en substituant cet'te valeur de
pi dans celle de dz il vient
dz =». —
n
d'où l'on tire enfin en intégrant depuis # = o jusqu'à « = S
( '«I )
.s
n
ee ^*il £dl«it êeetmdement démontrer.
Enfin, comme d'après ce qnî précède l'tstfarance de chaque
» S
partie est ^ — ; celles des n .parties ou Tassarance totale est
^le ^ pS; c'est-i-dire an produit de la probabîKté moyenne
parla somme totale, ce qn^ilflÉ&ait troisièmement démontrer.
Rons avons cm devoir appuyer survies notions préliminaires
parée qn'eRes renferment les bases des calculs qui ront surrre,
et que CCS bases consistent dans des bypôthèses plus ou moins
losceptibles de contestation, qu'on ne saurait £stinguer trop
soisuettsement des jvéritâ mathématiques. Avant d'entrer dans
notre théorie nous allons rappeler ici les principes posa dans
ces préliminaires et les hypothèses qtie Aous avons dû fiiire.
i.K Hypothèse.— Les compagnies, en assurant Contre nhcen-
£e, ne peuvent] pas ou ne veulent pas entrer dans rezamen
détaillé de la construction intime des édifices ni des causes qui
poonmient rendre plus ou moins facile la naissance ou la com-
mnaication du feu dans une partie d*un bâtiment plutôt que
dans une autre , non plus que dans rézamen du lieu qu*oceupe
chaque objet assuré. '
d.»c Hypothèse. -^ Les incendies jproviennent uniquement du
hasard et letir cause est cdnstaînté ; ou Ton n*a aucun motif de
croire que toute chose égale d^âilleors, Tincendie d*un bâtiment
sera plus ou moins facile qu'il 1*a été précédemment. Il résulte
de là que Tobservation des sinistres antérieurs peut faire con-
naître la probabilité que le feu éclatera dans une partie de gran*
deur donnée d*un bâtiiheht de la même nature et qui doit
servir* aux mêmes usages que ceux qui ont été soumis aux
observations.
( lia )
3.mc Hypothèse. -^ Daiu na bâtiment nmple et sans étage
Tincendie marche dans le sent de la longaeur, en consumant
tonte la largeur , et lorsqu*on ignore Tardenr qu'aura le feu en
arrivant à un point donne, respérance qu'on a de Téteindre
avant qu'il se soit avance d'une certaine lohgoeur reste toiqoars
la même pendant toute la durëe de l'ineendie.
Si le bâtiment est coupé par des cloisons, Tespërance qu'on
a d' éteindre le feu à chacune d'elles sera la même quel que aoît
le lieu où l'iacendie ait pria naissance,
Dé&oiiion. — Dans un bâtiment simple et sans itagOt i^^us
appelons, dAelof^meni la longueur totale de la largeur de ses
planchers., de sa toiture et de ses autres parties oombusty»les ,
largeor.qoe Ton voit dans la coupe du ^timent fkite dans le
seiui de sa largeur.
4.me. hypothèse. -^ a exprimant la probabilité de propagation
d'inçeodî<i dans un bâtiment de défcloppement unitaire, la pro~
habilité semblable se pour un bâtiment de dérdoppement quel-
conque D serfi
aD
I -* a -4- a D
•
ou dans un bâtiment composé de plusieurs corps que l'on r^arde
comme devant être brûlés par sauts brusques sans qu'il y ait
d'espérance d'éteindre le feu ailleurs qu'aux cloisons qui sqparent
ces corps de bâtiment , et a désignant la probabilité du passage
â tme cloison dans un bâtiment de développement unitaire : la
probabilité semblable pour un bâtiment de même nature ei de
développement quelconque D, sera donnée par la même expi«a-
sion que ci-deisas* La légitimité de cette hypothèse est auffîaaua-
ment prouvée ci-dcssns.
5.«n« Hypothèse. — Dans l'incendie d*nn bâtiment à pluaieort
étages, assez p^titpoar fue chaque élage brûle enlîèremeiit en
même temps , nous regarderons comme différentes les probsdn-
( "3)
hii$ de propagation do feo do bu en hant el de haot en bat,
et nons admettrons que lorsqn^on nombre quelconque i d*ëta|;ea
brûlent i la fois , Tespérance qa*on a d*empècber l'incendie do
contamer nn noarel ëta|;e est la ^"* partie de ce qaVlle était
lonqa*an a eol étage était en feo.
) «•
1 • »• • ••
( lu)
I i
PREHIEKE PARTIE.
Assurance des édifices dans lesquels une pièce peut être con-
sidérée comme brûlée enlièremenl dès que tîncendie a
entame' une de ses parties.
Quoique les parties qui composent les édifices ne braient point
tout d*un coup , la méthode qa*on emploie pour combattre les
incendies et la réverbération de la cbalenr contre les murs « font
que , dans les édifices ordinaires , les diverses pièces *ont très-
souvent, on sauvées de Tinceudie, on brûlées enlAirement. Ainsi
le cas que nous considérons ici (ronvera beaucoup d*applications.
Considérons une maison très-petile qui brûle entièrement dès
que rincendie y éclate, et supposons d*abord qn*elle soit isolée
on qu^elle ne puisse être brûlée par un incendie déclaré ailleurs.
Donnons-lui le N.o o et représenlons par Ao la probabilité que le
feu y éclatera dans le cours d*une année, et par S^ la partie de la
somme pour laquelle la maison et son mobilier sont assurés qu^ il
faudrait rembourser en cas d^incendie. Il est essentiel d*observer
que , comme il y a des matériaux et de meubles incombustibles,
et qn^on parvient ordinairement à sauver nne partie des meubles,
la somme à rembourser en cas de sinistre est presque toujours
moindre que celle pour laquelle Tédifice et le mobilier qu*il ren-
ferme sont assurés. Nous nous contenterons à ce sujet d* avoir fait
cette remarque, et, pour abréger, nous dirons quelquefois la
somme assurée \ mais il sera entendu que c*est seulement la partie
de cette somme qu^il faudrait rembourser en cas de siniitre que
nous désignons ainsi.
( ««M
Koos at<ms fttU TOir un ehafritra I.tr ^ m e*eit d'après le piin-
etpe dd Tesp^née matkéniitque que le< compaigtiiee doivent
eàkaki-kttrt priBiet> «t q«*atMi la s«uae qv^elies doiTent eiif;et
faut l^èimtrMtê annuelle d^ la matioii eemldeVëe eet Ao S». Û
M eMom entend* que eette toinm^ n'tïtt qne la partie dé h,
prkM deetiiKie 4 pajisr lee tiniitree) et que la oottpagnle ievt^
en 6iiti« d«mAndei^ e« qui lui ett hëcesAaire pour ses frais de
geslioii et eoti bénëliûé . Il faut eftcore se rappeler, ayant d*alle^
plas Ma^ qtie k pit>babilUé d*moendie d'une iflaîson dans lé
eonrs d'ûtte année n*est point an et dnement simplei Nens sap^
poflOni id qn^iBUnëdiaiement après un incendie total oH partiel
U saddfoâ est rebâtie sur le même plan et contîhne à coorir les
mêmes chances, Ao est dono la somme des probabllilës que Tin^
oendieAvra h«v è cbaeun dee instans de Tannée) par eonséqnént,
cette qdtnfltë^ q^ioique très-petite dans les cas ordinaires i peut
être snpÀieore à Tunité. C'est ce qai aurait lien si le nombre dei
ineendiei qiii édeléAt ànftsniellement était ordinairement sHpëriènir
à ceint àéÈ maisons existantes.
SoppiMoA* maintenant que )a maison N.» & , i|ite nous avoni
conddërée, Mil eontignS & rmé antre de même espèce N.<» i plaeée
ft sa droite. A, indiquant 1a probabilité que le feu éclatera dahl
Tannée dans cette nouvelle maison , et a^ celle que le féu ^ ayant
éclaté a» N.o i , se communiquera au N.o o« Là probabilité de
Térènement oomposé, savoir que le feu éclatera dans Tannée au
X.o X, et que s*y étant déclaré il se communiquera au N.o o ^ est
Aj a^ y et comme la maison N.o o est toujours soumise aux chances
d*inoendie par le fait de la maison voisine , puisqu^en tous cas
les édiûces incendiés sont censés reconstruits immédiatement ;
Texistence de la maison N.o i est une nouvelle cause indépen-
dante de celles qu*el1e porte en elle-même, par laquelle elle peut
être brûlée. La probabilité de son incendie dans Tannée , qui est
la somme des probabilités des deux causes indépendantes , est
donc A, -H A, a^ et son assurance doit être S^ (A^ ^ A, a,).
(ii6)
Sapposons maintenant qn*à o6ié de la maiion N.o i il aVn
trouTe encore nne N.o 2, A, désignant la probabilité qne le &a
éclatera dans Tannée dans cette maison , et a, la probabilité qne
le fen, y étant allnmé* se propagera au N.o u L*eiistence de cette
nouTelle maison sera pour celle N.o o nne noaTclle cause d*in-
cendie indépendante des deux antres. La probabilité d*incendie
du N.o o sera donc accroc de la probabilité de rérénement com-
posé de ceaz-ci : i.o que le fen éclate an N.o a; a.o qn*il se corn-
maniqne du N.o a an N.o i , et 3.o qnll se commnniqae encore
du N.o I an N.o o, probabilité qui est k^^a^.a^, La probabilité
d*incendie de la maison considérée est donc, dans ce cas,
Aq H- A j a. H- A, a^ a, et son assurance est égale au produit
de cette dernière quantité par S^ .
Les raisonnemens que nous venons de faire s'appliquent faci-
lement à un nombre quelconque de petites maisons contiguës
placées sur une ligne non fermée. Ainsi , si à droite de la maison
N.o o considérée se trouve un nombre quelconque m de maisons
contiguës ; en désignant en général par A^ la probabilité de nais-
sance d*incendie dans une quelconque N.o o? de ces maisons , et
par a^ la probabilité que le feu, étant dans cette maison, se pro-
pagera à la voisine N.o x — i . La probabilité d'incendie dans
Tannée de la maison N.o o sera
Aq-hA, a,H-A,a^a, -i-A3a,tfjfl3 ^k^a^a^a^... a^^
puisque , pour que la maison considérée brûle par le fait de Tune
quelconque N.^ x du groupe, il faut le concours de tous ces
évèncmens indépendans :
La naissance du feu en o: , dont la probabilité est A^ ,
La propagation du N.o x au N.o jc — i, dont la prob. est a^
Id or— I X — A... id...«,.... a^.j[
Id. •• 3 •••••• 2 •••••• id.«*«.«.« 1X3
Id. ••••••• % •••••• I •••••• id. ••••••• n^
W.i«^«,«« I .ttj.«.lf Û 9 9x,tx* *d«f f •.tJLi» ^1
(7'« )
La probabilité de rëTènement composé est donc k^a^a ....a
qui ett précisément le terme général de l'eipression cl-dessos.
On arrÎTerait an même résultat en désignant en général par
f^ la probabilité que le fea se commaniqaera du N.o a: an N.o o ,
q^^^ sera celle du N.» 07-4- i : Or, ponr qae Tincendie se corn-
maaiqne de x -4- 1 à o , il fant d*abord qa*il se propage da
N.o X -4- 1 au N.o x; év^ènement dont la probabilité est a
et ensuite du N.o ar an N.o o , événement dont la probabilité e«t
q^\ et comme ces deaz éTènemens sont indépendans, on a
q^^^ =a^^j ç^. En intégrant cette équation aux différences,
oa en multipliant membre à membre la séiîe d'équations qui ré-
miteraient des différentes valeurs de l'indice, on aurait
q^ = a^a^it^ a^ ; puis, en multipliant cette probabilité
de propagation par celle de naissance d'incendie , on aurait la
même yaleur que ci-dessus. Je ne donne cette solution analytique
que comme un exemple de la méthode qui conviendra pour ré-
soudre des questions plus élevées.
Si la même maison avait encore à sa gaucbe un nombre n de
maisons contignës , en exprimant les probabilités relaliv es à leur
ineendie par le même symbole que précédemment ; mais dan s
lesquels les indices seront à la gauche au lieu de la droite , la
probabilité d'incendie de la maison considérée , probabilité que
je désigne par ^P^ , sera
En désignant également par „Ug^ l'assurance de la maison con-
sidérée qui est contiguë à une ligne de m autres à droite et de n
autres â gauche , et en désignant toujours par So la somme qu'il
ftadrait payer en cas de sinistre , on a
Ao -f. A, tf , -f- A, a, a, •+. A3 rt, fl, «3
„ c j -♦-A„fl,a,..--a^
H.,A,a^,A,a,a-#.3A,a,ii3a *
•*- „A ja ,a 3a. • • • ^a
( «ï8)
Supposons qu'outre les mk^ûona da probl4mQ prkieifnt il «e
troi^Y^ en ccoitact «vee le» lomoA» N.o m' à droite et a' & f anehe ,
mi eml^r^^ncHemeftt perpendieuUive de ^ muisoBs à dteite et de y
\ gaaclvs»Ea employant lesi ntéioeft symboles qqe pfâeédenvitnt ^
ditn8 lesquels les lettres porteront m acoeui pour designer les
piiobabiliiés d*incendie dea maisons die ces ^rahranchemeo^ tk en
leur donnant les N.o» \ , &,..«. jk à parlîr de m^ et i ^ «,.... v
i partir de n'% il est clair que TeiiateiKie de ces embnanclieaiena
rendra la dbanee d*incendie du N> a la même qm si. les pvoba-*^
bUiiés Am^ 9 A*A étaient accrnes de
A'^ a', -*- A\ a\ a', . , • • , . H-,^AVa'. . . , .a'
et de -A' d -+- , A' a' ,«' ^- vA*,a' ^a^... a' (S)
qi|i sont Ua ]^oMbiU()éa dUncimdi^ dea maisons N*Q ^' ) diToMe et
vl ï S9Aohe d§ U ligne: pain^ipale ps^r le faijl^dea e9d>ranoIiemena«
Il fandra donc , dans ce cas , ajouter c€# j^rohebUiUis reip^cïtkre-
ipenJt à qellea A^^^ a.>A de lai {brnmle (i).
^n gén^r^l 9 lor8qu*à une ligM prineîpiale Tiendr^mt aba«t»jr
diça embrancbemena à certainea niAÎAOMt. il sol&ra d*«joiil|ir ai»
probabilitéa de nsiasaace dHnceiidie dana ce« maisom U$ 91%-
babiKtés qu'elles seront incendiées par qn iaoendie: aHnmé da«e
chacune de celles de leurs embranchem^na respectifii*
Dans les «pressions ci-dessus les divera terçies^se rapportent
aux chances d*incendie «pe font courir à la maison coptidérëo
N.o G les maisons de la ligne principale dont le numéro à droite
ou à gauche est indiqué par Tindlce aussi à droite ou à gauche
des lettres A et celles des embranchemens désignées par les in-
dices des lettres A'. Si la compagnie d'assurance pouvait exercer
efficacement son recours contre les propriétaires ou locataires des
maisons qui auraient causé Tincendie ^ il est clair qu'il ne fau-
drait pas tenir compte des termes représentant les ehaqces d'in-
cendie provenant de Faïwteoae, di^ ee» qiai^ens \ eli, en général)
( t»9)
si le gtoiip« d« i|^ai«Mt apfiafUwfU à ,4iflUreas ipropiiétmtrés,
cbaqne.tenKM'Akr^. On .4. .«^«à 'dtvm éUe mkilliplM |i»vb
prabj^Uitë ^e la mî#Qa {f.o t» ëttiftt ineendi^ipar un Inéëddië
pcoreiMtiit d^ celle N»» A « on »e «tf* pdt jren^nmraé par lopRT'M
priéiaire ou le locataiir^ 4e ecUe maison Sl^ A.
11 faoi GOttsîdérer léf.weitodft dbni néiis àvohs paiid jufipi'iei
comme dft ^Lémeoa.de «laia^n don4 rensemlile ne forme lo^plmi
uavent qa*«n8-$ei|le pi&pdéii <|«*il eèt qwaCioA d'aasurcr enliè^
remei^l^alar^il ny apotntdereceufrb a exéveer, ci peii> avoir
l'assurance totale, il fant prendre la somme des aasaranceir d^.
toatesles parties élémentaires qae nons a^ons appelées maisons.
Ainsi, par exemple, pour assurer des édifices ruraux, il faut
d'abord avoir déterminé les pro^iabilités qu*i;n incendie éclatera
dans Tannée dans les diiïerens corps de Là liment, tels que grange,
écurie, étables de diverses espèces, remises, habitations y etc.,
ce sera les quantités* A; puis il faucffa e^tVmcr les probabilités
qae le feu, étant dans un dçseorps^^ se communiquera à celui
contiga. On estimera pour cela les probabilités moyennes de com-
■«ûoatioiK é imJciidie d'vil i>âlin|eHi d'ianexoivrtracltonâttA^ bâ-
timent d'wie «uil-e-^ par csempke^ dfaafbâciineTiii em pittré'e ti tôii^
vert en cbaimc àun'amtve en Ifvchj» et oootevi eti pàtfMes. Ôh*
auraainsîlvqiiaatitéit et il ne s'ffgiitaplusqvf d*ap[rtiqli^^ fci fét-*
mmlc{2y à chaque eorp9 de bâtiment û» réd^ftee el dé (k'êh^é
lasMimcidea asaoranees de toûs lès èorpS'.
Uest un ca» qui. se prient»- «<>trt(;rit dtfh^ léD )>â<?iiyierts^ ët^
fennei»et anqùel les'formvlevprécédèvites'i^e piéViK^diit é'd^f^fir^r;
Cesl cAfd o& k»bâUiiien«(«ont eb«6«rwrt« sràrtoav dltnc couf éî
fonoent uneKgnefernf^. 'Dtf«lfee'(i^S, r?ncéndicr4éèla^^6iyr titi
point quelconques peut se* cmnMénSqn^r âf'chiBlcân ' des' attér'es de
deox nnmièfes, en se propa^tft dans Ttito et Taiitrésensf; leé
dangers y sont donc pl«s graitf^, lét il setaift â" ètifiti!*' ipi*n^
juste appréciation des chances fit élever la prime dans ce cas
et modifier cette manière di& bâtir» - * •
( "0 )
Qierchont TaMnraiice d*ttn corpi qndcotMpoie N.o o dans im
idifice bftti autour d'nne cour et te rqoignant par les deux bout t.
Soit So la somme qui serait i rembourser en cas de sinistre et m
le nombre des corps analogues que nous supposons nnmérotés de
gauche à droite i, a, 3. • • .(m^- i). Désignons encore par A^
en général la probabilité que le feu prendr a dans Tannée dans
le corps N.o or i par a^ celle que le feu, après SToir brûlé le
N.o jCf $t communiquera à celui a: — > i , et enfin par ^a celle
que le feu, après avoir brûlé a:,$e communiquera de Tautresens
«uN.ox-i- T.
Dans le cas actuel , Tincendie éclaté dans un corps quelconque
N.o X pourra brûler celui N.o o en marchant de droite à gauche
ou en sens inverse. Les probabilités de ces deux évènemens sont
jr
K ^i ^* a^ ..... a
K (,+,)^ *+s^ *+3« m*
Comme le corps considéré peut être brûlé de deux ttanièra
par Teffet d'un événement unique , que dans le cas où il serait
brûlé de Tune des manières , on ne reconstruirait pas immédia*
tement assez vite pour qu'il pût encore être brûlé par Tinccndie
marchant de Tautre sens ; il faut , pour avoir la chance proTC*
nant de la case a: , déduire de la somme des deux probabilités ci-
dessus celle que rincendie se propagera jusqu*au N.o o dans les
deux sens a la fois. Or, cette dernière probabilité est celle du
concours de trois évènemens indépendans; savoir: i.ola nais-
sance du feu en o/ \ 2.0 la propagation du feu de ^ à (f de droite
1 gauche, dont la probabilité est a, a, « a^ ; 3.o sa propa-
gation dans Tautre sens , dont la probabilité est ^^^a ^pi^^a»*.. ^a.
hti probabilité de révènement composé est donc
•t celle de rineendie da N.o o par la cattse da N.o x est
-^i^t^ <»jr • «+i<» • «+•« vfl I ••••(4)
PoQr tToir maintenant la probabilité que le eorpt V.o o sera
incendié par une quelconque des caneet qnî le menacent; comme
rédifioe ett censé rebâU immédiatement aprèf un incendie qneU
eoaqie , et qa*ainsi tootet les causes agissent indépendamment
les imes des autres , il faut prendre la somme des expressions
temblables formées en donnant & Tindice x tous les numéros. On
a donc , en désignant par le symbole (P»,») la probabilité que ,
dans un groupe d^édîfices formant une ligne fermée et composée
de m corps > le corps N.« o sera brûlé dans Tannée.
(P«n.) =
A.
A. («.
■*•*! («i «.
• ...-t. 3a^a...g,a — a^a^^^a^a „a)
•^-h («. «• «3 ) (5)
••• • •*" 4<» 5« m* ~" **! *« "3 4" 5<* m**)
■ • •
Si on suppose , ainsi que cela est exact en général , que la pro-
babilité de communication de Tincendie au-delà des cloisons qui
«fsrent les corps de bâtiment , est la même lorsque Tincendie
marche dan» un ««piftQiL di|ilsl>atre» il en réavUeràcn f^ërtl
a^^, = j^a et l'expression ci-dessus deriendra
(P )
i>
Ao
A3 (flj £ï, ^3 ...,. ^ . a^.....a^.
— lA,-f-\,-+.A3 Àm.jî fl, a, ^3... a.
(6)
jn
li'assarabce ilu 6orp« N.o o sera So (Po,m)- ^^û caTcafera de
même celle de tous les anCres corps de rédîfiee, pais on prendra
leur somme ponr avoir Tassurance totale.
Supposons maintenant qu*a Tune ou à plusieurs des maisons
N.o m', n'y etc., viennent aboutir des embrancliemens com-
posés de fi! y v'f etc.. maisons. Il snflira, pour LrouvBr rasssmncei
d'augme&ter les probabiiîtés A^ , A^.,. etc.^ de la Baissaace
d*incendie dans ces maisons , de la cliance qu*e]Les^> conreat par
le fait deTexistence de. toutes celles qui composent les embran^
chemens qui viennent les joindre^ c*est-à-dire que Aq^, par
exemple y devra être augmenté de
A', a', HrA^a'.j.a'.M-ATja'j.a'j.a', ^^K'^4i\,a\^.,dfL (7)
en désignant comine précédemment par un accent lés probabi-
lités relatives aux maisons dur premrer emlMnebeiDent.
Enfin , s*il ëààlt qtrestion d^assurer une maison d^uzï des em-
brancbemens, celle N.oo', je désigne par y le nombre de
maîs^ms dep«ss ^ jmqa'aa looi- die l'^temërandàeititM: » et par
j^ le omnlkve ek «lellev qui téputéiît là li,« o^ As* fMii^e kàetn-^
hiîre ; jt calcule towme précédeaMewl \k ptobffkiKté ^iif^ekvéCe
( ««3)
parle fini et tons les «orps d« faàtiaieat , hormit ceni de rem-
bfindiciittnt dont la inaîaui à «Movcr fidt partie. On ii*aani pkw
•gavd alon qn^awa naiioiu de TeBi&raiielieiiieiil et k celle dé
rédîfice oircnlam antpael elle» aboatûte^t y et le prolil^BM-^eMi
nmené à assurer dans an {groupe d*ëdi fiées en H^ne une maison
qui en a /' à sa {^ueke ci Ar-^t à sa droite. La probabilité
i^^, sera (Poim^ donnée par la formnie (R).
On résoudrait aveoU même facilité tout les cas aaalog«cfl«
Les formules qui précèdent font con naître les assurance > qua
nous aYons if pelétt particulières ^ dans lesquelles on a éfard k
la Taleur de chaque partie des édifices et des meubles qu'ils ren-
ferment. Ces fonnules ont Tinconvénient d*être fort compliquées
et de dépendre d*un erand nombre d^élémens que souvent on
ne connaîtra pas suffisamment. Cest pour cela qne lorsqu'on
ii*aara point de motif de croire qu*nn des corps soit plus exposé
qu*un autre à donner naissance à Tincendie , et qne les cloisons
présenteront tontes k peu près le même obstacle à la propagation
de r incendie } il conviendra , dans la pratique, de regarder
comme ég^s tontes les probabilités À, ^ A, . . • • otc. de nais-
laoce d*inceiulia , ainsi que toaies celles^ ''^^ ^« «« • ^^ ^
propa§atioa i^Mn 4orpa à oeloî roîsin. £a.&isant
A, = A^ = A3 = etc. = A
et a^ ^= a^ =^ u^ =z ... etc. = u
La formule (a) donnera alors
,U„=S„Aj , _ «\..H.«"
Chaque ligae de Faccolade forme la somme d*nne progression
géométrique qui peut être écrite sous forme finie au moyen d'un
thiorème connu ; ce qui donne
U^=So : A (^ --^j ) (8)
n^v^
( ««4)
Cette eiprestîon étant en fonction de m et n hit voir que Tu-
eorance doit Tarier avec la potilion dant le groupe d'édifieet de
la maaton à anarer. En faitant le nombre total des maîaont
m •*• n H- 1 = fA 9 on peat mettre la formule sons la forme
■■"'-=-rièl-*'-('^'-'^)i
dans laquelle le terme tonstractif ( o"^'*'' -f^ of^'"' 1 seul con-
tient m.
Si la maison à assurer était d*an rang pins arancé vers la
gauche , m aurait une unité de plus et ce terme serait
dont le rapport avec le premier est
Supposons que la maison à assurer soit située vers la droite
on que Ton ait ut -^ n ; comme fi -» i = m •+- /i on aura
fA — 1 ^ am 9 c*est4i-dire que l'eiposant de a au dénomina-
teur de la seconde fraction sera positif, a étant un nombre plus
petit que Tunité, et son exposant p — i au numérateur étant
plus grand de a m que celui de dénominateur, la fraction
aura son numérateur plus petit que son déno-
minateur , et sera elle - même inférieure k Tunité. D*nne
autre part , le facteur a est aussi plus petit que Tunité ; donc le
prodoit est inférieur & Tunité; donc, lorsque la maison est plus
rapprocbée du milieu du groupe de maisons, les termes additifs
qui entrent dans le calcul de son assurance restant les mêmes >
les termes soustractifs sont moindres; donc , lorsque les cbancea
( «a5)
de naiitaiice dUnecndie et de commanicAtioû tant les mémei
pov tottt les coipe de bâtiment qui oompoeent un édifiée ea
ligae, raMoranee d*aa eertain eorps est à ton minimiim Ion-
<{a*il est place à l*one dei estrémitëa ; elle augmente tonjonn à
menire qa*il se rapproche da milieu, et est à son ma&îmam
lonqnHl est on milien on qo'il a autant d'autres eorps à droite
qQ*â gaucbe.
On Toit par la formule (8) que , lorsque les nombres m et it
de maisons contiguës à celle à assurer croissent , rassorance
avgiaente , puisque les termes soustraetiCs a™'*'S a^**"' qui seuls
contiennent ces nombres, diminuent, et il est clair que la for-
siale derait l'indiquer ici , puisque chaque nouvelle maison est
une nouTclle cause d'incendie. Cependant il ne faudrait point se
&ire une idée exagérée de Taugmentation de danger qui résulte
d'édifices placés à une certaine distance de ceux k assurer. £n
effet, ne c<msîdérons les maisons contiguës que d*un seul côté ea
iàissnt n = o , nous aurons
.u» = TÎ=7 (' - «"*')
Si le nombre m de maisons était infini, on aurait pour la
hmite des assurances, ef^*^ derenant infiniment petit.
U — ^
d'où A- = X ^ a"*'
0*^00
Tel est le rapport des assurances de la maison dans les deux
cas où elle a m maisons a sa droite et un nombre infini. Si Ton
se borne à demander Tassurance à moins de -^ près, et il serait
ridicule de demander davantage , il suffit de (aire a"^***' = -^7 1
et de résoudre cette équation par rapport a m pour connaître
( 1*8)
Ponr.
Poar la iJft maison & |;aaclie. • • •
Id. a.* id. id« • • • # •
s»
n
m
s.
s.
• • • •
• • • •
0
I
2
• •
• «
« é •
O
Il Tiendra donc, en faisant, ponr abr^er, la somme totale des
sommes à rembourser S, »»- S^ -•- 83. . • • •«- S = S.
zUfA
I — Il I S
s.
(.
s.
(1
83
(l
s*
(l
• •
(•
— oT^ ^ a — a*)
— a ^ a '^ iil*)
2U/i=— -JS (iH-a) — FS, («•4-éi/*)^S,(a*-H«fi-i)
)] j...'(9)
H-S3(«^^aP-*) H-S^Ca^^^-a
Si les valeurs S^, S,, S3, etc., étaient épies ^ on plutôt si
Ton assurait Tédifice en bloc sans se donner la peine de faire
une éTaluation de chaque corps , cas dans lequel il faudrait en-
core ( Toyez Tintroduction ) calculer en faisant S, s=s S,
etc.
- . La formule deviendrait
( "9 )
=(;^(—--?('-^') )••••<■»)
Telle est la formale de Tassarance d*an groupe de p maitont
de même Talear eiposées au mêmes chances d^explosion d*ia-
eendie et dont tontes les cloisons présentent le même obstacle à
la propagation.
Le nombre des cloisons est ici fi — i , et la formule donne
l'aiiarance en fonction de ce nombre.
Dans cette formule , À est la probabilité que le feu prendra
dans l*année & chacune des maisons élémentaires , et , par consé»
qnent, fA À est la probabilité qu*il prendra dans le groupe entier
coniidéré comme un seul édifice. En désignant cette probabilité
g
par g, nous aurons A = - , et Tassurance d*un édifice en-
tier dont g exprime toutes les chances d*explosion d*incendiet
lera, d'après la formule (lo),
ou , oa dérdoppant et exécutant la diTision par ( i — a)*
.....H-aflf*"*^-af*"M.... (il)
Dans les applications , il faut arrêter la suite an terme où a
a r«sposant fi — • i y puisque c-est aP"' qui est son dernier terme*
9
( i36)
Aii)«i , pour (i =% i , a , 3 , 4 1 S , on trouvera saccotiTement
lU. = aSg-
ÏU3 = aSg
4
9
^ ^ a-f-3a-H2a*-f-a
2n^ = :.Sg j^g
5/^ ^ 4 a -f- 5 «• -H 2 O* H- <t*
xUc = aSg
^ » •* ' * ^ »'
2l5
Oes formulea me paraissent detoir être utiles dans lapnittqnt.
EUes donnent Tassarance d*nn iSdifice partagé en nn nombre p
de parties supposées de même valeur et donnant lieu aux méme$
chances d*explosion d'incendie, les séparations étant faites par
des oloisons qni sont censées présenter tontes le même obstacle
à la propagation de Tincendie : Tassnrance est donnée en fonction
dn nombre de parties dans lequel rédiûce est partagé* Ainsi,
par eiemple, supposoo» qu'il s'agisse d'assurer deux grandes
usines semblables , de mèinc valeur et courant Us mêmes cbancet
d^ explosion d'incendie; la première, sans aucune cloison, et la
seconde avea trois oloMons qni la partagent «n quatre partiet
d'égale valeur et courant les mêmes cbances ; l'effet de chaque
cloison, à raison de sa construction et de la localité, -étant supposa
tel qu*il y ait quafre à pader eontre un qu'elle arrêtera Tin-
cendie; Tassurance de la seconde usine devra être 3,36 fois
moindre que celle de la première.
Les incendies dépendant d'un grand nombre de causes, il est
à craindre qu^on ne possède jamais k eonnaîssance des pn^nbi-
Htés éKmetvtaires qui doivent sertir à calcnkr dlrectcmonl les
( «3i )
WBêunmuê ; nuîi miiit «•péront qn^an moyett de noire Ihëoiie «n
pooitii dan» «■ grand nombre de oae, les eaionler, en prenant
pour base celles d^anlres édifices analogaas* Nos fonmnles penTont
aussi donner iacilement la solution d*une fonle de questions qn*il
lenit trop long de traiter ici. Ainsi, par exemple , supposons
qa^on ne sacke pas si rédîfice est tout d*une on sHl m une cloison
an milieu , et qn*on regarde ces deua cas comme ëgalemeat
probables, Tassurance sera j Z TI, -i- j- 2 U, =5 S6. — — ^
c'es^à-dire la somme des assurances dans les dirers eas » multi-
plias ebacune par la probabîlilë du cas dans lequel aile est
calculée.
Si les cloisons partageaient Tédifiee en parties de Talflurs dif-
férentes et ne courant pas les mêmes cbances de naissance d^in-
cendîe, les formules (11) ne seraient plus applicables. Dans les
assoranees que nous atons appelées générales , comme on n*entre
pas dans Tezamen détaillé du lieu et de la valeur de cbaque objet ,
ondeît supposer que les valeurs et les cbances de naissance d'in-
cen£e sont proportionnelles aux longueurs des dîrerses parties.
Ainsi , en désignant par Xj^ or, , 0:3 ... • 07^, les longueurs
des n parties dans lesquelles T édifice est partagé et en prenant
la longueur totale pour unité , on aura or, -4- x, -f- X3
.... -4- x^ =: I. En désignant toujours par S la somme i rem-
bourser en cas d*incendie de Tédifice entier , les sommes ana-
logues pour les diverses parties seront S^ar, , S.x, S.â?^.
Enfin G désignant encore la probabilité que le feu prendra dans
Tannée dans Tédifice entier , G j:, , G x,^ , G jTj Gâ?^
leront les probabilités semblables pour les diverses parties.
Désignons maintenant par z U^ Tassoranee îneonaae de
toutes les parties. Suivant notre notation on aura
En appliquant la formule (2) nous aurons , en écrivant dans
( «3»)
une même colonne les termes qni proTiennent des chances d'une
même partie et en mettant en ftctenr oommnn le produit SG t
qni se tronve i tons les termes :
2U^ = S6
-H a Xj a?. H- X^ X^ -4- A X^ X^ • • •-#-11 ""* J?j JTjj
-Ha* x^jc,H-a* x^a?,-4-a x^X3,..-Ha**'^ar^JC^ '
-H «*"•* a?„ XjH-a*'"* a:„ar,-H<P"^ j?„j:3 . . .-4- x^x^^
Pais, en ordonnant 2 U„ = a SG
-*-a (x^ a:,-i-x,X3-#-d:3ar^-hX4a?5....H-j:„.,Xn)
-f-a* (x, X3-HX,a:^-*-X3X5-f-x^X5....-Har„^a:i^)
(»)'
-w-" *m M^j^ Il
La loi qne snirent ces termes est facile à saisir : la première ligne
est la demi somme des carres des longueurs des parties; la se-
conde est le produit de a puissance nn par la somme des produits
de deux facteurs x^ dont Tindice du second est supérieur de un
â celui du premier, et, en général, la parenthèse qui mnlUplie
€tk est la somme des produits de deux facteurs x dont les indices
diffèrent de k unités.
Lorsque toutes les parties sont égales et deviennent -, la for-
mule derient celle N.o (i i)'.
Proposons-nous maintenant de déterminer la manière de sé-
parer un édifice par des cloisons en deux , trois on quatre parties,
( »33 )
de manière à ce qne rasturance soit un minimum. En regardant
toujours le* sommes â rembourser en cas de sinistre et les proba-
Inlitét d^explosion d'incendie comme proportionnelles anx lon-
gaears des parties.
Soit A la longnenr deTëdifice et pour le cas d-one sente cloison,
loit X la longueur d*nne des parties et A — - x celle de la seconde.
L'assurance, d'après la formule (a}, est
S(ifc_ar)(arG (*— jr) G
k \ k k
Qtt
SG (
X U, == -;^ {x*^aax (* — Jp) -h (*— ^)*
poor ijue 1 assurance soil un minimum , il fiiut que — -r — ^ = o ;
dx
<ma donc, en diffèrentiant et égalant à o le coefficient différentiel,
ax-H aa (A— j:) — aaar — a {k — x) = o,
Ration qui donne x ^= - , c'est-â-dire que la cloison doit
être au milieu pour que Tassurance soit un minimum* L*assu*
nnce , dans ce cas , est égale à S G .
a
Pour deux cloisons, comme il est clair que les deux parties
extrêmes courent les mêmes chances, puisqu'on ne suppose aucun
motif pour que Tune brùle plutôt que l'autre , je nomme x la
longueur de cbacune de ces parties ; celle du milieu sera A ^- a iT.
Pour appliquer commodément la formule (a), je forme le ta-
bleau suiTant des quantités qui doivent y remplacer S J, A, m et n.
(.34)
I. repartie I pnche.
a.e partie id...
3*« partie id.«.
JO
A
m
n
s X
Gx
k
k
a
0
S(i— a«)
k
G(*— M)
k
I
I
Sx
k
Gx
k
o
a
S6
On «y en faisant aortir le factenr commun -— ,
ïUj:* —
SG
SG/- ,
ri**
art" ;e"-i-4aj:(^ — aar)^(*— ao:)*)
En prenant ponr la condition demandée — ^ — — = o , on
dx
2.
, o*e8t4-dire qne ponr qne Tatsurance
troare x
3~a
foit on miaimuBit il but qn« Ita dea« partiel wMmoê aoîeoi
■■ et qnCf par eonséqnent, celle du milien aoit égale
( i3i )
Dans le cas parliealîer oh a sz '/, , Us parties extrêmes
duÎTeiil elfe les 7 et celle da milieu 7 de la longoevr totale.
£a aapposant le bâtîmeat constmit do U manière U plus
svantagense « d*aprèa la fonnule (la) 9 TassaraDce sera, en
faisant comme dans cette Ibntiiile kvsi 1 ,
2SG< ^
I 1 — a 1— /» I
•
3— a 3 — a 3 — a 3 — a
- •• (ri-J
3 -♦- a a— a
fl
=1 S G — ■ ■ ■ I ■ ■ 1 ' S G îs
I -4- a
(3 — a)» 3 — «•
Dans oe cas le plus favorable , lorsque a = '/^ , Tassurance
ett les -f de SGy on les | de Tassurance du même bâtiment s*il
n*ayait pas de eloisons.
Si les parties dans lesquelles le bâtiment est partagé étaient
égales t rasenrance serait pen diiTérente de ce qa'elle est dans le
cas le pins fayorable , car la formule (i x) donne pour le cas de
a = '/^ Tassurance = -jj ou 0,6 1 1 1 1 . SG .
Passons mainlenant an cas où t*édilîce doit être divisé en
quatre parties et cherchons la manière la pins arantageuse , sous
le rapport de Tincendie , de placer les trois cloisons. Nous sup-
posons toujours que les sommes à payer en cas de sinistre et las
probabilités de naissance d*incendie sont proportionnelles aux
loDgmears des dÎTcrset parties, et nous continuerons à désigner
par S et G les mêmes quantités que dans le problème précédent.
Comme îl n*y a aucun motif pour que les parties extrêmes soient
plus grabdet rone que Tautre, elles seront égales dans lé cas
actuel et nous les appellerons toutes les deux x, les deux parties
(136)
intermédiflires devant aotsi être égales leront ehacvne de(~— -x) ,
en prenant loojoars la longqeur totale de Tédifiee ponr unité.
En appliquant la formule (i a) il Tient , en remarquant que les
lignes des termes relatives aux troisième et quatrième parties
sont égales à celles des deuxième et première.
a:* -#- ax (V, — ^) •+• à'x (j—x) h- a^x*
Puis, en développant et réduisant
Pour que Tassurance soit un minimum , il faut que — ^ = o,
dx
ce qui donne , en différentiant Téquation ci-dessus ,
d*où Ton tire x
i—a"
a(a — a — aa*-f-a*) a (a — a)*
Ainsi j pour que l'assurance soit un minimum » il faut que les
deux parties extrêmes soient — ^ de la longueur totale
a (a — a )
et que les deux autres soient — de cette même Ion-
a (a — a)
gueur.
Dans le cas particulier où a = '/^ , les parties extrêmes sont
V3 et celles du milieu | de la longueur totale.
(«37)
L*ttfiirftnee est dans ce eaSf en appliquant la formiile (la)
et fidiant sortir le factenr commun
aSG
2 U/ =
U (*-«)]
^_aSG_ J (is-fl) J
4(a-^)» |h-(i-ii)(ih-ii)Î
S 6 I -4-a
* a (a — a)* a (a — a)
daoi le cas particnlier de tout à llienre où a =s | Taitarance
3 SG
ssSG— s= — c'est-à-dire précisément moitié de ee
cp*elle serait s*il n*y avait pas de cloisons.
a étant toujours = * , on trouve que Tassurance est pour
Tédifice sans cloisons ,
en une seule partie ,
«I
en deux parties ,
-T
en trois parties,
sol
en quatre parties.
-|-
n est remarquable que les numérateurs de ces fractions res-
( «sfi)
Uiitoon$lani,le8 dàiQmînateQn anf^menUat d'anenémc quan-
tité à chaque cloison. Gela n'eili poînt pajrtiealier a la ^alaor «*
que nous avons prise : en effet , les assurances minimum sont
pour Tëdifiee
en une seule partie , SG =;:S6 ^^
en deux îd. , une cloison , SG = SG
i^a.4-(i— a)i
(.3)
en trois id., deux cloisons, SG =: SG
3 — a iH-a-»-a(i-a)|
t «f-a I -f-a
en quatre id., trois cloisons, SG— — = SG —
2(a-a) i-f-fl-*-3(i-£i)^
d'où nous croyons pouvoir conclure par analogie qu*en général,
Tassurance, lorsqu*il y a un nombre c de cloisons placées te pins
I *^ A
avantageusement possible , est SG (i4)
1 m^a*^c (i— «)
r
Nous ne nous étendrons pas davantage sar ces questions de
minimum , dont la solution noua conduirait trop loin , et noos
passerons au cas où Ton ignore la position des cloisons en résol-
vant la question suivante :
Quelle est Tassurance d*un édifice séparé en deux parties par
une cloison dont on ignore la position ? Nous supposons que la
plus petite des deux parties a au moins la longueur donnée L,
et qu^il n*y a aucun motif de croire que la cloison soit plntAt
à une des places qui ne font paa de partie plus petite que L
qu*à une autre. Nous désignerons par u Tassurance cberchée \ a
sera toujours la probabilité que le feu, étant d'un côté, se propa-
( «39)
gen â Tantre en franelÛMftiit la cUiaon, et nova prendrons
encore la longnenr de Tëdifice peur nnité.
n peat ie présenter ici une infinité de cas eorrespondant à
toutes les positions que pent aroir la cloison } u est la somme
dcsassnninees dans tons ces cas. Les denx extrémités dn bâti-
ment dans la longnenr L ne ponvant être le lien de la cloison ,
il ne reste poor ce lien que la longaenr i — - a L. Soit x la dis-
tance Yariable de la cloison i Textrémité gancbe da bâtiment \
eette cloison ponrant occuper sans aacnne préférence tontes les
ptrtîea de la longnenr i — aL , la probabilité qn^elle se trouTcra
eomprise entre les longueurs â? et a: -t- <ir est -• et dans
I — 2L
ce eaa Tassurance calculée par la formule (12) est :
SG (a?» -f. â « jr (1 — ar) ^ {i^xf\
= 8G (i — a(i — <i)a:-*-a(i — a)a:*) »
quantité qui, multipliée par la probabilité de ce cas, donne
pour un élément de Tassurance cbercbée :
éê ss ■ ' ( dbr •— a (i«— a) x dx •%»% (i— a) a^ dx\
En int^rant il rient :
a = j- f a: — (i — a) jc' -«- — (i— tf) x^ -f- const. j
L'intégrale dotant être prise entre les limites L et 1 — L
on trouTC :
Const.
_ fL-(i ^a)V^ A (i_a)L5V
(i4o)
En tnbtUtoant eette Talear , mettant pour x Tantre limite
(i — L) et rëdnisant , on a pour la vâlear définie de rasinnuice
cherchée :
--t«*T<->(^l4^)|
(i5)
Dans le cas particulier où la cloiaon peut être indiflFéremment
 toutei les places compritei entre le ^art et les trois qoarta
do bâtiment , on a L es 1. En supposant en outre a = 79 on
trouTC :
K = SG. ^ = 0,7708. S^
Ce nombre 0,7708 diS%re bien peu de celui de 0,78 que
nous ayons trouva pour Tassurance minimum dans le cas d'une
cloison et de a = ^ , ce <{ui fait voir qu*il y a peu d'importance
à compter avec exactitude la position des cloisons.
Revenons à Tassarance d*un édifice formant une ligne fermée»
ou d*un édifice que nous appellerons simplement fermé, et
cherchons ce qu'elle devient lorsque les probabilités de nais-
sance et de propagation d'incendie sont partout lea mêmes. En
appelant A et a ces deux probabilités, on a , d'après la formule
(6) pour la probabilité d'incendie de la partie N.» 0 :
— (m— i)Aa^ = A|i4-a ^^ (m— 1) a" | .
L'assurance de cette partie est égale â cette quantité par la
somme S^ qu'il faudrait rembourser en cas d'incendie \ il en
serait de même de toutes les autres parties de Tédifice ; de sorte
( i4i )
qa'ea désignant par S la somme qa*il faudrait rembourser en
eu d^încendie de Tédifice entier , on a ponr son assurance » que
je désigne par Ç Z D„^
expression qui est indépendante des valeurs particulières des
parties. A désigne ici la probabilité de naissance dHncendie dans
une seule des parties \ il est plus conrenable de mettre au lien
G
de cette lettre — , G exprimant la probabilité de naissance d'in-
m
cendie dans Tédillcc entier, on a alors :
Formule qui donne Tassurance en fonction du nombre m de
cloisons dans le cas où toutes les parties courent les mêmes
chances dVxplosion d*incendie.
Occupons nous maintenant du cas oà dans un bâtiment
fermé , on regarde les probabilités de naissance d'incendie et la
somme a rembourser comme proportionnelles aux longueurs
des direrses parties. Désignons , comme pour les bâtimens en
ligne, la longueur totale par Tunité; par G la probabilité de nais-
sance d*incendie dans Tédifice entier , et par œ^f x^^ x^,» .x^^
les longueurs des parties N.o* i , a, 3. • • m\ les probabilités
A,, A, , A„ de la formule (6) seront remplacées ici par
Gx, , Gxjf ^^5» ••••%, Gxj^ f et les sommes S^ , S, , • • • • S^^
par &r, , &r, , Sx^ , Tassurance de la partie N.o i sera ,
diaprés la formnle (6)
( «4a )
■^.
(U.,m)=SGar, ^ ) (17)
4-x„ (a-^-H-a)
(— .)
««*
Poar avoir Tassarance de Tëdifice entier il {aat prendre la
somme de m, formnles semblables à celle ci*dessas, prises avec
les indices convenables à cbacnne des parties. En prenant oetle
somme de la même manière que noas avons fait ponr obtenir
la fisnnale (la)' on trouve :
(eU^) = SG
( 1 ^ û™ ) (*\ ^a^. H- Jt'3 -♦- x\ )
H (a -*.«"*"') (x^a:, H-ar, jtj -^3X4... -HX„a:,)
h(a^-^rf"~^) («r,a:4 H- a?, 0:5 .4-0:3 «g... H-^^JTj) )(**)
4.(a«-'^fl) (x,a?,„ -HJ-jO:, «rjx,... -*-x^x^_J
Si les corps de bâtiment formant Tëdifice qQ*il est question
d*assarer avaient une largeur différente, et si Ton supposait
que leur valeur et leur probabilité d*incendie sont proportion-
nelles à leur aire au lieu de Tètre à leur longueur, la formule
(i43)
Mradl enoore apptieaUe, ea prenant pour unité l*aire
totale de tous les corps de bàtinent « et on désignant par ae^ ,
X* • • • ., ttcu y Im aires de eea eorps an lien de lenr longncnr.
Si l'on Toolatt avoir ^ard à co qne la propagnûon do rinoeodio
aa^ieià dTiino cbisoii laifo est plue fiioile qa*an doU d*Qiie
étroite , il fendrait aroir recoars i la formnle (6).
Si dans on bâtiment fermé dVgale largenr on avait & placer
on certain nombre de cloisons de manière h rendre Tasvarance
on minimum» il faudrait les placer à distance égale^ En effet ^
considérons une cloison quelconque qui sépare la partie N.o n
de la suivante, il n*y a aucune raison pour que dans le cas de
TassuniAce minimum les parties situées à sa droite soient diffé-
reates do oeltes tîttiées â sa gauche ; elles seront donc sjmé-
tfl'qnes par rapport à ta eloison et Ton aura ar^ = jt^^, \ en
donnaiil maintenant è Tindice n tontes les valeurs de i km,
on aura x, = jt, = jjj, » • . . . = ac^^j ce qui prouve Ténoncé.
De F assurance ^im béitimmt à pbsiieurs dta§e9 p dans lequel
chaque étage entamé p(ur Fîncendie est regardé comme
eatiiremem déurmu
Occupons-nous maîntenani de Tassurance d*un bâtiment â
plusieurs étages , dans lequel cLaque étage brûle entièrement à
la fois et puisse être considéré comme entièrement détruit dès
qu'il a été entamé par riaoendie ; c'est le cas d*on grand nombre
do bitimens de ville qui n'ont qu*Bne petite façade et beaucoup
d^étages. Numérotons les étages à partir du rez-de-chaussée, qui
s^appcllera N.o i , jusqu'au grenier qui sera N.o c , et représen-
tons comme précédemment par S^ , S, , 53. • ., Se les sommes
à rembourser en cas d'incendie des étages N.o 1 , a , 3. • • ., c.
( «44)
«t par A|, A^ , A). • . •» Ao Ici probabilités que le fea édatera
dans Taimëe dans cas mêmes étages.
D*après ce que nous avons dit ehapitre ID , en traitant de la
propagation de Tincendie dans nn édifice de respèce qni nous
ocenpe ^ a zi b désignant respectivement les probabilités de
propagation du feu de bas en baiit et de bant en bas» de Tétage
où rincendiea pris naissance à celai Toisin.L*espérance d'éteindre
le fen lorsqu'il a dëj& brûlé, en montant^ nn nombre quelconque
I — a
i d*étages est : — et la même espérance lorque le feu, en
I i .
descendant, a déjà brûlé un nombre £* d'étages est —
s
Désignons maintenant par aj la probabilité de propagation
lorsqu'en montant il y a déjà) un nombre i d'étages de brûlés.
D'après ce qoe nous Tenons de dire l'espérance i — - at qu'on
I ^— a
a d'éteindre le feu à cet étage est ^— : — $ on a donc :
I — — a t
I — - a/ =5 :— d'où l'on tire ai =
Par la même raison on a , en désignant par bi la probabilité
de propagation en descendant:
b,, = —
En donnant aux indices i et t^ leurs différentes taleurs, on
a pour les probabilités de propagation :
( Uô )
en moaUot «n d«tG«ndant
«prit X éUge a b
I ^b
2 îd.
3 id.
4 îd.
5 id.
I H- a
a
a -4- a
~3~
4
4-f-«
2
3
3^5
4
5 5
et ainsi de tuile.
ChenshoDS maintenant Tassurance de Tëtage N.o x de notre
éditée; pow cela cherelions d*aberd Fastirranee de eet étage
contre la ebanee qa*î! eonri d^étre brélé par nn incendie atlnmë
à on étage qndeonqae N.^y .
Si j^ eat phis grand qne x (1 fitndra que le fea se eommn-
mqne en descendant I [y *«— » ) étages sneces^s , et ponr que
cet érènement composé ait Ken, il faudra
ËTènement doot la
probabilité est
i.*' qoe le feu prenne an N.° y*.*» • A^
2.^qQ*iliefiommaniqnedaN.^jr âeelni(^ — i)... h
r id. deCr-2)à (r-3)... i^
5/> id. de (^-3) 4 (J.-4)... —^
id. de(x-t-i)à
^^^«^m4>
lO
i
( i46)
La probabilité de Tincendie da N.^ x par le fait de Texiitence
dttN.^jr, qui est celle de rëvènement composé réial tant da
concourt de tons les évènemens ci-dessns est donc :
Si y avait été pins petit qne x on aurait en par la même
raison, pour la même probabilité de Tinoendie dn N.^ x, par
le fait dn N.** y :
- i-4-a a-+-a 3-4-a x — r — 1 -#- a , ^
A^ . a . — -— . — — - ... (ao)
a 3 4 X — y
Désignons maintenant par le symbole «Ux Tassnrance de
l*étage N.^ x dans un édifice de e étages. Cette assurance étant
la somme de toutes celles qui proTiennent de Texistence de tous
les étages de Tédifice, on aura en donnant ky dans les formules
(ig) et (ao) tontes les valeurs qu*il peut avoir et en multipliant
le tout par la somme Sx qu*il faudrait rembourser en cas de
sinistres :
1-t-A i"4-Aa-f-A
• • • i»# o "^■^— • • • • •— — — ^— ^^^— —
3 e — jc— - 1
(ai)
k k 14-tf . i-*-aa-*-a
a ad
i-«-aa-4-a jc-^a-i-a
• • •
• • •■♦■ Af ^ • — s — • • •
a 3
j: — I
en prenant par cette formule Tassurance de tous les étages , on
aura celle de Tédifice entier, qui est égale à leur somme.
(«47)
Dans le plas grand nombre de cas les probabilités de nais-
sance dUncendie et les sommes assurées diffèrent d*an étage â
Tantre et il fandra opérer comme ci-dessus; cependant il y a aussi
des cas où toutes les quantités A et S pourront être regardées
comme égales. Dans bien des fabriques, telles que les filatures ,
les sommes assurées et, les chances de naissance d^incendie sont
à peu près les mêmes à chaque étage. Faisons donc, pour ce
cas, toutes les probabilités A^ , A, A« = A et toutes les
S
sommes S, , S, , S^t . . • S« égales chacune à — , S étant la
somme à rembourser pour Tincendie de Tédifice entier, en
désignant par 1 U. Tassurance d*un bltiment de e étages et en
prenant la somme des e formules qn*on obtient en donnant
dans la formule (21) toutes les valeurs possibles à Tindice Xy on a
^j^ SA
e
■^ ^"^^^ [rrrrr- -*• t—^ — t" j
a ( i-f«)(a-f-a)...(e*a-4-a) ft (i-f-i)...(c-a-#-^)
(")
I • a • 3 . • (c— 'i) 1.2. (c— i)
En appliquant cette formule on remarque que les primes
d*assurance doivent croître arec une grande rapidité à mesure
que le nombre des étages augmente. Pour en donner une idée
nous présentons ici un tableau calculé pour le cas particulier
où a = 0,8 et b = 0|4 : nous trouvons que pour e =s 1 , ce
( »48)
qui eit le cas d*iiii rez*de*cha«f8ëe pavé coavert d'an loît qui
peot seul brûler; on a
I A • i,oo
2, A . i,6o
3 • A . a,i33
4 • A 2,624
5 ••••• • A—— 3^918
6 A -— 3,5oo
7 A — 3,94a
S •••••^••••.. A — - 4)342
Ces nombres sont les taux on les pris de TassuraniSe , et dot-
vent être multiplies par les sommes qui seraient à rembourser
en cas d*incendie des ëdiûces entiers pour donner Tassurance.
Ainsi , si dans un bâtiment de six étages , qui est dans les condi-
tions de notre application , on demande 3 y du mille , il faudrait
pour Tassurance d'un bâtiment semblable employé aux mêmes
usages ou courant les mêmes chances et qui n*aurait qu^on rez-
do>cbaussëe ne demander que x du mille.
Jusqu'ici , en traitant de Tassurance des maisons contiguët ,
nous ovon supposé que IMneendie marebait en brûlant les mai-
sons entières. Cette supposition n'étant pas toujours légitime ,
nous allons calddex l*«asarance d'une maison aveo ^taf e* faisant
partie d*un groupe de maisons semblables , dans chacune des-
quelles le feu peut prendre soit an rez-de-chaussée soit an pre-
mier et se communiquer à la maison .désignée. Au lieu d'un
groupe de ^naisons , ce jpionrra Atre si Ton Tent nue partie d'^n
édifice d'un ét^e, partagé par nn certain nombre de cloisons.
S«pposoBS qu'il s*i^sse d'assnrar la maison N.^ 0 , a^fant on
rez-de-obautsoe B^ et un premier A^ , et étant placée oatre m
( «4g y
«lAÎMMiJ semblaUes k sa droite «t it à ta «^aaehc , aiati que te
reiprëacnlt la figare ci-dettoas :
m n«-i
o I
X JP^^l
m
t
1
A,
A.
/.
^or+i
'.
Bo
B.
K
B,..
Bo.
Dans cette figure les maisons sont désignées par des N.os qui,
partant de la maison à assurer N.^ o, vont â droite jasqa*A la
damière N.9 m et i gauche jiiaqa*à la première N.o n. Les eases
delà ligne da bas, marquées B, représentent les rçz-de-ch^ussée 9
celles du haut, marquées Â, représentent les premiers. Les lettres
A et B , avec le N.o de la maison pour indice , qui désignent les
eases , représenteront dans nos calculs les probabilités de nais-
sance d*incendie dans ces mêmes cases.
Cette question présente un cas que nous n^avons pas rencontré
jusqu'ici. Celui , en quelque sorte, de deux incendies simultanés ;
d'un incendie qui , par exemple , ayant pris naissance dans une
maison de N.^ supérieur & x , brûlerait à la fois les deux cases
du N.° X. Il est clair qu'il en résulte de grands obstacles pour
ceux qui combattent Tincendie et que leurs secours doivent alors
se partager des deux c6tés, en s'attachant de préférence et avec
plus de faciUté à la partie où l'ineendie est le plos ayancé. Ce
o'esi donc pu deux incendies marohant au hasard comme sur
les cases d'un damier; la chaleur extrême qui enflammerait
bientôt les parties qui seraient entre enx , et la n^inière dont les
secours sont dirigés , en font un incendie unique plus fort que
le premier. Conformément k ce que nous avons dit plus haut
en traitant de la propagation du feu dans des bâtimens de déve-
loppemens différens , nous admettrons que dans ce cas , le feu
( i5o)
continaera à mareher en br&lant ù la foii les deox lignes , oa
qa*il sera éteint des deaz côtés à la fois et nous assimilerons
Tincendie de ces denz lignes contignës à celai d*an bâtiment
sans étage , de déyeloppement donble. a devant dans nos calculs
désigner la probabilité de propagation dans le sens borizontal ^
soit ans cloisons du haat soit i celles du bas, ou
I — a-t- aa
aa
■ représentera la probabilité de propagation dans Tincendie
simultané du haut et du bas; puisque, d*après ce que noas avons
dit cbapitre III, a étant la probabilité de propagation dans un
aD
bâtiment de développement unitaire, _ seraja pro-
babilité semblable, dans un édifice de même nature et de dévc**
loppement quelconque D.
Nous désignerons par b la probabilité de propagation dans le
sens vertical , soit en montant soit en descendant.
Pour résoudre le problème nous allons d*abord ebercher,
comme précédemment , la probabilité que la partie A^ de la
maison à assurer sera br&lée par un incendie qui aura éclaté
déjà dans une des cases du N.ox. Nous désignerons cette proba*
bilité par Z^. En la multipliant par A^ , nous aurons la proba-
bilité de Tincendie de A^ , par un incendie qui viendrait & écla-
ter dans Tannée dans la maison N.o x.
Nous désignerons aussi par ^^, ^^, respectivement, les
probabilités que le feu ayant éclaté en A^ et 6^, brûlera la par-
tie à auurer A^. On aura donc p^'^ ^^^^ ^jt'
Ceci posé , supposons Tincendie déclaré dans la case A^^, et
chercbons la probabilité /^^^^ quHl se communiquera de là en Aq.
Il peut d*abord arriver qaatre cas, savoir:
eu g
g «
Ml il
S
+
«'-«> •.
a
0
O
:0
- a
-a S
.4 «
S +
e
3 8
6
â
o
0 -à
JS 0
ii
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0 T5
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H * *
'■ 'CB ^
no
•«e
;{
*■
H
ii
CI
CÔ
H 4-
m
+ «
( «5* )
La dernière colonne contient les ptobAilités de Tincendie de
A^ dans chacon des cas da tableau, four reoonnaitre son ezac-
tlldda, il fofBt àt remarquer qua fUlnd ViOcctdié eSl comma*
nique en A^ sans Tètre en B^ , o*€8t èomme s*il afait ëclat^ en
A^, et la probabilité d'incendie pour A^ ^C alors P^. Il en eât
de même ponr B^ , lorsque cette castf est atteinte pinr l'ÎBeeadse
sans qa6 celle snpërienre le soit ; c*elt, felati?ement au daâg«r
qnc court A^ , la même chose q«e à le feu était éclaté en B^ ^
et enfin , d*après ce qne nous avons aimia toat à Theore lorsque
le fea est k la fois en A^ et B^ , il marche éonlmé uû incendie
unique et la probabilité de propagation à chaqee cloison étant
— — celle pour le passage à âc cloisons est ( — i
En prenant maintenant , diaprés Its principes du caloal des
probabilités, la somme des produits àsê probabilités de chaque
cas par celles de la dernière coloUne| que le cas existant,
révènement anra lien , on a Féquatioto aux différences finies
jr+i
a {i — b)p^^abii-^a) q^ -*- ab {i -^ a) p^
■•' (:^J
on en rëdoÎMnt
Si l'on avait eherché q^^^ par k même moyaià que celai
ci-4cssas , on aurait fermé un tableau qui ne différerait du pre-
mier qu^en ce que tous les A senient changés en B et les p^ en
Çj^ et réciproquement.
On a donc, en changeant dans (a) Ics/i atqti réciproquement^
(i53)
<'*+i=«<»— «*)^, •*•«(*—«*);'* ■^«•* (7^) •••
0»)
pais en ajoutant (a) et (b) et subitîtnant i Z^^, et Z^ V^^^Pje^i
•*-^**i«*/^*-+-7^iy^»cnt
Z,^,=*(.-«i)Z^^fl<*--^)Z,^a4i*»(-^y
on Z,^, = (tf-i-fli — a «»ft;)Z,^aa*Ar-^ j .•..(c)
Potir intégrer cette ëqaation ans différences finies, nous
allons la comparer k celle jr^ ^ R^ -f* Q qui a été intégrée par
LicaAfia et qui , dans le cas où R est constant, est résolne par
y=^' î ^ ^const.
on a donc ici en faisant
R = a (1 -f. ^ — 2 aA)
Z, =tf* (l^fc— 2flî)' 2^+i(j^^_^^jar+i -HCOnst.
en faisant sortir da signe 2 le facteur constant
Z^= a d"*' A(i-4-& — aai)*-'
1 î — ^..i——..^.....-.... ! .^eonst.
( i54)
mais
t I
a*
|a — (n-a)(i-*-A — :iab)\ fi -+-aj A-#-i— aflM
On a donc en Mipprimant le factear (i -t* 6 — a aft)*"'' qui le
troore an namëralenr et an dénominatenr dn premier terme
I a — (i -♦- a) (i -♦- A — a a^) J Ti -♦• aj
-f- a i rf**' ( I ^ i — a a* Y ' con»t. - (d>
Pour déterminer la constante, nons remarqueront que lorsque
la maison N.o o existe senle , on que â? = o, la probabilitë^d^in-
cendie de A^lorsqu^on suppose successivement Tincendie allumé
en Aq et en B^ est i -t- & ; on a donc en faisant xs= o dans
réquatio n(d)
(\ 2ab{i'^a) 2ab _
I -H 3 ) = ; r-z 1 rr -H r -. Const.
d*où Ton tire
Const.
a ai a — (i^a)(i-i-& — aoi)
En substituant dans (d) il deirient
^OP+I j ^+1
Z
•*^ |a-{i-f-a)(i-«-&-aa&n Ti-t-a^
a — (i-#-a)(i-f-* — aa&)
( i55 )
Cette cxpreMion peut être rimpUBée. En faùant le. e»përance.
àt non propagation , -a==^ et . - * = s on tro„« „„.
/3 on troure que
On a alors
z.
4«
Telle eat la probabilité ,ue la caae A„ «.rait brûlée par 'denx
«cenie. allongé. «cce«i,ement en A, et B, : en la niultipliant
I A '' '^ "* '• P™»»"!»"!'^ de naimnce d'incendie dan.
^ de« ca«. du N.o.et en multipliant le produit parS„,
fait da N.. X. Cette aMurance .era donc
Sq (A. -H BJ
«/3-Haa* A
/ 9 > r «« V""'
-G
(
La ca»> inférieure B„ étent placée de la même manière, pat
rapport i tonte, les antre. , que celle .upéricure , et \c» danser,
de propagation de haut en ba. éUnt ici regardé» comm* tewx h
regarde» couvoLci^tiux
( «56)
ceux dans le sent oppatë, la formule de «on asiurance fera
semblable et n*en différera qa*en ce qne 8'^^ letXre par laquelU
je désigne la valeur de la case actnelle B^ remplacera Sq.
On pourra au moyen de la formule (aa) calculer Tassuranoe
de toutes les parties de rëdifice contre les risques que leur
font courir chacune des autres « et par conséquent calculer Tas-
surance de Tédifice entier ^ mais 8*il y avait beaucoup de parties
ce serait un travail impraticable.
Pour les assurances que nous avons appelées générales,
dans lesquelles os n'entre point dans Fexamen détaillé des
cbances de naissance d*incendie et de la valeur particulière des
différentes parties, on regarde toutes les probabilités À^ -t- B^
de naissance d*incendie dans tous les numéros comme égales
entre elles , et toutes les sommes Sq -^ 8\ assurées dans chaque
numéro comme égales aussi. Désignons donc par À la probabi-
lité de naissance d'incendie dans Tune ou Tautre des cases d'un
des numéros , et par S la somme à rembourser en cas d*incendic
des deux cases d'un numéro quelconque; nous aurons pour
Tassarance du N.o o contre toutes les chances qu'il court de la
part des parties qui seront prises dans les limites de Tintégrale
AS
2
a J3 -«- 2 a*&
x(^a-f-a* — aa* b^
(—T
\i-haj atf a— i\iH-is/
Or 1 1 -^^^ 1 = ^" ' ^^ =-^^1 ^^ \ -4- const,
X
m- a
( 15? )
Ainsi rastnranee èherclije eit en {général
8 ah f M \'-
I.
;)
AS
(a •+• «^ — a a* A)* -4- Const.
En ne comptant pas d^abord les cbanoes qne la maison N.o o
court de son propre fait , il faudra prendre Tintëgrale de i i m
pour les nsqoea provenant des maisons à droite et de i à n
ponr ceaa prorenant des maisons â gauche.
L*intëgrale devant alors s^éTanouir quand «r = o on a
8a^b
<j— I \ ^a J
|<i-^*)(al3-4-2a*B)— aaA(i^.fl) |
^tm^tm^^
1 -«(a^.<i^ — a a* b)
«t l'assurance prise du N.e i au N.o x sera , en mettant — - «
p0«r (a — i)
T-*C-*->-l'-(
i^a
AS I ( X
— -^/-f. j(i^.*)(«j3^-aa*&) — a£i*(i^a) j
B
j 1 — (a -♦- oA — a a* i)* >
1 ^^[tt'^cA '^ ^a^ h
( «58)
En mettant m et n pour x dans cette formule , prenant la
somme des denz résultats et ajoutant à cette somme AS (i*4*6)
pour Tassurance de la maison N.o o contre les risques qu*elle
court par son fait propre; on trouve pour Tassurance de la
maison o qui en a m semblables à droite et n autres à gauche;
assurance que je désigne par ^Ûg^f
. AS
Ù„ = AS(i-*- A)-4^
ii*'m
a p -^ 2 a* ^
a ah (i-4-a)*
'a
X
«
I «— (a ^- a^ — 2 c?h
Si Ton Toulait avoir Tassurance du groupe entier des
/m« I -^ m parties doubles, il faudrait faire n -4- i -^ m =^ pt
et im- I =^, d'où n =>• — i et m = f* — ^; et considérer
la maison N.^ o de tout à rbeure. comme celle N.^ y dans un
groupe de \l maisons , sur lesquelles les numéros seraient mis de
I i p en commençant par la gaucbe. Il faudrait ensuite intégrer
cette eipression , aux différences finies , entre les limites i et |a ,
par rapport à y. Pour effectuer cette intégration, nous ne
/ aa\"*
nous occuperons d*abord que des deux polynômes a—- ( — — ' ]
_rJ!fLj eta — (a-+-a* — aa'A)™— (a^-iiA— aa*A;"
qui seuls contiendront la variable j<.
( '59)
Le premier devient , en faisant = a
*^ I -t-fl
a— afHr — a^"
et le second en faisant a^ tib — aa* b = h
9
qnî ne dîflFIère da premier que par le changement de a en b .
Occupons noQS d'intégrer le premier , ce qui nous donnera en
même temps Tintëgrale du second.
I — 1 I —a
1 ar-* =
a — I
2 (jL^9!^y — a^-*)= oy — ^4-Const.,
L'intégrale de la fonnule (a3) est donc en faisant
(i -H i) (« p ^- a «• A) — a flft (i -Ha) ^
I — (a -H ai — a a* &)
ïO^
( «60)
-♦-CI a^ — -♦■Con^t.^ j \
Lorsque j^ = i oa qn*on ne prend rassaraoce qne de la
maison N.® i, on a
(i-4-i).h *
a j9 ^- 2 a* &
AS |i^i^'(.-.:^H.Con.t,)
/ ^-'
-i-C( a -~ ^ Gontt
V I — b
En calculant cette assurance de la maison N.° i par la formule
(a3) 9 on ««ffttt «u
18/ -
l^a - af*" — i) -^ C (a— y*-'— i)i
Pour qne ces deai expressions s'accordent il faut qae
X — a
—-♦- Const., =— b -—I
I -^b
( '6« )
d*o& 1 OD tire
Const.. =
--(•^■-OO- ')-."-.
I — a
Contt., =
^ _(bf*-« -+- ,) (i -b)-hU*— -
1 — b
Ces ezpresiioQA étant substituées dans les parentkèses qni
contiennent les constantes à la formale (24)1 les transforment en
a^ __
bf*-(r-0 —b^-' ^ (bf*-» ^ i) (i — b) — b/* -^ I
a y •— ■ -■■ - ■T».- — . — É !■■ .■■■ - ... mm.
'' ^1 — b
Pour prendre Tassurance de rédiûce entier, il faat faire ^=p y
ce qui réduit ces expressions A
•(.~r)=4~:(-(T^j)
G-f^n
En substitaant dans la formule (a4} «t faisant tonjoursjr=:=:piy
il vient
II
(i6a)
Telle est enfin Taisurance cherchée d*an édifice arec étage ,
partagé en fi parties égales. On y a fait pour abréger :
a -^ £i& — • 2 a* 6 = b
(i -4- i) («p -4-3 a* A) — aa3(i-4-a) p
Dans le cas particulier où b , qni est la probabilité de propa*
gation de Tincendie dans le sens vertical , = f et oà a , qui
eiprime cette probabilité dans le sens horizontal , = j. on a
pour Tassurance d'nn édifice composé de /ui parties semblables
ayant chacune un étage .*
AS i lp + i3,5C^i-34.(}f)M- a (^-a^.a(iy»)
Formule qui est commode pour les applications. Mais il n*en
sérail pas de même si les chances d^explosion d*incendie dans
les direrses parties où les valeurs de ces parties étaient inégales.
Il faudrait alors avoir recours à la formule (22) pour calculer
séparément les assurances de chaque partie contre les risques
provenant pour chacune d*elles de Texistence de chacune des
autres , ce qui serait presque impraticable si le nombre des par-
ties était considérable.
( «63)
DEUXIÈME PARTIE.
Des assurances contre Pincendie des édifices où le feu doit
être considéré comme marchant par deff^s infinùnenl
petits f et oh Pincendie peut être arrêté à unpoint quelconque.
S I."
Assurance étun bâtiment rectangle.
Lonqa*an bâtiment long brûle, on cherche a éteindre Tin-*
eendie avant qa*il 8oit arrivé ans mnrs où on pourrait pins faci-
lement Tarrèter*, la réverbération de la chaleur, qui contribuait
â faire brûler comme d*an seul conp les pièces de grandeur ordi-
naire que nous avons considérées, ne produit ici le même effet
que sur les parties les plus voisines du feu. Les incendies des
édifices longs doivent donc être considérés comme marchant
par degrés infiniment petits et pouvant être arrêtés en un point
quelconque.
Cherchons d^abord Tassurance Z d*un bâtiment simple, d*égale
largeur partout , qui , par sa nature , doive brûler à la fois dans
toute sa largeur et sa hauteur, et dans lequel Tincendie marche
dans le sens de la longueur comme sur une ligne droite.
Soit s la somme que devraient rembourser les assureurs si
Tédifice entier venait à brûler.
R la longueur du bâtiment.
D le développement ou la longueur en matériaux combustibles
qui se trouve dans la coupe faite perpendiculairement à la lon-
gueur du bâtiment.
A la probabilité que dans le cours d''une année le feu prendra
naissance dans une aire unitaire des parties combustibles du bâ-
timent. L^aire combustible du bâtiment entier est ici DK.
( '64)
a la probabilité supposée connue par rexpérience que , dans
un bâtiment de développement unitaire et de même nature que
celui dont il 8*agit, Tincendie, étant arriré à un point quelconque,
se communiquera à une longueur unitaire de plus.
et la probabilité que dans notre bâtiment de développement D ,
le feu , étant arrivé â un point quelconque , se propagera à une
longueur unitaire plus avant. Diaprés ce que nous avons dit § III
des préliminaires, on peut estimer que
a D
I — a -f- <t D
Il 11
A Mm Nu B
Représentons le bâtiment â assurer par la ligne AB, qui a la
même longueur k, et regardons-le comme composé d*nne infi-
nité de tranches infiniment étroites qui seront représentées par
les élément infiniment petits de la ligne. Soit Hm un quelconque
de ces élémens, placé à la distance^ de Textrémité A, que je
prends pour origine* djr étant la longueur de cet élément, son
aire dans le bâtiment, en matériaux combustibles, est D.if^.
Comme il s^agit ici d*assurances générales, dans lesquelles on n*a
point égard à la valeur particulière des parties intégrantes des
édifices, la somme à rembourser en cas d*incendie de Télément
S
H>n doit être comptée comme égale à la valeur moyenne -• dy,
La tranche considérée Mm peut br&ler par Teffet d*un incendie
survenu dans une quelconque des autres : soit N" cette tranche,
dans laquelle on suppose Tincendic éclaté , et soit ac sa distance
à Torigine ^ dx étant sa largeur, son aire en matériaux combus-
tibles est D ^cr , et par conséquent AD dcc est la probabilité de
( «65)
VéYénemtùi «apposé qae le feu éclate dans laniiée dans la
tranche N».
Le fea étant en N, à la distance x de Torigine , la probabilité
qa*il s^avancera Tcrs H d*ane loiigaear «nitaire est
— a H- a D»
et comme nons admettons qœ les probabilité de propagation
restent constantes pendant tont le cours de Tincendie , la pro-
babilité que de là il s'avancera encore d'une longueur unitaire
est encore oc et ainsi de suite ; de sorte que les probabilités qu'il
s'avancera des longueurs i , 2 , 3 , 4 9 c^c. , sont « , a*» a', a^.. .,
et enfin que la probabilité qu'il viendra brûler la tranche Mm ,
éloignée de x — jr, est oif"^, et que la probabilité de Tcvé-
nement composé, que le feu prendra dans l'année dans la tranche
Nn, et qn'il viendra consumer la tranche Mm, est AD «''•>' dx.
Il est essentiel d'observer que dans cette expression 9 l'expo-
sant a: — y doit être positif, ou qu'il ne doit être pris que jus-
qu'à ce qu'il ait la valeur o : car il est clair qu'une tranche qui
serait placée à gauche de M à la même distance y — x que
celle Nn l'est à droite ferait courir les mêmes chances et que
la probabilité d'incendie de Nn par son fait serait également
AD af~^ dXf et non AD a"^*"*^^ dx'^ comme la donnerait la
différentielle si on l'appliquait à la partie située a gauche de M
pour lesquels x — -^ est négatif. Pour les tranches situées de ce
c6ii, y — X devra donc remplacer x — y,
La somme à payer en cas d'incendie de la tranche M"^ étant
S dy
— — , l'assurance de cette tranche contre les risques qu'elle
S dy
court de la part de celle N" est — — AD a*"-'' dx.
A.
L'intégrale de cette expression sera l'assurance de Mm contre
les risques que lui font courir les parties du bâtiment placées
( t66)
entre les limites de l'intëgrale , et en prenant pour ces limites les
extrémités dn bâtiment , on aura Tassurance de la tranche H»
contre tons les dangers auxquels elle est exposée.
En intégrant de nouTean Texpression obtenue , par rapport à
y^ et prenant Tintégrale entre les limites de la partie qu*il est
question d*assurer, on aura Tassurance de cetfe partie. Désignons
par z Tassurance d^une certaine partie de l'édifice , partie qui
sera déterminée plus tard par les limites de Tintégrale. En tra-
duisant ce qui précède en langage analytique , on a
â^z SiD
dx.dy^=- — =t — «* y dx.dy (a).
dx . djr
Cette équation est facile à intégrer, car
f^-y
a*""*^ dx = — — -4- Const.
lot.
en désignant par / la caractéristique des logarithmes naturels (*).
On a donc pour Tassuranee de la tranche Mm,
-dy= -^ j __^ Const. jrfr (b);
mais quand x =^ Tassurance est nulle : on a donc
r— ^ Const. = o \ d*où Const. = — -- — .
Il faut ensuite mettre k pour x afin d*aToir Tassurance de Hm
contre tous les risques provenant de toutes les tranches situées
à sa droite \ ce qui donne
(*) Noua détigncroiift toujours dans ce mémoire par cette même caracté-
risti^e /, lea logarithmea naturels ou hyperboli^es. Ceux dont les tables ne
les donnent pas pourront les obtenir en multipliant les logaritlunes tabulaires
par 9,loft585.
( i67)
SID
*/
(„*-/— ,)rf^ (c),
et comme les tranches placées i ganclie entre A. et H font courir
en Mm les mêmes chances d*incendie que si elles étaient placées
i droite, on a pour rassorance de ces tranches de ganche une
expression qm ne diffère de celle-ci qn^en ce que la longueur jr
de la partie gauche OM remplacera celle X: ^^y de Tautre partie,
cette expression sera donc
SAB
TTT ("' — '*'•
L'aMurance de tont le* ri*qnes que court la tranche M<>> est
donc
âz , S A D 1 j \
En intégrant maintenant par rapport &^, il vient
(d).
kl
—— -♦- r %y '^ Const. S
!« /oc )
Pour avoir Tassurance z du bâtiment entier , il faut prendre
cette intégrale entre les limites o et A. z étant o à la première
limite , on a
Gonst. :^ T — .
Substituant cette Taleur et mettant k pour^ , on obtient pour
Fassurance demandée du bâtiment entier
SAD
kD J i^ a2 _ . ÎL_J-Î
aSAD fc 1. f \ / \
*(/ay
(i68)
formale qui résout la question proposée. En y remplaçant a pai
sa yalear en série
k* k^
i-*-(/a)A:^(/a)* -*-•(/ a )^ r ....etc., il vient
i.a i.a.o
k k* k^
1.2 I,2.3 1.2.3.4
<'-)' 7:1X4:5 '^I (■>'»
formale dont la série ne deyiendra convergente que quand le
nombre de ses termes moins on ten^ snpériemr à Ar ( / «c ) , et qui
ne pourrait servir aux applications que dans le cas où la proba-
bilité de propagation « serait très-grandes c*est~à-dire très-pea
inférieure à Tunité.
Proposons-nous maintenant de calculer Tassurance d^une lon-
gueur hfi partir d*une des extrémités du anéme bâtiment. En
désignant par Sa la somme assurée , la valeur de la tranche H™
sera — dy^ par conséquent Texpression générale de z ne dif-
h
férera de celle du premier problème que par le changement
S& S
---en -. Les limites de Tintégrale étant o et ^, au lieu de
h K
o et A: 9 la constante qui est déterminée par la première limite
sera la même , et il faudra ensuite remplacer y par h 9 ce qui
donnera pour Tassurance demandée
- ' ;* — a'' * — 1 2hl
k{lay
«
« j (:t).
S*il était question de prendre l'assurance d*ane partie du
mèmi> bâtiment comprise entre les longueurs h tih' ^ prises à
partir d*une des extrémités, on y parviendrait facilement en pre-
( i69)
nant Tint^rale entre le* limite*^ =^ httjr = h'- La con»-
tanfe Mrait
loi la.
et on ftvoaTeraît pour TaMiuranee deiiuiD<Uei en déagaant par
SjuA* la fomme assurée ,
j,^^j^_^_,,»._»„._(.»-._^.)j (3,.
Lorsque a = o , c*est-à-âire lorsque la probabilité de propa-
gation d*incendie est nulle , ou que le bâtiment est incombus-
tible, Tassuranoe est nulle* Ost là une proposition évidente;
mais il est intéressant de faire voir comment elle est indiquée
par la formule.
a étant égal à zéro, « est aussi nul, puisque sa valeur est
aD
=r • et en faisant a = o dans la formule (i), on a
SA D
2
\ ('«r '«J'
or, a étant nul , / a =: — oo et l'assurance esprimée par la
formule ci-dessus est nnlle.
Il est facile de voir qu*i mesure que la longueur k du bâtiment
augmente, Tassurance augmente aussi. Cependant cette aagmen-
,. , *8AD „ ,
tation a une limite , qm est . Pour le prouver, fai-
sons k == — la formule (i) qui est
rTT? !"'-'-*'"!'
aS AD
*
( »70 )
se chaBgera en
1
aSAl) (// _ jT _
U \ U /« '
Or, à la limite que noas cherchons, k est infini ety*anlle, et
comme o/est inférieur à Tunité, quelque grand que soit Tex-
posant -, la supposition dey*= o réduit la formule à son
, . _ , _. , a S A D
dernier terme , c est-a-dire à -— * comme nous TaTons
annoncé ; donc cette quantité tMi la limite des assurances des
bàtimens dont la longueur augmente indéfiniment.
dz S A D .
L'expression -- A^ = v-rr-r ( a*"^ -♦- «^ — al ^r , qui
dy k {lot) ' ^
donne Tassurance de Télément Hm placé 1 la distance^ de Ton-
gîne , n*étant point indépendante de^, fait voir que Tassurance
des diyerses tranches doit yarier ayec leur position. Si donc le
bâtiment renfermait des objets assurés, il faudrait, pour calculer
avec exactitude , avoir égard 1 leur situation. Il est aisé de re-
connaître que le milieu du bâtiment est la partie la plus exposée;
il ne s*agit pour cela que de déterminer les valeurs de y qui
rendent la fonction ci-dessas un maximum. En égalant pour
cela le coei&cient différentiel de cette fonction i o , on a
d'où * — y =^ et jr = -,
ainsi que nous Pavons dit. 11 est facile de reconnaître encore par
des applications numériques que les extrémités sont les parties
( i7« )
qui coarent le moins de risqaeit quoique Tatsarance ne toit pa»
pour ces points un minimum ^ analytiquement parlant.
L'assurance de la tranche du milieu étant
et eelle de éhaenne des trtnehe* de* extrémitét
Le rapport de ces deux assurances extrtmes est égal à
k »
et'
qui est toujours plus grand que Tunité , puisque « est une fraction
plus petite que un, et ce rapport va toujours en augmentant i
mesure que k augmente.
Bans le cas où le bâtiment dont nous nous occupons renferme
des matières extrêmement combustibles, telles que la poudre,
la résine , des matières grasses , du suere , des liqueurs spiri-
tueuseSf etc. 9 il y a certitude que le feu se propagera. On a donc
aD
a =: I et « =5 ^ = 1 paiement. La formule
(i) prend alors la forme indéterminée
2SAD ( )
*.(or ( j •
Pour obtenir la Téritable Taleur de cette fonction , il faut ,
suivant les principes connus , diffiSrentier par rapport à a les
deux termes de la fraction , tant que Tun des deux au moins
cesse de s'éranouir par la supposition de « = i • En diiFérentiant
( >7* )
une première foit les deux termes de la fraction
ÇL — 1 ^— k I (K,
il Yient
OL * («* l)
177 TTli *
fraction dont les deux termes s*éyanoaissent encore lorsqu'on
fait a = X . En différenciant de nonvean ses deux termes par
rapport à a , on a
fraction qui devient -^ lorsqu'on j fait « =s i ; c*est donc -*-»
qui est la véritable valenr de la fraction dans ce cas. L^assarance
est donc i lorsqu'il y a certitude que le feu une fois éclaté con-
sumera tout le bAUment)
S À D K (4)
quantité qui croit proportionnellement a la somme assurée et à
Taire en matériaux combustibles D K.
Si, comme cela arrive ordinairement i la spmme assurée croit
en proportion de Taire du bâtiment , Tassurance doit croître
comme le carré de cette même aire.
L'assurance donnée par la fonnnle ( 3 ) , d'une partie déter-
minée du bâtiment , prend aussi la forme indéterminée f-, lors-
qu'on y fait R ss:^ i. £n différentiant deux fois de suite par rq>port
a a comme ci-deasos , on trouve que Tassorance est dans ce cas
S,.vADK,
( «73)
Sk-k* dé>i(^nant la Taleor de la partie asaarée. Ainti quelle qae soit
la partie qa*on assure dans un bâtiment où la propagation de
rincendie est certaine , Tassnrance doit tonjoars être en raison
composée de la somme assurée et de Taire combustible de Tédi-
fice entier. Ces résultats ponyaient s^obtenir de même par la for-
mule (i/ > dont la série se réduit à son premier terme lorsque
a, = 1 9 mais il était utile de lerer les difTicultés que pouvait
présenter Tapplication de la formule ( i ).
Dans la théorie qui précède nous arons supposé que les chances
d*ezplosion d'incendie sont dans chaque tranche proportion-
nelles à rétendue des matériaux combustibles qui s'y troQTcnt.
Cette supposition , oonvenable lorsqu'on ne considère qu*nn
édifice , cesse de l'être dans certains cas , lorsqu'il s'agit de com-
parer les assurances de divers édifiées de même constmetion ,
servant aux mêmes usages, mais de gtandenr différente* Ainsi ,
par exemple , de ce qu'un atelier de filature serait dix fois aussi
grand qu'on autre de même conatruction, il ne faudrait point
conclure que les chances d'explosion d'incendie y sont dix Ms
aussi grandes; car il arrive quelquefois qu'elles y sont moindres ,
parce que cet atelier, à raison de son importance , est constam-
ment surveillé. Si donc on admet qu'une salle de bâtiment d'nne
certaine espèce court, quelle que soit sa grandeur, une certaine
crainte G d'explosion d'incendie , cette même crainte étant ex-
primée dans les formules précédentes par A K D , il faudrait ,
pour les rendre applicables au cas actuel^ remplacer A par
, ce qui donnerait pour l'assurance de l'édifice entier
KD
aSG
k-{U)
î(«'-^-*'«),
(5)
oaSGJ . ^ — ^. 4^ ^ L_±-H....,etc.J(5r,
formules qui se réduisent â S G lorsque % = x.
( «76)
provenant de toutes les parties du bâtiment , il fant prendre Tin-
tégrale depuis x = j^ jnsqn^i x =£ k -4-^ ; on a donc
» *'' A
Gonst. = — H — -H a\^ ,
Itf. i a
ce qui donne poor Tassarance de la tranche y
_SAD^C ^,_^_^^^^,
En intégrant par rapport à y , on a
*
SAD
kU
y (a«* — 2 — *./a*« ) -♦- Const.
Quand on prend Tassurance de Tédifice entier, la constante
est nnlle et on a
SAD. ,
2==: — (aa^ — 2— */aa*) (6),
et enfin Tassurance d'une longueur quelconque h du même
bâ liment
= -j-r— (aa* — a — */««'^) (7).
On trouverait encore ici de la même manière que dans le pro-
blème précédent , que dans le cas où a ^= i , Tassurance d*nne
longueur quelconque h de l'édifice est S A D A.
Dans le cas de la formule (5] , où au lieu de supposer la pro-
babilité d'explosion d'incendie proportionnelle à l'étendue des
parties combustibles , on admet qu^elle est égale â une cens-
( 177 )
tante G dans rédifice entier, qaelle que soit sa longueur^ il faut
G
encore remplacer A par — - , e^ TexpreMion de TaMurance
d^nne longncnr quelconcpie h de rédifice devient
SGA
*\/«
(:^«'^_2 — A/ota'') (8).
Lorsque la probabilité a est nulle , on qne le bâtiment est
aD
incombustible , celle « , qui est ;r • est aussi nulle
et Tassurance d*une partie quelconque de bâtiment ^ calculëe
dans rKypolbèse de la formule (7)9 ou dans celle de la formule
(8) , est nulle. En effet , la parentbése divisée par / a , qui est
la même dans ces deux fonnnles, peut être mise sous la fonne .
l
a. — r — - * a*.
Or, lorsque « = o , ff a égale o , et le terme a .
lu.
ayant pour diviseur /a qui == — ao, est nul aussi. Ainsi les
deux formules (7) et (8), ayant pour facteur cetle parenthèse,
sont nulles dans le cas de a = o. C*est là une chose évidente,
mais il convenait de faire voir comment el'e Cdt indiquée par
Tanalyse.
Dans les bâtimens dont les extrémitéit se rejoignent, comme
dans les autres, Tassurance augmente avec la longueur et elle a
aussi une limite. Nous allons faire voir que cette valeur que
aSAD ,
l'assurance ne saurait dépasser est , la même que
pour les bâtimens en ligne droite.
En effet, faisons a = — , a étant plus petit que un, p sera
la
( 17»)
pins grand que i, et son logarithme sera additif^ la formale (6),
savoir :
deviendra
?-i^(.-.,)-,t
|3^ étant développé en série est d'après an théorème connu
pk = , ^. / |S.* + ^ (l^X) + -i-g (/ (3 . *)V..etc.
et
f(-'40
I -». / p.* H- •
t. 2 V
V.
^;3(/My-e.c.
I I
/Ô.*-f--
-^r/(3
L* ) -♦- etc.
ip.k
expression dans laquelle les deux dénominateurs deviennent
infinis par la supposition de k infini. On a donc a I i- ] = o
lorsque k est infini , et il ne reste plus dans la formule que
2, SAD
— - — comme nous Pavons annoncé. Telle est la limite
des assurances pour les bAtimens dont les extrémités se rejoi-
gnent comme pour les autres.
^ 179 )
Getie égalité iie« deaz limites se conçoit fucileinenl \ car d«ns
an bâtiment fermé inBniment long , il est infiniment pen pro^
bable , on il est impossible qae Tincendie se conimaniqae d'un
point a un autre en faisant le grand toar on en brûlant une
longueur infinie , et les chances auxquelles ehsique point est
exposé se trouvent les mêmes que dans un bâtiment en ligne
droite. Il est clair aussi que le désavantage , sous le rapport des
dangers d'incendie, qu^il y a à faire des édifices fermés diminue
â mesure que les chances de propagation d*incendie sont moin*-
dres et que Tédifice est plus long.
De t assurance d'un bâtiment contîgu à plusisurs autres et
if un groupe de bâtimens dans lesquels on considère le
feu comme marchant par degjrés ù^miment petits.
Proposons-nous maintenant de chercher Tassurance d*un bâti^
ment rectangle , qui a a sa droite m bâtimens de même espèce
et n à sa gauche. Les cloisons ne présentant au feu qu^un ob-
stacle qui n'est point insurmontable etTincendie étant considéré
comme devant marcher par degrés infiniment petits pris dans
le sens de la longueur seulement ; de sorte que nous regardons
Tincendie comme devant brûler à la fois les tranches formées
par des plans verticaux infiniment voisiAS, perpendiculaires â
la longueur.
Désignons la maison â assurer par le N.° o , celle â sa droite ,
par les N.os i,a,3, ....myen allant de la maison à assurer
▼ers Textrémité droite, et celles à gauche par lesN.o* i, 2,«.« n,
â gauche, en commençant de la maison o vers Textrémité gauche.
Nous conserverons toutes les dénominations prises pour Tas-
surance d'un bâtiment isolé et pour distinguer les quantités
relatives aux différentes maisons, nous placerons au* bas de la
( »8o)
lettre, en indice,» droite on à gauche respectivement, le nnmëro
de la maison à droite on a ^abche \ ainsi par exemple :
^a, ^^^a. . . .; n, a^^a^^a a^, désigneront les pro-
babilités de propagation dMncendie dans des bâtimens de déve-
loppement nnitaire, qni seraient combustibles an même degré
que ceux dont ils portent lé nnméro.
„a. • • • . . • ,«, ao, a, , a, 01^ désigneront les proba-
bilités que dans les bâtimens dont ils portent le numéro, le feu,
étant parrenn en nn point quelconque , atancera encore dVrne
longueur unitaire , et on a toujours
«o Do
«o
^o-*"^oDo
et en général dans nn quelconque des bAtimens :
a D'
a;
i
Les assurances des direrses maisons seront déiignées par z
avec le numéro de la maison pour indice. Il en sera de même
des longueurs et des développemens de chaque maison, qui
seront désignés par X: et D avec le numéro de la maison pour
indice.
De plus, nous désignerons par j^c, n_jC, ,c, ,c, les probabi-
lités respectives que Vincendie franchirait les cloisons entre les
N.o» it et n — I , n — I et n — 2 , à et i , i et o & gauche s'il
les atteignait , et par c, , c, , ••• 0^9 let probabilités semblables
pour les cloisons entre les N.<4 oet 1,1 et 2, (m — i)etm.
Nous avons vu que Tassurance du N.^ o contre les risques
qui ne proviennent que de lui-même est, conformément à la
formule (i) :
fi
*o(
b Aq Dp ( Ao l
< «8. )
Contidërons mainlenaiint une tranche infiniment étroite du
bâtiment o , placée à la distance y de Textrémité ganclie de ce
Mtiment , extrémité que nous prenons pour origine des lon-
gaenrs. dy étant la Urgenr infiniment petite de cette tranche ,
la somme à remboarser , si elle Tenait à brûler serait -^ •
Nous allons maintenant chercher son assurance contre les
risques qa*elle court du fait d^une autre tranche que nous sup-
poseront successivement placée dans les bâtimens i , 2. . ., etc.
Noos désignerons toujours par x la distance de cette tranche
à Torigine.
La probabilité que la tranche dy sera brûlée par un incendie
éclaté dans celle dx^ que nous supposons d^aborJ placée dans
bâtiment N.^ i , est un événement composé des quatre snivans,
qui sont indépendans :
raoBAsiLiTis
DB L^évàiiniiiT.
x.^ Que rincendie naisse dans Télément dlr.. • k^ D, dx
2.^ L*incendie supposé éclaté en dx atteigne la
cloison N.^ !•..•.• a,
i
3.^ Id. arrivé contre la cloison N.^ i ,
la franchisse • • . • c
I
4.** Id. passe au-deU de la cloison, se.
communique \dy • • «^
La probabilité de révènement composé est donc
'l ■'l **! "^O • ^I
A. D. C. M» . 0(. . dx
( i80
ainsi l'assurance de la tranche dy contre les risques provenant
de celle dx est
En intéfi^ant par rapport à x il rient , en dësipiant par / la
caractëristique des logarithmes naturels ,
^ ''^ — KTTfar "' i"' j
L*a8surance contre tous les risques provenant du bâtiment
N«° I devant être prise entre les limites x^nh^ pour laquelle
Tassurance est nulle et or = Aq -4- A, ,. pour lacj^eUe elle est
complète , on a
Et lassnrance complète de la tranche dy centre tous les
risques provenant du N.° i sera
SoK
Ko (/«,)
D. C. *o-:r C *. \
1 — r- «o ^ «i — ^ J ay
En intégrant par rapport i^ il vient
Pour avoir Tassurance de tontes les parties du N.^ o contre
les risques provenant du N.^ i , il faut prendre cette intégrale
( ï83)
entre les limites^ =:oety:=z k^. La constante est donc «q
et Tint égrale complète est
Ko
— i-i-L^ V«o — i/V«, ~iJ (ai)
Supposons maintenant la tranche dx placée dans le bâtiment
N.^ 2 , toujours à la distance x de Torigine et cherchons encore
Tassurance du N.^ o contre les risques proTcnant du premier
bâtiment N.o 3.
Pour que la tranche tfy soit bràlée par un incendie éclaté
dans celle <£r , il faut le concours de ces six évènemens indé-
pendans :
raoBABiLiris
BBS érâiinms.
I .^ Naissance du feu dans Tannée dans Vêle-
ment dlr«. • k^T)^ dx
2.^ Propagation de Tincendie jusqu'à la cloison
^-(*o-«-*i)
N.^a a,
3.^ Passage de Tincendie â la cloison N.^ , • . . c,
4.^ Propagation de Tincendie dans toute la
longueur du bâtiment N. i • • • • • ee^
5.^ Passage de Tincendie au-delà de la cloison
N.^ I c,
6.^ Propagation jusqu'à la tranche dy. ••.••• Uq
L'assurance de l'élément dy contre les risques proTcnant de
celui dx est donc
( '84)
En intégrant par rapport i x et prenant rasturance pour les
risques da bâtiment N.^ 2 entier , c^est-à^dire entre les limites
^o"*"^! ** *o ^ A,'-*- *a9 on a
-2. -2—^ — ï--l«^ '. «^ Va, -♦- Const./ £(k
Ko /a,
La con8t. == — i et Tintégrale complète est
So A.D.c,c. *. K-y ( K )
«^ Ko Va, — w dy
En intégrant maintenant par rapport ky nous avons
iT / / «» ^-«o -4.C0nst.Aa, --i>^
L*intégrale devant être prise entre les limites o et A^i la
constante =ao etTintégrale complète on Tassaranee da N.^ o
les risques provenant da N.^ 2 est
So K D, C, C, ^1 / *o \t' ^^ ^
A/« • a^i ■ » a^
La loi des espressions des assarances contre les risques pro-
venant des maisons voisines est ici manifeste. Il j anra poar
facteors, i.^les probabilités c^f r,, C39 etc., que rincendie
franchira les diverses cloisons qui sont sur scfn passage^ 2.^
( «85 )
celles «, , et, ,«5 , etc., qu'il se propagera d'une extrémité
à l'autre de* bâtimens qu'il doit brifler pour arriver & celui
OT'il est question d'assurer. On trouverait donc en gênerai pour
l'assurance du N.** o contre les risques provenant d'un numéro
quelconque i,
®o 4 1. r r r r *i *• « *'-» /«o*^-*^ f^i^^A
Ou en faisant , en général, pour abréger
k.
«*' * — I = E
dp
'«X
for = F
S E
y a, E- C, C, €3..,. C- F, F,.... F._,
C*est ce qu'il serait très-facile de démontrer rigoureusement.
L'assurance du bAtiment N.^ o contre tous les risques qu'il
court étant la 6omme des assurances (a o),(a 1)1 (a a), etc.,
contre les risques provenant de tontes les parties, est donnée
par l'expression
(9)
z =!^
a a<, (Eo — K„)
.,E.C, + ..E,C,C.F,+âjEjC.C,C3F,F
. . . .-t- B„ E„ C, C,. . . C„ F, F,. . . F„_,
t- .» .E .C-H.» .K .C .C .FM-sajE .C.CsC ,P.F.. . .
■+■ n* n^ i^ «C' • • u^ i^ «^' • • n-i^
( «86)
n est utile poar prendre l*attaraiice d*iin groupe de maisont
d'avoir cette expression en fonction da numéro <{n*aiirait la
maison i assurer si les numéros étaient mis k partir de la pre-
mière maison à gauche qui s'appellerait N.^ i • iJors en désignant
par I le numéro dans la nouTelle série de la maison & assurer,
qui portait le N.^ o, et par p le nombre n ^ i -4- m des
maisons, on a
< =^ 11-4* X ou n = i — - 1
On aura les nouveaux numéros en ajoutant i aux aneient à
droite. Quant aux numéros â ganchet qui sont négatifs , il fau-
dra au contraire déduire de £ Tancien numéro à gauche. On
aura ainsi pour Tassurance de la maison N.^ i dans un groupe
de fA maisons en ligne
(9/
I
aa,(E,^K,)
*/+! ^i+i *^i+i ^ **/+« ^i+« ^1+1 ^i+« 'i+1
•** *i+3 *i+3 C/+I C|+t C,+3 ^1+1 ^i+«
E; ( ■** V ^P *^'+» ^'+« • • • *^fi ^«+1 ^'+> • • • ^f*— 1
•♦- »/-i *i-i C,-, -H a,..^ E,.^ C-^, C,._, F._, -♦-
• • • • • •♦* *! E| C^-_j ^'-j- • • • C Fy__j Fj'-j • • «'t
S*il était question d'assurer le groupe entier de n -f- 1 ^m
maisons considéré comme un édifice unique , ou seulement d'une
( .87 )
partie de ce groope, il saffirait de prendre la somme des assi»-
raoces de toutes les maisons qii*on se proposerait d^assarer.
S*il s'agissait d'assarer un bâtiment de largeur uniforme sé--
paré en n •*- 1 H- m parties par n^m cloisons également espa-
cées, et si , comme cela a lieu dans les assurances que nous avons
tppelées générales , on n*avait point égard aux causes qui peu^
Tent exposer certaines parties à de plus grands dangers d*ex-
plosion d*incendie, ou rendre certaines parties ou certaines
cloisons plus combustibles , il faudrait regarder toutes les quan-
tités désignées par la même lettre diyersement numérotée comme
égales entr^elles et en les désignant par la même lettre sans nu-
méro, il Tiendra y en remplaçant , pour abr^er, a par F,
n m ^
C H- C» F ^- C* F» ^- C< Fl...
k .v.^ ^C» F"-'
H=^)
^- C 4- C* F -H tf F^
-«- C" F»-'
OQ
(10) l^p^,.*/*")
j SAD )(/«)• V J
t*— I \« 2 — C»' F" — C F*
C
m
— CF
Telle est Tassurance de la partie N.o o , qui en a m à sa droite
cl /la sa gauche. II serait convenable de substituera ce numéro
^Iqî n-H 1 = i qu'elle aurait si on marquait les numéros à
(.88)
partir de la gauche eii commençant par- 1 et fiûsant le nombre
n-f- 1 H^m des maitons égal ^ , op aurait
« 3=^* — ^ I . et m z^ ^ — I
et la foiinule (lo) deviendrait
(lo)' •
* *" I
Pour avoir Tassarance d*an groupe de parties , il faut consi«
dérer cette valeur comme la différence de Tassarance et Tinte-
grer aux différences finies, ce qui donne , poar Tassarance des
(A parties on de Tédifice entier,
(")
2 Z
= ]RT^« ]''*(«'■- '-*'-)
I — C«ik \, ** 1— c« J
s est ici la somme i remboaner en eat d'incendie de ehaeane
des parties et k la func partie de la longueur totale.
Il est facile de reconnaître qu'ici comme lorsque l'incendie est
regardé comme marchant par sauts brusques , c^est la partie du
milieu qui est la plus exposée. En effet, en prenant avec la for-
dsZa
mule (lo)' , ■ = 0, on a, en faisant pour abréger
di
( «89)
fv.v •«•iv.v as: o.
d*oà Ton tire i
Lonqae p est impair , cette Talenr de i\ ^i eorreipond à
raisnrance maiimam, indique bien la case da milieu; maia
lonqae ft est pair, cette expression donne pour le nomëro cherclié
nn nombre fractionnaire qni corresponti an milieu de rédifice.
Cela tient i ce que i ne 'varie qne par différences de un et non
par différences infiniment petites, comme on le suppose impli-
citement en diffërentiant par rapport â i. II faut donc s*assurer
par un autre moyen si effeetÎTement ce sont les deux cases du
milieu qui courent le plus de dangers.
L*assurance donnée par la formule (10/ pour la case N.^i n*a
que deux termes qui contiennent î: c^est le binôme
-G'-*--)
et comme il est soustractif , l'assurance diminue lorsqu'il aug-
mente.
Supposons maintenant ^^impair de la forme 2.0-4-1 : le
numéro de la case du milieu étant ( o -f» i ) 9 le binôme sera
av<>
le binôme pour la case Buirante N.o o -h a sera
Le rapport de ces deux binômes sera
2 v° 2 V
,0-. ^ ^o+. , ^ ^.
( "9»)
Or, V ut égal i c.n , qaî est le produit de deax fraction! ploi
petites qne l'anit^i il wt donc laî-méme plot petit que un.
fin TaÎMiit V ^ 1 — J , J lera poiitif et le rapport
'* J„:„J ^—j^l l3-l*l
rapport dant lequel le nnmératear excède le d^iomiDateor de
J* ; le binôme eit donc plui grand poar la case qnî suit celle
da miliea, et, par conséquent, l'anurance de cette case est
moindre que celle dn milieu,
lies atiurances des divenet casea aont d'autant moindres
qu'elle! sont plus ëloîgnées du milieu. En effet , le binôme re-
latif i TaMurance de la cate quelconque N." o-t-x est
celai de la caie suivante N.» o-t-x-*- i ut
le rapport de ces deni binômes est
ien termes du numérateur et da dénominateor
1 sont identiques. Le troisième, qui eit sous-
cAté!, e!t plus grand an numérateur qu'an dé-
que celui du dénominateur ett ^a1 au premier,
nombre plui petit que Tunité. Donc 1c numé-
( »9i )
rateur est moindre que le dénominateor ; donc l'assnranee d*anc
eaae qpi est plos éloignée dn milieu est moindre que celle de la
précédente.
Cette proposition se démontrerait de la même manière pour
le cas où p est un nombre pair.
Il est encore facile de reconnaître que les assurances des cases
également éloignées du milieu sont égales. En effet , dans le cas
où p est pair et égal à 2 o , les deux parties du milieu ont les
N.o>o et o -H I ; deux autres cases également éloignées de x rangs
de celles-li porteraient les N.oi c^x et o-hi-hx. Or, le
binôme pour le N.o o — x est
et pour celui N.o o^*ar-4-i
qui est égal au précédent , et on se rappelle que ces binômes
sont les seuls termes qui , dans la formule de l^assurance , con-
tiennent le numéro des cases.
Dans le cas où ^a est impair = 2 o -H i , la case du milieu
porte le N.o 0-4^ i ; celles qui sont de cbaque côté à x numéros
de distance ont les N.os o^. i —x et o-Hi *^x^ pour les-
quels les binômes sont — ( v^+* -^ v**'' ) c t — ( v*^ Jh y""^' ) ,
et par conséquent égaux.
( ïga )
Assutance JPun bâtiment qui est partout dFtfptle largeur et
qui est séparé en diverses parties par des cloisons inégale*
ment espacées.
SapposoQS maintenant qa*il s^agisse d'assarer un bAtiment
qni ait partout la même largeai*, qai toit ditisë par des eloiêont
inégalement espacées , qu'on n^entre point dans Texamen de la
valeur particnlière de cbaqae partie , ni dés chances d'incendie
qu'elle court et qu^on ne recherche point n6h J>lnè8iunéclois<Âi
pourra plus facilement qu'une autre arrêter Tincendie.
Alors , en désignant par S la somme totale à rembourser pour
Tincendie de l'édifice entier, par Kla longueur totale des direrset
parties que je suppose , comme dans la formule (9') , numérotées
de I à fA à partir de la gauche , par G la probabilité d'explosion
d'incendie dans Tédifice entier. En appelant toujours K, , K, ,
K3 R les longueurs particulières At» diverses parties,
alors, disons-nous , toutes les probabilités G^ , G, . • . . etc. que
Tincendie franchirait les diverses cloisons, doivent être regardées
comme égales entr'elles, et nous les désignerons toutes par r.
Il en est de même des probabilités a^ , a, , a3 etc. de
propagation d'incendie dans les diverses parties'*, qui seront
tontes égales à a , et de celles A,, A, , A3. • • . etc. d'explosion
d'incendie sur chaque surface unitaire , qui seront toutes égales
à A.
Les lettres a^ E et F qui entrent d$ns la formule (9') pour
l'abr^er deviendront ieî
a = AD
Ë
a '— I
JT
et la valeur S^ de la partie quelconque N.o x sera S K^.
La formule (9'), qui donne comme Ton sait l'assurance de la
( 193)
partie N.o I dans an gronpe de ^ bàtiineni en ligne , détiendra
ici 9 en meiUnt ponr a E el F, Uw$ faleim
P
c^r
On obtiendra facilement , an moyen de cette formule , Tasan^
rance de Tëdifiee entier en prenant la somme
en la somme des assnranees de tontes les parties^ Le rësnltat qne
Ton obtiendrait pourrait senrir à rësondre ponr le cas actuel ^ oà
rîneeodie est regardé comme pouvant être arrêté en cba^e
point, les questions résolues dans la première partie pour le cas
où il est regardé comme ne pouvant s*arrêter qu*aux cloisons.
La résolution de ces questions amènerait une grande complication
de signes et nous ferait sortir des bornes de cet opuscule.
i3
( '94)
De t assurance Jtûn fprohpê de bâtùnens formant une ligne
dont les deux extrémités se rejoignent
Chercliont maintenant à résoudre, pour Vassiirance detbAti-
mens formant nne ligne dont les denx extrémités se rejoignent ,
les questions ^ne nons avons résolues pour les bàtimens en ligne
droite. Beaucoup d*édifices sont dans le cas dont il s*agit ici. Il
y à snrtont un grand nombre de fermes bâties antoar d^nne
grande conr, ponr lesquelles il sera d*autant plus nécessaire
d*empIojer les formules qui Tont suirre , que les probabilités
de propagation d'incendie y sont très-grandes , et qu'alors il est
nécessaire d*aToir égard , dans le calcul de Tassurance de chaque
corps , aux dangers qui proviennent des parties éloignées.
Soient I , a, 3, 4**«* ('^~ i) n let numéros de différens
corps de bAtimens construits les uns à la suite des autres de
manière i renfermer un certain espace, ces bAtimens étant
séparés par les cloisons G^ , G^ , G3. • • • G^.^ , C^.
Nous conserverons ici les dénominations précédentes. Les lon-
gueurs K des divers corps, qui seront de plus distinguées par le N.o
de la partie mise en indice, devront être prises sur la ligne qui ,
plaoée vers le milieu des bàtimens , peut être considérée comme
celle que parcourt rincendie, telle que la ligne ponctuée tracée
sur la figure. ( Vciyez fig. 2 , ;;/. 2.)
Proposons-nous d'abord de trouver l'assurance de la partie
N.o !• Pour cela prenons le point A â gauche du N.o 1 pour
origine des longueurs qui se mesureront sur la ligne ponctuée
tracSe vers lé milieu des bàtimens.
Soit Vm une tranche quelconque du corps N.^ i placée à la
distance y de l'origine, dy étant sa largeur infiniment petite
dr
ei S • — h somme i rembourser dans le cas où elle viea-
' *i
drait à brûler.
( »95)
Noos allons chercher d'abord la probabilité d*iiieendie de
cette tranche par Teffet d'un incendie qui aurait éclaté dans une
antre tranche quelconque N^ placée à la distance jc de rorigine
et dans le même N.o i. Deux intégrations de Téquation obtenue
nous feront connaître Tassurance du N.o i contre les dangers
qui proriennentde lui-même. Nous supposerons ensuite la tranche
Vn dans la partie N.« a. Nous chercherons encore la probabilité
que la même tranche Mm sera brûlée par YéSIet d*nn incendie
éclaté dans la première , et deux nouTelles intégrations nous
donneront Tassurance du N.o i contre les dangers prorenant des
incendies qui éclateraient dans le N.o 2. En faisant la même
chose pour chacun des corps de bàtimens et prenant la somme
des assurances contre les risques proTcnant de toutes les parties,
on aura Tassurance demandée.
Soit donc Nn une tranche du N.* i , de largeur infiniment
petite tf£r, placée à la distance x de Torigine. L*aire des maté-
riaux combustibles de cette tranche eMtD^dx^ «t comme k^
représente la probabilité de naiuance d*incendie sur une surface
unitaire de matériaux combustibles du N.o i , A^ D, i2sr est la
probabilité que le feu éclatera dans Tannée dans la tranche Nn.
La probabilité que Fincendie une fois éclaté en N se commu-
niquera en H dans le sens NM est. ••.. k/^^^.
L*incendie éclaté en N peut encore se communiquer en H
dans Fautre sens N C, C, C^ ^ c^ Is probabilité de cet
éyènement est celle du concours des évènemens indépendans
qui suivent.
Prolabflité
àt l'éTènenient.
1.0 Que le feu se propagera de N en C^ dans le sens
NC, a,
a.o Qu*il franchira la cloison C^. •.••••••••.•••.. •. G,.
3.0 Qu'il brûlera la partie N.o sl et atteindra la
cloison G, «•••il ••• ..•.« .«r Q(, **
!-*•
{ «96)
4*0 Qq^îI flrancliira la cloiion N.o 2; C,.
Qu'il brftUra la partie ».• n. .m a/"*
Qu'il franchira la cloison C^* ••.•••••••••••• G^
Bt enfin qu'il brûlera la longtienr C^ M du N.^ i « a/.
La probabilité que l'incendie ëelatë en N se commnniqnera
en H dana le aens NC,«.*. C^M eat donc G, G, Gs....
n «« *3 «u «I "*'^.
Fonr avoir le probabilité que Hm aéra brûlée par Teffiat de
l'incendie éclaté en Nn, il faut ajoaler lea de«x probabilitéa ci-
deMMS. dès deux caa iaTorablea à rérènement et déduire de la
eomme h probabilité que la tranehe Hm aara brûlée dans lea
deux aena pw Teffiet da même incendie éelaté en N. Or, la pro*
bafailiié q«e M sera brûlée par eea deux causes est le prodoit de
knn probabilités, savoir :
:» • • • "n
. G, G,.,
G, . . . Gy
1 • • •
k
• «*•
*3
«3'
Pour abrég
er, nous ierons en
général
C, C3 G^.. . .
'^n
(.
0
1 • • • fi^
*• *3 *i
«» «S «4 •
• •• •n
ss
( ''
]
et G, G^ Gg. . . C„ », 'flt, ».•.«„ " = [ G |( « ) = ï**
Donc la probabilité que le feu éclatera dans la tranche Nit
( '97 )
(oorp* N." i) et quMI br&lera Mm d'un* maiiîire qneloonqnc eit
A. D. ^ j ..-^ H. (. C J (^ . J ,,*.^^ _ ^ j
En intégrant cette différentielle entre let limites x ^=^y et
X'ssik^ , nom auront la probabilité de Tincendie de la trancbe
Mm par le fait d*iin incendie éclaté dans la partie MG^^. Or^
Tintégrale est
-7;— j «i'"-^' - V ce/-' - V /«, X ^ Const. j
qui doit être noUe quand x=zy \ ce qni donne
Et en mettant ensnîte k^ ponr or, on a penrla probabilité
de rincendie de H/n , par le fait de la partie MC^ ,
Ïl^ L W-i-v («/-*- i)-v,/«,(*-^)j
et comme les trancbes placées à gancbe entre C^etHfont conrir
â la trancbe Mm les mêmes cbances qne si elles étaient de Tantre
côté f il faut y pour avoir la probabilité de Tincendie de Mm par
le fait d*un incendie éclaté dans un lieu quelconque de la partie
V.o I , ajouter à l'expression ci-dessus une autre semblable, dans
hquelle k^—y sera remplacé par^^ ce qui donnera
La somme à rembouiaer pour l'incendie de la iranehe Hm
S dr
étant ' , Tassurance de cette trancbe est le produit de
( '98 )
h prolNdiilité ci-deMUt par cette somme. En intégrant ce prodoit
il vient
S,A,D, ( / a!"'^^ «/ ^ \
— vfp- —j- — aj^-nConsl, j — f*v/K,(^4-Con8t3jî
Pour avoir raasnrance de la partie N.o x entière contre les
dangers provenant du N.o i seul , il faut prendre cette intégrale
entre les limites o et A, , ce qui donnera (ai):
k
hi^ [..'■_.-»,,..*.(..-" - *f*». /..)j
Il est à remarquer que si Tune quelconque des probabilités
G du passage du feu aux cloisons est nulle, y sera nul et Tassn-
rance ci-dessus deviendra la même que si le bâtiment était en
ligne droite. Il en serait de même si Tune quelconque des pro*
habilités a de propagation d'incendie dans les diverses parties
était nulle ; v serait encore égal à zéro, et Texpression serait ré-
duite comme ci-dessus à ses trois preniiers termes, qui sont
précisément ceux que nous avons trouvés pour Tassurance d*ua
bâtiment en ligne droite,
Cbercbons maintenant Tassurance de la partie N.o i contre
les dangers provenant du N.o a. Pour cela nous allons ebercber
comme précédemiiient Tassurance de la tranche Hm , que nous
supposons toujours placée dans le N.° i à la distance^ de Tori-
gine , eontre les dangers provenant de celle N/i que nous sup*
posons maintenant dans le N.o a et à la distance x de Torigine.
La probabilité que Tincendie éclatera dans Tannée en N/t est
( '99 )
A, D, <£ry et celle qu'il bràlera alors rëlémentMetivUant «tant
le sens
C, C^ est a, ' Cj «j ï""^* et en allant dans l'autre sens,
C^ C^. • • • Cjj «, ' • a3 ^ a^ ^« • • . «^ ° «,^, et enfin
la probabilité de cet é?ènement par les deux causes à la fois est
le produit des deux probabilités ci«dessus \ c'est-à*dire encore v»
Si donc on désigne par Z, l'assurance que nous cberchons , nous
aurons , d'après les mêmes raisonnemens que dans le cas pré-
cédent,
«TZ ' 8 A D
-— JL dxdy=z '7 ' .dx.dy
dxdy *j ^
Pour avoir Z^ , il faut intégrer par rapport à x , entre les
limites «7 = k^ et x =s A, H" A, t ce qui donnera
Puis en intégrant par rapport â y entre les limites o et Jt^ ,
to trouvera , pour l'assurance du N.» i contre les risques pro*
venant du N.o a ,
* (.,'..) (.."..) (■*'- ■) (•/•-) —*.«.'.. '..
( aoo )
Phf om auinUiuiil k tra&che Nu dtni le corpi N.o 3 , et
dësignoni par Z3 Tassarance an N.o 1 contre les dangers jmxh
Tenant du N.o 3. Il est facile de Toir par ce qni précède qne
dxdy *|
^1 ^t «I «s «3
*(..=..) (4.?..) «.'•»'■**•**'"'-
En intégrant entre les limite* x ^ A-, •*> A, et ^ =s k^
•^ H, H- ^3 « on tronte
Pnis, en intégrant par rapport a ^ entre les limites o et A, ,
on a ponr Tassarance cherchée,
* (..?..) (4."..) (".*'-) L*'-.)-.*.».'«.'^
La loi que suivent ces expressions des assurances da N.o i
contre les dangers proTenant des direrses parties est maintenant
( 2iOI )
ëndente. En dëtignant , comme précëdemment , par ( ^Z^ )
TaMiiranGe da corps N.o i dans on édifice fermé composé de n
partiel y el £itsant aanti pour abréger
h.
*' ' = E
X
On a^ en prenant la tomme deii assurances (a i )) (a a), (a 3) , etc. ,
(.3)
(A)
aS.A.D '
k
^.i^D^E^ (,...3)(..*.3)-^(4...„)(5.".,)
g. S.
^MnB„{(....t.))(....(-.))**^-
-S, « JA,D.*. + A3D3A3 A„D„*„j
Engrenant la somme des expressions semblables ponr tontes les
parties de i à n^ on aara Tassnrance de rédifice entier.
Si y an lien de connaître les probabilités A d'explosion d'in-
cendie sur cbaqne surface unitaire de cbacune des parties, on
connaissait les probabilités G, , G, , G3. • , • • G^ que le feu
( ao2 )
cclatert dans Tannée dans les parties respectives x , 2^ 3. • • .it
entières ; comme on aurait en général AKD = G , il suffirait
G
de remplacer les produits AD de la formule (i3) par - avec les
IL
mêmes indices»
Supposons maintenant que le bâtiment fenn^ quMI est question
d*assurer soit composé de n parties ^ales en longueur» en lar-
geur, en valeur, en combastibilité, et faisant courir les mêmes
cbances d'explosion d*incendie; et supposons encore que toutes
les probabilités du passage du feu aux diverses cloisons soient
égales , de sorte que toutes les lettres K^D, S,aetC portant
pour indice le numéro de chaque partie soient respectivement
égales à K , D , S , oc et G* L*assurance donnée par la formule
(t3) viendra alors indépendante du nnméra de la maison; on
aura donc Tassurance de Tédifice entier en la multipliant paru.
On trouvera ainsi , après avoir sommé deux séries de termes qui
sont en progression géométrique, pour Tassurance (Z^) d'un
édiûce fermé composé de n parties égales de longueur k f
2n SAD
* ('«)*
t^— 1 — */
a
C"«"* [«-*— ^'m.*/«^
1 — C a« a
(ao3)
'Assurance éPun bâtiment fermé qui a partout une (fgak
largeur et fui est séparé en un certain nombre n départies
par autant de cloisons placées iune manière quelconque,
ChercLonii maintenant Tassurance d*an bAttmenI ferme ayant
partout la même largeur et séparé en un certain nombre n
parties par nn nombre égal de cloisons , et supposons que Tas-
surance doive être faite sans examiner la valeur particulière et
les chances d'explosion et de propagation des diverses parties ,
non plus que la probabilité de passage du feu aux diverses cloisons.
Désignons par S la somme totale à rembourser pour Tincendie
de Tédifiee entier; par k la longueur totale des parties qui por-
teront les numéros i k n\ par k^k^ k^ leurs lon-
gueurs particulières , et par G la probabilité d*eiplonon d^in-
eendie dans Tédifice entier.
Pour appliquer ici la formule (i3), il faudra remplacer toutes
les probabilités A , A, A,^ d'explosion d'incendie par
G A- G * G A- . ,,.,.,
-—=- 9 ' "i » toutes les probabilités a, «,... «^
fi K K
de propagation par a, toutes les lettres G, G,». . • G^ par G,
toutes les lettres D par D, et enfin toutes les sommes particu-
Uèrei S,S,....S„par ijl, ^ — i . Il faudra
encore remplacer les symboles généraux (- jj par G
n-i+i
k
fi
et £
«•^
je
i
( ao4)
(i.* n) •*''• ^^*' * oi^«"*"*i+x ■*" *» et nou» le repré-
senterons encore par le même 8i|;ne f . * j .
En faisant ces substitutions dans la formule (i3] , on trooTc
(i5)
aSGHk
*• (/a)»
•♦-
SGDE
SGD*. C"«'
(v-^v-^v- •••**-•)
En augmentant tons les indices d*ane unité et comptant
rindice ( n -h i ) comme i , on aura Tassurance de la partie
N.° 2. En augmentant tons les indices de 2, 3. • • • (n — i) et
écrirant en général £ au lieu de n^i, on aura de même lea
assurances de toutes les autres parties 3 , 4* • • • '^f ^^ en p^^
nant leur somme , on aura l'assurance de Tédifice entier.
L*expression générale de cette somme est facile a trourer \
( 205 )
mais elle est trop compliquée pour qae nous récriTÎons ici.
Noos nous contenterons de donner la formnle de Tassuranee de
Tédifice entier dans le cas où cet édifice forme nn parallèle-
gramme ayant nne cloison à chaqne angle. Mons mettons d*aa->
tant pins d'intérêt k cela , que e^est à-pen-près le cas de beanconp
d'édifices mraax , qui sont fort exposés â Tincendie et i Tassa-
ranee desquels on ne saurait mettre trop d'attention.
Dans le cas dont nous parlons on a
ensuite les parties N.ot i et 3 et a et 4 9 étant égales et placées
de la même manière , ont des assurances respectivement égales.
En appliquant ici la formule (i5] , on trouve
:iSGD
(,24)-*- (324)= ^.^^^^.
-hit. («*.~i)(c^*.-*-*.^c)
aSGD
( ao6 )
En ajoutant ces deux expreMiont, on aura , pour Tassuranco
d'un édifice entier bâti en parallélogramme et aéparé en quatre
partie» par auUnt de cloisona placées aux quatre angles , ou de
manière à ce que les parties opposées soient égales , on aura ,
disons-nous 9 pour cette assurance,
a*, |oc*i — ! — *,/«
-ha*, ]«*» — I — *, '«
^.2*,CV*«(a*i -ijV a*. CV*i(«^«-i)'
Si l'édifice, ayant teujourt une cloiion & chaque angle, était
bâti antonr d'une cour carrée ou en losange , en désignant par
b la longueur de chaque c6té, la formule ci-dessus donnerait,
en faisant A, î^ «, =
aSGD
6 et A
SGD
4A,
^t—bl
4b ( — J i*
pour Tassurance de Tédifice carré ci-dessus.
(t?)
( ^«7 )
n est fmcile de reconnaître qQ*entre tout les édifices de même
longueur et de même largeur, bâtis autour d*une cour en parai-»
lélogramme et ayant une cloison & chaque angle, c'est, toutes
choses égales d'ailleurs, l'édifice construit autour d*nn losange
dont l'assurance est la moindre. En eflfet , en fiiisant dans la fi>r«
mulc (i6) A:^ = ^ k — A^ , prenant la différentielle par rap-
port i A, , et régalant & zéro , on aura la condition de l'assurance
minimum ; or, tous les termes de cette équation, que je n'écris
pas à cause de sa longueur, se détruisent deux i deux par la sup-
position de k^ =: j k ^=^ k^*
Lorsque le nombre de côtés de l'édifice est quelconque, on
prouTerait par un raisonnement semblable à celui que nous avons
employé dans la première partie pour les cas où Tincendie est
considéré comme marchant par sauts brusques , que l'assurance
minimum a lieu lorsque toutes les parties sont égales.
De r assurance éPun bâtiment de largeur inégale.
Les bâtimens que nous ayons considérés jusqu'ici aTaient fou-f
jours dans chaque corps la même largeur, de sorte que partout
le déreloppement D de la longueur totale des parties combus-
tibles était le même \ mais lorsque la largeur est irréguliére , le
déTcloppement Tarie proportionnellement a cette largeur. Dé-
signons par \ la largeur variable du bâtiment en un point quel-
conque N , par D le développement aussi variable du bâtiment
an même point, et par x la distance de l'origine au point con-
sidéré. La forme du bâtiment étant donnée , on a > ^=^f(pc)^f
désignant une fonction connue , et comme on a D r= C > , G étant
une constante, on a D = cf(pc) ou D ==: ^ (ai) en faisant
c/(x) = f (x).
Ici , comme dans les bâtimens rectangles , nous supposons
toujours que la construction est telle que l'incendie brûle néces-*
sairement i la fois toute la largeur et la hauteur.
( ao8 )
Considérons le bAtiment comme eompotë d*ane infinité At
tranches , séparées par des plans verticaux infiniment voisins et
perpendiculaires à la lon^enr da bâtiment. Soit Mm une de ces
tranches placée à la distance j^ de Torigine et dont il est question
de déterminer l'assanince. (Voyez Jtg, 3,pL 2.)
Soit tonjoars S la somme i rembourser pour l'ineendie du
bftUment entier , et E Taire du bAliment en matériaui com-
bustibles. Le déyeloppement du bAtiment en H étant D = f (^)>
S o (y) Jy
Taire combustible de M™ est f (y) dy^ et sa valeur •
£
Cette tranche peut être brûlée par Teffet d^un incendie éclaté
dans une quelconque des autres. Soit Nn cette tranche et x sa
distance à Torigine. A désignant toujours la probabilité que le
feu éclatera dans une étendue uniiaire quelconque du bâtiment ,
k ffy dy sera la probabilité qu^il éclatera dans la tranche N".
Dans les bâtimens d*égale largeur, lorsque Tincendie est arrivé
en un point quelconque , la probabilité qu*il parcourra encore
nne longueur mnilaire de ploa reste toujours la même ; savoir :
aD
Q( =: et celle que Tincendie éclaté en Nn vien-
dra brûler M est t^^'^^. Cette expression ne convient pas au cas
actuel, puisque, D étant variable , a Test aussi. Pour obtenir la
probabilité que Tincendie éclaté en Nn brûlera Mm , probabilité
que nous désignerons par p , supposons que Tincendie soît arrivé
de N en 0 après avoir parcouru la distance NO zszt^p'^dp sera
la probabilité qu*il brûlera encore la tranche smvaate dl\ mr^
au point 0 le dévdoppement étant f C> la prebabilité de propa*
ration â une distance quelconque i serait ( I
si k développement restait le néaae ; mais comme ce dévelop-
pement ne varie qulnfiniment peu d*une tranche à la voiaiiis ,
la probabilité de propagation i la tranche dt9€ varie que d*iui
( «09 )
mlînîmeiit pelît du aeooad ordre d*une trauohe à la toitinc , et
est (_±1L—Y'
Pour bràler U trinclie 4$ fskw rincendie idaU «o x» il fiiul
le concourt de ces deoj^ ëvcaemena mdjpendana x i.o prope*
gation jmqa*cny, doat la probabilité est ^t a,o ptepagation
(a 9 t \di
» ) •
On a donc poor déterminer/? Téquation différentielle
_ , f «?5 \di
, , 1 * /il (laV .
mais on a en général a* = i -♦- — or -♦- ^ — ^ x' .4-. . . . , etc.
Done en a ici , en développant et tnpprimant les termes où
d( se tr^uTe i nne paistance snpérieqre i la première ,
p^dp =ip [ l'k'dt.l ) ,
d*oà Ton tire
p I— a-hay/
pais en intégrant et désignant par e la base des logarithmes
natarels
^ 1 — aA'aot
Lorsque la forme du bâtiment sera donnée , on connaîtra ^ t
et on pourra obtenir eiactementi ou par approximation , Tinlé^
i4
( a«o )
grale ci-deissas. En la prenant entre les limites t = o et
i = jc -— ^ f la constante arbitraire se déterminera par la
condition qQ*à t = o correspond p = i . pnisqne le feu étant
supposé éclaté en Nn , il y a certitade que cette tranche sera
brûlée, on que Tinccndie se propagera i la distance o.
Nous aurons donc en employant une notation usitée
/
di . l — tll (i8).
Pour qae Tineendie éclate dans Télément N" et se commu-
nique & celai Mm , il Taut le concours de ces deux érénemens
indépendans :
PlOBÂBlLITé M L^iTiHBBIT.
I .* Que le feu éclate en Nn A ^ j:. dx.
A.o Qa*il se communique /^ a. ^ t
de Nn en M«n. ....... p = cy'""/ ' i — a-^a.ft
La probabilité de révénement composé est donc
/
o
^ ^ di . l — — — — ,
A ejT dx " e
et comme la somme à rembourser pour Tincendie de la tranche
S . ©^ . dy
Y est -; , on a, en désignant toujours par z Tassu*
rance cherchée,
dx dyz=z
dx . dy
dt.l ' (iq).
(an )
L*intëgrale par rappuri à x doTant être prise depaU œ:=zy
ias4ja*à j: = A , longaanr de Tëdifice , pour les tranches à droite
de Mm ; il faudra ensuite ajouter a cette intégrale une antre
semblable y dans laquelle R — ^ de la première sera remplacé
par jr- pour exprimer Tassurance da même élément H>n contre
les chances qni proviennent de la partie située â gauche.
LMntégrale par rapport kx étant ainsi complète, il faudra
intégrer par rapport à y entre les limites o et Ar, pour avoir
Tassurance du bâtiment entier, ou entre les limites d*une partie
désignée , si on ne Tcut que Tassurance de cette partie.
On peut au moyen de la formule (19) trouTcr quelle est la
forme d*un bfttiment pour laquelle Tassurance est Ja moindre.
Il suffit pour cela de déterminer par le calcul des variations
quelle doit être la fonction f pour rendre z un minimum. Mais
nous ne nous arrêterons pas à ce calcul, qui serait excessivement
compliqué ; car déjà le plus souvent., les intégrations indiquées
par la formule (19) seront impraticables. On pourra en juger par
Tapplication suivante, faite pour le cas le plus simple, celui où
le plan du bâtiment est un trapèze .
Application de la formule précédente à F assurance éCun
bâtiment dont le plan est un trapèze.
Soit d le plus petit développement du bâtiment a une extré»
mité et d' le plus grand. Pour fixer les idées je suppose que la
petite largeur est a gauche i Torigine des coordonnées. Le déve-
loppement de la tranche N/i, qui est placée â la distance x de
ToriginCf est, d*après l'équation de la droite^ qui représente une
d' — d
des façades , d^ — 7 — x^oud-^vxen faisant pour abréger
Al
d'—d
( ai2 )
La larj^ar en an antre point quelconque o ( fig. précédente)
pins rapproché de Torigine d*ane diitance t , largeur que nous
ayons désignée en général par y f, est rf-4- v (a:— I). On a
donc pour le cas actuel
Nous allons d*abord nous occuper de chercher Texpression de p.
L'équation (17) donnant lorsqu'on prend le logarithme des
deux membres
/afi
dt. i '
En intégrant cette équation par les procédés connus ^ et en
faisant pour abréger
a (rf ^ V x) = X
a (rf -♦- V j^) = Y
il vient
a V
(.-,*T)-"'7 " V( •*»)-"V
En tirant p de cette équation et substituent son expression à
/■
/ x^y I — a -h a f ^
e
o
Ù, rat
di.i ^
(ai3)
dans la fonnale (19) on obtiendrait apràs deax nonTcUet inté-
grations Vassnrance cherchée; mais ce seraient des opérations que
je regarde comme impraticables et ne pouvant d*ailleurs condaire
qQ*â des résultats inutiles & cause de leur extrême complication.
Nous allons donc chercher à obtenir par un autre moyen Tas-
surance d*un bâtiment dont les largeurs aux deux extrémités
sont inégales. Pour cela nous admettrons que la probabilité^ de
propagation de N en M est la même que si le bâtiment avait
partout la largeur moyenne. Cette hypothèse diminuera les
chances de propagation pour certaines parties et en augmentera
d^autresy de sorte que Texpression de Tassurance totale â
laquelle elle conduira différera peu de la Téritable.
Cela posé, â et â' désignant les développemens du bâtiment
aux deux extrémités; savoir : ^ pour le petit c6té et ^' pour
Tautre, le déyeloppement moyen, que nous désignerons par D,
est et notre hypothèse consiste à faire pour toutes
les parties
a D
'm^m
I — â -f* a D
ce qui donne
^x-r
On a toujours d^aillenrs
fjr=i^ — r — y etya:=:J-f- — i— ^
ou en faisant pour abréger — - —
f y ^ â ^ jj'. yx = (î-V-var
(ai4)
L^éqaation ( 1 9) sera pour le cas actuel
dx djr
S . A
^ dx dy
£
f <J -H '*y\ dy ^ <f -H V JC ï a*^^-*' d x
or
I (9^^ x\ u.^^^ dx=: --— ( ^-Hv j: — — j-HConsl.
Celte intégrale , prise depaîs x :=sy jatqa*à x = k pour tons
les dangers que court la tranche y par le bit des tranches qui
font à sa droite , est
77(*-^''*-r;)~/T(*-*'"^-7;)
Il faut ajouter à celte dernière expression celle qui est relatiTc
aux dangers résultant des tranches à gauche , et il est clair
qu*elle ne diflSre de la précédente que par le changement de
k — ^ en y , c*est-i-dire qu'elle est
^(,*.*_jL)_jL(,^.(»_,)_^)
La somme de ces deux expressions est
On a donc
(»i5)
</z . Si
■7-. 4r
rfr E . /
a
Or en remarquant que
fi*'-'-*"') ''^ ?;(-«*'' *«^)
on trouve, en intégrant par partie*, que
-^j(,*.^)(.»-.-^)*ji(.>-w)
pnity que
SA
Z = X
eu""
Gonit
("6)
En prenant Tintëgrale entre les limites y = o et j^ = k
ponr ayoir Tassarance da b&tîment entier, on a
2 = 3— — r fa <r-*- V *)
E (/ a)* V /
«
Pais, en remarquant qae£ = — ^-*^- R et qoe tomme
on a
v=*
«' —S
k »
a 9^
v^Bt:^'
**
if
»*= J'
on troDve dëûnitiTemeat poar rassarance d'an trapèze
aSA
* (/ a)»
En faisant dans cette formule J, qui est le petit côte, égal à
zéro , on trouvera ponr Tassurance d*un bâtiment triangulaire
isocèle dans lequel ^' ou 2 D est le déTcloppement du pedt
c6té du triangle, et Â: la hauteur du triangle on la longueur iu
bAtiment dans le sens qui serait parcouru par Tincendie ; on
trouve, disonSi-nDus , pour Tassarance d*un triatgle tsoeék,
aSA<r' ( t/ I \ * / a I
A (/ «)
( a«7 )
Oq pc«t ladleineiit tzpnmer ces deu atrartnoet en fonetioQ
ém étwdopptmtmi alojcn O et Ae la diffinmoe â' ^^iàtê deux
dèrelafpeiCTit au eitrémitét ) pour cela faMOna
comme on a d^ailleurs â' -^ 9 =:aD,
il vîeii4ra t' ss D -f- A .
La première formule (ao) dpaBe successivemejU
La formule (21), qni donae TaMarance d^nn bitimcnt trîan*
gulaire , devient , par la subadtation de ^' = a D ,
8AD I .
a «*
* (/«)•
On obtiendrait le mémo T^iabat en faiaaat 4aAa (aa) À ai D.
Noas aTons troatë ponr TaMurance d*on bAtiment rectangle
de dëreloppement D et de longueur fc^ et par conséquent de
même aire ArD que le trapèze et le triangle d-dessus,
aSAD
if
5AD / . V
_(«*_,_*/.) (.)
Les Facteurs --— — - sont les mômes aux trois formules et, ainsi
(ai8)
qae cek devait être, la partie «'^— - 1 -^ Ar / « , qni eit indépen-
dante de A dam la parenthèse de la formale (as), est la même
qae pour le bâtinient rectanf^le formale (i). Il sVn toit que
k l OL
A
jr ,tera positif oa négatif, rassarance d*an bâtiment en trapèze
sera plas grande oa plas petite qae eelle d*an bâtiment rec-
tangle de même longnear et de même aire : or noas allons
démontrer qa^il est toajoars additif.
Dans le cas o& « = o le polynôme devient
o
I —a —
— 00
Et dans le cas où oc =: i il devient
o
o
Quantité qui est indéterminée ; mais en dilFérentiant par rap-
oc *"* 1
port â « les deux termes de la fraction — -? — y il vient poar
sa véritable valear dans le cas ci -dessus
k a*-' d
d a
a
L = «*
La véritable valeur du polynôme dans le cas où a =s i est
donc o • On reconnaîtrait aussi que pour toutes les valeurs de
« , intermédiaires entre celles o et i ci-dessus , le polynôme est
toujours additif. Or, oc, étant la probabilité de propagation à
( a>9 )
nne ditlance unitaire , ne peut aroir que des yalenrt entre o
et I ; donc toujours le polynôme sera additif, et toujours aussi
Tassunince d*un bAtiment en trapèze sera plus grande que celle
d*un autre bâtiment rectangle de même longueur, de même
aire et dans lequel tout sera d*ailleurs égal.
n en est de même d*un bâtiment triangulaire [de même Ion-*
gueur qu'un bâtiment rectangle, puisqu^nn triangle peut être
considéré comme un trapèze dont le petit côté est nul.
L'assurance des bâtimensirrégnliers étant, toutes choses égales
d'ailleurs, plus grande que celle des bâtimens rectangles, c'est
un motif à joindre i ceux du bon goût , de la facilité de con-
struction et de la solidité, pour faire les bâtimens rectangles.
Pour faire apprécier la diflEîérence qui existe entre les assu-
rances des bâtimens également combustibles , de même lon-
gueur et de même superficie , nous ayons fait TappUcation des
formules (i), (aa) et (a3) , au cas où « =s ^, A = xo ctB = 5,
on pour le trapèze ^ = 3 , ^^ = 7 » et par conséquent A = a
et D = 5 , et où pour le triangle la base ^' == ao et D = 5 •
Ces trois bâtimens ayant la même superficie 5o, nous ayons
tronyé :
Pour Tassurance du bâtiment rectangle,
formule (i) •• •••• •» ••••• •• 2 SA. 6,174
Pour rassurance du bâtiment en trapèze ,
formule (aa) •••. a SA. 8,822
Pour l'assurance du bâtiment triangulaire,
formule (sS).. • 2 SA • 1 i,o45
Les applications de ces formules demandent beaucoup d'atten-
tion, à cause des logarithmes de la fraction a, qui sont soastrac-
tifs, et de la distinction qu'il faut faire entre les logarithmes
naturels ou hyperboliques, qui sont ceux indiqués par la formule
et les logarithmes ynlgaires dont on doit se scryîr pour calculer
« et d'autres quantités.
( uiio )
De f assurance des édifices auxquels viennent aboutir des
emhranchemens.
Le cas où à la ligna principale de maisons Tiendraient abou-
tir vn on plnsiears embranehemens se ramène facilement aux
prëcëdens par le même moyen que dans la première partie. En
elFct soit o le numéro de la maison de la ligne principale , à
laquelle Tient aboutir an embranebement composé de n* maisons.
Désignons ees maisons par les N.m i , a. . • • n\ que nous sup-
posons placés, en commençant à donner le M .0 i à la maison qui
est en contact aTcc la ligne principale , et représentons par les
mêmes lettres que pour les premières maiaons, et aTcc un accent
pour les distinguer, les quantités relatÎTCS à Tinccndie des
maisons de rembranchement.
La probabilité A^ R^ D^ d'explosion dHncendie dans le N.o o
se trouTe accrue par l*existencc de rembrancbement de la pro>
babilité que cette maison ^sera brûlée par le fait d*un incendie
éclaté dans une quelconque des maisons de Tembrancbement ou
de la somme des probabilités de toutes les causes qui peuTcnt
produire cet événement.
Pour trouTer cette somme^ nous allons comme précédemment
cbercber sa difFérentielle en considérant les cbances provenant
d^une tranche quelconque placée dans la maison N.^ i de Tem-
branchement et à la distance x de la cloison qui sépare le N.o t
du précédent.
L*évènement de Tincendic du N.^ o par le Tait de la tranche
considérée exige 1c concours des évènemens indépendans^ ci-
après :
(MI )
M9 MRaBHS.
Qae le fea prenne naissance dans la tranche. • • A- D- <£r
Propagation jiuqn*â la cloison i • , a^
Passage à la cloiton N.o i c
Propagation â trarers tonte la maison N.° (i— i ) . çf^i-i
i-i
Passage à la cloison N.o a*. . • . • c^
Propagation à travers la maison N.o i ••..••. • «, '
Passage à la cloison N.^ i entre i et o. • • . • • • c^
La probabilité que le N.^ o sera brûlé par nn incendie éclaté
dans la tranche infiniment petite considérée, probabilité qui est
^ale à dp- , en désignant par p- la probabilité qne Tincendie
aura lien par une quelconque des tranches da N.^ i , est donc
dpi=zk-J)idx ( ^ )( ? ,)«.'
En faisant comme précédemment pour abréger
On trouTC , en intégrant entre les limites x =s: o et j: s= k^
La probabilité de Tinccndie du N.° o par une quelconque
des maisons de rembranchement, étant la somme des expression»
( aa4 )
ment de développement également
combiwtible et n'ayant ip'ane «eule
dea partiel, le feo arrivé en nn point
quelconque le communiquera A mne
longueur unitaire de plua»* • • « o • • o^f « A^
D*Aprèi ce que nemt avona dH dant les pi^mînairea, si fe
feu brûlait séparément le bas et le haut de notre bâtiment, les
probabilités qu'étant arrivé en Un point quelconque il sNivanee-
itiit encore d'une longueur unitaire sont
oc
a D
Lorsque le feu s^est communiqué d'un c6(é à Tautre nous
admettons ici, comme dans la première partie, qu'il continue
à marober en brûlant le baut et le bas à la foi», et que quand
il est arrêté c'est aussi des dens côtés k la Ms, que rincen-
die double consumant on plus grand dév«lQppom«nt>(Do4-Dj )
marebera avec plus de force et que la probabilité de sa propa-
gation a une distance unitaire, probabilité que je désignerai
par Ey sera
g^ (I>o-»-D.)\/«o«,
1 - \/Z^ + (DoH-D.) V/«o «. 1
Si les probabilités a^ et a^ avaient été égales il aurait falla
d'après nos principes mettre a a la place qu'ooenpe ici
ya^a^ \ mais ces quantités étant différentes en général , nous
(aaS)
ayons mis la moyenne proportionnelle entre elles , et il est faeîle
de voir que llexpression ainsi éerîte représente bien les drcon-
stances de la question. En effet, les dangers de propagation
augmentant avec les longueurs des déyeloppemens D^ et B^ ,
nous poserons pour les probabilités de propagation verticale
dane lui bâtiment de développemens queleonques pendant le
temps que Tincendiç ooo^ome la première longueur unitaire :
B 9
*o Do
I"^*o +*<»Do
-i-X'-^^.i).
en désignant par B^ et B, ces probabilités de propagation
verticale de bas en baut et de baut en bas. Les probabilités
inverses ou celles que Tincendie « après avoir brûlé la première
longueur unitaire , ne 8*est pas encore communiqué d*on côté à
Tautre seront
I — Oi> H- br^ Dr»
.-B.« —^
Pour paffer dç \k aux probalnlités de non propagation
lorfqi^^ Fij^eendie a brAIé une longueur i à partir du point
où îl a pris naissanoe, ou no peut faire usage des lois physiques
connues sur la distribution de la cbaleur. Le grand nombre de
causes internes et citernes qui influent sur la propagation des
incendies s*y oppose \ mais il est évident que h probebilité de
propagation de Tincendie double doit augmenter avec les
i5
( 226 }
quatre quanlilés a^^ a^ D^ et D^ , sans que jamais elle paisse
surpasser Punitë. Elle ne pent non pins, dans aacan cas, élre
négative ; elle est égale a la certitude lorsque la somme D^ -^I^i
est infinie on q^t a^ a, sont égaux à Tonité en même temps*
Enfin, si Tone on Tantre des probabilités a^ et a^ était nulle,
on aurait E = o , et cela doit être , pnisqn^alors il est impos-
sible que les deax parties se br&lent en même temps.
Quant a la probabilité de propagation de Tincendie dans le
sens vertical , on ne peut la regarder comme constante pendant
tout le cours de Tincendie , sans s*écarter beaucoup de la vérité :
car il est évident que le danger augmente avec le nombre de
matériaux embrasés, qui sont autant de causes qui peuvent
communiquer Tincendie d*un côté à Tautre. La probabilité de
propagation dans le sens vertical variant avec la longueur
embrasée , il faut, avant de déterminer son expression générale ,
la connaître dans une situation où Tincendie a déjà parcouru
une certaine longueur, une longueur unitaire, par exemple.
Soient donc b^ et b^ les probabilités de propagation de bas en
baut et de bant en bas respectivement dans un b&timent de
de même nature que celui à assurer, mais de développement
unitaire ; tout ce qu*on peut raisonnablement désirer , c*eat que
la probabilité de non propagation dans le sens vertical soit
exprimée par une fonction qui devienne 9 i.^ i quand l = o;
2." I — B = 7 Tr=r quand t = i ; 3.** qu*elle
I — b '^ bu
diminue constamment quand i augmente ; 4*^ qu^elle ait pour
limite o quand t augmente indéfiniment ; 5.^ qn*elle devienne
I quand b = o et o quand b^ :^ 1 ; 6.0 quelle devienne i
quand D^, = o et (1 — b) quand D = 1.
Toutes ces conditions peuvent être remplies par un nombre
infini de fonctions, dont la plus simple est
( ^^1 )
1 —b
I _ i ^ bJM
Hais en admettant cette expreMion la résolution se ramène
à rintëgratîon d^ane différentielle do troisième ordre dans
laquelle (i— -&-4-&D<) se trouve au dénominateur, tandis
que le numérateur contient des quantités exponentielles, et
dans ce cas Tintégration dépend de la transcendante
/fl* dx
-^— , qui ne peat s*obtenir sous forme finie. La question
ne pourrait donc être résolue que par une série contenant une
infinité de termes très-compliqués. On évite cet inconvénient en
prenant une fi)nction qui se prête facilement aux intégrations.
En désignant par B^ et B^ les probabilités que le feu ne s*est
point encore communiqué du bas au haut et du haut au bas
respectivement lorsque Tincendie a brûlé la longueur quel-
conque r], on satisfait à tontes les conditions exigées ci-dessus
en posant
On en faiMnt punr abr^er
'O
I — K-^K^o
= 1 — B„ = e
o — ^o
-— =r- = I — B, — 6,
*. * *, D.
( 328 )
on a
P. = 6.'
Cela pose , considérons le bâtimeat comme décomposé tu
tranches infiniment étroites par des plans verticaux perpendi-
culaires à la longueur. Chacune de ces tranches sera composée
d*un élément dans le bas et d'un dans le haut. Nous supposons
que Tincendie marche en brûlant, dans toute la largeur du bâti-
ment, chacun de ces élémens et, de mémit que dans les problèmes
précédens, nous allons chercher Texpression diflTérentielle de Tas-
surance demandée en prenant Tassurance d*une tranche quel-
conque M^ m^ M, m^ placée & la dislance jr de Torigine A^
contre les dangers provenant d*un élément quelconque N^ n^
plaeé dans le bas y et de celui supérieur N, n^ , placés tons deux
â la distance a: de Torigine. Par un incendie éclaté dans le bas ,
la tranche M^m^ M, m^ peut n*avoir que son élément inférieur
de brûlé ou ses deux élémens peuvent Tètre. De même un incen-
die éclaté dans le haut peut on brûler Télément supérieur seul ,
ou les deux de la tranche. L*assurance de Tédifice est donc
composée de quatre parties , savoir :
CORTBB LIS aiSQDES PaOTERART BO BAS DU BATmBHT :
1.0 La somme des assurances de tous les élémens o du bas,
contre le danger de brûler seuls. Nous la désignerons par [Z^]^ .
a.o La somme des assurances de toutes les tranches compo-
sées de deux élémens o et i , contre le danger de brûler tous
deux par un même incendie. Nous la désignerons par [Z^ Z J^ .
BT COBTBB LES BISQCBS PBOVBRAIIT DU BADT DO BATIIBRT :
3.0 La somme des assurances de tous les élémens du haut ,
( aag )
•a N.o I , contre le danger de brûler seuls ; somme qne nons
appellerons [Z,]^;
4.* La somme des assurances de tontes les tranclies o et i ,
«ontre le risqae qne lenrs deni ëlémens soient brûlés par an
mène incendie. Noos la désignerons par [Z^ ZJ,.
L^assnrance do bâtiment sera donc :
Mo * [^o *.l * [^'l. •*■ [^o 2 J.
le numéro en dehors des parenthèses indiquant l'étage dans
lequel rincendie a commencé , et ceux dans les parenthèses in-
diquant les étages des élémens brûlés en "même temps par suite
de cet incendie.
Cherchons d*abord Tassurance [Z^ Z J^ contre les risques qne
les deux élémens d*une même tranche courent d^ètre brûlés
par YtBki du même incendie éclaté dans le bas. Supposons pour
cela que le feu éclate dans Télément N^ n^ & la distance x de
Torigine À^, puis, qu'il brûla dans k sana korixatttal k partie
N^ ^o ^^ longueur i^ aTant de se communiquer à k parité supé-
rieure , et que , pendant qu*il parcourt Tespace infiniment petit
0^ Oq =: <&, la eommunication ait lien soit en o, , soit danr
un point quelconque de la ligne N^o^ • Alors noua admettons
qne toute la partie N, o^ supérieure à celle incendiée se brûle
bientûti et que Tîncendie continue à marcher en brûlant le haut
et le bas en même temps et cela avec une force telle que la
probabilité de propagation à une distance unitaire soit toujours
E ; et supposons enfin que du point o, Tincendie double vienne
brûkr à la fins les deux élémens j^ considérés.
Pour aToir k probabiUlé de k supposition cî-dcssus , il faut
cennaitre les probabilités de tous les évènemens simf^ dont
elle se compose. Cest ce qui sera facile lorsqu*on connaîtra k
probabilité que k commanication du feu de bas en haut aura
( ^3o )
lieu pendant qoe Tincendie parcoarra Tespaec infiniment petit
di = OqOq. Poar cela j'observe qne 6^' étant la probabilité
qae la communication n*a pas en lieo pendant qoe Tinceudie
faisait le trajet N^o^ , i — €' est la probabilité inverse ; c*estrâ-
dire, celle qae la communication a eu lien. Par la même raison
1—6 est la probabilité qne cet événement a en lien
lorsqne Tincendie est arrivé en o, ; la probabilité que la com-
munication a en lien pendant le trajet Oo est la différence de
celles ci-dessns , c*est-à-dire :
Nous pouvons maintenant eiprimer la probabilité de Tincen*
die simultané des deux élémens de la tranche y ; car cet événe*
ment composé exige le concours des événemens simples suivant:
raoBABiLiris
ftBs ivinm^is*
!•• Naissance du feu dans Télément N^ n^.. • k^Tï^dx
2.0 Propagation borizontale de Fincendie de
NoenO a^,
3.* Communication au-dessus pendant que le
feu fait le trajet Oo.» •••••••••••«• — /6.6 . dl
4.0 Propagation borizontale de Tincendie dou-
ble de oen M ••• ••• % ^
La probabilité de Tincendie simultané des deux élémens de
la tranche Vim^ parle fait d*un incendie éclaté en N^ n^ et
communiqué au-dessus pendant le trajet infiniment petit de
Oo, est donc, en omettant les indices pour la facitilé des
calculs ;
(a3i )
AD dtr . «' (— /6 . e' a) «^-^-^
La yalenr à rembonrter en cas d^ineendie de la tranche llift
S -f- S
entière étant ^2— — ■' 4^, on a
Pour intégrer cette eipreMion , faisons
t
il Tiendra
IZ„Z.1. = - ?a^ AD ' « /77 «*^ ^K . «i« •' àt
En intégrant par rapport à i entre les limites £ =s o et < = a:,
ainsi qu'on doit le faire , puisque tant que Tincendie du bat
n'est point arriyé au bout, il peut encore, après aToir passé la
trancbe Hm, se communiquer dans le dessus en quelque endroit
et qu'alors, d'après notre hypothèse, le dessus suirrait le sort
du dessous, et la tranche Mm entière serait briilée , on a
En intégrant cette espression par rapport à x entre les limites
j: =^ et j: = A pour aroir l'assurance contre les dangers pro-
venant de la partie U ^ B^ il vient
(a3a )
k fa
'•''*' I 7(!;ô<^"^'~<"^)"" X <•'-•">
L
On aurait de même pour Tatiarance contre les rÎBqaes proTe-
nant de la partie AH 9 en ebangeant k •^y en^ et réciproque-
ment
k /a
L*atsnrance totale eat la tomme de ces deaz ezprenionsy
c*ett-à-dîre
* la
(/(•a) 1% )
En intégrant maintenant par rapport à y entre les limites
y^zzo tt yzsk pour amr Tassonmce du bâtiment entier , 'û
Tient
_!»±iADii..
l_i.(^,'-.)-i(.'l.))-^(^(.'-.M)!
Puis enfin, en rétablissant les indices 9
lIoZ.1
(a33)
I
formule dans laquelle «o î«npl*ce .
•o
On aurait eu de fflèiùe , en faisant également pour abroger
a.
'~ .. '
i^°^'''- klT,
Cherelions maintenant [ Z^ ]^ . Pour obtenir son expression
différentielle, nous allons cbercher Tassargnce de Tëlcment
Mq m^ contre les risques qn*H court de brAler seul par Teffet
d*un incendie éclate en N^ n^ . Supposons donc que le feu éclate
effectÎTcment dans ce dernier élément. La probabilité quUl ira
au moins jusqu*en M^ m^ et que dans ce trajet il ne se commu-
niquera pa» au^èssM e^ a^^^ . 6"^^. Ce serait 11 la probabi-
lité de Tincendie de l'élément M^m^ seul, s*il n'était possible
que dans le reste du trajet M^ A^ jusqu'au bout du bâtiment, le
feu ne se communiquât quelque part dans le dessus , ce qui en-
traînerait l'incendie de Télément supérieur et ferait rentrer dans
le cas de ( Z^ Z, J^ . fi faut donc déduire de ( « 6 )''-^ Ja pro-
babilité que pendant le trajet que l'incendie peut parcourir au-
delà de H , il n9 se communiquera pas quelque pari 4aa6 le
dessus. Or, nous avons déjà trouvé que la probabilité que le feu
(«34)
se commnniqaera au-dessas pendant le trajet infiniment petit
di et lorsquMl a déjà parcoara Tespace I était —-/$.€'. J^;
d^one antre part la probabilité qne le fea arrirera jatqn'à la
distance t dans le cas de Tincendie dn bas senl étant a*, celle
qne le feu se communiquera au-dessus pendant le trajet M^ A^ est
y«t (_ /6 . 6t A)
prise entre les limites t=zx-^jr et Isscr, c^est-'àrdire
Ainsi , la probabilité que Télément H^ m^ sera brftlé sans
celui du dessus par un incendie Tenant de gauche & droite , si le
feu prend en N^ n^ est
/e.(«e/|
La probabflité que le fea prendra dans rannëe en N, n^ étant
S.
Ag Do <2x, et la râleur de l'âéinent Ho m„ étant «t- <&*« on
a, en omettant le* indice*, poarra**aranee contre le feu Tenant
de gauche i droite.
En intégrant par rapport i x entre les limites x s^ jr tt
x = Ay on a
(*35)
ADS^
*./(oc6)*
Poi* ea intégrant par rapport i j^ depaU o joiqu'i A , on a ,
pour raarannm da bâtiment entier contre le* incendies de
ganche i droite ,
APS
En doublant cette quantité poar aToir rattaranee contre les
cbances d*incendie des deox sens, rétablissant les indices et
remarquant qne la formule de [ Z, \^ ne doit différer de ceUe de
[^L 9^^ P**" ^^ indiees , on a
l*oJo =
*/(«o«o)*
* / («, 6. )"
En ajoutant ces deux expreasiQni à celles de [Z^Z^Jo et
[ Zq Zj ]j ci-desstts , on aara la fbnnale de rassarance entière
d^nn bâtiment rectiligne & nn étage. Ce sera la formnle (a5),qne
noas nons dispensons d*ccrira à cause da sa lon^enr.
On peut remarquer dans les formules de [ Z^ ]^ et [ Z, ], ,
que danâ le cas oà € as s /c*est*â.dirs où la oonmiinîeation d*un
ëtage à Taaitre eSt impossiUe , ces fisnanles te rédaisent i eeU«
( i), ainsi que cela doit être.
Assurance des bâimens fermes à un étage»
Proj^osons-noui midntenant de tranTer rassarance d*a& bAti-
ment avec étage dans lequel le feu ne se communique pas immé*
diatement d*un côté k Tautre, ce bAtiment étant de forme
annulaire ou de ceux que nous avons appelés fermés. Dans ce
cas rincendie allomé dans un point <qoelconque peni se cem-
nuniquer à cbacun d4S autres dans les deits stas* «i par eonaé*
quent les dangers sont plus grands que daAS ks bilimans vectî*
lignes. La résolution de ce problème «yan4i»eaiiooup d*«aalo^
avec celle du précédent, nous consenrerons toutes les dénomi-
nations de ce dernier. Â, qui désignait h longueur du bâtiment
rectiligne , désignera ici la longueur de la ligne courbe ou brisée
fermant le milieu du bâtiment fermé , et noua désignerons par
0^0)0 (^i)i (^o^i)o (^0^1)' avec des parenthèses rondes , lea
différentes parties dont Tassurance se compose , et qui , dans le
bâtiment rectiligne , étaient daignées de la même manière aveo
des parenthèses carrées.
Cherchons d*abord fZ^ Zj)^ . Représentons par A^^ M^, 0^
N^ B^ le contour eilérienr du bâtiment proposé, et par A, M,
0, Nj B, celui de son premier étage. Ce bâtiment étant toujours
considéré comme partagé eb tranches infiniment étroites par des
plans verticaux normaux à la ligne milieu du bâtiment , et le
point A pris arbitrairement ét^it Torigine des longueurs qui se
(aï?)
metforent gnr cette ligne milieu en allant de ganohe à droite.
De même que dans les bAtimeot reclilignce , ponr (ronver
Texpressiou différentielle de rossurance i noQ9 tnppotont le fea
éclaté dans un élément qaelconq[uc N^ n^ do bai , placé à U
distance x de Torigine  , et nou* cherchons Tassarance dea
denx élémens de la tranche Mm, placée à la distance^ de l'ori-
gine I contre le risque d*ètre brtJës tons denx par Teffet dn
même ineendie* Gela peut avoir lien, soit par Tincendie mar^
chant de droite à g^nche, soit dans le sens opposé > et d«ns
chacnfi de ces sens il y a i dîslingner une infinité de cas corres-
pondant à tons les points anxqnels TinceDdie était arrivé lorsque
la communication dn bas an haut a eo lieu. Soit N0=;< Tcspace
que Tincendie , allant de droite à gauche » avait parcouru au
moment de la communication, et NO's;^ Tespace analogue
pour Tincendie marchant dans Tantre sens. Quoique la tranche
considérée puisse (tre brûlée deux foi9 par Teffet du mime in-
cendie par la propagation dans Tun et «Fautre lens » il pe serait
jamais remboursé qu*nne fois si cet événement avait lieu. Ainsi
il faudra déduire de la somme des probabilités que Tineendie de
la tranche aura lien dans chacun dei denx sens la probabilité
qu*elle brûlera des deux manières à la fois , c'est-à-dire le pro-
duit des denx premières probabilités de Pincendie dans chacun
des sens.
Nous allons d*abord chercher la probabilité de Tineendie ve-
nant de gauche à droite. Alors le feu , étant supposé éclaté dans
Télément N^ n^f la probabilité quHl brûlera entièrement la
tranche Hmest le produit des probabilités des évènemens simples
soivans.
Probabilité
de TéTènement.
1 ,0 Propagatiop horizontale de Tinoendie simple
de N en 0 • a^t
su9 O>mmnnication de bas en haut pendant que
(a38)
Tîncendie parcovrt Tespace infiniment petit
Oo = dt —l€^.€^di
3.0 Propagation de Tincendie double de 0 en H. 9^^^"* •
La probabilité de Tincendie de la tranebe coniîdërée dans le
eat actael où la eommnnieation a lien lorsque Tespaee i est in—
cendié dans le dessous est donc
(^)'
La probabilité de cet ëTènement dans tous les cas est Tint^
grale de cette expression prise entre les limites t=zo ti i=rk^
et nous mettons f=^ parce que, tant que Tincendie dans un
sens n*a point parcouru un tour entier du bâtiment, on n*est
point certain qu*il ne se communiquera pas à la partie supérieure
et ne Tiendra pas brûler Télément supérieur H, n^ en reyenant
en sens contraire.
La probabilité de Tineendie de gaucbe à droite de la tranebe
Mm est donc » en faisant comme précédemment,
et en omettant les indices ,
-/«..-r /.tA = -il^*
const
On aurait de même , pour la probabilité de Tincendie mar-
cbant de Tantre sens^ en cbangeaut ,r — y en ft*— (x*-^),
il ,M'-/)(,-,a*)
/a
Donc la probabilité de Tincendie de Mm par Tane oa Faatre
des causes sealenient est
il (,_,*) j **-/ ^. .*-+r _» ii ( ^ __.«=).* j
Et eomme la probabilité de la sapposition que nous avons
faite qae rincendie éclate dans rélément N^ n^ est A^ D^ djc^
et qne la Talear des deaz élémens de la tranche Km est
S ^S
-2-jpi dy, on a
En intégrant par rapport k x entre les limites j^ et A-t-j^i il
vient
Et enfin en intégrant par rapport à y entre les limites y^s,o
ti y z=zk et rétablissant les indices
(Z Z ) = A D (S +.S ) ^
* f o • *
o • " •©
|..„*-.-*.„»ii^(i~.„*)
On aarait de même
( a4o)
(Z„Z.), = A.D.(S„*S,)~ift-
a I
.'._a-*..*'Jii^'(i-.,*)j
Cherehona maintenant (Z^)o • £n nom reportant à ce qni a
ëté 4it cî-dessos an sujet de [Z^]^ et de (Z^ ^i)o« i^ont verrone
que la probabilité d'incendie de ganehe à droite de Télteent
Hq m^ sans celni snpërienr, lorsque le fen éclate en N^ Hq 9 est ,
en omettant les indices ,
l'intégrale étant prise entre les limites or —^ et A; parce qu^îl
fant qne Tincendie ait fait vn tonr çntier ppur qn*on soit certain
qa'il ne se communiquera pas plus tard dans le dessus. En effec-
tuant Tintégration on trouTC, pour la probabilité ci-dessus,
i («6)
On trouve de m^e , en changeant ^ ^^y ^n k-^{je ^-^y)^
pour la probabilité dç Tincendie de H^ m^ d^iis Tautre sens ,
/(et 6) ^^^
en faisant pour abréger
/ (a6)
= E et « 6 =
e
La probabilité que Télément H^ m^ ser^ br&Ié sans celni sa-
•«^.«er»
fie*-j
^««••nt de
8aii«&«
'eut
» on a
(2o)»^
«»ftt,^^*i»«"»ppo«i
^o ^ /r s
, y/ «" *' A û
dEr
'*«»», en- *""**. /e e* i
f«.<foj*^a_
'(
Oq
•»rnt rf.
0*.-^/
i6
( a4a)
|lt enfin, en ajouUnt ces deux expressions avec, celles de
( Z^ Zj )^ et (Zq Z^ ), trouvées précédemment, noas aurons Tas-
surance demandée d*un bâtiment fermé avec étage. Cette somme
sera la formule (26) 9 que nous nous dispensons d^écrire à cause
de sa longueur.
Assurance étun bâtiment à deux ou à un plus grand nombre
détaxes , lorsqu'on considère P incendie comme marchant
par degrés infiniment petits et ne se communiquant pas
nécessairement d!un étage à celui voisin.
f.
F, M.
m, 0,
0. N.
«.
f>
F, M.
"»! Oi
0. N.
1
Aq fo ^o Mo m^
Oo ^K ^o ^o
B.
B
B
La théorie ci-dessus peut s'étendre sans grande difficulté,
maïs non sans grande complication , au cas de deux ou d^un plus
grand nombre d*étages. Comme il arrive bien rarement. que
lorsque deux étages sont en feu ceux qui sont en dessus et en
dessous puissent être sauvés , nous nous bornerons à Tassurance
d^un bâtiment à deux étages 9 et comme les bâtinaens que nous
avons appelés fermés ne se font guère qu'autour des cours de
ferme et avec un étage au plas , nous np nous occuperons pas
du cas où un bâtiment de cette espèce aurait deux étages.
Nous désignerons par l Indice 0 toutes les quantités relatives
au rez-de-chaussée, et par les indices i et a celles relatives aux
premier et second étages , et nous adopterons , pour désigner les
( a43 )
données da problème , les mêmes lettres qae poar le cas d*an
seal étage. LVxistence da deaxiéme étage donnera lien à des
combinaisons nouvelles qai exigeront de noareanx symboles que
noQS allons indiquer.
Nons désignerons toajonrs par €< la probabilité que lorsque
Tincendie a déjà parconro l'espace t depuis le point où il a pris
naissance, il ne s*esi point encore communiqué dans le sens ver-
tical d'un étage à celui voisin , et nous indiquerons de la manière
suivante les étages dont il s'agira, savoir :
La probabilité de non communication , du N.o o brûlant seul
an N.° I par gt^,,.
Du N.o r brûlant seul au N.o o par €t„o .
Du N.o 1 id. au N.o 2 par gt^,^ .
Du N.o 2, id. au N.o 1 par gi^^^ ,
La probabilité de non communication au N.o 2 lorsque o et i
sont en feu à la fois et que la longueur parcourue par Tincendie
depuis son origine est / , par 6^'% et par 6^'' la probabilité de
non propagation an N.o o lorsque les N.o> i et 2 sont en feu â
la fois.
D'après les bypothèses et les principes posés précédemment ,
on aura, en désignant par b la probabilité de propagation dans
le sens vertical , dans un bâtiment de même nature que celui à
assurer et de développement unitaire , lorsque Tincendie a par-
couni borizontalement une longueur unitaire , on aura , disons-
nousy en mettant aux lettres b les mêmes indices qu*à celles 6,
^on
^vo
^tf%
^•'" I — fr ^b D
« — Kl
I
« — Ko
Do
I
— &„o -4- &„o
» — K,
D.
I
D.
(244 )
Nous anront pareillement
e — •"*"«
»-*.« + *„. (Do + »,)
1 — »
g» __. ___ -i»o
'-*.,o-<-*..o(».-^I>.)
Quant aui probabililéB que Tincendie, arrive à on point quel-
conque en brûlant un ou plusieurs étages et ne fitisant point de
progrès dans le sens yertteal i se propagera horisontalement à
une longueur unitaire de plus, nous les désignerons par a^, «^ ,
a, lorsque les étages o « x , a brûleront seul, ig et g, lorsque les
étages o et I et i et a brûleront ensemble, et enfin par s sans
indices lorsque les trois étages brûleront à la fois.
Nous aurons toujours, pour les trois quantités ai Teipression
I — a -h aD
dans lesquels on mettra à toutes les lettres les trois indices
o, 1, a.
«o
l^^^i' (Pç-^-Pt)
. = i/^r?(Pi-^pj
* I — |/a, a,l ^- »/a, «J (D, h- D.)
et enfin
,__ 3 1
L'auarance totale du bâtiment lera composée de dix parties
(a45)
que nous désignerons par des symboles semblables i ceux adoptés
dans le cas d'an senl étage. Les indices de % dans les parenthèses
sont les noméros des étages dont les élémens d'une même trancbe
verticale brûlent par Teffet da même incendie, et le sjmbote
exprime Tassurance de la combinaison de ces élémens contre les
risques qn'ik courent d*étre brûlés par un incendie qui a pris
naissance dans Tétage dont le numéro est l'indice extérieur de la
parenthèse , l'assurance totale sera la sonune des dix quantités
[*olo -^ [2,1. -^ [*•!. -*■ [2o«ilo -^ [»o 2ili -^[2^1 z.l, -^[2, z.I,
-^ [«o «1 «,lo -^ [«o », 2,1, -^ [«o 2, « J,
Par la même raison que nous avons eu la formule de [^ol^
dans le cas d^un seul étage, nous aurons ici pour [z^j^ et [z^]^
deux expressions semblables aux indices près , puisque dans Tun
et Tautre cas il s^agit d^nn incendie qui reste constamment dans
Tétage ou il a pris naissance , sans se communiquer au seul étage
qui l'aToisine. Quant à [z^]^ , on pourra aussi conclure son ex-
pression de celle citée; car il est clair qu'il suffira pour cela de
changer a^ 6^ en a, S,,^ 6,,, • En effet, la probabilité que Tin-
cendie éclaté en N, n, viendra brûler l'élément M, m, avant de
se communiquer aux autres étages est («^ 6j,o • 6,^ )'~'^9 «t on
verrait de même que la probabilité que, pendant le reste de son
cours, Fincendie se communiquera en dessus ou en dessous, est
composée en «^ . €,,o • ^i/i comme la probabilité pour le cas
d'un seul étage l'est en a 6 . On a donc d'abord, en faisant pour
abréger
^•i ' ^uo ^i/a = ^1
*a • ^*M ^==^ ''«»
( a4»; )
a A„ DqSq
l'oJo =
Kl.= ^*'"'^'
a A. D. S.
I^U
't "'l "'l
Les formules des antres parties de Fassarance sont encore
beaucoup plus compliquées, tellement quVlles seraient d*ane
application impraticable. Cependant, ponr satisfaire la curiosité
de nos lecteurs , nous allons faire voir comment se trouve Tes*
pression de [z^ z^]^ .
Ponr cela, supposons i.o Tincendie naissant au rcz-de-^hausséc
dans Tëlément N^ n^ ; a.o qu'il parcoure vers la gauche l'espace
/y et que pendant qu'il s*avance de Tespace infiniment petit dt
suirant, la communication de Tincendie ait lieu. La probabilité
de cette supposition est de même que dans un bâtiment à un seul
étage ,
D*après notre hypothèse celle communication ayant lieu , le
dessus partage le sort de la partie inférieure , de sorte que Tin-
ccndie double menace de se communiquer au second étage par
( a47 )
loup les poinU de la partie en combnstion et marche en brÀlant
à la fois le rez-de-ch animée et le' premier. La probabilité qii*4
partir de o cet incendie donble ira jusqu'à la tranche à astnrer
Vbn tant se communiquer au deuxième étage est
•o'-^-'-C'"'-
Ainsi la probabilité de Tëvènement composé que Tincendie
éclatera dans Télément N^ n^ et qu'après aToir parcouru dans le
rez-de-chaussée Tespace t il se communiquera au premier, puis
que , sans se communiquer au second , il viendra brûler les deox
élémens M^in^ et H^uij, est
**o o ^ ^^ OH 1*0 o/i/ o •
Hais comme il serait possible que dans le reste de sa course
jusqu'en A Tincendie se communiquât au second étage et que
Tassarance appartiendrait alors au cas de [z^y z^ , z,]^* il faut
déduire de la probabilité ci-dessus celle de cet événement. Pour
la connaître, supposons l'incendie double des N.o» o et i arrivé au
point F entre M et A , sans s'être propagé au deuiième , et sup-
posons que cette communication ait lieu pendant le trajet infini-
ment petit ¥/f en faisant NF = u et F/*= du; la probabilité
de cette supposition est
-A„D„rfx./6,„ («ofi^,,)' .„- (- /6„' e;- du)
En intégrant cette expression par rapport à u entre les limites
jc et j:— ^9 on aura la probabilité cherchée que la communi-
cation an second étage aura lieu après que Tincendie double sera
passé à la tranche Mm. En effectuant cette intégration par les
procédés connus, on trouve
— A D dxU
"n '"'ft ****• • "i
" ^""^""^* T^) j('o6..r-(«oeo')"^^j dt
(a48)
II* probabilité d'incendie des deux élémen» H^ m^ et H, m,
â la foi* et mm que celai H, m, (oit br&Ië est donc
-. Ao Do <£r /«„„ («„ e„„ )t
et par coméqnent
«o «o»l)*
En intégrant cette expression par rapport
!t entre les limites o ci x,
X id. ^ et kf
y id. o et kj
on anra Tassurance contre tons les dangers d*incendie venant de
droite à ganche. Si Torigine des longueurs arait été placée â
reztrémité à droite an lien de celle i ganche , on aurait en la
même expression pour l'assurance contre les dangers d'incendie
Tenant de l'autre sens. Il faudra donc doubler Tintëgrale pour
avoir l'assurance contre les dangers d'incendie dans les deux
sens. On trouvera , après avoir effectue toutes les opérations in-
diquées I doublé le résultat et fait pour abréger
«o Kn = ^
(a49)
<-pk>[(0'(-')-H(-(7)l]
t s
■^■[nér.(-')-i^(-'')]
/^o Fi— e*e>^-Ac*e*/(ce) i — e''-4-*e* /e"!
"TTL ('ce)» ~ (ÏTp J
Cette formule doimeaosti [z, s^], en changeantconvenablement
les indices. Quant ans cinq antres parties qai composent Tassa-
ranee tatale9 on pourra les obtenir par on moyen toat-à*fait sem-
blable à celai qni prëoède \ mais noos nous abstiendrons de les
donner, d'entant plas qa^4 rinconTënient d*étre trop compliquées
ellea joignent celai beaacoop plus grave de s'écarter peat-étre
trop de la Téritë. En effet, pour ne point amener one complica-
tion exeesaive , nous nous sommes permis de ne point aroir égard,
dans le oalcnl des eSSets de Tincendie marchant i ganche du
point où il a pris naissance^ & ee qui pouvait se passer à droite
de ce point. Or , dans cette partie droite , rineendie peat se
conunnniquer aux étages voisins et revenir ensuite vers la gaucbe
en brûlant ces étages » ce qui changerait entièrement Tétat de
rineendie de gaudie dont nous avons calculé les eflbts comme
s*il existait seul.
Si tonte cette théorie sur Tassorance d'un bâtiment à deux
( ^5^ )
étages est inapplicable, elle servira da moins à faire connaître
restréme complication de la question et la presqa^itn possibilité
de la résoudre lorsqn^on Tcot aVoir égard à la marche de Tin-
cendie par degrés infiniment petits.
Des assurances particulières*
Ce sont, comme nous l'avons dit dans les préliminaires, celles
des parties de Fédifice oa de certains objets qa*il contient et
dont on connaît la valeur et la position , contre les risques gêné-
rauK d^incendie et contre ceux qui proviendraient de points
4
particulièrement exposés à donner naissance à Tincendie.
Lorsque Ton suppose , comme dans la première partie , qu^un
corps de bâtiment brûle entièrement dès qn*il est atteint par
le feu , les risques provenant de certains points particulièrement
dangereux sont les mêmes pour loutes les parties du même
corps, indépendamment de leur position. Alors les formules de
notre première partie suffisent au calcul àe9 assurances dans
tous les cas dont elle traite; mais il arrive le plus souvent qu^oulre
que toutes les parties combustibles d*nn édifice peuvent donner
naissance à on incendie, il y a certains points plus exposés que
les autres, qui font couHr à eux mêmes et au reste de rédrfice
des risques particuliers dont TeiFet peut être apprécié séparé-
ment. Supposer, comme nous Tarons fait, que la probabilité de
naissance d'incendie est la même pour toutes les parties, c'est
admettre qo^on ne connaît pas do motifs pour que le feu prenne
plutôt en un lieu qa'en un autre : mais lorsqu'on veut calculer
aussi juste que possible et qu'on connaît des causes qui facilitent
la naissance du feu en certains points connus, il faut, dans Téva-
luation des probabilités A , ne point tenir compte de rinfluence
de ces causes et ajouter à l'assurance des risques généraux qui
est d<innéc par nos formules celle de toutes les parties de l'édi-
fice a raison des risques provenant de ces causes particulières.
(aS, )
Noos afont supposé encore que toutes les parties du bâtiment
«Taientfà surface égale, une égale Taleur^et nous avons démontré
dans les préliminaires que c*est ainsi qu^on doit le faire , lors
même que cela n*est pas^ mais qn*on ignore absolument les dif-
férences qui exislent , comme lorsquMl y a des objets meubles
assurés et qu*on n*a aucun motif de croire qu*ils sont plutôt en
un lieu qu*en un autre. Cependant le milieu des édifices étant
plus exposé que les extrémités « il faut, pour calculer avec toute
Texactitude possible , avoir égard à la position des objets assurés
et il y a d*autant plus d*intér6t & le faire , que ces objets ont
plus de valeur et qa*il8 sont plus inégalement répartis. Nous
allons donc résoudre le problème suivant.
Assurance particulière dans un bâtiment rectangle isolé.
Déterminer Tassurance d*on bâtiment rectangle isolé, de
nature telle qu^un incendie brillerait à la fois toute sa hauteur
et sa largeur ; ce bâtiment étant garni d*objets assurés dont la
valeur el la position sont données, et qui doivent suivre le sort
du lieu qu*tls occupent en courant indépendamment des risques
qui proviennent des causes générales des risques particuliers ,
provenant de ce. qu'il existe dans Tédifice des points connus qui
font courir des dangers connus d^explosion d'incendie.
Soient Y, , Y T^ les distances à Textrémité gauche ,
que nous prenons pour origine, des objets assurés en nombre n,
que contient^ Tédifice , et S, , S, S„ respectivement les
sommes à rembourser en cas d*incendie de ces objets. Soient
encore X, , X^, • • . • X^^ les distances a Torigine des points qui
font courir des dangers particuliers, et Â^ , Â, • • • • A^^ respec-
tivement, les probabilités qu*ils donneront dans Tannée naissance
à rincendie. Nous conserverons ensuite toutes les dénominations
que nous avons posées au commencement de cette partie , en
traitant de l'assurance générale d'un bâtiment de Tespéce dont
il s'agit.
( ^Sa )
Il est clair que Tassarance demandée se compose de qaatre
parlies, savoir :
i.^ L*assarance générale , on de tontes les parties dont la
▼alenr n*est pas comptée à part^ contre les risques généraux on
provenant de la généralité des parties combastibles et sans com-
prendre les risques connus que font courir certains points connus.
Cette assurance est celle dont la formule (i) donne Texpres-
sion et que nous avons avons appelée Z ;
d.o L*a8Surance générale contre les risques particuliers ou
provenant uniquement des points dangereux ci-dessus ; nous la
désignerons par TJ \
3.^ L^assurance particulière ou des objels particuliers , contre
les risques généraux \ nous la désignerons par «> ;
4.<' L*assnrance particulière contrôles risques partienliers ;
assurance que nous désignerons par &>'.
La première assurance nous est déjà donnée par la formule
(i) et les autres peuvent s'obtenir facilement au mojea des
équations différentielles qui y.«nt conduit. Il sni&t, pour les
assurances particulières) de substituer à la distance y et à la
valeur — ~- de la trancbe dy\^ distance T^ et la valeur S^d*un
h.
quelconque N.^ h des objets assurés, et pour les dangers parti-
culiers, de substituer X^- i la distance x de la tranche dx i
Torigine, et A^», probabilité d'explosion d*incendie en un point
particulier quelconque Njo s, & AD dx qui représente la même
probabilité par les causes générales dans la trancbe dx. Ensuite
pour les risques particuliers , Fintégration par rapport à x demi
être remplacée par une sommation relative à tous les points
d%
dangereui et — - devenant alors la différence finie de TJ par
dx
A Z\ et pour les assurances particulières Tintégration par rap-
port ^y devra être remplacée par une sommation relative à tous
(a53)
dz
les objets particuliers , et — par A u . BnGn , en changeant i
S dy
la fins ^^^h^y ^^^kn ^ D <ir en A,- et x en X^- ,
<P » _ A' w' . A X . A T
d!r dy deviendra ■ ■ ' en employant pour
dx é^ aX • A Y
lee diffilreiices finies une notation semblable à celle ositfc poar
les différences infiniment petites.
Nons anrons donc en reprenant Tëquation (a) , que nons arons
tfonTée en traitant de Fassurance générale du bâtiment dont il
est question et en; j faisant successiTement les changemens
ci-dessus :
éP z % dv
dxdyz=i-^. AD die. a*-^ (ai)
dx dy k
rf(AZ') =s-^. A, . a '■'•''....(ai')
d (A«) = S^ . kDdx.ct, * (aw)
A ft> . A X^- • A Y^ X— Y
AX. . AYj^. * ' ^ ^
En prenant Tintégrale de (a z') , entre les limites y =z o et
y ==: X^ , pour avoir Vassurance de tontes les trancbes situées à
gauehe du point dangereux N.^ t, il Tient :
L*assuranee des tranches placées i droite du même point
étant composée en K — X,- comme celle-ci Test en X,-, on a
pour Tassurance de toutes les tranches du bâtiment :
( 254)
estenfia Z' == --- 2 A- f «^/^a*"^' — 2) {2)
k loi, ^ '
Le signe 2 indiquant ici que Ton doit prendre la tomme des
ezpreuions semblables à A^* f a < -f- a ' — a 1 , qn*on pent
former en donnant à l'indice i tontes les Talenrs de i à m dont
il est susceptible.
En opérant sur Téquation (a u) de la même manière qae sur
la précédente , on trouve
~ ï s, ( «Y» H- ,*-Y* _ a ) (3)
Enfin en intégrant la quatrième éqnalion (a w' ) 9 d^abord par
rapport à Tindice <*, il Tient
et ensuite , par rapport à rindice A, on a
w' = ï S* j A^ «X, -Y* ^.A^.,X,-T* ...^.A^ «X„-Ya j ...(4).
Le signe Z indiquant quMl faut prendre la somme des expres-
sions semblables i celle qui lui est soumise , que Ton peut former
en donnant à Tindioe h les n Taieurs dont il est susceptible. Il
faut observer en appliquant cette formule (4) que tous les expo-
sans X— Y sont censés positifs , et que lorsqu'ils seront négatifs
il faudra toujours les regarder comme positifs en remplaçant
X — YparY— X.
( a55 )
L^assannec deinaoi4^9 ëUnt la «omine des qnutre expreMÎon»
(i)da S i.cr et (a) (3) et (4) de cclui-cî, est
a SÂD
T
SAD /^ K \
s
•••(a?)
Noos aTont suppose dans cette théorie que les objets partica-
tiers assurés partagaient nécessairement le sort da lieu qu*ils
occupaient. Lorsque ces objets sont des meubles que Ton peut
saayer, le contraire a souvent lien ; ainsi cette supposition n^est
point ezacle. Alors il faudra remplacer la valeur S^- d*nn objet
particulier quelconque par cette même valeur multipliée par la
probabilité qu*en cas d*incendie du lieu qu*il occupe, il serait
brûlé.
Assurance particulière tPun bâtimentfèrmé, .
En opérant de la même manière que ci-dessus , on trouve
facilement rassurance partrcultère d*Ufi bâtiment fermé de Tcs-
pèce de ceux considérés § II. En conservant toutes les déno*
minalions de ce paragraphe , qui sont aussi celles du [«er^ et
toutes celles précédentes relatives à Tassurance particulière d'un
bâtiment rectiligne , on trouve d*abord que Téquation différen*
(a56)
tidle de TaMurati^ générale contre les ris^et généraai étant
f^ = /^ Ad dJ[ «*-' -*- J" ('-^> - *' j ... (e ^)
dx
on a en faisant lei mèmea changement qne ci-dessus , de
* I ( ^. .
> ^» < > ponr les risques particuliers ^
Y»
et de g |i^ ) en ^ V pour let ol^«tt partiedieisi
AZ' = /^ A, j .*(Xrr)H.«*-(VO-a* j .... (ea)
Au=/s* AD dx j ««-Y»H.«*-(«-T»)_«* j...l(e3)
A» »' = S» A., j «VY» ^. «*-(XrY*) « «t j (e 4)
Déjà la formnla (6) now donne pour Tint^ale de la pre-
mière éqaation (e i)
Les dèuiL équations (e a) et (e 3) s'intégrent sans difficulté,
les opérations étant tont4*&it semblables i celles de la première
intégration de l'équation (e). Elles donnent :
(»57)
S
k lu. \ ^
_ A D
y— (^2«^ — 2 — */« «*^ 2 Sa (e w)
Et enfin la quatrième équation (e 4] donne :
J = ï* S* A,, j «X .-Y* ^ ^A:-(X,-.Ya) _ ^fc j (c J)
Eipresfion dans laquelle après avoir, en laissant subsister
Tindice h, pris la somme des eipressions formées en donnant à
I les m valeurs dont il est susceptible , il faudra encore prendre
la somme de tontes les expressions qu'on pourra former en don«
nant dans cette première somme à Tindice h si*j n valeurs. Il
faudra aussi faire abstraction du signe de$ eiposans X •*— Y et
les considérer tons comme positifs.
L'assurance demandée des objets généraux et particuliers
est la somme Z h- Z' h- o^ -h u' 9 c'est-à-dire , en désignant par
co la somme S, -f- S, •••••..-«- S^ des râleurs des objets
particuliers :
a a
* — a — Jt /« a^
/
j AD(Sh-co)^ |. (h.A.^A,,..4-A^)J
^ !• Sa a, ( «^r Ya ^J^- (X^Ya) _ ^fc j formale .... (a8)
Les assurances particulières dans les cas où il y [aurait plu*
sieurs édifices contigas ne présenteraient pas plus de difficultés
que dans ceux que nous avons traités. 14 suffira toujours de rem-
»7
( a58 )
placer certaines longueurs, certaines probabilités d*ezplosion
d'incendie et (certaines sommes, dans Tëquation diffërenlielle
déjA connne de Tassurance générale contre les risques généraux ,
par les quantités analogues des objets et des risques particuliers.
Les intégrations aux différences Infiniment petites se troureront
alors réduites k des sommations de termes semblables , qu^on
indiquera par le signe 2. Nous nous abstiendrons donc de donner
les formules des assurances particulières pour le cas de plusieurs
édifices contigus 9 d*antant plus qu'elles seraient fort embarras-
santes à écrire et d*ane application très-laborieuse.
( ^"^9 )
TROISIÈME PARTIE.
Des assurances morales»
Noas aTobs ra dans rintrodaclion qut les compagnieii d*assu-
rance deyaient calculer les risques qu'elles courent d'après le
principe de V espérance mathémeuique y tandis qac les parti-»
culiert devaient estimer Tintërèt qu^il y a pour eux à se faire
assurer par le principe de t espérance morale , et nous avons
donne le nom à*assurances morales à celles calculées par ce
dernier principe. Quoique la crainte morale qu'un individu a de
perdre une partie notable de sa fortune dépende d*une foule
de circonstances particulières que le calcul ne peut apprécier,
les géomètres ont adopté à ce sujet un principe proposé par
Dariu Berhouui , qui convient dans un grand nombre de cas et
que nous prendrons pour base de nos calculs , en laissant aux
individus le soin d'apprécier mieux cette crainte morale , d'après
leur position ou leurs aiFec tiens particulières.
Ce principe de Daiiid. Bberoolli est celui-ci : « La valeur
s relative d'une somme tnfmiment petite est égale i sa valeur
» absolue divisée par le bien total de la personne intéressée.
» Cela supposé que tout bomme a un bien quelconque dont la
» Taleur ne peut jamais être supposée nulle. En effet, celui qui
» ne possède rien donne toujours à son existence une valeur
» au moins égale & ce qui lui est rigoureusement nécessaire
» pour vivre. » {Théorie analytique des probabilités. —
Introduction. )
Si Ton applique l'analyse à ce principe on obtient la règle
Miivante :
Soit F la fortune ou le bien d'un individu , en ayant égard à
( 260 )
hcs ressoarces de toale espèce et sans compler ses expectatives,
dont il s'agit de calcnlcr la Talear morale.
Soient E, , E, , E3. . . . . • E^^ des sommes qn'il a en cxpec-
tatiye dans m cas divers, dans lesquels sa fortune sera respec-
tivement F -H E, , F ^ E, F H- E„^, les probabilités res-
pectives de ces cas étant ^^ 9 ^1 9 /'s* • • • • Pm •
La fortune physique f qui mettrait l'individu dans le même
état de fortune morale que celle où il se trouve à raison de sa
fortune et de ses expectatives est
y = (F4.E,)^' . (F^E.y. , (F^E^ys...
^¥^ E,„ Vm Formule (i)
d'où Ton tire en prenant les logarithmes
Log. f = p, Log. (f ^ E') ^^p^ log. (f ^ E.)
■+■ FZ I-05-(F -^ E3) ^ /)^ Log.^F ^ K^)Form.(i')
Ainsi A désignant la probabilité d'incendie dans l'année
d'une maison de valeur S et F, la fortune de son propriétaire,
indépendamment de celte maison , i — A , sera la probabilité
que la maison ne sera point incendiée.
Si le particulier court la chance d'incendie et ne se fait point
i-A A
assurer 9 l'état de sa fortune sera (F -4- S) (F •«- a] ; si au
contraire il se fait assurer moyennant une somme &>, son état
sera (F-4-S — w)'. En égalant ces deux quantités on trourera
qu*il y a égalité entre les deux états lorsque
01= Fh-S— F^ (f^-SV-^ ...ï.... (a>
(*6i )
Telle est Tassarance morale de ]a maison. L^analyse fait voir
qne cette somme est toujours sopërieure & Tassurance mathé-
matique SA et qu'elle se confond avec elle lorsque la fortune
F du propriétaire est infinie relativement à la somme éven-
tuelle S •
Désignons par A la différence u — s entre les assurances
morale et mathématique , et faisons la probabilité i — > A que la
maison ne sera pas incendiée dans Tannée = A'
comme z r= AS = (i -*^ A' ) S
et w = ZH-A=:(l — A')Sh-A
l'équation se changera en
(i— A')S-*.A=;Fh.S — (F-^Sy f(^-^')
d*où
A = F-i-A'— s(F^Sy F^**^') (3)
C*€st Tespression du sacrifice qn*uu propriétaire doit raison-
nablement faire pour assurer sa maison , ou de la somme qu*il
peut conTcnablement payer en sus du prix de Tassurance cal-
culée par nos formules. 11 faut donc pour que les assurances se
fattenC avec un avantage réciproque que les frais et les bénéfices
des compagnies soient inférieurs à cette somme.
Lo formule (3) se simplifie lorsqu'on prend pour unité la for-
T, , .Sa
tune antérieure F : ^ et (f représentant respectivement -ir ^^ TT ^'^
a alors
J== I ^A' j— (i-^^y (4)
qui est Tcxpression donn<fc dans la théorie analytique des piQ.
habilités.
( 26a )
En caleulanl TcxpectalWe du propriétaire dans le cas où il
n'assare pas , noas avons considéré Tincendic dn bâtiment pro-
posé comme an eTénement qui ne pouvait exister qa^une seule
fois dans Tannée. C*est bien ainsi que cela a efTectirement lien
dans la pratique, parce qa*il est bien difficile qu'un édifice soit
brûlé , reconstruit et brûlé une seconde fois dans la même an-
année ; mais , parce que les incendies partiels, qui peuvent avoir
lieu d'une infinité de manières différentes, changent Fétat des
lieux , nous avons dû dans les deux premières parties supposer
qu'immédiatement après un incendie, l'édifice était rebftti et
continuait à eourir les mêmes dangers jusqu^à la fin de Tannée.
L'extrême petitesse des probabilités d'incendie est cause qu'il
n'existe qu*une différence très-petite , qu'on peut négliger sans
inconvénient , entre les assurances calculées dans Tune et l'autre
hypothèse; mais cette différence cesserait d'être négligeable si
dans des suppositions spéculatives on faisait les probabilités
d^incendie extrêmement grandes. Notre formule, ainsi que celles
qui vont suivre , deviendrait même absurde si ces probabi-
lités étaient plus grandes que l'unité. La probabilité d'un évé-
nement unique est nécessairement fractionnaire , mais lorsque ,
comme nous l'avons fait , on donne par extension le nom de
probabilité à la somme des probabilités d'un certain événement
dans une infinité d'épreuves , cette somme peut être supérieure
à l'unité, et il n'est plus exact de dire que dans le courant
de Tannée il ne peut arriver que l'incendie ou l'événement
contraire.
Pour apprécier la différence qui existe entre les assurances
calculées dans les deux hypothèses , supposons que le bâtiment ,
au lieu de courir une seule fois dans Tannée la chance d'in-
cendie A, court au commencement de chaque mois la chance
A
— et soit rétabli immédiatement s'il venait à être brûlé. Il
pourra dans ce second mode être brûlé la, ii, xc... i,o
(a63)
fois , et les probabilités de ces ëvcnemens seront respective-
ment les treize termes da déTeloppcinent du binôme
jè*(--è)!
IS
Si maintenant on désigne par P la probabilité qne le bâti-
ment sera brûlé an moins nne fois dans Tannée 9 P sera la
somme des douze premiers termes du déyeloppement ci-dessus, et
sera ainsi égal au développement total , qui est Tunité , moins le
dernier terme, qui est ( i j c'est-à-dire que
= --0-è)
it
on en développant, qne
P= A —
la.ii A' 12. 11*10
; -^ T
la'
latii. 10.9 A^
I . a. 3.4 «a^
Dans les assurances contre Tincendie la probabilité A étant
toujours très-petite, on peut sans erreur sensible omettre tous
les termes où cette quantité est élevée à une puissance supé-
rieure à Tunité et poser
C*est ce que Tapplication suivante va nous prouver. Pour
1.2
les tenues du développement sont
1000
(a64)
Le i.w
-t-
O9 0012
:i.«
—
0, 0000 0066
3.e
H-
0, 0000 0000 o2ao
4.«
—
0, 0000 0000 0000 0495
5.e
-1-
0, 0000 0000 0000 0000
0792
Les termes snccessifs diminnant Irès-rapidement et devant
dlminaer davantage encore après le 7.^ , la somme des termes
qne nons proposons de négliger est à très- peu près égale à
celle des quatre derniers termes écrits ; c^cst-4-dire à
— o, ooôo oo65 9780 0494 gaoS
or cette somme n*étant que -- — du premier terme, le de-
1819
Yeloppement peut être sans inconvénient réduit à ce terme seul,
ainsi que nous Pavons annoncé.
On arriverait â des conclusions tout-i-fiiit semblables si Ton
supposait que le bâtiment subit à chaque instant infiniment
petit une certaine cbance dUncendie p et est rebâti immédiate-
ment en cas de sinistre. EnefFet, en désignant par y le nombre
A
des épreuves t par — la chance d*incendie pendant chaque
y
instant, et par P la probabilité que sur les 7 épreuves Tincendic
aura lieu au moîns'une fois • on aura comme ci*dessu$
m *
' = -(■-7)'
et r = A — — — — -. .4. ... etc.
I . 2 y* 1 . a . 3 7'
9 7 — 1 7— "â
Dans le cas où 7 est infini, les rapports 9 j etc. ,
7 a
( »65 )
sont ^nz i l'anité et il vient simplement
A» a' a*
1.2 1.2.3 t«2.5.4
Série dont reipressîon exacte est i — — en désignant par
e la base des logarithmes naturels.
On a donc
P =z i — e-^ (5)
doù
(i — P) = c-^
et
/ (I — P) = _ A
En désignant par l la caraetcristiqnc des logarithmes naturels.
Dans le cas de Tapplication précédente où Â =: 0| oo i a on a
/ (i — P) = — o, ooia
d'oà
I — P = o, 99» 807 197
ft
P =: o, COI 19a 8o3
et enfin
P — A = — . o, 000 007 197
Différence qni n*est qoc ; de A et pent être négligée.
On peut donc , suivant que la simplicité des calculs le
demande, supposer que rédificc court en un instant toutes les
chances dUncendie auxquelles il est exposé pendant toute Tan-
( 2i66 )
née y et qu'il n*a ainsi à tabir qa*ane ëpreaye aniqae daoïs
laquelle il ne peut être hrblé qu'une fois , ou que Tincendie
peut avoir lieu à chacun des instans et qulmmédiatement après
un incendie quelconque Tëdifice rétabli continue à courir les
mêmes chances et peut être brûlé un nombre indéûni de fois.
Il était nécessaire de donner ces explications pour éviter le
reproche d'inexactitude ou même d*absurdité qu'on aurait pu
6ire à nos formules.
C'est un précepte de la prudence commune qu'il faut diviser
ses risques et c*est aussi ce que la théorie des espérances morales
indique. LArLAci démontre en effet {page 4^) qa*on a mora-
lement de l'avantage à partager une somme sur plusieurs vais-
seaux f au lieu de la transporter sur un seul. Il y démontre
aussi que l'avantage moral s'accroît avec le nombre de vais-
seaux ,^ et que lorsque ce nombre dévient infini , l'assurance
morale se confond avec celle mathématique. Ceci s'applique
également aux assurances morales contre l'incendie.
L'assurance morale donnée formule (a) pour le propriétaire
d'un bêtiment unique de valeur S et courant le risque À ne
peut s'appliquer au cas où le même individu posséderait plu-
sieurs bâtimens dont l'assurance mathématique AS serait néan-
moins la même. Il est clair en effet que les incendies de ces
bâtimens divers étant des événemens indépendans , il y a un
avantage moral à ce* que le même risque total soit couru par
plusieurs maisons ajant ensemble la même valeur. Supposons
qu'un individu possède au lieu du bâtiment unique ci-dessus un
certain nombre n de maisons dont les incendies soient indé-
g
pendans« chacune d'elles valant — et courant la même
n
chance À. Hors les probabilités d'incendie dans l'année seront
les suivantes :
(a67 )
Probab. d*incendie de n maisons*. f^
Id. dc(/i-i) id. .• '»{»-/') A'""'
Id. de («-2) id. .. !Li!!llil(i-;,/;;«-»
Id. de («-3) id. .. îi<!î:iK2:ii(,-p)V-'
I • 2 • O
Id. deo id. •• (<•/')"
qui sont les termes du déTcloppement du binôme \p -t* (i-jP)!
La fortune physique, qui correspond à la situation morale du
propriétaire, sera donc (formule (i)) , en désignant par ^ c^tte
fortune ,
X ( F + — J (F-hS) *^ '^'
d'où
Log. f =^» Log. F ^. n (i-/>) ;,"-' Log. T F ^- — ^
('-/'*)/'"■• Log. (f + ^
1.2 \ n y
... ^- (i — ^)" Log. (F^-S) Formule (6)
( 268 )
Si le proprië taire se fait assurer moyennant une certaine
somme &>, sa situation sera
(F ^ S — «)'
et pour que cette situation soit la même des deaz manières , il
faudra que
«== F^S — y (7)
f devant être calculé par la formule (6) • u sera Tassurance
morale demandée ^ ou la somme que le propriétaire des n mai-
sons doit raisonnablement payer pour son assurance. Outre
qu*on trouvera ici u moindre que pour un seul corps de bâti-
ment du même pris , Tarantage moral qui eiiste en général à
diviser les risques sera beaucoup plus grand dans la question
des assurances contre l*incendie , par la raison que le danger
diminue avec la grandeur des édifices. Dans la |question précé-
dente « si Ton admet que le danger est proportionné à retendue
des édifices, il faudra remplacer A par — dans Tespression
n
de la fortune physique ^ . Cette quantité sera plus grande et
par conséquent Tassurancc morale diminuera.
Les formules (6) et (y) s^appliquent également à Tassurance
morale d^un groupe de^bâlîmens semblables de même valeur et
courant les mêmes chances d*ezplosion et de propagation d'in-
cendie, construits en ligne fermée autour d*une cour, puisqu*on
a va ( ije p€U*iie) que les probabilités d*incendie de tous les
corps de cet édifice sont les mêmes.
Dans toutes les questions sur les assurances morales , si on
continue à désigner par F la fortune antérieure ^ par S la somme
totale & assurer , par ^ )a fortune physique du propriétaire , en
ayant égard à ses expectatives, et par 6> Tassurance morale cher-
chée , on aura toujours Téquation (7)
£J
(^69)
F ^. S — f
puisqu^lle a ëtë obtenue par des considérations tont-à-fait ïnàé-
pendankes de la question particalière que nous résolvions. Ainsi
nous nous bornerons a Tavenir à donner Texpression de f pour
cbaque question. Il suffira ensuite de déduire cette quantité de
F H- S pour aroir Fassurance morale demandée.
Pour appliquer la formule (t)\ il faut déterminer les expec-
tatives £, , £^ • • • • . . Ë„ du propriétaire et les probabilités
/7p p^ Pj^ de les obtenir, c'est ce qui sera souvent fort
compliqué.
De tassuritiice morale de plusieurs béUimens indépendans j
appartenant au même propriétaire.
Si un propriétaire dont la fortune est F possédait un nombre
quelconque n de maisons n*ayant point de communication entre
elles ; A, I A, A^ étant les probabilités qu^elles brûleront
dans Tannée, et «, , 5,. • . • s^ leurs valeurs respectives pour
lesquelles il est question de les assi\rer.
Supposons d'abord qu'il n*y ait que deux maisons N.o* i et ^ ,
il pourra se présenter les quatre cas saivans dont nous avons
besoin de connaître les probabilités et dans lesquels
Les N.os I et 2 brûleront. • • . .
1 sera brûlé et 2 conservé* • -
2 sera brûlé et 1 conservé. • . .
I et 2 seront conservés. » ... •
PaOBAilLITé p
EXrBCTATIVB E
DO CAS.
DD PAOPHliTÀinE.
1
A. A.
F
Ar (»-A,)
F-4-».
A. (i-A.)
F-+-«,
(.-A,)(.-A.)
F-t.*,^.,,
( ^70 )
La formule (i)' donne
Log. y = A, A, Log. F -*- A, (i — A J Log. (F ^ 5,]
^. à, (i - A,) Log. (F ^ s,) -f- (i - A.) (i - A.)
Log. ( F «H j, H- j, ) Formule (8)
Les probabîlitës des divers cas sont, saîvant un principe
général dn calcul des probabilités, les termes dn déTcloppement
du produit
JA,*(i-A,)j JA.+(,-A.)j
et Texpression de Log. f est le développement de ce polynôme,
dans lequel cbaque terme a été multiplié par le logarithme de
F , Ipltts la valeur conservée dans le cas de Tév^ement dont il
exprime la probabilité, et cette valeur est toujours celle des
maisons dont les numéros sont pUcéi eh indice aux facteort
(1— A) .
Il est clair que cela est général, et que dans le cas proposé de
n maisons/ on obtiendra Log. f^^eo formant d*abord le déve-
loppement du produit
JA. + (.-A,)} JA.^.(i_A.)j JA3+(i-A5)j...
|Am*(«-Ajl (9)
puis en multipliant chaque terme dn développement par le
logarithme de la fortune antérieure F , augmentée des valeun
de tontes les maisons dont les numéros seront placés en indice
aux facteurs (1 — A) de ce lermc.
L
( ^7» )
Dam ce développement les termes expriment les probabilités
de rincendie des corps dont les numéros se trouvent à ses fac-*
tenrs A et de la coasenraUon des antres dont les numéros sont
au facteurs (i — - A). L*ezpectative du propriétaire, dans le
tu dont la probabilité est indiquée par un d*enz, sera donc la
fortone antérieure F, plus la somme des valeurs S dont les nu*
méros sont aux faeteurs i — A. Les termes du développement
présentent toutes les combinauons qu^îl est poMible de faire avec
les facteurs i — - A , auxquelles correspondent toutes les expec-
tatives qui peuvent résulter des combinaisons semblables des
tommes S. Or, ces expectatives seront au nombre de 21*^ puis-
qu'elles résultent de la multiplication de n facteurs ayant chacun
deox termes. Ainsi , en général , Texpression de Log. ^ ^ contien-
dra 2*^ termes» multipliés par des logarithmes de quantités dif-
férentes et ne seront susceptibles d'aucune réduction. Mais dans
le cas où tontes les sommes S, , S^ . . . • S„ deviennent égales à
S, les seules expectatives sont F, F -h S, F-h 2S. ... F-^nS,
et Texpression de f^ peut être réduite à n -h i termes , comme
cela a lieu dans la formule (6).
Bn appliquant ce qui précède , on trouve pour le cas de trois
b&timens indépendans appartenant an même propriétaire | en
d^gnant par L les logarithmes dans un système quelconque ,
L„ = A,A. i3LF + A,A,(i-.Aj)L(FH.Sj)
H.A.A3(.-A.)L(F^S.)
+ A»Aj(i-A,)L(Fh.S,)
**.(>-*.)(• - A3) L (F ^ S. + Sj)
-t- A. (i-A,)(i-A5)L{F^.S,*S3)
*Aj(.-A,)(.-A3)L(Fh.S.h-S.)
-h (1 - A.) (i - A.) (• - A3) L (Fh-S, + 3, +83)
De Fassurance morale de plusieurs bdtimens conUgus faisant
partie étune même propriété.
Lorsque les bàtimens apparteniint à an même proprléUire sont
conligas f on tek que le feu pent se communiquer de Tun à
Tautre, leurs incendies n^étant plus^ indépendans , les formulea
(8), (lo) et (t i) ne sont plus applicables. Nous allons les modi-
fier de manière à convenir à ce* cas.
Supposons d*abord qu*il s^agisse de Tassurance morale de deux
bàtimens continus N.os i et 2 , séparés par une cloison telle que
les probabilités de propagation du feu du N.o i au N.o a\ et da
N.o A au N.^ I , soient respectivement a et a'. Conservons toutes
les dénominations du § précédent et reportons-nous & la formule
(8) , qui donne la valeur de Log. ^ dans le cas de deux bàtimens
indépendans. Ijcs termes de cette formule f tels que celui-ci
A.{i-A.)Log. (F^-SJ
sont le produit de deux facteurs , dont le premier A^ ( i — A^ )
est la probabilité que dans Tannée le N.o i sera br&lé et le
N.o a ne le sera pas, et le second est le logarithme de Texpec-
tative du propriétaire dans ce cas.
Ici les maisons étant contiguës, il ne suffit plus que Tincendic
n'ait pas éclaté au N.o 2 pour que sa valeur S^ soit conservée et
figure à Fexpectative du propriétaire , il faut encore que le N.o
3 ne soie point brûlé par Teffet de Tincendie qui est sapposé
éclaté au N.o 1 : Or , la probabilité de celte non propagation est
(i — a) y et dans ce cas seulement S^ doit rester au facteur
logarithmique. Dans celui inverse, dont la probabilité est a, le
N.o a étant brûlé, S, ne fait plus partie de Texpectative du pro-
priétaire et ne doit plus paraître au facteur logarithmique. Le
terape oi-detras de la formule (8) doit donc , dans le ca» dont il
t*agit , être remplacé par
A,(i-A,) j(i-a)Log.(F^.S,)^aLog.F j
En répétant ce raitonnement povr chacun des termea de la
formale (8), on tronre pour le caa de deux bâtimens contigoe
(")
W-f. =A, A, Log.F^.(i — A,)(i — A,)Log.(P^S,*S,)
* A, (1 -A.) j (1 - a) Log. (P^S.) *a Log.F I
^A,(i-A,) j (i-.a')Log.(P^8.)+a'Log.P |
Dans le cas particulier où toutes les probabilités k tt a
d*eiplosion et de propagation dMneendie sont égales entre elieS|
cette formule se simplifie beaucoup et devient
Log. 9», = 1 I A -♦- aa(i— A) | Log. F
^ A (I -A) (1 - a) Log. [ (F^S.) (F ^S.) j
^ (i - A)« Log. (F ^ S, ^ S.)
On peut modifier par un moyen analogue la formule N.o 1 1 ,
de manière à ce qn*elie donne Texpression de Log. f^^ pour le
cas de trois bâlimens contigus ne se rejoignant pas par les deux
bouts. Pour cela , en conserrant toutes les dénominations de la
formule (i i) y nous désignerons les probabilités de propagation
d*incendie d*ttn étage A l'autre par a avec un indice à gauche
et un à droite ; le premier indiquant le numéro du bfttiment qui
est en feu, et le second celui du bâtiment menacé, de sorte que
3a, désignera la probabilité que le feu, étant au N.o 3, se propa->
18
( >74 )
getà an N.o 2. Mont réiolverofi»ta qtieêtion par ttn rabonneiBent
analogue â celai employé poar le cat prêchent ^ ainsi, par
exemple, pour le cas du terme A^ (i— AJ (i -^Aj) Log.
(F H- S^-4- 83), dont la probabiHtë eat etprfm4e par te coefficient
du logarithme , et dans lequel le N.o i est brûle et les denz antres
eènserrÀ, il peut arriver , Iors<jtie les bâthnens sont contîgos,
tons les cas dont les probabilRéi sont los termei da dérelopiiie-
ment de
Or^ les lermM de ce développement, dans leupieb se trou-
vera le facteur ^a, , correspondront à des cas dans lesquels le
N.a a sera incendié et dans lesqndf S, ne devra poiat 9e trouver
au facteur logarithmique et le terme où se trouvera ,03 corres-
pondra à un cas dans lequel le N.o 3 sera brûlé et où par consé-
quent S3 ne devra point figurer à rexpectalive du propriétaire :
ainsi le terme
A, (, - A.) (. - Aj) Log. (F + S. ^ Sj)
de la formule (11) devra être remplacé ici par
A. 0 - A.) (. - A3)
■*• i". (» -' .«3) Loj. (F+Sj) M- ,a, ,«j Log. F
Par la tntmt raiton le ca» da terme
A. (.— A..)(i - A3) Ug. (F+8,-Hft.)
ne divisera dans ceux dont les probabilités sont les termes an
développement de
(^75)
cl oc terme deirrc se changer en
A. («— A.)(--A3)
(» - .«.) (» — .«3) I*8- (F + S. + Sj
■<-.'*. (i-,«3)I'«g-(FH-S3)
•^ .«3 (» — .«i) I*K- (F •+• S.) -♦- ,a, ,«3 Log F
La torakes de Ufitnnnle (ti) qai eorretpondeat i dM cai
dans ieiqaeU le feu prend dans deni de* bitiment peuvent
antii se modifier de manière i être applicables an cas de la
oontigaité : Ainsi , par exemple, le terme
A.A,(.-A3)Log. (F+Sj)
correspond k nn cas dans lequel le fen a pris ans N.<» i et 3 ,
et qui ici doit se diviser dans cens dont les probabilités sont les
termes in dëTcIoppement de
I (» — .«t) -^ i«« [(» — «^3) > .^j] j j(* ~" »^3) ^ «^3 j
Gea termes devront se séparer en deax groupes \ le premier de
Ceux qui ne contiennent pas ^03 , qui devra être multiplié par
i<og. (F -f- S3) et le second des termes qui contiennent cette
quantité et qui devra être multiplié par Log. F seulement, puis-
qu'il correspondra k des cas dans lesquels le N.o 3 sera brâlé.
Enfin le lenhe
A.A3(i— AjLog.{F^S.)
correspond à un cas qui se divise dans cent dont les proba-
bilités sont les termes du développement de
j (' — ,^.) •*-.«,! j (» — 3««) -»- 3«- !
( 276 )
Le Icrme (i — ~ ,a^) ( i — 3a,) correspondra senl à an eai iuu
leqnel le N.o a sera conservé et où S, devra figurer an &e(eor
logarithmique à reipectative do propriétaire. On a donc
Log. n = *i *i *3 W ^
+ {• ^. A.) (i - A.) (I - Aj)Log. (F^-S.^S. + Sj)
+ A.(.-A,)(. -A3)
( I -.a.) Log. (F+S, -^ Sj) -H ,«, ( i-.«5) Log. (F^)|
-•-A3(i-A.)(.-A,)
(i-j«,) lH>g. (F^-S, -».S,) * 3«, (i-.a.) Log. (F+S,)|
■+•3". .«l'og- ^
+ A.(i-A,)(i-A3)
(' - .<•.) (' - .«5) W (F -+■ S, +Sî),
*-.«. (• -.«3) W-{P-«-S3)-*-.a3 '.i-,a,)Ug.(F+S,)|
*- .<». .«3 ^og- F
^. A , A, (i — A3)
j-»- [i — (i — • ,«3] (i — ,a, ,«3)] Log. F
H-A. A3(i— A.).
(' — .«.) (» — 3«. ,«.) I«g. (F-*-S,)|
^A.AjO— A.)
(«--,«.) (• — 3«,) I^g- (Fh-S,)|
(^77)
Il serait inutile de pousser plus loin ces formules ; il sulTira
ordinairement d'aroir^ diaprés les foruiulet (3) ou (4)y Texcédant
de l^aMurance morale sur Tassurancc mathématique pour le cas
d^nn risque proTenant d*un éf ënement unique et de savoir que
plus les risques seront dirisës , soit parce qu'ils porteront sur un
plus grand nombre de corps indëpendans, soit parce que rëdifice
sera partage par des cloisons, plus la diffërence entre les assu-
rances morale et mathématique diminuera ; tellement qu'elle
finirait par être nulle si les risques étaient infiniment petits rela-
tivement à la fortune du propriétaire.
On obtiendra en général les assurances morales arec toute
Tcxactitude désirable, en calculant par les formules des première
et seconde partie, l'assurance mathématique z de chaque corps
de bâtiment. Cette assurance , divisée par la somme S, qui serait
remboursée en cas d*incendie total, est la probabilité moyenne
d*incendie du corps considéré , et un , moins cette probabilité
moyenne, pourra être regardé comme la quantité A' des formules
(3) et (4)* Comme on connaît d'ailleurs la fortune F du proprié»
taire indépendamment de Tobjctà assurer et la valeur S de cet
objet, on pourra appliquer ces formules , qui feront connaître
quelle somme le propriétaire doit raisonnablement payer au-
dessus de l'assurance mathématique Zy pour jouir des avantages
moraux de l'assurance.
Les assurances morales , dont les formules sont si compliquées
lorsqu'il s*agit de plusieurs corps de b&timent, dont chacun est
censé complètement brûlé dès qu'il est atteint par l'incendie, le
sont bien plus encore lorsqu'on veut avoir égard , comme nous
Tavons fait dans la seconde partie , à la marche du feu par degrés
infiniment petits et à fout ce qui peut être sauvé. Alors les
expectatives du propriétaire sont en nombre infini et les intégra-
tions ne sont pas praticables, même dans le cas d'un bâtiment rec-
tiligne isolé. Ainsi qu'on va le voir par la théorie suivante.
(aT8)
De Piusurance morale d'un bâtiment rectang/e datu le orne
où fan considère t incendie comme marchant par degrés
infiniment petite et où Pon a égard aux parties de bâtiment
qui peuvent être spuffées.
ReprësentoiK le hâtimenl par la ligne AB et consîdërons-le
comme décomposé en Iranches infiniment petites par des plans
verticaux perpendiculaires A sa longueur. Désignons toujours
par S la valeur du bâtiment , valeur qui est celle pour
laquelle il est question de !*assurer^ par A sa longueur , par A la
probabilité d*ezploslon d*înoendîe sur cbaqne surface unitaire,
par D le développement du b&timent, para la probabilité que
l'incendie arrivé à un point quelconque s^avancera encore d*nne
longueur unitaire \ toutes ces dénominations étant celles du \
I .(^r de la seconde partie , et de plus désignons par F le bien du
propriétaire sans j comprendre la maison à assurer.
Supposons que Tincendie éclate dans la tranche N/t de lar-
geur dx située à la distance x de Tcxtrémité gauche A, que
nous prenons pour origine. Le feu éclaté en x se propagera k
gauche et à droite. Supposons que sur la gauche il 6*arrf*tc en
0 après avoir brûlé la partie NO que nous désignerons par t
et que sur la droite il s*arrète en 0', après avoir brûlé U partie
NO' que nous désignerons par { • Alors TexpectatiTc du pro-
priétaire est
puisqu*on sauvera du bâtiment une longueur A -» ^ — £' .
( *79 )
La probabiUtë qae rinceodic éclaté en Mit sera éteint avant
d*aTOir parconra la longnear / est i — « et celle qaUl le
sera avant d*avoir parcoura la longaear £ -f- <& eat i *- «
La différence de cet deux quantités , savoir :
est la probabilité qae le fea sera éteint pendant qa*il parcourra
Tespace infiniment petit Oo , on qa*il s'arrêtera après avoir brûlé
A gaucbe la loognear I .
Par la même raison la probabilité que Tincendie consQinera
i droitei la fongnew / est — la*a M
Il pent se présenter d'abord deux cas principaai , que voici
avec leurs probabilités et les expectatives du propriétaire ^
Probabilité du cas.
i.o Qne Kneeadie n^é*
date point dans Tan-
née i-KAD
a.«) Que Tincendic éclate.
Ce second cas exige que
d'abDfïtléelaUdaiis ttn«
tranche quelconque Nn de
largeur infiniment petite
dx et placée à une dis*
tance quelconque x de
Torigine À : la probabilité
de ce premier événement
est AD dx
Cette ezplonbn d'incen-
die est nécesftrfnrcment soi-
expectative
dii propriétaire.
P^S
( sAo )
Probabilité
du cas.
vie de Tun des quatre évé-
nement tnivans :
1 .o L*incendie brûle entiè-
rement les deai parties
NA et NB à sa gauche
et à sa droite
a.o II brûle entièrement
la partie gauche NA et
une partie quelconque
NO' = l' de celle qui
est à sa droite,
3.0 II brûle entièrement
la partie droite NB et
seulement une longueur
quelconque NO =: / â
sa gauche. ••
«*«*-*
_.*
(-/«/*')
k-x
(-Ua^dij
ExpeeUtive
du proprieiaiic.
• • • •
4.0 II ne brûle à droite
et à gauche que les
longurars quelconques
N0'= i» et NO = <. . '(-fa J^y~U, «' a)
S
-(«w)
\{k-é-t)
Noos aaroiu, d'après la fonnale ( i'), en désignant toa-
jonrs par f la fortune physique équiralenle & la fortune morale
du propriétaire ,
(28. )
/ , =(i - kad) / (f * s) h- Ad «* dx IV
— //iDfa «*■*■'' «ir A / I F H- Y (*~*~0 I
^11 fin (l «y a' "'■''die rfl» <ft / Ff ^. y(* — '' -' )1
La première intégrale prise entre Ie< limites du bitiment,
taroir :x = o etx=:A'e«t KAD /F . En sabstilaant cette
eipresdon et faisant poar abréger
F ^ S = f
S
il Tient en remarquant qne ADK {It — l() =■ ADK /-—
f
if= /r-i-ADK/y
— knuf j »^^ dxM i\ f— c(«+o j
^ AD ii«)*f f I a*'^'' «ir rft' A / j f — c {f ^ I) j
( 28'J. )
i* et / ëUnt les longueurs incendia à parlir du point N , qui
est éloigne de Torigine A d^une distance x , cet deux Tariables
sont implicitement des fonctions de la troisième , et il faudra
commencer à intégrer par rapport à l' entre les limites o et A— cr
et par rapport k t entre celles o et x . On intégrera entuite
par rapport â x entre les limitas o et ^ . Malheureusement ces
/af dx
X
qui ne peut s'exprimer que^r une série d*an nombre in^pi de
termes. Comme il ne s'agit ici que d*une évaluation morale ,
Qons ne donnerons pas les sërica trèa-compliquées qui représen-
tent la valeur des in totales ci- dessus « parce qu'elles n'appren-
draient rien sur la question et ne seraient jamais appliquées*
II nous suILt d'avoir montré Textrème complication de la
question et Ilmpottibilité d'en donner une solution utile dans
la pratique.
( 283 )
QffRKmSSBMI
NOTES
SUR LA POLARISATION,
Par M. Dtunnnfi, Membre résidant.
^i^ ,. 17 ocToaai 1834.
Ayeru'ss&neHt. -^^ Beaucoup de personnes aiment & observer
les brillant phdoomêne^^ de Toptique moderne , si digne» de fiier
l*attentiQO. Faute de loisirs , elles ne pénètrent point dans les
profond^nra de la tii4Qrie qni les explique*, elles se bornent aux
notions indiaponiables, et dans le petit nombre de traités que
nous possédons sur cette matière , elles ch^rclient moins des
calculs que des détails sur des procédés d*expérimentation
simples et économique! • Pour cette classe d^amateani , ces dé-
tails ne sauraient être trop longs ni les exemples trop nombreux :
c^est exclusivement & elle que s'adressent ces notes.
J'appellerai :
1 .0 A^ce principal d'un cristal à deux axes optiques , la bis-
sectrice des angles aigus que (ont les axes en se croisant. Cette
bissectrice se nomme aussi Uffie intermédiaire. Elle est ordi-
nairement perpendiculaire aux plans de clivage ou aux faces
travaillées dans les cristaux préparés pour robscrvation.
a.o Axe secondaire , la bissectrice des angles obtus que font
les a^xes optiques en se croisant. Cette bissectrice se nomme aussi
l'$ne supplémentaire. Elle est ordinairement dans le plan des
(a84)
face* du cristal, et elle passe toujours par les pAlet des deaz
•yttémes d*anneaiiY.
3.0 Axe iert/aîre, la perpendiculaire an plan des deux axes
optiques. Elle est ordînairement parallèle aux faces et toajoars
perpendiculaire a Taxe principal et a Taxe secondaire.
4.0 Section principale f le plan perpendiculaire aux faces d*nn
cristal et qui passe soit par Taxe unique, soit par Taxe principal.
Elle comprend souTcnt les deux axes optiques.
5.0 Azimuif l'angle qu*un plan ou une droite fait arec le plan
de polarisation ; le plan de cet angle étant d'ailleurs perpendi-
culaire à celui de polarisation.
J'avertis enfin , et pour n'avoir pas à le répéter trop souvent,
que les observations sont faites indifféremment devant une
grande glace noire horizontale ou une pile de carreaux qui reçoit
et polarise la lumière du âel, et qu'on vise à travers une tour-
maline dont Taxe est perpendiculaire aux rayons polarisés et la
section principale dans le plan de polarisation. On peut aussi
généraliser le mot tourmaline en l'appliquant à tout autre ins-
trument d'analyse remplissant les mêmes fonctions que la tour-
maline proprement dite.
Appareits d observation.
Soit AD (fig. I , pi. 3) une glace noire indéfinie \ 0 le centre d'une
tourmaline à travers laquelle on regarde la glace, Taxe dans le
plan de polarisation AOD et. perpendiculaire sur BO. L'angle de
polarisation OBD = a est de 34^ environ pour le verre ordi-
naire. OB est la bissectrice de l'angle quelconque AOC = nb.
Le point B est le seul sur la ligne AD pour lequel l'angle OBD
puisse être égal à l'angle a de polarisation : il est donc le plus
obscur. Pour les points voisins autour de B , l'angle étant peu
différent de n, l'obscurité est encore fort sensible ; c'est l'en-
semble de CCS points qui forme la tache obscure. Les quantités
( 285 )
de lamièrc qui arrivent à VœW par les rayons réfléchis CO, AO
soot égales, d'après les observations de M. âragO) et comme les
distances BÂ, BG sont proportionnelles aux distances inégales
OA9 OC, la tache parait d*an noir plus foncé da côté BA qtie
da côté BG , pour des distances égales de chaqnc côté da point
B. Il importe, poor certaines expériences, qu'on ne se trompe
point sur la vraie position du point B, et poar qu'on puisse le
supposer au centre de la tache , il faut que les distances inégales
de ce point aux limites de la tache soient vues sous des angles
b égaux, ce qui exige qu^on observe à travers un trou fhit dans
un papier noir qui recouvre la tourmaline. Ce trou ne doit pas
être tout-i-fait aussi grand que la pupille.
Les dimensions de la tache sont proportionnelles aux diverses
distances de Tœil au point B ; ainsi , en éloignant suffisamment
la tourmaline avec Tœil , on pourra toujours voir la glace entière
dans une obscurité convenable à certaines expériences. Cela
explique en partie pourquoi les anneaux colorés des derniers
ordres, par exemple , sont plus ternes que ceux voisins du centre
commun mis sur le point B. C'est que la lumière est moins
complètement polarisée loin de ce point. Quand la glace est
grande et les anneaux étroits . on les voit plus larges et on en
voit un plus grand nombre en éloignant VœW ; les couleurs sont
aussi plus vives.
Une glace carrée horizontale paraît plus large que longue ,
parce que les deux dimensions sont vues, dans les expériences,
sous des angles inégaux. Ainsi , quand on aura à faire choix d'une
glace , on pourra s'arrêter â 5o centimètres de longueur sur 3o
à 35 de largeur. On couvrira d'un vernis noir la moins belle des
deux faces; mais si ces faces sont passabloir.ent parallèles, on
la posera snr du drap ou du papier d'un noir foncé et mat , en
laissant néanmoins entr'eux une couche d'air épaisse de x à 2
millimètres. La lumière étant réfléchie et polarisée par les deux
surfaces d'une pareille glace et seulement par une face d'une
( ^86 )
glace noire, e»t pliu abondante; les expériences y gagnent, et
si la lomiére da ciel est très-rive ^ la tache noire parait plos
petite et moins mal terminée » ce qni aide k déterminer avec
moins d*incertitnde la position dn point B p milien apparent de
oeUe tache , car on jnge mianz de la position dn centre d*nne
petite figare que d'une grande.
Ponr tontes les eipérienees où Ton n*a pas de mesures à
prendre, on peut, avec économie et avantage, remplacer la
glace nue on noircie par une pile de 8 à io carreaux de verre à
Titres choisis parmi les mieux dressés. A défaut de ces appareils,
on peut se servir d*une table d*acajou on de marbre polie et
vernie; plus le vernis est brillant, mieux la lumière esl polarisée
Une toile cirée, vernie au noir et tendue sur une planche, pro-
duit un bon effet. Enfin on peut profiter , au besoin , de Teau
calme et propre d*UA bassin, ou bien enoore d*nne terrasse
mouillée.
Si Ton voulait qoe la ligne ÂD (fig. i ) parût partout aussi
noire qu*au point B , il faudrait la courber selon la forme d*une
spirale dont la construction par points est très*sîmple. D*nn
point 0 (fig. %) OR tire des lignes quelconques OA , OQ , OR. • •
Par le point A quelconque on lire A£, faisant avec AO un angle
ZAO de i^o^ Cette Irgne rencontre OQ en Q. Par ce point on
tire une ligne QY qui fait avec QO un angle OQV de 34o. • • •
et ainsi de suite. Bnfin Ton fait passer une courbe par les points
A, Q, B«».« et cette courbe se rapprochera d autant plus de
la spirale voulue que les lignes parties du point 0 feront enlr*elles
des angles plus petits.
On trace cette courbe sur un grand papier épais, ou mieux
sur une feuille de zi^c y pour servir de patron. On en prend une
portion quelconque , GBK , par exemple, et Ton Ont tailler deo»
planches de U forme GRKIHG. On les maintient parallèlement
au moyen d*un fend et de quelques traverses sur les bovds de U
courbe. Sur ces courbes et les traverses on dépose une lame de
{a87)
tîiic poncée dont ôtt mâinttent la courbure au moyen ât$ tètei
de quelques petits doux. Cette laine ^ pemlt de dent cooclies
wntf pttiâ poncée , eH enfin ternie.
Avec moins de six francs on peut ainsi se procurer un appareil
équivalent et même préférable à une très-grande glace. On peut
de plus mettre sous la plaque courbe des tiroirs contenant les
cristaux d^étude. Cet appareil a néanmoins rinconvénient fati-
gant d^assujettir Tobservateur â placer constamment la tour-
maline et son œil au point fixe 0 , sans pouvoir faire varier i
volonté , comme derant une glace , la position de cet œil.
Ccl înconvémeirt se rqMFodoii dane Vappareil de M ^ Noam-»
MM, avec celui bien plu» grave, dans certains cas, da réduire
retendue dea images à une petite portlen^ du champ de la vMen \
mais cet appareil a des avantages qui compensent et au-delà eei
ineonv^iene. Comme il est peu répeAdu oneere, j*en donnerai
une eowte description.
Ck (fig. 3) est une mince glace nue à faces parallèles et in-
clinée de 56o sur Tborizon. Elle entre dans un châssis mobile
autour d'un axe horizontal passant par le point B, ce qui permet
de varier Tinclinaison que mesure un arc de cercle gradué. Si
Ton place Tœil au point 0, où vont concourir les rayons réfléchis
en A., B, G. . ., on retrouve eiaclemenl ^appareil de la fig. i.re
Hais si les rayons polarisés AO, 60, C0.« . • rencontrent une
mince glace étamée GL perpendiculaire sur BO , ils suivront le
cheinin ALO^BEO', CGO', etc., trarvesieront h glace et iront
concourir au point 0' où Ton doit maintenant placer Tœil.
An-dessus de la glace nue est un anneau qn^on peut approcher
on éloigner de Tœil et qu'on peut faire tourner, avec te verre
parallèle qu'il porte, autour d'un axe horizontal \ son inclinaison
est mesurée par un aie de cercle. On dépose sur ce verre mince
les cristaux d'observation. Enfin une glace noire, dépéndaaoe
( a88 )
ordinaire de tous les appareils de polaritation , est aassî adaptée
à celui de M. NoaBUBBafi (*).
Si Ton dépose sar la glace ëtamée 6L an cristal à fiieet paral-
lèles f la lainière polarisée le traversera ane première fois pour
arriver aa miroir, pais une seconde fois à son retoar; c*est comme
si elle avait traversé ane seule fois an cristal d*ane épaîssear
doable, et les phénomènes sont modifiés en conséquence. Cette
propriété de Tappareil peut avoir de très-utiles applications.
Au reste , qnand le cristal ne doit pas être déposé sur la glace
étamée « quand on veut le placer contre la tourmaline , avoir des
images étendues et varier à volonté la position de TiBil, on réduit
l'appareil i ane grande glaee d*Âllemagae, horifontale, carrée,
mince, étamée « qoi reçoit la lumière du ciel polarisée par ane
mince glace rectangulaire non étamée et incUnée de 56^ sur la
première.
Revenons encore à la figure i .î« -— Si Ton pouvait déterminer
avec exactitude la position du point B, centre apparent de la
tache obscure, il n*y aurait qu*à mesurer avec soin les lignes
OD et BD pour avoir Tangle a de polarisation, et^ par suite,
Tindice de réfraction de la glace ou de toute autre matière plane
et brillante donnant aussi une tache noire; car, par le triangle
rectangle BDO , on a
RxOD BD R COS. a
tang. a = — -— — ; puis r-- = = -, =
^ BD '^ OD tang. a sin.a
cot.a
R
indice de réfraction , d*après la loi de BL BtivsTaa.
(*) On peul se procurer tous les appareils elles cristaux pour l'étude Je la
polarisation , chez M. Soleil fils , opticien , rue de TOdéon , à Paris. Il con-
struit également avec soin Tappareil nouTeau de M. Babiket pour les eipé-
rî^nen sur la diffraction , expériences ^'on peut fûrc mainteaatit è la simple
Inntèxe d*une bougie.
Voicî mainleoaotj pour twMnnr OD ei ftD^ m froùUÂ
nomiqne , presfiM gressiisr , jaato MACCipUUe pdprUftft 4e qvel*
qv^iactilade.
Faites dresser une épaisse éqnerre en bois de twjer. Que
tontes les faces soient planes et bien perpendicalaires 1^ i|ie$
snr les antres. Chaque «ôté de Tangle «bnoii doit avoir de ao à
aS centimètres. A une pins ^ande hantenr correspondrait nne
tache trop grande qni ferait mal jnger de la position dn centre ;
nne pins petite exigerait une extrême précision dans les me-
sures. Mesurez les cMés des deex triangles rectangles de Téquerre
et assurez-vous que la somme des carrés des côtés de Tangle
droit est égale au carré du troirit&me côté. Collez sur un côté
de Tangle tiroît et près de I*an|fle aigu un morceau de liège qne
vous aurez ISmé en prisme d'un angle de S4 degrés environ.
Sur ce liège, iixez avec une épingle celui quS porte une bonne
ionrraaitne, cft demanlère que son centre, ou mieux celnî dn
petit tron de papier noir, soUdans le prolongement dn c6té de
Tangle droit et de Tune des grandes faces de Téquerre. Mesurez
de nouveau ce côté Jusqu'à ce centre. Gela fait, dans le prolon-
gement d*une règle fixée sur la glace avec nn^pende dire moUe^
collex sur cette ^ace un carré de papier de 1 mitUmètre de côté,
fartes gfisser l*équerre le long de celte règle jusqn^â ce qn*en
visant par la tourmaline le fragment de papier paraisse bien an
«entre de la tache, 'Enfin mesurez la distance dn centre dn papier
1 Textrémité voisine de Téquerre. — Pour avoir nne imageplns
petite et mieux juger -de la position de son centre , et si cela con-
vient à votre œil , fixez snr la tourmaline une lentille bi-concave
d*un foyer convenable. — Entre la tourmaline et la glace pré-
sentez un papier noir percé d*nn trou de 5 a 8 millimètres de
rayon. Pour nne distance bien choisie , la lumière inutile sera
interceptée , celle qui arrive des bords de la tache paraissant
pins vive , la tache sera pins petite. Enfin il faut faire un peu
( ^90 )
tonrner la tourmaline autour de «on épingle, i droite et à gaaehe,
pour délacer la tache et miens juger de sa position.
ma
Exemple. Les côtés d*ane semblable éqnen*e sont 211, Si *,
211,76 et a99,3o.
Or,
(aii,5i)« = 44736,4801
(ai 1,76)* = 44842,2976
Somme 89578,7777
dont la racine est 299,297 an lien de 299,30. Si Tangle n^est
pas droit , on calcule la perpendicalaîre et la distance de son
pied à Pautre extrémité de Téquerre. Ce calcul n*est pas néces-
saire pour réquerre ci-dessus, et i sa hauteur, 2ii,5i, il faut
ajouter 20,3o pour avoir la distance du sommet de Tangle droit
au centre de la tourmaline que j'y ai adaptée. Ainsi (figure 1 ) ,
0D = 23i,8i.
En opérant en hiver, à midi, sur une glace noire, devant une
fenêtre fermée, par la pluie et un ciel très-obscur, j*ai en
BD = 211,76 -^ 135,727 r= 347*487 pour une moyenne
entre douze observations faites successivement \ mais en dépla*
çant réquerre à chaque fois. Cela donne a = 33° i%' 3o^'. Les
valeurs extrêmes sont BD = 343,o6 , d*où a = 34^ 2' 5o",
et 35o,o6 ', d*où a = 33° 3o' J^o", La lumière trop faible prc^
duisait une grande tache mal terminée. Ayant ouvert la fenêtre ,
j*ai fait immédiatement douze antres observations aussi peu sûres.
Les extrêmes sont BD =342,06 et 347^06 d'o& a = 34^ 7' 3o''
et a == 33° 44' 20". La moyenne est 344>2i8 d*où a = 33°
57' 20". L'influence de la vitre, quand la croisée était fermée,
8*est fait sentir sur presque toutes les valeurs de BD ; elles sont
plus grandes que celles faites à ciel découvert.
On voit aussi que , par cette méthode, et en se bornant à une
( ^9» )
seule obtervatioii , Terreur sur U yaleur de Tangle a ne s^élef era
yoère qu'à la on i5 minutes, même dans les circonstances
eitrêmement dëfavorables que j*ai choisies.
Un ciel faiblement et aniformëment couvert est le plus aran-
tageuz à ces observations. Il faut éviter les nuages , à moins qu'ils
ne soient d*une teinte blanche uniforme.
Par une moyenne entre vingt observations consëcutîves faites
par un ciel favorable , j*ai trouve a =: 34^ 7' 5o'' pour la même
glace d*ancienne fabrication. Les valeurs extrêmes ne différent
de cette moyenne que de 1 4 et 1 5 minutes.
Une glace de Saint-Gobtn adaptée à Tappareil dispendieux de
FaismL est bien perpendiculaire au rayon qui aboutit au zéro
du cercle gradué. Faisant successivement usage des deux tuyaux
de lunettes , j*ai obtenu de chaque côté 56°, d*où a = 34° pour
cette glace.
La mince glace d'Allemagne qui polarise la lumière dans
Tappareil de M. NoBRiasiRa m'a donné un angle de 33° 36^
Cet angle ne peut être en erreur de plus de dix minutes. L*ap«
pareil est en bois et bien construit ; il est fort long, ce qui rend
la tache fort grande; elle couvre le miroir, qui est fort grand
aussi ; mais en mettant la tourmaline au haut d*un tube noir
long de 5o millimètres et d*une ouverture de 10 millimètres,
la tache se réduit à un diamètre apparent de 5 à 6 centimètres ,
et elle est environnée de lumière assez vive pour la bien dessiner.
J'ai pris d'ailleurs la précaution de m'assurer que la glace pola--
risante était exactement perpendiculaire an miroir quand l'ai*
guille était a zéro , etc. *— Le rayon du cercle gradué est de l'jS
millimètres.
Il parait donc , par ces observations directes , que l'angle de
35° 2S' assigné par Malvs est trop grand pour la glace ordinaire.
Cette conclusion vient appuyer au besoin la loi de M. Brewstbr,
savoir, que le rayon réfléchi sous l'angle de polarisation est per*
pendiculaire au rayon réfracté.
( ^a )
Leb 'oliserrations faîtes à Téqnorre peuvent être util!» , itM
<cerUfiise«S9 pour oblemr en pen d^ntans une première appro-
ximation. En Toîci ^piekiiiéf eieraples.
Sar nb ihôrèean àe papier hôW mis éûr onè table on sur ane
glace je dépôtfe tmé plaqnc de cristat âe i-oc'be perpenÂiea!aire
à Taxe et épaisse de 3,^, par congéqaent t)Û = aSi^i —
3,35 ±± ik2'6^i6> J^avÀYi'ce on rectote Tcqùerre snr le même plao
jn8qa*li ee que le cristal me paraisse A'nn noir foncé anqael
utiècède de la laùiière si je tais nn peu ^balancer la tourmaline
autour de son épingle. J*àî ainsi BD = a 1 1,76 -H i35 =s 346,76
cot. a
d*où u 3 33"" 19' 3o'' et -ig- is: i^Sai p««r IHnâîee de «é-
fltictSôn.
J*opère de même snr une belle plaqne de carbonate de plomb
dont je parlerai pins loin. L'obserration est incertaine parce que
la tacbe noire a une surface beaucoup plnsgrasde ^«- celle du
cristal. Les deux observations qui s^écarteat le plus Tune de
Tàutrc donnent a = ag^ 3i' 3o'' et a = 28^ a.S' J^o'\ La moyenne
entre les deux indices correspondans est i^SoSg. Le plan des
axes du carbonate était confondu avec celui de polarisation.
J4ii «idirci à Tetiorede GUne Tune «des 'ftKses d^mne topaze •&•
colom 6l je Tai déposée aw la ^glaoé en tmeètanft Fase teeoiidaife
dans le {>lafi'de polarisation, J*ai«ti h Ti^reaf^, cigwe<^en fcitc
derépaîssenrde4™''9'4> ^ cHalal, tra angle 4e polarisadon de
3o" :ào' \o" \ «-est une moyentie «eiitre dix valmira dont \n ex*
trémea diflKrtfnt de j[>rès de denx degrés^ parceqne la saariaoe de
la topaze étant plus petite que celle de la tacbe notie, il y a
incertitade sur la vraie distance dé Téqnerre. Diviaant par le
rayon la coiafigefite de cet angle, j*ai 1,7088 povr Tindice de
réfraoticm. 'Diaprés ufie table qnV>n trouve dans letndté de M.
UiasoaKL, cet indice, mesuré ipar M. Bior, eat i,6toa, <se qui
répond à un angle de polarisation de 3i^ 5o'3o'^et, parinite,
(393)
TaAglç ci-dosftiis est trop faible 4e i° 3o/ 20". U. Rupiuc («op-
plfinçnt ai) pnéme twU) (rooi(€, p(H^r indice, d^^le seaf d^
raxei^c;andair^.9 I961S76 ,. qui répond à va angle de. ^i^ 4^' lo",
^'ai es^QÎ^e lav^ ^ top^^ ^^ "^^i dépo^ si^r w^ i^ince papier
npir mat,, iyançast ou reealant réqnerrejofqii'i ce que le ce^ti*^
juprewer^iji^aa loit CQQyert par ^n petit fragq^e^t dç p?p*®^'
coUé far U lOft^^^tjVi eu pour fugle d'iacidepçe «ivçç )e sur^
foce^ 25^ o! Sa"\ divlsaut donc le cosi^ua de cet ^nglçy su^cepr
Cible d*une wi» grande exactitudes par Tindice; ^,7088 '\\ fieiif
3^^ \' ^y pe^^r Tangle que fait Tax» eoirçiapqiid^i^t ^Yfç la
perpendiculaire a!^x f^ee^f, Fawut faîrei ensuite on ^xa^veap^iit
de |8a^ au çrUt^l et ob^ert^iiiit de. ^i^iqe Iç piûle eorre^p^ndan^
à rwtrc ty^UffiQ d'iWUWUI^, jV eu :»9'' Sj' a", La dîKwftÇe
ai^ 4^' 35^ prQUvç qite les fecea non pi^rallèlc^ et tr^veilléea de
cetie ippsue nç^ aont pa» perpendiculaires ^ l'aie prvucipal.
L'angle des axes ferait donçt 6k^ 3&' 35", ti^dii que Hi Biot le
purtç h 6Ç i4? a"» M. Baww î^ CiS'' et «L, HmiBaq ^ 56^ 39^
S7'' seulmac^t Si je f^i^ usage de rindi<^ i,Qxo2^, je M'QflYe
65^ 53' 5"» et cnau 65^ 3?' 3q" axec Tindice ^61576.
Dens rhjpotbise d*uu fi^Ugle de 65^, j*ai fai^ tailler uue tpp^e
à faces perpendiculaires sur Vnu de les asKea» ni'appujtant |ur
ee que les faces naturelles de clivage sont perpendiculaires à
Taxe principal. D*après les angles , mesurés au goniomètre , la
taille répond à un angle de 66^ entre les axes. Cependant , à
Tobserration à travers un verre rouge, les cinq on six premiers
âBnaaax paraissent parfaitement cirouliiires. lin sccoud essai sur
une antre topaze n^a pas mieux réussi sous le rapport de 1^ taille.
Ayant k faire diviser nne topaxe de i3 nillimètres d'épaisseuis
poor d^aatfcs vérifications dont je parlerai plus loin, j'^en ai fait
extraire une plaque ABCD (fig- 4) épaisse de 3,a. On Taseiée
dams U ibrme du losange EFGH , dent les oMés ^F , 6H font ,
afce la face naturelle AB , un angle de 3a*^ 3oS ce qui doit les
rendre y ainsi que £F , EH^ perpendiculaires aux deu^L axes, si
(^94)
Tangle de ceox-ei est de 65^. J'ai lieu de croire le travail fidè-
lement exécuté, puisque, mesurés au goniomètre, les angles F,
H sont bien de 65**, et les angles G, E de iiS. L'axe principal
est y à robscrration, exactement dirigé suirant la diagonale CE.
Les formes et tous les autres détails des deux systèmes d*anncaux,
successÎTement observés à travers les couples de faces parallèles
GF , HE; GHy EF paraissent identiques. Les premiers anneaux ,
▼us au verre rouge, ainsi qu'à la lampe monochromatique , pa-
raissent bien circulaires ; mais ceux des ordres élevés , vus avec
leurs couleurs ou à la lampe , affectent un peu la forme ellip-
tique , ce que Ton doit attribuer à Tinfluence de Tautre axe et aux
directions différentes des axes correspondans aux diverses cou-
leurs. Assurément, je ne conclus pas de ces dernières observations
que l'angle des axes de cette topaze est de 65®, puisque je pourrais
également conclure qu'il est de 66® ; c'est dans un autre but
que j'ai désiré avoir une topaze taillée bien perpendiculairement
h l'un des axes. Je fais seulement remarquer à l'amateur dé*
pourvu d*instrumens précis qu'il peut obtoiir, avec une simple
équerre et en peu d^instans , une première approximation sur
l'angle que font entre eux les axes des cristaux dont on peut voir
les anneaux sans polarisation préalable.
hampe monochromalique.
La lampe à alcool, qu'on trouve dans tous les cabinets de
physique, peut servir ; la suivante est plus commode et d'un
meilleur effet. On recouvre un verre à boire d'un couvercle en
fer-blanc traversé par un tuyau rectangulaire de même métal ,
ayant i centimètre de largeur intérieurement sur 3 à 6 de lon-
gueur. Ce tuyau dq>asse d'environ a [centimètres le dessus et le
dessous du couvercle. Il est rempli par une mèche de coton qui
descend jusqu'au fond du verre et qui s^élève de a centimètres
(«95)
an-dcttiu da layfta. Le Terre est rempli de quatre* partie» d'al-
cool mêlées avec une partie d*eaa satarëe de sel de cuisine. Quand
Il lampe est allomée pour les obserrations» on arrange la mèche
poar aroir ane flamme haute et large ; ce qui peut exiger que la
liqnearsoît préalablement chauffée si elle contient une quantité
deaa beaucoup plus grande. Cette flamme émet une couleur à pea
prés simple, jaune paille, dont elle colore les objets quelle éclaire.
On éteint la lampe et Ton évite la perte de Talcool par évapora-
tion en recouTrant la mèche d*nn autre verre plus petit.
I^ cristaux qu'on observe & la lampe monochromatiqne doi-«
veot être placés entre deux tourmalines claires. On approche de la
flamme autant que possible pour avoir un plus grand champ et
une plus Tive lumière. On peut observer en plein jour en tour-
aant le dos aux croisées.
Faisons maintenant quelques observations.
Je place entre deux tourmalines croisées une plaque d*arra-
çonite perpendiculaire â Taxe principal et épaisse de 0,8 , par
exemple, et j*observe d*abord à la lumière du ciel. Si le plan
des axes divise en deux parties égales Tun des angles droits
qoe font les axes des tourmalines, je vois deux branches noires
Bjperboliques ) des lemnicastes qui, sous la forme d'ovales,
entourent les pôles, et d'antres lemnicastes qui enveloppent les
deux pôles. Par leur superposition partielle , les teintes de ces
coarbes s^affaiblissent de plus- en plus a mesure qu'elles s'é-
loignent de leur pôle ; les dernières sont rouges et vertes et
très-pâles. Enfm, les couleurs, se mêlant de plus en plus, finis-
sent par former de la lumière blanche qui se répand unifor-
mément dans tout le reste du champ de la vision. Pour em*
pécher cette formation du blanc et voir un plus grand nombre
de courbes, on observe à travers un verre qui ne laisse passer
qu'une couleur, le rouge, par exemple ; mais comme il absorbe
beaucoup de lumière, et comme d'ailleurs la couleur jaune a
(«96)
VA phtê gMnépMtoir Mwkêoîf on «bierTe ée préférenee à la
l«iftpe HMiioelirmiiÉftiqtie, «M ^t permet ie ttnt bu nombre
Hltimté ^ lemfii€<tCe« notre» et janineo (fa» cfmftetit Umî le
ebâtttp ée ht tMdnp.
liOftqiM le eriH«I e«( plits épaïf , lès eonrbef «e tferrent daratm
lâ|^ et de» tfifaies en pltM ^«nd nomlrre le fotmeni antoor de
ohaqne pAle. Quand Tangle des axes d*Qn avtre erîstal obsenré
est pIcM petit , tontes les lettnicastes prennent des fermes plas
rapprocMe» de eelle dii eerele. Enfin ^ qnand eet angle est mil ,
c*est4*dire, qnand le cristal est i rni senl ate perpendienlafre ,
tontes les temnieattes sont transformées en cercles , amsî qne le
montreiirt le spafli d'Islande^ la tourmaline» ete. , ete. 8î an eon-
trsdfe on oboi^C sii<Seessivement des eristonx dont Tan^ des
axes est de pins en pins j^rand , et si on les obserto d*abord à la
Inmière dn ciel , les oonlenrs des lenUtteastes qni entourent les
pôles se mêlent de pins en pins et une plage de plus en plos
grande entre les deux pôles se couvre de lumière blanche > ce
qui oblige d'incliner le cristal entre les deux tourmalines pour
amener les courbes colorées dans le champ de la vision. Les ares
traversés par Taxe tertiaire sont alors tout-à-fait invisibles,
quelque inclinaison qu'on donne au cristal dans ce sens ; mais
toutes les courbes reparaissent dans tout le champ de la vision
si on observe a la flamme monochromatique. Tel pourrait être
l*angle des deux axes d*un cristal , qu*i la lumière blanche et
composée du ciel on ne put voir aucune couleur, aucune courbe,
de quelque manière qu'on inclinât le cristal ; mais k la flamme
de Talcool salé , ces courbes seront toujours visibles , môme sous
rincidenee perpendiculaire, pourvu que le cristal ne soit pas
extrêmement mince, car dans ce cas il faudrait rinclinep pour
apercevoir les premières courbes. Enfm, si Tangle des aies,
grandissant toujours , devenait égal à deux angles droits , on
retomberait dans le cas d'un seul axe situé celte fois dans lea
faces du cristal. Les lemnicastes sont alors transformées en
( ^97 )
tfjrperbotes ëqmlatères , absolument mvisibks à la lumière com-
posée, mais (ootes visibles à la flamme monochromatîque. Eu
générarl, im erfslal à deux axea, taîUé perpendiculaîrement à
Tsa de ses trots axes recianKufaires , montre à ta flamme mo-
Docbromafîqae- des courbes dans tout le cbam{^ de la vwîon et
sons rîBcîdenee perpendiculaire. Ces courbes sont des lemnî-
castes si c^est Taxe principal qui est perpendiculaire aux faces \
ee sont des byperbofes si c*est Taxe secondaire ou Taxe tertiaire
qui est perpendiculaire aux faces. Ites cristaux à un axe unique
silné dans le plan des faces ^ comme le spath d*l8lande, la tour-
maline claire, le cristal de roclie, le bëril, etc., laissent voir
aussi à la flamme de Talcool , et sous Tincidence perpendicu-
laire, quatre groupes dliyperboles équilatères d'autant plus ser-
rées que le cristal est plus épais et qu'il a une plus grande force
de polarisation. Les cristaux obliques donnent également des
courbes risibles a la lampe monochromatique , lors mèmequ^ils
n'en laissent Yoir aucune à la lumière blanche. Un très- gros
pendant de lustre en cristal de roche me montre ainsi deê
courbes trés-llnes, cxirèmement serrées et en nombre infini.
On peut prévoir, d*après cela, que des phénomènes de pola-
risation peuvent se profluire à la lampe monocbromatiquc et dis-
paraître complètement à la lumière composée. Au contraire,
ceux qui se manifestent à la lumière blanche sont visibles
lumière simple, mais en éprouvant les modificalîon» qui î*«^ "
tent de la disparution de toutes les couleurs nioîns uncTay *^^ ^
remarque, Tamateur doit se tenir pour bien a^crVi cyui ^^
répéter à la lampe monochromatîque les cxpértence» o^^ ^ ^^
ferons désormais à la lumière du cîcl. En prenant ^""^^^^^
varier les détails des observations -, en opérant non *cxx ^^^^^
sur Tensemblc des cristaux combines, mais cneo ,
r \ A faits entier»»' ^
pris isolément, il recueillera une foule ac \Jtit^*^^'
deviennent imignifians ou nul» à la lumlèie cox^^V^* ^-
pie donné en peu de mots sufCra.
( 3oQ )
de liégo é9 4 ecftUméirci do diamlte. DFSG (fig. 5) e»i U pro-
jealk» lkoriionUI« d*iin paroU dia^pu» «I BKI une ooii{ie ter-
lieeteiamnl Mi. U peiiie ABG m KPeti tido; iOILK eet u
mereea» de liège œlU mr le dkqoe) U eifc limi ea Imeu •«•
veiilKL» etraogULKJ celde Sy.'^Iia pelîte gbee ««ire eel
ceUde eeeitre eeMe ftœ înelioée. Bnfin» on tniee i Teoere le
dîeliliire FG, iwrdUèle à U gbee» el le diamètre D& perfendion^
laire tar le premier. Poar obserrer, m aypUque le diiq^e HI «fir
ceux des crittanx , comme s'il portait une toarmaline dont Taxe
serait le diamètre FG. Four avoir plus de loivière^ ça remplace
la glace noire par nne très^mince glace nne à/acesparaUèies ,
en la posant contre vsi papier neir pal ML oolU snr le liège.
Celte glace doit être assea mince pour qao les dena images
d*aa petit troa d*aig«ille fait dans nn papier noir et observées
avec Hnslmment soient à peine séparées. On ne voit qQ*ane
image de ce troa avec les verres oxtrémement mineei et parfai-
tement polis qn*on troove ekes H. Giarles CaivAUia ils, an
Palais-Royal, i Paris. Il fknt choisir, parmi ces verres destinés
ans observations mieroseepiqoes 9 eeox dont les faces sont
parallèles.
S*il s*agit sevlement d*exp1orer nne image composée, cet
instrument remporte snr la toarmaline, malgvé une rédaction
notable dans le champ de la vision , provenant de ee qae la
petite glace ne pent pas, comme la toarmaline , être a^liqaée
contre le cristal à étndier ; mais si Ton a à combiner plarieara
eristanx , à les faire mouvoir les ans sur les antres , à les inoBner
en divers sens , alors les inconvéniens se multiplient , et à moins
d*nne grande habitode , 00 est exposé A mal observer ou à per-
dre beaueoap de temps. Si Ton vent faire le sacrifiée d^on pea
de lomière, il cet/aeile de modifier cet instrument de manière
A remployer absolument comme une tourmaline. La modifica-
tion se réduit à faire réfléchir la lumière reçue sur la glaoe nue
KL par une seeonde glace parallèle à KL. Cette nouvelle glace
(Soi)
pe«ilét^e h^reîe Ivr la faoe ^^MMente. Une glaee nne 4 hces
|i!istallèl«B ie»fc pvéASralyle : on perd mofini ée foimère; tlle peut
èirt cUÉvéé ; %i »t\kt dêi ttinCe tft si ses tacts %Ofrt Irttm parallèles,
tes likMi^«s mnfi ttèê^éHt» et 4a perle 4e lumière tirt eneore lieaa-
toHp dittâiMéè. Sî Itei^lMses iltient èptiisses on vernit an immis
itiM mages -^«n trou ^Vri^îRe fUtslams un papier n^nr. On en
t<ei*rait avantage si tes fkeék «t ks glaeès n^ëufent pas cxstete-
ttfeM ftaraNèlei'H'si eUes étificfnt piostiembretises. An Iten d^nc
si0t]lte<gl8ee «tte<0ii petit ^employer «ne pile de 3 i € ttèi-lttivoes
l^lMeosâ^oes paraNèltt, nknrs il y a gttin eft non pitrs perte èc
iuailère^ tù9^ r^age n^est plos aftisaî nelte, parée tfoe ses
dii^erses partie empiètent tin pcfa les nifes tmr ks antres par la
rlriM9i 'tfà VidtiV4^tt dôMée.
I^onr ériler ks périphrases , je Aennfeiiai provisoirement k
nom é^'éfnafyttur à 'Cet hvsttumeni. Sa coniftmetion exige H]nel-
qoes petits soins ; je crois devoir les indi^pcrer.
Uséz snr nne large liine plate ntie ftiee fH (fig. €) 'd\me p^nqne
ëpaiMe de liéfe ; setek fa -obhqtremetit , stfns nn srn^ de Sy 4e-
-grés environ. liiitiet les detrx faces Ae la Section -pcfor •qn^'elks
jorigvienl es&ct(ffneht et qn*elles soient inclinées de S7 et ia3
ckgrés «nr la face M qne vons anrez à 'cet effet dressée de non-
vean. Àtt moyen de 4 ^tngks, attachez Tmi à Fantre les dens
ntorceanx. Dresset alors la face snpérienrc MQ ponr rédnirc
l'épaissetir à être partent ^de 16 millimètres. D*on *potnt de la
ligne de jonction comme «cenftre et d'^tm rayon de fto mtft'nnètres
<korlvez wr la faee inférienre If ï tin -CCTcle doiA on -volt la pro-
jection'en DFfiS. lies projections d« la iwctîofn sont TC, '^•
Tirez denx parallèles ant dcn» lignes de jonctiom et M* a«tanoc
de 1*^{paisienr de la ^laee angrocntécde 4 TnaïKm^tte». ^ ^^^
4i^«n<^da centra, égiAesï la moîtîé delà longuent delà «lac«^
^iretles perpendicnlaires AV,CX «in- les dc«^ fncw.'î«a^«^ *^^
canîf , pais Kmez k contonr an dîaqoe perpenaictiVa^w^ï^^ *^^^
faces. Enfin, entniles lignes projetées en K^^ CS., tnlcvex *
( 3« )
canif, puis à la lime^ la partie LKRS, dont vous aurez adievé
de tracer le périmètre sur les faces de jonction des morceaux
sépares. A mesure que ce travail avance il faut s*assurer si les
faces Inen planes qn*on prépare ainsi font constamment avec la
face inférieure HI un angle de 57 degrés pour la face RS et de
xaS degrés pour la face KL. Si vous suivez minutieusement
cette instruction , vos glaces mises à leur place , où elles entrent
à frottement, seront parallèles et convenablement inclinées sur
les faces du disque dont vous aurez rejoint les parties. Voici d*atl-
leurs comment vous pourrez vous assurer que ce parallélisme utile
a été obtenu. Visez au loin Taréte borizontale d*nn toit, direc-
tement entre ces deux glaces et par réflexion sur Tune d'elles.
Les deux images doivent toujours paraître dans le prolongement
Tune de Tautre de quelque manière que Fanalysenr soit posé on
tourné. Il en doit| être de m^me pour toute autre ligne , soit
oblique f soit verticale.
Les très-minces glaces parallèles d*un verre tout-à-fiiit inco-
lore ne doivent point dépasser le liège. Sur les faces RS, KL du
liège on aura collé un mince papier noir mat. Quand TœîI est
placé trop près du point L , il reçoit la lumière directe qui passe
par les lignes Toisines de R. Si cela incommode, on colle un
papier noir sur HL et on le fait avancer jusqu^à peu près le
milieu de LU. L'instrument posé comme dans la figure 6 , est
très-commode pour observer de Tccil gauche. On lui fait faire un
demi-tour pour observer de l'œil droit.
Pour observer avec l'analyseur comme avec une tourmaline^
on place Tœil entre les glaces dont les bords sont parallèles an
plan de polarisation. Le diamètre du disque parallèle aux glaces
sera considéré comme un axe. Si Tune des glaces est nue et
l'autre étamée , on aura autant de lumière qu'avcQ une bonne
tourmaline verte ; mais, comme je l'ai dit , le champ de la vision
sera un peu plus restreint* On peut encore augmenter cette
lumière en remplaçant la glace étamée par un prisme abRK d'un
( 3o3 )
Terre pur , parfaitement poli et tout-à-fait incolore. Les angles à
la base aK sont de Sy degrés. Dans ce dernier état, Tanalyseur
est de beaucoup préférable aux meilleures tourmalines , surtout
lorsqu'on est intéressé à Toir toutes les couleurs et dans toute
leur pureté. Les expériences suivantes justifieront cette préfé-
rence.
Devant la glace noire, ou mieux , [devant la pile de carreaux ,
j*incline une topaze blancbe , épaisse de 5,25) et j*observe Tun
de ses deux systèmes dVvales avec une excellente tourmaline
brune. Les arcs situés du côté de Tautre pôle sont générale-
ment rouges et verts ; quelques-uns des premîeni sont bordés de
couleurs variées dont les nuances exigent une attention sou-
tenue pour être distinguées et qui disparaissent si j'observe
avec une tourmaline verte. Ces nuances , bien plus marquées
entre les pôles qu^en debors , où les arcs plus serrés se super*
posent en partie, font reconnaître que la topaze, ainsi que
presque tous les cristaux , a des axes différens pour différentes
couleurs. L'analyseur, substitué à la tourmaline, rend à ces
nuances leurs véritables teintes et en fait découvrir d'autres
que la tourmaline éteignait. Elles disparaissent toutes et de
nombreux ovales , invisibles jusqu'ici, se montrent si j'interpose
un verre rouge. Tous les ovales sont nécessairement noirs et
rouges. J'en vois une infinité à la lampe si j'incline la topaze
entre les deux tourmalines.
Une plaque de carbonate de plomb, travaillée par feu M.
LiBAiLLir , est épaisse de i millimètre \ observée devant la pile à
la tourmaline verte , et en mettant le plan de ses axes successi-
vement dans les azimuts zéro et 4^ degrés , on ne voit guère
que du rouge sale et du vert. La dilfnsion des barres noires fait
soupçonner l'existence de couleurs tendres salies par celle de
la tourmaline. Elles se montrent en effet si l'on se sert d'une
très-mince tourmaline brune et elles prennent tout leur éclat
vues i Vanalyseur. Il y a peu d*arcs colorés jautour des pôles,
<3o4)
an-dcli de la ligne qui les joint ; mais on en Toit une trèt-grande
quantité à la lampe monochromaiiqne. Chaque pôle est alors
entouré de 3 lemnîcaale»^ les autres , en nombre illimité, enve-
loppent les deux pôles.
La natare de la lumière reçue i travers une plaque bi-réfrio-
gente, Tépaissenr du cristal, la séparation des axes pour les
diverses coulenn et la séparation des plans de ces axes, sont
autant de causes qui peuvent modifier singulièrement les détails
et les teintes des images. Je vais en donner un bel exemple
sur une plaque longue de a6 millimètres , large de 18 et épaisse
de 3. Se tous les échantillons connus de carbonate de plomb
taillé , celui-ci est le plus beau \ et de toutes les eipérienccs de
roptîqne, la plus belle, pour les yeux, est celle que nous
allons faire avec ce morceau unique qui appartient à H. Bisnir.
Ce savant a bien voulu me le confier.
Plaçons d*abord le cristal entre deux tourmalines croisées
pour l'observer à la flamme de Talcool salé ; ici la couleur de
la tourmaline n^a d'autre influence que d*afiaiblir un peu la
lumière, qui reste simple et assez vive. Chaque pôle est entouré
de Slemnicastes noires^ les autres lemnicastes noires, en nombre
infini, enveloppent les deux pôles. H j a, par conséquent, un nom-
bre également infini de lemnicastes janne paille. Les branches
de la croix noire qui se forme quand la ligne des pôles est
parallèle à Taxe de Tune des tourmalines sont pareilles à celles
du spath d'Islande perpendiculaire vu a la lumière blanche.
Observons maintenant le cristal à la Inmière du ciel et entre
deux tourmalines vertes. Les branches de la croix noire sont
pins diffuses; celles qui sYloignent des pôles sont bordées
d'un nuage Lnin rougeâtre qui annonce l'existence de couleurs
salies par les tourmalines. Quand le cristal seul fait un mouve-
ment de 4^ degrés, les1>ranches de la croix ae transforment en
lijperbolesliordées en dedans des pôles de cette couleur brune
devenue plus vive^, et en dehors d'une conlenr verte assez belle.
( 3q5 )
— Reinellons la ligne des pôles dans la direclion parallèle à
Taie d*ane des toarmalÎDes et observons le^ autres parlies de
Piinage. Cette image n*est plus qn*an segment de celle ob-
serTée à la lampe monocbromatiqne. Elle est renfermée dans
un losange dont la petite diagonale est sar la ligne des p6les;
tout le reste est efiacé, sauf les branches prolongées de la croii.
L*image renfermée dans le losange A*est goére composée que de
rouge pâle et de vert asset beau. Le rougé s*améliore quand il
est dégagé des branches de la croii en imprimant au cristal un
mouvement de ifi degrés. Alofs les lenuiicastés rouges et vertes
qui entourent ou enveloppent les pôles sont fort belles.
Supprimons l'une des tourmalines potir avoir des couleurs
flMHus impures et faire ressortir un peta celles qu'elles éteignent ;
recevons â travers le cristal la lumière polarisée par une pile
déglaces. Alors, quelques anneaux rouges autour des pôles
s^étendent hors du losange jusqu'aux branches noires bordées
4il*unc leinle rousse plus vive et plus étendue qu'avant. Une
teinte de bleu assez beau, quoique un peu sale, se répand sur
l'image en prenant la forme tl'un earré ddnt Tune 'des dia-
gonales est aussi sur la ligne des pôles. Cette teinte bleue modifie
les couleurs des courbes qu'elle couvre, et laisse conséquem-
ment dans Uor état primitif lés parties de eeé courbes comprises
entre les bords des deut losanges. Ces franges eitérieures an
carré bleu sont presque rectilignes et parallèles k la ligne des
pôles. Si la plaque fait un mouvement de 4-^ degrés, la couleur
bicne , emportée par lel branches de la croix , borde Celles-ci en
dehors des pôles où l'on ne voit quelques anneaux qu'en inter<*-
posaut un verre rouge. La partie de l'image entre les pôles est
renfermée dans un carré d'où la lumière bleue ayant disparu
laisse voir les lemnicasles d'un beau vert et d'un rouge sale qui
qui s'avive beaucoup dans le voisinage des pôles.
Remettons la ligne des pôles dans le plan de polarisation et
répétons les mêmes observations avec l'analyseur formé d'un
20
( 3o6 )
prisme et d*ane glace nue. Alors tontes les couleurs , plus nom-
breuses autour des pôles, sont vives et pures. Le bleu d^azor
est de la plus grande magnificence ; le vert , près des pôles , est
aussi d*une grande beauté; il se propage plus loin sur Timage
intérieure ; il entraine avec lui quelques arcs qui se rectifient
parallèlement à la ligne des pôles.
Faisons maintenant quelques observations pour reconnaître
et non mesurer les différences entre les angles des axes corres-
pondans aux diverses couleurs. La distribution de ces couleurs
dans Timage indique assez que Tangle est plus grand pour la
couleur rouge , plus petit pour le bleu et intermédiaire pour le
vert ; et comme de plus cette distribution est parfaitement sy-
métrique des deux côtés de la barre noire située dans le plan de
polarisation, tous les axes sont aussi dans ce plan. C*est ce qu^il
€st facile de vérifier en prenant la petite précaution suivante.
Je dépose sur la pile de glaces un petit carré de papier blanc ,
ou mieux , un fragment d*une mince glace étamée , et j*amène
le pôle de la couleur rouge de Timage sur le miroir, La lumière
polarisée a traversé un verre rouge avant d*arriver au carbonate
de plomb ; comme cette couleur est presqu*absolument simple ,
elle efface toutes les autres; il ne reste que des courbes rouges
et noires plus nombreuses que celles qu'elles remplacent , et un
grand nombre environnent les pôles de toute part. Si je rem-
place le verre rouge par un vert, tout 8*efface; il ne reste que
les courtes franges presque rectilignes comprises entre les bords
des deux losanges dont j*ai parlé. Le miroir n*est plus an pôle
visible; celui-ci parait s*ètre approcbé de Tautre système d'an-
neaux ; il semble i|u*on a maladroitement dérangé l'image : mais
le miroir reparaît au pôle quand on reprend le verre rouge.
Un verre d'un beau bleu de cobalt produit les mêmes effets
avec un déplacement plus étendu dans le même sens et dans
le plan de polarisation.
Il résulte de ces observations que dans le carbonate de plomb
(3o7)
les angles des axes correspondans aax rayons des diverses cou«>
leurs sont sitnës dans nn même plan et décroissent depuis la
couleur rouge, la moins réfrangible , jnsqu*à la violette , la plus
réfrangible. Cet ordre de dëcroissement dans les angles des aies
s*obserTe paiement dans la topaze incolore , plusieurs micas ,
le diopside f le borax* • • , . } et il est contraire dans le nitrate
de potasse , le suere , Tarragonite ; c*est-à'dire que dans ces der«
niers cristaux les angles des axes relatifs aux direrses couleurs
croissent avec la réfrangibilité de ces couleurs.
Pour presque tous les cristaux, les plans de ces angles se con-
fondent dans celui des deux axes secondaire et principal. Le
borax présente une exception sur laquelle je m*arrèterai , parce
qu*elle est très-intéressante et qu^elle me fournira Toccasion d*in-
diquer aux commençans quelques petites manipulations insigni-
fiantes, mais indispensables quand on est dépourvu d*appareils.
Une lame de liège large de 4^ à 5o millimètres est percée vers
Tun de ses bouts d^nn trou de 1 5 i 25 millimètres. Autour de
Tanalyseur mis sur ce trou, je passe un crayon, et en trois ou
quatre points de la circonférence ainsi décrite sur la lame , je
plante des épingles destinées à contenir les cristaux et Taualy-
seur , qui peuvent ainsi tourner dans leur plan au moyen d*une
épingle fichée dans leur épaisseur. Un bouchon de liège est collé
à un support mobile quelconque. Une grande aiguille à coudre ,
perpendiculaire au plan de polarisation, est fichée par la tète
dans ce bouchon et par la pointe dans Tépaisseur de la lame de
liège qui peut ainsi tourner autour de Taiguille comme axe pour
devenir perpendiculaire ou oblique aux rayons polarisés et réflé-
chis par la pile de glaces. Enfin, entre les quatre épingles je place
le liège qui porte un cristal de borax et par-dessus l'analyseur.
Les deux sections principales doivent être dans le plan de pola-
risation.
J'observe Timage de Tun des deux systèmes d*anneanx :
elle est singulièrement compliquée; elle n'a presque rien de
( 3o8 )
symétrique, et il Berait bien long d*en donner une description
complète. Les conlenis sont bizarrement distribuées et dirigées;
on croirait que le cristal est très-défectnevs ; mais à la lumière
ronge comme à celle de la flamme monochromatique toutes les
irrégularités disparaissent* Si j'observe Tautra système d'an-
neaux, en tenant toujours exactement dans le plan de polarisa-
tion les barres noires qui joignent les pAles, je retrouve exacte-
ment la même distribution des couleurs, avec cette seule diffé-
rence, qu'on devait prévoir, que tout ce qu'on remarque à gauche
dans la première image , par exemple , se retrouve à droite dans
la seconde* Gela posé, j'abaisse vers la pile la lame de liège en
la faisant tourner autour âp Taiguille horixontale qui Tattache
au support jusqu'à ce que je revoie le premier système. Je fais
usage d'un verre ronge et je place le petit miroir exactement
au centre du premier ovale ; puis je fais passer la lumière pola-
risée à travers un verre de vitraux d*un vert franc un peu
foncé. Le pAle des rayons verts est descendu au-dessous du mi-
roir; il a marché vers l'autre pôle en obliquant vers la droite.
Je me sers enfin d'un verre bleu de cobalt à faces parallèles,
comme les deux précédons. Le pôle de cette couleur est consi^
dérablement descendu au-dessous du miroir ; il est également
transporté à droite et & une distance bien plus grande que pour
le pôle des rayons verts. On observe des mou? emens égaux, mais
en sens inverse, si l'on r^ète cette expérience sur l'autre sys-
tème d'ovales.
Lorsque les lignes noires des deux systèmes d^ovales sont en-
semble dans le plan de polarisation RR' (fig. A) , elles ne di-
visent point les courbes colorées de chaque système en deux
parties symétriques ; mais si l'on fait faire au borax im mouve-
ment de aS degrés environ , dans son plan , elles prennent des
directions parallèles RB , R'B' et alors les formes des courbes et
la distribution des couleurs sont exactement les mêmes des deux
côtés de chacune de ces liirnes. De plus, si l'on met les pôles
(3o9)
Ry R' des rayons ronges dans le plan de polarisation, un troa?e
les pôles Vf \' des rayons verts , et les pôles B , B^ des rayons
biens dans la direction précise des lignes noires. Ces dernières
observations se font pins commodément snr nn cristal taillé de
manière â montrer Ton de ses deni systèmes d*orales sons Tin-
cidence perpendiculaire.
De ces expériences faites sur le borax négatif, nons con-
cloons qne :
I .o Les angles des axes relatib anx diverses couleurs décrois-
sent dans Tordre inverse des réfrangibilités de ces couleurs.
2.0 Le plan des axes des diverses couleurs tourne dans le
même sens depuis le rouge jusqu'au violet.
3.0 Les pôles des diverses couleurs sont situés snr deux droites
parallèles qui divisent les systèmes d*anneaux en deux parties
symélriquea.
Selon le côté par lequel on observe un cristal de borax , on a
la figure A , ou la même figure vue par transparence après avoir
retourné le papier sens dessus dessous.
H. Hbbscobl a le premier fait remarquer que dans beaucoup
de cristaux les angles des axes correspondans aux diverses cou-
leurs sont inégaux, et que, dans le borax, les plans de ces
axes ne sont pas confondus. M. Babirit est aussi Tun det premiers
observateurs qui aient reconnu l'important pbénomène de la
séparation des axes.
Comme les cristaux de borax sont très-intéressans & étudier ,
je dirai comment on peut les préparer soi-même et sans frais.
On trouve chez tons les droguistes du borax en gros fragmens
sur lesquels on peut souvent reconnaître une ou plusieurs faces
planes naturelles. La rnptare à petits coups de marteau fait
d Villenrs presque toujours découvrir de ces faces alors beaucoup
moins étendues. Avec une petite scie d*borloger et dont la lame
est un ressort de montre, on taille des plaques tantôt parallèles,
tantôt perpendiculaires, ou même obliques à ces faces. Le trait
( 3.0 )
de scie doit être entretenu plein d*eati. On pent se borner à
abattre au canif tout ce qui excède la plaque qu*on veut obtenir
et qui doit avoir de 3 à 5 millimètres d*épai88eur. On frotte
légèrement ces plaques sur une lime un peu rude , plane et bien
mouillëe , jusqu'à ce que Tëpaisseur soit réduite à un ou deux
millimètres au plus. On les frotte ensuite , et plus légèrement
encore , sur un verre dépoli très-doux et très-mouillé. Cette der-
nière opération a pour objet d*user un peu la plaque et d*opérer
une dissolution partielle et uniformct On rince enfin la plaque
en la tenant par un bout, et quand elle est égoutée on la pose
borizontalement en Tappuyant par ses extrémités sur deux petits
supports. Sa surface cristallise en sécbant et elle prend un poli
et une transparence convenables. On peut augmenter cette
transparence en faisant succéder une glace polie au verre dépoli.
Pour conserver le cristal qui manque de dureté et augmenter
encore sa transparence, on le colle avec de la térébenthine
chaude entre deux verres minces et incolores.
En une journées on peut préparer ainsi une trentaine de
plaques parmi lesquelles on choisit celles dont les faces sont
perpendiculaires à Taxe principal. On s'assure que celte con-
dition est remplie lorsqu*en observant sous Tincidence perpen-
diculaire on reconnaît les formes qu'affectent les lemnicastes
autour du milieu de la ligne des p6les. 11 vaut mieux observer
a la lampe et entre deux tourmalines croisées. L'image est coupée
en deux parties symétriques par deux lignes droites qui se
croisent à angles droits au centre du champ de la vision quand
les faces de la plaque sont perpendiculaires à l'un des trois axes
rectangulaires. Les autres plaques serviront aux diverses études
que nous ferons bientôt. Des plaques de sel de La Rochelle ,
préparées de la même manière, sont fort intéressantes â observer :
la séparation des axes y est très-prononcée.
Lorsque les sels préparés par la méthode ci-dessus sont très-
solubles dans Teau , comme Tacide citrique , par exemple, on se
sert d'eau presque saturée du même sel.
(3,, )
Le centre des anneaui colorés que montre le spath d*Islandc
perpendiculaire étant noir, et tontes les courbes isochromaliques
qui entourent le centre étant des cercles parfaits , les axes cor-
respondans aux diverses couleurs sont tous confondus en un seul
perpendiculaire aux faces du cristal. Qr, il est très-facile de sépa*
ler ces axes , de fiûre prendre une forme elliptique aux anneaux
et d*imiter ainsi dans leurs formes et la distribution des cou*
leurs les ovales de Tarragonite , de la topaze blanche , etc., etc.
n suffit pour cela d*interposer entre Tœil et Tanalyseur un prisme
de verre dont Tarète de Tangle réfringent, de 5o à 60 degrés,
soit perpendiculaire an plan de polarisation primitive.
Réciproquement, au moyen d*un prisme convenablement
choisi ou présenté, on peut faire disparaître d*un système d*o-
vales, et plus ou moins complètement , les phénomènes de colo«
ration qui résultent de la séparation des axes dans certains cris
taux, quand tous ces axes sont dans un même plan.
Le petit appareil de la figure 5 , mis comme objectif devant
un cristal à étudier, suffît pour polariser la lumière et donner,
k cause de sa proximité , un champ aussi étendu qu*une grande
glace. D*après cela, on peut supprimer cette glace. L*amateur
qui possède Tappareil aux deux tourmalines de M. UiascaiL verra
bien ce qui reste à faire pour en construire un semblable sans
tourmalines. L^une sera remplacée par Tanalyseur , Tautre par
Tappareil ûg. 5. Pour ce cas , la glace nue KL pourra être pro*
longée jusqu'au prolongement de BP. Une petite pile de cinq à
dix glaces minces, d*un verre bien blanc, placées derrière KL
dans répaisseur du liège, est d*un excellent efFeK
Quand l'analyseur est composé de deux glaces en peu épaisses,
nues et à faces. parallèles, il est nécessaire qu'elles soient elles-
mêmes bien parallèles pour éviter la production de phénomènes
(3ia)
étrangers à ceaz que Ton veut observer et qui les modifient.
Ils consistent en des franges eoUrées produites par Tinterfërence
des rayons réfléchis par les deaz faces des deux gtacee. Poar les
faire naître à volonté , en obtenir de plos on moins serrées elles
soumettre à diverses épreuves , il est nécessaire de modifier en
peu la conslraction. An lien d*étre ooapé obliquement et en deai
parties inégales , le disque de liège est coupé par ton milieu per-
pendiculairement ani faces. Chacune des deuz parties symé-
triques porte une glace nue de i à 3 millimètres d'^aisseer,
inclinée de Sj degrés sur les faces du disque. On réunit les deux
parties par un peu de cire molle et si le parallélisme n*eet pas
exact on Tobtient aisément en appuyant sur la cire un peu plos
d*un côté que de Tantre. Faites alors tourner Tune des denx
moitiés autour d*une perpendiculaire au plan de séparation. Ce
mouvement doit être fort peu étendu \ il suffit qu'une ligne droite
éloignée paraisse brisée. Un petit mouvement de plus, s^il est
nécessaire , fera paraître les franges hyperboliques à peu près
perpendiculaires à Taxe de Finstrament. Elles sont d'autant pins
serrées que le mouvement a été plus étendu ; et on les voit
beaucoup plus nombreuses , si on les regarde dans le ciel i
travers un verre rouge ; on en a une infinité è la flamme mono-
chromatique.
L'analyseur étant ainsi préparé pour donner des franges , je
m'en sers comme d'une tourmaline pour le combiner •uccessi-'
vement avec divers cristaux à un ou à deux axes , comme des
spaths d'Islande ou des quartz perpendiculaires; des topazes, des
micas, etc. , ou bien avec des cristaux parallèles ou obliques,
croisés ou séparés et dont on fait varier les épaisseurs, les an-
muts et les inclinaisons. Je vois ainsi, généralement, que les
franges subsistent et qu'il se forme deux systèmes de cercles
colorés dont les diamètres varient avec la nature du cristal, son
épaisseur ou son inclinaison. Les circonférences s'éloignent plos
on moins de la masse des franges , et , dans certains cas , elles
(3i3)
tonl d*«ii tî grand diamètre, qii*on croit voir trois tystémes
séparés de firangat tantôt parallèles , tantôt croisés sous diTers
angles, etc.
Il y a «use antre manière d'obserrer oes franges déconcertes
par M* BeivsTBi. Je dirai ici comment Tamatear pent les obtenir
à coup sàr, Ayoz un tnbe ouvert , de carton nmr , long de a5 à
3o centimètres , large de 5 à 6. Fermez Tan des donx bouts
avec an carton noir dans lequel tous anrer pereé une fenêtre
rectangulaire longue de 3o à 35 millimètres et large de lo à
i5. Ayez aussi deux glaces à faces parallèles , longups, par exem-
ple, de 5o millimètres , larges de 3o à 4o et épaisses de 2 à 5.
Il est bon qu'elles soient tirées d*une même plaque. Joignez-les
par le bord du petit cêté et par Tautre bout introduisez entre
ellci une petite bande de carton 00 plusieurs bandes de cartes,
jusqu'à ce qu'en regardant la fenêtre ouverte au fond du tube
dirigé au del y tous puissiez voir à travers les glaces appuyées
contre l'ouverture Tîmage de cette fenêtre et tout à cêté l'image
entière réflécbie dans laquelle les bandes colorëes doivent se
montrer si le bord du tube est un cercle bien découpé. Si elles
n'y sont pas , vous le» y amènerez en inclinamt de diverses ma-
nié res^r très-peu et très-doucement, Tensenible dés deux glaces. Il
est utile de masquer par les cartes interposées la vue directe de
la fenêtre pour ne voir que l'image réfléchie. Les bandes atnsï
observées sont parallèles A la longueur de la fenêtre et à la ligne
de jonction des glaces. I^our avoir à la fois des couleur» plus
vives et des franges moins tierrées, on fait tourner l'ensemble
des deux glaces autour d'une perpendiculaire à leur ligna- de
jonction*
Les deux glaces étant disposées comme dans l'expérience
précédente, on les tient horizon talemeni et l'on observe par
réflexion l'image du ciel. Les franges se montrent immédiate^
ment. En écartant un peu pins les glaces par Tadditifon d^nnc
ou deux épaisseurs de carte et recevant la lumière du ciel à tra-
(3i4
vers la fenêtre da tobe noir , on a plusieurs images latérales de
cette fenêtre dans chacnne desquelles les franges paraissent plus
vives et plus nombreuses.
Répétez ces trois expériences à la lumière d^une lampe d*Âr-
gand y et même à la vive lumière du soleil , modérée par un
verre dépoli appliqué contre la fenêtre. Observez aussi à tra-
vers un verre rouge , et mieux encore à la lampe monochroma-
tique, pour avoir un nombre infini de franges.
Procède' pour reconnaUre si un quartz perpendiculcUre
tourne à droite ou à gauche*
Observez les anneaux à travers un verre ronge. Faites tourner
la tourmaline de gauche à droite ( comme on fait tourner un
tire-bouchon pour Fenfoncer dans le liège , ou une vis pour la
serrer ) , vous verrez alors se former une tache noire centrale ;
elle grandira; bientôt le rouge parait au milieu de la tache qui
s^étale et se transforme en un cercle noir. Le rouge s*étale à son
tour et se transforme aussi en cercle rouge auquel succède un
nouveau cercle noir , et ainsi de suite. Quand cela arrive en
tournant la tourmaline à droite , quand les cercles naissent au
centre et vont prendre la place de ceux qui le fuient , alors le
quartz tourne h droite ^ et dans ce cas , si Ton tournait la tour-
maline à gauche, le premier cercle diminuerait de diamètre et
viendrait se fondre en une tache noire ; alors viendrait le cercle
rouge qui , à son tour , arrivant de la circonférence au centre ,
viendrait se fondre en une tache rouge , et ainsi de suite.
Si les phénomènes ci-dessus sont inverses , c*est que le cristal
tourne à gauche. En général le cristal tourne comme la tourma-
line quand le mouvement de celle-ci fait naître au centre des
taches qui grandissent et se transforment en cercles marchant
du centre à la circonférence.
( 3.5 )
Quand on supprime le verre rouge et que le quartz tourne à
droite, par ezemple, on voit la tache centrale, quelle que soit
sa couleur, 8*étaler et se former en un cercle, si la tourmaline
tourne aussi â droite. S*il faut la tourner à gauche pour que les
cercles qui naissent au centre s*étalent de ce centre à la circon*
fërence, c*est qu'alors le quartz tourne à gauche.
Mettez Taie de la tourmaline dans le plan de polarisation
comme pour refaire l'expérience précédente. Examinez et notez
les couleurs qui , à partir du centre , forment le premier anneau.
En tournant doucement la tourmaline dans le sens de la rotation
du quartz , les couleurs qui partent du centre iront successive-
ment se former en cercles qui compléteront bientôt un anneau.
En la tournant en sens contraire , toutes les couleurs du premier
anneau , comptées du centre a la circonférence , viendront suc-
cessivement , et dans le même ordre , occuper le centre. — Ob-
servez , par ezemple , le rouge du sixième anneau et ne le perdez
pas de vue pendant que la tourmaline tourne en sens contraire
de la rotation du quartz \ ce ronge du sixième anneau deviendra
celui du cinquième anneau , puis du quatrième , et jusqu'à venir
occuper le centre. Si la tourmaline tourne dans le même sens
que le quartz, alors en suivant de Tœil le rouge , par exemple,
du deuxième anneau , on le verra passer au troisième , au qua-
trième , etc. Cet anneao grandira toujours jusqu'à ce qu'il dis-
paraisse \ mais comme il s'en forme de nouveaux , ils sont tou-
jours en même nombre.
Si la plaque est très-mince , en l'inclinant un peu on pourra
toujours reconnaître si le mouvement de transport se fait du
centre à la circonférence ( et alors le quartz tourne dans le sens
de la tourmaline ), ou de la circonférence au centre (et alors le
quartz tourne en sens contraire de la tourmaline). Quand la
plage centrale est blanche, pour reconnaître le sens du mouve-
ment de transport des anneaux, remarquez l'une d«s quatre
taches à l'origine des branches de la croix dont le centre est sup-
( 3i6)
primiS , TOUS Ycrrez bien si les coalear« de eette tache marchent
saccessirement vers le centre ou si eUes le fuient.
An reste, pour toutes les épaisseurs depuis un jusqu*à cinq
millimétrés , oa trouvera toujours une position de la tourmaline
pour laquelle Tîmage sera une croit bleue à branches de plus en
plus courtes à mesure que la plaque sera de plus en plus épaisse.
Le centre de cette croix bleue passe au violet quand la tourmaline
tourne tré**pea dans le sens du quartz. Pour des plaques très-
minces ce bleu est très-nombre , il est presque noir, et le moindre
mouvement de la tourmaline le fait passer au violet très-sombre,
peu appréciable , puis au jaune sale.
A égalée distances de la ^ace noire et d*une tourmaline dV«
preuve , mettez perpendiculairement aui rayons réfléchis une
plaque de cristal de roche un peu épaisse et montrant des an-
neaux \ vous verrez que pour beaucoup de plaques la tache cen-
trale n*est pas d*une couleur uniforme ; voas remarquerez des
plages plus ou moins étendues où la cristallisation est manifeste-
ment troublée. Dans certains échantillons, ces plages envahissent
plus de la moitié de Taire totale ; elles paraissent couvertes de
stries nombreuses bizarrement dirigées. Dans ces plages le cristal
ne parait plus rotatif, car en observant à troffers on dUtinffie
parfaitement la croix nofre bien formée.
Appareil de M. Savabt.
On divise en deux parties une lame de quartz (cristal de roche]
épaisse de i à 2 millimètres et parallèle à Tune des (aces natu-
relles de la pyramide qui termine le cristal ; on superpose les
deux parties' en croisant exactement à angles droits les deux
lignes de séparation. On superpose encore Tanalyseur, ou , selon
les cas , une bonne tourmaline d*épreuve, bien transparente. La
seclion principale de la tourmaline doit diviser en deux parties
(3.7)
égales Tangle dièdre formé par les sections- principales des deux
lames de quartz. Ces trois lames sont encastrées dans de minces
disques de liège et forment ensemble mut épaisseur de 6 a i o
millimètres.
Si Ton met la section principale de la tourmaline dans le plan
de polarisation , et par conséquent la section principale de chaque
quartz dans un azimut de 4^^) on Toit dtê franges ou bandes
colorées hyperboliques. La bande centrale , alors contenue dans
le plan de polarisation , e»i notre et elle est comprise entre deux
blanches. On aura toiqours une noire entre deux blanches , mais
différemment dirigées, siTonûiit tourner dans son plan Tensemble
seul des deux quartz pour changer Tarimut de leur section prin-
cipale. On reconnaît donc ainsi , avec les quartz croisés , dans
quel plan la lumière était polarisée avant de les trafcrser. Si la
tourmaline fait un mouvement azimutal de 90^, on a les cou-
leurs complémentaires , et par conséquent une blanche centrale
entre deux noires, quels que soient les azimuts de /^S^ où Ton
amène les sections principales des deux quartz.
*
Ainsi, Tapparition d'une y « centrale entre deux
fait connaître qu^ayant de traverser les deux quartz
noires * ^
la lumière éUit polarisée dans un plan perp^nSaire * '*
section principale de la tourmaline.
Nous disposerons Tappareil de Bianière que Taxe de la tour-
maline étant dans le plan de polarisation, la bande noire cen-
trale y s^t aussi, et que de plus les branches hyperboliques co-
lorées semblent devoir concourir ennn point du ciel au-delà de
Tobservaleur. La tourmaline étant alors ûxée à Tensemble des
deux quartz, si Ton fait tourner tout Tappareil de 90^, on aura ,
d'après ce qui précède , une blanche entre deux noires, et toutes
les bandes , ainsi que Taxe de la tourmaline , seront perpendi-
(3i8)
calaires an plan de polarisation primitive. Un nonveau monre-
ment de 90^ donnera- une noire entre denx blanches, et les
bandes sembleront concoorir yen le centre de la terre.
Presque tons les corps pins ou moins diaphanes, sonmis à
rëpreuve de cet appareil on de tont antre analogue, donnent des
traces de polarisation dans la lumière qu*ils réfléchissent ou
qu'ils réfractent ; il n'est même pas bien nécessaire de chercher
Tangle convenable. Voici des exemples.
Entre Tappareil de H. Savâet et la flamme d*une bougie f ou
nn ciel très-couvert , je place , perpendiculairement à la direc-
tion de la lumière , nn copeau de bois enlevé à la variope, et soit
que je mette Taxe de la tourmaline parallèlement ou perpendi*
cnlairement à la direction des fibres, j*obtiens des signes de
double réfraction plus ou moins forte, selon la nature du bois et
Tépaisseur du copeau. A 4^^ les bandes colorées disparaissent.
Cette double réfraction est presque nulle pour le frêne et le chêne ;
faible pour Tormcy le peuplier et le cerisier; médiocre pour le
hêtre, et forte, relativement, pour le sapin et le bois-blanc. Elle
est plus sensible è la lampe monochromalique.
Le papier et le verre dépoli disposés de même donnent aussi
des traces de double réfraction , mais excessivement faibles.
Perpendiculairement à Taxe d*nne corne de bœuf, je détache
un disque de 2 millimètres d'épaisseur. Il devient transparent
par le poli. Si Taxe de la tourmaline est tangent â la courbure
circulaire des ûbres, on observe une bande noire centrale entre
deux bandes blanches, et an contraire une blanche entre deux
noires si Tappareil fait un mouvement de 90^. A. 4^^ les bandes
disparaissent. A Tappareil ordinaire de polarisation , cette corne
laisse passer une couleur d'une mince lame de chaux sulfatée et
disperse la couleur complémentaire comme le ferait une agathe
de mauvais choix.
Si Ton fait à la bougie de semblables observations â travers
les barbes d'une plume de perdreau, de geai, de moineau , on
\
(3i9)
voit tout à la fois le spectre dû à Taction du réseau et celui dû à
la double réfraction. Il en est de même avec des tissus de soie.
Un large ruban ayant des parties diyerses dont les réseaux sont
plus on moins ouyerts donne des bandes colorées plus brillantes
là où le tissu est plus serré. Elles disparaissent à 4^^ de la
direction de la trame ou de la cbaine.
Enfin y la polarisation par une seule réflection sur les métaux
polis 9 bien qu*extrémement faible, surtout pour Targent , est
rendue très-sensible par Tappareil de M. Satabt. Cette obserration
demande néanmoins quelques précautions pour éviter les causes
d^erreur. Les métaux polis faisant les fonctions de miroir réflé-
cbissent la lumière polarisée par Tair. Ainsi, quand le soleil est
à rborizon , par exemple , et qu*on obserre le ciel serein ou peu
couvert en mettant Taxe de la tourmaline dans le méridien , on
▼oit au milieu du spectre une ligne blanche entre deux noires , et
si Ton interpose une lame d'argent poli , elle réfléchit la même
image, tandis que dans les mêmes circonstances le zinc donne
une ligne noire entre deux blanches. G*est donc la lumière nue
d'une bougie qu*il faut faire réfléchir par les métaux polis et
c^est Timage de la flamme qu*il faut observer après qu*on s*est
bien assuré que les objets environnans sont assez éloignés pour
n*eiercer aucune influence sur le phénomène par la lumière qu'ils
réfléchissent.
Polarisation de la ùtmière lunaire rifléàiie par Pair serein.
En i8a5, j^ai donné la loi générale de la polarisation de la
lumière solaire réfléchie par Tair serein (*). J^ai dit alors qu'elle
(*) Recueil de« travaux de la société , année i8i5 « page 34* J'ignorais
alors ^ue M. Àxago eût fait de semblables observations, comme j'ignore
aajourd'boi si ^elqne pbysicien a vérifié le fait de la polarisation de la
lainière Innaire.
( 3^0 )
devait être la même pour la lumière lunaire ; mais je n*aî rap-
porté aucune observation propre à vérifier cette assertion. J*ob«
servais avec un prime biréfringent qui donne la double image
d*nn trou percé au fond d^on tube, el cet instrument «tt loin
d^ètre assez délioafcoa assecràr et commode pour faire cette
vérification 9 snjelto d'ailleurs à Une difficulté que FuppAfell
très-sensible de M. SjiViaT lie permet pas de Iwvf avec une pleine
satisfaction, parce q«e dans robscorité les bMidoi cessent d*étre
colorées et qu'il est difficile de s'assvrsr sr elles sont en nombre
pair on impair. Vosai d'ailleurs qnatte est la difBoalté dont je
parle.
Supposona que le soleil et la lune /^Mee n'aient qu'âne faible
déclinaison 9 et qn'étaat sOus la KgAe , le spoetateor veuille ob-
server le phénomène eplîqoe une keore après 'le couéher du
soleil. Dans ces cireonstanees , s'il mat l'axe de la looniialine à-
peu*près dans le méridien, il verra une image composée de lignes
blanches et noires, et assez prononcées pour reconnatlre que le
milieu est oeoupé par une ligna blanche. Maie à quel astre devra*
t»il attribuer cet efiet qui pourrait n*ètre dû qu'au soleil et qui
Test ans deux astres si le fait à vérifier est réel? La difficulté
reste k même s'il met l'aie de la tonrmaliiie dans un plan
passant par les deni astres. 8i le spectateur observe à Tépoque
du premier quartier de la lune, par exemple, et si l'aze de la
tourmaline est mis dans le méridien après le coucher du soleil ,
il devra observer au milieu de l'image une ligme noire entre dettz
blanches si l'eiFet est dû à la lune seule \ mais il devra observer
une ligne blanche entre deux noires si le soleil seul produit l'effet.
Par conséquent il n'apereevrait rien si , dans le moment de l'ob-
servation , l'influence des deux astres était la même au lieu où il
vise. Et s'il observe ailleurs des traces de polarisation dues à la
différence dans l'intensité des causes , elles pourront être trop
faibles pour qu'il puisse compter les lignes noires et s*assiirer
qu'elles sont en nombre pair ou impair.
k
( 3*t )
Ces détails montrent assez comment la polarisation due à ^a
lone et celle dae an soleil s'inflaencent inataellemcnt, et qu'il
est nécessaire de choisir le moment de Tobservation pour décider
la question. Le 1 1 octobre , deux jours après le premier quartier
et trois quarts d^heure après le coucher du soleil, le ciel était
serein; la polarisation était très-forte, et dans presque tonte la
demi-eirconférence y à 90 degrés du soleil, j'arais des bandes
colorées d*nne viTacitë presque égale k celle que la lumière reçue
sur une glaee noire aurait pu donner. En mettant Taxe de la
tourmaline â-peu-près dans le plan passant par Tœil et les deux
astres , les bandes s'étendaient au-delà de la lune. En observant
Timage complémentaire qui se décolorait , se déplaçait et s'ef-
fa^it sensiblement à mesure que le soleil descendait sous Tho*
rizon, je pouvais la distinguer de celle due à la lune et qui
commençait à poindre, à go*^ de cet astre , cinq quarts d*heure
après le coucher du soleil. Deux heures juste après ce coucher,
la supériorité de Taction de la lune sur celle du soleil était ma-*
nifeste , et en mettant Taxe de la tourmaline à angle droit avec
la ligne tirée de ToBil à la lune , je pouvais compter les bandes
noires dans presque toute la moitié EST du ciel. Plus tard j*ai
pu les compter dans le reste de la demi-circonférence. Un petit
déplacement azimutal diminuait Tintensité de Timage qui dis*
paraissait un peu plus loin. Pour compter les bandes, lorsque
Taxe de la tourmaline était dans le vertical passant par la lune,
j*observais à 90^ de cet astre et je mettais sur une étoile la bande
noire qui me paraissait occuper le milieu du ^ctre , j*en trou-
vais un nombre égal de chaque o6té. Pour vérification , je mettais
une bande blanche sur Tétoile et j*en trouvais une de plus d*un
cÀté que de Tautre. Cette énumération des bandes n*ett pas bien
sAre, parce qn*elle est difficile à faire & cause de la trop faible
intensit^des bandes extrêmes et parce qu*on ne peut se défendre
d'un peu de prévention ; aussi convient-il de faire tourner l'ap-
pareil dans son plan en variant les points du ciel où Ton vise
21
(3aa)
pour obtenir d^autres indices qui aident à tirer la conclosion.
Le 1 3 an soir j*ai pa répéter les obsenratîons par nn ciel né-
baleai qni ne laissait voir que les étoiles de première et seconde
^randenr. A dix heures il s^est presqn^entièrement conTert;
néanmoins j*obsenrais encore des traces non équiroques de pola-
risation k 90^ de la lane.
Par an ciel uniformément convert et une plaie fine continne «
mais peu abondante , j*ai obtena des traces de polarisation de la
lumière solaire par Tair. Cest encore à 90^ de Tastre que ces
traces sont plus sensibles en plein jour; par conséquent, cette
polarisation obserrée est opérée par Tair et non par Teau ou les
nuages. Quand le soleil est entièrement caché par les nuages ,
les traces de polarisation disparaissent tout-i-fait, même sans
pluie , sur tous les points couverts du ciel; mais elles sont vives
sur les points découverts. Dès qn*une clarté plus vive en un point
du ciel couvert ou naageuz permet de reconnaître le disque blanc
du soleil , les traces de polarisation reparaissent sur les nuages
à 90^ de Tastre. Ainsi la polarisation de la lumière du soleil
s^opère jusque dans les couches d*air inférieures a celles des
nuages.
Pour les observations de la polarisation de la lumière réfléchie
par Tair et pour d^autres observations encore , Tappareil de M.
Savakt est très-avantageusement remplacé par le suivant, qui
présente un caractère saillant propre à dissiper les doutes qui
naissent de la diiBcuIté de s^assurer dans Tobscurité si les bandes
observées avec le premier sont en nombre pair ou impair. Il
suffit de substituer aux deux plaques de cristal de roche inclinées
à Taxe, deux plaques parallèles un peu plus grandes et d^une
épaisseur égale de 3 à 8 millimètres. LUmage, vue sur une glace
noire quand Taxe de la tourmaline est dans le plan de polari-
sation , se compose en général de quatre systèmes d*hyperboles
colorées, séparées par une ligne noire entre deux blanches.
Quand le parallélisme des plaques n*est pas absolu, le centre
(323)
commun de ces courbes est entoure d*ane plage blanche qui est
remplacée par une plage obscure dans Timage complémentaire
obtenue en domiant un mouTcment de go^ à tout Tappareil. Si
donc on met Taxe de la tourmaline dans un plan passant par la
lune, on voit la plage blancbe autour du centre commun des
courbes, ou une plage noire si cet axe fait un mouTcment de
90** Les obserYations faites avec cet appareil au moyen de
Tunique distinction entre une grande tacbe blanche et une tache
noire, ne laissent plus le moindre doute sur le fait évident à
priori, mais que j'ai voulu vérifier. Je ne doute pas que cet
appareil ou tout autre équivalent , comme le spath d*Islande
perpendiculaire , ne rende sennble la polarisation parles couches
inférieures de Tair, d^une vive lumière artificielle , comme celle
d*un ineendie ou d*un bouquet de feu d^artifice.
Déterminaiion du signe des cristaux.
L*axe de Tanalyseur est mis dans le plan de polarisation de la
lumière réfléchie par une grande glace noire horizontale. On
interpose une mince lame de chaux sulfatée tenue à une distance
convenable de Tosil. En la fiiisant tourner dans son plan perpen-
diculaire ou faisceau de lumière, on trouve une position pour
laquelle la couleur est à son maximum d'intensité. Il s^agit d*as«
signer cette couleur. Avec Tappareil de H. Siviat , disposé pour
donner une bande noire centrale entre deux blanches parallèles
au plan de polarisation , observez cette lame tournant dans son
plan jusqu'à ce que le spectre reprenne toute son intégrité.
Faites-la alors tourner lentement, vous verrez toutes les parties
des bandes couvertes par la mince lame changer de couleurs ,
et il y aura une position, à 45 degrés , où elles paraîtront avoir
pris un mouvement commun de transport vers la droite ou vers
la gauche \ la ligne noire bien nette sera alors placée sur la bande
(3*4)
de Tordre cherché et sar une coalear identique à celle de la lame
vae à Tanalyseur seul. La coulear complémenlaire te détermine
de même après aToir fait faire on mouTement azimnlal de 90^ à
Tappareil d^analyte. La portion tranaporiée de la bande blanehe
éteint cette conlenr.
Quant à la direction de fotv principal de la lame, Toîei
comment on peat la déterminer, sachant que la chaox sulfatée
est positive.
Toarnex Tappareil au deux quartz croisés de H. SâviaT , de
manière qae les bandes hyperboliques paraissent dcTmr se ren-
contrer en nn point da ciel quand Taxe de Tanalysenr est dans
le plan de polarisation. Sur un disque troué, fixes avec un peu
de cire très-molle la mince lame â bords itréguliers ; appliques
cette lame contre Tappareilet faitcs*la tourner josqu^à ce qu'elle
ne modifie en rien le spectre (*). Marquez sur Tépaisseur du liège
qui la porte deux points correspondans â Taxe de la tourmaline
ou de Tanalyseur. Faites alors tourner le disque de manière que
son point culminant se meare , je suppose , de la gauche vers la
droite et jusqu^à ce que la bande noire et toutes les autres baudet
paraiMent déplacées. Si ce déplacement a eu lieu dans le même
sens, c'est-à-dire vers la droite, la ligne tirée par les points de
repère est la direction de Taxe principal. Si le mouTement de
gauche à droite imprimé à la lame détermine dans les bandes an
déplacement en sens contraire , c'est-à-dire , dans le cas actuel ,
vers la gauche , alors c'est le diamètre perpendiculaire qui marque
la direction de l'axe principal. Je donnerai le nom de tigÊie§
neutres à ces deux diamètres.
G>mme la chaux sulfatée est un cristal à deux axes compris
(*) Il est bon àt conserrer nne ouverture par où la lumière piiiise pasier
sans rencontrer la lame , afin de mieux reconnaître la position primjt>e Ju
apectre.
(3*5)
dan* le plan des lamct , Tune des deax lignes neutres est Taxe
principal, Tantre est l'axe secondaire.
Si la lame a nne épaisseur d*nn demi^milli mètre ou plus , elle
ne donne à Tanalyscnr ou à la tourmaline aucune couleur bien
appréciable; néanmoins, par le procédé ci-dessus, on peut
définir exactement cette couleur et trouver la direction de Taxe
principal, même lorsque cette é[Miisseur atteint un millimètre.
Lorsque Tépaisseur est plus grande encore , il faut avoir recourt
à d'autres moyens pour déterminer la direction de Taxe prin-
cipal \ mais le procédé suivant donnera , pour toutes les épaisseurs
et pour tous les cristaux , la direction des lignes neutres. Contre
)a tourmaline dont la section principale est dans le plan de po-
larisation on applique le cristal et on le fait tourner dans son
plan jusqu'à ce que le centre de la tacbe noire que montre la
tourmaline seule reparaisse exactement à la même place marquée
par un petit fragment de papier blanc déposé sur la gl^xe; on
marque, comme tout»à4*heure, sur les bords du liège qui porte
«
le cristal , les points correspondans à l'axe de la tourmaline ; la
droite qui joint ces points est la direction de l*une des deux
lignes neutres. L'autre lui est perpendiculaire et peut d^ailleurs
se déterminer de même en faisant tourner le cristal.
La ligne neutre qui est située dans le plan de polarisation est
noire , „ 11. i- . parallèle .
ui ^v^ quand 1 axe de la toormaline est '^ j. , . ^ à ce
blanche ^ perpendienlatre
plan. La raison en est que la portion de lumière polarisée qui
traverse le cristal le long de cette ligne neutre ne subit aucune
modification de la part de ce cristal â double réfraction, et que
de plus la tourmaline ■ • la lumière polarisée quand
son axe est «1* 1 * ^^ P^^*^ ^^ polarisation.
Au lien de l'appareil de M. Savast, et en suivant les mêmes
détails du proeédé; on peut se servir de celui à deux quarts
(3a6)
paralièlet et à axes croitës; mais comme il faut rincliner Ters la
glace poar bien Toir les brancbet hyperboliqaet qai se dirigent
vers an point da ciel , Tobsenration se fait an pea moins com-
modément. Si Tinclinaison a lien en sens contraire, on a des
brancbes byperboliqnes qai semblent se diriger an centre de la
terre , et c*est Tcrs la gaacbe qae les bandes se transportent
qaand le point calminant de la mince lame se ment vers la
droite. Cela doit être. Le haut de Taxe principal ne peat se
mouvoir vers la droite et emporter les bandes avec lai sans que
le bas ne se meave vers la gaacbe en emportant aassi les bandes
de son c6të.
Qnand le système des denx qaartz parallèles est , avec sa tour-
maline ou Tanalyseur, perpeodiculaire aux rayons rèflécbis y Taxe
principal de la cbanx sulfatée, dans Tazimut de 4^ degrés, est
parallèle aux grands axes géométriques des byperboles quHl tra-
verse, et ces byperboles sont, de chaque côté du plan de pola-
risation, transportées loin du centre dans la direction de leurs
grands axes. L^observation se fait alors très-commodément, si les
quartz parallèles sont suflisamment grands et épais. En les incli-
nant , on pourra voir les courbes transportées par une plaque de
chaux sulfatée, épaisse de un millimètre, k voir Timage de gau-
che', par exemple 9 il semble qu'elle se soit formée d'abord f et
à Textréme gauche , des hyperboles de ce côté, transportées plus
loin , et ensuite des branches d'hyperboles voisines de la droite
et de la gauche, qui seraient successivement venues s'approcher
des premières en changeant leur courbure pour s'y réunir. Obser-
vation analogue pour l'image de droite.
Pour distinguer ce système hyperbolique double du système
simple qu'il remplace et surtout pour abréger le discours , je
donnerai â ces courbes composées le nom à^^jrperboles colorées
doubles, ovales doubles , anneaux doubles , etc.
Ce double mouvement apparent de transport est plus étcnda
quand la chaux salfatce est plus épaissci et il se réaliserait si Té^
( 3a7 )
patsfeurde la mince lame pouvait croître sous les yeux de Tobter-
yateur. On TobterTe très-bien par Texpërience suivante.
Ayez une plaque de pAle de jujube (*}^ longue de 4 ^ 6 cen^
timètres, large de ai 3 et épaisse de 3 & 8 millimètres. Placez-là
devant Tappareil aux deux quartz croisés et parallèles, et dirigez
la longueur dans Tazimut de ^5o, Pressez alors également et
lentement les plus longs bords, comme pour les rapprocher eu
les conservant parallèles. A mesure que Tépaisseur de la plaque
augmentera , vous verrez les branches hyperbolyques opposées et
que la longueur de la plaque ne traverse pas , se rapprocher
tour-i-tour du centre , où une fois arrivées, leur courbure se
changera en celle des branches traversées qui fuient le centre.
Sans rien changer aux dispositions de Tappareil , étirez cette
plaque dans le sens de sa longueur , ou mieux , une plaque plus
large et trois fois plus longue, vous verrez précisément le même
phénomène qui donne ainsi des hyperboles doubles. La gomme
arabique, la colle forte, les gelées animales, la gomme élas-
tique font le même effet , ainsi qu*un carré de verre
commun ou de phosphate de chaux vitrifié et comprimé.
La chaux sulEatée étant positive, il s^ensuit que la pâte de
jujube comprimée se comporte ici comme un cristal biréfringent
ayant un axe positif dans le plan de In plaque et dirigé dans le
sent de la longueur, ou perpendiculairement a la direction des
forces comprimantes.
Nous avons remplacé les quartz obliques de H. Savait parles
quartz parallèles; remplaçons maintenant ceux- ci par un spalh
d*Is1ande perpendiculaire & Taxe , épais de 3 à 4 millimèCres ,
afin d^avoir des anneaux suffisamment étalés et répétons les
expériences précédentes.
(*) C^est une dissolution concenlrée de gomme et de sucre « coulée dans
une forme pUle. On U trouve ches lous les phaimaciens.
( 3a8 )
L'axe principal d'une mince lame de cbaux lulfalée iravertc
les arcs ou quadrans de deux quarts de cercle opposés i et ces
arcs sont transportés plus loin du centre dans la direction de
Taxe. Un arc noir couvre la oouleur de la lame et la crois prend
cette couleur. Si la lame est de plus en plus épaisse , le mouve-
ment de transport s*étend plus loin; bientôt on ne Toît que des
quadrant doubles^ d*autant plus serrés qu'ils ont un p^us grand
rayon et que la lame est plus épaisse. Ces quadrans doubles sont
formés des quadrans simples que Taxe principal porte plus loin
du centre en les traversant , et des arcs non traversés qui s'ap-
procbent d'abord du centre où ils se concentrent pour s'étaler
ensuite, en changeant de courbure et poursuivre les arcs qui
fuient le centre. C'est ce que montre une plaque de pâte de
jujube incolore , comprimée ou étirée.
Il est utile de faire remarquer ici que l'axe principal de la
chaux sulfatée déplace les quadrans qu^il traverse comme il
déplace les hyperboles qa*il traverse aussi dans rexpérience avec
les quartz croisés. C*est que pour ces quarU l'axe positif est paral-
lèle aux faces des plaques, tandis que l'axe négatif du spath est
perpendiculaire. C'etît cette double opposition dans les signes des
cristaux comparés et dans la position des axes relativement aux
faces qui amène des résultats semblables.
Quand la plaque de chaux sulfatée est assez épaisse pour effa-
cer la croix et les anneaux en transportant dans les deux qua-
drans que son axe traverse les quadrans qu*il ne traverse pas ;
quand toute l'image que le spath donne isolément est ainsi
transformée en deux quarts d'anneaux doubles, il suffit d'impri-
mer à cette chaux sulfatée un mouvement azimutal de a^o 1/2
pour avoir des anneaux doubles entiers , mais moins brillans.
Que la chaux sulfatée soit mise dessous ou dessus le spath
d'Islande, les effets observés restent les mêmes et cette remarque
donne l'explication d'une jolie expérience que voici.
On place le spath entre deux plaques également épaisses de
( 3*0 )
chaux solfatée dont les axes principaux sont dans deux azimuts
différens et de 4^ degrés. Il suit de celte disposition que les arcs
transportés dans le premier azimut par Taxe principal de la
plaque inférieure sont ramenés à leur position primitive par
Faction contraire de la plaque supérieure^ qui seule aurait porté
les arcs dans Tantre azimut. On reconstitue donc ainsi les an-
neaux. La croix noire disparait, parce qu*aucan axe n*est dans
le plan de polarisation; mais elle reparait dès que par un mou^
vement azimutal à droite ou i gauche et de ^S degrés , Tun des
axes vient se placer dans ce plan. On peut répéter Texpérience
avec des plaques beaucoup moins épaisses ; avec des quartz , des
bérils parallèles à Taxe ; avec des micas; avec des topazes
Nuus venons de combiner les quartz croisés , pais le spath
perpendiculaire, successivement avec la chaux sulfatée , qui est
positive. Combinons-les maintenant, et tour-à-tour, avec un
cristal négatif à un ou deux axes également situés dans le plan
des lames , et nous trouverons que Taxe unique , ainsi que Taxe
principal, transporte loin du centre les hyperboles ou les qua-
drans 4/11V/ ne traverse pas.
Les deux quartz parallèles croisés positifs, ainsi que le spath
d*l8lande négatif des expériences précédentes , pourraient élrc
respectivement remplacés par deux cristaux à un axe négatif,
parallèles et croisés , et un cristal perpendiculaire à son axe po-
sitif. On arriverait à des résultats analogues ; seulement il y
aurait à changer, dans les résultats correspondans , les mots
traverse ne traverse pas
, en ceux-ci ; . '^ .
ne traverse pas traverse ^
Enfin , dans toutes ces expériences, on peut , sans rien changer
aux résultats , remplacer les cristaux parallèles , croisés ou non ,
h un axe positif ou négatif, par des cristaux de même signe , &
deux axes situés dans le plan des faces et vice versd.
Il est sous-entendu que ces pUcjucs croisées sont de même
épaisseur, et, pour plus de sûreté, tirées du méouB morceau. Je
( 33o )
les «appose assez épaisses pour donner des hyperboles nom-
breoses, mais non trop serrées.
Pour faire ces ëpreaves et nne foale d'autres , il faut aroir
des lames de chaux sulfatëe de diverses épaisseurs et choisir
celle qui conyîent le mieux à chaque expérience. Gela exige des
préparations et des tâtonnemens qu'on évite de la manière sui-
vante. On a une plaque de cristal de roche parallèle à Taxe ,
longue de 4o millimètres dans le sens de Taxe et dont Tépais-
seur décroît dans le même sens depuis un millimètre jusqu'à
trois dixièmes de millimètre (oui au plus. En suivant ces dimen-
sions, Tangle réfringent de ce prisme , di]l à M. Biot , sera de
un degré. Pour bien observer , il est souvent avantageux de tenir
le prisme éloigné de ToBil. On le retourne bout pour bout si
Tobservalion n'est pas satisfaisante.
Selon l'angle des axes et leur position; selon la nature et
l'épaisseur du cristal soumis à l'épreuve du prisme , on pourra
ou on ne pourra pas observer le déplacement des courbes. Dans
le dernier cas il faut avoir recours à un prisme plus épais. Il
aura encore 4o millimètres de longueur ; l'épaisseur de son plus
mince bord sera de 0,8 millimètres, et celle du bord opposé de
a. millimètres ; avec ces dimensions son angle sera de io 43' 6".
S'il n'est pas encore assez épais , on l'ajoute au précédent par
superposition.
L'un ou l'autre de ces prismes ou leur ensemble donne ton*
jours des résultats très-satisfaisans et intelligibles quand son axe
éloigne du centre les courbes qu'il traverse » et des résultats
équivoques quand cet axe éloigne les courbes qu'il ne traverse
pas. Dans ce dernier cas , et pour n'avoir point à interpréter le
résultat, on a recours & un pareil prisme, dont le mince bord
est parallèle à l'axe au lieu de lui être perpendiculaire.
Dans les expériences faites avec la chaux sulfatée , nous avons
fictivement attribué à Taxe principal la propriété d'attirer vers
(33i )
le centre les ^^\ ^* qu'il ue traverse pas, puis de faire
changer leur courbure pour les transformer en jîrj[-«-jg ^^'^^
traverse et qu*il éloigne enfin du centre à la suite des
^P*» qu'il traverse et qu'il éloigne aussi. Tous ces effets
peuvent également et fictivement aussi être attribués à l'axe
secondaire situé avec Taxe principal dans le plan àeê faces.
Ainsi on dirait : l'axe secondaire transporte loin du centre les
dr nfl ^**^ "* traverse pas \ il transporte vers la centre
les courbes qu'il traverse, et lorsqu'elles y sont arrivées il
change leur courbure pour les transporter ensuite loin du cen-
tre i à la suite des premières, et former des ^'^^j.^ ^* doubles.
On pourrait encore plus simplement attribuer les effets observés
k l'action simultanée des deux axes, et l'on dirait : l'axe prin-
cipal de la chaux sulfatée transporte loin du centre les courbes
qu'il traverse , comme l'axe secondaire transporte vers le centre
les courbes qu^il traverse aussi.
Je négligerai souvent de décrire une seconde fois ces effets
en les attribuant à l'axe secondaire, ou simultanément aux deux
axes principal et secondaire.
Si l'on remplace la chaux sulfatée, qui est positive, par un
cristal dont l'axe principal est négatif, on verra que l'action
attribuée â l'axe secondaire de celui-ci est la même que celle de
Taxe principal et positif de la chaux sulfatée et vice versa.
Ainsi donc, en considérant les choses sous ce point de vue, on
peut dire que si l'axe principal d'un cristal est ^^'Jf •on axe
secondaire, situé aussi dans le plan des faces , ^*^ ,>og:i'f-
(33a)
L*eipérîence suivante fera mieux comprendre encore dam
quel sens nous disons que Taxe secondaire est ^..^ quand l*axe
principal est ^, ^^ et situé comme lui dans le plan des faces.
Ayez une plaque parallèle au plan de ses deux axes. L*aie
principal et Taxe secondaire seront dans ce même plan. Sur
Tun des bords de la plaque faites un petit plan incliné de 4o ^
5o degrés sur Tune des faces, mais dont Tinterseclion avec cette
faec soit parallèle à Taxe principal , et par conséquent perpen-
diculaire à la direction de Taxe secondaire. Faites un autre plan
incliné dont Tinlersection avec la même face soit perpendicu-
laire & Taxe principal et par conséquent parallèle à Taxe secon«
daire. Tenez verticalement Taxe principal de la plaque devant
une chandelle éloignée ou un trou fait dans une feuille de papier
noir collée sur un carreau , et observez par le premier angle
réfringent, celui dont Tarète du sommet est parallèle a Taxe
principal. Si cet axe est P?" \^ une tourmaline dont l'axe est
vertical aussi fera disparaître Timage la / déviée. Il en
sera encore de même si vous observez par Tautre angle réfringent,
sans rien changer aux dispositions ci-dessus. Hais, dès que Ton
veut rapporter les effets observés à Faction supposée de Taxe
secondaire, il faut mettre l'axe de la tourmaline dans une direc-
tion parallèle â cet axe secondaire , c*est-i-dire qu*il faut faire
tourner la tourmaline de go degrés dans son plan pour observer
par ce second angle réfringent; or, par ce changement, c*est
Timage la ^ . déviée qui doit disparaître , et c'est ce qui
fait dire que Taxe secondaire , alors parallèle au biseau et i Taie
de la tourmaline ^ est
négatif
••*
positif
( 333 )
Arec un cristal dont Taxe anîque ^?^ \^ est situé dans le
plan des faces , auquel cas il se confond avec Fane des deux
lignes neutres , répétons ks expériences d*épreaTes propres à
déterminer le signe de cet axe. Nous troaverons qa*il opère les
mêmes effets que Taxe principal ^^^^r d*nn cristal à deox
axes sitaéi aussi dans les (aces. Nons pouvons donc considérer
Tantre liirne nentre comme étant un axe secondaire ^.^.r .
° positif
D'ailleurs , en pratiquant deux biseaux parallèles à ces lignes
neutres et opérant comme précédemment , on trourera les der-
nières de signes contraires.
Un cristal â deux axes optiques n*a qu*un seul axe principal ,
an seul axe secondaire et un seul axe tertiaire ; il n*en est pas
de même d'un cristal â un seul axe optique perpendiculaire
aux faces. On peut, dans ce cas » le considérer comme ayant
deux axes confondus en un seul ; dès-lors il a une infinité
d'axes . ^ . , situés dans les fiices. Il a donc aussi une
infinité de lignes neutres ; c*est ce qui fait naitre la croix
noire qui paraît toujours de quelque manière que le cris-
tal tourne dans son plan. Toutes ces lignes neutres ou axes
. .. . sont de signe contraire à celui de Taxe perpendi-
culaire. C'est ce qu*on peut justifier par Vexpérience suivante.
D'un prisme de cristal de roche extrayez une plaque perpen-
diculaire à Taxe ; sur chacun des six bords faites un plan incliné
pour avoir autant de prismes bi-r<!fringens , et observez le trou
du papier noir on la lumière d*ane bougie très-doignée. Si Taxe
de la toannaline est snccessiTcment parallèle à Tarète de chaque
( 33fi )
chanx 8a1btëe<Spaisse de 3 à 5 dixièmes de millimètre, Timagc eon-
serve son intégrité tant qne Faie principal de la lame reste dans
le plan de polarisation ; mais si le point calminant se ment de
45 degrés vers . ^^ , les conrbes se transportent vert
1 d 't ' ^'^*^ '^ contraire pour le second système. — Si la
chaos sulfatée est pins épaisse, tontes les courbe» d'an côté da
plan de polarisation te transportent de l'autre celé ; l'image
prîmittTe disparaît et i*on ne voit pins que des arcs doahlei.On
obtient cet effet , par enmpl« , arec une lame épaisse de 16 à
ao dixièmes de uiiUinètre et une iopase incolore épaisse de i3
millimètres.
Ce mouvement de transport peut s'observer avec une plaque
de gomme arabique, de gomme élastique, depAte de jujube. ...
En faisant les mêmes expériences sur les deux systèmes d'an-
neaux ovales d*un cristal négatif, on a précisément des résultats
opposés ; en observant les ovales du premier système, le point
culmmaot de Taxe principal de la chaux sulfatée emporte les
courbes avec lui et les transporte du côté où il se meut de 45^;
mais en observant les ovales du second système , les courbes se
transportent de l'autre côté ; ou si l'on veut , le bas de l'axe
principal emporte les courbes avec lui et les transporte du côté
où il se meut de 45".
La ligne des pôles , ou Taxe secondaire d^une topaze incolore
épaisse de 3,35, est mise dans Tazimut de 45 degrés, et Ton
présente , dans le même azimtU, Taxe principal d*une lame de
chaux sulfatée , épaisse de o,3 >. Les courbes qui entourent les
pôles sont transportées vers le milieu de la ligne des pôles, et Ton
peut rléjÀ apercevoir quelques hyperboles naissantes dans Tau-
trc azimut de 45^, où se trouve Taxe tertiaire de la topaze. Far
une plus grande épaisseur de chaux sulfatée , les courbes les plus
rapprochées du centre général s^avancent jusqn*A ce centre en
(337)
prenant une forme qu'on pourrait croire hyperbolique ; une plué
grande <Fpaisseur encore transforme ces hyberboles apparentes
en d*autres hyperboles (*) appartenant an système traversé par
Taie tertiaire. Une épaisseur de o,85 fait naître quatre sys-
tèmes égaux d'hyperboles 9 et une autre de t,5 transporte et
double toutes les courbes dans les deux angles droits IraTerséa
par Taxe tertiaire.
La transformation des anneaux en courbes hyperboliques et
eelle»-cî en hyperboles, trtnsportéiâs dans Tautre azimut (*) ,
peut s'obserrer au moyen d^une plaque prismatique dont le bord
mince, perpendiculaire à Taxe , est parallèle à Taxe tertiaire de
la topaze. On fait glisser doucement le prisme contre la topaze,
qu*on peut prendre un peu plus épaisse. Si Ton éloigne de Tœil
la plaque prismatique, dont Taxe peut être alors indiflféremment
parallèle ou perpendiculaire au mince bord, on Toit des portions
moins grandes des courbes colorées qui se serrent de plus en
plus , se rectifient et deviennent des franges parallèles pour une
distance déterminée , au-delà de laquelle les franges se courbent
de nouveau , mais en sens contraire.
Lorsqu*on remplace la chaux sulfatée par un cristal A un ou
à deux axes contenus dans les faces et lorsque Taxe unique ou
l'axe principal est négatif, on observe les effets décrits ci-dessus
en dirigeant cet axe négatif, non plus parallèlement, mais per-
pendiculairement à la ligne des pôles. Il agit enfin comme on
peut supposer qu^agit Taxe secondaire et négatif de la chaux
sulfatée el vice versd.
Je croise maintenant les lignes des pôles de deux topazes
{*) Ces courbes ne sont ici que des arcs de lemnicastes; ntis comme elles
ont Tapparence d*aatant de branches dliyperboles , je continuerai à les dési-
gner sovs ce dernier nom, ponr rendre la description plus claire et plus rapide.
Par la même raison je désignerai sous le nom d'anneaux ou d orales les lem-
nicastes qni environnent un seul pAle.
( 338 )
également ëpaiises ', comme l'angle des aies opliqaes est fort
grand , j*ob tiens les quatre systèmes d*hyperbole8 colorées qne
donnent deux quartz parallèles et croisés. Ponr ceoz-ci Taie
j • * •! -.-delà chaox sulfatée transporte au-delà
secondaire et négatif '
du centre les hyperboles qu*il ' ^*"* . C'est le contraire
ponr les deux topazes dont Taxe principal est cependant positif
comme celui des quartz ; mais il est ici perpendiculaire aux
faces tandis qu*il est parallèle dans les quartz. L*effet obserfé
sur les topazes est le même que celui observé sur deux cristaux
croisés à un axe "**"'?*. "^***.^,.- situé dans le plan des faces ,
secondaire positif '^
on i deux axes situés aussi dans le plan des faces « mais dont
Taxe ^ y. est ^.^.-. Or, dans les deux topazes combi-
secondaire positif ' '^
néeSf les axés secondaires sont aussi dans le plan des laces et ik
y sont croisés \ donc on doit les considérer comme négatifs si Ton
veut leur attribuer les cffeta observés; résultats qu*on pouvait
prévoir d'après les expériences précédentes.
Le système de cet deux topazes croisées peut donc remplacer
dans les épreuves le système de deux parties croisées d'un cristal
à un axe unique négatif situé dans le plan des fiices.
Nous Verrons plus loin que cette conséquence peut être gêné*
ralisée comme il suit : .
Le système de deux parties croisées d'une topaze taillée per-
pendiculairement à Taxe pnncipa ^^^ rcmpla-
^ secondaire ou tertiaire ^ *^
cer dans les épreuves le système de deux parties croisées d'un
cristal à un seul axe ^.^^ situé dans le plan des faces.
(339)
Rëpëtons, mais ea abrogeant, sur an crisial négatif, inr le
mica de Calcutta , par exemple , les expériences que nous venons
de faire sur la topaxe.
La ligne dea pôles mise dans l'aximnt de 4^ degrés est paraU
lèle à Tait principal d'une lame de chaux sulfatée un peu
épaisae 9 ou à Taxe unique perpendiculaire au mince bord d^nn
quart! prismatique. Toutes les courbes sont transportées et Yont
se doubler loin des pôles en debors de la ligne qui les joint.
L*axe unique et négatif parallèle aux faces d*une plaque de
bérîl, par exeynple, transporte au contraire tontes les courbes
loin du centre et les double dans les deux autres angles droits
que traforse Taxe tertiaire du mica. Ce dernier effet est aussi
produit par Taxe secondaire et négatif de la chaux sulfatée 9
substitué à Taxe du béril.
Si Ton croise deux parties d*une plaque de ce mica 9 les hy*
perbolcs s'étendent peu^ parce que Tangle des axes n*est pas
très-grand. Les orales des deux systèmes se mêlent et compli-
quent un peu Timage & une certaine distance autour du centre.
L*axe principal de la chaux sulfatée 9 ou Taxe d'un prisme de
qaarU9 transporte au-deU du centre les hyperboles qu'il trarerse
comme il le ferait sor deux quartz parallèles croisés 9 d*où il
suit que les axes secondaires croisés du mica sont poaiUGi.
A la règle qui se déduit des expériences de la page 336 9 on
peut ajouter» d'après ce qui précède » la règle suirante pour
déterminer U signe de Taxe principal perpendiculaire aux faces
d*nn cristal à daux axes :
Mettez le plan dea axes dans Tazimut de 4^ degré» et dirigez
Taxe principal de la chaux sulfatée dans le môme azimut. Si le
cristal est négatif et la chaux sulfatée assez épaisse, vous verrez
des arcs doubles en dehors de la ligne des pôles. S'il est positif
les arcs doubles se formeront entre les deux pôles avec une mince
lame » et loin du centre dans la direction de Taxe tertiaire , si la
lame eat suiBsamment épaisse. En général le cristal est négatif
(340)
qaand les coarbes sont transportées loin du centre de figare
(milieu de la ligne des pôle»), dans la direction de Taxe positif
de la lame suffisamment épaisse , et il est positif quand reCfet
est contraire. Si les ares doubles se forment dans les deux angles
droits traTersés par la ligne des pôles et sHls se^forment loin du
milieu de cette ligne et en dehors de ces pôles , si de plus Tangle
des axes du cristal étudié est grand , il faudra incliner le cristal
pour Toir ces arcs doubles , et même ils pourraient être portas
hors du champ de la vision; dans ce cas on fera faire un mouve-
ment de 90^ à la lame d'épreuve^ et, â moins qn^elle ne soit
par trop épaisse , les arcs doubles se verront dans les deux autres
angles droits. Si la lame d'épreuve est suffisamment mince , les
courbes sont transportées vers le centre et restent traversées par
la ligne des pôles ; elles passeraient dans les deux autres angles
droits si la lame devenait plus épaisse.
Cette expérience d'épreuve faite avec la pâte de jujube inco-
lore devient très-curieuse. On choisit un cristal négatif laissant
voir à la fois les deux pôles et les lemnicastes qui les envelop-
pent , et Ton étire la pâte de jujube dans la direction de la ligne
des pôles mise dans Tazimut de ^S^. On voit alors les arcs que
cette ligne traverse s'éloigner de son milieu, tandis que les autres
arcs traversés par Taxe tertiaire s'avancent vers ce milieu , où
une fois arrivés ils changent de courbure, puis se mettent à la
suite de ceux qui le fuient. Quand Tangle des axes est un peu
grand, on ne peut observer qn*un système k la fois \ on voit dans
chacun les demi-ovales qui montrent leur convexité au milieu
de la ligne des ' pôles diminuer de diamètre en avançant vers
leur pôle, se fondre â ce pôle en une tache colorée pour chan-
ger ensuite de courbure et aller se ranger a la suite des autres
demi-ovales qui s'éloignent de ce pôle. Les phénomènes opposés
ont lieu si Ton comprime le jujube dans la même direction.
On voit bien qn*un cristal négatif à un ou deux axes compris
dans le plan des faees conduira & des résultats opposés , en le
substituant à la chaux sulfatée qui est positive.
(34i )
L'appareil aui devs qvartz parallèlef et croîsëi fournit un
procédé fort commode aussi , dans certain cas , pour déterminer
le signe d*an criatal à dent axea. Si le plan des axes transporte
pins loin du centre les hyperboles qa*il . , le cria-
ne iraTerse uas
tal est -|-r * Lorsque le cristal est épais, les hyperboles dou-
bles sont éloignées, et pour les Toir il peut être nécessaire d'in-
cliner Tappareil d'analyse du c6té où on les cherche.
Les résultats sont contraires si les plaques croisées d*analyse
sont négatives , comme , par exemple , deux bérils parallèles , on
deux topazes perpendiculaires à Taxe principal.
Si l'appareil d'analyse est un cristal ^^.ç à un seul axe per-
pendiculaire, les résultats sont les mêmes que pour le cas de
deux plaques croisées et à un seul axe QZ|P|^|jf dans le plan des
faces.
J'ai concentré dans deux tableaux les formules auxquelles on
est conduit par les obserratîons qui précèdent. J'y rapporte tout
à l'axe principal. Dans le premier tableau , j'entends par un
cristal croisé un cristal à faces parallèles entre-elles et à l'axe
unique ou au plan des deux axes ; ce cristal est divisé en deux
parties qu'on superpose en croisant exactement à angles droits
les lignes de séparation. Dans le second, j'entends par centre le
milien de la ligne des pôles.
Panni les axes en nombre infini que renferme un cristal , on
portera particulièrement l'attention, dans les expériences, sur
celui qui divise l'image observée en deux parties symétriques ;
de cette manière on évitera tonte équivoque ou toute fausse
interprétation des formules énoncées dans les deux tableaux.
Dans le premier, on pourra aux mots : que cet axe ne traverse
( 340
pas^ subltîtoer oeiix«-ci : que F axe secondaire traverse. Dans
le lecond, aux moUï vers le centre, ou pourra substituer
eeux-ci : au-delà du centre f mais alors il faudra ehauger
traverse ne traverse pas
en ^
ne traverse pas traverse
A Tinspection des deux tableaux on voit que toutes les cir-
constances relatives aux cristaux qui y sont combines étant don-
nées) moins une i on pourra découvrir celle qui manque.
,< •
d
■
n do deaz axe*
I
I
\
« \ de ce deuxième cristal
|ae ou l'aie principal ^ transporte
au-delà du centre
les hyperboles
( ou les quadrants)
qu'il
de ce deuxième cristal
transporte
au-delà du centre
les hyperboles
{ou les quadrants)
qu^l
lie ou Taxe principal
b des deux
axes
Si un cristal crof
traverse.
ne traverse pas.
ne traverse pas.
traverse.
t ou Taxe principal
des deox axes
(
ou Taxe principal
les deux axes
de ce deuxième cristal
transporte
au-delà du centre
les hyperboles
[ouïes quadrants)
qu'il
ne traverse pas.
traverse.
traverse.
de ce deuxième crisUl
transporte
au-delà du centre »
les hyperboles
lou Us quadrants) „^ t^^^^rse pa,
qu'il \
fiF
Uèles; ap plan des. axes,, Taxe
ipal de ce deuxième cristal ,
c inè|ne azimat ,
centfe les coarbes qii*il
travewe.
De traverse pas.
allèles aa plan des axes , Taxe
Mpal de ce deuxième cristal ,
le môme azimut,
e centre les coarbes qu*il
ne traverse pas.
traverse.
( 343 )
Let appareils d'analyse combinés entre enx et avec enx-méoies
pourraient également fournir des indices propres à faire décoa-
vrir le si|pe de Tan si celui de Tantre est coana. Les combi*
naîsoiBS dites dans celle fue ne présentent guéri d*ntîliAé après
tont ce que nons avons déjà dit. Cependant j*en ferai brièvement
qnelques-uneif mais dans un autre but.
Je vais d*abord combiner Tappareil ans deux quartz croisés ,
épais de Q«75 9 successivement avec :
i.^ Un spath dislande perpendiculaire et épais de 2,8. — -
Les cercles et la croix noire subsistent, ainsi que les quatre
systèmes d'hyperboles. Il y a une croix blanche dont les bran-
dies se dirigent dans les azimuts de 45^. On n*aperçoit aucun
autre ehangement notable si les deux franges noires asympto-
tiques sont droites , et ai les centres des croix et des hyperboles
sont confondus.
Le spath a ici une infinité d'axes secondaires positifs dans ses
faces ; il y en a donc un dans Tazimut de 4^*^ ^ ^ v ' Cet axe
positif Iranaporte loin du centre les deux systèmes de branches
hyperboliques qu'il traverse. Hais Taxe secondaire situé dans
Taulre azimut de 4^^ ^ #1 • 'i transporte vers le centre les
hyperboles qu'il ne traverse pas , celles que le premier axe avait
éloignées; il rétablit donc l'image primitive, au moins dans sa
forme.
2.° Un qnarlz perpendiculaire' épais de 3o. >-» Hémes résul-
tats que ci-dessus et explication analogue.
Répétez ces deux expériences en variant l'épaisseur du cristal
perpendiculaire et transportez-en l'image successivement dans
les azimuts o^, 4^^ ^^ 90^* L'image totale éprouvera des modi-
fications curieuses à observer et qui offriront des caractères
propres & faire déterminer Je signe supposé inconnu de l'un
des cristaux combinés.
(344)
3.^ Deai quartz parallèles croises de 3 millimètres d'épais-
seur. — En répétant Teiplication ci-dessus, on verra que les
hyperboles décomposées par Taxe de Tnn des deux nouveaux
quartx sont reconstituées par l'axe de Tautre, et qu^ainsi la
forme générale de Tîmage ne change pas ; mais il y a une cir-
constance qui en fait changer les dimensions. A chaque quartz
ajouté et épais de 3, en correspond un autre épais de 6,75 et
dont Taxe a la même direction. L'ensemble des quatre quartz
revient donc au croisement de deux quartz épais de g^yS, et en
. conséquence les hyperboles sont plus serrées.
4.0 Deux cristaux parallèles négatifs et croisés» ou, ce qui
rerieut au même , deux cristaux positifs perpendiculaires à Taxe
principal, comme par exemple deux topazes. — On fera Toir
encore que Vioiage décomposée par l'axe situé dans le plan des
faces de Tun des cristaux se reconstitue par celui de Tautre.
L^axe de chaque cristal ajouté , étant de signe contraire avec
Taxe de même dénomination auquel il est parallèle dans le
quartz correspondant , produit sur le quartz le même effet
qu^une diminution d^épaisseur , ainsi qu^on le verra plus loin.
On doit donc avoir et Ton a en effet des hyperboles moins
serrées.
Je combine maintenant un spath d'Islande perpendiculaire ,
épais de a,8 successivement avec :
i.^ Un spath d*Islande perpendiculaire. — Je répéterai iei
Texplication déjà donnée. Ce spath a dans ses faces une inGnité
d'axes secondaires positifs. L*un d*eux transporte 1 centre
les quadrans qu*il . ; mais il en est un autre à
De II averse pas
angles droits qui produit précisément Teffet contraire. Les an-
neaux décomposés par Tun sont reconstitués par l'autre. D*un
autre côté, ces deux spaths s*ajoutent, cVst comme si Tépais-
seur de Tun était augmentée de toute Pépaisscur de Tautrc) ûnsi
]es anneaux seront plus étroits.
{ 345 )
a»^ Un quartz peq^endicalafre ëpais'de 6 millimètres. — Lef
amieaax concentriqnet doivent paraître plat larges, car le quartz,
ayant nn signe contraire â celai da spath, agit comme s*il dîmi-
noaît rëpaissenr de ce dernier. — - L*image est carieosement
modifiée ; les couleurs sont éclatantes. La croii noire est rem-
placée par une croii colorée qui tourne et dont les couleurs
cLangent quand la tourmaline tourne. Les branches de la croix
ne sont point droites , elles ressemblent à deux S croisés dont
les crochets sont contournés dans le sens de la rotation du
quartz , quand celui-d t$i placé au-dessous du spath , et con*
tourné en sens contraire quand le quartz est placé au-dessus.
Cette brillante expérience doit être répétée arec des spaths
et des quartz d*épaisseurs très-variées. Lorsqu*on incline Tun
des cristaux combinés pour séparer les deux systèmes d*an-
neaux ^ on voit entre eux un système d*arcs doubles dont la
courbure varie avec Tinclinaison , etc.
Les formules du premier tableau font bien ressortir , pour les
cristaux à deux axes optiques, Topposition constante des signes
de Taxe principal et de Taxe secondaire. Selon que Taxe prin-
cipal est parallèle ou perpendiculaire aux faces, les courbes
transportées au-delà du centre changent d*azimut ) mais comme
pour les deux cas Taxe secondaire est parallèle aux faces , ce
changement n*aurait pas lieu si on lui attribuait les effets
observés.
L*axe principal étant constamment '^ ^p Taxe tertiaire
compris avec lui dans les faces d*an cristal devra y paraître
'^ t'f ' ^ ^^E^^ ^^ ^'^'^ secondaire étant constant aussi et
contraire à celui de Taxe principal, sera '^zc » et Taxe ter-
tiaire situé avec lui dans les faces devra y paraître i^^rc' ^r t
il ne saurait avoir deux signes à la fois. 11 parait donc que Taxe
(346)
tertiaire peut clianger de signe en changeant de position rela-
tivement anx faces da cristal.
Noas allons sar ce point consulter rezpérience.
D*une grande topaze incolore ëpaisse de i3 millimètres, et
dont deux faces polies sont perpendicnlaires à l'axe principal ,
j'ai fait extraire des plaqaes rectangulaires dont les bords en
biseaux sont parallèles aux axes qu'elles contiennent. Les unes
sont perpendiculaires k Taxe tertiaire , les antres sont perpendi-
culaires à Taxe secondaire. Les angles rëfringens sont suocessive-
ment achromatisëe par un piisme de Terre pour obsenrer la vive
lumière du ciel qui passe par an trou plus ou moins petit fait
dans une feuille de papier noir collée sur une vitre.
i.^ Première plaque perpendiculaire 4 Taxe tertiaire. — Ses
faces contiennent donc Taxe principal et l'axe secondaire. Le
premier est positif , le second est négatif ^ la séparation des
images est fort prononcée, il n'est pas nécessaire d'achro-
matiser.
Je croise deux parties de cette plaque divisée. L'axe de la
chaux sulfatée transporte les hyperboles qu'il traverse; donc ces
plaques sont positives. On voit qu'ici c'est l'action de l'axe prin-
cipal qui prédomine.
a.^ Seconde plaque perpendiculaire À l'axe tertiaire. '— C'est
celle qui est taillée en losange et dont il a été parlé. L'arête de
l'angle GFE (PI. i.r«, fig. 4} est parallèle à l'aie tertiaire. Il faut
soigneusement choisir le prisme achromatisant et observer de
loin la vi\^e lumière passant par un petit trou pour obtenir la
séparation des images. On trouve pour ce cas l'axe tertiaire
positif.
3.^ Plaque perpendiculaire & l'axe secondaire. — - Sans devoir
achromatiser Tangle réfringent parallèle & Taxe principal on a
des images très-séparées et cet axe est positif. Cette plaque a on
angle de 27 degrés , dont l'arête est parallèle a Taxe secondaire
qu'on trouve négatif en achromatisant ; la séparation des deux
(347)
images ii*ett pai facile à obtenir, tu la peiiteite de l'angle.
4>^ Seconde plaqne perpendionlaire à Taxe aecondaire. — > Le
biiean parallèle à Tate principal n'a pas besoin d'être acbroma*
tîsë pour rendre très'-sensible le signe poiitif de cet axe ; il en
est de même pour Taxe tertiaire qni est manifestement négatif,
bien qne la séparation deê images, pour des angles rêfringens
éganx , ne smt pas atHli prononcée. Le spatb perpendicnlaire
Térifie ce signe* Croisant deux parties de cette plaqtie , elles sont
positites, ce qni vient de l'action prédominante de Taxe prin-
cipal.
5.^ Une plaque épaisse de 3,35 étune auire topaze incolore
est perpendiculaire à Taxe principal. Il fant achromatifter le bi*
sean pit«alléle à Taxe secondaire ponr reconnaître le signe néga-
tif. L*angle est de 45 degrés. Il fant achromaHser avec pins de
soins Tantre angle de 45 degrés ponr obtenir deux images sépa-
rées d*an petit tron et reconnaître le signe positif de Taxe
tertiaire.
On voit , diaprés ces observations , que :
1 .^ L*axe principal et Taxe secondaire ne changent jamais
de signe ;
2.^ L'axe tertiaire peut changer de signe ;
3.^ Lorsque deux des trois axes rectangulaires sont dans le
plan des faces du cristal , ils y ont des signes con-
traires (•).
Si nous remarquons de plus que les axes optiques sont des
directions suivant lesquelles la lumière se propage dans le cristal
sans se diviser ^ tandis que l'action bi-réfringente est la plus
forte le long des axes rectangulaires , nous serons naturellement
conduits à admettre ou â supposer qne c'est principalement dans
(*) D*apr28 cela, loit^u'eu pulaut 4'un cristal ou dit qu'il est ^f'^V^i ou
soiu-entend que lépitliète s'applique à l'axe unique ou à Taxe principal.
(348)
ce» trois directions que résident les résistances, les forces on letf
caoses, quelles qu'elles soient, qui produisent les phénomènes
optiques. Selon cette manière de voir , les directions des deux
axes optiques , toujoors comprises dans le plan de deux des trois
axes rectangulaires , ne seraient plus que des conséquences de
l'action simultanée de ces trois axes rectangulaires. Si donc la
résistance que le cristal oppose & la propagation de la lumière ,
ou Tactiou qu'il exerce sur elle pour la diviser , pouvait être
égale dans ces trois directions rectangulaires , il n'y aurait plus
de raison pour que les deux axes optiques se trouvassent plutôt
dans Tun que dans Tautre des trois plans rectangulaires \ ils
devraient donc se trouver i la fois dans ces trois plans, c*est-i-
dirci qu'il y aurait au moins trois axes optiques, résultat ab-
surde puis qu'il est prouvé par l'expérience qu'un cristal réguliè-
rement cristallisé ne contient , au plus , que deux axes optiques.
Il n*y aura donc pas d'axes optiques dans cette supposition , ni
par conséquent de cause a leur existence \ ainsi il n*y aura pas
de directions rectangulaires suivant lesquelles la force bi-réfrin-
gente puisse être égale et réelle, à moins qu'elle ne soit nulle ;
c'est-à-dire, qu'il n'y aura pas de directions suivant lesquelles la
lumière puisse se diviser en rayons ordinaires et extraordinaires.
C'est-â-dire, enfin , que le cristal ne sera pas bi-rcfringent. Or ,
il y a des classes entières de cristaux réguliers qui se trouvent
dans ce cas.
Si l'intensité des modifications qu'éprouve la lumière était
égale dans deux des trois directions rectangulaires , il n'y aurait
pas de raison pour que l'un des deux axes optiques fût plus
incliné que l'autre sur le plan de ces deux directions et sur les
directions elles-mêmes. Ils seront donc alors parallèles ou per-
pendiculaires à ce plan. Dans le premier cas , comme ils doivent
faire des angles égaux et de 4^ degrés avec les deux directions
dans le plan desquelles ils se trouvent , ils font entre eux un
angle droit. On ne connaît guère , jusqu'à présent , que Tacide
(349)
SQCciniqne et le salfate de fer qai approchent de réaliser ce cas
de position dans les aies optiqaes. Dans le second cas , les aies
optiques seront perpendicnlaîres an plan des Aenx directions
rectangniaîres exerçant des actions égales , c'est-i-dire qn^ils se
confondront en nn seul axe. Or , il existe de nombreux cristiax
à un senl axe optiqne. Lorsque les faces sont perpendiculaires à
cet axe , nous arons tu qu*elles contiennent en effet une infinité
de couples d*axes secondaires et tertiaires égaux et de même
signe.
Puisque les directions des axes optiques dépendent de l'in-
tensité relalifc des actions exercées sur la lumière suirant les
axes rectangulaires , il s^nsuit que la grandeur de Tangle que
font ces axes optiques dépend des mêmes causes. Cet angle
parait , du reste , tout-&«fait indépendant du signe de chacun
des trois axes rectangulaires; néanmoins je ferai remarquer ici
que pour les nombreux cristaux examinés jusqu'à présent , et
pour des angles plus grands que zéro et plus petits que 19 de-
grés, Taxe principal est négatif; mais le sulfate de nickel , dont
l'angle des axes est de 3 degrés, présente une exception ; on en
découTrira probablement beaucoup d*autres.
Quand on croise deux parties d*un cristal dont le plan des
faces contient Tun des trois axes reclangulaires et est oblique
à chacun des deux autres, réprenre par la chaux sulfatée peut
faire connaître le signe de cet axe ; ce qui suiBt pour déterminer
le signe de Taxe principal si c'est celui-ci , ou Taxe secondaire
qui se troufc dans les faces. Hais si c'était Taxe tertiaire qui s'y
trouvât sans qu'on sût rien de la position extérieure des deux
autres axes , comment alors déterminer le signe de l'axe princi-
pal, d'après ce que nous avons tu que le signe de l'axe tertiaire
est sujet i varier? Nous Terrons. plus toîn que l'axe principal
( 35o )
étant alors oblique aux face« , il e$i 'possible d'apercevoir aa
moins l*an des deux systèmes d*aimeaux , et d*après son inspec-
tion 9 de déterminer le signe de Taxe principal.
Les e)[périences d^éprenve formulées dans les deox tableaux
supposent que les cristaux combinés ont des épaisseurs relatiTcs
telles que les courbes déplacées ne sont point transportées hors
du champ de la vision comme cela arrive quand le deuxième
cristal , que je suppose à un ou à deux axes situés dans le plan
des lames , est trop épais 9 auquel cas on n*en saurait découvrir
le signe si Ton sait la direction de Taxe unique ou principal , ou
cette direction si le signo cét connu. Cette circonstance exige
donc une nouvelle étude. Nous allons la faire en prenant divers
exemples pour mieux fix/sr les idées.
Prenons d'abord deux quartz épais de 7 millimètres et dont
les Csces soient parfaiiem^ni parallèles entre elles et A Taxe
unique. Les plaques étant croisées laissent voir quatre groupes
de branches hyperboliques dont les grands axes géométriques
sont, ainùqueles axes optiques» dans Tazimut de 45 degrés.
Les courbes ont pour asymptotes deux lignes noires, droites,
se coupant à angles droits au eentre de Timage. Remplaçons
maintenant le cristal inférieur par un autre également bien tra-
vaillé , mais d*une épaisseur très^|>eii plus grande. On voit encore
les quatre groupes d'hyperboles ; mais les lignes droites asymto*
tiques sont transformées en hypeiholer traversées par Taxe optique
de ce quartz inférieur plus épais. Une épaisseur plus grande pro*
duit d*une manièf 0 pins prononcée Vethi déjà décrit : les hyper-
boles que Taxe optique du cristal le plus épûs ne traverse pas
sont rapprochées du centre commun ; plusieurs sont passées dans
les deux autres groupes et «e sent mises à la suite de celles que
cet axe traverse et a éloignées du centre. Il résulte de cet examen
que le cristal plus épais , supposé in£érieur , peut être considéré
comme composé de deux cristaux dont Tnn , aussi épais que le
cristal supérieur, est croisé avec lui; ce qui reproduit le crislal
(35i )
croisé d^aaalysc employ<^ dans la première formule da premier
Ubieaa , et dont Tantre a nnc ëpaisteur ëgalb a la différence
des deiu épaisseurs et lient lien da deuxième cristal, L*aie de
ce dernier transporte donc au-delà du centre les hyperboles qu*il
traverse* Ainn 9 ce cas rentre évidemment dans Tun de ceux du
premier tableau.
Si la plus grande épaisseur, celle de la plaque supposée
inférieure , diminue , les courbes éloignées du centre 8*en rap-
prochent , celles rapprochées du centre s*en éloignent , et quand
Tégalité des épaisseurs est rétablie , les lignes noires sont droites
et croisées & angles droits. On voit bien qu*en continuant & faire
décroître au-delà de ce terme l'épaisseur de la plaque infé-
rieure, le double mouvement des courbes continuera et que le
cristal supérieur, devenu plus épais à son tour, transportera loin
du centre les courbe* que son axe traverse.
Au lieu de diminuer Tépaisseur de la plaque inférieure, après
régalité rétablie, augmentons-la de Tépaisseur d*un cristal né-
gatif dont Taxe unique , parallèle aux faces , se confond avec
celui de cette plaque inférieure. Cette addition produira le même
efict qu'une diminution d'épaisseur. Les courbes que traverse
Taxe du nouveau cristal se rapprocheront du centre , et celles
qu'il ne trwerse pas seront transportées au-delà de ce centre ,
conformément aux formules relatives à ce cas.
On arriverait à des conséquences analogues si Ton opérait
avec deux plaques négatives au lieu de deux quartz.
Exemple. — On a extrait d'un cristal à un axe deux plaques
parallèles à cet axe ; Tune est épaisse de 3 millimètres , Tantre
de 2,7. L'aspect vitreux, les bords à pans, la forme même des
plaques indiquent sufBBamment qu'elles sont tirées d'un cristal
de roche , et la direction de l'axe est également facile à recon-
naître; mais faisant abstraction 4c ces données, je veux cher-
cher et le signe et la direction de l'axe de ces plaques. Après
avoir déterminé par expérience la direction des lignes neutres
(3Ja )
dont Taoe contient Taxe , je pose la plos mince plaqtie , par
exemple , sur la plas épaisse , les lignes neutres les nnes sar les
antres. Gomme on n^observe point de conlenrs ,' c*est probable-
ment qne les axes sont confendos/carla différence des épaîssears
nVst pas grande. Je les croise donc; je Tois alors des hyperboles
doubles nécessairement trarersées par Taxe de la plaqae la plos
épaisse, quel que soit le signe du cristal. J*ai donc ainsi la direc*
tion de l'axe de la plaqne la plas épaisse et par conséquent la
direction à angles drwts de Taxe de l'autre plaque. Reste à dé-
terminer le signe. Pour cela , contre la plaque inférieure , j'ap-
plique une mince lame de cbanx sulfatée dont Taxe est parallèle
à celui de cette plaque. Les courbes étant transportées plus loin,
les cristaux croisés sont positifs. Une lame de chaux sulfatée,
épaisse de o,35y mais dont Taxe croise celui de la plaque infé-
rieure , ce qui rerient à augmenter Tépaisseur de là plaque supé-
rieure ou diminuer celle de Tinférieure , ramène an contraire
vers le centre les hyperboles éloignées et éloigne celles qu*il tra*
verse. On obtient ainsi deux hyperboles noires peu éloignées du
centre dans les deux autres groupes , ce qui prouve tout k la fois
que les trois cristaux sont de même signe et que la force de
polarisation de la chaux sulfatée est égale ou presque ^ale à
celle du eristal étudié, qui dès-lors est positif, et doit être du
cristal de roche diaprés sa dureté , son aspect , etc.
Aulre exemple sur deux plaques à un axe parallèle aux faces
et tirées d*un même cristal. Les épaisseurs 2,82 et 2,76 peuvent
être en erreur de 3 à 4 centièmes de millimètre , parce qu^on
ne peut guère répondre |que de ~ de millimètre avec Tinstm-
ment que j'ai employé (*) et parce que les faces ne sont pas
absolument planes ^ mais certainement Tune des plaques est
(*) J*ai même dû calculer une table de correction pour le Ternier qai
n'était pas exact , ce qui explique pourquoi le chiffre des centièmci n*est pas
tonjonri un 5 ou ttu séro.
( 353)
plii8 ëpaÎBse qae Tautre. Croisées domine cTam ¥ exemple fricè^
dent, elles ttie montrent deux systèmes' d^hyperbol^donblei,
très^elrrées , éloignées dn centre et' héeessaifêment formées des
hjfpèrboléS' simpks que tnterse Taxe de ht p\i(\vLe la phis épaisse ,
et deahypeH^les qullnt trayersé pas , byperboles qM sont tontes
Tenues- se ranger à' là suite des premières.' Tai ûôné ainsi Ikt dU
reetion de Vàte de la plaqne la plus épaii^e , et cdnséqneitiment
la directiion de Talé de Tantre plaqae. Lâr nialtitnde et l'extrême
proximité des hyperboles , leur éloignement du cetitre et la faible
dtfféreiiee dans les- épaisseurs des plaques disent assez qnc ce
cristal jooit d'une grande force de polarisation , et cette circon-
stance, joinfe* k Faspect perlé , âi la forme' ménle des pTaqnes, le
font reconnaître pour être de la ehanx cârlxmatée. Le signe dn
cttstal vient jnstifier cette conclusion ; car Taxe d*une plaqu'e
pritmatiqae de cristal de rocbe, étant dirigé parallèlement à Taxe
de la plaque la plnè épaisse , décompose' les byperboles doubles
•qttll traferse et rétablit les quatre groupes d*hyperbo1es simples,
ce qui est un eflet dû au signe contraire du quartz. Un prisme
plus épais y ou une plaque de cristal de rocbe parallèle à Taxe et
épaisse de i millimètre , non seulement dédouble les byperboles'i
-mais les transporte toutes dans les deux autres angles droits où
il les double.
f
Ces deux plaques parallèles et croisées .de spath d'Islande
montrent une maltitude inûnie de coarbes hyperboliques très-
serrées quand on observe à la lampe moiyochromatîque.
Deux cristaux en cabochon et vendus^poor dès giraMils[opale]^
ont un aayMOt laî4eax , sans refletoé J ai fait faire une face paral-
lèle à leur table.' Ainsi travaillés , Tun , d'une épaiMur de S^Sa*,
est parfaitement limpide ; Tantre, épais de 5|io, est fort légère-
ment jaooÂtre. Je place eelut^ci sur le plus épais en faisant
coïncider les lignes neutres. J'obtiens ie» hyperboles doubles
dans Ton des quatre angles droits, et il faut incliner renscmble
a3
( 3:.4 )
des dcox cristtui pour voir quelques braiicLe« des hyperboles
doubles situées dans Tangle opposé. Un mou?ement de 180"
donné â la plaque supérieure n*altère en rien Timage qui se
renTerse quand le mouTement de 180^ est imprimé au cristal
inférieur. Cela proare que Taie unique ou principal du giraiol
le plus épais est légèrement incliné snr les faces et qu*il en^ pa-
rallèle dans le plus mince. Quel que soit le signe de ces cristaux ,
Taxe du plus épais traverse les hyperboles qu*il déplace » ce qui
détermine sa direction. Quant au signe, il est le même que celui
dVne lame prismatique de cristal de roche dont Taxe transporte
plus loin du centre les hyperboles doubles qu*il traverse.
Le plus mince de ces deux girasols positifs , combiné avec le
spath perpendiculaire 9 fait nattre deê arcs doubles dans les
deux cadrans que son axe traverse v ils sont concentriques aux
anneaux et ils ne se déplacent pas quand on fait tourner le cristal
autour d*nne peipendicnlaire à Taie. Le pins épais , soumis À la
même épreuve , donne des arcs doubles non concentriques anx
anneaux du spath , et ils se déplacent quand le cristal balance
autour de la perpendiculaire à Taxe. Celte observation fournit
un caractère souvent utile pour reconnaître si un axe qui pro-
duit des courbes doubles est ou n*est pas parallèle aux faces. La
lampe monochroma tique fournit un caractère encore plus s(ir.
Si le centre commun des hyperboles que donne le cristal seul
entre deux tourmalines est an milieu de Fimage observée sous
Tincidence perpendiculaire , Taxe unique on principal est paral-
lèle aux faces *, il est plus ou moins oblique s*il faut incliner le
cristal pour voir le centre.
La différence des épaisseurs de deux plaques croisées d*tta
même cristal peut aussi être asscx grande pour que les hyper-
boles doubles soient transportées hors du champ de la vision. Ce
qu'il y a â faire alors pour déterminer le signe, si l'on sait la
direction de Taxe dej*une des plaques, ou pour trouver cette
direction si Ton sait le signe , c>st d*ajouter à la plaque infé*
( 355 )
riénre la plus (SpaUse une pile de plaques prîtmatiqacs , oo bien ,
si cela ne réussit pas, une plaque connue assez ëpaîsse pour faire
naitre des hyperboles. On considérera alors les trois cristaux
comme n*cn faisant plus que deux d*une épaisseur é^^ale on à<-
pen-préé égale , et Ton rentrera ainsi dana Tun des cas préeédens;
ccri^n moyen d*une plaque prismatique, on verra quelle est
Taction de son axe sur les eouril>es colorées.
Si la différence des épaisseurs est la plus grande possible,
c*est-à-Mlire s*il s*agit d*une seule plaque , on opérera de même.
Exemple : le plus mince des deus girasols eiaminés plus haut ,
croisé avec une plaque de quartz parallèle épaisse de 2,7 , ne
donne pas de courbes colorées ; mais en ajoutant une seconde
et pareille plaque , on obtient quatre systèmes d'hyperboles très*
régulières et brillantes. Ce qui prouve de nouveau que ce girasol ,
qui d'ailleurs est Une pierre siliceuse , est positif comme le quartz.
Les hyperboles noires traversées par Taxe du quartz sont très-peu
âoignées du centre, d'où il suit qu'à cause de Tépaîsseur 5,i du
girasol et de Tépaisseur 5,4 ^° double quartz , les forces pola-
risantes des cristauz combinés sont égales ou presqu*égales.
Autre exemple : J'ai une plaque de baryte sulfatée d'Auvergne
perpendiculaire â Taie tertiaire. Je voudrais déterminer et le
signe et la direction de Taxe principal de ce cristal épais de i^Qi.
Le moindre effort rompt cette substance. J*en détache donc un
fragment que je pose sur le reste en croisant les lignes de rup-
ture. La chaux sulfatée ou le prisme de quartz dont Taxe est
perpendiculaire au mince bord éloigne du centre les hyperboles
que Taxe traverse. Donc la baryte sulfatée est positive. En la
combinant avec let deux quartz de l'exemple précédent, j*ai des
courbes colorées ; par conséquent la direction cherchée de l'axe
principal est indiquée par celle de la ligne neutre , qui est per^
pendiculaire à Taxe du quarts.
Il est évident que tout ce qui précède est applicable aux cris-
taux & deux axes situés dans les faces parallèles.
C 35G )
Sî je n*ai point insërë dans le deniiéme UMeau les formiileâ
relatives aax cas où let cristaax combines sont à deax aies et ont
les faces perpendiculaires â Taxe principal , c*est qîie , pour de
semblables cristaax , le plan des axes, passe par les pôles des deux
systèmes d*anneanx , que sa direction est indiquée par la bninobe
noire mise dans le plan de polarisation , et qne le second tableaa
fonrnit divers procédés ponr déterminer le signe de cbacnn de
ces cristaax.
Il reste donc â étadier le cas des faces obliques, soit à Taxe
unique, soit à Taxe principal.
Supposons le cas d*an axe unique très-obliqoe. II est néces-
sairement compris dans un plan perpendiculaire aux faces. Si ,
sous des incidences très-obliques , le cristal ne laisse apercevoir
aucun vestige d'anneaux ou seulement quelques anneaux des
derniers ordres, on pourra le traiter comme un cristal parallèle
a Taxe. S'il laisse apercevoir au contraire quelques arcs des pre-
miers anneaux , ou même des anneaux entiers , on le combinera
avec un quartz oblique à Taxe et suflisamment mince ou épais.
Si les axes croisés font paraître des courbes colorées, ils sont de
même signe. Si les couleurs naissent de la superposition des axes,
ils ont des signes différens.
Passons au cas plus embarrassant et plus fréqnent d'an cristal
a deux axes laissant voir tout on partie d'un système d'anneau
observés sous une incidence oblique et ne laissant rien voir do
plus, de quelque manière qu'on le présente à la lamièreblanclie
polarisée. La barre noire étant dans le plan de polarisation, le
plan des axes y est également* Si les anneaux vus appartenaient
à ce que noas avons appelé le premier système ( page 335) , ou
au second système , il serait facile de déterminer le signe de
Taxe principal. La difficulté se réduit donc à découvrir un ca-
ractère propre â faire connaître le rang du système observé.
Gela posé , supposons que l'image soit visibk qaand on incline
(357)
le criftal vers la glace noire comme pour amener ses faces dans
une position horizontale qui peat être dépassée ; si le système
devenu visible par ce mouvement était \e premier ^ en relevant
lâ plaque et rinclinant en sens contraire , comme pour la
rendre verticale et même dépasser cette position , on pourrait
observer tout ou partie du second système , lors même que les
aies feraient entr^eui un grand angle ^ et puisque rien ne parait
ainsi , c'est que les anneaux vus dans la première position ap-
parliennent au second système, le premier étant hors du
champ de la vision et correspondant à un axe parallèle aux
faces ou faisant d*un côté ou de Tautre du cristal un petit angle
avec elles.
Supposons au contraire que dans la position â-peu-près hori-
zontale on n^aperçotve pas d*anneaux , et que pour les voir il
faille relever le cristal dans une position verticale. Cest alors le
premier système que Ton voi t , car si c^était le second on verrait
le premier en faisant revenir la plaque à sa première position.
On a donc ainsi un caractère pour reconnaître de quel côté
du ttiilien de la ligne des pôles se trouve le système des anneaux
observés, et il n*y a plus alors qa*à suivre Tun des procédés
indiqués.
Ces suppositions se réalisent dans les cristaux taillés fort obli-
quement à Taxe principal.
Le raisonnement ci-dessus suppose que le rayon visuel mené
de Foeil au pôle des anneaux observés est dans la direction même
de Taxe correspondant i ce système d*anneaux ; c*est une erreur;
mais généralement elle ne nuit point â la conséquence. Cepen-
dant, comme cette matière n^est pas sans importance, on excusera
facilement la longueur des détails dans lesquels je vais entrer,
s*ils peuvent convenir à quelques-uns des lecteurs que j*ai choisis.
Je prends la topaze incolore ADEl (ilg. 7 ) de i3 millimètres
d'épaisseur et dont j*ai parlé à la page 346. Ses faces AD, lE,
tenues horizontalement devant la glace noire , sont perpcndicu-
( 358 )
lairet à l'axe principal. Soît KH le rayon incident et polarité.
Arrivé au point H il se réfracte en entrant dans le cristal , et tels
sont Tincidence , Tindice de réfraction da cristal et la direction
de Taxe y que ce rayon prendra la ronte HL marquée par oe
dernier. 11 émergera suivant une parallèle LO à KH et Tœil placé
en 0 , snr sa direction , verra dans le prolongement de OL un
système d^anneaax que , par convention t noas avons dit être le
jjremier.
Prenons maintenant dans ce cristal une tranclie BCFG ép»sse
de 1 à 3 millimètres, par exemple, et dont les faces vcrticaleg
BG, CF, soient perpendicnlaires à l'axe secondaire. Les parties
BI, CE da cristal étant sopprimées, le rayon incident KH se
eontînnera jnsqu^à la face BG en N ^ mais en se réfractant, bien
loin de siiivre Taxe dn cristal , il s*en éloignera et prendra nne
direction NH presque horizontale, puis il émergera suivant
HP parallèle à KH. L*œil placé en P ne verra point d^anneanx ,
puisque le rayon réfracté n'a pas suivi la direction de Taxe. Il
faudrait donc changer la position de cette tranche pour obUger
la lumière à prendre la route de cet axe. Ce changement peut
être plus ou moins étendu , selon Tindice de réfraction du cristal
et la direction de Taxe. Pour la topaze, aucun changement
d'incidence , aucune position de la tranche BF , ne peut amener
ce résultat. Il y a nécessité de forcer la lumière à changer de
route avant qu'elle atteigne la face verticale BG. Cela se fait en
remplaçant momentanément les parties BI , CE du cristal par
des parallélipipèdes ou des cubes de verre ; mais comme l'indice
de réfraction du verre est un peu plus petit que celui de la
topaze, il faudra encore quelque peu changer l'incidence, e'esfc-
à-dire la position de la tranche , pour que la lumière réfractée
suive la direction de Taxe et rende risible le premier système
d'anneaux qui correspond a cet axe.
Quoique momentanée , la jonction des deux parallélipipèdes
avec la plaque de topaze doit être intime , sans interpositioo
{ 359 )
d^air, ce k qaoi on parvient au moyen d*ane f^ontle d*an Itqatde
quelconque transparent. Si Ton vent cMer les trois pièces à de«
meure , on les chaaffe assez ponr faire fondre un peu de mastic
en larmes , on an peu de térébenthine de Veniie , on de baume
de Canada , de copahu.
Maintenant, rétnt^rons la topaze entière et relerons-la verti*
calement. Le système d*anneaaz visible dans cette position sera
le second f d*aprâs nos eonvenlionsY et si Ton remplace encore
les deux parties AG , DF , par du verre , la trancbe CG « quoique
horhonttde , laissera voir ce second système. G*est ce que Ton
prouvera aisément en faisant faire un quart de tour à la figure
ponr donner au rayon incident TD la direction qa*il avait dans
la première expériencei. On le suivra à travers le cristal , le long
dn nouvel axe , et en raisonnant comme précédemment on verra
bien qn^il faudra un peu changer la position horizontale de la
tranche pour que la lumière, changée de roule parle verre,
soit obligée de suivre ce nouvel axe.
Si Ton ne désire voir que \% premier système, par exemple,
il sniBra des deux prismes de verre BPG, CRF. Si c'est le second
qu*on veut voir exclusivement, il sniBra des deux prismes LFS^
QBG. Souvent même , et cela a lieu pour la tranche de topaze
prise pour exemple, il suffit de coller deux prismes rectangles
isotcèles (pK 4) ^%^ 9)? ™>is ^^ plaque devra être un peu plus
on un peu moins inclinée dans un sens et dans Vautre ponr mon-
trer successivement les deux systèmes d'anneaux.
Antre exemple : — Cassez i coups de marteau , adroitement
ménagés et dirigés, un cristal de spath d'Islande. Les fragmens
seront, en gàiéral, des parallélogrammes à faces planes, brillantes
et parallèles. Mettez dans le plan de polarisation la ligne neutre
CF (pL4,fig. 8) qui passe par le sommet de l'un des ^gles
obtus de la plaque mise entre deux prismes rectangulaires de
verre : vous verrez les anneaux et la croix.
L angle des axes d'un cristal, taillé perpcndiculairemcul à
( 36o )
l'aie principal , peai être aiiez grand pour, qu^on ne paiste pae
voir •OGGettivemcnteteo entier letdeoi (ytièmee d*orale$, même
sooa des incidences très-obliqnes. Ces OTales^ vus directement
en totalité on en partie , sont souvent très-allonge , eomme dans
la topaze blanche. Dans tons ces cas on les obtiendra .beaneonp
]npii4% allongés et Qn I0» observera sons des incidenoes besnconp
moins obliqoes en faisant nsage des dea^ prismes de la figure 8.
Qçi peat même calcoler quels angles il faut donner à ees prismes ,
collés momentanément an cristal avec une goutte d*easence de
térébenthine , pour que Timage soit celle qne Ton obtiendrait
dinoct^m^nt si Je cristal avait ses bées taillées 9 comme à la
figure 4» perpendiculairement aux axes optiques* Réciproque*
ment 9 en essayant snccesaivement des couples de prismes de di-
v^s angles jusqu^a ce que les premiers anneaux du système ob*
B^T^é paraissent sous la forme de cerdcs parfaits 9 on pourrait
calculer trèsHipproximâtivement Tangle dos axes du cristal.
Très- fréquemment Tindice de réfraction et Tangle que Taxe
fitit a?«c.Lea faces. sont tels qiie sous «ne» certaine incidence le
rJiyçdu réfracté peut itûrre la direction de cet axe sans qu'on
dpive recourir aux cubes. 00 aux prismes de verrei
Si Ton ne peut voir qu an seul système entier d*anneaux sans
rien apercevoir de oe.qui appartient à Tautre système on qui
pourrait en indiquer la position relative, et s'il e<t rn sons nae
incidence p^u oblique , on ne peut plus raiaoaner comme pré-
cédemment pour reconnaître de quel côté du p61e visible se
trouve- le milieu de. la li^ne des pôles. Cependant 9 comme les
ovales 9. OQ plus exactement ks lemnicaates qui entourent le p^le
visible 9. sont ordinairement plut allongées du côté intérieur aux
pôles qne du côté extérieur oà elles sont plus serrées; comme
leuis centres de figure ne sont point confondns avec le pôle et
se distribuent le long de la ligne des pôles en -allant vers le mi*
lieu de celle ligne , on pourra encore 9 à Faide de ces caractères ,
trouver le signe idu cristal.
(36i )
Exemple : — J*ai fait Uilkr à deux fkces parallèles une pierre
de lant ( feldtpatk ) primitiTeinent en cabockon. Sons une in-
ddenee peu obliqne , t>n roit nn tyttème d^orales colorés qui ,
dsiis Ja direction de la barre noire mise dans le plan de polari-
talion, s*étendenl sensiblement pins d*nn côté que de Tentre da
pôle. De plus , en f ariant Tinelinaison , on reconnaît quelques
faîMes indices des fonncs et de la distribution des couleurs des
coaibes qaî avoisinent ordinairement le milicn de la ligne des
pèles; milieii qui ne doit pas être fort loin bors du bbamp de la
Yinon, ce qui indique aussi que l'angle des axes ne doit pas être
extrèmemenl grand. Soumettant donc ce cristal 1 Tune quel-
conque dtê épreuTCS indiquées anx pages 336 et 337 » ^^ recon-
naît qu'il eat négatif.
La détermination du signe d un cristal à deux axes , par la
leole inspection du système id^nneaux qu'il laisse toir sons une
ineidenee peu oblique , n'est fondée, comme on Tient de IcToir,
que sur des caractères , des symptômes peu prononcés qu'on peut
craindre de mal Interpréter. C'est pourquoi je donnetai encore
qaelqoes cfxemples comme tketeice et comme offrant d'ailleors
(les aecidens de erto tallisation fort curieux à observer.
ABGD (pi. 4 9 fig- 9) ^^ vne section faite perpendicalairement
a la hmgueur d'un prisme rectangulaire de dîopside passablement
pvr et d'un blanc grisâtre. Parallèlement a cette section on a taillé
trois plaquea épaisses de o,5 y 1,0 et 2,1 5. Parallèlement à la face
étroite BG on a taîHé Une plaque IK épaisse de i^SG. Enfin on
a emsore extrait deux plaques comme F6 parallèles i la grande
faeeDC; repieeil épaisse de 1,109 l'autre de i,46.
VuesATeBil nu, les trois plaques perpendiculaires montrent
une eleison ab qui se prolonge dans toute la longueur du crista! ,
puisqu'on la retrouTC en cd le long de la plaque IK. Perpendi*
culairement & cette cloiaon ab, et sous un jour couTcnable , on
voit sur les trois plaques AC et les deux plaques FG une multi-
tadc de stries incgalemcnl espacées, maia parallèles, ayant toutes
( 36a )
les appareucet cxléneurea des slriei régoUèreinenl tracées sar le
verre des micromètres de microscope , et produisant , comme
ces dernières , le phénomène des réseau si bien eipliqné par
M. BABiïfiT , au tome ^o des Annales de chimie et de physique.
A en juger par la cassure GL, on prendrait le cristal pour une
masse fibreuse, une agglomération de fines aiguilles cristallisées.
Observée à la loupe » devant une glace noire et sous une inci-
dence convenable, la plaque EL laisse voir, parallèlement a £G ,
et sur un tiers de la largeur à partir du bord EG , des stries éga-
lement espacées qui font naître des franges très-faiblement colo-
rées. Ces franges , observées loin de Tœil armé d^une tourmaline
et sous diverses incidences, se parent des pliu vives couleur».
Elles sont plus ou moin< serrées, plus ou moins éclatantes , selon
Tazimut et Tinclinaison de la plaque.
Voyons maintenant quels sont les phénomènes de polarisation
que vont produire dans les diverses plaques ces accidens de cris-
tallisation.
La plaque perpendiculaire épaisse de o,5, observée à travers
la partie a&BA en avant de Tobservateur, montre un second
système d'anneaux, dont la barre noire, mise dans le plan de
polarisation, est perpend^olaire â la cloison ab. C'est du côté
du bord AB que doit se trouver le milieu de la ligne des p6tes,
et c'est aussi de ce c6té que Taxe d*une plaque prismatique
transporte les courbes, quand cet axe, perpendiculaire au mince
bord , est rois dans le plan de polarisation* Par conséquent, cette
partie du cristal est positive. La section principale de Tantre
partie abCD de la plaque un peu relevée est aussi perpendicu-
laire è la cloison ab, A travers cette partie , on voit an premier
système d'anneaux et le milieu de la ligne qui joint son p6Ie avec
celui du second système inrisible correspondant doit être placé
du cèté du bord DC. Enfin ce système est également positiC
Si la cloison ab divise la pupille , on voit i la fois ces deux
systèmes *} mais ils sont indépendans Tun de l'autre , car ils sont
( 363 )
disposes en sens contraire de lenr véritable rang, et Ton on l'autre
disparait qoaad Tceil se déplace ; de pins , les anneaux presque
circnlaîres de Vun et de l'autre i*arrètent nettement à la cloison
ab où oeus du même ordre se coupent, comme Tindique la
iîjpire imparfaite (pi. 4> fig- lo).
U est trés^présnmable , d*après cela , que les axes optiques
correspondans à ces deux systèmes d*anneanx sont peu, mais
paiement inoBnés sur la plaque ABCD, ou , en d'antres termes,
qu'ils font des angles égaux avec la cloison cdm
Cette même flaque, éloignée de TeBil, parait comme nn prisme
dont Tarète saillante se confondrait arec ab» Sons diverses inci«
dences , si la lumière est dépolarisée par Tune des denx parties,
elle ne Test pas par l'autre , qni parait obscure. Tout proure
enfin que ce diopside est formé de denx oristanx distincts réunis
par la cloison abcd.
C'étaient, si l'on vent considérer la d&ose ainsi, denx cris-
taux identiques dans leur eonstitution et lenr podtionr, mais
dont l'un, avant de se réunir à Tanlre, aura fait un demi-tonr
autour d'une droite parallèle à la cloison ; on bien encore autour
d'une perpendîenlaire à cette cloison , pour se réunir bout pour
boni avec l'autre. Ce dernier mode de jonction, ou plus exacte-
ment de cristallation , se nomme hémitropie; il se rencontre
très-fréquemment dans beaucoup de cristaux. On le reconnaît,
en cristallographie , aux formes extérieures ; et quand ces formes
manquent, on le découvre, comme on vient de le voir, par des
observations optiques*
Les deux autres plaques perpendiculaires étant plus épaisses
ne laissent pas voir & la fois et en entier les denx systèmes d'an-
neaux ; mais i l'inspection il est plus fiicile d'assigner le rang de
chacun.
L'une des plaques longitudinales FG , horixontalement placée
devant la glace noire, lusse voir un second système positif
d'ovales colorés , et rien de pins, sous quelqu'incidence qu'on la
(364)
présenf^ à la lamiére bUnche polarisée. Faitant faire entuile i
celte plaque an mouvement de i8o^ aatovr de ton bord KG, il faat
la dresser presque vertiealétaent pour qa*elle montre un premier
système d^ôvaies également positif et eorrespondant au même
aie. Cela prouve que le plan de eettiB plaque ne divise pas Tangle
de. ses deux. asés. Mêmes observations pour la seconde plaque
parallèle à EL. .
. La plaque iatéralç IK, étant parall^e au plan des quatte aies ,
ne donne pas d'anneaux , soùa quelqn*îneidence qu'on la pré-
sente aux rajons polarisés ; et eomme on peut conclure des ob*
fervalions précédentes que les axes principaux des deux cristaux
sondés ne sent point parallèles , il ^oit arriver qu^en mettant la
cloison cd dans le plan de polarisation , les deux parties M, cR
ne sauçaient pamitiis obscures k la fois. L'expérience prouve que
dans cette position elles cbangent le plan de polarisation de la
lumière. qulelks laissent passer , et, par conséquent, qu'aucun
des ,deuix axespriiiéipaoK n'eSi parallèle a la cloison cd. A Tap-
pareil -gradué de Eaisau , j'ai Irouvé que les axea principaux mpf
mny font des angles égaux el de 87^ i&' avec la direction de la
cloisoti cdf et qu'ainsi cea axes sont inclinés l'un sur l'autre de
']\^ 'do' environ* Je dis environ , parce que le cercle, imparfai-
tement gradué, n'a que at millimètres de rayon, et qn*il y a
quelqu'ineeriitude sur la position iiae correspondante an maxi-
mum d'obscurité.'
Aucun des deux axes de chaque cristal du couple hémitrope
n'est donc situé dans le plan de la cloison, puisque d'ailleurs il
faut incliner la plaque perpendiculaire ^D dans un sens, puis
danaun autre , sur le rayon polarisé, pour voir en entier chacun
des deux systèçies d'anneaux.
Par un trait perpendiculaire à cdjù divisé la plaque IK , qui
contient les quatre axes , en deux parties que j'^ai superposées en
croisant les cloisons à angles droits. Comme cd n'est pas située
au milieu de la largieur f, le carré qui résulte du croisement des
(365 )
plaqacd'est partagé en quatrte coviparUmeiu dont àéax carrés
inëganx oppotës , et deax rectangles ëgaOz iiaHi. opposés Tnn à
Tanlre. J'obserre oet tssemblagb à la lomî^re polarisée,^ en le
tenant à la portée de la Tue poar en rôir toutes làrpafvttesV etjn
le fais toamer dans son plan jnsqn'à ce qile le petit' elmne,- par
czewpley paraisse obeent» 'AJors kf gfand èarré lattse roir'des
bandes colorées et les deux rectangles laissent passer la&iinièrë
blancbe. Pour savoir la casse de ce phénomène, dont la. compli-
cation n*est qu^apparente , il saffit de sëpaverletplaqnes'; tointes
les lignes de la plaque qii*6n fait monvoirà cet eflfet-rsatent exao*
tement parallèles k elles-mémfs pendant! ce ihooTemf ht; On ob-
serve alors ce qni sait -s
i.^ Les dens parties étroites qoi en se reoburrast forment' le
petit caitc sdnt obaenres. L*axe'prinoiftel de ronacat dans le
pkn de polarisation, et celai deraaCreeiit perpendicnlaire è ce
plan, ce qui explique TobscoAté do petit earré, obscnrité'à la**
qoellesaccédet^ientdescoale«rsdfphu«a'plas¥iiresnrenaemble
des plâqnès fatsart nh monrement de rétaUon'daAs sèn pianv
JQsqti^à 4^ degrés, oà Ton àdrait le mtfximnm des teintes.- ' '
2.^ Les deux parties larges qui forment le grand carré laissent
passer séj>aréùient la loitiièrc , et comme Tun des axes principaux
fût un angle azimutal' de i5^ 3o' et que Tàutre loi estperpen^
dlculaire , on voit des bandes peu colorées; mats cette colorât ion
devient de plus en plitfs vive si Tàilgle azimutal de iS^So'crôtt
jasqu*à'4^. Si au contraire il disnlnue jusqu'à zéro, les couleurs
dîsparaiisenty ce carré devient obscur et les bonièurs naisseht
dans le petit earré. « . .
3.° La blancheur à-peu*près constante des deux rectangles
vient de ce qu*Qne partie étroite el obsènre est drobéô avec -une-,
partie large et blancbe , et de ce que les axes principaux de ces
deux, parties sont presque oonfondus^ puisqu'ib ne font entr'^us
qa*an angle de i5^ 3o-.
En combinant la plaque I K. avec un spath dislande perpendî-
( 366)
culatre y chac&Q des deax axes principaux, mit siiccessÎTemeDt
dam Taxiinai de 4 S degrés, transporte loin da centre les arcs
qa*il traverse, ce qui prouve de neuvean qne les denx eristanx
soudés sont positifs. La^croix noire et les anneaux sont totalement
eflbcés^ les ares doobles sont très-eerrés et porté! fort loin dn
centre I ce qui témoigne de la grande forée bî-réfrîngente de ce
diopside.
Un antre ^hantiUon de 0,7 environ d*épaissenr est long de 7
milHmètres et large de 5. 11 provient de H. Ltsàiuir , qui Ta
préparé ponr Tobservation. Tout indique qn*il a été taillé per-
pendiculairement k la longueur du cristal. Une cloison pèrpen«
diculaire à la section principale et an plan de polarisation, divise
aussi la largeur eu deux parties inégales, et les observations faites,
soit & travers lacune des parties, soit à travers les deux à la
fois , prouvent que la plaque , ainsi observée , provient aussi d'un
cristal formé de deux autres par bénntropîe.
Ce n'est pas toujours ainsi que les cristaux de diopsido se réa-
nissent; la cloîson n'est pas toujours un plan perpendiculaire â
celui qui edntient les quatre axes , il lui est quelquefois parallèle ,
comme je l'ai observé sur réehantillon suivant. 11 est inégalement
vert, épais de 3,76 et taillé perpendieulairement à la longueur
du prisme cristallisé. A la lumière da ciel , on observe une foule
de glaces et particulièrement une cloison verte qui sépare le
cristal en deux cristaux accolés ( et non bémilropes ) , â travers
chaeon desquels on n'aperçoit qu'un seul système positif d'ovales
colorés. Le plan des axes est parallèle & la cloison pour les deux
cristaux soudés , et l'on voit à la fois les deux systèmes quand on
met la cloison au milieu de la pupille. Chaque système est/:re-
mier ou second, selon la face par laquelle on observe; mais
comme la ligne qui joint les pôles de ce couple de systèmes est
un peu oblique au plan «le polarisation , les axes principaox des
deux cristaux accolés ne sont pas parallèles.
tlJne autre cloison, perpendiculaire à la première, mais située
(36; )
trèi-près da bord delà plaque, sépare an fragment hëmitrope à
Ton det criatanx accolés. Je dis hémitrope parce que le système
d'anneani qa^ouToità travers ce fragment, qui a à peine i mil-
Kmétre éù largeur, m*a paru être un ^^reiiitVr système, tandis
que celui qui lut correspond et qu'on toit en abaissant la plaque
est un second système.
Soît ABCD (pi. 4 9 fig- II) un cristal de diopside composé de
deui cristaux bëmitropes réunis par la cloison £P. Soient GI, 6H
les axes principaux ; KL, ST les deux axes optiques du cristal AF \
KM ^ CT ceux de Tautre erialal. Présentons k plaque AC à-peu-
près parallèlement à la glaee noire* Le rayon incident polarisé
QM se réfiractcFa suivant Taxe HK , continuera sa route KZ â
travers Tautre cristal , émergera suivant ZN , et rosil placé en N
verra un «econi/ système d'anneaux. Relevons la plaque presque
verticalement , le rayon incident RX se rëfraotera suivant XK ,
pounnivra sa route suivant Taxe KL , émeiigera suivant LP et
portera A Toeil P Timage d*un premier système. Si les cristaux
bémitropcs sont également épais , les anneaux des deux systèmes
paraîtront également serrés ; mais si EC, par exemple, est moins
épais que BE, les anneaux de Timage observée la première,
Tceil étant en N, paraîtront moins serrés que ceux de Tantre
image correspondante.
Soit encore ABFG ( pi. 4^ ^>g* i a ) un diopside composé comme
il suit :
1 .0 Un cristal UEF6 dont celui des deux axes qui rend visible
un second système ait pour direction IK.
2.0 Un cristal plus épais DCEH, superposé au précédent. L*axe
qui rendra visible le second système aura sa direction KL dans
le prolongement de IK.
d.o Un cristal ABCD bémitrope avec le précédent, et dont
celui des deux axes qui rend visible \é premier système ait pour
direction SR.
An lieu de supposer le plus épais des trois cristaux entre les
( 368 )
deux plof miocei, on peot toppoter* Tiiii de eeax-^ entre ks
deux antres. Cetfe noavelle dispotitioa ne ehengera rien ans
pb^omènet que nom allons déerire.
MettoQi donc ce eriatal triple dans Une porition WriionHir
ris-irvif la ghoe noire. L» rayon Ineîdeat 01 an ftfrldema'anivanC
Taie IK \ il continuera ta route anÎTant V^de %L dn orialal io-
perpoaéf traverteraie troisième eristal et émergera anfitani UN.
il portera à Toûrplaeé eki N rîmageans amteanx larfaadneristàl
ndnoe 'BEF6 et rîmage eireompolàire atu anneau aerrés dn
cristal épais DB. Kelevons Terticaleoieni. ce triple cristal. Le
rayon ineident PQ Irarenera les Aaox pmdiien eristanx anivaot
QR, qni n*esl la dkedîon d*ancnm*dé leuffiaxe»; uab il anirm
Tase BS dn cristal ABCD , et en émcfgeânt'sniTani ST, Q porleni
â rcBÎl placé en T Tîniagie dn premier syatène, qne oe nmioe
I cristal montrerait senl. Qne Ton fesse faîreniaîntenant an triple
cristAl (pL4«fi9* ia) *M^ monreiaent de 180 degrés^antonr des»
longnenr. 11 prendra la position horizontale de la fig. 1 3. Le rayon
incident TS snitra Taxe SB , traTcrsera k reste dn cristal sans
saifrre encan antre ase « et Toril placé en P verra le système
correspondant à Taxe SB# La plaque leleTée terticalement re*
cevrs le rayon ineident NH qni travencra DU sans soÎTreanenn
axe; mais il soÎTra ensuite les deui axes LK^ Kl, et Tcril ^acé
en 0 verra â la fois, et snperposés Ton snr Tautn, les deux
systèmes d*anneanx correspondans à ces axes.
Tels sont eiXectîvement les phénomènes optiques que ]*ai ob-
servés sur on échantillon de diopside » avec oetie-légère dîflerenee
qiie lés deux systèmes d'anneaux superposés te'éâaîènt pas exac-
tement cireompolaires t ce qui indique qne les baes.de. deux des
trois cristaux ne sont pas exactement parallèles. M. Bssniâr, qui
avait donné uneoop-d*œil sur cet échantillon avant qnll me TAt
envoyé» y avait reconnu les trois systèmes d'anneaux, et, par
conséquent , la constitution cristallographique de ce cristal ra-
mevqnable« Pour en nompléier Tétude , iln-y a plusqu*à couper
(369)
«•« tranche perpendicolaiie k la longnear, obsei^Tcr les anneaax
correspondans ans trois antres aies et reeonnaUrc , par leurs
siloatîons relatives» quelle. est la Tdrîtable disposition des trois
cristaux soudes.
Cette tranche, un peu inclinée vers la glace, montre un sys-
tème doni on peut a peine reconnaître quelques anneaux. Le pâle
seul est bien distinct, ainsi que les deux branches de la barre
noire qui y aboutissent. Il est impossible d'assigner le rang de ce
tjstème. En relevant on peu la tranche , on voit de nombreux
et brillans anneanx presque circulaires; celui du siiième ordre
passe par le pAle d*un autre système de même rang et dont on
ne distingue que quatre anneaux qui disparaissent dès que la
pupille n*est plus coupée par une cloison invisible , mais dont on
peut trèa4>ien asngner la position et dont la direction est per-
pendiculaire à la section principale mise dans le plan de pola-
risation.
Il résulte de ces observations que ce diopside est composé
d*un cristal épais hémitrope d*un côté h un mince cristal et
accolé de Tautre côté à un mince cristal dont les axes ne sont
pas exaclcmont parallèles aux siens. Il y a donc en tout trois
cristaux, six axes et autant de systèmes d'anneaax visibles.
L*nne des nombreuses plaques de borax que j*ai préparées par la
méthode delà page 3io m*a montré deux systèmes d*anneaux du
même rang, peu distans Tun de Tautre, et dont la ligne des
pôles était perpendiculaire au plan de polarixation , tandis que
Taxe secondaire de chaque système était parallèle & ce plan.
Deux arragonites provenant de H. Luàiuir, et probablement
tiréea du même cristal, présentent des phénomènes analogues.
On est tenté d*abord de leur donner quatre axes , parce que ,
pour certaines positions de Tœil et sous diverses incidences, on
peut voir à la fois quatre systèmes d*anneaux diflTérens; mais par
la direction des lignes noires et par les formes des lemnicastes,
on reconnaît bientôt que ces cristaux doivent être considérés
a4
(370)
comme compostas cliacnn de deai antres réunis par nne cloison
visible à i*œil nn. Ces arragonites sont négatives.
On observe de semblables phénomènes sur le nitrate de potasse
et généralement snr les cristaux qui cristallisent en aiguilles ou
en prismes qui s^agglomèrent. Les tranches eitraites de prismes
séparés ne montrent que deui systèmes d^anneaas liés 4 an seul
axe principal.
Il me reste enfin à examiner le cas d'un cristal dont Tnn des
axes est naturellement ou artificiellement perpendieolaire aux
faces. Les courbes nombreuses qui entourent les pldes paraissent
alors circulaires au premier coup-d*œil; mais en les obterrant
avec attention, même à la lumière rimple, on reconnaît bientôt
qn^ elles n'ont point la régularité, la symétrie parfiûtc des an*
neaux que montrent les cristaux à un axe. L'influence du second
axe s'y fait sentir, surtout si l'angle des axes n'est fias très-
grand. Si cet angle était de go degrés, l'un des axes étant per-
pendiculaire et Tautre parallèle aux faces du cristal , rinfluence
de Taxe parallèle , sur la forme des ovales, s'exeroeraii symétri-
quement le long de leurs diamètres dans la section principale,
et si les axes relatifs aux diverses couleurs n'étaient pas séparés,
il ne serait probablement pas possible de décon^rir-de iHtér
rence d'un c6té a l'autre du pAle le long de ee diamètre et à la
lumière simple on composée; mais dans les autres eas, avee de
l'attention et rhabilnde de voir, il est encore possible et parfois
assez facile de distinguer de quel côté du pôle observé se trouve le
pôle invisible. De ce côté, les arcs de chacun des anneaux du sys-
tème y vus à la lumière simple ou composée , sont aussi vn peu
plus larges, un peu plus séparés. A la lumière blanche, on voit
des couleurs à une plus grande distance du pôle vilible, sur*
tout si en faisant très-peu tourner la plaque dans son plan on
déplace un peu aussi la barre noire qui semble masquer ecs
couleun.
Du sucre cristallisé, préparé par H. Libailliv , laisse asses bô-
( 37' )
lemenl déterminer son signe , d*aprcs ces symptùiucs , soit à la
lamiére simple , soit à la lumière composée. 11 en est de même
des crî^anz de sacre «andi. Il en est de même aussi des trois
topazes incolorea que j*ai fait tailler perpendiculairement à Tun
des aies , pour cette expérience délicate.
Un petit cristal de bi*çliromate de potasse, épais de i^S en-
viron}, a été aussi osé et poli par M. Libaiuif. Obserré sous
Tincideiice perpendiculaire , à Taide d'une très-^mince et très-
bonne tourmaline brune bien transparente, il montre des an-
neaux d<^nt lea premiers sont sensiblement circulaires ; mais les
plns.éloignés prennent une furme un peu allongéee dans la direc-
tion de Tgxe secondaire. Ils sont plus visibles, plus nombreux
et un peu mpina serrés du c6té du pôle an-delà de Tobserva-
teor que de Tautre côt^, en suivant toujours la direction de la
barre noire. Ce. serait donc là un second système d*anneauz.
Pour vérifier cette conséquence , je fais faire au cristal un mou-
venant de 180 degrés autour de la barre noire comme char-
nière; observant ainsi par Tautre face, j*ai précisément les
mêmes symptômes mais renversés et qui annoncent un premier
système. D'après ces indications 1 Téprenve par la plaque prisma-
tique ma dit que le bi-cbromate de potasse est positif.
Une plaque de bi-chromate de potasse plus grande , épaisse
de 2,S et tirée d*un cristal par un clivage facile, reproduit,
mais d'une manière bien plus prononcée , le phénomène d'hé-
mitropie observé sur le diopside. Sous Tincidence perpendi-
culaire, je voie deux systèmes d'anneaux', l'un supérieur, l'au-
tre înfîérieur , ayant une barre noire commune. Pour le système
supérieur les anneaux êoni fort serrés \ pour le système infé-
rieur ils sont relativement fort séparés les uns des autres. Cclal-ci
montre les symptômes d'un second système et l'épreuve par
la plaque prismatique me donne le signe positif. Les anneaux
les plus serrés'm'offrent , mais moins bien , les symptômes d'un
premier système, et l'épreuve donne encore le si^nt çosiût.
f
/
comme composés cbacun de deui aulrcs rëunK ^^^^
visible à rœil nu. Ces arragonitcs sont négat^^ | /; .^
On observe de semblables phénomènes € f > ' [^
et géliéralemcnt snr les cristaux qui ^f'^> ;
V ^ i • îk*B-
en prismes qui s agglomèrent. Les tf | *î ^ .:
séparés ne montrent que dcni syt|' f # # r ; ^^ ju
aie principal. ^ ^' *
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Il me reste enfin à examine ^T/ f f ^ . \^Mfi
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1 11 . v«^ ««;r '-■ ' 4« dctt» systèmes changea o«
qu elles n ont poir / J . ^f -^r
«^«L /' -.ittnpcricur, est détenu mfcn«^»
neaux que montr' / f ' ,.
, - .^ ^ alors j'ai recourt aux symptômes oru
axe s'y fait sen J , . .j ^««nt
/ o- 4 oore que ces deux systèmes , eTideim»*"
grand. Si cet ^ , . , , .^«-1-
,. , . ^ .1 de l'autre , ne dc^pendant que des ci««on
. „ cristallisation, sont positifs,
de 1 axe r ' . 1 j*
. ce que nous avons dit du diopside , cette plaque «^
• I ^gie de potasse serait accidentellement composée de
.. ^rif^ux h^mitropesy l'un des deux beaucoup plusoÛB^
rr /r-«^«'^-
. r
Cristaux colorés.
Indépendamment ieê méthodes ci-dessat pour déterminer k
gigac d'un cristal à un on deux axes , on peut dans quelque*
eas particuliers reconnaître ce signe par un caractère propre
aux cristaux dont la limpidité n'est pas parfaite.
Présentex , par exemple , A la lumière polarisée , une minée
tourmaline peu colorée, bien transparente, et mettex Taxe daiu
le plan de polarisation ^ elle laissera passer en partie cette la-
miére et en absorbera une autre partie d'autant plus grande
( 373 )
«era plas épais et plus colore. Fai(et-la tourner
^ ^ ion plan, elle laissera passer beaucoup plas
ry. ^y 'nrerses ont lien avec un qaartz légèrement
nstaaz colorés ^^^^!-r UiMent passer
^.
^ ""vs.^-' 'miére polarisée dans un plan
:^^^ ^^ V \^ unique ou principal si lue
*;. ^
^^- ^
V
*<&. % ^'A ''^ deux axes. C'est la loi de
«y. ^ as particuliers rezpérience très-
^ ^ de faire suffira , an moyen de la loi
"^ «e dëcouTrir le signe d'un cristal quand la
•le sera connue « et réciproquement \ mais quand
est trés-peu coloré, il peut j avoir incertitude, et
•â faire disparaitre il est bon de vérifier un premier aperçu
i^r quelques autres épreuves. C*est dans ce but c|ue je rapporte
>vec détails les expériences suivantes.
Prenez un quartz enfumé qui ait ses faces parallèles a Tazc.
Si 1*00 reçoit à travers ses faces la lumière polarisée par une
psce noire, son axe étant dans le plan de polarisation , la glace
psnil légèrement brune, mais moins brune que le cristal.
Qnand Taxe est perpendiculaire au plan de polarisation, la
^see paraît d*an brun plus foncé. L*aze secondaire de ce quartz
étant dans le plan de polarisation se comporte donc à IVgard
de la lumière polarisée â peu près comme Taxe unique de la
loormaline et, en conséquence, en substituant ce quartz enfumé
^ la tourmaline dans les combinaisons de celle-ci avec les quartz
^'rapides obliques ou parallèles et croisés, ou avec les cristaux
offrant des anneaux colorés, on doit obtenir les mêmes résultats ;
maïs avec une modilîcation dans la coloration des images, dé-
pendante de la quantité et de la nature de la lumière que ce
quartz enfumé absorbe ou laisse passer dans ses diverses posi-
tions. Ainsi , avec un spath d^Islandc perpendiculaire , il laisse
( 370
Ces deax Bystèmes sont voisins l'un de l'autre et leurs derniers
anneaux s'atteignent sans former de lemntcastci , ce qui prou? e
qu*iU ne sont pat dos aux denx axes différent d'an teni crittal.
Si je fait tonrner lentement la plaque dans ton plan, les
cbangemens ordinaires à un tenl tystème t*obtenrent tant chan-
ger la forme det anneaux , tant rendre ntiblet let formet par-
tîculièret qne let Courbet affectent ordinairement antonr du
milieu de la ligne det denx pMet« milieu que la barre noire
cachait dant sa première position. Enfin« ti je renverse la plaque
autour du diamètre horizontal , on n^observe rien de noavcau;
mais si je lui fais faire 180 degrés autour de la ligne noire
comme charnière , c^ett-i-dire autour de rinterteetion de ton
plan avec celui de polaritation 1 let denx tyttèmet changent de
place; le plut terré, qui était tnpérieur , ett devenu inférieur,
et réciproquement. Si alort j*ai recourt aux tymptAmet ordi-
nairet , je trouve encore que cet deux tyttèmet , évidemment
indépendant l'un de Tantre, ne dépendant que det circon-
stances de la cristallisation, sont positifs.
D'après ce que nous avons dit du diopside , cette plaque de
bi-chiomate de potatte terait accidentellement composée de
deux cristaux hémitropes , l'un det deux beaucoup plot misée
que Tautre.
Criêîaux colorés.
Indépendamment det méthodet oi-dettut pour déterminer le
tigne d'un cristal à un ou deux axes , on peut dant quelques
cat particuliers reconnaître ce signe par un caractère propre
anx cristaux dont la limpidité n'est pas parftile.
Présentez , par exemple , à la lumière polarisée , une mince
tourmaline peu colorée, bien transparente, et mettez Taxe dant
le plan de polarisation ; elle laissera passer en partie cette lu-
mière et en absorbera une autre partie d'autant plus grande
( 373 )
tpie le cristal] sera plas épaU et plus colore. Faî(et-la tonrner
àt go degrés dans son plan , elle laissera passer beaucoup plus
de lamière.Les effets inferses ont lien avec an qaartz lëgèrement
enfamé. En général , les cristaai colorés ^» ..|. laissent passer
avec plos d*abondance la lomière polarisée dans un plan
MriM H' 1 * '^^^ ^ ^^^^ ^'^ unique ou principal situé
dans les faces « soit au plan des deux axes. G*cst la loi de
H. BAiitiiT. Dans quelques cas particuliers Teipérience très-
simple que nous Tenons de faire suffira , an moyen de la loi
ci-dessus, pour faire dëcouTrir le signe d*un cristal quand la
direction de Taxe sera connue , et réciproquement \ mats quand
le cristal ett très-peu coloré, il peut y avoir incertitude, et
pour la faire disparaître il est bon de Yérifier un premier aperçu
par quelques autres épreuTcs. C*est dans ce but que je rapporte
avec détails les expériences suivantes.
Prenez un quartz enfumé qui ait ses faces parallèles à Tazc.
Si Ton reçoit è travers ses faces la lumière polarisée par une
glace noire , son axe étant dans le plan de polarisation , la glace
parait l^èrement brune, mais moins brune que le cristal.
Quand Taie est perpendiculaire au plan de polarisation, la
glaee paraît d*un brun plus foncé. L*axe secondaire de ce quartz
étant dans le plan de polarisation se comporte done à IVgard
de la lumière polarisée à peu près comme Taxe unique de la
tourmaline et, en conséquence, en substituant ce quartz enfumé
i la tourmaline dans les combinaisons de celle*ci avec les quartz
limpides obliques ou parallèles et croisés, ou avec les cristaux
offrant des anneaux colorés, on doit obtenir les mêmes résultats ;
mais avec une modification dans la coloration des images, dé-
pendante de la quantité et de la nature de la lumière que ce
quartz enfumé absorbe ou laisse passer dans ses diverses posi-
tions. Ainsi, avec un spatb d'Islande perpendiculaire, il laisse
(374)
Yoir les anncaaz coloré« et la croix noire quaod son axe positif
est perpendicalaire an plan de polarisation, on, ceqni revient
an même, qnand son axe secondaire est dans ce plan. Cet axe
secondaire, étant négatif comme Taxe nniqac de la tourmaline ,
produit les mêmes effets à Tintensité près. Ainsi, par exemple
encore, atec les qaartz obliques de M. Sataxt, disposés pour
montrer par une tourmaline une ligne noire entre deux blan-
ches dans le plan de polarisation , Taxe unique de ce quartz étant
mis dans ce plan fera voir au contraire une blanche centrale
entre deux noires , et à ce caractère on reconnattra que cet
axe est positif ou de signe contraire à celui de la tourmaline.
Si peu colorés que soient certains cristaux, ils laissent aper-
cevoir plus ou moins bien les bandes de Tappareil Savabi , on
les courbes de tout autre appareil équivalent, comme, par
exemple , le spath dislande perpendiculaire \ et si Taxe unique
ou le plan des axes du cristal ainsi étudié est parallèle aux
faces on pourra en déterminer le signe si la direction de Taxe
unique ou principal e^t connue , ou cette direction si le signe du
cristal est connu. En voici des exemples.
Une plaque de spath d*Islande parallèle â Taxe et épaisse do
2,76 n*est pas d*unc limpidité aussi parfaite que le cristal de
roche ou la topaze incolore ; néanmoins en la tournant dans son
plan perpendiculaire aux rayons polarisas on ne tronve aucune
position pour laquelle la lumière paraisse plus ou moins absor-
bée; mais sous une incidence très-oblique elle absorbe un peu
plus de lumière dans une position que dans Tautre. Mettant son
axe dans le plan de polarisation et la combinant avec le apath
perpendiculaire ou avec Tappareil Savaxt, elle donne, dana le
premier cas , les anneaux et la croix noire , dans le seeond , une
bande noire centrale entre deux blanches , comme ie ferait Taxe
unique de la tourmaline. Donc Taxe do cette plaque est n^tif
comme celui de la tourmaline* Une autre plaque de spath dont
(375)
rëpaissear n*c»t que de 0,4 ^ laisse encore apercevoir la croix
noire cl les anneaoi*
Sous Tincidencc perpendicoldire » une plaqae de baryte sul-
fatée pardlèlc au plan de tes axes et épaisse de 4>6i donne une
teinte légèrement jaunâtre à la Inoiiérc polarisée , et cette teinte
augmente un peu d'intensité quand on augmente Tépaisseur en
inclinant le crisial fers la glace noire, en conservant Taxe prin*
ci pal dans le plan de polarisation. Par un mouvement de 90
degrés le cristal donne à la lumière polarisée qui le traverse
une teinte gris-bleuâtre. Combiné avec le spatb perpendicu-
laire, il montre la croix blanche quand son âxe principal est
dans le plan de polarisation ; donc cet axe est positif.
Le diopside étudié aux pages 36 1 9 36a ••• ne montre rien
de la croix ni de» anneaux quand on observe le spath perpen^
diculaire â travers sa partie incolore; toutes les parties de
rimagc deviennent au contraire visibles quand on observe par
la partie verte, à Tun des bouts du cristal ; et comme la section
principale est alors perpendiculaire au plan de polarisation , ce
cristal est positif. Au reste e*est encore dans cette position qu'il
absorbe une plus grande quantité de lumière polarisée par la
giacê noire.
C'est toujours sous rincidencc perpendiculaire qu'il faut faire
ces observations propres à déterminer le signe, car sous des inci-
dences obliques , une simple lame de verre substituée au crisial
â étudier polarise la lumière par réfraction et montre la croix
t, 1 quand on rinclinc autour d'une droite ^ ^ imi '
blanche ^ parallèle
au plan de polarisation.
Ce mode d'observation peut fournir des indications utiles sur
la direction de Taxe unique ou principal d*un cristal coloïc et
taillé à facettes, comme des quartz enfumés, des améthystes
..•••.•••• ou travaille en cabochon , comme des pierres de
lune, des girasols. • • . . . ou cnfm des cristaux bruts qu'on se
(3î6)
propose de faire tailler pour Tétode. Il peut scrfir à distingaer
ane pierre une bt-rëfringente d*ane imitation en Yerre coloré.
Cependant, pour tous ces cas le procède renversé est préférable;
il consiste, comme noos TaTons déjà rUp k exposer le cristal,
soit à la lamière dn ciel non polarisée, soit a la lomière d^nne
chandelle, et à Tobserver avec Tappareil complet de H. Savast.
Si dans certaines positions il tait paraître des bandes colorées ,
c*est qn*il est bi-réfringent et son axe nnîqne on principal est
dans un plan parallèle on perpendicnlaire aux bandes , alors que
les couleurs de celles-ci sont à leur maximum de vÎTacité. Knfin
■
la meilleure méthode, celle qu*on peut appliquer aux corps colo-
rés ou limpides, trayaillés ou bruts, est la suivante.
L*osil armé de Tappareil complet de H. Savast , [observex le
corps à la lumière polarisée. Si le spectre n*est pas plus modifié
par une position que par une autre, ce corps n*est pas bi*
réfringent. Ainsi , par exemple , un cristal jaune doré de zinc
sulfuré, laisse voir les bandes qu*il ne modifie pas, de quelque
manière qu*on le présente â la glace. Un cristal jaune citron de
enanx fluatée , à faces travaillées , se comporte de même; ces
corps ne sont donc pas bi-réfringens ; mais si Ton trouve une
position qui elTace ou altère sensiblement Timage , on en trou-
vera une antre pour laquelle les couleurs seront â leur plus
grande vivacité, et alors Taxe unique ou principal du cristal
bi-réfrigent est ou parallèle ou perpendiculaire au plan de
polarisation.
L'application de cette dernière méthode â des cristaux bruts
prouve que la lumière réfléchie par la glace ne se- dépolarise pas
en traversant les surfaces dépolies ; il faut qu'elle pénètre dans
le cristal pour qu'elle se partage en deux parties polarisées dans
deux plans rectangulaires ; il y a seulement perte de la lumière
dispersée par le dépoli. Cette perte est moins grande quand la
surface d'émergence est brillante , et dans ce cas l'emploi d'une
toursQaline peut faire découvrir les anneaux et conséquemmeat
(377)
la direcilon de la scclton principale , ce qoi sert de guide poar
effectuer dans le cristal une taille détemunëe. — Exemple*
D^un conp de marteau je détache d*une topaze blanche brute et
roulée un fragment qui met à nu une face de cliTage plane et
brillante. Aycc Tappareil Sataby je détermine sur le champ la
direction des lignes neutres, et la tounnaline, qui d^aiileurs
pouvait être immédiatement employée, me fait Toir, sous une
incidence convenable , successivement les deux systèmes d*an-
neauz.
A cette occasion je rapporterai rezpérience suivante, faite
par H. Baiimt. On dépolit Tune des deux faces perpendiculaires
à Taxe d*un spath d*Islande qu*on met ensuite entre deux tour-
malines, la face polie tournée du côté de ToeiL A la lumière la
plus vive d*un quinquet , même à celle du soleil , on peut ob-
server les anneaux , la surface dépolie tenant lieu d*écran. — On
peut répéter cette expérience sur d*autres cristaux à un ou
deux axes.
La propriété d^absorber certains rayons dans les cristaux dont
nous venons de parler , est remplacée dans d*autres par la pro-
priété de les disperser, ce qui ne change rien aux résultats des
expériences que nous venons de faire quand on substitue ces
derniers cristaux aux premiers. Par Texpérience suivante on
aura sur ce point des détails suffisans.
Je noircis à Tencre Tinlérieur d*une boite de carton , pro-
fonde de 20 à 5o millimètres et d*un diamètre plus petit que
celui du liège dans lequel est fuéle cristal à étudier. Une mince
lame de chaux sulfatée, dont Taxe principal sera mis dans
Tazimut de /^S degrés , est appliquée contre un trou de 4 i 8
millimètres fait au fond de la boite. Vue à travers une tourma-
dont Taxe est ^ ^* I ' ^^ P'^^ de polarisation , cette
vfirlp *
mince lame parait , Cela posé, je remplace la tonrma^
( 37» )
Une par une pierre de lune Caisse de ayaS et dont les faees
coDtieiMieni les aies. Ponr ane même p^MÎtlen de Taxe principal
j*ai k même conleor, done eet aie M n^atif comme celui de
la tonmaline. Si la ceolenr eàt été oppotée j*en aurait conclu
Toppottlion des signes. Cette pierre de lune ( feld-spath ) jouît
de la propriété de laisser passer les rajons de diverses couleurs
polarisés, dans un sens, d'absorber quelques rayons et de dis-
perser les rajons polarisés dans Tautre sens. La couleur disper-
sée parait autour du tron comme une nébulosité qui affecte ici
la forme d*one lentille dont le grand diamètre est parallèle à
Tate principal. Pour d'autres écbantillons et d'autres épaisseurs
cette forme est moins décidée et la couleur dispersée elle-même
o^est pas bien constante^ non ploS| par conséquent ^ que la
eonlenr réfulièriment transmise, car elles sont toujours com-
plémentaires Tune de l'autre.
La couleur réguUèrament transmise et la couleur nuageuse
composée de rayons dispersés dans toutes les directions, se
mêlent en partie , ce qui compose une certaine quantité jàe
lumière blanche qui fait pâlir les couleurs. Cet incouYénieiit
s'aggrave quand la mince lame s'approche de la pierre de lune \
il diminue jusqu'à disparaître, quand au contraire elle s'éloigne.
S'il n'eiislait pas, cette pierre de lune pourrait remplacer la
tourmaline dans toutes les observations où Ton e«t intéressé
à voir des couleurs plus pores que celles mêlées avec la couleur
propre de la tourmaline, et elle aurait sor l'analyseur Tavantagc
d*un champ pi as vaste el d'une lumière plus vive.
Il est d'autres cristaux, comme certaines plaques d'agate peu
colorées , de cornalines blanches, d'arragonites. • • • . qoi jouis-
sent des propriétés décrites sur la pierre de lune , mais qui ne
peuvent pas plus qu^elle remplacer la tourmaline ou l'analyseur
dans les expériences où i*on a des courbes colorées et non des
couleurs uniformes à observer. Les meillears de ces appareils ne
donnent pas la tache noire sur la glace polarisante \ la croix noire
( 379 )
du spath est diiToiei peu intense et mal terminée ^ la lumière
blanche en eicés late les couleurs ,. les fait pâlir et éteint les
plus tendres. Ce magnifique bleu d*azar qoe montre le carbo-
nate de plomb dont j'ai parlé disparait presqn^en totalité par
cette cause.
De tons les apparais de ce genre ^ celni que je ▼aia-dëcrire
n*c8t pas exempt de ces défauts, néanmoins il a sur tous les
autres nne supériorité décidée. J*cn dois la oonnaissance et
Texplication a M. Bamrkt.
Dans un cristal bien pur d'arragonîte on taille un parallèlipi-
pédi, on le dirise en deux petits prismes triangulaires égaut que
Ton colle par Iqs mèmps faces bien dressées , mais gixrdatuleur
dépoli. L*arragoniie étant négative , la réfraction extraordinaire
est la plus faible ; elle diflfipre beaucoup de la réfraciion ordi-
naire et trés-pen de celle de la térébenthine qui rénnit les deux
prismes. Ce mastic rétablit donc en quelque sorte ^ pour le rayon
extraordinaire , la continuité do cristal. C'est comme si les faces
étaient polies et confondues; le rayon extraordinaire passera
donc tout entier \ mais ces mêmes faces restent dépolies pour le
rayon ordinaire dont la réfraction est très- différente de celle de
la térébenthine; il sera donc dispersé par les inégalités des
surfaces dépolies. Par conséquent en n*aura qu*nne seule image
distincte , point de couleurs étrangères , beaucoup de lumière et
un champ vaste. C*est à M. Baxwsna que Ton doit cet instru-
ment d*analyse.
Lorsqu'une image peut sans inconvéniens être observée d'un
peu loin , ce qui arrive quand elle est d*une couleur uniforme ,
par exemple ) le double prisme d*arragonite remporte sur les
meilleures tourmalines, et même sur Tanalyseur quant a la
vivacité dea couleurs. C'est ce que va prouver respérience
suivante.
Entre les épingles du lîégo tronc mobile autour d*unc forte
aiguille horisontale, déposez une plaque de quartz pcrpeudicu-
( 38o )
laire à Taxe et ëpaUse de cinq milliinètretf. Par-dessus mette/
une toarinaline et faites toamer Tensemble jasqQ*à ce que 1c
milieu de la tache centrale soit couTert par le petit fragment de
glace lui-même au centre de la taehe noire , que la tourmaline
seule montrerait Le rayon polarise ayant ainsi la direction de
Taie du quartz, 6tez la tourmaline et obterrex le cristal avec
un prisme de spath dislande achromatisë ; observez d*assez loin
et dans une direction convenable pour que l'image ordinaire et
Timagc extraordinaire soient presqu*entièrement sëparëes, et
que le miroir soit tu i leur centre. Dans les portions superpo-
sées des deus images la couleur est blanche parce que les couleurs
séparées et uniformes sont complémentaires Tune de Tautre.
Faites alors tourner le prisme très lentement jusqu'à 180^,
vous verrez les plus belles , les plus brillantes couleurs se suc-
céder dans un ordre déterminé pour chaque image. Maintenant
remplacez le prisme par Tanalyseur ; vous ne verrez plus que
Timagc extraordinaire et ses couleurs successives, qui seront
encore très^pures, mais un peu moins vives à cause d*un peu
de lumière perdue. Vues â travers une tourmaline, elles devien-
nent sombres et s^altérent pour la plupart \ mais elles reprennent
leur premier éclat , leur première pureté si vous les observez de
loin & travers le double prisme d*arragomte.
Bandes parallèles.
Les faces d*nne plaque de quartz épaisse de deux millimètres
sont perpendiculaires à un plan passant par Taxe du cristal et
inclinées de 60 degrés sur cet axe. Je divise cette plaque en
deux autres que je superpose en tenant parallèles les lignes de
séparation. En cet état, les axes des deux plaques sont confon-
dus. Je fais faire A Tune des deux un mouvement de 180 degrés
dans son plan ; alors les axes ne sont plus confondus ; ils font
entre eux un angle de 60 degrés et je dirai qu*ils sont ren-
(38.)
versés. L*eiiiemble des dem cn'slanx ainsi combines a quelque
analogie avec an cristal à deux axes faisant entre eoi nn angle
de 60 degrés, on moins inexactement, avec nn cristal hémitrope.
Qnand le plan de ces denx axes est maintenu dans celui de
polarisation et qu^on incline un peu Tensemble, on Toit suc*
cessiTcment les deux systèmes d*anneaux que montreraient sëpa-
rément les deux plaques. Au contraire , en inclinant rensemble
sur le plan de polarisation, on Toit de chaque côté un système
de bandes paraUèks colorées dont le milieu est occupé par
une ligne noire entre denx blanches. Par un mouTcment de
90 degrés on amène les bandes noires centrales dans le plan
de polarisalionyCtdans cette dernière position il Ikut incliner
le système jusqu*i le rendre horziontal ou vertical pour voir les
parties des bandes où las couleurs sont plus vives. Inclines
alors les deux quartz Tun sur Tautre, autour d*une perpendicu-
laire aux rayons réfléchis par la glace , et dans le sens propre
â diminuer Tangle que font entre-eux les deux axes. Les centres
des deui systèmes d*anneaux se rapprocheront : les parties des
bandes plus vivement colorées se rapprocheront de la ligne des
centres , en nn mot vous aurez nn ensemble équivalent i celui
de deux ({uartz superposés face contre face, mais dont Tincli-
naison sur Taxe serait moindre que 60 degrés. Au contraire si
Ton inclinait les deux quartz autour d*une ligne placée de Tau-
tre cèté du plan de polarisation, on aurait un ensemble équi-
valent à celui de deux quartz superposés face contre face, mais
dont rinclînaisoB sur Taxe serait plus grande que 60 degrés ;
les centres des denx systèmes d'anneaux s^éloigneraient, et les
parties vives des bandes s'éloigneraient de la ligne des centres.
Tout cela se vérifie en eifet avec des couples de quartz taillés
sous des angles divers. Si donc Ton combinait de cette manière
nn couple de quartz dont les faces seraient parallèles aux axes ,
les centres des deux systèmes d'anneaux seraient infiniment
éloignés, ainsi que les parties brillantes des bandes parallèles;
(384)
nn oa deux azet parallèles aux faces. En Tariant les ëj[MÛssears
et les inclinaisons des axes des qaartz , ainsi que les ëpaisaenrs
des criaiaox interposés, on obtient des images compliquées très-
intéressantes 1 obserrer, mais dont la description serait super-
flue. Pour beaucoup de ces combinaisons, les bandes parallèles
invisibles au milieu de Timage et ternes dans le reste , devien*
nent brillantes an milieu, et elles sont accompagnées de divers
systèmes d*anneaux douUes. Je rapporterai seulement, et avec
brièveté, un petit nombre d'observations faites avec un couple
de quarts obliques, épais de 5 millimètres et inclinés de 4o°
sar Taxe.
1.^ Quarts perpendiculaire épais de 3o millimètres. — Belles
bandes parallèles, et de cbaque c6té un système d*anneaux don*
Mes. — Bandes hyperboliques , plus vives dans le plan de pola«
risation et accompagnées de deux magnifiques systèmes d*an->
neauz, quand les axes des deux quarts sont croisés et non
retwersés,
a.^ Quartz perpendiculaire moins épais. «- Bandes parallèles
visibles. On voit des arcs d*anneaux doubles d*un grand dia^
mètre. Quand le quartz perpendiculaire n*a plus qu'un milli*-
mètre d*épaisseur, on ne voit des fragmens d*arcs doubles qu*en
inclinant fortement le système des trois cristaux combinés.
3.^ Quartz parallèle épais. — Bandes parallèles brillantes ,
deux systèmes d*anneaux doubles à tris^grands diamètres.
4.°BMyloMlfctéc,) (4,6) „„ ^ ^
Wril . UrtlUle. épd. de 3,5 "Sllï
Girasol, ) fS,i)
5.^ Béril parallèle, épais de i,i 5. ^Belles bandes parallèles
et arcs doubles d*nn si grand diamètre qu*on croit voir trois
systèmes séparés de bandes parallèles.
6.^ Topaze incolore parallèle au plan des axes et épaisse de
un millimètre, — - Même résultat que le précédent.
7.^ Topaze incolore perpendiculaire à Taxe principal et
{ 385 )
épaisse de 4 tnillimèlres. — Même résultat qQ*aTec le quartz
épais et parallèle, oa un mica épais.
8.*^ Spath dislande parallèle à son aze et épais de a, ^5. —
Belles bandes parallèles seules.
g.^ Spath dislande perpendicnlaire , épais de a^Ss. — Il
fant incliner rensemble des trois cristaux pour voir les bandes
parallèles. Sans Tincliner, on voit deux systèmes d*anneanx
doubles dont la ligne blanche des centres est perpendiculaire à
la direction des bandes. Au milieu du spectre on Tolt une croix
blanche et des cercles blancs. . • . •
Une topaze perpendiculaire à son axe principal est épaisse de
5,2$. Je la combine a? ec un quartz perpendiculaire A son axe
et épais de 3o millimètres. Le plan des axes de la topaze trans-
porte loin du centre les arcs qu^il traverse. Le diamètre des arcs
transportés augmente i mesure que le quartz diminue d'épais-
seur. Aycc un quartz de 5 millimètres la courbure des arcs est
renversée. Il y a donc une épaisseur à donner au quartz telle
que les arcs transportés , se trouvant sur le passage de la cour-
bure concave à la courbure convexe, prendront une direction
rectiligne; au moins y a-t-il une semblable limite pour un arc
donné du système. J*obtiens d*une manière satbfaisante des
bandes parallèles avec un quartz épais de 1 1 millimètres. D'au-
tres combinaisons conduisent au même résultat.
On peut encore obtenir des bandes parallèles par la méthode
suivante, qui m*a été indiquée par M. Baiiiht. Dans Tazimut de
45 degrés mettez Taxe d'une plaque prismatique de quartz $
vous verrez vers Tarète , ou sommet de l'angle dièdre réfringent ,
d'autant plus de bandes parallèles que cette arête sera plus
mince ou l'angle plus petit. Elles sont très-nombreuses & la
lampe monochromatique et sans tourmalines. Croisez l'axe de
cette plaque prismatique avec Taxe unique ou principal d'un
cristal quelconque ayant ses axes dans le plan des faces; si
ce cristal est d'une épaisseur convenable , vous verrez de magni*
%5
( 386 )
fiqneft bandes coloréet parallélet. Il convient ici de tenir le
prisme éloigne de rœîl.
Ces bandes s*obserTent également bien, el peut-être mienx,
aTec nne plaque prismatique dont l'axe est parallèle a la plus
minée arête. C*est ainsi que M. Babohv obtient des bandes paral-
lèles, que dans certaines expériences il substitue à celles que
donne Tappareil de IL Savaxt-
Enfin, J^obtiens les plus belles bandes parallèles en croisant
les axes de deux plaques prismatiques de même angle. Le mince
bord de Tune est parallèle à Taxe, il est perpendieulaire pour
Tautre plaque, et je pose le bord épais de Tune sur le bord
mince de Tautre.
(387 )
GÉOLOGIE
DISCOURS
SUR LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE,
Prononcé pa- M. M*«ai DE SERRES /- , „
Hl8
BlIUlSy
i^M être la matière da di»conni A» «... ^ t ^ P'"'
m'en empêche, car ie dtlTf r ""^- ^° ""*•'« «'«'"••
pecne, car je doit enfin fixer votre attention «nr iv
<!«. «.ence. aoxqneUe. ce cour. e.t conféré, .dlc l"'
nom et encore « nouveau ,ue la plupart de ceÛx^ui J-
coûtent n'en connai„ent peut^tre pa. encore le bu, T^'oZ t
I-ng-temp., Me«ieu„. I. .eience qui .'occupe de. '^
»..., . J: ;:• ^r-r r;trporn";:.:::;
IK.»rr«t nou. éclairer .„, ,« «ode deîonnation de rtelTe
-on. habaton.. Cependant dé. le. premier, .iécle. TvZ
toire , et peat^tre avant la nai..ance de l'hi.toire elle-même le.
premier, peuple,, «„ promenant leur, regard» «ur !«, „\^
( 388 )
nombreux qui composent Tanivers, «^étaient fait des idées
assez JQStes sur le système du monde. La science de Tunivers
on Tastrottomie , la plus ancienne et la plus avancée de nos
connaissances positires , a de beaucoup précédé celle qui s^oc-
cupe d*objets plus à notre 'portée et plus directement liés à
nos besoins les plus indispensables. L*bistoire des corps qui com-
posent notre globe semblait cependant devoir attirer de meilleure
heure et notre intérêt et notre attention. Mais comment les pre-
miers peuples f qui furent tous des peuples pasteurs, auraient-ils
pu rester insensibles au spectacle de Tunivers. Leur première
occupation fut donc de chercher à reconnaître les causes qui en
entretenaient Tordre et Tharmonie. Il ne leur fallut que s'élan-
cer dans Timmensité des cieux pour créer la science de TuniTers,
tandis quUls auraient dû descendre dans la profondeur de la
terre , et en pénétrer les entrailles pour se faire une idée des
lois qui avaient présidé à sa formation , et qui Pavaient peu à peu
amenée à Tétat de stabilité où elle était parvenue.
Ne soyons donc pas surpris que Tastronomie ait été la pre-
mière des sciences que les hommes aient connue, et que la géo-
logie ou la science de Thistoire de la terre soit la plus récente
de nos connaissances. Hais le charme et Tintérét que cette étude
nous inspire sont tels , que si naguère encore son nom était
inconnu , même à plusieurs savans , de toute parts elle est
cultivée aujourd*hui avec une ardeur sans exemple. En effet y
les prosélytes de la géologie s*étendent déjà depuis rextrëmilé
de TAsie jusqu*à la Nouvelle- Hollande , et depuis les confins de
rSurope jusqu*au fond des forêts de rAmérique* Heureux effets
de la civilisation, comme des progrès toujours croissans des
lumières , les connaissances qui agrandissent le domaine de la
pensée , et dont le but est réellement utile, attirent promptement
les regards et deviennent bientôt populaires, d'inconnues qu*elles
étaient auparavant.
Tel a été le sort de la géologie ou pour mieux dire de la
( 389 )
géognosie, science toote positive qae Tun peut considérer
comme rhisloire de la structure de la terre , dont la géologie
n*est qae le système.
Celte dernière science , en cbercbant à remonter jnsqa'aax
causes qui ont concouru a la formation de notre globe, ne peut
par cela même se passer de la gëognosîe qui , étudiant le mode
de structure et les diverses formations dont Técorce de la terre
est composée, lui fournit les faits propres à embrasser Tensemble
des phénomènes naturels et à en saisir les rapports.La géologie est
donc une science de raisonnemens et d*applicalions » tandis que
la gëognosîe , dont elle reçoit toutes les lumières , est une science
toute de faits et tout aussi positive que le sont les autres bran-
ches des sciences naturelles, c*est'à-dire, la minéralogie, la
botanique, la zoologie et même certaines branches de la physique.
Aussi peut-on dire arec fondement que les idées scientifiques
d*iin siècle sont concentrées en quelque sorte dans le système
géologique généralement adopté. En effet, quoique la géologie,
que Ton confond souvent et h tort avec la géognosie, soit une
science tonte spéculative, puisqu'elle cherche à démêler les
causes sous Tinfluence desquelles se sont opérés les changemens
que la terre a subies depuis Torigine du monde jusqu'aux temps
présens, elle n'en emprunte pas moins seé principales idées aux
diverses connaissances humaines. Sous ce rapport , les systèmes
géologiques coïncident presque toujours avec les idées du siècle
où ils ont été inventés.
La géognosie, science toute de faits et d'observations, a un
but bien différent. Elle ne se propose point d'inventer des sys-
tèmes ni de remonter â l'origine des choses ; mais uniquement
de reconnaître quelle est la structure de l'écorce du globe et
Tordre de superposition des divers matériaux qui composent
cette même écorce. Cet ordre de superposition une fois reconnu,
elle détermine , d'après la nature et l'espèce des corps organisés
que les couches terrestres renferment , quel a été le mode de
formation de ces couches et quel est leur âge relatif.
( 390 )
Pour parvenir à ce bat , la géognoaie appelle à son aide la
plupart des sciences physiques et snrtout des sciences naturelles.
Ainsi & Taide de Tastronomie, elle cherche à dëmèlerles diverses
causes des changemens que notre planète a éprouvés. La géogra-
phie lui fournit également des idées otiles sur la configuration ,
les limites des divers continens » ainsi que sur celles des îles qui
s*y rattachent Get(e) science lui donne encore les moyens de
fixer rétendue et la position des mers , tant intérieures qu*exté-
rieures, et cela à différentes époques, comme de tracer d*ane
manière eiacte 1 a direction des grandes chaînes et des pics éle-
Tés qui les couronnent et les dominent. Par la minéralogie elle
détermine la nature des matériaux qui forment la croûte du
globe y matériaux que la chimie lui fait encore mieux connaître
a Taide de ses procédés analytiques. La 'zoologie , la botanique
et même Tanatomie lui donnent les moyens de comparer les
espèces organiques ensevelies dans les entrailles de la terre , k
celles qui ont survécu à toutes les révolutions du globe, et dont
les races se sont perpétuées jusqu*à nous.
La géognosie se trouve donc liée aux autres branches des
sciences physiques , et par cela même Ton peut , par ses progrès,
juger d^une manière assez certaine du point auquel ces sciences
sont arrivées k une époque quelconque, puisque la'géognode
s*appuie sur les faits qui lui sont fournis par nos autres connais-
sances. Aussi ne pourrait-on pas présenter aujourd'hui et encore
moins faire adopter un système géologique qui ne concorderait
pas avec les faits découverts par les antres sciences physiques ou
naturelles , ou qui ne se trouverait pas d*accord avec rensemble
de nos autres connaissances.
Mais pour vous donner , Messieurs , une juste idée de Tétat
actuel de la géognosie et des applications de celte science à des
objets positifs , il est essentiel de vous exposer , tout an moins
d*une manière sommaire, les principales conséquences auxquelles
cette branche de nos connaissances nous a conduit.
(391 )
La terre , comme la plupart des corps planëtaires, parait être
on globe en partie refroidi , qai a perda , do moins vers sa sur-
face y la pins grande partie de la chalenr qn*il possédait dans le
principe de sa formation. Gomme le centre de la terre possède
encore one température très-élevée, reste de la température
primitive dn globe, les climats terrestres sont, jasqn*à an cer-
tain point, modifiés par cette chalenr intérieure, mais cet mo-
difications , quoique réelles , sont à peu près insensibles et nulles
à la sorfiice , le calorique se propageant (rès^difficilement à
travers les couches solides. La terre ne reçoit donc plus vers
sa surface d*autre chaleur que celle qui lui est envoyée par le
soleil et celle qui lui est fournie par Tirradiation des astres
nombreui dont Tunivers est composé.
La géognosie ayant reconnu que la terre, globe è demi vitrifié,
avait eu une température très-âevée, s*est également assurée
par des faits multipliés et bien constatés que cette température
avait été assez grande pour liquéfier les matériau aujourd'hui
solides qui composent la croûte du globe. Les matières les plus
files et celles qui résistent le plus & la chaleur , Tor , le platine
et le fer, ont donc été jadis liquides comme les couches plus
fusibles dans le centre desquelles ces métaui se trouvent logés. Il
parait même que, par suite de cette liquidité ignée que les maté*
riauz terrestres ont éprouvée, leur arrangement a suivi en grande
partie Tordre de leur densité comme celui de leur fixité.
Ainsi dans Tétat primitif et liquide du globe terrestre, les
matières les plus pesantes se sont rapprochées du centre et cette
condition a singulièrement déterminé la stabilité ât$ mers. Nous
en avons une preuve évidente dans la nature des matériaux ar-
rachés par les volcans aux profondeurs de la terre , matériaux
qui sont tous plus fixes et plus pesans que ceux qui composent
la croûte la plus superficielle de notre planète. En outre le
globe terrestre ayant une densité moyenne que Ton évalue au
moins au double de la densité des couches de sa surface , néces-
(390
sairement les matérîanx du centre tont plus pesan» que ceux de
la croate extérieure. Ce («it de la liquidité ignée et priinitiTe
des eoucLes solides se tériûe aussi bien par les grands phéno-
mènes qoe noas présente le globe terrestre que par les faita de
détails ; et ici Ton n^est en quelque sorte embarrassé que sur le
choix des faits qui démontrent Ténorme chaleur qn*ont éprouvée
les matériaux aujourd'hui solides qui composent Técorce de notre
planète. La croûte de la terre ayant été dans le principe de sa
formation complètement liquéfiée , les matériaux qui la compo-
sent ont dû se solidifier d^abord rers sa surface, en sorte que les
matériaux aujourd*hui solides sont d'autant plus anciens qu'ils
en sont plus rapprochés. Les couches les plus superficielles des
terrains liquéfiés sont par conséquent les plus anciennes, comme
les plus profondes doivent être les plus récentes , puisque leur
•olidification a marché de Textérieur à Tintérieur. Cette solidi-
fication est loin d*ètre parvenue a son dernier terme: elle con*
tinue au contraire sans cesse, mais a^ec une lenleur d'autant
pins grande que l'excès de la chaleur propre de la terre se
transmet difficilement h travers les masses déjà solidifiées , et
dont répaisseur , quoique bien faible relativement au diamètre
terrestre y est cependant considérable relativement à chaque
point de ces couches considéré isolément.
La terre possède donc une chaleur propre et intérieure \ et
eette supposition d'un feu central admise par les hautes prévi*
•ÎODS du génie n*est point une de ces hypothèses gratuites , plutôt
le fruit d'une imagination brillante que Texpression de la vérité.
Gloire soit rendue i Timmortel auteur des époques de la na-
ture qui a vu si juste et de si haut. Buflbn a deviné Tun des
secrets les plus importans de la création , comme Newton la
grande loi qui préside à l'ordre et i Tharmonie de ronivers.
La vérité lui a apparu comme en songe , et ce que ce beau
génie a avancé sans preuves a été, par la force des choses,
reconnu comme un fait certain ^ démontré par les cxpériencet
(393)
les plas nomhreases et les plus variées. Parioat et dans qael-
qae lien qne ce soit, poarTa que I*on s*enfonce dans les en-
trailles de la terré, la tempëratnre intérienre, an lien de diminner.
Ta croissant, et à tel point qne la loi de cet accroissement n*est
pas moindre de 4o mètres ; en sorte qu'à la faible profondeur de
a,5oo mètres, c*est-i-dire à environ nne demi»lîeae de la sur-
face , les couches intérieures ont déjà la température de Teau
bouillante.
Par suite de cette excessive chaleur qui maintient liquides les
matières centrales , la croûte extérieure de la terre est si peu
épaisse que sa solidification ne s*étend probablement pas au-delà
de a5 ou 3o lieues à partir de sa surface.
Cette faible épaisseur de la croûte du globe, qai se lie à la
haute température de rintérieor de la terre, nous permet de
concevoir facilement et même d'expliquer les grands effets qui
se produisent encore à la surface de notre planète, et qui sont
pour nous de continuels sujets d*é(onnement. Les volcans, dont
les phénomènes ont quelque chose de merveilleux et de si ter*
rible, ne sont en dernier résultat aux yeux du naturaliste qui les
jnge et les comprend que de purs effets thermométriques. La
oonstance de la chaleur des eaux thermales n*est également
pour lui qu*une preuve nouvelle de la lenteur avec laquelle
s*opére le refroidissement du globe. Il n*est pas jusqu'aux trem-
blemens de terre, sortes de convulsions intérieures aussi ef-
frayantes par leurs désastres qu'étonnantes par la rapidité de
leur marche, qui n'annoncent la haute température de notre
planète et qui ne nous apprennent à quel point les couches qui
la composent sont flexibles et inégales dans leurs divers degréa
d*épaisseur.
Par suite de cette chaleur qae possèdent ou |que reçoivent les
différentes couches dont la terre est composée , tout est sur le
globe dans un mouvement continuel. En considérant cette agi-
tation permanente de la matière et particulièrement celle qui
(394)
eiiste entre les dÎTers matérîanz dont notre globe est forme,
plosiears philosophes modernes ont tenté de comparer la terre
à nn être animé , à an corps virant ; mais ces comparaisons ne
peavent pins aajoard*hni noas paraître fondées, car à la hantenr
â laquelle les sciences sont panrenaes , il ne pent pins être qnes*
tion pour elles et de chimères et d*iliasîons«
Si Tatmosphère est contînnellement agitée de monvemens
divers dont plnsienrs ont une certaine constance à raison da
cours que suit notre terre , une grande cause les produit et les
maintient. Si les mers , cette autre partie fluide du globe , ne
sont pas plus en repos, et si comme Tatmosphére elles ont aussi
leurs nurées , elles le doivent en partie à Tinégale chaleur dont
leurs couches ressentent tes effets. Mais ces marées agitent éga*
lement la masse centrale , qui, comme la plus grande partie des
couches eitérieures , est maintenue à Tétat liquide par Tezcessive
chaleur qu'elle éprouve. Ces marées intérieures, ou cette agitation
dans laquelle se trouve la masse liquide dans le centre de la terre,
sont du reste rendues sensibles par les irrégularités des effets
magnétiques , ainsi que par rinlermiltence des phénomènes qui
accompagnent ou qui produisent les éruptions volcaniques.
Tels sont, Messieurs,' les principaux phénomènes qui n*0nt
jamais cessé de se produire sur notre globe et qui semblent un
résultat nécessaire de son mode de formation , ainsi que de la
chaleur qu*il possède eneorc , chaleur qui est une faible partie
de celle qu*il a eue dans le principe de sa formation ; car , quelle
température élevée devait avoir notre globe, puisque la moins
grande partie des masses solides qui composent nos montagnes ,
et les chaînes les plus étendues comme les plus élevées , a été
liquéfiée par elle ! Il existe bien d*autres matériaux , et ee sont
les plus superficiels et les moins épais, qui ont été produits d'une
tout autre manière. Ceux-ci tenus non en dissolution dans le
calorique, mais bien en suspension dans un liquide aqueux , se
composent de dépôts successifs séparés par des tranches on des
( 395 )
coaclies qui indiquent que leur précipitation , bien différente de
celle des terrains non stratiGés et liquéfiés , n*a pas eu lieu d*une
manière instantanée. Ces derniers , jamais cristallisés, à texture
terreuse plus ou moins compacte , sont faciles k distinguer des
premiers, non seulement parleur structure, mais encore par
leur position. Conslamment superficiels, on les voit toujours
recouvrir les terrains liquéfiés , et en être d'autant plus rappro-
eliés qn*ils sont plus anciens. Ainsi, contoatrement aux ter-
rains en masse , ces terrains stratifiés sont d*une ancienneté
d*autant plus grande qu'ils se montrent plus profondément
ensevelis. Leur position fixe en effet assez bien leur âge, ou , ce
qui revient au même, permet de déterminer Tépoque relative à
laquelle ils ont été déposés.
Ces terrains , tenus en suspension dans un liquide et qui com*
posent la pellicule la plus superficielle et la plus incomplète de
réeoree du globe , n'ont du reste commencé à se produire qu*i
Fépoque où la terre a pu recevoir quelques habîtans. D'abord
en petit nombre et d'une organisation peu compliquée, les
premiers êtres ont été fort peu répandus ; ils n'ont même com«
mencé à se multiplier d'une manière sensible que lorsque, la
température du globe considérablement abaissée, ils ont pu
remplir leurs conditions d'existence. L'apparition des êtres
vivans coïncide donc avec la formation ou la précipitation des
matériaux de sédiment, et de là le nom de terrains zoodques
qai leur a été donné , afin de les distinguer de ceux liquéfiés et
privés de débris de la vie qui avaient été désignés sous la déno-
mination de terrains azootiques.
Les terrains de sédiment présentent ainsi un intérêt nouveau,
puisqu'ils nous apprennent de quellç manière la terre a été suc*
cessivement babitée , et quelle est l'époque où les êtres vivans
ont pu s'y établir. C'est ici qu'a l'aide d'observations aussi rigou*
reuses que multipliées , la géognosie a pu parvenir à reconnaître
quelques faits généraux qui nous annoncent qu'i foutes les
(396)
cpoqncs et dana loai le* lieu , la oalore a agi par dei lent anni
simplea qu'an! veriellet.
Elle l'eit d'abord awnrëe , par l'eiamen de* foniles an du
étrea dont lei coachei de la terre nom ont conterré les realei,
qne la corrdalion des rormei arait été dan* toni le* lempa la
condition la plus néceiiaire et la plai indùpentable i la dmie
et à l'esittence des corps vivani.
En effet, diacnn dei êtres qni eiîde a une condition 1 rem-
plir, et poar y latitfaire, il est de tonte njceuilé qne ton orpr
niiation loit conforme an bat poar lequel il a élé crié. Celle
corrélation dei formes, liëe an bnt qne l'être virant doit rem-
plir, a lait également reconnaître des plans prindpanx dans la
■Imctore des £lrei organiaéi , on nn certain nombre de tjrpes
ou de formes génératrices dans l'organisa tion. Ce principe une
foi* trouve , principe dont on n'anrait peat être pas pn, sans le*
fossiles , constater la réalité, les applications ont été auaù fé-
condes qn'étonnanle». A l'aide de qnelqne* partie* isolée* d'un
ttre totit4-fait inconnu dans la natnre vivante, cet être a été
reproduit comme s'il s'était offert i nos regards; et cette imita-
tion, dae an génie dej'homme , s''est trouvée conforme an mo-
dèle, lorsque par un bonheur dont la science s'est énoi^eillie,
ranimai ^que l'on avait reconstruit s'est reproduit tel que
l'homme se TétBit représenté. De même le des»! Dateur haUle
que l'amour des art* amène dans ces régions o& ont élé élevé*
les plus grands et les plus beaux monumeni de* arts , non* les
reproduit, non tel* que le temps nous les a transmis , mais tels
qu'ils élaîcnt danslenr première splendeur; et par cet benrcui
stratagème non* jugeons i-la-fois des effets du temps et de
Beclion i laquelle les aneiens avaient porté les
nin. Ainsi sans la géognosie et *esheareo)esappli<
is jamais su que les êtres vivans n'avaient
t d'un seul jet, et qne leur création avait en
An successive et dons un ordre progressif ,rels-
(397)
tivcment à la complication de leur organisation. Elle seule a
proclamé cette grande loi de la nature , que les êtres les pins
simples ont été créés les premiers et les plus compliqués les der-
niers, et que la TÎe a marché sur la terre du simple an composé.
Le principe de la coordination des formes ou de la nécessité
de leurs relations a donc été un principe fécond , et il doit être
vrai puisqu'il nous a fait pressentir tant de faits noureaux. Re-
marquez en effet, Messieurs, que les théories Traies font seules
découtrir des faits noureaox; seules elles permettent de conee-
Toir et de saisir les rapports de ceux qui ont déjà été reconnus
et obserTés. G^est même là un moyen certain ^de reconnaître si
les théories sont fondées , et si elles sont l'expression générale
des faits , car les théories fausses n*ont jamais permis de rien
deviner à priori.
Newton n*cAt certainement pas admis que Teau renfermait un
principe éminemment combustible et que le diamant était le
corps le plus inflammable de la nature , s*il ne s^était assuré
par avance qu^il existait un rapport érident entre la puissance
réfractive des corps et leur combustibilité. Haiiy n*aurait pas
également pressenti qu*il existait un principe particulier dans
Fémeraude , la célestine etleschorl ronge, s*iln*aTait antérieure-
ment reconnu qu'il y avait un rapport constant entre la nature
chimique des corps et leur forme cristalline.
La science, en proclamant la nécessité des relations des formes
et la possibilité de reconstruire certains êtres vivans à Taide de
quelques-unes de leurs parties, a saisi toutes les conséquences de
ce grand principe. Ainsi elle a démontré que les êtres virans
n*avoient pas été conformés de la même manière à tons les âges
du globe. Les plus étranges, les plus disparates comme les plus
gigantesques I lui ont paru constamment restreints aux plus
anciennes couches de sédiment , tandis que les espèces dont la
structure et Torganisation commencent à se rapprocher de celles
de nos races actuelles, sont bornées aux couches les plus récentes
( 398 )
des terrains sëdtmentaîres , tout comme celles qui ne diffèfent
pas de ftios espèces virantes ans dépôts les plas ëpars et les plas
superficiels ; poarsniTant ce même genre de recherches « elle a
enfin reoonna que parmi les êtres dont les entrailles de la terre
nous ont consenré les traces « cenx qui différaient le plus de noi
racés Tirantes exigeaient, d*après leor organisation ^ une tem-
pératare très-^lerëe et que presque tons avaient dd virre dans
de grandes masses d'ean et par conséquent dans le sein des
mers, on dans des iles brûlantes de peu d*étendac*
En effet, porions'^ions nos regards sur le» premiers végé"
Utttx qui ont véen sur le globe, nous tronYons qii*ils se rappor*
tent tons i des espèces non^enlement de Torganisation la ploi
simple y mais oneore à des plantes qni riraient dans le bassin
des mers. Les couches les plas anciennes ne nous montrent que
des oonferres, des facas on des algues dont la structure est en
tout semblable â des genres qui ne rirent anjourd*huî que dam
dés eaux salées. D*autres régëtaux leur succèdent, et eeax-ci se
rapportent preMjue uniquement à des monocotylédonil e'est-
à-dire & des fougères , des prèles et des roseaux, dont les ana-
logues habitent constamment des lies ou des continens entourés
de grandes masses d'eau et jouissant de la température la plos
ékrée. Ce n*est enfin que dans les couches les plus superfidettes
et les plus récentes , que Ton déoourre des dieotjlédons dont
Forganisation est beaucoup jdns eompliqnée, se rapportant
d*abord à des espèces totalement différentes des nôtres , et puis
A d'antres régëtaux qui semblent peu éloignés de ceux qui font
partie de notre rëgëtation actuelle.
De même les animaux terrestres étaient fort rares à Tépoque
de la précipitation des premiers terrains de sédiment; en effet,
ces terrains en offrent à peine quelques traceb. Les animaux
aquatiques composent à peu près à eux seuls 1* population de
cette époqne ; en sorte que d'après leurs êspôeesi comme d'après
«elles des r^étâux qui leur sont mêlé», on est forcé d admettre
(3a9)
qii*i répoqne où les uns et les aatres ont vécu » les continens
deraient aTOÎr pea d^étendoe, et être pour ainsi dire comme
nojÀ aa miliea du grand Océan.
Les 'mers oecapalent donc ponr lors on plus grand espace
qn^actnellcment ; et comment en douter lorsqu'on voit les di-
Tcrses coQcbes des terrains de sédiment les plos anciens , on
celles des terrains secondaires, remplies de débris de corps
organisés marins , sontent même des pins grandes dimensions.
Quelle surprise n*éprouTerions-nous pas, Messieurs , si dans
quelques mers éloignées nous apercevions ces premiers habi-
tans de Tantique Océan \ si tout^à-coup nous Tojions apparaître
ces monstrueux plésiosaures, ces étranges ichtyosaures, ces
lézards grands comme des baleines dont les couches de la terre
nous ont conserré les restes et nous ont permis de connaître
la singulière généalogie.
Hais vain espoir , tous dorment à jamais sous le poids des
matériaux qui les ont engloutis , et avec eux tout a changé sur
la scène du monde. Oui, tout y a changé depuis que nos conti-
nens ont pris leur forme actuelle , que la température du globe
s*est abaissée, et que TOcéan, en se restreignant dans des limites
plus étrwtesy a abandonné dans rintérieur des terres ces bras de
mer inconnus aux premières époques des dépôts de sédimens , et
qui, séparées du grand Océan, ont permis aux animaux terrestres
de s'établir sur les terres qu'elles avaient laissées à découvert.
Tous ces eflGets , quelque singuliers et quelque extraordinaires
qu'ils nous paraissent , ne sont cependant qu'une suite naturelle
de la destinée de notre terre. Comme les autres globes planée
taires, la terre devait passer successivement de Tétat aériforme
à l'état liquide et de celui-ci à l'état solide , du moins en partie.
Dès-lors dans Is principe, les mers ont dd occuper une plus
grande élendue qu'actuellement. Notre globe, habité primitive-
ment et presque uniquement par des animaux aquatiques , n'a
reçu des espèces terrestres qu'à mesure que les continens se sont
(4ûo)
élevés hors da sein des eaax, que des terres séclies ont été
mises A découTert et qa*enfia TOcéan a été séparé des mers
inlérieiires. Cette séparation, dont il n*est pas facile d*assigner la
cause y semble cependant avoir eu lieu par rexhaussement da
sol secondaire qui a fait refluer les eaux de TOcéan vers les
points les plus bas. La séparation des mers se rattache donc a
une époque géologique aussi remarquable que bien caractérisée.
En elFet, depuis lors, des dépôts particuliers, tout*à-fait différens
de ceux qui avaient déjà eu lien , ont été produits ; de nom-
breux mammifères terrestres ont apparu ; de nouvelles espèces
de plus en plus semblables & nos races actuelles venues sur la
scène du monde ont succédé aux premières générations, qui
ont été en grande partie détruites» Depuis lors aussi les terrains
de sédiment se sont formés , non comme auparavant dans le sein
d'une seule mer, mais partie dans le bassin de TOcéan et partie
dans celui des mers intérieures nouvellement produites. Par
suite de cette diversité de formation, Ton ne voit plus que dans
ces dépôts Tuniformité et la généralité que Ton observe dans les
terrains secondaires. Bornés à des espaces circonscrits et dissé-
minés d*ane manière partielle , ces terrains qui ont succédé aux
secondaires, et qui par rapport à ce ont été nommés tertiaires,
abondent encore plus que ceux-ci en débris de la vie* Le nom-
bre de ces débris y est même si considérable qu^il faut néces-
sairement que les terres sècbes aient pris alors une grande
étendue , puisque tant d*ètres divers les habitaient et y avaient
fixé leur séjour. Les mers n'étaient pourtant point encore ren-
trées k cette époque dans leurs bassins respectifs , Texhausse-
ment du sol tertiaire n*ayant pas encore eu lieu ; e^est en effet
par suite du soulèvement des terrains tertiaires que les mers ,
soit rOcéan, soit les mers intérieures , ont été occuper les points
les plus bas du globe et se sont fixées dans les limites que
nous leurs voyons aujourd*hui. Cette époque , non moins remar-
quable que celle qui la précède , a terminé pour toujours le
(4o« )
dépôt des terrains marias stratifiés et en grande partie eelui
des dépôls flaYiatiles ou lacnstres. Une fois les mtn rentriées
dans Ijenrs bassins respectifs , les dépôts de sédineat mU diminue
de plos en pins de puissance et d^étendue, et la naUwe inerte^
dereaue comme impussantct n*a presque plus laissé de aes maté*-
fiaus sur la surface du ^obe» La aatune animée , prenant an
conlraire un neuve) essor , s*est de plus en plus étendue , et a
embelli de tentes ports une terre d^aberd aride et par eoaeé-
qoent stérile. Ainsi, par une particularité digne d'être eignalée <
les deux natures ont constammeot marçbé dans un seos iaterse
et contraire $ Ton dirait que la nature brute et la oalory) ani-
mée oRt é<é constamment en <»ppositioQ epmme les deux
principes qui, d*après ipriques pbiletoplMS , régissent et dirigent
le monde. Les dépota quaternaires, produits après que les «ers
sont rentrées dana leurs bassins respeettii, sont bornés, do veste^
à des terrains d'alluTÎon on déplacés. Une lb(s«pérées,les modi-
iieaiions qnc la aurfkoe du globe a éprouvées , k rexception de
celles relatives aux cbangemens survenus dans son relief, se sont
bornées & A9$ déplacepiens de terrains et à quelqnes effets dos
aux eaux courantes, dont Taction n*a jan^iia iXiU depuis qu'eMe
a commencé à s'exercer.
En résumé les terrains de sédiment, précipités pour la plos
port dans le edn des eaux 6e$ mers , appartiennent i plurieurs
époques distinctes : les principales sent la pértode eecondmre et
les périodes tertiaires et^aternaires. Un -grand nombre de carac-
tères permet de veeonnalire â quelles époques géologiques se
rattaebe tel ou tel terrain , ou tel ou tel système de coucbes.
Les plus impoHens dépendent de la posi4ion de ces terrains, de
retendue des dépôts qui en font partie , et enfin de la nature
des oorps lyrganisés qu'ils recèlent.
Les terrains de .sédiment formés dans le sein des eaux et
d*une manièi»» lente et successive, ont dà se précipiter en coucbes
boriEontales comme les dépôts qoi s'opèrent encore dans le fond
26
( 4o4)
appnyéci les ont sonlevées postcrlcurement à lear dëpât. Or,
lorsqa'anc chaîne de monlagtoes présente Ventière série secon-
daire , en conches redressées , tandis qne les terrains tertiaires
qui la recouvrent également conservent au contraire léar bori-
zontalité primitive, Ton peat dire, avec une sorte de certitude,
que cette chaîne a dû être sottlevée postérieurement ouz dépôts
secondaires, puisqu'elle les a déplacés, mais antérieurement aux
dépôts tertiaires , ceux-ci n*ayant éprouvé aucune sorte de chan-
gement dans leur position ^ ce qui n^aurait certainement pas
manqué d'arriver si , comme les premiers , ils avaient été poussés
par une force venant de Tintéricur de la terre el agissant de
lias en haut, k Vaide de ce moyen facile et certain , Ton juge
de Vâge des dîfFérentes chaînes de montagnes, ainsi que de
répoque & laquelle les volcans aujourdMmi éteints ont cessé
leurs éruptions, tjomme les grands principes des sciences , celui-
ci est d'une telle simplicité et pourtant d'une application si
féconde et si facile, qu'il semble étonnant qu*il n'ait pas été
trouve plutôt. Slais Messieurs, ce n'est pas h ce seul point que
s'est arrêtée la géognosie; portant ses regards plus haut et ju-
geant de ce qu^elle pouvait entreprendre par ce qu'elle avait
déjà obtenu , elle s^est demandé si l'état de la surfabe da ^obe
avait réellement pris sa forme actuelle depuis des temps pro-
pres à effrayer l'imagination, ou si au contraire les dernières
modifications que son relief avait éprouvées ne remontaient qxCk
une époque peu reculée, fixée en quelque sorte par les tradi-
tions et l'histoire de toutes les nations ?
Cette question est d'un si grand intérêt qu'elle a àtk exciter i
la fois Tattention des physiciens et des géologues , et même des
divers écrivains qui se sont occupés de l'histoire des premiers
peuples qui ont apparu sur la scène du monde. S'il y a qaelqne
gloire à rétablir, à l'aide de monumens imparfaits ou de mé-
dailles peu significatives , lliistoire des nations qui ont dispara
de la surface de la terre , n'y en a-t-il pas également à remonter,
,«r
(4o5)
à Tatde des monumens de la nature , JQsqu*à ces temps où
rhomme n'existant pas encore, notre globe couvert de T^élauz
qui en ont dispara pour tovjonrs était peuplé d^animaux aussi
étranges que bizarres , et dont let formes n*ont rien d'analogue
avec celles de nos espèces actuelles.
Pour fixer oetle époqne des dernières modifications que noire
pknéte paraît avoir subies, modiikations probablement la suite
nécessaire de la manière dont elle* a été formée , la science a àà
chercher à reconnaître sur quels chronomètres elle devait s'ap-
puyer. Ces chronomètres ne peuvent être que ceux dont il nous
est possible d'apprécier les effets > leur action ayant toujours
lieu. Les principaux se rapportent à l'action des eaux sur le
globe f qui n'ont cessé de modifier sa snrface depuis qu'elle a été
solidifiée , et que de nombreuses inégalités j ont été produites ,
itt^alités qui seules ont donné lieu aux eaux courantes et à
toute U violence de leur action. Hais pour bien apprécier les
diverses modifications que la surface du globe a éprouvées, il est
nécessaire de bien dif tinguer les effets qui se sont opérés lorsque
nos eontinens étaient encore sous les eaux, ou pendant la période
d'immersion de ceux qui se sont passés depuis que nos eontinens
ont été mis à nu et tout-à-fiiit à découvert. ^
Remarquez en effet. Messieurs, que les terrains les plus récem-
ment produits on les plus rapprochés des temps -préstB» ont tous
été formés dans deux périodea distinctes, on par suite de deux
ordres de phénomènes difiîérens. Certains de ces terrains nommés
de sédiment à raison de leur origine se sont formés soms Tean ,
c*cst*i-dire pendant Timmersion du soi qu'ils ont recouvert,
tandis que d'autres ont été produits lorsque les eontinens sur
lesquels ils se sont étendus étaient déjà décooverts et toat-»-(ait
à sec. Ainsi pour apprécier k leur juste valeur les diff&ens phéno-
mènes qui se sont passés pendant la première de ces périodes»
ou celle d'immersicMi , il faudrait pouvoir reconnaître les divers
dépôts qui se précipitent dans k fond des mers , des laes et des
(4o6)
eaax courantes. Comme ce genre d^obterration on de reconnais-
tance n*est pas toujours facile , nous sommes beaucoup moins
éclairés sur tout ce qui se rapporte â cette période que relatÎTe-
ment aux effets qui ont eu lieu depuis que partie de nos conU-
nens a élë mise & sec, et que des dunes, des atterrissemens , des
éboulemens, des stalactites, des tourbières, de l*humus, seuls
produits qui puissent recouvrir un sol émergé , se sont étendos
sur la surface de la terre. Faute d*aToir distingué cet deux ordres
de phénomènes , pendant long- temps Ton a cru que le fil des
opérations de la nature était rompu et que certaines des causes
qui ataient exercé leur action sur le globe avaient cessé pour tou-
jours. Gomment pourait-il ne pas le paraître, puisque Ton com-
parait tans cesse les effets produits pendant la période d^tmmcr*
sion i ceux que Ton Toit s*opérer sur nos terres tècbet et sur
not continent mit i nu ; c*ett-à-dire , depuit la période d*é*
mersion. Cette erreur une foit reconnue. Ton t*ett conTaincu
que let mémet genres de phénomènes s'étaient succédé sur le
globe et presque sans interruption. En effet, les mêmes causes y
agissent constamment, et si quelques désordres et quelques
accidens ont interrompu le cours ordinaire des événement , ces
désordres passagers, qui n'ont rien changé à la nature des choses,
ont encore moins troublé le système de Tunivert.
Let effett qui ont eu lieu sur la terre depuis que partie de
notre planète est sortie du sein des eaux, sont donc les pins
faciles à évaluer et ceux qui fournissent les chronomètres let
plut certaint et let plut appréciablet. Cest aussi sur eux que je
dois porter votre attention , afin que vous puissiex estimer , au
moins d'une manière approximative, Tépoque depuis laquelle,
nos continens ayant pris leur fi>rme actuelle , des phénomènes
nouveaux s*y sont succédé sans interruption , et se continueront
de même , tant que Tordre des choses se maintiendra et qoe
réquilibre admirable de la nature ne sera pas troublé.
Les alluvions on let atterrissemens , comme les éboulemens
( 4o7 )
qni en sont sonvent la suite , les falaises , les danes , les dépAts
sons les eaax , auxquels il faut joindre les incrastations de tout
genre, comme le travail souterrain qui produit les stalactites et
les stalagmites modifient tons plus ou moins la surface des conti-
nens. Comme leur action a dû commencer dès quMl y a eu des
eaux courantes sur le globe , on peut juger par les eiFets pro-
duits du temps qu'ils ont mis à les opérer. Ainsi en calculant
la marche des alterrissemens dans les régions les plus difFërentes,
et par exemple en Egypte , ou ce genre de dépôts a une si
grande étendue, ainsi qu*en Italie et sur les côtes delà Baltique
tous les observateurs se sont accordés à penser qu'ils ne dataient
pas d*une époque bien reculée. Ainsi en supposant que dans le
principe des ehoses les alluTions marchaient le double plus vite
que dans les temps présens , leur commencement ne remonte
pas k one époque bien éloignée des temps prësens.
Le calcul de la marche des éboulemens et de la formation
des falaises, comme celui des progrès constans des dunes vers
l'intérieur des terres et de l'accroissement progressif des stalac-
tites et des stalagmites dans les cavités souterraines, a donné
également des nombres fort rapprochés des premiers. Ne croyez
pas. Messieurs, que ces calculs reposent sur Tautorité de quel-
ques hommes obscurs, qui pour faire triompher des idées pré«
conçues se seraient entendus dans le dessein d^obscnrcir la vérité
en tronquant les faits, qui du reste sont à la portée de tout le
monde. Tels ne sont plus les savans de notre époque; le triomphe
de la vérité est le but constant de leurs efforts comme le terme
glorieux de leurs travaux. Oui, la vérité vous était chère, à vous,
DoLomxv, à vous. Datée, à vous, BateoHfixa, qui n'aspiriez qu'à la
faire briller de tout son éclat et 4 la rendre sensible à tous les
yeux. Et, Messieurs , n'en a-t-il pas été de même des Gibabd, des
WiiBBCKtiiG , des PaoHT, qui se sont livrés aux 'mêmes recherches
et sur l'autorité desquels les Laflacb et les Govibr ont a^nis que
la surface du globe n'était arrangée telle qu'elle est actuelle*-
(4o8)
ment q«e depuis une époque as«ez rapprocWe de nous. Il est
encore d*aQtres moyem d'ëvalaer Tespace do temps qui s*est
ibealé depuis Tëpoque où les mers et les eaux lacaslres ont
oessë de déposer des terrains en conckes régulières et distincte*
jnent stratifiés. Ces moyens, également appréciés et étudiés avec
toÎB, ont toujours conduit an même résultat. Teb sont premiè-
rement ees dépôts de Hthophytes 9 que les polypes, par une sin-
goliére propriété , accumulent avec une extrême rapidité
dans les mers des régions les plus chaudes de la terre. Malgré
cette fécondité , étemel sujet d'étonnement pour les naviga-
teurs, en supposant que le travail des polypes a été dams le
principe plus actif et plus prompt qu*il ne Test actneUemcnt,
on ne voit pas qu'il ait encore produit des continens de quelle
étendue , ni même des iles un peu considérables. Tout ce que
cette accumulation de matière calcaire a opéré de plus extraor^
dînaire, ce sont quelques écoeils et quelques récifs 9 ^m en
s'élevant peu-à -peu au-dessus des eaux , dans le sein desquelles
ils se forment , finirent par produire des îlots Mir lesquels s'élè**
veva un jour une végétation brillante , lorsque les couraas y
auront apporté assez de terreau pour couvrir la nudité du rocher
et permettre aux végétaux de s y établir.
Cette création toute nouvelle est donc bien restreinte dans
ses effets , quoiqu'étonnante par la cause qui Ta produite et la
prodigieuse promptitude avec laquelle elle s*opèrc. Si elle est
aussi bornée, n'est-ce point que malgré la rapidité de sa marchoi
son commencement ne remocUe pas è une époque bien reculée »
ou en. d'autres termes que les mers- ne nourrissent pas les zoo-
phytes qui forment les polypiers pierreux depuis de longs inter-
valles de temps.
Si nous portons également notre attention sur les matériaux
lancés par les volcans, nous les voyons peu considéraUee,
quelque terribles et quelque violentes que soient leu^e émp«
iions. Ces matériaux ne paraissent pae non plus occuper de
(4o9)
grande espace», lorsqu'on les élacHe dans les Yolcans ëteînis
dont les foyers paraissent cependant aroîr eu une plos ^^rande
activité qne ceux de nos Yolcans brÀlans* Les déjectiona volca-
niques t soit anciennes) soit modernes, ont si pen de nuMcs,
quVn supposant que tous les Tolcana ont en jusqu*i cinq érup-
tions par an, la différence entre la contraction de Técorce
consolidée et celle de la masse interne ne raccourcit pas cette
masse d'un millimètre par siècle. Ce raccourcissement serait en-
core moins considérable, siFon admettait , ainsi que Tindiquent
les faits y que le nombre des éruptions eat enoore plus restreint.
Dans tous laa ca» , le» résultats généraux des éruption» volca-
niques ont exercé une influence presque insensible sur notre
globe considéré dans son ensemble. Si les déjections des volcans
éteints on brùlansisont si restreintes et si bornées, cette circoo>
sUnee ne peut tenir qa*à ce que les éruptions de leurs fojfers
ne remontent pas à une époque bien reculée ni bien éloignée des
temps préscDS.
Du reste» Messieurs, les volcans dont le» éruptions nous parais-
sent si étonnantes et les phénomènes si extraordinaires, ne sont ,
ainsi que nous Tarons déjà dit, qn*un résultat tout simple d'effets
thermomélriqnes,ou des sortes d'évents qui épanchent an dehors
les matières qui , par suite de la température propre du globe ,
y sont maintenues constamment liquides. Les volcans^ par cela
même I indiquent une commonication continuelle entre Tinté-
rieur de notre globe, qui est fluide, et Tatmosphèrc enlonrant sa
surface durcie et oxidée. Aossi ceux qui continuent encore leur
action, sont-ils en général placés près du lit des mers, c*est^->
dire , dans les points du globe où Tépaisseur des coaches soli-
difiées est la moins considérable.
Remarquez, Messieurs I combien est grande et frappante la
concordance qui existe entre les (aits que nous venons de rappe-
ler k voire attention.; une pareille concordance est trop remar^
quable pour no pas èlrc Texpression de la vérité. Comment pour-
(4l2)
demaoderez-Toat si les monnmens et le» traditioiis hif toriciaoB ne
contrarieRt pas ces faits et ne sont point en opposition aTec eox.
Sans doute, ce que peuvent nous apprendre et les traditions et
les monnmens qne rhommenoas a laiiséa deson existence» n*ont
pas la même Talcar pour la solution de la question qui nous
occupe ; on ne saurait en contester Timportance et encore moins
les passer sous silence, s^ih ne coïncidaient pas avec les données
fournies par Tobserration de la nature.
Vous le savez. Messieurs y Thomine est ami du merveilleux;
son ame, toute de fea pour le mensonge, est de glace pour la
Tëritë. II se comptait à se donner tous les genres dHUnstration,
et par un de ces pr^ugés dont la source nait , il faut le dire , du
noble désir de perpétuer lee grandes actions , toute» les nations,
même les plus sauvages ^ semblent 8*ètre entendues comme i
plaisir pour se donner une longue et baute antiquité. Aussi
lorsque nous interrogeons les traditions ou Tbiatoire des peuples
qui ae disputent Tbonneur d*étre les plus anciens , est-il néces-
saire d*en discuter les titres et d'examiner les preuves sur les-
quelles ils fondent Tanliquité qu'ils s^attribuent.
Une sévère critique a donc été nécessaire pour apprécier à
leur juste valeur les monumens et les traditions des plus anciens
peuples \ et à Taide de son flambeau , Ton a bientôt reconnu
que la plupart de ceux qui s'étaient donné une longue anti-
quité, faute d'avoir à raconter des éyènemeAS réels, avaient
rempli les premières pages de leur bistoire de faits merveilleux
et surnaturels. Ainsi la Cable , cette passion des premiers âges ,
est venue se mêler à Tbistoirc, qui ne demande et ne réclame
que la vérité. Pendant que certaines nations se forgeaient une
baute anliquité, d'autres, tourmentées par le même désir, refai-
saient après coup leurs premières annaleslqu'elles avaient perdues.
Pour mieux les faire cadrer avec les monumens de la nature ,
qui ne peuvent nous tromper , leurs lettrés , par une ruse que la
science seule nous a permis de recQnnaUre , calculaient, en
(4.3)
retrograclant , la marclie ée$ divers astres qui servent à fixer
raïUKÉe et à détetmmer la position dans le ciel des diffërentes
constellations.
Oni, Messieurs , s*il «st One vérité démontrée , c*est •celle qui
noos apprend qve la terre pent être trés>anciennc , mats que
rhomme j est très-nouveaa. Sortie du plateau de TAsie, point
le pins élevé dn monde , et en même temps le plos favorable â
sa facile dispersion , Tespèce humaine if a commencé à paraître
sur la scène du monde qtie lorsque nos continens araient pris
leurs fermes actuelles et que les mers étaient rentrées dans
leurs limites respectives. Si Ton pouvait se former quelques
doutes à cet égard , Fliistoire ancienne des animaux nous ap*
prendrait encore que la pltrs grande partie de nos animaux
domestiques est originaire de TAste , parce que rbomme, dont
cette contrée a été le bevceau, a exercé sur «ux trne influence
que lui seul peut produire. Mais ce qu*il y a de plus remarquable,
cette époque que Pon avait crue tres-étoignée de nous d*après
des idées systématiques dont les savans même n^ont pas toujours
su se garantir, ne remonte guère à plus de 6,000 ans avant les
temps présens. Si I*homme tîtt existé «auparavant , on en retrou-
verait certainement les dépouilles ailleurs que dans les dép^
diluviens. Ces dépdts , les phis récens de ceux opérés sur h sur-
face du gltibe, rappellent , «omme Ton sait , la grande et der-
nière catastrophe que la terre a éprouvée. Et cette époque est
aussi bien fixée par les monumens de la nature que par ceux de
rhistofre.
Or, Messieurs, les traditions et les annales de tous -les peuples
s'*accordant sur ce ^oînt y n^est-ee pas le cas de s^écrier avec
Toratenr romain : Consensus omnium lex naiurœ puianda
est ? 'Oui y le consentement de tous les peuples d accord avec
les fahs naturels nous annonce k nouveauté du genre liunitin
et son Tcnonvellement après une -violente inondation , et ce cri
tinanime ne peut nous tromper, la vérité Ta inspiré.
(4i6)
Paisse, Heisieurs, Taperçv sommaire des principaoi réiol*
tats auxquels la ^éognone , science encere â son bereean , ett
déjà arriTée , yods aTOÎr inspiré le destr de noos smrre dans let
détaHs dans lesqnds nous serons obligés d*enirer pour tooi
donner nnt idée delà formation de noire terre, sur laquelle
nous sommes aussi des êtres fugitifs et passagen , comme kt
habitans inconnus de l'ancien monde, tiont les couches do
globe nous ont conserTé et transmis la singulière et étonnante
généalogie.
(417)
NOTICE
SUR LA CARBONISATION DU BOIS
Bétuliam de son s^ourprohngédans un terrain de troisième
Jormation^
Par M. A. B»abt,
Médecin , à Pas (Pat-de-Calais) , Membre corratpondtnt.
i8 JUiLUT 1834.
Si tout les êtres organisés puisent les matériaux de leur nu-
trition dans l'enVeloppe terreuse qui revêt le globe de toutes
parts , celle-ci reçoit , en échange , leur dépouille matérielle
lorsque la vie les abandonne. Tous les débris d*animauz et de
végétaux , tous les restes plus ou moins bideui d'organisation
alimentent donc â leur tour la terre végétale , ce réservoir com-
mun où chaque être vivant prend les rudimens de sa forme , les
conditions physiques de son existence. C*est dans celte fusion
générale de tous les principes élémentaires et sous Tempire des
affinités chimiques que ces corps se décomposent et passent iné'
vitablement à des combinaisons nouvelles. Toutefois, avant d'at-
teindre le terme de leur dissociation totale , leurs élémens su»
bissent des modifications qui caractériient les diverses phases de
leur décomposition. C*est ainsi que nous avons pu observer tout
récemment «ne de ces transformations importantes , la carboni-
■7
( 4i8 )
sation da bois résaUanl de son séjoor prolongé dans un terrain
de troisième formation.
On traTaillait à niveler le sol attenant à une toar antique dont
Torigine et la destination ne sont connues d'aucune tradition.
Parvenus environ à deux mètres de profondeur, les ouvriers
rencontrent des ossemens ëpars qui ne les intéressent nullement
d'abord. Mais, arrivant un peu plus bas, la découverte d*an
squelette humain les frappe et les fait agir avec plus de circon-
spection. Appelé près d'eux en ce moment, je les engageai à
fouiller les terres latérales , sons lesquelles nous vîmes bientôt
deux nouveaux squelettes semblables au premier et dans une
position tout-ù-fait parallèle; puis un quatrième fut également
mis à jour à un pied environ au-dessus des trois autres.
Ces squelettes étaient entiers, d'une friabilité extrême et sem-
blaient appartenir à des sujets adultes.
Une couche régulière d'une substance noire, de quatre à six
lignes d'épaisseur, circonscrivait chacun d'eux et était interposée
entre leurs ossemens et les terrains qui les recouvraient immé-
diatement. Cette matière, recueillie et examinée attentivement,
m'offrit toutes les propriétés du charbon végétal.
Soupçonnant dès-lqrs qu'elle pouvait prqvenir 4c la décom-
position des cercueils destipé^ 4 re^ifjprnifsr les squelettes qni
^saient devant moi , je continuai d'en explorer successivement
toutes les couches. Je rencontrai , dans. leur continuité , de petites
masses de charbon où l'on observait ffiçilement des traces d'or-
ganisation végétale, et dont plusieurs n'étaient carbonisées que
dans la partie correspondante à la face iolerpe de ces couches.
Puis 9 quelques minces portions de planches ausM partiellement
carbonisées , et au centre desquelles des fibres ligueuses étaient
encore intactes , achevèrent de convertir mes doutes en certitude
sur la destination primitive de ces débris.
Mais le phénomène de la carbonisa tiori des bois m^a para,
bcaueoup plus prononcé dans le sol calcaire, où le charbon était
( 4t9 )
presque pulrérulent, que vers les points terreax où j'ai princîpa*
lemcnt rencontre les portions demi-carbonisées. La coacbe qui
enveloppait le quatrième squelette , placée dans un terrain demi-
terreax y demi- calcaire , était celle qui contenait les fragmens
de bois les moins altérés.
L*arran{^ement régulier des coucbes cliarbonneuses qui affec-
taient une disposition d'enveloppe manifeste, les restes évidens
de tissu ligneux qui avaient écbappé à une entière carbonisation
vers leur face externe et les différens degrés de cette transfor-
mation végétale suivant la nature du sol où on l'observait nous
conduisent donc à admettre, i.^ que le cbarbon environnant les
ossemens mentionnés plus baut ne pouvait être que le résidu de
l'altération des bières qui les avaient autrefois renfermés ^ 2.^ que
le pbénomène de la carbonisation du bois s'était opéré du centre
k la circonférence; S.** et qu*enfîn le terrain , composé exclusi-
vement de carbonate calcaire, paraissait l'avoir produit plus
facilement que celui qui contenait quelques substances terreuses.
La carbonisation végétale , considérée comme phénomène géo-
logique, me parait susceptible de recevoir ultérieurement une
application utile à la médecine légale. En effet , si la géologie
possède un jour assez de faits pour déterminer d'une manière
positive l'espace de temps et la nature du milieu qui entraînent
cette modification du corps végétal, elle fournira une donnée de
plus an médecin légiste pour estimer les époques des inhumations
anciennes.
(4ao)
NOTICE
SUR UNE ROCHE DITE ROCEE BRULEE,
Situé9 à Fumaj, d/partemtnt d^t Jrdtnnêt,
Par fea M. J.-F. Cliie ,
InfénUiir «n cbef au corps rojal au mine», Membre correspondant.
20 JO» 1834.
Ml trouvant A Famay, département des Ardennes, en juin
i833y on me parla d*an rocher qui avait snbi Taclion da fea et
qu*on nomme maintenant rocher brûle; il est situé en face de
rardoisière du moulin Sainte-Anne» rive gauche de la Meuse,
sur le revers occidental de la montagne de divers monts, près de
la borne limitrophe qui indique les frontières respectives des
royaumes de France et de Belgique. Ce rocher , dont une faible
portion de la masse supérieure porte seule des traces évidentes
de fusion, n*était alors connu que depuis deux ans, et Ton igno*
fait absolument la cause qui avait pu produire cet étrange acci-
dent, d'autant plus extraordinaire qu*il ne se montre que sur un
très-petit solide qui avait dû former autrefois deux pointes peu
élevées au-dessus du sol environnant; tandis que d*nn autre côté
on n*observe aucune espèce de dérangemens circon voisins , si ce
n>st toutefois à quelques décimètres au-dessous du roc même ;
après quoi les assises se retrouvent intactes et dans leurs allures
ordinaires.
(4«t )
Quelques voyageurs géologues , ayant eu roccasion d^examiaer
ce singulier phénomène , ont prétendu, inVt-on dit, qn*il était
le résultat d*Qn feu souterrain ; et il faut convenir qu*à la pre-
mière vue on est tenté de lui attribuer une semblable origine;
car assurément rien ne ressemble mieui à des laves récentes que
la plupart des débris épar^ et sur place de ce massif, dont voici
la description en résumé.
On sait que la constitution géologique de cette contrée se
compose en général , comme dans toute retendue de la chaîne
des Ârdennes , de bancs alternatifs de schistes argileux ardoisxers
et de grawacles. La masse brûlée qui nous occupe appartient i
cette dernière espèce; elle est encaissée entre deux séries de
conches schisteuses qui , ainsi que le reste de ses propres assises
inférieures, n'annoncent pas avoir éprouvé le moindre mouve-
ment ni la plus légère altération; en sorte qn*il n*eziste aujour-
d'hui sur place qa*un fragment portant encore des caractères
certains de fu»ion , lequel ne tardera sûrement point à dispa*
raltre; mais tout autour de ce noyau gisent une multitude de
morceaux détachée, brisés et amoncelés, dont les uns sont plus
on moins modifiés et les autres dans leur état naturel. Au-dessous
du rocher la terre est presque meuble , et Ton peut sans peine la
déblayer au moyen de la pelle et de la pioche, de manière à
parvenir en peu d*in«tans aux endroits qui n'ont nullement souf-
fert; du reste, on observe en outre qu'au fur et à mesure qu'on
s'enfonce la grawacke reprend successivement 9onJacies pri-
mitif. Quant aux parties qui ont subi l'effet du feu, voici sous
quels aspects elles se montrent.
D'abord les couleurs sont fort variées, et néanmoins se nuan-
cent le plus communément de blanc, de rouge, de brun foncé
et clair et de violet. Les échantillons bruns sont légers , spongieux
et huileux ; quelques-uns offrent dea filets d'an noir brillant ,
entrecoupant assez régulièrement les feuillets de la roche et la
recouvrant anasi sur certains espaces d'un enduit solide tout-à-
(4")
fait semblable à de la scorie vitrease. On tronve ensuite cà et là
de petits amas fondas, qui indiquent par lenr position avoir
coolë de haut en bas, et qui d'ailleurs n*ont aacune connexité
entr*cux, ne se montrant que très-irrëgnlièrement séparés les
nns des antres sur la surface du rocher.
D*apiès ces considérations il résulte , ce me semble, qu'on ne
saurait attribuer ce phénomène particulier aux efforts d'un fea
souterrain :
I .^ Paj'ce qu'à peu de profondeur les couches du terrain gisent
dans leur état normal et leur composition primordiale.
2.^ Parce qu'à la surface du sol on ne remarque aucun des
caractères extérieurs qui dénotent la présence d'un Tolcan.
3.° Parce que les parties qui ont coulé sont absolument éparses,
très-coortesy et qu'elles afFeclent des situations qui varient entre
la verticale et des directions plus ou moins obliques.
4*^ Parce que ces mêmes coulées paraissent s'être faites de
haut en bas*
5.^ Enfin , parce que l'altération de la roche diminue de la
surface an centre de la pierre.
II y aurait lieu de croire , je pense, que la véritable cause de-
vrait être attribuée à des coups de foudre réitérés. Ce qui paraît
justifier cette opinion , c'est que ces traces de fusion ne s^ob-
servent plus à la base autour du rocher ; l'électricité, arrivée au
sol imbibé d*eau par la pluie qui accompagne presque toujours
les orages , se sera disséminée dans la terre. Peut-être a-t-ellc
produit des tubes vitreux comme ceux qu'on a observés ailleurs ^
mais dans tout état de choses , le sol Irès-mcuble de la petite
vallée qui entoure la base du rocher est souvent entraîné et re-
nouvelé ensuite par les terres supérieures que les eaux trana-
portent en se précipitant, en sorte qu'on ne peut constater le fait.
(4*3)
NOTE
Sur les eaux jaillissantes du puits foré pratique' chez
M. Bancal f à Celleneuve y près Montpellier^
Par M. Maiicel db Siftass , Membre correspondant.
20 1*19 i835.
La sociéU royale et centrale d*agricaUare de Paris a apprit
qae Ton avait obtenu des eaux jaillissantes dans les environs de
MontpdKer. Ce succès lai a fait désirer de connaître les circon-
stances relatives à lenr ascension; mais avant de décerner on
prix d*eneoaragement i M. Barcal, qui a pratiqué le puît^artééien
duquel s*échappent les eaux jaillissantes , elle a engagé M. Maicbl
BB Snau de répondre arux questions dont nous allons nous occuper.
M.Mabcbi dbSbrbbs, flatté d'une pareille marque de confiance,
a cru ne pouvoir mieux y répondre qu*en «'adjoignant MM. Lbn-
TiiBBic et Balabd, dont le mérite et Tbabilelé sont généralement
reconnus. Les observations que Ton va lire sont donc le résultat
de recherches faîtes en commun pour résoudre les qucstioxis pro-
posées et dtottt voici le sommaire.
La société d*agriculLnre de Paris a désiré connaître :
i.^ Les instrumens employés dans le forage;
â.° La nature minéralogique , Tépaisseur relative, le degré
approximatif de dureté, de cohésion ou de consistance des dif-
férent terratuB et roches traversés par ta sonde ;
3.^ Les difficultés que l'opération a pu éprouver suivant la
nature des couches;
( 4«4 )
4.* Le nombre de jours nëcetsairct ponr terminer Topération
da sondage;
5.^ La profondeur à laquelle Teau a ëtë rencontrée , soit à
partir de la surface du sol, soit an-dessus ou au-dessous du
niveau de la mer et de la rivière la plus voisine ;
6.^ La hauteur à laquelle le jet s*élève au-dessus de la surface
du sol;
7." La quantité dVau qu*il fournit dans vingt-quatre heures;
8.^ Les qualités physiques de Teau et particulièrement sa
température à sa sortie de la terre ;
9.^ Les usages auiquels elle est employée.
Relativement & la première demande y nous ferons observer
que les instrumens employés dans le sondage ont été fournis par
H. Faibl , que Tun de nous a signalé comme Tagronome de nos
contrées méridionales qui s^est occupé avec le plus de zèle do
forage des puits artésiens. Ces instrumens avaient été fabriqués
en grande partie dans les ateliers de H. Fabel; les tiges seules
avaient été adressées à ce dernier par M. Flaciat.
L*an de nous avait déjà indiqué la nature minéralogique du
sol traversé dans les recherches faites chez H. Barcai, mais
comme de nouvelles ezplications peuvent être nécessaires, nous
ferons remarquer que la campagne de H. Bargal, située dans la
grande vallée du Lez , au centre de laquelle Montpellier est bâti ,
se trouve séparée de celle de la Mosson par une colline tertiaire
assez élevée (*). C'est au pied de cette colline, dont la direction
coïncide en quelque sorte avec celle de la rivière de la Mosson ,
que s*éeoulent les eaui remontant de fond qui alimentent le
grand canal de M. Bahcal et les eaui jaillisvantes sur lesquelles
nous devons porter notre attention. Ces eaux sont sur le revers
(*) Balletin ait U société d*agtic«lture èi déptticmfiit de rHértolt , sci-
( 4^5 )
oriental de la oolline de Bionne, tandis qne la belle loutee qui
porte ce nom est sar le revers oppose on oceidental. Les eaux
jaillissantes de la campagne de H. Bahcajl ne feront probablement
pas éproQTer de diminution sensible à la source de Bionne , qui
n'est distante de la riTÎére de la Hosson que de 3oo mètres t
quoique le niveau des eaux du puits foré soit supérieur à celai
de la source de Bionne.
Le niveau du sol duquel sortent les eaux jaillissantes du puits
foré de M. Bamcal est de SS^^So au-dessus de la Méditerranée t
tandis que celui de la source de Bionne est seulement de a8*,44
au-dessus de ce même niveau. Il en résulte qu*il y a une diffé-
rence de d7",o6 en plus pour le point d*où s^écbappeni les eaux
jaillissantes.
Quant au niveau de la rivière de la Hosson » qui est la plus
rapprocbée du puits foré de M. Bahgal , il est de 48" au-dessous
de celui du puits foré, ou de 7*950 au-dessus de la Méditerranée.
Si nous avons rapporté ces niveaux , c*est afin de répondre à la
dnquième des questions qui nous ont été adressées par la société
d*açricuUare de Paris.
D*après ce premier aperçu , il parait que les eaux jaillissantes
et remontant de fond de la campagne Bancal, comme celles de
la source de Bionne , ont leurs réservoirs dans la même colline
terliaire. C'est aussi des flancs de celte colline que s*écbappent
les eaux dont nous nous occupons, eaux qui, superficielles, pa-
raissent avoir leurs réservoirs peu au-dessous du niveau du sol.
Ces eaux , considérées par Tun de nous comme des eaux d'infil-
tration, sont en général fort inégales dans leur quantité et leur
température. Presque tontes ont des intermittences de crue et
d^abaissement qui paraissent en barmonie avec les phénomènes
atmosphériques. La source qui alimente le puits foré de H. Barcai.
a éprouvé en effet depuis sa découverte des variations qui ont
suivi celles des diverses saisons. Abondantes pendant Thiver, les
eaw ont grandement diminué pendant la sécheresse de Tété.
(4*6)
En effet) cet eaaz qui ont jailli presque spontanément pendant
l*kÎTer de i83i ont fourni , jasqu*a Tépoque des grandes séche-
resses , 2kl, ooo litres d'eau par vingt^qaatre heores. Aujourd'hui,
17 juillet i83i , elles n*en donnent plus qae deui litres par
minute 00 120 litres par heure, ce qui ferait 3,880 litres par
Tingt-qnairc heures ; mais comme les résultats de nos observa-
tions peuvent être un peu faibles, en évaluant celte quantité à
3,000 litres on s'éloigne probablement peu de la vérité* Ainsi
Técoaloment des eanx du puits foré aurait diminué de 6 septièmes
dans Tespaee de quelques mois. A la vérité, il parait probable
qQ*il redeviendra ce qu'il a été lors de la sakon des pluies.
Cette diffisrence parait done dépendre de la diversité àeê sai-
sons et de ce que les réservoirs intérieurs , recevant moins d'eau
pendant la aécheresse de Tété , ne peuvent par cela même dé-
verser une aussi grande quantité d'eau. Du reste, nous ferons
remarquer que les sondages pratiqués jusqu'à présent dans le
midi de la France n'ont point encore fait traverser la totalité des
terrains tertiaires ; anssi les seules eaux remontant de fond que
l'on ait obtenues sont toutes des eaux d'infiltration plus ou moins
superficielles. Celles du puits foré de M. Bascal le sont tellement
qu'elles ont été rencontrées à la faible profondeur de tS mètres
au-dessous du sol. Nulle part Ton n'est donc arrivé jusqu'à cet
nappes d'eaux souterraines placées entre les couches des terrains
secondaires et dont Técoulement au dehors a lieu avec une con.
stance et une abondance que présentent bien rarement les eaux
qui proviennent des terrains tertiaires.
Le sol traversé lora du sondage optfré chez H. Bahcal a pré-
senté au->dessous de la terre végétale dontJ'épaisseur est d'en^
viron o"*,49 î
i.^ Une couche très*irrégulièro de diluvium formé do nona-
breux cailloux roulés, pour la plupart pugtUaires, disséminés
dans un lit de gravier. L'épaisseur de ces dépôts diluviens Tarie
de i mètre & a mètres 5o. Les cailloux roulés qui font parti^e
(4*7 )
ce diluvium appartiennent pour la plupart à des calcaires d*eaa
doace dont qnelqnes-nnt sont siliceux , ayant une couleur blan-
châtre toute particulière; certains cependant sont entièrement
siliceux ou quartzeux ; mais c*est le plus petit nombre , et ceux-ci
ne se rallacbent pas aux terrains d*eau douce. D*autres enfin
dépendent de ces calcaires marins supérieurs désignés depuis peu
sous le nom de calcaire moellon. Ces derniers y sont le» plus
rares, probablement en raison de leur peu de ténacité» cette
faible ténacité ne leur ayant pas permis de résister au choo et
au transport que les uns et les autres ont éprouré.
a.^ Sables marins tertiaires jaunâtres en bancs plus ou moins
épais renfermant de nombreux cailloux roulés. Ces cailloux^ pour
la plupart calcaire» , appartiennent en général aux formations
d*eau douce. Les sables marins sur lesquels reposent les dépôts
diluviens ont une assez grande puissance dans la partie supérieure
de la colline au pied de laquelle coule la grande source de
Bionne et d'où s'échappent les eaux du puits foré de H. Barcal)
mais il n*en est pas de même auprès du puits foré , car dans cette
partie ces sables ont à peine i mètre de puissance.
3.^ Marnes calcaires jaunâtres marines tertiaires dont l'épais-
seur moyenne est de 4 mètres.
4.° Marnes argileuses marines tertiaires. Ces marnrs, ana*
logues aux marnes subapennines , offrent généralement une cou-
leur bleuâtre. Elles ont paru séparées des marnes jaunâtres éga-
lement marines par des lits peu épais de graviers calcaires chariés
probablement par les flfUTCs dans le bassin de Tancienne mer,
où toutes ces couches , à Texception des dépôts diluviens , ont
été évidemment précipitées. Comme les eaux remontant de fond
ont été rencontrées à environ iS mètres au-dessous du sol, Ton
juge aisément que , d'après la grande épaisseur que ces marnes
présentent , on est loin d'être parvenu à rextrémité de leurs
couches.
Le sol supérieur de celte partie de la vallée du Lez n'offrant
pas deê bancs do calcaire pierreux qui repose ordinairement sar
les marnes argil«*ii8es bleuâtres , on n*a pas Irouré d'obstacle
tM dans le forage du pnits de H. Bascal. Aussi le travail a-t-il
élë terminé dans Tespace de six jours.
Dans les premiers momens du jaillissement des eaux, celles-ci
s'éleTèrent jusqu^i ^",^99 {8 pieds) au'-dessns du sol; mais
plus tard, et lorsque les au(oritës locales furent Térifier le point
où les eaux s'éleraient sans effort, on ne Testima que de i"',6a4
(S pieds). Le 17 juillet i83i , lorsque nous nous sommes rendus
â la campagne de M. Bancal, les eaux du puits foré ne s*ëlevaient
qn*& o*,4S an-dessus du sol.
Il est à remarquer qu*à la distance de 4 mètres du trou foré
existe un puits construit d*après les procédés ordinaires, dont
Tean n*est que o^GS au-dessous du sol , en sorte qu*il n*existe
entre les deux niTcauz qu*une différence d*nn mètre. Quant aux
réserroirs qui alimentent les deux courans, quoique très-rap-
procbés, ils ne paraissent pas être les mêmes \ du moins le nireau
du puits ordinaire n*a nullement varié depuis Tascension des
eaux jaillissantes.
On arrive à la même conséquence en considérant la nature et
la température des deux sources, qui sont loin d*être égales en-
tr'cHes. En effet, nous avons trouvé, le 17 juillet i83i , la tem-
pérature de Tean du puits foré de 1 5^,78 et celle du puits ordi-
naire de i7^,5o, d*où la différence 1^,75, la température de
Fair variant de aS & 26^,10 du thermomètre centigrade. Quant
i la température de la source de Bîonne, elle était également
plus élevée que celle dn puits foré et à peu près d*un degré ,
car elle se maintenait vers 16^,2. Aussi les babitans du village
de Gellenenve regardent-ils Teau du puits foré comme la plus
agréable et la meilleure de toutes celles qui les entourent , indé-
pendamment de ce qn^elle est la plus fraicbe.
Les épreuves chimiques faites sur Teaa du puits foré justifient
la préférence que loi donnent les habitans de la campagne de
(4^9)
H. Barcal. Soumise à une analyse d'indication , cette eau s'est
montrée tout-à-fait analogue à celle de Teaa de la source de
Saint-Clément qui alimente les fontaines de Montpellier. Comme
cette dernière, Tean du puits foré contient des proportions asseï
notables d*acide carbonique , de carbonate de chaux et d*hydro-
chlorate de soude. Elle ne renferme qu^une très-petite quantité
d^hydro-chlorale de chaux et des traces à peine appréciables de
sels magnésiens ; mais ce qu'il importe de faire remarquer, c*est
qu'elle est entièrement dépourvue de sulfate de chaux.
Les proportions de sels magnésiens (hydro-chlorate et sulfate)
ainsi que d'hydro - chlorate de chaux, paraissent beaucoup
moindres dans Teau du puits foré que dans celle de la source de
Saint-Clément. La première est donc d'une qualité supérieure à
celle-ci, qui passe cependant pour la meilleure des eaux qui
sourdent dans les environs de Montpellier.
Quant â l'eau de la source inférieure de Bionne, elle présente ,
lorsqu'on la traite par les réactifs , les mêmes phénomènes que
Teau du puits foré , ce qui justifie ce que noos avons dit sur
l'origine commune des deux sources.
En résumé y les eaux jaillissantes obtenues par M. Bahcal sont
sans contredit les plus fraîches et les plus pures de toutes celles
que l'on a découvertes jusqu'à présent dans les environs de Mont-
pellier. Elles doivent avoir leurs réservoirs au moins à 3o mètres
au-dessous du sol , puisque leur température est à-peu-près égale
â celle de la température moyenne annuelle de Montpellier. Sons
tous ces rapports, M. Bahcal a rendu un Yéri table service à son
pays, et les travaux qu'il a entrepris pour y parvenir méritent
d^antant plus d'être encouragés que les tentatives infructueuses
que Ton avait faites pour obtenir des eaux jaillissantes dans nos
environs avaient persuadé â la plupart des agronomes de nos
contrées que l'on ne pouvait pas espérer de réussir, même dons
nos bas fonds, à raison de leur éloignement des hautes montagnes.
Détruire ai|e pareille supposition est toujours une chose utile.
(43a)
OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES
SUR LE DÉPARTEMENT DE LAUDE,
Ptf M. Maacbl de SSEAES , Meabre corruponâant.
jâRTin i835.
Let observations qne Pon Ta lire ont été recneilliet dans le
courant de Véié de i83a, dans des excursions que nom a root
faites avec MM.Foiias-LAUOTn, de Limoui, et Roilax» au Rocav,
de Carcansonne. Elles ont en pour but, de déterminer la posi-
tion gëologique du calcaire qui compose les montagnes élevées
des arrondissemens de Limoux et de Quillan, ainsi que celle des
macignos compactes, connus généralement dans le midi de la
France sous le nom de grès de Carcassonne. Sous ce rapport ,
nos observations seront peut-être utiles à la connaissance da
bassin parcouru par TAude , bassin qui a acquis une certaine
célébrité géologique, depuis qu'un babile observateur, H. ToranAi.,
Ta exploré avec autant de zèle que de succès.
Ce qui nous a encouragé dans nos recbercbes, c*est que, plus
que personne , nous sommes convaincu que les travaux spéciaux
qui n*embrassent qu'un petit espace sont les plus importans
pour la science , et les seuls peut-être qui ne soient pas à refaire.
Les observations qui se raltaebent à des espaces peu étendus
•ont, relativement aux travaux généraux , ce que sont les mono-
graphies comparativement aux faunes ou aux flores ; elles sont
le type duquel celles-ci émanent. Puissions-nous | dans le cadre
(433)
étroit que noua nom tommet fait , et qui n*est autre que le
trace de notre route , avoir évité cca erreurs , où tombent si
souvent ceux qui, forcés de voir beaucoup | voient tout sous le
faux jour d'un système, ou voient mali parce qu^ils n'ont ni la
temps ni la volonté de tout observer i
Ainsi que nous venons de le dire , nous ne suivrons d'autre
plan dans ces observations que celui qui nous est tracé par la
route que nous avons suivie ; aussi décrirons*nous les lieux qae
nous avons traversés dans Tordre où ils se sont présentés à nous.
I. Route de Montpellier à Nar bonne , par Mèze , Fezénas et
Béuers.
Le bassin de Montpellier, essentiellement tertiaire, appar-
tient aux formations immergées, quoiqu*au nord et à Test de
cette ville , les bassins de Montferrier et de Grabels, qui en sont
tria-rapprocbés,ne présentent plus que des formations tertiaires
émergées. Ces deux bassins n'étaient donc plus sous les eaux de
l'ancienne mer, lorsque celle-ci recouvrait encore le bassin fie
Momtpellier , et les contreforts qui les séparent de ce dernier le
font aisément concevoir, ces contreforts ayant été soulevés anté-
rîenreinent au dépôt des couches tertiaires émergées.
Las terrains tertiaires immergea qui constituent le sol des
environs de Montpellier sont composés de sables marins, alter-
nant parfois avec des marnes calcaires d'eau douce , après les-
quelles paraissent des bancs pierreux de calcaire marin ; ceux-ci,
soovent divisés en pluaienra masses distinctes , sont quelquefois
séparés par des marnes calcaires marines ou d'eau douce. Des
lits de cailloux roulés de calcaire d*eau douce , percés par des
coquilles perforantes marines , accompagnent ces bancs pierreux
qui surmontent des marnes argileuses bleues, analogues à celles
nommées en Italie marnes sub-apennines. Au-dessous de ces
jnamea blencs d*origine marine, quoique souvent chargées d'une
a8
( 434 )
grande quantité de sable de rivière , Tun voit parfois des lils de
gros cailloux roules de rocbcs secondaires et même primitif es,
telles que des pegmatîtes et des granits, ou, ce qui est plat
commun, des macignos compactes ou des molasses superposés sar
des calcaires d'eau douce, au-dessous desquels on n*a pas eneore
pénétré, an moins d*une manière directe.
Ces diverses couches reposent prohablement sur le terrain
secondaire, quoiqu'aucune coupe n*ait encore démontré celte
superposition. Mais cette superposition étant évidente pour les
formations tertiaires émergées des bassins les plus rapprochés de
celui de Montpellier, il doit , ce semble , en être de même des
formations immergées , déposées dans te sein de Pancienne mer,
et par cela même plus puissante que les émergées, dont les
dépôts ont eu lieu lorsque la mer avait abandonné les bassins
où ils ont été opérés.
Ces formations tertiaires immergées B*étendent dans toute la
plaine , depuis Montpellier jusqu*au-delâ de Narbonne , éprou-
vant cependant par intervalle d'assez grandes interruptions qae
nous allons détailler avec plus de soin. Nous ne ferons connallre
que celles qui sont sensibles sur la route que Ton suit. Ainsi,
les formations tertiaires immergées 8*étendraient presque sans
interruption et parallèlement aux côtes de la Méditerranée, jos-
qu*à la chaîne des Albôres, bien après Perpignan, si après Nar-
bonne elles n^étaient remplacées par les formations tertiaires
émergées pendant plusieurs lieues, c'est-â-dire , depuis cette
TîHc jusqu'an-deli de Sigean.
La première interruption qu'éprouvent les formations ter-
tiaires immergées a lieu & la descente de St.-Jean-de-Vedas, à
une lieue au sud de Montpellier. Les formations secondaires
s*étendent jusque sur la route, en plongeant au-dessous dct
premières. La seconde se Toit avant la grande montée de Mère;
des gompholites et des calcaires secondaires Topèrent. Mais sur
la hauteur, les formations tertiaires immergées reparaissent
( 435 )
bienlôf. Ce sont des sables marins lerliaires avec des bancs pier-
reax, soit marins, soit d*cau donce , lesquels sont accompagnés
de marnes calcaires des deux origines. Le contrefort qai con-
stitue la butte en ayant et aa-dessas de Montagnac forme éga-
lement one barrière naturelle entre les terrains immerges des
bassins de Hèze et de Montagnac. Ce contrefort est formé par
un calcaire secondaire qn^accompagnent des marnes de la même
nature. Depuis la montée de Montagnac jusqu'à Valros , les
formations immergées n^éprouvent pas d'autre interruption;
mais dans ce dernier lieu , elles sont remplacées par les forma-
tions volcaniques , si abondantes dans les environs de ce village
et de Pézénas. De Valros jusqu'au-delà de la Bégude,des dépôts
diluviens puissant recouvrent les terrains tertiaires immergés ,
et ceux-ci ne sont presque plus visibles que dans un petit nom-
bre de localités, où Ton reconnaît les sables marins, des marnes
d*eau douce, ainsi que des bancs puissans de calcaire moellon.
Au'dessus et au sud de la Bégude* les formations volcaniques
reparaissent de nouveau celles n*y sont plus caractérisées, comme
à Valros, par des laves compactes et scoriacées, mais par des
pépérines grisâtres qui y sont même exploitées, fournissant
d'excellentes pierres de taille dont on fait un grand, usage dans
les constructions du pays. Ces pépérines se montrent également
supérieures aux laves dans une infinité d'autres localités des
environs de Pézénas. L'on sait qu'Hercnlanum a été en grande
partie recouvert par une pépérine analogue à celle des environs
de la Bégude et de St.-Adrien , mais qui n'a pas à la vérité la
même solidité que celte dernière.
A la première descente après la Bégude reparaissent de nou-
veau â l'extérieur les formations tertiaires immergées , formations
qui composent la colline sur laquelle Béziers est bâti. Cette col-
line présente bien clairement la superposition immédiate des
Calcaires marins tertiaires sur les calcaires compactes et les ma-*
cigaos d'eau douce. Cette superposition concordante est surtout
(436)
apparente aaprâ« dç U pompe à feu, et cela à raison dea grandi
irayaai que Ton y a faits. Elle est si claire dans celle localité,
que noas sommes à conceToir comment elle a pu être eontesl^
Il a hi^ fallu cependant finir par se rendre à Tëvidenoe des faits.
En effet, oulre qae cette superposition des bancs pierreux ma-
rins sur les terrains d*eau doqce a Uen d*une manière imm^
diate auprès de la pompe à feu , comme sur les ri?es de rOrb,
auprès de la ville de Béliers , on la voit encore dans les car-*
rièrcs exploitées auprès du torrent de Bagnols. Ces carrières,
peu distantes de Bëziers, fournissenl à cette ville 9 depuis des
siècles , d*exccllentcs pierres de taille d*un calcaire d*eaa douce
compacte, sur lequel s'appuient les bancs pierreux marins et
tertiaires. Ces calcaires d'eau douce , généralement caractérisa
par de nombreuses Hélices , offrent aussi dans certaines de leurs
couches de petites espèces de cériles, lesquelles annoncent que
leurs masses, comme celles des calcaires marins, ont été dépo*
sées dans le bassin de Tancienne mer.
La prcscnce de ces nombreuses coquilles de mer dans un
calcaire d*eau douce nous a prouvé que les espèces fossiles ne
suffisaient pas à elles seules pour en déterminer Torigine.
En effet, la pâte d^une rocbe est le point essentiel sur lequel
doit se porter Tattenlion de robservalour, puisqu'elle seule
peut permettre de fixer d'une manière certaine leur nature.
Ainsi, il arrive assez souvent qu'une rocbe d'eau douée des ter-
rains immergés offre des coquilles marines on d'autres produits
de mer, tout comme une ruche marine des coqutUes d'eau donoe ;
dès-lors, la nature de leur pâte est le seul caractère avec celui
de leur texture qui puisse fiiire décider quelle a été leur p le-
micrc origine. En un mot , lorsque la pâte d'une roebe est celle
des roches des eaux douces , il importe peu qu'elle recèle on
non des produits marins pour se prononcer sur son origine;
tout comme quand leur p&te est marine, la préienee des
coquilles terrestres ou flnviatiles ne peut pas la ikire considérer
(437)
comme de« eaux douces ; sealement on doit en conclure qu'elle
a été produite dans le sein d*une mer qui recerait des coorans
d'eau douce. Datis le premier cas , c*est-à-dire lorsque des roches
à pàtc d*ean douce offrent des coquilles marines (*), la présence
de ces coquilles annonce que les dépôts fluvialiles ont élu préci-
pités dans le sein de la mer. Pareils effets ne se rencontrent, du
reste, que dans les bassins immergés; car il ne peut s* en être
opéré de pareils dans les dépôts des bassins émergés , ces dépôts
ayant en lien lorsque la mer les avait déjà abandonnés.
L'on nous pardonnera sans doute la longueur de cette digres-
sion à raison de Tintérèt du sujet. L'on ne saurait trop Insister
sur la distinction qui existe entre les formations tertiaires im-
mergées et émergées, puisque celte distinction n'a pas encore
été faite dans des cartes publiées depuis peu par d'excellens
géologues.
La superposition du terrain marin tertiaire, caractérisé dans
le midi de la France par des bancs pierreux sur le terrain d'eau
douce , est tellement sensible dans les environs de Béziers , qu'à
mesure que l'on s'éloigne du torrent de Bagnols , et dès que l'on
arrive k la hauteur de la pompe à feu ^ c*est-à*dire à celle où se
maintiennent les formations marines, on voit celles-ci reparaître
successivement. En poursuivant sa route vers le nord-ouest,
l'on retrouve l'ensemble des couches marines, qui se présentent
à l'observateur qui suit le grand chemin de Béiiei*s à Narbonne.
Ces cottches se montrent superposées immédiatement sur les
raacignos, les poudingues elles calcaires d'eau douce qui, dans
ces localités, constituent le terrain fluviatile tcrliaîre.
De Béziers au Pas^dn-Loup les formations tertiaires immer--
fées éprouvent peu d'interruplion. Les bancs pierreux marins
(*) Tels 50Dl les calcaires d'eau douce de Criizy, près de Bize; les manies
d*eatt douce de Lebrelte, près Narbonne, elles calcaires fluviatiles de Béziers,
qm recèlent, les premiers des haitres el les derniers des cériies.
(438)
j composent les basses culliues qai culourent Bëziers , et ces
bancs pierreux s^y montrent souvent au niveau du sol , surtout
auprès des magnilîques carrières de Brëgines. Depuis le Paa-du-
Loup jnsqu^à Narbonne, il en est & peu près de même; seule*
ment dans les environs de Nissan les terrains d^ean douce j
sont très-bien caractérises.
Les formations tertiaires immergées se rencontrent de nou-
veau auprès de ce village , comme sur toute la route. Essentiel-
lement composées de sables marins en coucbes puissantes « on y
trouve un grand nombre de débris organiques , parmi lesquels
on distingue une grande quantité d*bu2tres, et principalement
les Ostrœa undata^ virgîm'ana et longirosina. On a découvert
dans les mêmes sables* des débris d'élépbant, et particulière-
ment une grande partie d^une défense. G*est donc jur les ter-
tiaires immergés que la ville^de Narbonne est bâtie. Du reste les
bancs pierreux marins ou le calcaire moellon qui appartiennent
à cette formation y sont peu développés ; ces bancs ne fournis-
sent guère des pierres de construction.
La ville de Narbonne se trouve entourée de terrains tertiaires
émergés à l'est , au sud et à Touest. Les formations émergées y
commencent vers Test, â une petite lieue vers Ârnissan; il en
est & peu près de même dans les deux autres directions. Seule
ment vers le sud les terrains tertiaires immerges qui composent
Tile de Sainte-Lucie, ainsi que les îles de Bages, qui en sont fort
rapprocbées , s^étendenl plus au-dessus de Narbonne que dans
les deux autres directions. Quant aux fornutions tertiaires émer-
gées , elles prennent un grand développement an snd de Nar-
bonne , bien avant d*arriver au lieu nommé dans le pays le Lac ,
en raison probablement de ce qu'il a été jadis occupé par on
lac , ainsi que l'annonce sa disposition générale et la nature des
dép^^ts que Ton y découvre. On sait que Ton exploite depuis des
siècles des gypses tertiaires , soit au Lac , soit auprès du vilLigc
de Porlcl , qui n*en est distant que de tiois quarts de licae aa
(439)
plas. Ccax de cet(c dernière localité donnent du plâtre de meil-
leure qualité que ceux du Lac; mai« ceux-ci sont bien plu»
iotëressans à raison des nombreux poissons et des débris de
végétaux qui les accompagnent. Us ne paraissent pas avoir
cprouvë un soulèvement bien violent, car leurs couches conser-
vent leur horizontalité et leur parallélisme.
An-dessous des dépôts diluviens , Ton observe dans les car-
rières du Lac des marnes calcaires jaunâtres , en lits nombreux ,
mais peu épais. La nature de la pâle de ces marnes nous les a
fait juger d*eau douce , quoiquVlles ne renferment aucune (race
de corps oiiganisés. L*épaisseur totale de ces couches marneuses
est de dix ou douze mètres. A ces marnes en succèdent d*antres
qui n*en différent que par leurs nuances. Ces marnes sont tou-
jours calcaires et effervescentes. L'épaisseur de ces dernières est
d'environ an mètre. Des marnes jaunâtres viennent ensuite;
celles-ci sont plus on moins mélangées avec les précédentes.
Leur puissance est d'environ deux mètres. £nlin parait le gyp^e
en bancs horizontaux assez minces, et dont l'épaisseur varie
depuis 4 JQsqo*à la ou i5 centimètres. Entre ces lits gypseux
existent des bancs marneux chargés de débris de végétaux et de
petits poissons, malheureusement trop brisés pour être détermi-
nabics. Nous nous sommes seulement convaincus qu'ils appar-»
tenaient à l'ordre des malacoptérygiens abdominaux , ordre qui
fournit le plus d*espèces des eaux douces.
Enfin entre les lits peu épais de ces marnes, Ton observe
le dnsodyle ou houille papyracée de M. Cordier. Comme le
dusodyle de Sicile, celui du Lac se présente en masses
feuilletées , à feuillets minces papyracés , tendres et flexibles ,
avec une nuance grisâtre ou verdâtrc. 11 brûle également très«
facilement répandant une odeur infecte. U offre encore ce rap-^
proehement avec celui de Sicile , de renfermer entre ses feuil^
lets des empreintes de poissons et de plantes qui paraissent
appartenir aux dicotylédones. La quantité des petits poissons
(44o)
dont le» empreintes et quelquefois même la propre tobstancc
se troarent entre les conches marnenses et les feuillets da daso-
djle , est réellement prodigieuse. €e nombre suqirend d*aatanl
plus que les eaux on ils ont y^u dcTaiont être fort chargées de
sélénite.
Quant à répaissenr de la masse gypseuse , elle ne dépasse pas
4 on 5 mètres y en y comprenant les lits marneux qui alternent
avec ces gypses. Nous ferons enfin obsenrer que dans d'antrei
parties de la vallée , les gypses sont surmontés par des conohei
puissantes de calcaire d*eau douce et de marnes fluviâtilcs. Celte
superposition des calcaires sur les gypses est éridente dans les
carrières de plâtre que Ton exploite dans les environs du rillage
de Portel , près de Narbonne.
Nulle part , dans les environs de cette dernière ville, comme
dans tout le raidi de la France, on ne voit la moiudre liaison
entre le sol secondaire et le sol tertiaire. Non-seulement il ne
a*opère pas entre ces deux natures de sol le moindre passage,
par les rocbes qui en font partie, mais ce passage , s'il avait
lieu , serait en opposition avec leur mode de gissement ; car les
roches tertiaires se montrent constamment en soperpositÎM
contrastante ou discordante sur les roches secondaires. Ceci a
aussi bien lien pour les formations tertiaires émergées que pour
les immergées. Nous pourrions même en trouver des exemples
dans les environs de Narbonne ; pour les premières les carrières
de Portel nous les fourniraient comme pour les secondes , la
formation marine de Burgadelles, près Fleury, dans la CUpe,
à un quart de lieue de la Méditerranée.
On pourrait en quelque sorte comparer cette dernière forma*
tion à une espèce de culot de terrain marin tertiaire , lequel s^ctl
déposé entre les couches d*un calcaire secondaire , et se trouve
ainsi isolé de toute autre formation analogue. Le calcaire moellon
se voit également en gissement contrastant sur la route qui de
Pont-Royal conduit à Lambesc (Provence) \ ainsi que dans les
( 44« )
environs de Lasfonx ( Gard ). Da reste , nons n'en finirions pas si
noas Toalions citer tons les lieux où Ton observe les terrains
tertiaires en superposition discordante sur les formations secon-
daires. Aussi n^avons-nous vu rien de semblable k cette liaison
que MM. CoHSTAKT PaivosT et HoririAiifi ont cm reconnaître entre
le sol secondaire et le sol tertiaire, soit au cap Passaro , soit
auprès de Girf^enii , en Sicile. Il y a au contraire solution de
continuité entre les deux natures de sol dans le midi de la
France; solution de continuité encore évidente, même lorsque
le terrain tertiaire a éprouvé des boule versem eus postérieurement
à son dép6t. G*est un des faits géologiques les plus remarquables
et dont une foule de localités, et particulièrement la vallée de
la Cesse , nous ont offert de nombreux exemples.
Outre ces gypses tertiaires , dont les bancs borizontaox et
parallèles annoncent des dépôts opérés d*nne manière lente,
tranquille et successive, il en est d*u ne toute autre formation
dans les environs de Narbonne. Ceux-ci se distinguent des pre-
miers par leurs nuances très-variées , par leurs lits flexuenx et
contournés , par la présence des cristaux de quartz byalin, et
enfin par leur liaison avec des rocbcs volcaniques et secondaires.
Ces gypses se montrent ailleurs que dans les environs de Pey-
riacb et de Ste*-Eugénic, près de Narbonne; ils sont en ciTet
tout aussi abondans et en dépôts encore plus puissans aoprès de
Cazouls'les-Béziers, particulièrement dans le lien nommé le
Roucan. Dans toutes ces localités les gypses secondaires se mon-
trent adossés à des calcaires secondaires gris&lres, ou à des dolo-
mites compactes (également grises. Partout ces gypses se mon»
trcnt percés par des rocbes pyroxéniques , qui se sont fait jour
k travers leurs masses. Enfin , dans certaines localités, ces gypses
sont liés en quelque sorte k des montagnes de porpbyre argileux
et accompagnés d'anbydrite, tout comme certains des gypses
tertiaires des environs de Narbonne renferment de petites masses
de soulire compacte.
( 442 )
il. Rouie de Narbonfie h Carcassonne.
Nous n*avon8 presque rien dit des formations qac l*on Iri-
irerse en se rendant de Montpellier à Narbonne , ayant rintcntion
de porter tonte Tattenlion de nos leclenrs sur celles da bassin,
de TAude on de ses dépendances. Avant d*entrer dans les détails
qne notre route noas a fait connaître, exposons d*Dne manière
générale la manière dont les diverses formations y sont coordon-
nées, et quelle est leur importance relatire.
Lés terrains tertiaires , principalement les dépôts qui te rap-
portent aux formations émergées , ont la plus grande étendue
dans le bassin de TAude, particulièrement dans la direction do
sud an nord ; aussi comme ces formations se prolongent peu â
Touest , elles cessent en quelque sorte au-deU de Garcaasonne »
dans cette même direction , tandis qn*elles s'étendent considéra-
blement soit au sud, soit an nord, soit à Test de cette ville.
Quant aux formations tertiaires marines ou immergées, elles
n*ont quelque importance et ne présentent un certain dévelop-
pement que vers la partie orientale de ce département. On ne les
voit guères ailleurs que dans la vallée ou bassin de TOrb, et
dans quelques localités où elles sont complètement isolées,
comme Tile de Ste.-Lucie, par exemple. Là ces formations ma-
rines y encore baignées par des eaux salées, se montrent peu
éloignées des mers actuelles.
Partout ailleurs , la disposition des bassins secondaires a été
un obstacle au séjour des eaux de Tancienne mer , pendant la
période tertiaire sur le sol de ce département. Gît obstacle nous
explique comment les formations tertiaires imméritées y sont
si peu développées, surtout^ comparativement à rextension
qu*ont prise ces mêmes formations dans les bassins de TOrfo, de
mérault , ainsi que dans les vallées de la Têt et da Thec
( Pyrénées-Orientales), qui en sont extrêmement rapprochées.
(443)
Dans ce dernier dëparlement ou dans le bassin du Ronssillon,
les forma lions tertiaires immergées sont non-seulement domi-
nantes relativement aux formations émergées , mais elles occu-
pent à peu prc4 à elles seules la partie la plus basse de ce bassin.
Il y a plus , les eaux douces qui se rendaient dans le bassin de
Tancienne mer , étant trop rapides pour pouToir y accumuler
de vastes dépôts , y ont mêlé leurs troubles arec les sables et les
limons marins, ikussi lorsqu*on eiamine les formations immer-
gées du bassin du Roussillon , on les voit composées de couches
formées par des limons ou des sables marins et fluviatiles. Il en
est tout différemment du bassin occidental du département de
TAude; barré, bien avant la Méditerranée, par des montagnes
pins ou moins élevées , ce bassin ayant pu retenir les eaux douces
qui s*y précipitaient , n^offre que des dépôts des eaux douces ou
des formations émergées.
Les dépôts des eaux douces les plus rapprochées des mers
actuelles se rapportent à des calcaires d*eau douce, lesquels
calcaires sont parfois accompagnés de dépôts gypseux, quelque^
fois assez abondans pour être Tobjet d*exploitations régulières.
Les plus éloignées de la Méditerranée, quelle que soit leur
direction, sont formées non plus essentiellement de calcaires
d*ean douce, mais de grès à grains fins qnartzeux, réunis par
un ciment calcaire , sorte de mactgnos compactes verdâtres
connus généralement sous le nom degrés de Garcassonne (*),
parce qu*à raison de leur solidité Ton s*cn sert comme de
pierres de taille. Ces macignos constituent des bancs de la plus
grande étendue et d*une puissance des plus considérables. Aucune
roche , si ce n*est des gompholites monogéniqocs , n*cst super-
posée â ces macignos dans la plus grande partie du bassin de
TAude. Cependant dans un petit nombre de localités , comme,
(*) Traité de Géognosie de M. Dacbdisson , lom. II, page 43;.
( 444)
par eiemple, à Cesseras, ces macignos sont recoairerts par dei
calcaires d*caa donce plus on moins compactes etplas on moini
cliargës de planorbes et de lymnces. Mais le plus généralement
ces roches de grès ne sont accompagnées et n'alternent qu'avec
des gompholites, des marnes argileuses ou calcaires et quelqaet
bancs sableui. Aussi leur eiploilalion est-elle des plus facilessil
suffit de pratiquer une ouverture et de creuser dans leur maite
pour enlever de magnifiques pierres de taille i qui sont d'autant
plus précieuses qu'elles prennent un assez beau poli et offrent le
grand avantage de ne point s*altérer â Tair.
Ces macignos i ou grès de Carcassonne , parviennent parfoii
À une assez grande élévation; ils la doivent au soulèvement
qa*ils ont éprouvé postérieurement à leurs dépôts. Ce soulève-
ment lear a fait prendre une position plus ou moins rapprochée
de la verticale. Quelquefois même leurs assises ont été tellement
redressées , qu*i1s forment comme d'immenses aiguilles sur le
sommet des montagnes qui en sont composées. Ces roches le pré-
sentent ainsi dans les collines de Fossan ou Fauzan, près Cesserai.
Ces formations émergées du bassin de TÂudc peuvent très-
bien être comparées au nagclfluhe ou aux molasses de la Suisse,
soit par leur position, soit par rapport aux animaux que les nos
et les autres renferment, animaux qui se rapportent à des mam-
mifères tcrrcstics et h dos reptiles. Dans les macignos de la
vallée de TAude, comme dans les molasses de la Suisse, ces
mammifères terrestres sont à peu près tous de Tordre des pa-
chydermes, appartenant aux genres lophîodon, palœotkerium
et tapir. Il parait même que Ton y a également découvert àt%
débris à^euioplolherium. Nous n'avions point reconnu des restes
d'animaux de ce genre, ni même dans les collections de
M. Destsii, lorsque M. Pitobbb, qui a examiné ces terrains
d'une manière toute particulière^ nous a montré an fragment de
maxillaire inférieur , qui se rapporte à une espèce de ee genre.
Parmi les différentes espèces de palsotherium que nous avons
(445 )
pa déterminer, nous citerons d'abord h paimoihêpium médium
de H. Cvviu et une an Ire espèce nooTelle beaucoup plut petite
que le pabfdihermm mùms^ et qu*& raison de sa petite taille
M. PiToata se propose de décrire sous le nom de parvuium.
Quant aux lopbiodons , nous possédons celle que M. CuviBa a
désignée sous le nom de la grande espèee de Batsberg (Tom. II,
pag. 197 9 pL VH, fig. 1 , 3 et 5 ), et que nous nommerons
maffmm , pour la distinguer de la plus grande et de la moyenne,
que Von pourrait désigner so^s les noms de gîgitnteum et de
médium» Nous avons cette dernière que M. Cuvisa a signalée
comme Fespèce mouenne déterrée à IsseK (Tom. II, pag. 177 ,
pi. II , fig. I . ) Uaîfl coa espèces sont lom d^élre les seules qui
existent dans les macignos de Carcassonne.
Quant aux reptiles ils se rapportent à des cbétoniens et à des
sauriens. Les débris des cbéloniens y sont les plus nombreux;
ils appartiennent aux trois genres , savoir : celui àes tortues ,
des trionyx et des émydes. Nous avons vu dans un torrent rap-
proebé de Gesieras nue carapace tout entière d*nn individu de
ce dernier genre, ci^rapaoe que M. Pivosas avait découverte et
que les ouvriers s*étaient amm^ à briser. Les sauriens se rappor-
tent principalement aux crocodiles. Oes coprolites, probable-
ment de grands sauriens, se trouvent également dans ces grès
Torta ou macignoa. Les coquilles sontTort rares dans ces rocbes ;
cependani , ainsi que s*en est assuré H. PiToasi , les coucbes sur
lesquelles s*appment les calcaires d*eau douce oiFrent comme
ces calcaires des planorbes et des lymnées. M. Raynal , ingénieur
dn canal du midi , en a même observé dans des bancs de ma-
cignos sur lesquels n'existait aucune trace de calcaire d*eau
douce. Ces observations prouvent à quel point les coquilles y
sont rares ; on le conçoit très-bien , pour des rocbes qui ne sont
formées que par des grains de sable quartxeux et de calcaire
réunis par agrégation mécanique.
En un mot, l'ensemble des calcaires d*eau douce du bassin
( 446 )
de rAade est caractérisé par de nombreuses coquilles flaviatiles,
lacustres on terrestres. Les macignos, qui y constituent des for-
nutions de la pins grande étendue , abondent au contraire en
débris de mammifôrea terrestres et de reptiles qui jusqu*i pré-
sent n*ont offert que des espèces des deux grandes familles,
celles dea cbéloniens et des sauriens. Mais dans tontes cet for-
nuUoos Y Ton ne voit nulle trace d*un corps organisé marin. Par
conséquent ces calcaires et ces macignos appartiennent aux for-
mations émergées , puisqu*a Tépoque de leurs dépôts le bassia
de TAude aTait été abandonné par Tancienne mer, lorsqu*an
contraire à la même époque on A une époque postérieure les
eaux de Tancienne mer recouTraient encore la partie la plus
orientale de ce même bassin.
S*il fallait se prononcer sur Tantériorité des formations émer-
gées de la partie occidentale du bassin de TAude , relativement
aux formations immergées de la partie orientale de ce même
bassin I nous le ferions presque sans hésitation, fin effet, les
macignos ne se trouvent dans le midi de la France , lorsquHls
sont en contact avec les formations immergées , qn*au-dessous
de ces formations et parfois même en gissement contrastant ,
ce qui prouve Tantériorité de leurs dépôts* Enfin, Ton ne
trouve pas, comme espèces caractéristiques des terrains im-
mergés du midi de la France, les palœotherinm et les Iopbi<»-
dons, tandis que ces genres se rencontrent presque seuls dans les
macignos du bassin de TAude. Ces genres n*y sont donc pas
accompagnés de cette foule d'espèces dont plusieurs ne diflfèrent
pas de nos races actuelles , et qui pourtant abondent dans nos
formations immergées. Or, ces espèces analogues a nos races
vivaittes annoncent un plus grand rapport avec les temps pré-
sens que ne peuvent le faire des genres dont rien ne rappelle
les formes ni le mode d'organisation dans notre monde actuel.
Aussi est-il plus essentiel dans la comparaison des espèces
fossiles de faire attention aux espèces caractéristiques des for>
( 447 )
mations que (l*en dclermUier les proportions. En effet, pour ne
pas sortir de Teiemple des macignos de la vallée occidentale de
rAode, ces macignos présentent comme caractëristiqnes les
espèces de deux genres perdas, deêpaùeotherium et des lophio-
dons\ mais ces genres se trouvent dans une infinité d*autres
localités , et ce qui est plus remarquable encore , dans d*aaires
formations. Ainsi on les déconvre dans le bassin de Paris , aussi
bien dans le calcaire grossier que dans le gypse ; en Auvergne et
atii pieds de la Montagne-Noire, ainsi que dans les environs de
Castelnaudary , dans les calcaires d^eau douce ; tandis que dans
les environs de Montpellier on les observe dans le calcaire
moellon et les sables marins tertiaires qqi alternent ou qui
recouvrent ces bancs pierreux. Enfin » les molasses et les nagel-
fliibe de la Suisse ont également présenté ces genres inconnus
dans la nature vivante.
heu palœothenum et les lophiodons ne caractérisent donc
essentiellement que nos macignos , les gypses du bassin de Paris
et enfin les molasses de la Suisse. Dans les antres terrains que
nous venons de signaler, ces genres n*y sont ni assez nombreux
ni assez isolés pour être considérés comme caractérisant la popu-
lation de répoque a laquelle ils ont appartenu , pour ainsi dire
accidentellement , ceux-ci étant sur le point de s^éteindre tandis
que les antres, au contraire, arrivaient sur la scène du monde.
Da reste ces genres paraissent avoir péri plutôt dans les lieux
dont la température était la plus basse , et cette influence de la
température sur la prolongation de leur vie explique très-bien
leur présence dans des terrains d*unc date aussi récente que
le sont nos sables marins tertiaires.
Un second ordre de collines plus élevées, ou, pour mieux dire,
de montagnes, appartient à des formations tontes différentes ;
celles*ci se composent de calcaires secondaires qui se rapportent
a la craie compacte inférieure. Cette roche , fort répandue dans
le midi de la France, est assez généralement placée comme la
(448)
crate (nfaa ou la glaoeonie orayense. ElU abonda* et anrtoai lei
marnes qui lee aceoinpagnent , en eorpa orgauiaét , piineipale-
meat en mollusques et eu zoophytes marins. Leurs espièees oot
assez de eonslance pour earactëriser ces terrains, qui a*ont
de oemmun avec les TériUbles forniations crayeuses que kar
position 9 d*èire très-sl6riles et de renfermer une aise? gvande
quantité de nummuUtes, de Mlemnitesi d ammonites et ds
spa langues.
Le troisième ordre de montagnes des montagnes de TAede is
compose encore de calcaire y mais d*une époque plus ancienne.
Ce second système calcaire se rattache aux formations juras-
siques et, à ce qu'il parait » i Tëtagele plusaopirieur de cci
formations. Les formations de cette époque u*y prennent na
certain dëreloppement qn*an sud de Narboune ; elles y consti-
tuent un petit chaînon particulier connu dans le pays soos le
nom de la Glape. Quelques aocidens de terrains pyroides oa
▼oloaniqnes ae montrent disséminés, soît dans cet ordre de
montagnes , sqit dans le système précédent. L'on y voit aniii
quelques amas gypseox , caractérisés par la présence de cristaas
de quarts I^yaliu prisme, cristaux que Ton ne toit jamais dans la
masae de gypses tertiaires. Ces amas gypseux ont été probable-
ment produits par des causes du même ordre que celles Aux-
quelles il faut attribuer las terrains pyroides. L*irrégulari|é de
ces amas en li(s cofitournés et fortement fle-xucux, le fait dn
mpins aisément supposer. Qnoiqu*il en soit , ces deux geuief de
dépôts paraissent inti^yenieqt liés Tun k Tautre, car ils a*aceom-
pagnent i peu près constamment ; ils n*oat prie nulle part une
grande extension , même dans les euTÎrom de Cexonla-lea-Béxieri
(Sérault), o& ils sout le plus développés.
Le quatrième ordre de montagnes du bassin de VAude appar-
tient a une époque plus ancienne. Un calcaire compacta 9 noi-
râtre ou grisiUre, traversé ou non par des veinée sp^lUqnes
blauchitres, le apn^pofi). Ç^ ealcaire, suaçeptîUe de veocveîK uo
( 449 )
Beau poli, pourrait être exploité eomme marbre i nirtoat edai
qui compote les montagnes qui bordent la roate de Limons k
Àlet. Dans certaines cavités qui existent entre les coacbes de ce
ealcaire , sur la même ronte , Ton déconTre de petits amas de
marnes noirâtres , bitamineasest lesquelles marnes oflfrent de
nombreuses coquilles pyritifiées des genres orbulite et area. Ces
coquilles y sont accompagnées de fer sulfuré en rognons arron*
dis et parfois de lignites. ^
Ces marnes noirâtres paraissent d*une date plus récente que
les calcaires dans îles cavités desquels elles se montrent, pois*
qu*évidemment elles ont rempli ces cavités postérieurement à
leur formation. Aussi , malgré la présence de ces corps orga-*
nisés. Ton doit, ce semble, rapporter les marbres ou les cal-*
eaires de la partie la plus occidentale du bassin de TÀude aux
formations secondaires les plus inférieures , ou aux terrains dits
de transition. Ces calcaires composent les plus hautes mon*
tagnes de Tarrondissement de Limoux et partie de celai de
Quillan. Il paraît également que les marbres de Cannes, dont
nous aurons plus tard occasion de parler , se rattaebent aux
mêmes formations , quoique Ton y découvre parfois de nom*
breuses petites orbulites, et rarement des bélemnites remar*
quaUes par leur peu de largeur et leur longueur, ce qui leur
donne des formes très-aiguës.
Ce calcaire de tranntion a percé les masses de craie compacte
et celle des calcaires jurassiques , et par suite du soulèvement
qn^il a éprouvé, il est parvenu à une hauteur qui dépasse sou*
vent A,ooo mètres. On le voit parfois reposer immédiatement
sur des roches de schiste argileux ou de phyllade micacé, les*
quelles roches ont été également soulevées. Probablement le
soulèvement de ces schistes et de ces phyllades n*a pas été sans
influence sur la hauteur à laquelle sont parvenues les roches
calcaires de transition.
Les roches schisteuses ou phylladiennes composent bien à elles
*9
( 45a)
est sorti la craie reparait de noa?eau et se prolonge jasqu^aa-
delà de Lezîgnam. On ne qaitte plus ensnile le« terrains ter-
tiaires e'mergés dont le macigno on grès dit de Garcassoone
est la base , en même temps que la roeke dominante.
Ces terrains se composent à partir des dépôts dilariens : ifi
de gompholites monogéniques on pondingnes calcaires, aceom-
pagnes parfois de psammites quartzo*caIeaires ou gris blanchàtrei
à très-petits grains ; a.o de marnes calcaires Tcrdltres , lesquellet
alternent avec les gompholites, les dernières conches se trouvant
à peu près constamment des marnes; S.ode maeignos compactes
Tcrdàtres on grès de Carcassonne,dont les parties les plus supé-
rieures se montrent en couches distinctes et parallèles. Des
marnes sans coquilles alternent avec les parties les plus supé-
rieures de ces grès. Lorsque ceut^ci deviennent compactes » ils
prennent une telle solidité qu'ils semblent' ne pins former
qu'une seule masse. Ils offrent, ainsi que nous Tarons déjà
observé , une assez grande quantité de débris de mammifires
terrestres et de reptiles.
Les masses de macignos exploitées près de Carcassonne ont
été peu soulevées ; du moins leur inclinaison est extrémemeiit
faible , ne dépassant guère i S ou 20 degrés ; il nVn est pas de
même de ceux que Ton observe dans la vallée de Stw-Miehel 9
formant une série de collines élevées , au pied desquelles sont
bâties les villages de Cesseras et d'^illanet. Ici les couches de
grès tertiaire émergé ont éprouvé un soulèvement si violent
qu*elles sont devenues presque verticales t formant an somnet
des collines où elles se montrent comme des aigniiles analogues
i celles des granits. Par juite de ce redressement , les macignos
ont formé des collines élevées , surtout dans la vidlée de SL-
JHichel , ainsi que dans diverses parties de la vallée de rinde.
Ces collines, quelquefois terminées par des plateaux d*une assez
grande étendue, se montrent couronnées de calcaire et de silex
d*eau douce.
(45i)
les coUnesles moîm él eyéet et les plus rapprochées des mers
aetoelles se composent des formations ferlîaîffes immergées,
lesquelles se eomposent de eàlcaîres, de marne» et de sables
marins. À eelles^eî sseeèdent de» collines phis élcrées» les*.
qnelka s^éeartent dsrrantage dee mers, et qoe Ton Toît nniqne-
ment fermée» de terrain» tertiaires émergé». Ce» terrains sont
compmé» nmqQtnient de roelke» des e»ax douées, telles que
de» ealeaire», de» marne» et de» macignos , caractérisés princi-
palement par de» ossemen» de pachyderme» et de reptiles.
Qoaftt aox ama» gypsevx, sott qa*iU appartiennent aux fep>
mationatertiaife», »oit qn^il» détendent de» formation» secon-
daire», 3» ne aont jamai»a«sez abondans pour eonstitner à eox
»e«l» de» ooIKne» et Micore moin»- des monlagnes. Il en est de
même de» formation» voleaniqae» qne Ton obsenre dan» le
département o^ dan» le bassin de TAnde.
Enfia les montagnes les plos élevées appartiennent ans cal-
eaires noir» de transition , ainsi qu^anz schistes argileni et aux
pliyllades micacés. Celles qai sont composées de roches calcaires
aileignent aonvent une haatear de a,ooo à 2,5oo mètres', tandis
q«e les ooUines formée» par le» terrain» tertiaire» immergés ne
dépa»»ent pa» la faible élération de aoo mètre». Cette élévation
e»t bîen surpassée par oelle» qni »ont composées par les terrain»
terliair»» émergé» ; eelles-ct atteignent souTont jnsqa^à 5oo et
même 6oa mètre» de kaotear.
Ce» premiera point» fixé», Ton saisira pin» facilement le»
détail» dan»le»qnels nons allons entrer | en décrivant les lienx
qne non» avon» parcoum».
De Narbonne à Carcassonne la rente se dirige constamment à
Tonest; elle passe d*abord anprè» de Monlredon , village bfttî
ap milieu d'an baasin où se montrent les terrains tertiaires,
et qne parcourent TAude et TOrbiea. Avant ce bassin la craie
compacte Hiférieore, sans aucune autre roche recouvrante,
avait composé la masse des montagnes. Mais une fois que Ton
( 454 )
ont soaYent une ëpaistear pins considérable qae ^o ou 5o
mèlres.
4.^ Un calcaire argileux , pasaaat presqu^am maeignoa d*am
gris jaonAtre on gria bleuâtre , exploUé par lea ouvriera comme
pierres de taille. L*ëpaiasear de ce calcaire est de a à 4 mètres ;
5° Calcaire dVau douce fertement bitumineux , séparé par
des veinules d'un l%nite pierreux , d^un noir aussi Tif qae bril-
lant. La puissance de cette couche calcaire nuie entre 10 a
iamâtres«
6.0 Schiste carbure , noirAtre* nommé le iie//*par les ouvriers.
11 offre de nombreux planorbes et Ijmnées. Sa puissance varie
de a a I a mètres.
7.^ Première couche de lignite friable, généralement d'une
qualité inférieure aux lignites* que celui-ci surmonte. Ce lignite,
dont la puissance est de o"^,5o a i mètre , offre souvent dans
la partie la plus supérieure de $t$ couches des plaaerbca et des
lymnées.
8.^ Schiste noirâtre carburé , mêlé plus ou moins confosé-
ment avec des rognons de calcaire d*ean douce, chargé de
coquilles fluviatiles. Son épaisseur varie depuis i mètre jnsqu*à
4 mètres.
9.^ Seconde couche de lignite plus compacte et plus beau
que le lignite supérieur. Son épaisseur très-variable n'est guère
au-delà de o™,!)o ; mais sa couche s'étrangle au point de dis-*
paraître assez souvent. Ce lignite fournit celui de la meilleure
qualité.
io.° Schiste carburé noirâtre, mêlé plus ou moins confusé-
ment avec le calcaire d'eau douce, dit roc bleu par les ouvriers.
Sa puissance varie entre o,5o k a mètres. Les coquilles fluviatiles
se montrent ici au contact des deux systèmes de couches do
schiste et du calcaire, soit Içs planorbes, soit les lymnées, soit
enfin les unîo,
1 1»° Calcaire d'eau douce compacte plus ou moins chargé de
( 455 )
lignites, mais le devenant bien moins à mesure que l'on en
étudie les couches infcrieures. Sa puissance fort considérable
varie de lo 4 1 5 mètres.
ia.° Troisième couche de lignite généralement très-ëtranglce
i la Gaunette \ aussi y est-elle peu 1 objet d*OAe exploitation
régulière.
i3.^ Des couches de calcaire d*can douce terminent cette
série tertiaire. La puissance de ce calcaire est fort inégale 4
tanl^t die est très-considérable et tantôt elle est fort faible. A
la Caunette ces couches dVau douce reposent immédiatement
sur le calcaire blanchâtre secondaire , ou craie compacte infé-
rieure, caractérisée dans celle localité par de nombreuses num-
mulites d*uae petite dimension. Il parait qu*il en est de même
à Bize.
Ce calcaire évidemment soulevé repose sur un calcaire de
transition assez compacte» à texture semi-cristalline, souvent
noirâtre ou d*un vert sombre ; ce qui Ta fait considérer par
certains géologues comme une roche verte amphiboUque. Ail-
leurs que dans la vallée de la Gesse , le calcaire a nummulites
est superposé à un calcaire voli tique ou jurassique. Quant aux
unîo t que Ton observe dans les mines a lignites de ces localités,
principalement dans celles de la Caunette y elles se rapportent
au moins a deux espèces différentes. Les plus grandes se rappro-
chent par Tensemble de leurs caractères , soit a Funio crassis"
êima ^ soit à Punio margariiifera. Les plus petites, assez voisines
par leur forme , des uAio lîUoraiîs et pictorum^ surtout de la
première , se rencontrent soit dans les calcaires ^ soit dans les
schistes qui sont en contact avec les lignites, principalement
dans les couches supérieures â celles de ces combustibles. Quel-
quefois Ton en découvre dans les couches de lignites ^ mais ce
cas est le plus rare. Du reste, d*après M. Narbonne, propriétaire
des mines de la Caunette, ces bivalves se trouvent surtout dans
le» parties qui ont été le plus bouleversées ou le plus violem-
ment soulevées.
(456)
En embrassant le système entier de tons ces dëp6ts & lignite ,
dépôts riebes et pnissans , et qui ont reçu dans le pays le nom de
Charbonnières 9 on remarque qn*ii forme comme un vaste éven-
tail t dont lesbancsy qai commencent à Cabezac, ont leur pente
générale du sud-est au nord-ouest. Les coucbes de lignite de
Bize ont été reconnues sur plus de douze points differens ; cer-
taines ont été exploitées, et cette exploitation a permis de
reconnaître qu*elles appartiennent à la même direction. Le sys*
tème moyen offre des couches assez rapprochées de la verticale;
mais cette verticalité n*a lieu que d*nne manière progressive et
presque insensible. Auprès de la métairie de TAndure , la verti«
calité des couches de lignite est réellement remarquable , tant
cette verticalité y est prononcée. Aussi les couches de lignite
exploitées , soit à Hailbac , soit à Agel , y sont presque perpen^
diculaires. Après Agel, la direction des couches de lignite
change complètement. Leur direction devient alors du nord-
ouest au sud-est , et parfois du nord au sud. Par suite ces der^
nières couches , comme celles qui les précèdent, sont coupées
par la rivière de Gesse.
Parmi les mines de lignites de ce système septentrional , Ton
peut comprendre les mines d^Aigues-Vives , du Caillol , ainsi que
Textrémité septentrionale de la concession d^Agel , et en remon-
tant les naines supérieures de la Caunette , de Minerve , d*Âzil-
lanety de Cesseras, de Siran , de La Lirinière et de Félines. Le
même système se prolonge vers St.-Chinian et Gessenon ; li il
traverse la ririère de TOrb et sVtend jusqu*au village de Causse
qui , comme les précédons , se trouve dans le département de
THérault , et est bâti sur le dernier chaînon de cette chaîne
calcaire dont il a reçu le nom.
On comprend donc dans le pays sous le nom de charbon*
nières toutes les couches de lignites dont la direction est du
sud-est au nor3-ouest. Cependant les mines de Cabezas , qui en
font partie y sont toul-a-fait en opposition , par leur direction 9
(45?)
kwte celle propre aoK conches de lignite de Mailliae et d*Àge! f
lesquelles sont placées sur le point le pins ëlerë des montagnes.
Celles-ci, d*abord perpendîcnlaires, deviennent insensiblement
horizontales» à mesure qn*elles s^ëtendent dans la plaine de
Ginestas, de Mirepeisset et d^Argeliés; en sorte qa*an change-
ment de niveau en opère un non moins considérable , soit dans
leur direction , soit dans leur inclinaison.
Quant aux lignites de Bise, qui se trouvent également dansla
Tallée de la Gesse , on les Toit bien traTerser cette vallée ; mais
ils sont bientôt arrêtés par la petite chatne de calcaire olitbique
dans lequel sont ouvertes les cavernes de Bizc* Il est probable
que les mêmes dépôts de lignites , si abondans dans les diverses
localités que nous venons de signaler, le sont également dans
les terrains calcaires des environs de Castres, qui y sont connus
aous le nom de Causse. Nous croyons donc pouvoir avancer que
ai on fait des fouilles dans ces localités, elles seront couronnées
de succès.
Enfin , noua arons découvert dans les mines de lignites de la
Caunette une cyclade fossile striée concentriquement et qui
BOUS parait dilFérer de toutes les espèces connues , et particu-
lièrement des cjrclas concinnaet aqwe sextiœ de Sowerby.
De Carcassonne nous avons été TÎsiter la grotte de Limozy ou
Limouzis 9 qui a dans le pays une assez grande célébrité* Il faut
consacrer une journée entière à eette course , surtout si Ton
▼eut visiter les carrières de grés verts ou macignos de Malves et
de Conques , Limozy étant distant d*environ quatre lieues de
Carcassonne.
Les terrains tertiaires s'étendent depuis Carcassonne jusqu'à
Conques , étant recouverts par intervalles par des dépôts dilu-
viens. Après Conques, Ton traverse les terrains de craie com-
pacte, remarquables par leur couleur blanche, ainsi que par la
grande quantité de nummulites qu'ils renferment. Cette forma-
tion, très-déTeloppée auprès du hameau de Lassac , situé sur la
(458)
rive droite de POrbiel , fearnit da moellon i foK employé dam
h» consCrBctioiit.
Dès <jaie Ton a traYersi la petite ri?ière de TOtbiel, et sar la
rite fa«elie , Ton TOit les (brmaUons changer toat-è-conp; des
«eihistes argileux de transition et des pliy llades se montrent ao-
dessons d*fin ealeaire noirAtre , reine de blanc , le même qui
forme en partie les gorges d*Âlet « ainri qne celles de Pierre-Lis ,
du Gol-Sl.-6eorges , enfin les hantes chaînes des euTtrons des
bains de Hennés et de Qaîllan, dans Tarrondissement de Idmoni,
an-dessns desquelles s*ëlâve le pic de Bugarach. Ce calcaire
occupe également la rire droite de l'Orbiel, en amont de Lassac;
jadis on y a exploité une mine de fer spathiqne et peroxidë. Les
trataux sont abandonnés depuis long^mps; à peine en roit-oo
quelques traces auprès du chfttean de la Caunette. Celles de ce
château disparaîtront peut-être bientôt elles-mêmes, s*il faut en
juger par les rayages des ouragans auxquels ce château est
exposé , par suite de sa position sur un rocher presque isolé et
battu par les rents. Le %S août 1826, une partie de la toiture
et des bâtimens du château furent emportés , et les modestes
habitations des villageois ne furent pas plus épai^ées.
Après avoir visité les formations schisteuses qui s'élèvent aa-
dessus des moulins d'Arligues et de Bel fortes, nous reprimes notre
route et nous nous dirigeâmes vers le nord-ett , c'est-â-dire ,
vers Lîmouris. La route suit une montagne fort escarpée , par
suite du redressement qu*ont éprouvé les masses calcaires qui
la composent. La grotte se trouve â un gros quart de l*ei>€ a
Test du village. Elle est grande, spacieuse et d*un accès (âetU^
on ne peut cependant pas parvenir jusqu*â Textrémité de ses
galeries. Les eaux abondantes qui y séjournent vous empêclient
d*y pénétrer. En effet , de toutes parts des eaux s*épanehent de
la voûte de cette caverne, entraînant avec elles des dépêts de
carbonate de chaux , qui s^y accumulent sans cesse et y prodoi-
sent ces belles stalagmites et stalactites, qui sont pour les eorienK
(459)
des tojetB eonUniidt d^ëtonnement. Malgré et traTail constant,
anean des corridors de la eareme n^est obstmé, ni même les
plus étroits des boyaux qui reçoivent continnellement des dépAU
calcaires. Ainsi quoique la formation des stdactites et des sta-
lagmites s*opère avec la plus grande promptitude, nulle part
elle n*a encore obstrué les passages de ces csTités. II faut donc
qu*elle n*ait pas commencé depuis une époque bien reculée ,
puisque ses résultats sont si faibles et si restreints ; car Ton ne
peut pas supposer que partout les ouvertures par lesquelles i*eau
qui tenait en dissolution de la chaux carbonatée aient été com-
plètement obstruées.
Le sol de la caverne de Limouzis est recouYcrt par une
couche épaisse d*un limon argileux, rougeÀtre, fort tenace,
dans lequel on ne Toit ni ossemens ni cailloux roulés. Ce limon
est recouvert par un glacis stalagmitique calcaire , que surmonte
également un limon argileux moins épais que le limon inférieur.
Ainsi toutes les fois que des cavités souterraines sont éloignées
des lieux où existent des terrains tertiaires ou des dépôts dilu-
viens , et que leur élévation au-dessus des mers dépasse 4oo ou
5oo mètres, et qu*enfm des cailloux roulés ne se montrent plus
disséminés dans les limons , on peat être presque certain que
Ton n*y découvrira pas la moindre trace d^osscmens. Cette
absence de débris organiques est d*aotant pins frappante , que
la grotte de Limouzis n'est pas très- distante de celle de 6al-
liles, où, de concert avec H. Pitorrk, nous en avons découvert
un assez grand nombre appartenant à des espèces de mœurs et
dliabitudes les plas disparates.
Quand au calcaire dans lequel sont ouvertes les cavernes de
Limouzis , il est semi-cristallin, d*un blanc bleuâtre , sans trace
de corps organisés. Ses couches sont parfois presque verticales ,
tant le soulèvement qui les a exhaussées a été violent. Cette
roche repose sur des phyllades , et appartient, à ce qu*il parait,
à la même période secondaire que les calcaires des gorges
( 4*îo )
d^Àlet et de Pierre-Lis* A rexUrieur, la roche calcaire dans
laquelle la grulte^deLîmonzis est oaTcrte est blanchâtre, par suite
de la décomposition qa>lle a épronvëe ; mais lorsqu'on enlère
sa croûte I alors on Toit que son intérieur est d'un gris bleuAlre
plus ou moins foncé, snirant les fragmens que Ton examine.
La décomposition qu'éprouvent en général les roches calcaires
à leur surface y produit sou?ent des différences d'aspect et de
formes qui en modifient singulièrement les caractères extérieurs ;
aussi pour reconnaître ces modifications, est-il nécessaire de les
briser, car sans cela on aurait des idées très-fausses sur leurs
véritables caractères.
Excursion de Carcassonne au village de Cames , en pas-
sant par ViUalier et VtUegîen
La route qui de Carcassonne conduit à Cannes est aussi
belle qu'agréable ; elle traverse de fort belles plaines fertilisées
par les rivières du Fresquel et d'Argent-Double. La première de
ces ririères passe au-dessous du canal royal , qui se trouve ainsi
suspendu. Ce travail , nommé dans le pays le Pont-Rouge , est
digne de tous ceux qui distinguent d'une manière éminente le
canal du midi.
Tonte la plaine que Ton traverse est composée it peu près
uniquement de dépôts diluviens, lesquels dépôts s'appuient
immédiatement sur les grès tertiaires ou macignos , dont Car-
cassonne est en> grande partie bâtie , et dont nous avons déjà
parlé avec assez de détails pour ne pas être obligé d*y revenir.
Ce n'est que lorsqu'on arrive à Cannes que la route se rapproche
un peu des montagnes ; dn moins jusqu'alors elle en était fort
écartée. Les montagnes au pied desquelles le bourg de Caunes se
trouve bâti appartiennent aux formations intermédiaires on de
transition.
Elles sont en effet composées de schistes argileux , et parfois
( 46« )
de pliyilades micacës , sur lesquels reposent des calcaires eoiû-
pactes en grandes masses, ou marbres de diverses nuance».
Aussi les marbres de Cannes sont-ils inépuisables, formant â
eux seuls une cbaine. assez étendue qni Ta se joindre avec celle
qui compose les gorges d*A]et , de Pierre-Lis et de St«-Georges.
Quand aux carrières de marbre , elles sont ourertes â peu de
distance et an nord-ouest du village. Ces carrièrea fournissent
plusieurs qualités de marbres colorés. On y distingue en effet :
i.oDu marbre griotte, dont la beauté dépend de celle dé set
nuances et surtout du nombre de tacbes rouges qui se détacbent
du fond plus sombre , particulier â cette variété. On aime encore
à y voir de belles veines de calcaire blanc spatbique.
Ce marbre griotte offre parfois de nombreuses petites orbu-
lifes blanches et spathifiées, ainsi que des bélemnites 1 forme
étroite et alongée. Mais ces dernières y sont des plus rares. Cette
variété est connue dans le commerce sons le nom d" cet l- de-pet'
drijCjk raison sans doute des orbulites, qui rappellent en quelque
sorte la forme de cet organe.
La seconde, variété, dont on a extrait à plusieurs époques des
masses énormes , est le marbre incarnat. On peut en voir de
belles colonnes dans Téglise de Notre*Dame-del-Cro8 , petit
ermitage situé dans une jolie position â une demi-lieue de
Cannes. Ce marbre incarnat offre également une autre variété
connue sous le nom de turquth. Cette variété se distingue du
marbre incarnat ordinaire, en raison des nombreuses tacbes on
veines de spath calcaire blanchâtre ou grisâtre.
Le marbre incarnat est ordinairement réservé pour les grands
monumens et pour les églises. Aussi la plupart des colonnes des
autels des églises du midi de la France sont elles en marbre
incarnat , dont les nuances rouges et blanches ont beaucoup
d^'éclat et de vivacité.
Le marbre cervelas , soit rouge , soit jaune, se distingue des
précédens par ses nuances et le mélange de direrses taches on
(464)
rons de Limoui, snrtoat yen Alet, pendant Tetpace d*ane
demi-lieoe»
La craie compacte inférieura tnccède anx marnes; cette craie
oflRre deoz Tariétéa prindpalea.Iies lits rapënean sont formés par
nn calcaire noirâtre, eompacte, assez chargé de nnmmnliles
généralement petites» mais très-abondantes, snrtont dans ka
fissures de séparation que Ton voit entre les cooclies. Les lita
infériean présentent un calcaire dont la dareté est plus eonsi«
dérable et les nuances pins sombres. Les nnmmnlites qni s y
trouvent sont plus grandes et plus aplaties. Ces corps org»-
nisés sont loin d'être les seuls que Ton y rencontre. Nous ne
citerons que les genres de ces débris organiques, la plupart
d*entr*euz, ayant perdu leur tète , ne peuvent guère èti» déter-
minés spécifiquement
Nous nous bornerons donc i signaler, parmi les univalves, les
ceriAùsnis , les iurbo, les irochusp les nalica, les buccùutmip
les ebuma et les pleuroiomaria\ parmi les bivalves : les tere^
braiula, les plagfosioma,le9podophi, les cordium , les vevuci,
les çyiherea , les arca^ les ulUna et les radiolites. Parmi les
coquilles nniloculaires , les ammonites et les bélemnites carac-
térisent également ces terrains , ainsi que les stippnrites , si tant
est que ces coquilles ne soient pas des bivalves.
Les zoopbytes y sont aussi fort abondans, principaloBent
des polypiers des genres madrépore oitrœap meandrimOp tur^
binoliOf et, de plus, le çyiUhophyUumpUcatum de 6oldfnas.Les
mêmes terrains nous ont encore offert des xoopbytes échiao*
demes , parmi lesquels nous citerons seulement les ddariies
subangularis et rotnUa^ ainsi que les spatangus gabius et
lie^is.
La seconde variété de craie est un calcaire grisâtre compacte,
caractérisé par un assez grand nombre de serpnles. Ce calcaire
a quelques rapports avec les lumachelles â serpules des environs
de Hontferrier, près de Montpellier. Seulement on n'y v<nt point
( 465)
ddRi les couclies minces supérieures, ces nériteSi ces modioles,
ces limes si abondantes dans la craie de Monlferrier.
Aa-dessoas de cette ifariéië de craie, dont les couches sem-
blent constamment les plus inférieures. Ton découvre un cal-
caire noirâtre extrêmement tendre, à couches minces sans corps
organisés', qui semble opérer la liaison d*one formation à Tautre.
En elFet , au-dessous de ces couches minces, apparaît un calcaire
neifâtre, compacte, à cassure brillante, et que des Texnet
blanchâtres extrêmement nombreuses traversent dans toutes
sortes de directions. Ce calcaire pourrait à raison de ses nuances
être employé comme marbre , dont il a du reste la finesse et la
dureté ; mais il se brise trop iaciiement pour être enlevé en
grandes plaques. On n*j voit aucune trace de corps organisés ;
aussi paraît-il se rattacher aux formations secondaires les plus
inférieures ou à celles dites de transition.
Bien qu*il soit dépourvu de débris orga Ai qoes, Ton découvre
cependant entre ses masses des amas de marnes bitumineuses
d*on noir foncé, dans lesquels il existe des pyrites ferrugineuses en
globules arrondis , avec des orbnlltes et des arca. Il se peut que
ces marnes y aient été entraînées postérieurement au dépôt du
calcaire, ce qui est assez probable, vu leur position et leur peu
de continuité. Les alternances entre le calcaire marbre et les
schistes coticules sont an contraire évidentes ; elles sont en effet
si nombreuses qu'elles ne laissent aucun doute sur la contem-
pofftnéité des uns et des autres.
Enfin annlessous des calcaires noirâtres paraissent des schistes
ariplenx oa phyllades satinés en assises peu puissantes et parfois
brisées et conlournées de la manière la plut bizarre. Aussi soit
la craie, soit le marbre noir, soit les phyllades que celui-ci
r«€oovre , tout a été redressé et soulevé ; c'est ce que nous aurons
plus tard Toccasion de mieux développer. En attendant , nous
noiu bornerons à faire remarquer que la pente de ces mon-
tagnes suit celle de la vallée dans laquelle TAude a établi son
3o
( 466)
lit, lit qae cette rivière est loin d*avoir elle-même creusé, mais
dans leqoel elle a pris son cours comme dans le point le plus
bas. Nons citerons pins tard une prenne positive de ce fait, qaî
da reste pent être ^ënëralisé et applique à la plupart des fleuves
et des rivières.
Alet , bâti sur la rive droite de TAude j offre des eaux ther-
males peu renommées « probablement & raison de celles beau-
coup plus actives et plus salutaires des bains de Rennes. Celles
d*A]et ont, les moins chaudes, 22° de Rèaumur , et les plus
chaudes , nouYcllement découvertes, 28^. Alet , ville autrefois
siège d*un évèché, est encore remarquable par des restes de
monumens romains qui ne la tirent pas cependant de roubli \
aussi sans commerce et sans industrie, cette ville a-t«elle perdu
la plus grande partie de sa population. Aux approches d^Alet la
craie prend le plus grand dévelopjïement, et avec elle Tensemble
des nombreux débris organiques qui la caractérisent. Depuis
long-temps les environs de celte ville fournissent aux curieux
les pétrifications, pour me servir d*une expression vulgaire,
dont ils ornent leurs cabinets. Nous fûmes fort étonnés d*en
trouver un assez grand nombre de réunies dans le modeste manoir
du cuisinier de Tauberge la plus accréditée. Notre surprise fut
plus grande encore d*y voir des échantillons de magnésie sul-
fatée, dont les aiguilles avaient plus d*un demi*pied de longueur.
Ces échantillons , réellement magnifiques , venaient des grottes
de Calatagud , situées sur les frontières des royaumes d'Arragoa
et de Castille. Cet amateur , qui avait demeuré assez long-temps
au service du capitaine- général de TArragon, se les était procurés
en Espagne.
Pour se rendre aux bains de Rennes , la route se dirige vers
le sud, suivant la gorge dans laquelle TAude a son cours. Cetto
gorge est moins resserrée que celle que Ton suit de Limoux à
Alet. A Tembranchement de la route de Couiza et de celle des
bains de Rennes 9 on se dirige i Test et Ton quitte tont*i«&it la
(46? )
Yftllëe de FAade. Le chemin sait des montagnes escarpées; leur
stérilité indique assez la roche qui les compose. La craie com-
pacte est trèft- développée sur tonte cette ronte, [principalement
vers les rochers dits de Casearel, à nne demi-liene an sud
d'Alet. Ces roches sont sonyent redressées, ofiPrant par interfalle
des cavernes pins on moins spacieuses , dans lesquelles on dé-
couvre bien une grande quantité de limon rougeâtre , analogue
à celui qui remplit les cavernes à ossemens f mais dans lequel
Ton ne découvre nulle trace de cailloux roulés ni de débrié
organiques. Ainsi partout se vérifie la loi que nous avons an-
noncée sur la dispersion des ossemens; nulle part en effet Ton
n*en découvre dans les cavités souterraines élevées de plus de
5oo mètres au-dessus du niveau des mers , et qui sont séparées
par de grands espaces des terrains tertiaires ou des dépôts
diluviens.
Lorsqu*après rembranchement des deux routes on suit une
direction vers Test , on ne quitte plus la formation de la craie ;
entre Pcyrolles et Lucques , les roches qui en font partie prennent
nn développement tout particulier. Cependant, lorsqu^on a tra-
versé la petite rivière de la Salz après le village de Serres, Ton
retrouve les phyllades et les schistes argileux que Ton n*avait
plus revus depuis les gorges d*Alet. Ces phyllades durent peu ,
la craie et les marbres noirs les recouvrant dans la presque tota-
lité du bassin de Salz où se trouvent les fameuses sources ther-
males dites les bains de Rennes. Dès que l'on arrive au bain
doux , nommé ainsi parce que les eaux qui en sourdent sont
moins chaudes que celles du bain fort ( elles n*ont que 3a on
33 degrés du thermomètre de Réaumur), on voit la craie com-
pacte en bancs parallèles, lesquels n*ont qu*une faible inclinaison.
Le peu d'inclinaison de ces calcaires est d*antant plus remar-
quable que les montagnes qui bordent les rives de la Salz ont
des flancs très-abruptes et des pentes par conséquent fort raides.
Par suite de cette disposition, le lit de cette rivière est très-encaissé
(468 )
et fort reMerrë entre les roches escarpées au pied desquelles elle
s*écoale»
La température da bain de la Reine nes*élève guère an-deU
de 3o à 3i degrés ; mais celle dn bain fort parvient jusqu'à 4>
ou 4^1 degrés. La température de ces diverses sources crott donc
avec celle de leur profondeur , fait qu*il est facile de concevoir
si Ton admet que le globe jouit d*une température qui lui est
propre , laquelle s*augmente à mesure que Ton pénètre dans son
intérieur. Relativement aux sources qui nous occupent , ouest
frappé de la température qui règne dans le soutei*rain où s'é-
coulent les eaux dn bain fort et où Ton a établi les douches. Elle
est si forte et si accablante qu'on ne peut guère la supporter ;
incommode pour les personnes en santé , elle est salutaire à ceui
que de graves douleurs amènent au milieu de ces montagnes.
Les eaux qui alimentent les diverses sources des bains de
Rennes s'échappent toutes des rochers de craie. Il est probable
qu'elles viennent de plus bas et que leurs réservoirs sont dans
les terrains de transition ou peut-être dans les terrains primitifs.
Ces eaux « connues depuis une époque déjà fort reculée et dont
les Romains paraissent avoir fait un grand usage , d'après dn
moins les médailles nombreuses et les divers monumens que l'on
y découvre chaque jour, ne paraissent point avoir varié, dn moins
d'une manière sensible dans leur température ni dans leur com-
position. Elles guérissent aujourd'hui les mêmes maladies que du
temps de Jules-César, ce qui prouve la constance des causes
auxquelles sont dues les eaux chaudes intérieures plus ou moins
chargées de matières minérales.
De Rennes nous avons éié visiter la montagne nommée dsns
le pays le Rarreng, sur le sommet de laqndle se trouve un lac
qui porte le même nom. Dès que l'on a quitté la vallée, on mi
un sentier fort escarpé en se dirigeant vers Test, laissant à l'a-
quilon le Puech-Cardon , point culminant des territoires de
Serres et de Rennes. En traversant ces vastes terrains de craie.
( 469 )
Ion est frappé à la fois de leur stérililé et du grand nombre de
débrie organiques répandus à la surface du sol. Ces débris se
rapportent principalement à des spalangues , des hippuritcs , des
ejclolitesy des radiolites et des madrépores. L*on juge aisément
que ceux que Ton découvre ainsi à la surface du sol sont pour
la plupart brisés. Cependant, à Faide de recherches minutieuses,
Ton finit par en distinguer d^assez entiers , dont nous avons déjà
désigné les genres et auxquels nous ajouterons lepeden quinque
cosiaiuSi dwplagi'ostomaj des buccinum, des cucultœa^ des
podopsisf ainsi qu*nn grand nombre de Uma, delucinaj de
ierebraiula et de cytherea. Parmi les espèces découvertes dans
cette localité I nous signalerons une grande cytherea^ remar-
quable par de grosses stries transverses. Cette cytherea y a été
trouvée par M. Aoamoli. Après une heure d*une marche pénible ,
on arrive à une fondrière» sorte de puits, qui s*est formé tout-
à-coup au mois d*avril 1826. Celte fondrière, dont la circonfé-
rence eat d'environ 3o mètres et la profondeur de 5o , se pro-
longe vers sa base par une cavité dont l*étendue n*a pu encore
être appréciée y produite , comme il est aisé de le reconnattre ,
par raffaissement des rochers formant voûte qui supportaient le
sol et les arbres qui y étaient excrus. Elle deviendra plus consi*
dérable encore lorsque les rochers de la cavité par laquelle elle
se termine viendront à s^ébouler, ce qui pent arriver d'un mo-
ment à Tautre. Du reste, ces sortes de puits naturels sont assez
communs dans les terrains calcaires f quelle que soit leur for-
mation. Le plus considérable et le plus profond est celui que
Ton voit dans les environs de Bozonls ( Aveyron }. La profondeur
égale k sa circonférence est d'environ 100 mètres. Les environs
de Montpellier nous en présentent également dans la craie,
mais bien moins remarquables que ceux que nous venons de
eiter.
De cette fondrière nous avons été visiter le petit lac du Bar-
reng , situé à peu de dislance , presqu*au sommet de la montagne
( 470 )
da même nom et dont la position est des pins riantes. Ce lac n'a
gnére plus de 60 à 65 mètres de circonférence \ sa profondeur
est, dit*on , fort considérable. Il se tronre comme au centre d*iu
cirque calcaire formé par des coaches calcaréo-mamenscs dont
le parallélisme et Fhorizontalité sont assez prononcés. Les habi-
tans de Montferrand et des campagnes roisines racontent les
choses les plos absurdes relatÎTcment a ce lac.
Du Barreng nous nous sommes dirigés sur Montferrand , village
bâti à mi-côte au milieu des rochers lacérés de craie compacte.
Sur la route et au nord do Barreng nous passâmes aux pieds de
quelques rochers de craie 9 qui , par suite du soulèvement ,
avaient une forme aussi pyramidale que les aiguilles de certains
granits. La descente jusqu*à Montferrand est des plus rapides \
mab nulle part nous ne vimes la moindre trace des formations
volcaniques que Ton nous avait annoncées. Du reste , partout
où il existe des eaux thermales Ton suppose que des formations
volcaniques doivent se montrer. Quoique ces deux genres de
phénomènes aient entr*eux àeê rapports sensibles , relativement
du moins aux causes qui les ont produits , rexistence des uns
ii*est nullement liée à celle des autres, comme semblent le croire
ceux qui ne se sont jamais occupés de sciences naturelles.
Des bains de Rennes nous avons &dt une excursion à la source
de Teau salée \ on nooune ainsi une des sources de la rivière de
la Salx, assez chargée de sel de cuisine pour occuper quelques
villageois à son extraction. L*on suit d*abord la rivière de la Salz,
que Ton remonte sur la rive droite et puis sur la rive gauche.
Au eonfluent de cette rivière et de celle qui prend sa source an
pied du pic de Bugarach , Ton voit une coupe propre a faire
connaître la succession des couches des formations secondaires
inférieures à la craie. Ainsi , dans la partie supérieure , Ton ob-
serve la craie compacte en couches puissantes et très-développées
auxquelles succèdent des psammites quartzenx micacés ou grès le
plus généralement blanchâtres , quelquefois cependant rubanca
(47» )
oa même roageAlres. Ces grès offrent sonvent des empreintes de
tiges Tég^tales ; des calcaires pins on moins compactes en conclies
peu épaisses se présentent ensuite ; lesquels calcaires alternent
soit avec des grés , soit avec des marnes calcaires blenâtres.
Toutes ces roches reposent sur le calcaire marbre noirâtre
que nous avons déjà décrit , on sur les mêmes pbyllades dont
noua avons parlé. La roule se continue à traTers ces formations ,
les grès blancs prenant le plus grand déreloppement en arant
du village de Songragnes. Lorsqu'on y arrive, c*est au contraire
la craie compacte qui parait la plus étendue. Les roches qui la
composent sont seulement plus marneuses et offrent une fort
grande quantité de coquilles fossiles. Noos avons remarqué prin-
cipalement des ostrœa cjrtherea, lucinaf des cerithtumet de
petites espèces de turiuUa.
Du village de Songragnes à la source de Teau salée on suit un
sentier rapide qui s*éUveà travers les roches calcaires, entre les-
quelles eiistent de nombreuses touffes d^arbres qui ombragent
la route d*une manière agréable. Enfin, après trois grandes
heures de marche , Ton arrive a la source de Teau salée. Cette
eau sort des calcaires secondaires , sur lesquels repose la craie
compacte de ces contrées , craie analogue par sa position A la
craie tnfau ou à la glauconie crayeuse. Des gypses secondaires
avec de nombrena cristaui de quartz accompagnent ces roches
de craie. L*eau qui déeoule de ces rochers est assez chargée de
sel pour que Ton en retire par ébullition. Cette extraction est
IVibjet d'un petit commerce pour les fermiers peu fortunés d*une
grange qui en est fort rapprochée. Ce sel , composé en grande
partie de sel marin ou chlorure de sodium, retient pourtant
quelques petites quantités de chlorure de calcium et de magné-
•ium. A Touest de la source salée ou de la petite rivière connue
dans le pays sous le nom de la Salz , existe une côte escarpée
qui conduit au passage del pas dal capeUa, Avant de parvenir
à ce col , on peut visiter une galerie ouverte sur la hauteur pour
(47M
extraire da jayet oo des II^DÎtes tertiaires inférieun , lesquels
«ppartieonent aux formations tertiaires émergées. Ces lignltes
sont aceompaj^nés de marnes bitnminenses noirâtres , lesquelles
offrent eonstamment du fer sulfuré, qui paMe au fer sullaté dans
les lieux où il existe des connus d*air extérieur.
Ces lignites sont connus depuis fort long-temps. En eflRet, on
lit dans un dénombrement fait au rcn en 1672, par le sieur de
Hontesqaieu , seigneur de Bugaraeb et de Songragnes : « En-
• semble je possède dans le debés des salines les mines de jajet
» et de eouperose , qui me portent peu de revenu à cause da
n grand travail qu*i1 y conTÎent et en camel. « Aussi ces Itgnites
ont-ils été exploités avec quelqu^arantage avant Tintroduction
en France du jayet , et lorsque cette matière était plus prisée
qu'elle ne Test aajourd'bui. Il existe encore des traces de ces
anciennes exploitations; plusieurs galeries bouebées par des
éboulemens Tattestent assex ; enfin une nouvelle galerie y avait
été pratiquée il y a trois on quatre années; mais les circonstances
ont mis un terme & ces travaux. On y découvrit d*assez beaux
morceaux de succin ou ambre jaune.
Le lignite de Songragnes renferme donc de nombreux rognons
de succin ou ambre jaune d*un brun noirâtre. Les plus gros de
ces rognons atteignent & peine les dimensions d*nn œuf de poule;
les uns sont translucides et les autres presque opaques ; tout les
fragmens jouissent des propriétés électriques & un assec haut
degré. Ce succin , dans lequel on ne voit pas de traces d'insectes ,
donne de Tacide suecinique à la distillation. Il brftle avec flamme
et fumée, en fondant facilement et donnant une odeur aroma-
tique agréable. Les parties opaques , après avoir brâlé , prennent
un poli assez vif et une translncidité toute particulière. Ces ea-
taotères annoncent assez que le succin de Songragnes n^est point
de la même nature que celui que Ton découvre an milieu des
lignites de Saint-Paulet ( Gard ) , lignites qui appartiennent aux
formations tertiaires immergées. Ce dernier en est un. Au-dessous
( 473 )
de» lîgniies se (roave la craie compacte inférieare , caractëritéc
dans cette localité par de nombreux corps organisés , parmi les*
quels noua mentionnerons spécialement une grande turitelle qui
nous paratt nouvelle, et qui, par ses proportions , mériterait
bien le nom de turilella giganiea. Elle n*a pas moins de 1 16
millimètres de diao^ètre, et les tours dont elle est formée ont,
d^nn bord à Tantre , jusqu^à 55 millimètres. Malheureusement
cette coquille , qui devait être lisse d*après ce qu'ail en reste ,
était en grande partie brisée ; nous ne pouvons par conséquent
en donner les proportions d*one manière bien eiacte. A en juger
d*apfès la dimension de ses tours , cette espèce pouvait avoir
environ 35o ou 36o millimètres de longueur (plus d*nn pied).
Elle devait être tout au moins aussi grande que le ceriMum
gigantêumf mais ses dimensions dans le sens de la largeur de-
raient être près du double de celles de cette dernière espèce.
L'on se dirige donc vers Fouest pour se rendre au pic de
Bngarach, Le chemin suit toujours les roches calcaires qui ont
surgi presqu*à plomb au-dessus de la vallée. Une fois que Ton est
arrivé à la crête de ces montagnes et que Ton a passé le col
nommé dans le pays le pas dal capelia, on aperçoit le pic de
Bugarachy qui s*élève comme une immense muraille verticale
au-dessus des roches de craie qu'il a percées. Ce pic , formé par
le même calcaire que celui qui compose les gorges de Pierre-Lis
ou du col Saint-Georges, se rattache à une même chaîne sou-
levée postérieurement à la craie compacte inférieure , chaîne
qui ooQrt de Test à Touest. Ce calcaire, tantôt d*un bleu noi-
râtre, tantôt d*un gris plus ou moins foncé, paratt presque dé-
pourvu de corps organisés , comme la plupart des calcaires de
transition ou des calcaires secondaires inférieurs.
Il faut environ deux petites heures pour gravir sur le sommet,
qn\ est élevé au-dessus delà vallée d*environ i,5oo mètres, et
de 1,900 au-dessus de la mer. Du haut de cette montagne,
remarquable par sa forme et sa hauteur, on jouît d*une vue fort
( 474 )
étendae , laquelle dédommage un peu dei (ktignea que Ton a
dproavëes pour y arrÎTer. Sèche et stérile , à petoe y voit-on par
intervalle quelques touffes d*arbres peu élevés. Rien ne peut
donc réjouir Tœil sur ce mont solitaire , si ce n^est Taspect im-
posant de la vue dont on y jouit. Aussi 8*enipresse-t<-on de le
quitter et de redescendre dans la vallée qui n*est guère plat
riante.
Si le pic de Bugarach est composé d*un calcaire de transition,
les collines qui sont à êcs pieds et au travers desquelles il a surgi
appartiennent toutes à la craie compacte inférieure. Cette craie,
en couches puissantes et dont certaines se montrent redressées
par suite du soulèvement des masses qu*elies revêtaient ^ est
caractérisée par de nombreux fossiles. L^on y voit des millien
de spatangues , des Âuccmim , des natica^ des certihium, et
enfin de petites huttres assez mal caractérisées et à pea près in*
détermînables.
Enfin, après une marche assez longue et fort fatigante, on
arrive au village de Bugarach , bâti au fond de la vallée. Depuis
ce village jusqu'au hameau de la Yialasae le chemin est pea
pénible. Une fois que Ton y est arrivé , il faut constamment
gravir une côte escarpée. De la hauteur , Ton admire rimmensc
soulèvement qui a produit les deux murs verticaux à la base
desquels s*écoule la petite rivière de Bugarach. Cette ririère se
trouve donc encaissée entre des roches calcaires secondaires, re-
marquables non seulement par leur soulèvement , mais surtout
par Tirrégularité de ce même soulèvement , qui en a plié les
couches en demi-cercle ou en forme d*un grand S. Après une
heure de marche on descend à La Ferriére t et de ce lien Ton se
dirige y en montant à peu près constamment, vers le terroir de
Servairon, toujours sur la rive droite de la petite rivière de
Bugarach.
Une fois arrivé à Servairon, Ton est frappé de rétendneet du
grand développement des psammites sablonneux ou grès micacés
( 475 )
• cailloux qnartzeuz. Ces grès présentent , an sommet des mott-*
tagned qa*ils composent , des aiguilles prîmatiques tont-à-fait
verticales comme les murailles d'un édifice. Des ébonlemens
nombreux rompent ces aiguilles et les rendent encore plus aiguës
et plus étroites. Enfin on rejoint la ririère de la Salz ou de
Salies , on passe au haut de Termitage et au pied de la roche
calcaire de laquelle sort la source dite du Cercle , qui est une
dépendance des bains de Rennes et dont les eaux sont ferru-
ginentes.
Le TîUage des Bains se trouve dans une gorge de montagnes
trèa-reaserrées , lesquelles se dirigent du sud au nord et perpen-
diculairement à rhorizon. Ces montagnes appartiennent toutes
aux formations secondaires « et la plupart d^entr'elles A la craie
compacte inférieure. En général , celte roche forme dans ces
contrées les montagnes qui ont de 800 à 1,000 mètres de hau-
teur, tandis que celles qui dépassent ce niveau appartiennent au
calcaire secondaire inférieur dit de transition , ou aux psammites
sablonneux ( grès micacés ) , ou aux phyllades et schistes argileux
de transition. Les autres roches intercalées par intervalle entre
celles-ci y ont généralement peu d*importance. Quoi qu*il en
soit , la rivière de la Salz traverse presque tout le territoire des
baina de Rewies et divise ce village en deux parties. La majeure
partie des maisons se trouve adossée à la montagne qui est A
Test de la rivière, maisons dont Tauberge est la plus considérable.
Course des bains de Rennes à Quillttn.
Pour nous rendre de ces bains à Quillan, nous primes des
chevaux et suivîmes les montagnes en passant par les communes
de Granes et de Saint«*Ferréol. Nous ne rejoignîmes le grand
chemin qu'au-dessous de ce dernier village et & une petite lieue
de Quillan. En quittant Rennes, on gravit des montagnes fort
escarpées , soit de craie , soit de psammite ou de grès micacé.
(476)
De la Uaateur ii est facile de juger combien les pentes de loulei
CCS montagnes sont abrnptes 9 et quelle en est la disposition la
plus générale.
Ainsi, les roches caloaires offrent en grand une forme temi-
circulaire, et lorsqu^Ues couronnent les montagnes leur forme
est assez semblable à celle d^édifices qui tombent en roines.
Les psammites 00 les roches de grès offrent an contraire vert
leur sommet une disposition en aiguilles aiga^ et distantes les
unes des autres, ce qui leur donne une forme comme lacérée.
Les montagnes , composées au contraire dephyllade on de schiste,
sont généralement angulaires à leur sommet; fait assez remar-
quable, dans tout le territoire depuis Limons josqn*à Âlet ees
schistes sont moins déchirés et moins lacérés que let antres
roches. Leurs nuances sont aussi généralement plus sombres et
leur Tégélation plus rare et moins belle que eelle qui cxîate sur
les rochers calcaires de transition.
En avant de Granes , la craie compacte grise se décompose en
marne blanche ^ la couleur de cette roche devient iottt-i*bil
analogue à la craie blanche. Cette roche n*en a cependant pas
Taspect , ni le mode de crislalllsation, ni enfin les corps orga*
nisés particuliers i la craie, dont elle a pris la couleur. Le TÎUagc
de Granes, bâti au fond de la vallée, se trouve dans nn site peo
fertile. Cne route assez triste conduit an village de Sainl^Fenéol ,
bâti sur la hauteur et presque sur nn col ou sur la crête d'une
montagne assez élevée. Aussi, après ce village, une descente
rapide conduit à la grande route, distante d'environ une demt-
lieue. Des marnes calcaires et fissiles composent les montagnes
que Ton traverse ; ces marnes secondaires ne paraissent pas ren-
fermer de débris organiques.
Dans une petite heure de marche, après avoir joint la grande
route , nous fûmes rendus à Qnillan , petite ville bâtie sur k rive
gauche de TAude et au centre de la vallée. Cette ville n*a rien
de remarquable , si ce n^est peut-être sa position dans nn vallon
(477)
riant surmonte par des montages d*ane grande élévation , mon-
tagnes eonronnées par des forêts d*ane verdore étemelle. La
pins rapprochée de QatUan est la forêt de Fanges.
Les établissemens du maréchal Claviil se tronyent à nn petit
qnart de liene an snd de Qnillan. Ces établissemens se composent
de forges â la Catalane , d*nn moulin i foulon et d'une scierie.
Us doivent beaucoup à feu M. YARmta, qui fit une percée de
i63 mètres dans la montagne , afin d*y faire passer la prise d*eau
qu^il arait obtenue. La rivière d^Aude arrive donc en partie dans
cet établissement, où non seulement elle fait mouvoir toutes les
machines que Von y met en usage , mais en outre elle sert aux
trompée qui font aller la fonte et les forges.
Sur la route de Quillan h cet établissement, on voit les schistes
argileux noirâtres de transition passer souvent aux phyllades
micacés extrêmement développés. Ces schistes donnent une teinte
sombre aux montagnes qu'ils composent. Leur sommet est angu-
laire , non déchiré, mais fort aigu. La végétation qui les couvre
est tonte particulière. En grand leur stratification est fort pro*
noncée et indépendante de la slructare fissile qu'elle présente en
petit. Ces schistes passent par dessous les calcaires noirâtres de
transition qu'ils ont redressés. Aussi , quoique les schistes aient
une inclinaison fort grande , on ne les voit jamais verticaux
comme les masses calcaires qu'ils ont redressées.
La route qui conduit à l'établissement de Belviane est des plus
agréables. Cet établissement est destiné au laminage du fer, ainsi
qu'à la fabrication des grandes barres ou lames du même métal.
Les laminoirs y sont beaux et bien tenus ; aussi sort-il de cette
usine d'excellent fer. En effet , le fer forgé prend , en passant
sous les laminoirs , une homogénâté et une ténacité que ce métal
ne peut acquérir au moyen du martinet ni à l'aide d'aucun autre
procédé. Outre les laminoirs, il existe dans le même établisse-
ment une fonderie destinée â préparer pour le laminoir le fer
qui sort de dessous le marteau.
(48o)
la largeur nécetiaire au cours des eaoi de TAudc. Le cbennîn
que Ton y a pratiqué se trouve creusé dans le rocker. Des mon-
tagnes fort élevées bordent en effet ces gorges profondes , et à
les voir si Tcrlicalcs , on les prendrait, si ce n^était leur grande
hauteur, pour d^immenses murailles.
Un chemin pratiqué dans le rocher, sur la rÎTC gauche de
TAude, et cela i force de temps et de patience, permet an voys-
geur de contempler la grandeur et Taspect imposant de ce défilé.
Avant que Ton eût percé ce chemin à travers les roches calcaires
pour parvenir à Asat et à Saint^Georges , on suivait la hauteur,
et ceux qui étaient assez hardis pour en contempler la profondenr
en avaient seuls Tidée. Hais depuis i8a6, époque & laquelle lei
travaux commencés en i8a4 ont été terminés, sous la diiecliott
de HH. DisTEM et Cbaitagm , on peut y passer sans danger. Les
masses calcaires entre lesquelles s*éooule TAude ont été com-
plètement redressées. Elles forment comme des murailles im-
menses d*nne nudité effrayante. Leur élévation, mesurée du bas
de la vallée à leur sommet, n*est pas moindre de 180 à oSo
mètres dans les lieux où elle est le plus considérable, car celte
élévation est loin d*élre égale partout par suite de rirrëgularité
du redressement. Les masses calcaires qui composent \^ goifei
de Pierre- Lis sont formées par une roche calcaire noirâtre oa
d un gris cendré. Quelquefois, dans les parties inférieures, let
deux variétés se montrent réunies par un ciment de la même
nature que la masse de ces roches, en sorte qu'elles prennent
alors tout^à-fait Taspect d*une brèche. A droite de la route, en
allant yers Axât, se trouve une grotte peu élerée au--dessusdQ
niveau de TAude* Cette grotte , dont Tétendua B*eat pas eoov-
^érable, n*offre point d'ossemens et par conséquent elle ne ren-
ferme aucune trace de dépôts dilnviena.
Le défilé ou la gorge de Pierre-Lis est, pendnnt environ an
grand quart de lieue, aussi profond que resserré; mais au-dtlà
de cet eipace le défilé s^agrandit et Ton arrive i Saint-Martin de
( 48«)
Pierre-Lis, sitaë k mi-côte ^ sur la rive droite de l'Aude. Ce
▼illage est la patrie da rënërable curé qui a ea la première idée
de la roate exécatëe plas tard par MM. Dbsyiu et Giawachi. Le
chemin qui conduit i Aiat continue toujours entre les mêdiea
roches calcaireSi qui s^ élèvent à des hauteurs moins considérables
que celles qui composent les gorges de Pierre-Lis.
Après avoir traversé le Rebenti, petite rivière qui descend du
pajs de Sault| on arrive i Aiat , situé sur la rive droite de
TAude. Ce village , b&ti dans le bas de la vallée , est disposé en
amphithéâtre à Taspect du midi; un ancien château qui le do-
mine lui donne un coup-d*œil assez pittoresque. Un pont en pierre
établit une communication facile entre la rive gauche et la rive
droite. C'est sur cette rive que sont construites la plupart des
maisons du village , ainsi que les belles usines ou forges de
H. Dax. Ces usines se composent d^une forge , d*une aciérie et
de moulins à scie. Quant aux minerais dont on se sert dans cet
établissement, on les tire de Yicdessos (Arriège)y de RUols et
d'Escarro ( Pyrénées-Orientales ) , et enfin de Yillerouge et de
la Grasse (Aude). Ces minerais, en les mélangeant entrVnx,
donnent parfois de l'acier naturel ; mais à -peu-près constamment
ils donnent de l'acier de cémentation. Jamais on ne fait de
Facier fondu dans cet établissement. L'acier de cémentation que
l'on y fabrique est d'excellente .qualité. On en fait usage pour en
fabriquer des limes, des scies, des sabres, de grands couteaux
dont on se sert en Amérique pour couper le sucre, ainsi que
divers autres instromens.
Cet établissement a une magnifique prise d'eau dans la rivière
d'Aude , laquelle met en action six roues hydrauliques et six
martinets. Les seules machines soufflantes dont on se sert dans
cette usine sont produites par la pression de l'eau. L'aciérie
(48a)
oocoptt ÊÀx IburneAOK , tandis qae la forge i la Catalane a lui
fiKirnjeaa et deux marteant (*).
En anivant k rife droite de TAude et à une demi-Ueae ea
amoat d'Axat, oa arrire ans gorges de Saîntpfieoq^, reaaair-
qiiabks par le ritréciseeneat du lit de la liviire et TéUTatioa
de ses roches* Celles-et sont de la mAine nature qna eellea de la
gorge de Pierre-Lis. Comme toutes les roches ealeaires de cette
contrée , celles qui forment les gorges de Saint-Georges pré-
sentent une surface uniforme d^un gris cendré tout parlieulier
Cependant leur intérieur est d^un bleu noirâtre plus «m moins
intense ou d'un brun roussÂtre. La direction de cea reebes est
Tcrticale et abrupte par suite de Tcffêt du soulèvement ^*elles
ont éprûuté. Bu reste , on n*y Toit pas plus que dans celles de
Pîerre-Lts des traces de corps organisés. Nos recbercbea ne nous
ayant pas fait découvrir le moindre débris qui ait appartenu à
un corps vivant, nous avons demandé aux ingénieurs et an
ouvriers qui ont fait la route si dans leurs travaux ils en avaient
aperçu; mais tous nous ont dit n*y en avoir jamais vu.
Avant d'entrer dans les gorges de Saint->6eorge8 , la rivière
d*Aude est tellement encaissée entre les roches calcaires , qu'elle
n*a pas plus d*un màtre et demi de largeur. Malgré la faiUe
barrière qui s^oppûse à Técoulement de ses eaux j barrière qui
n'a pas plus de deux mètres au-dessus de leur niveau , leur action
érosive est si faible , lorsqu'elle n*est pas aidée par Inaction des
corps durs, qu'elle n'a pas encore enlevé l'obstacle qui s'oppoae
à leur facile écoulement. Cependant l'Aude a une grande rapi-
dité dans cette partie de son cours , et ses eaux y sont sssex
abondantes f surtout après les orages.
Ce fait et une foule d'antres beaucoup trop connus prouvent
(*) Voyez les expériences faitei sur la trompe du Tentilatear des mîacs de
Kancié , par M. Dacbuisson. Annale* det mines, %.• gérie, tome IV.
(483)
combien les eaui actuelles sont impnîssantes pour avoir creusé
les Tallées où elles s^ëcoulent , car il est impossible que TAude ^
en lui supposant même un volume d^eau trois fois plus considé-
rable que celui qu*ont ses eaui maintenant, ne pourrait pas
creuser une gorge aussi profonde que celle de Saint-Georges et
celle de Pierre-Lis. De même le Rbône, comme les autres princi-
paux fleuves de TEuropei n*aurait jamais pu creuser les vallées
profondes dans lesquelles il s*éconle , en admettant même que
ses eaux eussent été plus considérables qu'elles le sont actuel-
lement.
Pour expliquer d*une manière plausible la formation des
grandes vallées , si fort en disproportion avec le volume des eaux
qui s*j épanebent , il faut admettre qu'à Tépoque k laquelle des
soulèvemens ont eu lieU| soulèvemens qui ont produit les émi-
nences qui sillonnent nos continens, il s*est opéré des afiaissemens
qui ont coïncidé avec ces soulèvemens ^ ou bien encore que les
▼allées ne sont que les points du globe qui, n'ajant pas été
sonlevéS| ou soulevés seulement en partie, ont conservé» â peu de
cboses près, leur niveau primitif. Evidemment , les soulèvemens
ont eu lieu avant que les rocbes eussent acquis la solidité qu'elles
ont actuellement ; dès-lors ces rocbes ont pu aussi être £icilement
attaquées par les eaux dont la température et le volume étaient
beaucoup plus considérables que dans les temps présens. Hais
leur acUon érosive a été nécessairement plus faible sur les
rocbes , dont la solidité était déjà la plus complète ; aussi les
▼allées nes'agrandissent-t-cUes et ne prennent-t*elles une certaine
étendue que dans les lieux recouverts par les terrains les plus
récens , ceux qui ont acquis le plus tard la solidité que nous leur
▼oyons aujourd'hui.
La largeur et l'étendue des vallées paraît donc constamment
en rapport avec la nature des rocbes et des terrains où elles
sont placées. La vallée de l'Aude nous en fournit un exemple
trop remarquable pour ne pas en faire mention. Ce fleuve s'étend
( 484 )
arec une sorte de complaisance dans les plaines fertiles de la
partie orientale et méridionale de ce département , parlicolière-
ment dans celle de Conrsan , formée de terrains tertiaires im-
mergés que recouTrent des dépôts dilayiens ^ mais une fois qQ*il
approche delà plaine de Careassonne, dont le sol, composé de
macignos durs et solides , est moins attaquable qae le sol infé-
rieur de la plaine de Coursan , son lit se resserre et sea eaux se
livrent anssi beaucoup moins à des incursions qui désolent et
fertilisent à la fois la belle plaine de Coursan. De même une fois
que cette riyière est parvenue dans les montagnes de craie com-
pacte inférieure des environs de Limoux , elle se reaserre de
plus en plus , et son lit devient encore plus étroit en traversant
les montagnes de transition des gorges d*Alet. Il devient même
plus tard tellement resserré , lorsque cette rivière traverse les
gorges de Pierre-Lis et de Saint-Georges , que son lit finit par
n*avoir pins que quelques mètres de largeur. Il semblerait, en
comparant retendue de ce fleuve telle qu*on l'observe dans la
plaine de Coursan et les gorges de Saint-Georges , que cette
étendue ne peut pas être moindre ] mais iren est bien autrement,
car cette rivière, lorsqu'elle arrive auprès des terrains primitifs,
est si faible qu'elle n*a bientôt plus que quelques pieds de lar-
geur, et enfin , se réduisant encore auprès de sa source , elle B*est
plus qu*un mince filet d^eau qui passerait inaperçu si le voyageur
qui le contemple n*y voyait la trace d'un fleuve assez important
pour avoir donné son nom au département qu'il traverse dans
la plus grande partie de son cours.
Nous avons remonté ce fleuve au lieu de le descendre , parce
qu'il nous a paru que de cette manière on saisissait mieux com-
bien grande a été l'influence de la nature des rocbes surTélendae
des vallées parcourues par des cours d'eaux. En effet , plus les
roches ont été solides k l'époque de leurs soulèvemens et moins
l'écartement^qui s'est opéré entre leurs masses a été considérable.
Cet écartement s^est pour lors borné à y produire de larges
(485)
fentes i ou , si Ton reat , de petites vallées , tandis qa*il en a été
diiFëremment pour les roches de sédiment. Cet effet a été surtout
sensible pour celles qui , appartenant aui terrains les plus rëcens,
aTaient moins de solidité , et qui , par cela même, ont cédé pins
facilement aux efforts de l'impulsion qui les ont soulevées a leur
tour. Celles-ci sont en effet restées constamment les plus basses ,
â raison d'ailleurs de ce qu'elles avaient moins de masse. Aussi
plus tard les fleuves ont pu s'y étendre avec plus de facilité et
les attaquer avec plus de succès qu'ils n'ont pu le faire de roches
en partie durcies. En un mot, ce n'est pas lorsque les terrains
de sédiment avaient acquis une grande dureté qu'ils ont été
érodés , l'exemple que nous avons cité prouve assez le contraire ;
cependant ces terrains ont été attaqués, mais seulement après
l'époque de leur soulèvement , lorsqu'ils conservaient encore une
certaine mollesse et une certaine malléabilité.
Les vallées ou les plaines, qui n'en sont, en quelque sorte, que
le développement, sont donc les points du globe qui ont été le
moins soulevés et ceux dont le niveau s'est maintenu le plus bas.
Dès lors les eaux courantes ont dû s'établir dans ces points les
plus abaissés de la surface du globe , et ces eaux les ont d'autant
plus attaqués qu'ils se trouvaient dans un état de mollesse ou
d'une certaine malléabilité, si cette expression est propre à
•
rendre l'état pâteux que durent avoir dans le principe de leur
formation les roches de sédiment. C'est par suite de cette dispo-
sition, qui est assez générale dans les vallées dont la largeur
couicide assez bien avec la nature des roches , que l'on y a sup-
posé plusieurs étages , leur niveau baissant successivement et par
intervalle d'une manière assez brusque, depuis leur naissance
jusqu'au point où elles se terminent. Ces étages ont été admis
particulièrement pour la rivière d'Aude , dont nous venons de
décrire le cours , et qui , comme la plupart des fleuves dont les
sources sont dans les terrains primitifs, vont se déboucher dans
la mer, offre par cela même de grandes variations dans son
(486)
nheau. Ces variations sont d^antant pins considérables qu'avant
de se perdre dans la mer PAnde traverse à pea près dans son
conrs rentière série des terrains de sédiment.
Ces Tariations dans les niveaiu des vallées pareonmes par des
fleuves ne sont presque plus sensibles dans les rivières dont les
sources , plus abondantes que les premières , se troitYcnt dans
les terrains de sédiment; si nous voulions en citer des ezemplei
pris dans le midi de la France 9 nous pourrions faire mention des
vallées parcourues par le Lez et la Sorgue , rivière fameuse par
la grandeur de sa source, la fontaine de Vaaclnse.
L*étendne de la gorge de Saint^Seorges est moins considènblc
que celle de Pierre*-Lis. Quant an chemin 1 il a été également
creusé dans le rocker et construit a grands frais par les mêmes
ingénieurs que ceux auxquels Ton doit le chemin de Pierre-
Lis. Ce chemin se trouve ici sur la rive droite de TAnde,
ayant été pratiqué dans Tendroit le plus facile et le plus
commode.
On rencontre a deux lieues au sud de Saint - Georges lei
terrains primitifs , et là , comme à Ginela , les phylladet micacés
ou les schistes aigileux reposent immédiatement , soit sur les
gneiss communs ou porphyroides, smt enfin sur les mêmes va-
riétés des rodies granitiques.
Nous revinmes ensuite à Axât, ayant Tintention d'aller par-
courir la belle forêt des Fanges , dont les nuances sombres coa-
traslent avec les tons clairs des calcaires de transition. Cet
nuances des calcaires tiennent autant à la décomposition de ces
roches qn^aux lichens qui les couvrent. En les cassant Ton recon-
natt aisément que ces nuances ne sont qu^extérieures et saper-
ficielles. Nous gravîmes la montagne de la Pinouscf située sa
nord'cst d^Axat , laissant & droite une belle forêt de sapins et de
pins, laquelle était bordée de grands hêtres {fagus syà^aiÈca)»
En général , dans ces cantons , les sapins végètent et prospèrent
dans les points les plus élevés, qui ne dépassent pourtant pas
(48;)
i,5oo à i,8oo mètres. Les pins et les hêtres, surtout ces cler«
DÎers, s^élèrent beaucoup moins , ce qui est extrêmement sensible
dans la forêt de la Pinouse.
On se dirige après cette forêt vers le nord ; en suitant un sen*
tier rapide et mal tracé, Ton arrire i la forêt des Panges après
deux heures d*nne marche pénible. La maison royale , où sont
logés un brigadier et deux gardes-4brestiers , est dans une raste
clurière qui se trouve dans l'intérieur de la forêt. Cette forêt
est imposante autant parla beauté des arbres que parle silence re-
ligieux qui j règne. Que Ton se figure Timpression que produisent
sur Tesprit des arbres séculaires , droits et élancés comme d*im-
menses pyramides , arbres tellement pressés les uns contre les
autres que la vue s*étend i peine à quelques pas. Aussi esl-il
fort dangereux de s*écarter de la route tracée ; pour si peu que
l'on sVn écartit, Ton risquerait de s'égarer. Nous ne flmes dono
quelqu'excur^on qu'accompagné par le brigadier qui dirige ta
forêt. Cette forêt est réellement magnifique vers les points cul-
ffiinans , U où seuls végètent des sapins qui se sont empara d'un
sol où ne croissent plus que quelques heii>es chétlves. De retour
â la maison royale p nous avons traversé la forêt des Fanges en
nous dirigeant vers le nord-ouest. Nous sommes ensuite arrivés
au point culminant de la montagne, d*où l'on jouit d^une vue
extrêmement étendue. Après avoir long-temps contemplé le vaste
tableau qui s'offrait à nos regards , nous sommes descendus dans
la vallée par un chemin bien tracé au couchant de la montagne
des Fanges. Après deux heures de marche on traverse l'Aude sur
un pont de bois , en avant de Belviane , dont nous avons déjà
parlé. Enfin nous rentrâmes à Quillan , assez tôt pour éviter un
orage qui y fit de grands ravages.
Le lendemain nous revînmes à Limoux en passant par Cam-
pagne , Esperazza , Hontazels et Alct. La route soit la rive droite
de l'Aude , laissant à gauche le village de Campagne et à droite
les eaux thermales qui portent le même nom. Plui loin on dé-
(488)
conyre sur la rive gauche les villages d*Esperazza et de Monts-
zels I et snr la rWe droite ceux de Couiza et d'Âlet. Ce sont ton*
jours les mêmes formations que Ton traverse ; ainsi nous retroa-
Tâmes de la dolomie dans le calcaire noir de transition des
environs d^Âlet , dolomie qne Ton observe également dans ceux
qni composent les gorges de Pierre-Lis et des environs de Qmllan.
Une circonstance générale , particalière aux diverses parties de
Tarrondissement de limoux , c*est la rareté des dépôts diluviens
on dn diluvium proprement dit* On n*y en voit presque pas de
traces , si ce n*est dans quelques basses vallées comme sont celles
des environs de Limoux. Les dépôts diluviens sont au contraire
fort abondans dans Tarrondissement de Garcassonnc , où ils
acquièrent même souvent une assez grande puissance , comme
par exemple sur le chemin de Conques à Lassac , et dans la
plus grande partie de la plaine dont Carcassonne est entourée.
Ces dépôts sont donc loin d^ètre généralement répandus, puis-
qu'il est tant de contrées qui en sont complètement dépourvues,
soit en raison de leur élévation au-dessus des mers, soit enfin en
raison des formations qui les composent
(4«9)
CHIMIE
KUCHBICHBS CHUIIQCBS SUE LB UXU, DEVANT COHTBIBUKR
AUX PROGRÈS DB LA FABRICATION DBS SUCRBS INDIQÈNBS,
Par M. £. PAUât,
Docteur en médecine , Médecin en chef de rh6piUl-milittire de Saint-Omer,
Membre correspondant.
'J.Z HAÏ i835.
Depuis les beaax travaux de PAMinriKa sur le ma'is, on ne
a'*est pas occupé en France de cette plante comme étant suscep-
tible de fournir du sucre. Personne au moins n*a eu Tidëe de
le fiibriquer en grand , de manière à remployer aux besoins de
la fie. Cette indifférence de la part de notre induslrîe tient pro-
bablement à ce qu'il fallait à la fois sacrifier le fruit et la tige
pour n^obtenir, en résumé, qn*une très-petite quantité de
matière sucrée.
Convaincu par quelques essais préliminaires que je fis sur la
tige de mais, après en avoir récolté le fruit, que celte plante
contenait une quantité notable de matière sucrée , j^entrepris
avec plus de méthode une nouvelle expérience.
Le premier octobre 1834» ayant récolté du mais de Tespèce
connue sous le nom de variété jaune qui était parvenu k sa par-
faite maturité , je fis an cboix de toutes les tiges qui conserfaicnt
(490)
encore un reste de yégéUUon, état qui s'annonçaît |Mur la (mni«
leur verte on violacée do la plante, et la sarenr sucrée de son
soc. Le lendemain , après les a?oir d^uillées de leurs feuilles,
on pesa sept kilogrammes de ces tiges , dont les plus longues
avaient à peine trois pieds : on leur enleva la partie corticale
ligneuse. Ensuite la portion médullaire spongieuse , seule partie
de la tige qui renferme b matière sucrée , (Vit coupée par mor-
ceasi, pilée dans un duortier de marbre et soumise dam on sac
de toile à Taction de la presse. De cette première opération on
obtint 3 kilogrammes 1 3o grammes d*utt suc sensiblement sucré,
dont la saveur avait de Tanalogie avec celle de la réglisse verte.
La pesanteur spécifique de ce suc était de mille soixante , celle
de Teau de fontaine étant de mille.
La partie parencbymateuse fut pilée de nouveau avec an demi-
litre d*eau de fontaine ; soumise â la presse elle a fourni à pea
près le même volume de liquide employé, qui était sensiblement
sucré, moins cependant que celui obtenu dans la première
opération.
Ces deux liquides furent réunis immédiatement dans un vase
de enivre étamé et portés â rébullitîon à feu nu , avec nS
grammes de cbaux éteinte en poudre, jasqn^â réduction de moi-
tié environ. Dans cet état la liqueur avait totalement perdu le
goût particulier à la plante et possédait à un degré remarquable
la saveur particulière au sucre de canne.
Décantée , celle liqueur sirupeuse fut traitée avec ao grammes
de cbarbon animal, clarifiée au blanc d^œuf et concentrée, elle
a donné après la filtration au travers d*une étaminc de laine,
5oo grammes de sirop transparent, de couleur jaune fauve et
d^nne densité de 34 degrés, sous la température atmospbénqae
de i5 degrés du tbermomètre centigrade.
Comme ce sirop présentait la plupart des caractères de celui
de canne , j^étais impatient de savoir s^il possédait aussi celui de
cristalliser, bien que généralement il arrive même pour les sirops
(49' )
lei plat richet en sncre qo^ib le refusent à eritUlliter, lorsque
Ton opère lar des petites quantités. Après Tatoir elsrifié de
nouveau et déeoloré aree le eharbon animal, on obdnt une
ckrse magnifique. Cependant le sirop, qui fut conrenablement
enit, ne put cristalliser immédiatement, et ce ne fnt que trois
mois après qu*il laissa déposer au fond des Terres à eipérience
qui le contenaient une cristallisation formée de réritaUe sucre
ayant la pins grande analogie avec ceui de canne ou de bet-
teraTc. La rareté de la plante dans un pays où elle n*est pas
coltiTée et qui ne se trouve que dans quelques Jarda» d^a-
mateurs, m*a fait remettre la suite de ces expériences a Tannée
procbaîne.
Le résidu de la tige, entassé dans un vase de terre vernissé,
laissait échapper le lendemain de Topération des vapeurs alcoo-
liques très-prononeécs,ce qui prouve que toute la matière sucrée
n'en avait pas été enlevée par les deux e^érienccs successives.
Desséché à Fair, ce résidu, qui se trouve toujours enveloppé par
une substance mnctlagineuse dont la présence se manifeste sur-
tout lorsqu*il est encore humide, doit être non seulement une
excellente nourriture pour les animaux herbivores , puisque le
cheval en mange avec avidité, mais encore il doit servir 1 faire
de très-bon papier d*emballage, dont un échantillon a été
fabriqué par M. BitLiXT, fabricant de papier, à Wisernes, près
Saint-Omer.
Une portion de cette tige ainsi brisée , et dont la matière
sucrée avait été séparée , a donné à Teau froide une viscosité
très-prononcée, et dont Tévaporation lente a fourni un résidu
gommeuz qui attirait l*humidité de Tair. C*est sans nulle
doute k la présence de cette matière gommense', que la tige de
la plante contient en abondance , que Ton doit attribuer la fer-
meté et Timpcrméabilité que Ton remarque au papier maïs,
qui a été fabriqué sans addition d*aucunc matière collante,
comme le dit H. Bxuait dans une lettre quUl m*écrivit en me
(49»)
faiMDt connaître les rësaltaU de tt$ esiaît, et dont je crois
devoir faire connattreropinion, comme étant celle d*an homme
des plus distingués dans la fabrication du papier.
« Aocnne matière collante, dit M. Biu4st, n*est entrée dam
» la composition de ce papier ; il doit sa fermeté à la grande
» quantité de mucilage que 1 a plante contient. Lorsque Ton opé-
» rera sur une . plus grande quantité que celle qui a aenri a
» réchantillon , Ton obtiendra un papier moins cassant qui aura
» toute la qualité nécessaire à un bon papier d'emballage. »
De tout ce qui précède , il résulte que sept kilogrammes de
tiges de mais, soumis a rexpérience après avoir récolté le fruit
arrivé à parfaite maturité , ont fourni :
i.o 5oo grammes de sirop à 34 degrés, sous la température
atmosphérique de iS degrés centigrades;
a.o Un produit parenchymateux dont on n*a pu apprécier an
juste la quantité, et qui peut servir de nourriture aux bestianx
et à remplacer le chiffon dans la fabrication du papier dVm-
hallage;
S.oEnfm une matière gommeuse de moindre importance.
Ces résultats me paraissent bien plus avantageux que eeox
que Ton a obtenus en France précédemment , car PiaiBCTiii ,
ainsi que tous ceux qui Tout suivi ou imité , opérant sur la
plante avant la maturité de son fruit, étaient obligés, poar
rechercher le sucre, de sacrifier la graine, dont se nourrisient
des populations entières. Ils n'obtenaient, dans un cas, que 8
onces de liqueur sirupeuse sur 48 livres de tiges fraîches cueillies
longtemps avant la fructification, et dans Tantre ,18 onces de
liqueur sirupeuse pour 3o livres d'épis verts.
L'année prochaine , lorsque j'opérerai sur une plus grande
échelle, je compte obtenir des résultats qui seront pour le moins
aussi avantageux, car d*après H. n Huhbols, les Mexicains le
fabriquent avec avantage ; et selon d'autres auteurs , une grande
partie de sucre de canne que l'on introduit en Europe Krait
(493)
mêlée i nne grande quantité de sucre de maît. M. LiCAtmiiiB
annonce que dans les enrirons de Vienne on obtient d'une quan-
tité donnée de sirop de mais le tiers de sucre cristallisé. J'ai
signalé également d^une manière toute particulière dans mon
mémoire adressé à Plnstitut et dont celui-ci n*est que le résumé,
les traTaux du docteur NAcnaoLa, de Greitz, en Basse-Styrie,
comme offrant quelque analogie avec celui qui fait Tobjet prin-
cipal de ce mémoire. J*ai lieu d^espérer que les résultats obtenus
dans le nord de TEurope se réaliseront aussi dans notre belle
France » et plus particulièrement dans les départemens méridio-
naux , où le maïs est abondamment cultiré.
Déjà la connaissance de ce fait a excité le zèle d*un grand
nombre de fabricans de sucre de betterare et de quelques indus*
triels de Tarrondissement de Saint-Omer , qui forment le projet
de répéter en grand les expériences que je n^ai pu faire que sur
une trop petite écbelle.
( 494)
HISTOIRE NATURELLE.
SUR LA LICORNE DES ANCIENS,
Par M. Mvotl itt SmMs, M«Abr« eorretpoadaiit.
i834
Tom rantiqaîtë a admis rezittence d*aB animal i pîeds
foorchnty qui anratt présenté cette particnlarité remarquable,
d'aroir une senle corne sur le milieu da front. Cet animal,
conna sons le nom de monocéros on de licorne , aarait Tëca ,
suivant les anciens, à la fois dans Tlnde et dans r&friqne* Ce-
pendant, malgré les traditions unanimes de Tantiquité et Tau-
torité d*Aristote, de Pline et d^OElien (qni, pour le dire en
passant , n*ont point tu cet animal ) , la plupart des naturalistes
modernes, à la tète desquels il nous suffira de citer Camb et
Gmia, ont généralement rejeté rezistenoe d*nn ruminant a corne
unique alongée et rectiligne placée sur le milieu da front ; une
pareille corne ne pouvant tenir sur une suture.
Les cornes ou les prolongemens tubuleuz de divene nature
dont la tète de plusieurs mammifôres terrestres est armée sont
ou osseux ou épidermiques. Lorsque ces prolongemens dépendent
du tissu osseux , ils prennent généralement un grand développe-
ment, surtout en longueur, tandis qu*il en est le contraire toutes
les fois que ces prolongemens appartiennent au système cntané.
(495)
Il y a plot) lorf<]iM les cornet otseoie» ou qui appartienaeni à
cel ordre da lista sont enreloppëes parla peau» elles acquièrent
peu de dëTeloppement, et par cela même elles restent pins
eonrtes que les cornes solidea qa*aacon lissa épidermîqoe ne
recouvre d*noe manière constante.
Les ruainana ou les mammifires terrestrea à pieds fourchus,
parmi ksquds la licorne dcTmit être classée^ n^ontque despro-
lottgemens osseux qui n*o£Erentune certaine étendue que chex les
eapècea où ces prolongemena ne sont point recouTerIs par la
peau. Lee cornes des antilopes » et par conséquent de la licorne »
sont dans ce cas ; dès-lors il est sensible que des cornes osseuses
solides et très-alongées ne peu? eut être placées sur le milieu d*un
os qa*ane suture divise. En effet, poar la solidité de la cocne
épidermîque et courte du rhinocéros des Indes, la nature a pris
la précaution de rendre les os du nei qui la supportent très-forts
cl très-épais. De plus, ces os sont soudés da manière a présenter
une base convenable, L*on sait également que les espèces de ru-
mioans qui ont de grands bois présentent les os du crâne pro.
portionnés au développement et an poids de ces parties. Ainsi
Ton ne peut guère admettre k réalité d'un mammifère terrestre
i pieds (burchvs auquel on supposerait en même temps une corne
aloagée placée sur le milieu do Toa frontal , lequel se trouve
divisé dana sa partie moyenne.
f/est sur ces considérations anatomiques que les naturalistes
modernes se sont fondés pour rejeter rezistenee de la liconie ,
telle du moins que les anciens Tont conçue. Cette discussion
paraissait tout-à-lait épuisée et comme fermée i cependant, des
observateurs dont nous reconnaissons plas que personne le mé-
rite. Vont tout réceicment rouverte ; dès-lors il nous parait utile
de fumener cette question à son véritable point de vue. Son
intérêt fera sans doute cicuser les délaîls dans lesquels nous
alloua entier.
Les mammifères terrestres qui ont des bois ou des cornes sur
(496)
lenrs tétei appartiennent i deux ordres difFéreni, les pachf-
dermes et les raminans. Ces derniers présentent les cornes les
plus solides et les pins alongëes. Elles ne sont pas poar cela les
pins persistantes ; Ton sait en effet qne les bois des cerb tombent
a des ëpoqnes fixes et se renonreDent plnsienrs fois pendant la
Tie de ranimai. Seulement, comme les cornes des nmunans sont
généralement des prolongemens de Tos frontal, elles adhèrent
aussi constamment arec cet os. Le frontal fait même souTcnt
saillie & la base des bois , ce qne Ton remarque surtout chez les
espèces qui font partie de la division du grand genre cerf nommé
anoglochis et qui comprend les genres élan (alees)f cheTrenil
{a^reobis) et cerynle [cenmlus).
Sons le rapport de leur adhérence arec Tos frontal , les cornes
des ruminansy lorsqu'elles sont alongées ou très-déreloppées ,
n^offrent pas de grandes différences entr*elles. Elles n*en pré-
sentent que lorsqu'elles sont courtes , comme celles de la girafe ;
alors les prolongemens frontaux ou cornes, quoique solides,
sont euTeloppées par une peau velue qui se continue avec oelle
de la tète , peau qui subsiste pendant toute la vie de Tanimal.
Relativement à leur structure , les cornes on bois des rami-
nans peuvent être divisés en plusieurs ordres ; i.^ les cornes oa
bois pleins ou solides ; 2.^ les cornes creuses ou faisceaux tobu-
lenx qui ont dans leur intérieur des chevilles , prolongemens de
Tos frontal.
Les cornes solides ou faisceaux pleins peuvent être sous^ivisét
en deux sections, selon qn*ils sont revêtus ou non de peau veine
qui se continue avec celle de la tète. Les bois des cerfs rentrent
dans la première de ces sections , quoique dans le jeune âge les
proéminences osseuses qui les forment soient couvertes pendant
un temps d'une peau velue comme celle du reste de la tète. Hais
comme ces proéminences ont à leur base un anneau de tuber-
cules osseux, ces tubercules, en grossissant, compriment et
oblitèrent les vaisseaux nourriciers de cette peau; celle-ci fimt
1
(497)
donc par ae deM^cber et tomber entièrement. Les eornet pore-
meal oieeiiiei dei eerfa, dont le iisia est eonlina et identîqae
avec Vos frontal , restent donc dénudées pendant la plan grande
pairtit de la vie de ranimai \ dès-lors elles doivent èlre distingaées
des eornei dp la girafe , qui sont constamment enveloppées par
«w pean veloe.
Les proloagemens frontaoi de la girafe appartiennent i la
seconde section; ces prolongemens sont en effet enveloppés par
QBO pean qnt ne se détruit point, ainsi qac boqs Tavons déjà fait
observer. Par sfiile pent-ètre de cette particularité les proémi-
nences frontales de la girafe ne tombent jamais.
Quoi qu*il en soit, on les voit composées de deai portions;
Pune interne, très-rétienlaire et spongieuse; l'autre externe,
dense et eompacte» Cependant, chez les vient individus, la
naaise entière de la corne prend une dureté et presque une con-
texture â>nmée. Outre ces deux prolongemens frontaux, la
girafe offre encore un tubercule osseux ressemblant un peu à une
troisième corne. Ce tubercule, formé par une excroissance spon«
gîeuse du frontal , occupe le milieu du clianfrein. On le voit
qnelqaefois calleux et garni de longs poils , surtoot cbez les jeunes
individus.
Telles sont les distinctions que Ton peut Cure entre les cornes
solides des ruminans ou ces proéminences plus ou moins longues
des os frontaux qui ne se trouvent dans aucune autre famille
d'animaux*
Il ne nous reste plus maintenant qu*a dire quelques mois des
«ornes creuses propres au grand nombre de ruminans , mais dont
les dieviHes ou noyaux intérieurs sont toujours comme les cornes
solides des prolongemens de Tos frontal. Ce dernier caractère
paraît réellement propre et distinctifdes proéminences des fissi*
pèdes. Aussi devrait-on les nommer des proéminences osseuses,
tandis que eellef des pachydermes , dérivant constamment de la
peau et n*ayaot aucune adhérence avec Tos frontal , devraient
32
(498)
être désignées sons le nom de prolongemen» ^pîdermûjiies. Par
ce moyen , Ton éviterait tonte confusion entre des orgunes dont
rorîgine est si différente.
Les cornes creuses à cheville ou noyau osseux intérieur caiae-
térisent les ruminans des genres Antilope (antilope) f Chèvre
( capra) « Mouton (ovi>) et Bœuf (3oj). Elles se trouvent donc
chez un plus grand nombre de genres de ruminans que les cornes
pleines ou solides uniquement propres aux diverses espèces de
cerf et â la girafe. Les cornes creuses sont du reste généralement
moins ramifiées que les cornes pleines et solides, qui sont presque
toujours multiples , tandis que les premières restent simples.
Ces cornes» outre leur noyau osseux, sont revêtues d*un étoi
de substance élastique ^ composé comme de poils agglutinés «Cet
étui , auquel on donne plus particulièrement le nom de corne
creuse , à raison de sa nature et de sa conformation , croit par
couches et pendant toute la vie de Tanimal. Il en cet de même
de la proéminence osseuse quHl enveloppe. L'une et Tautre de
ces parties sont permanentes.
Telles sont les particularités que présentent les cornes ou bois
des ruminans \ comme elles sont communes à tous , Tanalogie
doit nous faire supposer que si Ton en rencontre du même genre
dans des mammifères autres que ceux qui nous sont connus > elles
s'y montreront avec les mêmes rapports. On doit d'autant pi»
le supposer, que ces parties ont des relations sensibles avec des
organes d'un ordre plus important. Et, par exemple , si l'exil*
tence des cornes des ruminans du genre Cerf n^exclut point la
présence des dents canines, ainsi qu'on l'a gratuitement avancé,
cette expression est du moins vraie pour les incisives supérieorei,
11 en est de même de plusieurs autres genres de bifalques qni
ont des cornes ; on voit généralement les animaux à pieds foor-
chus, qui ont pour la plupart des cornes sur le front, avoir
également un système dentaire extrêmement im parlait.
Les pachydermes, du moins certains d'entr'eux comme les nn
(499)
mlnans, ontamti des cornes sur la tète. Ces cornet n*ont da
reste que le nom de commun avec celles des niminans ; elles en
diffèrent en effet, autant par leur position que par lenr natare.
Peu répandues chez les pachydermes 9 elles semblent bornées aui
rhinoeëros ) comme l'une des espèces de ce genre, celui des Indes
n*a qu^une seule corne; des observateurs même modernes Tout
considérée comme Tanalogue de la licorne des anciens, qui n'a
peut-être de fabuleux que la description qu'ils nous en ont laissée.
Les cornes des rhinocéros , quel qu'en soit le nombre, reposent
par l'intermédiaire du derme sur les os du nez , lesquels sont non
seulement fort épais, mais soudés ensemble, de manière à pré-
senter une base solide. De nature fibreuse ou cornée, elles sont
constamment persistantes, solides, coniques \ placées sur le nez,
ces cornes n'adhèrent point à l'os , n'étant qu'une continuation
de l'épiderme. Aussi , lorsqu'on les examine dans leur intérieur,
surtout après les avoir sciées transversalement , on reconnaît
qu^elles sont formées de poils agglutinés.
Tels sent les seuls mammifères terrestres qui soient pourvus
de ces faisceaux plus ou moins tubnleux auxquels on a donné le
nom de cornes. D'après les détails dans lesquels nous sommes
entrés, on a pu saisir qu'il n'était guère possible qu'il ezistAt un
animal portant sur la ligne médiane de l'os frontal une corne
formée par la réunion de deux de ces oi^anes. A la vérité les
Tariétés de nos races domestiques, soit des chèvres, soit des
moutons, présentent accidentellement une pareille disposition;
mais elle n'est qu'apparente. Une des deux cornes avorte \ l'antre,
prenant un développement plus considérable, se dévie de sa
position normale et finit par paraître partir de la ligne médiane
de l'os frontal. On assure qu'il en est de même chez l'antilope
cama^ les cornes annelées de cette espèce , en abandonnant leur
position primitive, semblent ainsi provenir du milieu du front
Ces différences dans la position des cornes, surtout chez det
animaux qui, comme les antilopes 9 offrent des variations fré-
( 5oô )
qaentes dan» le nomlife de ces partiel, ont ddniié lien k là
croyance d*iin fîssipède à ane corne ttnique Mir )e nilieti an front
Anni la Itctfrne des ancien» Q*eat probablement qii*Hae Tari^té
miieome de quelque espèce d'antilope, d^antant plag qne le
nombre des cornes est loin d^étre constant chet cet ordre d^ani-
maax, ainsi que nous Tavons déjà fait obserTor. L^oryx, qui se
tironTc en Afrique, présente assez souvent cette particularité , et
les antilopes algazel et leticorjs deriennent aussi unieornes.
Ces cornes simples se tournent quelquefois en spirale; car,
ainsi que Ta fait remarquer Pallas , les antilopes qui , par ano-
malie , n*ont qu*ane seule corne , Tont extrêmement aloiigée ;
par suite de cet excès de développement , la corne prend une
forme et une direction qui s*éioignent de Tétat normal (*).
Les récits des anciens sur la Keome n'étaient donc paa tonfr-
à-Ait dénués de fondement Les antilopes unicomes les ont fait
natf re ; et qui sait si Tintérieur de TAfrique ne recèle pas quel-
qu^espèce d'antilope qui , plus fréquemment que Toryx , Talgu»!
ou le lencoryx , soît réduite à n'avoir babituellement qu'une
seule corne. Cette particularité pourrait être en effet assex con-
stante pour avoir été considérée comme normale et spécifique.
Les défenses du narval [monodon monocetùif LimiiB) ont
été également invoquées comme une preuve de la possibilitë de
Fextstence de la licorne. Hais que Ton ne s y méprenne point , il
n'y a rien de commun entre les défenses du narval, anak>gues aux
dents , et les cornes des mminans. Les défenses longues et poin*
lues des narvals sont implantées dans l'os intermaxillaire et
dirigées dans le sens de l'axe du corps. Elles ne sont donc pat
placées sur la ligne médiane , comme le sont obex les autres
mammifères les organes impairs qui s'aperçoivent à l'extérieur,
mais bien sur les parties latérales.
(*) Pallas , Spieîtègia zoùlogica, fkicieul. XII.
(Soi 3
Cette aBomalîe n*e*t dn resie qa'appaffenAe, eotnme celle qae
nons arof» dëja signalée i rëgarddet cornei aniqQee de «erUiiif
««tilopet. Le nanral a , dans le prineîpe ^ devx dëfenaet, eona«ie
4e» anitîlopes deux eornes> Ces dena dents ou défenses êoni 4i%r
posées eymé(riqtieflaent snr i*iiii et l^aatre o6t^ de la mâebake.
la droiie avorte ; la gauche acquiert •« contraiine des dimeastons
^oi snrpaseent colles qae ces nuèmes organes prétextent 4sfaez tim$
hè Mitres aniaMHa. Elle a en loôgnenr La moitié du corps dn
narrai, «n sorte que la dlminotiott nnaiëriqae des corps daataîrce
-semble ici compensée par raagmenlatiea en Tolame decelnî qqi
est demcnré seol.
II arme fKiartant quelquefois que les deux défenses sortent
-de Tait éole et acquièrent Tune et Tanire des dîmensîions <QOBii*
^érables. Quoique rentrant dans Télat normal , ce cas est ponn-
tant le plus rare. Si donc Vma tie peut point invoquer ke défenses
du narrai en faveur de reatalence d*ttn ruBÛAant à une ecnlc
«•êne pincée sur le mîUeu du ffinont^ TanoaMlie oii ie 4éfa«t de
ajfliétrie produit par «Tortement de Tone de «ces défenses peiit
•cependant jeter quelque lumière eur les circonstances qui ren-
dent certaines espèces d*aniilopes unicornes.Des eanses aonlefc^s
peuvent exeN»r leur aCûon sur des organes aussi •dissenAlrt>les
par lenr structure et leur position que le sont les dents des «a^
vais et ks pmlongeBiens frontaux des antilopes.
Après CCS &ks, devonsHMusètfu surpris que les «notens, et
j^cticulièrementAristote^ Pline et ÛËIîen,aientcra A resistence
idc Ja licorne, qu^aucm d*enx n'avait du reste jamais vjoe. Ils
y ont ajouté loi parce que leun artistes , oenunc ceux de Tan-
cienne ^%fpte , auront représenté des orjfx «i exactement de
prdfîl qu^one seule corne sera restée apparente , la seconde jb
-trouvant entièrement cachée par celle qui cit du o6té dn epee-
tateur. Les moderneaen ont fiiit autant; asnei, d*après StÀsainry
les sauvages des environs dn Cap ont desûné sur les vocberedes
antilepee qui» vus de profil , aemUent n'avoir qu'une eede;Come
comme la licorne des anciens.
( 5oa)
Un Hollandais nommé Gtom a même prëtenda qii*an
antilopes à une senle corne aTait été tnë en 1791 dans le
rons da Cap) et, d*an antre côté, la gazette da gonTcrii
de Galcnta a fait mention d^une grande corne en spirale qt
Tenait d*nne licorne et aurait été adressée à la Société asi.
Ces faits semblaient confirmer le dire de Titalien B&a
qniy dans son Toyage publié en 1617 , assurait aToir \
Mecque deux licornes qui lui avaient été montrées com
grandes raretés. La lettre du voyageur RomL, datée d^Ân
( 3 mai 18^4)9 lettre insérée dans la correspondance de
Z&cn (tome XI , N.^ m, page 2169)9 semble également
tous les doutes sur Tesistence d^un animal de la grandeur
Tache , ayant la forme svelte d*nne gazelle et sur le froi
corne longue et droite. Cet animal serait connu dans ce
parties de TAsie sous le nom de nilukma , et dans d^autr
celui de chiro ou de tropo. Le major Lattab , qui avait I'
mandement dans les montagnes de Test du Népaul , a ad-
x8a4 (Bulletin de Férussac, tomeXV, page 4i8) un rapp
ciel pour prouver que la licorne existait réellement dar
rieur du Thibet.
M. L&TsaAM, directeur de la société linnéenne de B<
a présenté à cette société, soit en 1816, soit en x83i ,
nombreux qui tendraient à faire admettre Texistence de '
•oit sur les c6tes de Madagascar, soit dans Tlnde. To
ment encore, M. DuatAu m &a Maui ( Annales des scie
relies, septembre i83a) a rappelé le dire de Rorrn. 4
dans le Kordofan un quadrupède à une seule corne. .
Aussi , diaprés ces faits , un assez grand nombre de ^
habiles , à la tète desquels on peut citer M. ax Fiaoss
avoir admis rexistcnce d*un mammifère terrestre '
ebust ayantdnne corne sur le milieu du front com
des anciens.
Cependant, si Ton veut bien se rappeler les d(
( 5o3 )
quels noos venons d'entrer, on aura pa saisir qn*ancnn de cenx
dont on invoque le témoignage en faveur de la réalité de la licorne
n^éUit assez éclairé en histoire naturelle pour connaître les
Téritablcs caractères de Tanimal qu*on loi assimilait. Aussi leurs
observations se rapportent , soit au rhinocéros unicorne dont la
corne est épidermiqne , soit à on antilope dont une des cornes
aurait avorté , soit enfin â des défenses du narval , qui , comme
nous Tavons déjà dit, sont des dents dont la longaeur excessive
les a fait confondre avec les prolongemens frontaux.
Aussi , en nous résumant , il nous parait démontré que Texis-
tenee d*un quadrupède unicorne et fissipède a quelque chose de
vrai et de réel, puisque les antilopes oryx, algazel et leucoryx nous
en fournissent presque chaque jour des exemples. D*un autre
cdté , diaprés toutes les lois de Tanalogie , il est extrêmement
probable , pour ne pas dire certain ^ qu*un animal à pieds four^
chus n*a jamais eu une corne unique placée sur le milieu du
front, car les fissipèdes n*ont que des prolongemens osseux , les-
quels ne pourraient tenir sur une suture. De pareilles cornes
devraient être épidermiques , et Ton sait qn*il n*est aucun rumi-
nant qui en ait de semblables. La licorne serait tout au plus
admissible si les anciens et les modernes qui ont cru à sa réalité
en avaient fait un pachyderme. A la vérité, une autre difficulté
se présenterait, difficulté relative â la longueur de la corne attri-
buée à celle de la licorne. En effet , les prolongemens épider-
miques qui 9 comme ceux des pachydermes , sont formés par la
réunion de poils agglutinés , se font remarquer par leur pen
d'étendue.
En définitive, la licorne, telle du moins que les anciens Vont
dépeinte, n*a probablement jamais existé, quoiqu'il y ait qnelqne
chose de vrai et de réel dans la supposition de cet animal, dont
les oryx unicomes ont pu très-bien donner Vidée eC èlrc la causai
d'une erreur qui s'est propagée de siècle en siècle.
( 5o4 )
DESCRIPTIOIV
Ifwfi mfweau genre tPinseetee Dfptàresde In/amille des
ÎSotacûnthes ,
Par 11. J. Mic^Aïf , Hembn: tém
19 Èiemnn i834<
La noofelle espèce exotiqae dHnieotet Diptères poar laqœUc
nous prciposons de former on genre psrticalier sons le iM>di de
Phyllophore, apparlient a la famille des Notacanlhes, et il a de
grande rapports avec le genre Ptilocère. G>mme celai-d il pré-
sente» indépendamment des caractères communs i tons lei
membres de cette famille , récnsson armé de quatre pointes et
les «îles ont quatre cellnles postërienres. Cependant, des difia-
tenees coasidérables Ten distinguent et ne nous permettent psi
de le comprendre dans la même coupe générique, quel que soit
notre désir de ne pas contribuer tiu débordement des genres
BOUTeana qui TÎekment chaque jour surcharger la science. Le
corps es4 d*uBe forme plus ahmgée que dans les Ptiloeères;
Tabdomen est orale au Heu d*étre rond { il est composé de cinq
segmens au lieu de quatre. La cornée des yeux est composée de
iacettes eu lentilles plus grandes et égales 6utr*elles, tandis que
dans les Ptiloeères , celles qui occupent la moitié supérieure de
ces organes sont plus grandes que daUs la moitié iaférienrs. Le
front est plus alongé et la iaee plus raccourcie par Teffet de
r.insertion plus basse des antennes, qui se rapprodientibrt de la
cavité buccale. Enfin ces dernières n*oiFrent pas moins de difie*
( So5 )
rences dans kar conformation et reMembleni fort a« contraire
à cellea 4eê Hermtfties, genre trèt-élotgnë d*ailleiirt de celai qai
teat oceafie. Fofe'mëes anr vn type fort aiogalier, elles lont oom-
posées dVn pi^emier article nn pea alongë , d*an aecoiid fi>rt
court f on peu Tehi, et d*ane pièee Cermiiiak fort longne ^ paraît-
aant fonnée dt deox parties» dont la premî^e présente, comme
dans tons les Noiacanthes , plusieurs lîlldns circulaires) et la
densiémecst simplu « comprimée en lame et ressemblant à «ne
petite faille lancéolée. Ces «ntenacs difirent iMancoup de ccUes
des Ptîlooèrest et sortent par 1 absence dèl runificationa dont
CCS demièfcs aont chargées»
La conformation de ces organes i dans le genre Phjllopbore
comme dans les Hennéltesi présente nnè modifitatîon insolite
d^nn type anormal, et elle profiNpe snr h nature des parties
dont elles sont composées une digression d*antant plus utile
qu*il y a dirergence d*opîmons sur la flaamère de les considérer.
Les antennes, cette partie antérieure des insectes, dont nous
connaissons si bien Fadmirable variété de formes , et si vague-
ment rorganisation intime et la destination , puisque nous igno-
rons encore de quels sens et de combien de sens elles sont les
organes ; les antennes sont formées dans les Diptères sur deux
modèles principaux. Dans la première division, comprenant les
Némoccres , elles présentent un nombre d'articles considérabk.
Dans la seconde, elles ne sont ou ne paraissent composées
que de trois, qui représentent , dans leur plus simple expression ,
le Scapus , le Fedicelbu et la Cia^la , que Kiaar reconnatt
dans ks ahtennes en général , quel que soit le nombre d^ar-
tkks dont «Iks sont formées. Gepeadant, parmi ces derniers
Diptères, deux familles, les Tabaniens et les MotAcantbies, ont
k troisième arliek, quoique ti^s*généralemcnt soua Vapparoace
de Tunité, sillonné «ranavcnakment par des Ugms p\ua ou
motos nombreuses, qui le font paraître on même temps com-
posé d'autant d*«rticks soudés eûfonAU , de mnmère que ces
(5o6)
Diptères participent en quelqae sorte des deai dÎTisions et lei
unissent par cette espèce de transition , quoique par les autm
parties de Tor^^anisation ils appartiennent à la deuxième et qu'ails
j aient toujours été compris. Ils sont donc généralement reeonnss
comme ayant les antennes de trois articles , et cependant il y a
de grandes raisons pour croire que le troisième est un assemblage
de plusieurs autres. Outre les sillons qui le coupent transTersa*
lement et qui ont toute Tapparence de solutions de continuité ,
toutes les fois que Ton brise un de ees articles annelés, il se rompt
à Tun des sillons. De plus, dans quelques-uns de ces Diptères,
tels que les Hexatomes, parmi les Tabaniens, ces subdivisions sont
tellement distinctes Tune de Tautre qu^on les considère comme
autant d*articles , et le nom générique Tatteste. Parmi les Nota-
canthes j dont les antennes abondent en modifications , les seg-
mens du troisième article sont aussi quelquefois moins intimement
unis. M. WiBDBainn considère les antennes des Pttlocères et des
Endmètes comme formées de cinq articles; celles des Acantbines
de sept, tandis qu*il n'en admet que trois dans les autres genres.
Cependant , cette manière de les juger n*est pas rationnelle. Si
Ton reconnaît plus de trois articles dans les uns , il faat le faire
dans tous , parce que toutes ces divisions sont de la même nature
et qu'elles ne diffèrent entr'elles que par le plus ou le moins de
cohésion.
Dans le genre Phyllopliorc, la partie admise comme le troi-
sième article se subdivise d'une manière particulière \ elle pré-
sente d'abord une partie formée de quatre anneaux fort com-
pactes, et puis une seconde simple, alongée et déprimée en
forme de feuille. Cette disposition est semblable à celle qu'af-
fectent les antennes des Herméties ; mais la première partie y
est composée de sept divisions que H. Wiuiu&ini n'a pat tocs ,
de sorte qu*il considère ces organes comme composés de trois
articles dont le dernier présente un étranglement. Fasuoss a
également méconnu ces antennes en ne tenant pas compte da
(5o7)
deuiième article et en admettant pour tel la première difisioa
da troisième.
Il résulte de cet examen des antennes dans les Notacliantes ,
que Ton ne peut guère se refaser à leur accorder un nombre
d'articles sapérienr à trois , contre Topinion généralement reçae
et contre Tanalogie qui existe entre cette &miUe et les Diptères
à antennes réellement triartienlées. Noos y Toyons une des dé-
gradations que sait cet organe. Les nombreux articles dont il est
composé dans les Némocères se resserrent graduellement \ ils se
soudent ensemble dans les Notacanthes et les Tabaniens , en
laissant entrevoir des Testiges de divisîoils qui disparaissent
bientôt. Il ne reste alors que trois articles qui , après aTOÎr passé
enx-mémes par tous les degrés d'affaiblissement , se réduisent
dans les derniers groupes & Tétat d*un simple tubercule par
Toblitération des deux premiers.
Genre PHYLLOPHORE , Phyu^ophoba , Nob.
Caractère générique : CSorps oblong* Tète hémisphérique « dé-
primée. Trompe un peu saillante. Antennes insérées à la partie
inrérieure de la tète , près de TouYerture buccale. Antennes plus
longues que la tète \ premier article un peu alongé , cylindrique,
dirigé horizontalement ; deuxième court , conique , un peu velu ,
peu distinct du troisième, se dirigeant en dehors perpendicu-
lairement au premier; troisième formé de cinq dirisions distinctes
dont les quatre premières courtes et cylindriques; cinquième une
fois plus long que les quatre autres réunis , comprimé , ternimè
en pointe. Yeux à facettes assez grandes , égales <?*• TKorax un
peu alongé ; écusson à quatre pointes. Abdomen of aie , de cinq
segmens distincts. Ailes i quatre cellalea posiérleures.
( 5<»8 )
B(yln#logle s L« nom de PkjIkfplMr« Cm! «Htiiioii à k feme
de feuille que prend la dernière dintion des antennot».
PuTLieraoHB uoîra; FhytUfkôm n^a. Néb*
Long. 4 Vm lî^A^*
Hoir». Prettd«r arficfa des aotennea jaaneç iea ««Itm hnn»,
Thèrat mat ; fislfitei de i*<(cano& jaunes. AMemeii kntattt. Keds
finîtes. Ailes à berd «ntëtietir Iwiniitra jcsqn^à la œiliile low-
marj^înale xf.
D^ÂiW^e. Neva avons fris oHilc ^eserijitîott d^Wpiràs «a Mi-
vîdtt ipL^k iMefi vottki BNras cMnHranqvier M. Yisia , de Niii.
(5o9)
fmm
EXPLICATION DES FIGURES.
Fîg. I. Phyllophore noire,
a. Longnenr do ooipi.
a. Tète.
3. La Ph. vue de profil*
4. Téie Tue de profil.
5. Aile.
6. Écotson.
( 5ia )
qai ne permet pas an eollecfenr de les placer dans set horliiers.
Kais en présence de tons ces obstacles, le Cryptogamtste ttndieax
pent-il s'arrêter encore? Tonjeurs empressé de saisir et de mettre
an jonr des rérités on des déconfertes importantes, il sentira
qne , qnelqne petites , qnelqne pen durables qne soient prcsqne
tonjonrs ces productions , elles ne sont pas moins di^ea d'être
connues et classées dans les Hyres , puisqu'elles ft>nt partie des
oenvres de la création. S*{1 ne nous est pas permis d^apprécier
entièrement le Me qu*elles sont destinées â rempHr dans h
nature, nous saTons au moins qu'elles hâtent la décomposition
des substances sur lesquelles elles se déTcloppent, qa^elles serrent
k nourrir des myriades dMnsectes , et sous ce dernier point de
Tue il est encore utile de les connaître. Que de jouissances ne
procure-t-elle pas à Tesprit, Tobsenration de ces petits êtres aussi
fliconds en merrcilles que les grands Tégétanz ! « Si Télnde des
» moisissures , dit Poiiir, ne présente d^abovd rien d'important
» anz yeux du Tulgaire, ou si elle rebute le Naturaliste par la
1) petitesse des objets ou la difficulté des observation», d'un
» autre côté elle dédommage d'une manière bien agréable Tob-
» senrateur aux yeux de qui la nature n'est pas moins admirable
» dans les productions qui échappent à nos sens , que dans oellei
» qui nous frappent par leur grandeur incalculable. En eftt ,
» que de jouissances pour le contemplateur de la nature, lorsque,
f» l'œil armé d'un bon microscope, il aperçoit, dans un espace
» de quelques lignes , une forêt en miniature composée de petits
m végétaux rameux qui portent au haut de leur tronc de belles
1» grappes de graines de dilKrcntes formes ! Le sol , divisé en
« montagnes et en vallons , est revêtu d*un gazon mâangé de
» couleurs diflPérentes. Le jaune y contraste avec le vert , le rouge
» avec le blanc, etc.; souvent de petits globules d^eau brillent
I» comme autant de rubis sur ce parterre agréable. Que de mer*
* veilles vont s'opérer sous les yeux attentifs de robaervateur !
n Bientôt les petites capsules s'entr'ouvrent , se déchirent \ il s>n
(5i3)
» ^happe a?ec élasticité un nuage iéinlnii%re qui porte an loin
» la fécondité. De petits insectes microscopiques se promènent
9 an miliea de ces Tégétanx , comme les grands animaux dans
» les forêts. D*autres fois le sol s*entr*ouTre , des larves mons-
» tmeuses se soulèvent , et bientôt , métamorphosa en insectes
9 ailés 9 ils deviennent les aigles de ce petit monde. Dès que VœW
m est désarméf le cbarme disparaît, et tous ces phénomènes se
• réduisent à un petit morceau de pfiin ou de fromage moisi et
9 rongé par les vers. »
Quoiqu'il paraisse naturel de croire que tous les êtres que Ton
a fait entrer dans la famille des Byssoidées appartiennent réelle-
ment au règne végétal et qu*ils se perpétuent par des sporules
on semences , si Ton considère les phénomènes singuliers qui ont
lien dans le mode de développement , dans les diverses périodes
de Tezistence et dans la reproduction de plusieurs d'entr^euz ,
si Ton fait attention à Teitrême ressemblance que présentent
leurs prétendues sporules avec plusieurs animalcules înfosoires
et avec les corpuscules monadaires des Hycodermes , on sera
disposé à convenir que plusieurs Byssoïdes, telles que notre
Oïdium leucoconiunif la plupart des Mucor, d€$ FeniciUiumf
etc. , étant mieux observées , pourront un jour passer dans le
règne animal (*) , dans lequel sont déjà passées, après un examen
plus rigoureux, un grand nombre de ces espèces aquatiques ,
filamenteuses et vertes , connues autrefois sous la vague déno-
mination de Conferves. Sous ce dernier point de vue il reste sans
doute beaucoup à faire dans Télude des Moisissures, dans celle
du genre Fumago et des Urédinées mêmes. Nous osons le pré-
(*) Depuis qat cette Notice est écrite , nous avons reçu àt Gailloit ses
Tableaiui dei genres des Menusoaires« dsns lesqaeb figurent plusieurs espèces
des genres ^e nous venons de citer, sinsi ^e le Bystoeladium fenettraU,
le Torula htrharam, et quelles autres Bjssoîdes.
33
(5î4)
dire , lei actes mystérieux de la vie de cet petita ètrea exerceronl
encore long-temps la perspicacité des Naturalistes.
La distinction Spécifique de plosiears des productions qnî nous
occupent est encore aussi confuse ^ aussi problématique. Quel-
ques-unes ne paraissent être que Ipj premiers développemens de
certains champignons charnus , de quelques mousses ou fougères.
V Afytosporium fuscum nous paraît avoir de grands rapports
avec le duvet brun de la Sphcen'a aquita, et les bases tomen-
teuses de quelques autres Cryptogames , étant mieux étudiées »
pourront entrer dans la famille des Byssoldées et être caracté-
risées comme des espèces distinctes. On sait aujourd'hui que
VAscophoraos^alis dcToas n*est que Tœuf longuement pédicellé
du bel insecte connu sous le nom d*Hemerobius perla ; enfin
quelques productions inorganiques, examinées superficiellement,
ont été prises pour des Byssoldes , et nous possédons dans nos
collections la preuve matérielle que des macules blanches, occa-
sionées par un lait de chaux tombé accidentellement sur quelques
feuilles , ont été prises par un Botaniste instruit , mais qui n*em-
ploie pas assez le microscope , pour une espèce du genre Spo*
rotrichum. Il n*est pas jusqu'aux taches noires , petites et nom-
breuses, produites par la corde des scieurs de long, taches que
Ton aperçoit encore sur le bord des planches, qui n'aient été
prises pour Tétat adulte de V Amphiirichum effusum. Nous au-
rions encore beaucoup à dire, si nous voulions énumérer ici toutes
les espèces illusoires, tous les objets qui ont servi â créer dans
les livres des êtres différons : les Cryptogamîstes les plus célèbres
se sont souvent trompés , tellement Terreur est facile dans ce
grand monde de petites choses.
Les Byssoîdcs ne végètent ordinairement que dans les lieux
ombragés et sur des corps humides souvent privés de 1 action de
Talr. Elles sont pcnt-^tre les prodootiona organiques les phu
répandues. Chacun sait avec quelle étonnante rapidité' elles se
développent en quantité prodigieuse sur tous les corps en putrë-
(5i5 )
faction. Nm boUsons , notre pain^ nos lëf(aitiet , nos coAfiturety
enfin tons nos meti, et même les fruits dans nos jardins, sont
«ttaqnës par ces hôtes ineominodes , qui leur commnniqaent un
goAt désagréable et qaelqaefois des propri^t<b malfaisantes. Les
écorces et le bois des arbres, toutes les parties des plantes ber*
bacéeSf plusieurs cryptogames même, certains insectes, les murs
de nos souterrains, les planchers , les lambris et les meubles des
appartemens humides , le cuir des harnais ou de nos chaussures,
les cxcrëmens d*un grand nombre d*animaux, Tencre dans les
cornets , la colle , différentes préparations chimiques , nos livres
et le papier sur lequel nous écrivons, sont envahis par dUnnom-
brables peuplades de oes petites créatures.
G*esl dans la famille qui nous occupe que Ton trouve les tissus
les plus délicats et la structure la plus variée. Ici , c*est une vil-
losité humide, mais légère, imitant des flocons d*one blancheur
éclatante; là, d*une nature plus sèche, cette villosité ressemble
an coton ou à la soie. Les filamens qui la constituent, devenant
pins serrés, donnent naissance a un fentre compacte que Ton
prendrait pour de Tamadou ou pour un velours paré des plus
Tives couleurs. Beaucoup dcByssoldes ont un port plus régulier:
quelquefois ëparsfs, quelquefois réunies en larges touffes, leurs
filamens dressés et leurs séminuks ovoïdes ou globuleuses pré-
sentent souvent dans leur disposition les formes les plus élégantes:
tantôt un pédicule simple et hyalin, semblable â un ûlet de
▼erre , est terminé par une tête sphérique ou par de petits glo"
bules agglutinés en séries linéaires et divergentes qui imitent la
forme d*un pinceau ou celle d^une jolie aigrette ; tantôt ces
mêmes globules sont portés sur des pédicules dont les divisions
•ont disposées comme les branches d*une ombrelle; quelquefois
ew divisions se subdivisent elles^uiêmes en mille et mille petits
nmeauy qui représentent un arbre en miniature \ quelquefois des
pédicnlet pl«a ou moins rapprochés forment des épis on des
corjmbes. Des expansions comme satinées et rayonnantes rap-
(5i6)
pellent la plame de roîteaa ; d*aiitrei fois encore la plante entière
est réduite à un cerlaia nombre de sporales disposées les unes à
la suite des antres , comme les ^ains d*nn chapelet. Toutes ees
productions, d*une ténuité extrême, ne peuvent ètie soumises
aux lentilles microscopiques sans éprouver quelque dérangement
dans la disposition de leurs parties ; alors les plus jolies formes
font souvent place au plus grand désordre. Un air sec , le plus
faible rayon du soleil, le plus léger zéphyr, qui pour elles est
une tempête , viennent enfin en détruire jusqu'aux vestiges.
Mais si le Mycologue ne peut observer ces petits êtres sans
éprouver beaucoup de difficultés , s*il ne peut les placer dam
ses collections, ou si ceux qu*il parvient h y introduire de-
viennent promptement la pâture de Tinsecte des herbiers, il
sentira la nécessité de recourir au crayon et an pinceau poor en
retracer des images fidèles, qui rappelleront toujours leur fonne
extérieure et leur organisation intime. Dans Timpossibilité de
conserver convenablement la plupart des Byssoïdes pour noire
collection particulière et pour nos fascicules de Crypiogames
du nord de la France, nous nous sommes attacha depuis plo-
sienrs années k décrire et à figurer toutes celles qui se sont
présentées à notre investigation, et, dans ce nombre, ce sont
les espèces que nous avons reconnues pour nouvelles ou inédites
que nous extrayons aujourd'hui de nos cartons.
I.
NsMATOfiORCS , Nob.
Char. gen. FloccierecU oui decumbenies , timpUces vei mh-
ramosi^ septad et ariiculati. ArtkutU remous
if^alis, Sporidia vage inspersa^ nuda (ahsipi€
i^jpendiado) , simplicia [non septaia) j thatto m»
ag^kuinata.
f 5i7)
NematogoDam aaranUacam , Nob. Thalh tenui effusa ; floccis
JerrugineO''aurantîacis\ sporidiis concolortbus ^
cvalibus , circiier j^ nuilimetris longîs. Habùai m
ramù eacsiccatù arborum emortuarum , m Gallid.
(T. T.)
Le Kemaiogoruêm se place dans Tordre des Byssoldées ^ dm-
sion des Sporotrichées , on dans la première série des Hypho^
mycties de Lme^ & côté des genres Sporotrichum et Afytos-
porium. Il se distingue du premier par ses flocons colorés , da
second par ses sporidîes libres , et de tons deaz par les nodosités
on articulations renflées de ses filainens.
L^espéce cbarmante qui sert de type au genre que nous éta-
blissons , se déreloppe en automne et en birer sur Técorce des
branches sèches de plusieurs arbres. Nous Tavons souvent ren-
contrée sur des fagots exposés en meule à Thumidité de Tatmos-
pbère. Elle croit aussi sur le bois mort dénudé , et c*est en cet
état que nous en avons reçu un échantillon recueilli en Hollande
par BL SpuTciaisB. Vus au microscope , ses filamens sont très-gros
et presque hyalins. Ses sporidies, assez nombreuses , ne paraissent
pas toujours eiactement ovales , et Ton remarque qu*elles sont
quelquefois inégales en grosseur.
PI. 69 fig. I. a, Nemaiogonum aurantiacum de grandeur
naturelle, b , quelques filamens et quelques sporules vus au mi-
croscope.
II.
Hiuianosroaioa clavaiiakiib , Nob. Floccis dense aggregalis,
simplicibus , brevissùnis , redis , obtusis, sejAcUis ,
nigris ; sporidiis ad apices coacervatis , maximisy
obhngis , uni vel biseptatis , pellucis aul opacis.
Habitat super clavariam fuligfneam vi\^am , in
Gallid boreali» (▼• v.)
Nous avons rencontre plusieurs fois cet Helminthosporium p
( 5,8 )
en automne , dans les taillis des environs de Lille. Il recoavnit
presque entièrement la surface de la CkMxriaJuUgàiea lÎTante*
Ses sporidies ellipsoïdes offrent deax ou trois lo^s , mais le plus
souvent on n*en trouve que deux formées par une cloison tniu-
versale très- apparente. Les unes sont opaqaes» les autres sont
presqae hyalines et comme étranglées i la section des loges. Ces
sporidies sont assez grandes relativement à la longueur et à la
grosseur des ûlamens, que Ton ne peut apercevoir sans le secoun
de la loupe.
L^espèce que nous publions ici forme le passage du genre
Helminthosporiwn au genre Diplosporium par ses sporidies, la
plupart à deux loges et toutes accumulées au sommet des filauezii*
PI. 6, fig. 2. a f HelmirUhosporium clas^ariarumf couvrant
la Clasfaria Juliginea^ Fers, b , ûlamens et sporidies vus aa
microscope.
IH.
Bomvf is «aisKOLà , Nob. ThaUo densOf limiuuo^ oblongovel
sub^loboso \ floccis kyalinùf fgriseihptdUdis j ra^
mosisf intricatis. Sporidiis gfobosis,albis*HiMai
in cortfce arborum , in GaWd. ( v. t, )
Nous avons souvent trouvé cette espèce, en biver, sur dei
fagots réunis en meule. Ses petits boutons floconneux écartent
en naissant les lèvres de Tépiderme qui les recouvre. Ils sont
alors oblongs, mais ils deviennent ensuite presque globolenx et
assez semblables, pour la grosseur et la forme, à ceux du £oir^^
ligni/raga. Leur couleur est d*un gris pâle, tirant légèrement lor
le rosé. Les filamens qui les composent sont rameux, denses i
très-en trecroisés , hyalins , cloisonnés à de longs intervalles et
recouverts, le long de leur sommet, de sporules blanchâtres ,
exactement globuleuses , qui n*ont pas plus de ^ de millimètre
de grosseur.
<5i9)
Noof «Tons iinàlé le Botrytis ffris^ola tor le Tiraot ^ nul» le
tenpi noas ayant maiiqaé alora pour en figurer let dëUiU mi«>
croscopiqQca, nQos oooa bornons à représenter cette espèee Toe
k YqA nu, «Q a^ (fig. 3, pi. 6), %i à U lonpo, en b*
IV.
AsniciLLva c&avatus , Nob. Hyphasmate ienui \Jloccis sporidi"
feris albis , simpUeihus y tursàm incrasstUîs ; spo^
ridiis glaucis, ^obosùf m capitutum clavijbrme
coUecds, Habitat in variU corporibus putrescen-
tibus , in Gallid. ( v. v. )
Celte espèce, très-ëlëgante , forme de petites touffes cendrées
on glauques sur plusieurs substiinces putréfiées. Elle doit être
placée i eàié de YAfpergilbu gfaucus , dont elle se distingue
parfaitement par U réunion de se^ sporidies en Utes alongées on
elairifoniMs»
PI. 7 , fig. 4- «1 AspergUlus clavatMu tu à la loupe;
by TU au microscope.
c, filament dépourfu des sporules qu*il portait;
son sommet est claTÎforme.
V.
YiancHiM^i ocvEOE9paiDp , Nub. Hypha$miUe ob$oUîQ \ floçcU
sporidiferis agff'egatis , ochrorubris ; ramif pçitni*
iibut, ternis, superiçribu^ oppositisp brp^ibut.
Sporidiis nUmUissimis $ globofiif concoloribw*
Habitat in ligno putrido , in GaWâ\ in Hollandiât
(Splilgerber),
Cetteespèce» voisinei mais trés^iftincte du VcrticUUwn at^
ladwoum de Cqua, m déTeloppe sur Le bois pourri , quelle
reconTfe d^une conche effusf de cpnlevr orange rembrunie t ou
rermgîneiiie et ropgeâtre. Ses filurnen» t d«nw «^ * P^î^t tUibles
(520 )
& ToBil nu, donnent naissance à quelques rameaux coûrU, on-
Terts , Yerticillés trois par trois inférienrement et opposés dans
le haut. Ces rameaux Tont en diminuant de (prandenr & mesure
qu^ils approchent du sommet du filament , et chacun d*eQx est
terminé par une touffe de pédicelles excessivement petits et
ténus , portant des sporules globuleuses qui n^ont pas plus de
177 de millimètre.
PI. 7 , fig. 5' a, VerticUUwn ochrorubrum, à la vue simple ;
b , quelques filamens vus au microscope.
VI.
ToaDLA GaAiiHis, Nob. Cœspitibus niimUissimis ^ subrottmdU
aveUibusçuCf airobrunneîs \/ilamentîs sùnplicibuSf
decumbenUbus f opacis ; articulis globosis dein
décidais. Habitat infoliis aridis ff'amihum, in
GalUd boreali»
Le Torula graminis , que nous ajoutons k cette Notice , a
déjà paru dans nos Plantés cryptogames de France, et HM.
Faiis et DoBT Font mentionné dans leurs Ouvrages , d*après la
description et les échantillons publiés par nous. Toutefois, nous
avons pensé qu*il n*était pas inutile de donner ici une représen-
tation exacte de cette espèce, parce qu*elle n*a pas encore été
£gurée.
Il n*est pas possible à la vue simple , et même à la loupe , de
distinguer cette production des Arthrinùsm cari<dcola et puc^
cinioides de Kunis , parce qu'elle se présente , comme ces deux
plantes , sous la forme de petites pustules d*un noir mat et brun;
mais au microscope on voit qu*elle en difiSre considérablement :
ce sont des filamens simples, décumbans^ opaques, formés de
sporules ou d'articles parfaitement globuleux, de j{^ de milli-
mètre de diamètre environ , et qui se séparent facilement. Les
(5ai )
derniers articles , aa sommet des filamenS| sont quelquefois plos
petits que les antres* Nous avons trooTé cette espèce , en mars
et en arril , sur les feuilles sèches des Graminées.
PI. 7 , fig. 6. a, Torula gramùus de grandenr naturelle.
b, fiilamens grossis.
(5«a )
MEDECINE.
GASTRITE aigus; TUBERCULES DÉVELOPPÉS DANS L'OBSO-
PHAGE ; PERFORATIONS ÉTABLISSANT COMMUNICATION ENTRE
CE CONDUIT ET LA TRACHÉE -ARTÈRE; CARIE DE DEUX
VERTÈBRES DORSALES 9
Par H. J. GiATiSi
Médecin de Thospice ciril de Calaû , Membre correfpondaot.
ai ri^Kin i834«
Montiear M. • • . • ., Agé de 60 ans, d*aa (empérament laa-
giiiii 9 avait depuis son enfance une dartre humide envahistani
le scrotum, le périnëe et le pourtoor de Tanos^et qai foamissait
une abondante eihalation, aceompagnée d*an impérieux pmrit
qni se manifestait snrtont pendant la nnit. Il parrint jusqa*i
Tâge de ::5 ans sans être affecté d*aacnne maladie grare. A cet
âge, employé comme commis dans Tadministration des hôpitaux
militaires français , à Breda , et désirant se débarrasser de son
affection dartrensct il subit un traitement qui ne laissa aucune
trace de sa dartre , mais presqu*immédiatement après sa dispa-
rition, il fut atteint d^une maladie qui le mit aux portes du
tombeau et que, diaprés ses renseignemens , je pense aroir été
une gastro-entéro-céphalite très-intense. Le médecin aux soins
duquel il fut conûé parTint à prof oquer , au moyen de topiques
(5a3)
irriUns employas pendant le coors de eetie maladie , le retour
de la dartre & ton aiège primitif. Peu d*annëea après il contracta
une nrëtrite dont il fot gaéri par remploi d*ao traitement eoar
▼enable. Il fot, depab lors et pendant les gaerres de Tempire»
employa comme diimrgîen A bord d*Qn narire armé en eonrse»
jouissant d*nne très<»bonne santé , sa dartre existant toujours.
H. H. • • • • ., après aToir mené une vie très-aeliTe, et à la suite
de revers de fortune qui loi occasionèrent de violens cbagrins ,
se vit contrainte entrer à Thospice il y a environ six ans ; depuis
quelque temps déjà il s^adonnaît à Tusage des boissons alcoo-
liques et buvait surtout beaucoup d*ean-de-vie de grains. Il y
a cinq ans le suintement de sa dartre étant diminué, il fut en
proie à une vive inflammation du foie, dont il fut complètement
guéri. Depuis lors il jouissait d*une bonne santé , se corrigeant
delà funeste babitude qn^il avait contractée de boire des liqueurs
api ri tueuses, lorsque dans les premiers jours du mois d'août i833,
ils*aperçut d'une légère difficulté, sans douleurs, qu'il éprouvait
pendant le troisième temps de la déglutition des alimens solides.
L*attrîbuant à k viande bouillie » dont il faisait principalement
usage dansTétabliitsement, il demanda qu^elle fût remplacée
par une autre plus tendre. Il vit alors que cette dernière lui
oceasionait le même effet, et il était obligé aussi, afin que
raliment pass&t avec plus de facilité , de le faire accompagner
d*une certaine quantité de liquide. Le 18 du même mois , après
avoir diné cbez un de ses parens, il eut des vomissemens et
sentit une douleur A la région épigastrique. L'emploi pendant
quelques jours d'un régime adoucissant fit disparaître cette irri-
tation gastrique. Cependant il éprouvait toujours cet te gène pen-
dant Taete de la déglutition et ressentait au même instant une
douleur obtuse entre les deux omoplates ; ce fut alors anssi qu^il
réclama mes soins. Quoique les digestions ne fussent ni pénibles
ni douloureuses, une certaine sensibilité de Tépigastrc, à la près-
Wfk j accompagnée de soif et de constipation , et la connaissancç
(Sa4)
qae j'avais de Tabiit que M.M. . . • . avait fait detboiuons ferles,
me convainquirent de l'existence d*iine gastrite chronique. La
douleur dorsale, jointe â la difficulté de la dëglatition » qne ce
dernier aote exaspérait légèrement, me dénota une inflam-
mation de roBSophage. Le bol alimentaire , arrivé an milieu de
ce canal| était quelquefois , par une contraction anormale de cet
organe, repoussé dans le pharynx et ne parvenait dans Testomae
qu'après une seconde déglutition ; aucun autre désordre fonc*
tionnel ne se manifestait. Je prescrivis une application de quinte
sangsues sur le point douloureux de Tépine dorsale , un laige
cataplasme émollient, boisson gommeuse, bouillon de veau,
vermicelle au lait pour aliment , un demi-lavement émollient
matin et soir. La douleur et la gène de la déglutition diminuè-
rent ; mais au bout de quelques jours elles reparurent. Une nou-
velle application de sangsues les calma encore momentané-
ment. Toujours même régime adoucissant. Sous son influence
la gastrite parut guérie. Le malade avait bon appétit et désirait
ardemment prendre des alimens solides; cédant à son désir, je
lui permis un peu de viande blanche : au bout de quelques jours
je dus la lui interdire et le remettre A Tusage des panades et du
lait avec des fécules ; car la même difficulté était revenue quoi-
qu'avec absence de douleur. Le 29 septembre , ayant été soumis
à Timpression d*un froid humide, il se déclara un catarrhe
bronchique qui, au bout de quelques joars, céda i un traite-
ment approprié et ne laissa plus qu'une toux spasmodique qui
s'exaspérait le soir et la nuit sans expectoration. L*usage de
frictions de pommade stibiée sur le sternum secondé des opiacés
la fit disparaître. Cependant la gène de la déglutition augmen-
tait toujours insensiblement ; il arrivait quelquefois un jour on
deux pendant lesquels H. H avalait sans la moindre
difficulté, comme en pleine santé, mais ce mieux ne durait
guère. Le 1 2 octobre je prescrivis un large vésicatoire entre les
deux épaules. Ce révulsif, entretenu avec soin, ne parut opérer
( 5a5 )
que très-pea cl*effet ; il sarvînt alors une céphalalgie intermit-
tente qnî fat combattae arec taccès par le sulfate de qoinine.
Le Tésicatoire fat toujours maintenu en action. Dès le début
de son affection, le malade m*ayait dit que sa dartre ne lui
occasionait plut aucune démangeaison , et que Texhalation ne
■e faisait que faiblement ; je la fis frotter ayec de la pommade
épispastique au garou qui lui rendit son entière actiiîté. Plu-
sieurs fois depuis lors elle était devenue sèche , et des frictions
semblables à celles que je lui avais prescrites d*abord , et qu'il
pratiquait de lui-même, lui rendaient son irritation dartreuae.Ce
fut ainsi qu'il parvint jusqu'au milieu de décembre , ayant de
courtes intermittences de mieux. 'A cette époque, chaque foii
que la déglutition des potages s'opérait et que l'aliment arrivait
â l'endroit malade, il sentait un petit picotement et aussitôt une
toux survenait et il rendait, par l'expectoration, Taliment mêlé
i une certaine quantité de matière purulente. Depuis lors
chaque fois qu'il voulait ingérer , soit des alimens , soit des bois-
sons , le même phénomène avait lieu ; je pensais qu'il y avait
érosion des parois, antérieures de l'œsophage et postérieure de la
trachëe^rtère et communication directe entre ces deux conduits.
Je ne vis plus aucune indication â remplir, regardant M. M
comme voué k une mort certaine ^ il ne souffrait nullement et
cependant il était tourmenté par une insomnie des plus pénibles.
Dans le but de lui adoucir le reste des jours qu'il avait à vivre
et lui procurer un peu de sommeil , je lui fis prendre tous les
soirs une préparation opiacée , au moyen de laquelle il passait de
très*bonnes nuits, dans un paisible sommeil. Depuis quelque
temps les urines étaient devenues très-rares et rougcAtres; le
malade ne pouvant plus avaler que quelques petites cuillerées
de boissons ; l'amaigrissement et la faiblesse allaient progressif
Tcment en augmentant, malgré l'usage des lavemens de bouillon;
et le ii8 janvier i834 9 il termina sans agonie sa triste existence.
( 5a8 )
tomae n*aîl proroqué aacan phénomène indiqoant ton «riatenee<
car à peine peut-on mentionner comme tek les symptômes obser-
Tés pendant les premiers temps de U maladie. Cette eisadatkm
sanfpine est le résultat d*ane inflammation portée au pins lui«t
degré d^acnité ; c*est une hémorrbagie des capillaires de la ma-
qneose, et cette bémorrliagie ne peut être que la eonséipienee
d^nne riolente flniion. Cependant aucun désordre fonctionnel ^
aucun pbàiomène sympathique , aucune réaction sur la ctrcnla-
tion , enfin aucune sensibilité de Fépigastre » même à une forte
pression^ ne pouTaient la faire soupçonner. Et cette Tire inflam-
mation elle-même à quelle cause peut«on Tattriboer? Quels
agens ont pu faire passer une pblqpnasie chronique à un état
aussi aigu? Depuis deux mois M. H était soumis [à on
régime lacté , et pendant êeê derniers jours à 'peine quelques
cuillerées d'eau gommeuse sucrée ou de lait sont-elles parrenues
dans Testonuc. C'est donc d*nn côté & Tabsence de stimulas ,
<tdu moins de stimulus naturel de Torgane ( l'aliment ] qu'on
peut rationnellement attribuer la cause de cette phlegmasie, car
c'est un ordre de causes admis par les nosologistes. D'un autre
côté cette gastrite a pu être aussi déterminée par une quantité
plus ou moins grande de matière purulente qui sera descendue
de la lésion de l'ossophage ; on conçoit que Torgane gastrique ,
dont la sensibilité était exaltée par une diète presque absdne et
longt-temps prolongée » ait pu se phlogoier sous nnflnence du
contact d'une matière irritante comme le pus.
a.o Je crois qu'on peut rapporter en partie le développement
du tubercule ulcéré dans ToBSophage à la cessation ou du moins
k la diminution de l'irritation dartreuse; en efièt, ces deux
affections n'ont-elles pas leur siège dans les glandes lympha-
tiques? Les tubercules sont le résultat de l'irritation du système
lymphatique et les dartres ont en partie pour siège les exhalans
de la peau ; mais ce qai est surtout digne de remarque , c*est
l'eiistence de tubercules Yolumineux dans un organe nosn
(5*9)
proehe des poumons » sans qae ces derniers présentent anx intes*
tigations , même les plus minutieuses , la moindre trace de pro-
duits analogaesy et certes l'anatomie pathologique nous a démon*
trë que leur siège de prédilection était dans les poumons ; que
quand ils existent dans ces organes [et sont passés à un état
d^irritation plus ou moins prononcé, le plus fréquemment on en
rencontre dans les autres viscères et notamment dans les gan-
glions mésentériques; tandis qull est rare d*en (rouyer dans cca
mêmes yiscères , quand il n*en existe aucun, même k Tétat d*in*
enbation dans les organes pulmonaires. L^élat sain dans lequel
se trouYAit la muqueuse œsopliagienne, qui n*oirrait aucun point
d*irriUition au pourtour du tubercule , dénotait assez que cette
altération organique était purement locale , et que les rasculaifea
•anguins n*y participaient en aucune manière.
34
( 53o )
MÉMOIRE
SDR L*USAGE EXTERNE DE Ll PIERRE k CAUTERE,
Par H. PLOVTtu,
Docteur en médecine, à Sl -Orner, Mcabre corrctpondanL
20 HAIS i835.
L'otage eileme de la polasse caïutiqne est connu d'araDce;
il est apprécié à sa jnt te Tilear par beaiicoap de praticiens ; ton
mode d^emploi a fixé jadis Pattendon d*on des corps les ploi
sarans , je tcox parler de T Académie royale de chirargîe ; mais
cette question ne m*a pas para résolne. Il est Trai qoe de 009
jonrs on s*accorde généralement a penser qne dans le plu
grand nombre des cas on doit préférer llnstnunent tranehaot
pour rooTcrtore des abcès. Cependant il est encore qaelqQC*
médecins qui emploient ezdnsiTement, pour remplir cette indi-
cation, la piene à canlére,â laquelle ils attribuent des aTuUjcs
que je crois outrés. Ayant parcouru plusieurs hôpitaux, iant
ciTÎls que militaires, ou Ton ^t un usage presque ezclotift
soit de rinstrument tranchant, soit de la pierre à cautère, ose
telle dissidence sur ce point de chirurgie attira bientôt no&
attention \ aussi je résoios d'étudier ce sujet pour me metlre à
même de mieux apprécier les avantages et les incon?énieDS de
Tune et Tautre méthodes.
Afin d'cttTisager cette qucstmi dans tous ses points, nous
{53i )
parlerons i° des aTailUges attribués k Templot de la potasse
csDstiqae \ a.o de ses inconvëntens ; 3.o des aTantagcs de Tin-
stniment tranchant ; 4*^ >^o^* examinerons si, dans on grand
nombre de cas où la potasse parait indiquée» rinstrament tran*
chant ne pourrait pas la remplacer ; 5.o enûn, s*il est des cas où
la pierre à cautère doit nécessairement être employée.
i.o Avantages aUribués à P emploi de la potasse caustique.
Les avantages de la potasse caustique sont en petit nombre :
iU se réduisent i.o à déterminer une espèce de fluxion locale
nécessaire, selon quelques praticiens, dans quelques cas : par
exemple , quand il importe de décider ou d*activer le travail de
la suppuration évidemment languissant , ou bien de procréer le
degré d*inflammation indispensable pour la formation de la
cicatrice; 2.0 elle agit comme à l'insçu des malades, quand ils
ne sont pas avertis des effets qu'elle va produire , et convient
par conséquent chez les individus méticuleux qui craignent
remploi du fer.
2.0 Inconve'niens de la pierre à cautère.
L*aclion de la pierre à cautère est lente, ordinairement accom-
pagnée de douleurs très- vives, de longue durée , quelquefois
d'accidens nerveux, et même de tétanos; je pourrais en citer
nn exemple. Les douleurs qu*elle occasione sont beaucoup plus
fortes lorsqu'elle est appliquée sur une partie sensible et en-
flammée qu*elles ne le seraient si Ton avait fait usage de l'in-
stmment trancbant. Elle produit toujours une déperdition de
substance , ce qui est inutile et quelquefois fort désagréable. Il
est difficile de préciser au juste les bornes de son action. On ne
peut pas la diriger avec assez de sûreté pour ne détruire préci-
sément que les parties qu*on a Tintention d*enlever. Elle peut
donc sans utilité prolonger les douleurs et retarder de cette
( 53* )
manière la gaërison. L*e8charre est toajonrs long-temps à se
séparer; aussi est-on obligé de plonger le bistonri à travers elle
ponr évacner le pas de la tamenr. La plaie résnltant de sa chute
est inégale , Tinflammalion qai sait est sonrent plaa TÎolente
qa*on ne Tanrait désiré. Celte larg« plaie doit tappnrer loi^-
temps; la cicatrice se fera donc arec lentear, et ne sait*on pis
qn'en raison de lear étendue comme de leur persislance , les
solutions de continuité sont plus disposées, soit à a^inrecter da
Tiras vénérien, si le sujet est atteint de cette affection, soit à
être attaquées de pourriture d^hôpital , lorsque les localités, les
encombremens, un état inconnu de Tair atmosphérique, etc^ pré-
disposent à ce genre dMnfection? J*ai tu à Toulon, pendant les
premiers mois de Tannée 182g , chez certains malades portant
engorgemcDS syphilitiques I des glandes inguinales sur lesquelles
on aTait appliqué la potasse caustique; les plaies devenir bla-
fardes, s^ulcérer, puis une déperdition de peau considérable
survenir ; plus tard les chairs reprenaient un meilleur aspect et
marchaient Tcrs la guérison. Pour cette catégorie , je Tais rap-
porter succinctement une obserTation prise parmi beaueoop
d^autres pour faire Toir la manière dont se comportaient les
plaies suites de rapplication de la potasse caustique. Je ne
prétends pas qu*il arriTcrait constamment des accidens , pas plas
prouTer qu'on les ériterait en se serTant de Tinstrument tran-
chant , mais je crois qu*i1s seraient plus rares.
Liegand , sous-olBcier au 46."^^ régiment de ligne , entra i
rhôpital le 9 mars 182g, atteint d*ulcères syphilitiques ; quelqoe
temps après, les glandes inguinales du c6té gauche s^engorgèrent.
On fit sur elles des applications de i5 et ao sangsues. Malgré
ces moyens, Tinflammation se termina par suppuration. Poor
donner issue au pus , on appliqua une traînée de potasse caus-
tique. La plaie s*enflamma beaucoup. Bientôt elle changea d'as-
pect ; elle devint très-sensible , blafarde , saignant au moindre
attouchement ; ses bords se renversèrent ; la sappnration dcfint
( 533 )
•anieiise, fétide ; elle faisait tous les jeun des progrès en largeur
et en profondeur. On lai opposa deux applications de boit sang-
sues à son centre, et à deai on trois lignes de ses bords. Ces
émissions sanguines, le régime adoucissant, les pansemens faits
arec de la cbarpie sèche , des cataplasmes émollîens renourelÀ
deux fois par jour, ramenèrent peu-à-peu la plaie â un meilleur
état ; les chairs dcTinrent Termeillcs, la suppuration plus louable.
La cicatrice commença à se former, et elle était entièrement
terminée Tcrs le 6 juillet , époque à laquelle il sortit. Il n^avait
point pris de mercure.
Chez d*autres sujets se trouvant en apparence dans des cir-
constances semblables , les plaies se couTraient d*un enduit
visqueux et blanchâtre, d*an gris tendre; elles saignaient au
moindre contact, faisaient des progrès en largeur et en profon-
deur; en un mot, elles acquéraient tous les caractères de la
pourriture d*hôpita1. Plusieurs malades succombèrent à cet épi-
phénomène redoutable. Nous allons en rapporter deux obser-*
Tations.
i.^ Gilles, fusilier au 6.™« régiment de ligne , entra à l*b6*
pital le 5 janvier 1829, ayant un engoi^ement des glandes
inguinales. Il fit un traitement mercuriel par les frictions. Le
6 TÎngt-cinq sangsues furent appliquées Sur les glandes engor-
gées. Les 8 et 12 on fit deux nouyelles applications de vingt
sangsues. Vers la fin du mois , une collection purulente sVtait
formée du côté gauche. On lui donna issue au mojen de la
potasse caustique. Le a février on ouvrit du côté droit de la
même manière. Les plaies s*enflammèrent , prirent bientôt un
nouvel aspect ; les bords se renversèrent , etc. Le 10 , le malade
se plaignit pour la première fois d^avoir mal au ventre, d*alleff
souvent à la selle. Il y avait déjà six jours qu*il était dans cet
état; il n*avait plus d*appétit , la langue était rouge , les organes
gastriques étaient le siège d'une inflammation assez vive ; il y
avait de la fièvre. On mit le malade à une diète sévère. Le i3 ,
(534)
un gonflement de tont le bras droit se manifesta et devint con*
sidérable dans Tcspace de Tingt-qnatre beares. On fit une appli-
cation de aS sangsues sur tonte son ëtendne ) le lendemain, de i5;
le surlendemain, de la. On arait soin de TeuTelopper avec des
flanelles imbibées de décoction émollicnte qne Ton renourelait
très-souvent. Ces accidens disparurent au bout de quelques jours.
Au contraire les plaies s'étaient agrandies. Elles étaient très-
douloureuses, recouvertes d'un enduit visqueux et blancbfttre;
le pus était grisâtre, d'une odeur trcs-fétide, sui generis. L'ulc^-
tion faisait tous les jours des progrès; le tissu cellulaire tombait
en putrilage. La peau bleuâtre , noire, se détacbait en lambeaux
gangreneux. On en enlevait des portions assez étendues à chaque
pansement. Le a3 , on appliqua vingt-cinq sangsues à un demi-
pouce des bords ;le aS, douze sur les mêmes parties. On avait
déjà fait usage de cblorure , du quinquina en poudre , du cam-
phre uni au sucre, du suc de citron, etc., qui n*avaicnt amené
aucun changement favorable. Les plaies étaient tellement éten-
dues , surtout celle du côté gauche , que les cordons testicul aires,
les vaisseaux fémoraux, la partie supérieure du muscle couturier,
le grand oblique jusques un peu au-dessus de Tombilic, étaient
â découvert. Il succomba le 7 mars.
a.o Bamier , soldat au 3.™^ régiment de ligne , entra a l'hô-
pital le a 2 octobre 1828, pour se faire traiter d*un uleère et
d'un engorgement des glandes inguinales. Il fit un traitement
mcrcuriel à la suite duquel la plate guérit.
On fit plusieurs applications de sangsues sur le bubon. Par-
venu â maturité ^ on l'ouvrit avec la potasse. La plaie avait un
bel aspect , le foyer se détergea ; bref, la guérison se fit assez
promptement. Quelque temps après il se plaignit de nouvelles
douleurs au-dessus de la cicatrice ; il s'y forma un nouvel abcès
que l'on ouvrit avec la lancette et nn antre plus bas que l'on
ouvrit de la même manière. On s'aperçut bientôt que ces abcès
communiquaient «ensemble au moyen d'un décollement, le
( 535 )
nuUdc retU dans cet état qnelqae temps. Les ouTcrtares des
abeès étant devenues fistnleases > ^n résolut de les réunir par une
application de potasse caustique. Après la cliuLe de Tescharrey
les bords de la plaie se bonr»ou(IlèreDt , devinrent très-doolou-
reux , la suppuration devint grisâtre et d*une odeur Irès-félide.
Il y avait souvent des hémorrhagies, Tulcéralion faisait sans cesse
des progrés. Le tissu cellulaire et la peau subirent le môme sort
que chez le sujet de Tobservation pnfcédenle. Il mourut le
ay mars.
Le sujet de cette seconde observation aurait probablement
guéri comme les autres, si , au lieu d'avoir recours A la potasse
caustique dans un moment où la pourriture d'hôpital régnait, et
lorsque le malade de la première était déjà dans un état des plus
ficheuz, placé à quelques pas de lui, on avait employé le bis*
touri pour réunir les deux plaies fistuleuses. Ce qui le ferait
croire, c*est que jusqu*à Tapplication de la potasse^ le malade
ne pouvait pas donner la moindre inquiétude. Il était dans un
état stationnaire depuis fort longtemps ; o'est-à-dire qu'il avait
bon appétit, dormait bien, et ne ressentait aucune douleur. Ce
n*a été qu'après la chute de Tescharre que la large plaie donna
plus de prise aui miasmes contagieux. Peut-être que le mode
particulier d*irritation que la pierre à cautère détermina , et qui
fut porté à un très-hauL degré d'intensité, la rendit plus suscep-
tible de s'infecter. Une remarque encore à faire, c'est qae plu-*
•leurs individus placés dans la même salle, mais qui avaient été
opérés avec le bistouri , n'ont éprouvé aucun de ces accidens.
G>mment en effet se rendre autrement compte de cette diffé'*-
renée ? je ne sais ; j'ai remarqué que tous les aceidens disparurent
de cet hôpital du mpment où Ton cessa Teinploi des caustiques
pour se servir du bistouri ou de la lancette. Peat-ètre ne serait-
ce pas émettre une hypothèse que de dire, pour expliquer leur
apparition, lorsque IVir y prédispose , qu*une plaie est d'autant
plus impressionnable aux agens inconnus qui déterminent la
( 536 )
ponrritare d^hôpital, toit d'antres complications ^Tentnalks
analo^es , qu^elle est pins enflammée et d*nne pins grande
étend ne.
Enfin, ponr terminer ce qni regarde les inconvéniens de rem-
ploi dn canstiqncy ajoutons qne la cicatrice est tonjonrs atseï
étendnCy plas on moins inégale, difforme, mince» exposée à se
ronrrir à la moindre TÎolence extérienre. D*antres fois la cicatrice
est d*nne grande consistance et sillonnée par des brides fort
dnres, en sorte qn*il en résnlte de la gène , de la roidenret même
quelquefois Timpossibitité absolue de certains monremens.
3.^ Avantages de tinstrument tranchant*
La promptitude avec laquelle on fait rouvertare des aboés
aTcc rinstrument tranchant est déjà un aTantsge. L^opératenr
le dirige dans toutes les directions Tonlues, et fait par cons^
quent Topération le plus aTantagensement possible. Y a-t-il des
décollemens qui nécessitent renlèTcment d^une portion de tégu-
ment, il excise en un instant et exactement, soit avec le bis-
touri , soit arec les ciseaux, tout ce qni tombe en mortification,
ou bien les lambeaux de peau qui entratent la marche de la cica-
trice. Mais lorsque cette membrane est intacte et qu^elle peut
être consenrée, une simple incision de quelques lignes de Ion*
gueur suffit pour permettre Télimination de la matière purulente.
Il n'y a pas ainsi de déperdition de substance. La plaie produite
par rinstrument tranchant est linéaire ; aussi , dès que les par-
ties sont suffisamment dégorgées , la cicatrisation se fait*elle
rapidement et sans la moindre difformité. Au reste, ses avantages
sont tels , que je crois inutile d*en parler plus longuement.
/^.o Examiner si dans un grand nombre de cas, où la
potasse caustique parait indiquée, P instrument tranchant
ne pourrait pas avantageusement la remplacer.
Supposons des abcès ordinaires qui n*ont pas été amenés par
( 537 )
une inflammation bien yiolente, dans lesquels la flnetnation est
manifeste, la pean ayant cependant conserTé asseï d'ëpaissenr;
beauconp de praticiens emploient dans ce cas la pierre à cao-
tére, dans le bol, disent-ils, d^exciter les propriétés vitales des
parois de la tamear. Qaant a moi, je pense qoe lorsqu'il n'y a
pas d'indication plus urgente, rinstrument tranchant peut uti-
lement la remplacer : x .^ parce qn*il détermine par lui-même
une irritation suffisante pour Tincision qu'il produit ^ a«o parce
qu'il est toujours en notre pouvoir d'occasioner àpostmori
une inflammation plus ou moins vive par une foule de moyens
que nous avons à notre disposition , alors que l'incision n'a pas
auifi pour la procurer. En effet, ne pouvons-nous pas injecter
dans un foyer pnralent les liqueurs que nous rendrons plus ou
moins énergiques, suivant les indications. N'avons*nous pas des
onguens auxquels nous pouvons donner plos ou moins d'activité.
Et les cas où Ton est obligé d'en venir à leur emploi sont rares $
s'ils offrent eux-mêmes des inconvéniens, il s'en faut bien qu'on
puisse les mettre en parallèle avec ceux de la pierre â cautère.
J'ai eu occasion plusieurs fois d'employer ce mode de panse-
ment, il m'a toujours réussi. Un officier fut atteint pendant son
séjour en Afrique d'ulcère et de bubon syphilitiques. L'ulcère
guérit en peu de jours. L'engorgement des glandes inguinales
parvint è suppuration. Le malade , craignant le bistouri et la
potasse, voulut attendre que l'abcès s'ouvrit naturellement. Le
déeollement fut grand , la peau, bleuâtre , très-mince , menaçait
de tomber en mortification. J'employai en vain différons moyens
pour en obtenir le recollement. Bref, lorsque je crus que le foyer
était suffisamment dégorgé, j'y fis une injection de vin rouge
cbaud , qui produisit beaucoup de chaleur et un peu de dou«
leur. Aussitôt après, j'appliquai des compresses préalablement
disposées de manière a former une pyramide , dont le sommet
devait répondre au centre du mal et le comprimer dans tous les
points. Un sptca de l'atne contenablement serré maintint très-
(54o)
quelques gouttes de pus dans uo long espace de temps, et dont
les parois intérieures ont besoin d*ètre excitées) a.o Dans les
abcès atec décollement considérable de la peau et atonie des
parties circonroisines , dans la double vue de détruire entière-
ment la portion de tégument qui doit tomber en mortification ^
et de produire un degré d*ezcitation désiré. Hais comme je Tai
déjà dit, on peut 8*en passer, même dans ces circonstances.
Voyons d^ailleurs quels sont les inconTéniens de cette pâte
caustique. Ses ayanlages sont incontestables; elle produit une
escbarre à contour régulier; elle lui donne la forme et les
dimensions que Ton désire ; elle la fait exactement semblable
& la coucbe de pâte caustique que l'on applique , ce qu*il est
difficile d'espérer avec la pierre â cautère. D*un autre c6lë, j*j
tois toujours ces inconvéniens : %»• d*agir lentement; 2.° de
détruire une portion de peau qull vaut mieux consenrer quand
on le peut; 3.o d^occasîoner beaucoup de douleurs; 4*® de
donner une cicatrice plus ou moins désagréable. En résumé » les
avantages réels de la pâte caustique sur la pierre â cautère ne
pourront jamais être mis en regard avec ceux de Tinstrument
trancbant.
(54t )
MEDECINE VETERINAIRE.
DES AMULETTES CORPORELS,
CONSiDÉBiS DANS LEUR nTFLUBNCB SUR LA GONSBRTÀTIOIf
DBS AmMAUX.
Par H. J.-B.-G. Rom,
Professeur à l'école royale Téténnaire de Toulouse , Membre correspondant.
18 ATEIL l834*
On nomme amulettes (i) des moyens divers auxquels on
attribue la facaltë d*agir sur les êtres vivans, par une vertu
spéciale, Tariable néanmoins en ce qui concerne chacun d'eux,
mais qui a toujours pour caractère générique éPêtre étrangère
aux lois physiques , chimiques et vitales.
L*état de nos connaissances ne nous permet plus d'admettre
des influences' possibles sur Torganisme en dehors de ces lois ;
aussi, est- il généralement reconnu par les hommes instruits
que les amulettes ne peuvent exercer, en raison de leur préten-
àat propriété extraordinaire ^ aucune influence directe 9 hygié-
(1) Cet iitide est «xtrait d'un Coart majitti0r<t d'kj^HC i^fiérvuùrs.
(54»)
nîqne on autre , sur nos animaux ; et la foi en leur pnîtsance se
perd i mesure que les lumières se répandent Dans nos cam-
pagnes même elle n'est plus, ni si générale, ni si grande;
cependant, combien, entre leurs habitans, n'en est-il pas enooie
qui ont besoin d*ètre désabusés à ce sujet? Et pourrait-on dire
que de nos jours la confiance du peuple au pouvoir des amulettes
n*ezerce plus aucune influence indirecte sur la conserYation des
animaux domestiques? Hais s*il n*est que trop vrai qu^l n*en
est point ainsi , nous avons dès-lors un double motif pour nous
occuper de ces moyens.
Dans le principe on ne donnait le nom d*amulettes (de
mnoIrWy éloigner, écarter) , qu*aux seuls moyens que Ton oppo-
sait aux maléfices ; et comme dans les temps dignprance o& la
croyance è refltcacité des amulettes était pour ainsi dire géné-
rale, tout accident, toute alFeetion morbide étaient réputés
pouvoir être causés par Tinsatiable malice des personnes que
Ton supposait adonnées â Tart cabalistique , on employait par
conséquent les amulettes, plus qu*aucun autre moyen, on pour-
rait même dire presque exclusivement, pour préserver de mala«
dies et d^encbantemens, non-seulement les bommes, mais encore
les animaux. Plus tard ceux qui faisaient commerce d*amulettes,
trouvant Tesprit des peuples, alors plongés dans les ténèbres de
la barbarie , disposé à croire de plus en plus & la puissance
illimitée de ces moyens, ils leur supposèrent aussi une faculté
inverse , celle de pouvoir produire et les maux corporels et des
malbeurs divers , en sorte que , confondant ainsi les maléfices
de tous genres avec les amulettes proprement dits , il y eut dès
cette époque deux classes de ces derniers , Tune pour ikire le
mal, une autre supposée capable de Tempècher, en prévenant
on en annulant les effets des premiers. Alors, Tastilce en impo-
sant de plus belle à la stupide crédulité, qui tremblait devant la
toute puissance supposée des amulettes , souvent même les plus
ridicules , on vit des fourbes insignes dispenser et vendre d*noe
(543)
mâki la sèar«5e des plos redoutables calaniîtét » et recevoir on
même temps, de Tanlre, le salaire de» Tains seeoars qulls
promettaient à Icars dopes « ainsi doublement abusées, et ce-
pendant toujours prêtes i payer chèrement ces décerantes res-
sources (i).
La mjdecine vétérinaire doit à H. UrusD père un excellent
mémoire sur ce sujet (3) , mémoire où règne constamment la
plus saine philosophie , et oi\ il s*éléve avec les armes de là rai-
son , guidée par un jugement solide , éclairée par de grandes
connaissances, contre les préjugés sur lesquels se fonde la
croyance populaire au pouvoir des amulettes. Dans cet ouvrage,
dont nous ne saurions trop recommander la lecture, H. HvzAii
a divisé les amulettes en profanes ou midicamenteuœ ^ en
surnaiurels ou occultes et en sacrés ; et cette division était la
plus convenable au but qu*il se proposait, celui de parler simul*
tanément de tous les moyens de ce genre, auiquels on avait
recours, tant pour prévenir que pour guérir les maladies.
D*un autre côté, M. Gdbssbrt a divisé les amulettes, i.o en^
médicamenteux et magnétiques , a.o en superstitieux.
Pour moi , qui ne dois m*occuper que des amulettes corporels,
c*cst-a-dire de] ceux qui non-seulement, ayant un corps, tombent
sous nos sens , mais encore peuvent , par cela même , s*appliquer
médiatement ou immédiatement, soit en substance, soit en
images ou en simulacres, soit par leurs noms écrits, etc., au
corps des animaux sur lesquels ils sont destinés à exercer Tin-
(1) C'est pour cela que LAVOtsm a ^i qa'il y avait BeaneoHp èé ra]^part
entre las amolettet et les ckaxmeâ. (Diettonnain portatif d€ médecine^ etc.,
an mt AlmutetUi Paris, 1793.)
(1 ) Jtutnustio»* 0l ohêereaUonê sur U$ maladie* ira ammaua dpwteê-
tiqueté année i7g3t page 181.
(544)
fluence qu'on lenr attribue, jo propoterai eomme la plus pK^re
à bclliter Teiécation de U tâche qui m^est impoaée par la
nature même de mon sujet, la division des amulettes en caba^
lùiiques , religieux ti physiques.
Les amulettes cabalistiques sont ceux dont la connaissance
ou la possession est supposée pouvoir s*acqu^rir par un prétendu
commerce des hommes avec les esprits, les diables^leB génies ^
\e$/arfadelSf etc. , et qui comprennent les opérations magiques
et astrolof^iqaes, les talismans , les charmes, les sortilèges , les
cnchantemens , les maléfices, les sorts, les pactes, les hippo- ^
manès, Us ûltres, les parfums, les paroles et formules profanes,
les conjurations, rinfluence des signatures ^ les amulettes sym-
pathiques, enfin, les choses diverses qui font tonte la science
supposée des magiciens , des maiges, des devins, des sorciers,
ainsi que des leveurs de sorts. Les lumières de notre siècle nous
permettent , sans en alléguer d*autre raison que la nature chi-
mérique du pouvoir de ces amulettes, de les regarder et de les -
signaler en masse comme incapables d*ezercer par eux-mêmes
aucune action^ soit bonne, soit mauvaise, sur les animaux.
Les amulettes religieux sont ceux qui émanent ou sont tirés
des objets que la religion même d*un peuple lui ftfit révérer. Ib
diflèrent , par leur source , avec la diversité des croyances et les
sujets de la foi , particulièrement admis par chaque nation ; les
objets qui, ou les constituent, ou sont réputés leur communi-
quer la puissance qu^on leur attribue , ne sont donc pas les
mêmes sur les diverses parties du globe; il y a plus, ils ont
Tarie t dans les mêmes contrées , suivant la différence des temps.
Cependant, partout où Ton croit que les amulettes religieux,
indépendamment des propriétés spéciales des choses matérielles
qui les forment quelquefois , peuvent , par leur puissance occulte
et surnaturelle, opérer des effets purement physiques ou médî»
eaux ; ils n*en consistent pas moins toujours, tantôt en des noms
divins ou sacrés, tantôt en des prièrei on paroles saintes, soit
(545)
ëcrîu, 80Ît impiimési soit encore simules, poar être quel-
quefois portés par eux-mêmes , d^autres fois seulement récites
prés des sujets sur lesquels ils doitent agir; tantôt en de« pèle-
rinages, des octaves f des neu vaines, des ea: veto et autres
pratiques on formale» de pîété (i) ; tantôt enfin dans Tapposition
d*objets corporels , les uns couftacrds par leur usage pour lo coite,
les autres rendus précieux par des pratiques ou des cérémonies
liturgiques. Mais, je le répète, ces cboses ont varié et varient
encore de nos jours, pour les causes que j*en ai iodiquéet)
^insi, la Mythologie grecque et latine (a), les prêtres de Taa*
tique Egypte (3) , les anciens peuples de la Perse (4) i et , dans
la Gaule, les Druides de nos ancêtres (5), avaient leurs amulettes
religieux ; ainsi ^ à Tégard des nations modernes, nous voyons
que, pour Tlndien, ce qall croit tenir de ses Pagodes; pour lo
Nègre, ce qu'il regarde comme provenant de ses Fétiches ; pour
(i) £r effet, les bénédicfionâ , le§ exorcismes , le toucher des chàaaes des
StSnlâ , FnsagA des cierges bénits , la lecture des évangiles , les processions ,
cto. , êOùJL souvent ausiieiaployés à la manière des amulettes.
(s) Sans compter les Pénates ou Lare* qni Teillaient sor le domicile *, lei
Viàlu ^i avaient la garde des chemins ; les CompitaUi , qui présidaient
aux carrefours ', les Urhani , qui veillaient sur chaque ville en particulier ;
n*y avait-il pas les Praêtiles , dont on implorait le secours dans les conjonc •
tnres fàcheuMs \ los HoêtilU, pour obtenir r^loignement des ennemis ; Luperea
n'était-elle pas invoquée contre les loups \ la déesse Hobigo , contre la rouiiie
des blés , etc. ? Le laurier ne préservait-il pas de la foudre , etc. ?
(^) Os avaient auss^ Uuirs Lures^ qu^ils appâtaient Tychi», Djm^n , Herùê
et Jj^cki»*
(4) Abraea , Abracas , Abracad^ra , Abracalan , Abraxaa , Abrasaxas ,
qSe Ton regarde comme autant de noms donnés par les Perses à leur dieu
Mitlura , sont des mots dont Pemploi comme amulettes est assez connu.
(5) On sait surtout combien de vertu ils attribuaieut particulièrement au
gui , coupé avec de certaines cérémonies.
35
( 546 )
le Mabométan , les paroles du Coran ; poar le Chrétien , dea
oraisons à Diea, à la Vierge on ans Saints, sont on deviennent
également des amulettes , quand on se sert de ces choses de la
même manière et dans les mêmes intentions snrtont qoe l'on
emploie ceai-ci. Ne rirait^on pas anjoard*hni de Thomme qoi
recourrait sérieusement aui amulettes mythologiques ? L*Arabe
peut- il croire à refficacîté ou hygiénique on médicale des amu-
lettes des Nègres et des Indiens? Y pouvons-nous croire nous^
mêmes ? Pag plus qu*à l'efficacité des paroles du faux prophète
de la Mecque! Nous n'atons pas besoin de dire , par
conséquent, que, parmi les amulettes religieux de notre pays,
il n'y a que ceux qui sont matériels , comme , par exemple ,
l'eau bénite , la clef de St.-Hubert , celle de la sainte chapelle
de Téglise St.-Sévérin de Paris, etc., qui pourraient avoir des
effets physiques sur les animaux ; mais que rarement cependant
leur influence , quand on les emploie à titre d'amulettes , peut
avoir, si le hazard ne s'en mêle , une efficacité réelle, au moins
dans le sens où on les en croit capables ^ et que même encore ,
dans ce dernier cas , on peut , sans profaner par cet usage les
objets du culte et de la juste vénération des fidèles , attendre et
obtenir les mêmes effets avantageux , souvent d'ailleurs beaucoup
plus actifs, plus directs et plus sûi*s, par l'emploi d'autres
moyens, dont l'action n*a pourtant rien de mystique (i). D'un
(i) Et aux personnes ^*iine véritable piété tnime, ne pourrions -nous pas
demander si ce serait nier en rien Tomnipotence de Dieu , on si ce serait man-
quer anconement à la foi chrétienne « de soutenir que ce B*est point sans doute
à Foccasion d'un bœui^ d'un cke^alf d'un cbien, etc., que le Tout-Fuissantvoit>
drait sans cesse , au gré du caprice , des intérêts ou des ridicules souhaits des
hommes , inlerTcrtir les lois générales que lui-même a établies sur la nature
entière, et faire ainsi jouineUement des miracles au sujet des moindres choses ?
Car quel serait le pouvoir des amulettes religieux, si, absolument comme
pour 1rs miracles , leurs effets n'étaient pas , d'une part , en debors de ces Iota,
d'une autre paît, supérieurs à leur action , pour la détruire ? D'ailleurs, leur
( 547 )
autre cAtë, on peut affirmer aussi qae parmi les amuletles reli-
gieux, tous ceux qui sont corporels ne sauraient avoir eSectiYe-
ment^quoi qu*on en ait dit (et on peut certes le penser sans
aucune impiété ), toutes les vertus qu*on leur attribuait, tels,
par exemple, que Tétole de St.^Hubert, dont la moindre par-
celle , insérée sous la peau du front , préserverait les animaux de
la rage ; que la dent de St.-Amable , dont Tapplication guéri-
rait la morsure de la vipère, etc.
Ainsi donc, ou les amulettes religieux | sont aussi impuissans
que les amulettes cabalistiques , ou ils ne produisent qae des
effets fortuits , rares , peu certains dès-lors , et que Ton peut
ordinairement , qui plus est , obtenir avec plus de certitude à
Taide des moyens bygiéniques , pharmaceutiques ou cbirurgi-
caux, appropriés auxdifférens cas. Repoussons, par cons(^qaenf,
de tous nos moyens le recours abusif et blâmable du vulgaire
ignorant et superstitieux aux amulettes religieux , en raison de
leur sainteté , qui doit nous les faire respecter d*une part ,
el de leur inutilité , de Tautre part , si nous les considérons sous
le point de vue qui nous occupe. Craignons qu*nn tel usage ne dc-
crédite les objets d*un culte que le peuple ne saurait trop véné*
rer; mais que pourtant (7 nfest que trop portë^ suivant les sages
paroles d'un respectable prélat , h confondre a»ee les renùdes
humains {\)\ et sous ce rapport, autant que pour son propre
intérêt , cherchons à Téclairer assez pour le détourner d*y avoir
recours ou de leur accorder la préférence sur des moyens qu*il
néglige alors , quoiqu'ils aient des droits plus réels à sa con-
emploi dans les cas dont nous parlons n*est-il pas toujours ou une profana-
lion , même qtund U est fait avec une ferme confiance en leur vertu , ou un
acte d'irréligion , s*il pouvait n*être point fait avec une intime conviction cpi'il
ne peut manquer d'être suivi des bons résultats qu*on en attendait ?
(t) Lettre pastorale de monseigneur Varchefé<ftte de Toulouse, au sujet
delà maladie épizootique , Montpellier, s5 décambre 1774*
(548)
fiance , qaand cVst aux maladies des animaux qa*il t^a^t de
les opposer !
Les amalettes physiques sont ceux qui sont le plos exclust*
Yement corporels. S'ils ne sont pas toujours doués» à beaucoup
près , des propriëlës que Tignorance ou la fourberie leur sup-
posent \ ils pourraient néanmoins , en raison de leur nature ma-
térielle , déterminer souvent des effets positifs et plus ou moini
sensibles , sur les animaux auxquels on ]en ferait rapplicatioo.
En raison du mode d'action qui pourrait résulter de leur em-
ploi, ils peuvent être très-naturellement subdivisés en inertes ^
en médicamenteux et en électro^magnétiques.
Les amulettes corporels qui méritent le nom à'ùiertesp sont
tous ceux qui , par la nature de la substance qui les constitue ,
ou bien encore par la manière d'en faire usage , ne sont sus*
ceptibles d*exercer aucune action, soit médicamenteuse, toit
magnéto-électrique.
On doit placer au rang des amulettes pkysiqnes, inertes par
leur nature même, les colliers de liège ou de marrons d'Iadc
que Ton atlacbe au col des femelles dans la vue de hAter la
suppression du lait ; les bouclions de paille que Ton met aux
extrémités des cbovaux atteints de celle affection, pour empê-
cher la fourbure de descendre dans les pieds $ le clou arracké du
pied d'un cheval piqué, et ensuite entouré d*un crin de Tani*
mal, que tantôt Ton plante dans les planches de la boutique,
et que tantôt Ton jette dans le foyer de la forgei pour prévenir
les suites que pourrait avoir la blessure qu*il vient de causer;
Tos naviculaire d'un pied postérieur, attaché au col on au mors
d*on cheval , pour Tempècher de devenir fourbu ; les poules
noires et couveuses qui ont la prétendue propriété de préserver
les bestiaux malades des suites les plus funestes « et surtout de
la mort , dans leurs plus redoutables affections ; la peau d*nn
serpent, appliquée au pied non blessé du même bipède, et, au
contraire, ou soit une carpe, soit une grosse araignée, soit la
(549)
té(e d*un lézard , appliquée» sur le pied blesse lai même , pour
faire sortir de saile et sani» opération Tépine, le cbicol ou le
tesson qni a pénétré aecidentellcment sous la corne ; la courroie
decuirdecerf dmton lie la queue d'un d&eral pour guérir le
flux de ventre ^ la cendre de sarment qn*on répand sur le
cbeval pour rempécher de tomber; la cendre de lètc de chien
jetée sur la peau dépilée pour y faire croître les poils ; le cœur
de boeuf con¥enablemetit préparé, et dont on fait uaage au
besoin, pour, avec un seul cbeval , et impunément pour lui ,
suivre la poste aussi long*temp» qn*on le veat ; les feuilles de
platane regardées comme propres à empédier tes ehauves-sonris
d*entrer dans les habitations des animaux ; longle d^nn pied de
chèvre , Tarmoise , la ronce ou un serpent rdti , pour en écarter
les serpens vivans \ la peau de loup tannée , qni en écarte les
puces \ le sang de chevreau , mis dons un creux de récnrie pour
attirer et tuer toutes les puces ^ la main gauche dans laquelle
on a étouffé une taupe qu*on aurait trouvée sans la chercher, et
qui conserve ensuite , pour toujours > la propriété de guérir lee
tranchées do cheval sur le ventre duquel elk .est passée ; Tarai-
gnée et le bouc qui assainissent les écuries , etc., ( i)» £t si j'ai
énnméré aussi Ipngueoieiit des a^oyene si dignes d'être tournés
en dérision, c« n*est pas pour airoir le vain plaisir d*en grossir
la liste I BBais bien pour convaineve mieux les personnes qui erot-
raient encore de bonne foi a la puissance d'aussi rtdicuics amu-
Uit^ de la constante ineptie qui a pu seule pvéssder au choix
de tels agcns t EnsoiCe , il faut ranger au nombre des amulettes
phjfîques , qui ne demeurent inertes et par conséquent sans
action, que par la manière dont ils aonit employés , mais qui
par leur nature propre ne le aéraient pas d'une façon absolue ,
l'arsenic enfermé en toile crue et pendu aveo une ficelle neuve
(i) Bien loin de les ajsatnii^lc second les iufVcle par Todeur ^'iTy rcpaué.
( 55o )
aai crins de l^animal , proposé contre le farein \ Tonne d*oos
Tache qui a cté surprise couchée et que Ton a relcTéc par Is
queue, pour dissiper Tenflure des jambes des chcTaoi; les
sachets de sel et de cendre placés sur les reins y pour guérir le
Tcrtige ; le safran pilé et le vinaigre mis dans la bouche da
cheval pour lui fasciner la vue, etc. Serait-il besoin d^insister
beaucoup de nos jours pour persuader toute personne de bon
sens que de semblables amulettes n*ont point et ne peuvent
avoir sur les animaux les e£Eets singuliers qu'on leur attribuait?
Les amulettes médicamerUeux sont ceux qui « en raison de
certaines propriétés plus on moins actives, peuvent (quoique
ce ne soit pas pour l*ordinaire d'une manière avantageuse i
Teffct qu'on voudrait produire) agir sur les animaux, si non
toujours et exclusivement par eux-mêmes , au moins dans quel-
ques cas, par les émanations on parties volatiles qu'ils fournis^
sent , tant quand elles sont introduites dans l'économie avee
l'air respiré , que lorsqu'elles sont absorbées par la peau $ et l'on
peut regarder comme tels les sachets de plantes aromatiquei,
ceux de camphre , d'iris de Florence , A^assajmtida , qu'on ûit
porter aux animaux en diffîrentes circonstances ; les doos de
girofle, les aromates et le vinaigre brftlé, etc., l'ail, qui eont
réputés capables de chasser le maun^ais air^ etc.) et ne pour-
rait-*on pas placer au rang de ces amulettes l'enceinte de cau-
térisation que l'on traçait autrefois autour de la partie affeetée
de fardn , pour circonscrire en quelque sorte celai-d en un
cercle magique, au-deU duquel il était supposé ne pouvoir
s'étendre 7 Ces derniers amulettes, quoiqu'ils soient en quelque
sorte les seuls dont on ne puisse nier la vertu active autant
que réelle , étaient cependant, par une singulière disposition de
Fesprit humain â s'en laisser imposer de préiïrenoe par tout ce
qui a l'apparence du merveilleux , en même temps les moînt
employés et aussi les moins vantés par les gens qui faisaient
métier de spéculer sur les faiblesses et les travers des hommcf
(55i)
prives d^inttroetion. Cependant, les amoleltei médicamenteux y
qnoî^e donës d^one action indobitable sur les animanzi ne
produisent presque jamais, comme je l*ai dît, lorsqu'ils sont
employés à ce titre , des effets exclusivement efficaoei, et peu-
vent m^e, an contraire , en déterminer souvent de nuisibles .
La raison en est aisée à déduire ; car , pour qu*ils puissent pro-
duire des effets avantageux , il faudrait que la propriété spéciale
dont ils seraient pourvus par leur nature propre, se trouvât
eonvenir parfaitement à la circonstance pour laquelle on les
emploie, et ce n*cst jamais qu'aveuglément, au hasard, sans
consulter ou les indications ou les exigences des cas divers t que
Tusage en est conseillé, que Tapplicalion en est faite ! Par conr
aéqoent , considérés dans la manière toute vicieuse dont le vul-*
^aire y a recours , les amulettes qu'on appelle médicamenteux
ne peuvent pas être plus utiles et ne sauraient guère être moins
dangereux que les autres , tant par leurs propres effets, obtenus
À contre^temps , que parce qu'ils détournent de recourir à des
moyens qui, bien raisonnes dans. leur ehoix et dans leur usage ,
seraient alors, et aussi souvent qçe possible, capables de pro-
curer des succès certains.
Enfin , les amulettes mapieto-^ctriçics (i) sont ceux qui ,
comme les aimans, les barreaux aimantés , les armures métal-
liques , etc. , peuvent , sous l'influence de Télectricilé atmosphé-
rique et du magnétisme terrestre, ou encore en garantissant les
(x) « Bt de nos )owi et sous nos yeux, dit M. HvsAmB , dtns l*ooTrage
« préeédonmcnt cité, n*a-t-on pu aussi magnétisé nos animaux ? N*a-t«on
« pu prétendu qae cet amulette guérissait le farcin , la morve , le ▼ertige ?
» I9'a-t-on pu cru avoir fait dormir des chevaux?. . . • Qui se serait attendu
k voir le metmérùme jouer un r6le jus^e daiis de semblables choses? Mais
ce n*est point de ce magnétitme animal, malgré qu*a soit bien digne de
prendre rang parmi las amulettes les plus absurdes , ^ue j*at voulu parler
dans cet article.
( 552 )
aoiinaax de leurs efibU « joair de propriétés pky8N|aei et bien
réelles^ on peat daiu cette clatM , reUtÎTeuMnl à l*lijgiéiie et k
la inMecifie vétérinaires, plaeer lea brancKeft de fer dont on
ontonre Us vers à soie poar )m préaerttrdei effetâ de Téleetri*
cité ) oellet qae Ton met dune les Ifeiteriea pour empéoker le lait
de cailler dans les temps orageax , et anesi celles que Tob place
aa milieu des œoft sons les poules conveiises , poor empèdicr k
tonnerre de tuer les ponssins. L*acaponetiure, dont on a frit
dans ces derniers temps qaelqne usage en médecine Tetérinaire,
et les toiles cirées qne Ton poirrait employer dans qaelqoei
circonstances partienliéres , pour isoler la partie malade coatre
rinfloenee extérieure de Télectricilé , etc. , sont oossi des précé-
dés dont Taction ne reeonnatt pas une antre source. Nol ne laa*
rait nier TaotiTité de semblables amulettes; mats encore Ici,
comme à Tégard de ceux qui sont qualifiés de médicamenteux ,
ils cessent, sous le point de Yue médical, d'être des amokttei
ft effets extra-physiques et occultes dans leur action , pour deve-
nir ( exclusiTcmcnt pourtant dans les mains du médecin tâé-
rinaire assez instruit pour en bien régler l'emploi ) , des moyem
rationnels de traitement, toutes les fois qu'ils sont bien cbeisis
autant que contend^loment appliqués- poor ^ satisfaire aux iadi-
cations pathologiques ou autres des cas pour lesquels on peat y
aroir recours.
Ainsi donc, et pour nous résumer^ nous dirons que quoique
rien ne soit plus illusoire qne la croyance aux bons effets des
amuleUeSy ils n'ont pourtant que deux mauvais effets consCans
autant que communs , à l'cgard de Tusa^ qu'on en peut fiure
pour les animaux : le preaucr^ c'est d^inspirer «ne eonfianoe
trompeuse en des moyens qui détournent d^autant pku înért-
tablement d'avoir recours à ceux qui pourraient avoir de l'efii-
cacité , que, quand on est', ou assez borné , ou assez supcrstiticaz
pour employier des amulettes, on ne doute ordinaireuient pas de
rinfaillibilité de la puissance particulière dont on s'est plu à les
( 553 )
gratifiet) le second, c'est que les amulettes de tous les genres
ne profite&l qu'à eeos qui le» Tendent , tandis qoe dans la plu-
part des ea» ik aont.oa diredemeut on indirvetoment nmsiUea
i oeox qoi lea lacâient «n osa^e. Et malbenreiiieinent ît n*arriTe
qoe trop qae les hommes qai , par lenr poaîtion , par la eonfianet
qa*ils inspirent aax habitans des campagnes ^ par les lamières
même que lenr état suppose ^ derraient chercher à les prémunir
contre, les erreurs et contre les suites funestes de cette ridicule
croyance, ne sont que trop souvent , au contraire , ceux qui les
abusent à ce sujet et qui les abusent, dans quelques cas, uni-
quement pour en profiter. A ceux qui ne sont mus en cela que
par de semblables motifs, que leur dirions-nous qui puisse les
toucher? Ne sont-ils pas de cette classe d*hommes qui s'avi-
lissent assez d'eux-mêmes , pour placer lenr intérêt avant tout 7
Aux autres, et nous avons lieu de croire qu'ils forment le plus
grand nombre , nous leur ferons observer combien il j aurait
loin de cette conduite justement répréhensible, à ces sentimens
si nobles et si beaux, à ces sages conseils d*un vertueux et digne
archevêque français, si bien exprimés dans ces paroles qu'il
adressait aux curés de sa juridiction , dans un temps de calamité
publique : «Malheur à celai qui regarderait comme étranger a
notre ministère un soin quelconque utile au peuple 1 . • • . • .
C'est à vous , a éclairer sa dévotion et à la diriger, de
manière que, sans rien perdre de sa ferveur, elle n'aille pas,
par des pratiques superstitieuses , contrarier lea vrais principes
du christianisme Eu excitant les habitans de votre
paroisse à obtenir du ciel les salutaires effets de sa miséricorde ,
je ne doute pas qoe vous ne soyez attentifs à les éloigner de ces
pratiques superstitieuses auxquelles le peuple, dans de semblables
occasions , n'est que trop porté à avoir recours. » (i)
(i) Lettre pattorah déjà citée.
(554)
Peot-îl par conséquent rester quelque doute sur la conduite
que, dans son intérêt bien entendu, dcTrait tenir tout homme
raisonnable auquel on pourrait eneore proposer de recourir
arant tout, en ûiit de conserration des aoimaui qui sont sa
propriété , à Temploi des amulettes ?
( 555)
PHILOSOPHIE.
CONSIDÉRATIONS
SUR LE GA1IAGTERB RE LA PHILOSOPHIE AU 19.« SIECLE 9
Par M. Hauit,
Frofefieiir de philotophic au collège royal d* Amiens , Membre correipondant.
3 OCTOBRE l834-
Il estste eontre la philosophie deux genres de prëjagés non
moins injustes l'nn que Tantre. Les uns la considèrent comme
un assemblage de questions oiseuses , propres tout au plus a
eiercer les esprits dans la friTole seience de la dispute et des
subtilités scholastiques; les autres s*obstinent k Toir en elle la
vieille ennemie de ce quHl y a de plus respectable et de plus saint.
«~ Yoili les deux genres de griefs dont on prétend se prévaloir
contre elle.
Nous ne craignons pas de le dire , ceux qui soulèvent aujour-
d'hui contre la philosophie de semblables accusations ne sont
pas de leur siècle et se trompent d*époque \ ils rétrogradent les
uns et les autres vers un passé qui ne saurait revenir.
Nous ne sommes à Theure quHl est ni au moyen-ftge , ni au
temps de d*Holbach et d*Helvétius ; nous appartenons au dix-
neuvième siècle, et c^est ce que paraissent trop oublier les
hommes qui suscitent à la philosophie de si misérables querelles.
PemUl par coniiqoent teitet qaeiq ^
que, d.M son intértt bien eatenda, det
«Uonnablo «quel on poumit eacofe î^
.T«nttoot, en fiiU de consem6«m ««» ''^
propriJU , à l'emplm d» «mBlel*» 1 ^ '^
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^s doctrine. ,ft'p„ ,pj^,j^ ^ iW
.rfnniet ni cboMt ne méritem ^éni*ki^^'^
, Cl ce qn OB ApfkcUe phileflophie tu iï»ytj!|2^ ***"
cho«e de «utordonné à une autorité g J5«Jj *****
liM potfreineai dite^ dans toEto ]« ri»^^^*^ **
diinriioosf^rloi^.^^.^^1^
eut sa poésie, iOiTC de oftlocfi el do fiakdbQar i^ 7*******
Tîf oorcase omams Ici anut d'alpra, imposaitic eliT^'^'*^ ^
•08 cadiédrakft^ empraotant à la religioft sot aîL** a '* ^^'''^e
sca élans tors le ciel , a la dievolerie sa tarbnlcnc» ^"*'"*« H
aux caractères natioaaits* tenir origiimliié vive et .^^'***«*»
Mpoqi
(557 )
Telle foi U poë«ie de ce iiu>ycn*àse , dont il dods reste encore
tant de choses â connaître. An commeaceonent du dix-septièine
siècle , de nouToanx , dlfapërîeax bcsotos se font sentir. La
réflexion s^éveille de tontes parts; la Tërilable philosophie eat
mise an monde par Descartes, qni réclame ponr la raison hnwaine
nna indépendance absolne : et dès-Jors commence le r6le de la
réflexion^ moins brillant peat-étre qne celai de la poésie , mais
tont aufreroenl grare. On sent qne Tâge viril a commencé ponr
Feaprit humain , qui fait noble et glorlesi emploi de cette CscuUé
niiuvelic qui s^éveille en lui. Son inqnî<)te et dévorante sollici-
tude se porte sur tout ce qui peut être Tobjet de son examen :
beaoz-arts , littérature » politique , jurispiudencc , la philosophie
exerce sur tont son contrôle , et à bon droit « ear dans Tordre
de déTcloppement de la pensée humaine tout relève d'elle t
tandis qu^elle ne relève qne d*elle-méU)e. Arrive le diz-huiliènde
siècle arec son allure sceptique et moqueuse, époque de négation
qui semble avoir regu la terrible mission d'en finir avec tout un
passé et qui remplit à merveille ce rôle de desiruction. D*indé^
pendante qu'elle s^était montrée an siècle précédent , la phil^
Sophie devient hostile à tout ce qui est : mœurs » crojanees 9
lois, ionne gouvernementale , il n'est rien qu'elle n'attaque et
ne aape. Deux hommes se partagent le vienx monde à détruire :
â Voltaire les dogmes religieux, è Rousseau les dogmes politiques.
Puis, quand ils ont tout miné, tout ébranlé par leurs écrits,
quand ibont fait la révolution dans les esprits, viennent d'antres
hommes qui la font dans les choses , philosophes d*action plus
cncoi:e qne de théorie , colosses pnissans de nerfs, terrible» d'au-
dace jusqu'à la frénésie , et qui procèdent par la terrenr à la
démolition du passé et à rédi&cation de l'ordre nonvean. Que
pouvait devenir la philosophie au milieu de l'ouragan qui cmr
portait tontes choses? Nécessairement elle devait partk4p€r du
caractère de trouble et de violence dont tout alors é4ait marqué.
Ce n*est plus ce langage si impesant de calme et de mesure
( 56o )
gis de lear ex JcuUon , ramour de iont ce qaî ett bpn et IioduâU ;
elle apprend à sacrifier en toute rencontre la pasaion a la raison,
l'inidrét au devoir. Le aecond caractère qoe oons arona i signaler
dans U philosophie de notre ^oqao est un caractère de conci-
lialion , et ce dernier se inanireste avec une non moins lumineuse
évidence. £n psychologie y par exemple , où sont aujourd'hui les
théories exclusivement ou sensunlistea ou rationalistes , ci du
quelle faveur jouisscnt^ellcs ? N^est-il pas vrai quelles sont
tombées dans le plus complet discrédit, et se sont vu remplacer
par des théories qui ne vont chercher la vérité dans aucun sjs*-
téme exclusif, mais qui empruntent à tous l<;s systèmes ce qu'ils
ont de raisonnable et de légitime ? C'est qu'on a reconnu , et &
bon droit y qoe nul système ne peut se dire en possession de U
vérité à Texclusion de tons les autres , mais qu'une part de
vérité se trouve duns tous. Voulons-nous un second exemple?
Dans l'application de la philosophie aux choses de la religion ,
ce même caractère se manifeste. Comment seraient accueillies
ajBJourd'hui les prétentions anti-^religienses du dix*hnitième
siècle? Tout porte à croire qu'elles seraient repoussées avec
dédain si elles essayaient de se reproduire. Loin d'élre hostile à
bi religion , la philosophie de noire ègç lui empruotçscs toucbans
et sublimes enscigncmens ; car si la philosophie parle a la raison ,
la religion parl^ an cœur , et la philosophie a c^mff is qn^elle ne
ponvatt se séparer de la religion sous peine de muiilcr Thomme
en n<^Kgeant un des élémens constitutifs de aon être. Si nous
voulions pousser plus loin la vérification et l'es^yer sur les
beaux-arts, rhistoirCf la littérature, les sciences politiques y
d^ns chacune de ces sphères encore nous retrouverions le con^
cours pacifique delà philosophie et son intervention conciliatrice.
Dans ce rapide exposé nous avons essayé d*esquisser le carac-
tère de la philosophie telle que dans Tétat actuel elle s'oUre â
nos comtemplatious et à nos études. Nous avons entrepris d'éta-
blir qu'elle n'est pas uuc série de questions stériles et frivoles^
( 56i )
mais une scienee grare et sérieuie « féconde en rësnltats impor-
tans. Se lÎTrcr à Tëtode de la philosophie, ce n*est plus tonr-
inenter des abstractions plus on moins ingénieuses \ c^est disenter
des problèmes .qui intéressent puissamment Thomme et la société.
La phtiosophie a aiijoard*hai un bot pratique ; ce n*est point
une seie&ee uniquement de théorie , mais encore d^apptication.
Sans doute elle doit partir de la connaissanee intime de lliomme
et de ses iàeultés, et s^appnyer sur des données psychologiques,
sous peine de n'aboutir qu*à des hypothèses. Hais y ce point de
départ une fois adopté , elle ne se contente pas d*étudier les
facultés de Thomme en elles-mêmes, mais elle les suit encore
dans leur exereice et leur application au Trai , au bon , au Juste;
en d*autres termes p elle embrasse tout i la fois non seulement
les sciences psychologiques , mais encore les sciences morales ,
politiques, sociales. Elle touehe a tout; elle eieree sur tout son
eontr6Ie et sa juridiction suprême ; mais, redisons4e , oe contrôle
est tout de conciliation , et cette influence toute pacificatrice.
Et par exemple 9 sans vouloir iei le moins du monde empiéter
sur le domaine de la politique , le caractère que nous signalons
n*appanitt-il pas avec la dernière évidence depuis dix-huit années
dans les relations des grandes familles européennes? N*en est-on
pss arrivé, ou à peu près, à dénouer pacifiquement des questions
politiques qui naguère encore n* auraient pu être tranchées que
par le glaive ? On ne peut s^empècher d'apercevoir ici Tinfluence
conciliatrice de la philosophie , et de reconnaître dans ce fait un
inmiensc progrès moral tendant à sobititner dans rapplication
la justice i la force et la raison à la brutalité. Faisons des vœux
pour que ce même esprit de conciliation, qui a déjà amené de si
heureux résultats dans les relations des peuples européens, en
produise de semblables dans les rapports poliliques que son*
tiennent entrVux les membres d'une même nation, et vienne
répandre un peu de clémence et de mansuétude au milieu des
fureurs et de la violence qui divisent les partis. U est dans tous des
36
( 562 )
hommes d*honnevr et de cœur faits pour s'estimer , non povr se
maudire ; seulement ils ne se compreonent pas, parce qu*ils se
rattachent par leurs sympathies à des époques différentes. C*est à
la philosophie du dix-neuTième siècle qu*il appartient de récon-
cilier le présent avec le passé et Tavenir. Cette tâche lui est
réservée à elle seule, parce qu*elle seule saura mettre en Inoûére
ce qu*il y a dans eliacun de légitime et de hon. Respect et Ténë-
ration pour le passé, amour du présent, sympathie pour TaTcnir:
telle est la devise que la philosophie inscrit sur sa bannière ;
telle doit être aussi la nôtre à tous. Pénétrons-nous de cet esprit
de conciliation ; mais sachons éviter tout écueil et que la tolé-
rance ne devienne point de rindifférence. Je ne me dissimule
pas que chez plusieurs esprits | très-distingués d'ailleurs , une
tendance que j'appellerai funeste sVst manifestée. On a voula
faire du philosophe un être étranger en quelque sorte k tout ce
qui se passe autour de lui ; on est allé jusqu'à dire qu'an milieu
des évènemens qui marquent la série des jours bons ou mauvais
pour les nations et pour l'humanité, le sage doit croiser les bras
et laisser faire. Pour notre part , nous éprouvons le besoin de
prolester contre une maxime qui nous parait destructive de tout
patriotisme et de toute philanthropie. Non , il n'est point d'une
vraie sagesse de se condamnera cette absolue immobilité , à cette
apathie toute orientale; ce n'est point la la fin que la Prori*
dence assigne à l'homme en ce monde. Loin d'être le spectateur
indifférent et froid des évènemens qui agitent la société, à l'image
du voyageur assis sur la rive qui regarde les flots couler , il doit
au contraire prendre & ces évènemens une part énergique , j
mêler son action , les diriger autant qu'il est en lui ; c'est pour
lui un impérieux devoir de consacrer tout ce qu'il a de vie et de
force au service de la patrie , et de travailler au bien-être de ses
concitoyens et des hommes ses semblables , par tons les moyens
que lui suggèrent la saine raison et les inspirations de sa con-
science. La vie doit être pour Thomme et le citoyen une carrière
( 563)
de trarail et d^éprenres , noa nne ttërile contemplation. Sans
donte on a pins t6t fait de eroiser Ie$ bras et de se laisser aller au
dëcoaragement; mais il est plus noble et plos digne de latter
contre les difficoltës, dùt'on sncoomber à la tâehe, et de pro~
tester par les œuTres eontre le désordre , quelque part qn*il soit«
Ce sont la les résultats pratiques de la vraie philosopbie, telle
que nous la eoncoTons ; c*est eet esprit à la fou consenratenr et
progressif qui anime et dirige la philosophie du dii-neuTième
siècle.
<564)
niSTOlRE ET DIPLOMATIQUE.
NOTICE
SUK LES ARCHIVES DE LA CHAMBAE DES COMPTES DE LILLE ,
Par M. le doctear Le Glat,
Arcbiriile général du départemenl du Nord, iDspecIfn? dw ucliiTCs commu
nales, Membre réiidant.
5 joiH i835.
On appelait Chambre des Confies un tribunal on platdt
une cour souveraine qui était chargée d^enlendrc et examiner
les comptes de recettes et dépenses des agens da trésor pablic.
Il existait dans le moyen Age une Chambre des Comptes à
Paris poor tonte la France. La Bourgogne en possédait une dont
le siège était A Dijon. On fait remonter à i385 rétablissement
de la Chambre des Comptes de Lille, fondée par Philippe-le*
Hardi, comte de Flandre et due de Bourgogne, mais il existe
des chartes de ladite année i385 qui supposent déjà l'existence
de la Chambre. On trouve dans les PiacarU de Flandre , in-fol.,
Gand, i63g, t. I.tr, p. ^34 et suiv., une instruction en forme
d'ordonnance, donnée par le même prince, le i5 février i38S
(i386), sur la manière de procéder dans la Chambre des Comptes.
Il résulte de cette instruction que la Chambre avait d*abord
( 565 )
aussi radminisi ration de la justice et qu^elle eierçati au contrôle
sur les baillis, esconttètcs» sergens et autres officiers du pays^
« que les baillis et les hiê des villes devaient y recourir en ca$
dùubteux : que deux conseillers de la chambre avotent charge
de recevoir complaintes de tons ceni qui se vouldroieni douhir
des dieu baiUiê el officiers ; que s'il y a noliles hommes oa
personnes puyssans qui oppriment ^liaes i femmes vefves, pu-
pilles, povres laboureurs ou aultret personnes misérables, les
(licts conseillers feront appeler par-devant enk teli pnysaana
personnes, et pourvoroniani opprimez de tel remède qu*il ap*
partiendra (i). s Bientôt on reconnut des inconvëniens à ce que
le même corps fût charge tout i la fois de rendre la justice et
d*en tendre les comptes. Une ordonnance de Jean-Sans-Peur,
donnée 4 Douai le 17 août 1409, insérée aussi dans les Placarls
de Flandre i tom. I.er, p. 238, crJe un conseil spécial pour
Tadministration de la justice et lui assigne pour résidence la ville
de Gand.
JMnsère dans la note ci-dessous Pacte qui nomme pour Tan-
née i3S51cs personnes chargées de raudition des comptes (2).
(1) Louis de Maie, prédécesseur de Philippe-le -Hardi , avait institué déjli
V Audience de Flandre , pour informer des malversations commises par les
officiers des juridielions înftrieares.
(1) « Ph.« , fils du roy de f xaDce, duc de Bouflgoiiigm, conte de Flandre,
« d'Artois et de Bourg."', palatin, sire de Salin, conte de Rethel et seign.'
t, de Malinfs, Savoir faisons à tous que nous confians à plain des sens lojf allés
» et diligences de nos amez et ftaulx cMers et conseilirs mess. Cohrt de le
• €ltle , le doyen de S.*-Donal de Bf nges ; mess. Jeban de Grispère ; mess.
* Henri Despiore et GillednCtstel; ycenlx. les quatre on trois d'iceniz avoua
n conûs, ordenez et députez, comectons, ordenons et députons pour tenir et
• oir cette fois en «.'• rilie de Lille, les comptes dee haitUt et auts noz
» officiers de n.»« pays de Flandre qui se doivent tenir procliainent , de
* examiner bien et diligcment les dix comptes , et cbacun point contenu en
» iceulx , de les louer , ou accepter en ce que sera de raison -, Hs points moins
I
I
(566)
La Quadm àm Complet de lille ii*ëteiidaiC d'abord ta jnri*
dielioii qoe tor let eomUt de Flandre et d^Aiiob) el tor la
aeigiieiirie de Malinct. Bn i4ai p Philippe-le^Bon comprit ami
dont ton rettort le eomté de Namnr dont U Tenait de fiûro
raeqnitilion; et en 1^36^ il 7 joignit le comté de Hainant ffâ
hà était éekn par la mort de Jacqueline de BaTière. Le recerear
général det financée de toot let Pajt-Bat était avaii jutticiable
de la même Chambre, antti bien qne let recereiirt on collcctcnrt
particoliert detTilletdePéronne,lfontdidier, Roje et antret,
qui avaient été cédéet an dnc de Bourgogne, en i435, par le
traité d*Arrat, et qne Lonit XI raebeta en i476.
La Chambre det Comptée fermait bût dÎTÎtiont; tavoir :
La Chambre det financée ;
La Chambre d*Artoit ;
La Chambre de Namnr ;
La petite Chambre de Flandre ;
La longae Chambre de Flandre ;
La Chambre de Hainant;
La Chambre det Tillet de Flandre ;
La Tour det charlet.
J*omett id Ténnmération de la multitude de piécet comp-
tablet qui étaient dépotéet dant let dii-tept premièret tallet de
la Chambre det Comptée, piècet qui tout contenréet eneore
a?ec un grand toin, en raiton det document précieux qn'ellee
« raisonmbUt ne paMablci éabttlre «t reffeicr tt et fiirt tont ce ^ 7
» appartiendra cttra bit, corne il cat aecoiitiimé éa ca €ura; ans daM. éâ naa
9 conaaiOtfai ans ^tre oatroia d'icculz arooi dmmé et doonona plainposteir
» auctorité et mandcmeiit apécial, et mandona à tous qui il apparlioidn ,
« qu*à noa dii comia et dépates aux quatre oo troîa d^keiilz faiaaiit, Ica cboaca
• dcaa. diiaa obéiaaent et entendent dOigcment. Donnée à Gand , le S."** jour
• de janTicr, Tan de grâce i385. a A cea lettrée pend un aceau en cire rouge
un peu mntilé etrapriietttaBt le dec de Bourgogne à chtnl.
( 567 )
peuvent offrir lor réeonomie publique et privée du luojen-âge
dans nos contrées.
Suivant Denis Godefroy 9 tons les registres contenus dans les
diverses chambres pouvaient être évalués à dii mille environ »
sans j comprendre les liasses d*ordonnanceS| mandemens, lettres
et acquits, qui sont en quelque sorte innombrables.
Chambre des Dépêches.
A la suite de la Chambre dite des villes de Flandre , il t\\u
fait une pièce appelle Chambre des D^éches ^ oà étaient
conservées les lettres missives, tant originales que minutes, reçues
et envoyées par les officiers de la Chambre des Comptes.
Archives particulières des comtes de Flandre.
Outre les titres dont nous venons de donner ici une idée
sommaire et qui appartenaient à la Chambre des Comptes pro-
prement dite, on avait réuni dans le même dépêt les archives
particulières des souverains dn pays, comtes de Flandre et ducs
de Bourgogne. Ces archives, qui d*abord avaient été placées
dans les châteaui de Lille et de Rupelmonde, furent , par ordre
de Philippe II , réunies vers la fin dn 16.* siècle dans le dépôt de
la Tour des chartes, à Lille.
Cette importante classe de nos archives consiste en plus de
12.000 titres originaux , vidimus on copies anciennes et authen-
tiques, renfermés dans 92 boites ou layettes; ce sont des traités
de paix et d'alliance, de mariage et de commerce; les testamens
des eomtes ci comtesses de Flandre ; les lois et privilèges accor-
dés par les souverains aux provinces et anx villes ; les donations
faites aux abbayes, chapitres, églises et hôpitaux. Ce sont en un
mot les originaux de presque tous les actes émanes des souverains
( 568 )
du pays cl de divers princes avec lesquels ils ëUicnl en
Il est permis de dire que cette collection de cbartes est la plus
riche qoi eiiste en France comme dép6t parttcnlîer.
Cartulaires.
La plus grande partie de ces actes se tronve transcrite, an
nombre environ de 3,5oo, dans la Gartnlaires qni portent les
titres snivans :
Gartnlaires de Flandre, an nombre de 4
Gartnlaires de Hainant • • 4
Gartnlaires d* Artois 2
Gartnlaire de Namar « ••• ••••••• i
Cartnlaire ronge •••• 1
Ces Gartnlaires embrassent Tespace compris entre les années
819 et X39S.
îrwenUures,
Enfin les chartes originales et les cartnlaires se tronvent
savamment rësnmës et analysés dans on bel inventaire chro-
nologique, dressé par H. Denis Godefroy, dernier garde des
archives de la Chambre des Complts ; cet excellent travail, eom-
menoé an mois de janvier 178a, a été poursuivi, avec autant de
succès que de persévérance, jusqn^en 1790 , et durant cet inter-
valle de huit années le laborieux archiviste est parvenu à explo-
rer tous les titres confiés à sa garde, depuis un acte de Childc*
bert III , donné en Tan 706 (i} jnsqu^à Tannée i3i4-
L'inventaire dont nous parlons se compose de cinq Tolnmes,
(t) Ce titre et tous cem que M. Goâefroy a anelytés antérieurement li
l'année 1068 ne fl*étaient pas retrouTés josqu'id. Je viens enfin et les
exhiiaec d*an moneean de papiers oà ils gisaient confenéM. On tmnvcrn b
charte de 706, traduite en roman, à la fin de cette notice, avec Textrail de
l'intentaire qui s'y rapporte. J'y relèverai en même -temps une inexactitude
commise , je crois, par le savant Mabillon.
(S69)
dont trois sont enrichis de tables alphabëtiqoes foi t bien faites ( i ).
L*ane des personnes qai furent préposées â la garde des archives,
aprts le dernier des GodelVoy, vonlat continuer cet ntili travail ;
Biaif il faut convenir qu^elle est restée bien loin de isélUiiM^le :
cette suite de rinventaire, qui consiste en quatre volumese^^tend
jusqtt*à l'année 1600, n*est qn*nne maigre imitation à6 Tautre.
Une seule table générale a été faite pour les quatre volumes.
An lien d*ètre conçue sur le plan de celles qui sont dues &
H. Godefroj f elle offre un arrangement qui n*est ni com-
mode ni bien raisonné. Toutefois, malgré de telles imperfections,
il faut savoir gré a Fauteur de ce travail , du tèle avec lequel il
9*y est adonné. Son inventaire, tel qn*il est, sera d*une utilité
réelle pour les recherches; et d'ailleurs il y aura toujours moyen
de le rendre plus clair et plus eiplicite.
Vicissitudes de la Chambre des Cow^tes et suite ckronoh^
gique des Ardiivistes.
La Chambre des Comptes de Lille , fondée , comme nous
Tavons dit plus haut, vers i385> avait, dès son origine,
un dépût considérable de titres et docnmens , paisqu^en 1387,
Pierre Blanchet, maître des requêtes de Thôtel, et Thierry
Gherbode , secrétaire du duc de Bourgogne , dressèrent Tin-
ventaire de tontes les chartes qui se trouvaient à Rupelmonde.
En 1899, le même Thierry Gherbode fut nommé garde des
archives de Flandre, Artois, Rethel, Limbourg, pays d*Oatrc-
Meuse, etc. ; dans Tacte de nomination , Philippe-lc-Hardi fixe
(i) Le troinème Tolame ne s*étânt pat retrouvé , on y a ftippléé en ras-
seaiUaiil les feuillet du brouillon manuacvk de M. Godefiroy , et en les f enfer-
mant dans un porte-feuiUa. Les tablée manquent. C'est un travail annuel nous
noua livrerons trvf -incetsaninient. Le cinquième et dernier Tolumc est égale-
ment dépourvu de tables ^le nous avons dû rédiger aussi avant d'entreprendre
la continuation des inventaires.
( 570 )
la résidence de Thierry Gheribode i Lille , loi aMÎgne nn Irai*
tement et le nomme à Tatance garde des chartes da Brabant,
ponr réppqne oà cette province lai sera échae.
Apffis^ 4Îerty Gherbode, noas trouvons que Jean de le Rey*
tule ^/w3orge d*Ostende et Gérard Naman, forent créés sncces-
sivement gardes des chartes de Flandre.
En i5o6 cette charge était confiée à Philippe Haneton , qnî
remontra à Philippe-le-Bean,archidncd'àatrichc, qo*ajantesa-
miné et confronté la sitnation do dép6t arec plosieors inven*
tairesy il y manqoi^it divers titres et layettes. D^apr^s cet avis,
rarchidoc commit, par lettres do 17 septembre i5o6y Hathieo
de TEpine, Jean Roffaot, Jean Gommer et Charles de Boologne,
poor faire Tinventaire des chartes qoi se troovaient alors dans
le châteao de Lille.
Uaximilien d^Aotriche, deveno comte de Flandre par son
mariage avec Marie de Boorgogne, donna, le aa septembre iSog,
des ordres aux officiers de la Chambre des Comptes poor la
conservation des litres et chartes qa*on avait sauvés de Tincen-
die , josqo^â ce qoe rinvenlaire fût achevé: il le fat en i5i2.
Le 10 août i5i5, Tarchidoc Charles , depuis Charles-Qoint ,
nomma messire Willaame deWalle, garde des chartes de Flandre,
â la place de Philippe Haneton. Le i5 septembre suivant, quatre
Commissaires, savoir: Jean Caolier, Antoine Heoteney, Jean et
Gttillaome Le Blanc furent nommés poor recevoir tons les titres
qui se troovaient dans les chAteaoz de Lille et de Rapdmonde,
et poor en faire la remise à Willaome de Walle. Ce fat i cette
époqoe que le même prince fit faire dans Thôtel de la Chambre
des Comptes les constructions dont noos avons parlé plas haot.
Goillaome Le Blanc fut revélo plos lard des fonctions de garde
des chartes, poisqoe noos voyons qoe le 3e mai, Temperear
Charles*Qoint mande aux officiers de la Chambre des Comptes
de tenir les clefs des chartes déposées au ch&leao de Lille,
atlcndu que Le Blanc, qui en était le garde y ne pouvait plos
(Sy. )
•*en occuper à cause de ton grand Age. L*empereiir défend en
même temps A ses officiers de pënéirer dans le dép^t des chartes,
à moins qne d*étre an nombre de trois. Le même empereor, par
lettres da i5 arril i55i , désigne Philibert de Bruxelles pour
reccToir de Viglius de Zwighem y nommé depuis peu garde des
chartes de Hollande y tons les titres du trésor de Rupelmonde ,
et les remettre A Hermès de Vinghène, garde des chartes de
Flandre,
En i58o, les oflSders de la Chambre des Comptes firent
reconstruire la toor des chartes , par ordre de Philippe II , roi
d^Espagne , cl ce fut lA qu*on déposa dès-lors tous les titres
des anciens comtes de Flandre et même des ducs de Bourgogne ,
pendant le temps qu*ils possédèrent les Pays-Bas.
Jusqu'ici nous n*aYons pas trouTé les noms des gardes des
archires depuis Hermès de Vinghène jusqu^A Tépoque de la
conquête de Lille par Louis XIY. Ost une lacune que proba-
blement nous parviendrons A remplir plus tard.
L*année 1667 fut signalée par la réunion de Tournai, Lille,
Douai et antres places A la domination française. Les officiers de
la Chambre des Comptes suifirent le parti du roi d*Espagne ,
leur souTcrain y et se retirèrent A Bruges^ mais ils ne purent
emporter tous les titres dont ils ayaientla garde (i).
Denis Godefroj , conseiller et historiographe ordinaire du roi ,
fut nommé garde des archiTCS de la Chambre des Comptes, par
commission du 11 décembre 1668. Un tel choix assura pour le
reste du ly.e siècle et pour tout le siècle sutTant la bonne
consenration et la prospérité de Tun des dépôts diplomatiques
les plus importans de TEurope. Denis Godefroy fut la souche de
(1) Des lellref paltntes da 6 octobre 1667 éublirent une Chambre des
Gomplfs à Brugef , mais par aaUrcs Icttrei du »6 Mptembre 1681 , cette
chambre fat traufèrée à BriueUei .
( ■'^7* )
toQ8 les savans du même nom qoi oot éii préposes à la garde
des archives de Flandre. Il monrat en jain 1681 « après aroir
donné aa public dÎTers anvraf^ estîiné«(i).
L*ane des opérations essentielle* de la gestion de Dénia Gode-
froy fat le triage et Tinventaire des titre» qui 1 sur la demande
dn gonvernoment y forent envoyés à Paris et déposés à la bîbli<>-
thécpe du roi. Ces titres étaient divisés en six classes, d« la
manière suivante :
i.o Les titres qui sont relatifs à la France et à la soaverainetë
de nos pays sur la Flandre et rArtoîs.
(1) Il fut inhumé cUds Téglise St. -Etienne ée Lille, an-dcssovs 4c la
chaire de vèrilé. L*^pitaphe guÎTaiili , composée par le Wron ée VnofHen ,
ial gravée «ir sa tomba :
Nomen viri optimi, longœvâ née maiurd aUtte defuneti,
CujiuUhei MNEM02YNH vicem espieat;
Dionjsiu* de Godefrc^,
Regiut conùliariuM et historiographut ^
Cothofredoram de jure merUissîmorum plias et nepos
Jaeobi ab nepos hhjaeet.
Mnjorum gloria exieriê genêihite , régi propriâ fde incUrmit,
Accertitiu Pariêiii , atque raiionario Belgii GûlUci,
Vulgo Camerœ computaum prœpoiitus
Munut arcanum, muniu fidueid plénum ,
Summâ humanîtate , peritiâ , sedalitxUe, per annos XIJI esercuit,
Principi^pMico, prit^atis
Indagaiione juriam regiorum , ei ofpeioeo lahore ohseeuiiu;
Senium UmgUu cùm virtui, meae hona, hutorum pota praeagireni,
Intulie, tertio idusjunias MDCLXXXl, e*tinetus esL
Quietem œifiUnutm, leciar, apprecare.
Niecroti a inséré l'éloge de Deais Godefroy dana le 17.* volitme de ses
Mémoires , qui contient égateneni des nolicet shi son aïeul Desis GodeCroy ,
son p^rt Théodore et son onde Jacques Godefir oy.
( S73 )
a.^ Geai qui regardent les rois de France , leurs mères , enfins,
frères , oncles et neveni.
3.^ Les bulles et brefs des papes.
4.Û Les litre» qui intéressent les empereurs chrétiens de Gons-
lantinople et d'AUemagae, les rois de Hongrie, de Bohême et de
Suède , les électeurs et princes de l^empire » quelques ron de
Sicile , Naples , Castille , NaTarre , Arragon et Portugal cl les
ducs de Venise.
5.0 Geui qui concernent les rois d* Angleterre f Ecosse et Dane»
marck , la Castille et TArragoii ; quelques princes de la maison
d*Aatriche ; les ailles de Besan^n, Tournai , Cambrai et U pro-
vince de Flandre.
6.0 Et enfin ceun qui regardent les évéques , chapitre et tille
de Liège.
L*ordre chronologique a été observé dans toutes les parties
différentes de ces inventaires.
Le i5 juillet i68i, Jean Godefroy^ fils de Denis, éenycr,
seigneur de Hailhirt , conseiller du roi , (ut nommé directeur et
garde des archives de la Chambre des Comptes , en remplace-
ment de son père \ il fut employé aussi aui conférences pour le
règlement des limites après le traité de Nimègue, de Riswick,
d*Utiecht et de Baden.
On lui doit deux nouvelles éditions des Mémoires deCoitUnes^
que Denis son père avait déjà publiés en 1649 ^^^ ^^ pièces
justificatives.
Il a aussi fait imprimer les lettres de Louis XII y des notes sur
la satire Uenippée et un volume intitulé Conférences et Traité
conclu à Lille le i décembre ifiGg. U mourut à Lille le a3 fé-
vrier lySa. Tandis que Jean Godefroy remplissait les fonctions
d'Archiviste de la Chambre des Comptes, Louis XIV voulut
reconstituer & Lille cetteXhambre, qui de fait se trouvait sup-
primée par rémigration de ses officiers à Bruges, après la
conquête de Lille en 1667 1 ^^^ qn'un article de la capitulation
(574)
lear eût gârtntî espress^ment la conierratioii de lenn eharget
et de leurs prifilèges. La Chambre des Comptes de Paris fil des
démarches pour empêcher que cette inslitaUon f6t confirmée »
et le roi, cédant ans représentations qui Ini étaient faites, ne
donna pas snite à Tédit qn^îl aratt porté en i6go. L^année tm-
Tante il institua à Lille un Bnrean des finances , auquel il donna
la plupart des fonctions de Tancienne Chambre.
k Jean Godefroy succéda son fils Jean-Baptiste-Achille', qui
occupa ce poste jnsqu*à sa mort, arrivée en décembre lySg.
Louis XV s^étant rendu mettre de Bruxelles le a féfrier 1746 ,
J.-B.-A. Godefroy y fut envoyé pour examiner les titres, registres
et papiers qui pouvaient concerner les possessions françaises; il
en fit remplir huit caisses qui forent envoyées â Lille et y res-
tèrent ; d*autres furent transportées à Paris.
Denis-Joseph Godefroy, fils du précédent, né le 5 juillet
1740, fut nommé pour succéder i son père le 1 1 janvier 1760.
Il n*avait donc pas 20 ans lorsqu*on lui confia la garde de ce
riche et précieux dépôt ; mais élevé au milieu des travaux diplo-
matiques et initié de bonne heure aux bonnes et salutaires tradi-
tions qu'avaient laissées ses ancêtres , il se montra bientôt leur
digne successeur.
Plusieurs conférences s'étaient déjà tenues pour régler les
limites respectives de la France et des Pays-Bas autrichiens, et
toujours elles avaient été sans succès ; elles furent enfin reprises
par suite d'une convention conclue le 16 mai 1769, entre le
duc de Choiseul , ministre de France , et le comte de Meiey-
Argenteau , ministre impérial.
L'article 38 portait i.^ que chacune des deux parties resterait
en possession des titres et documens communs aux lieux et pays
appartenant à l'une ou à l'autre \ a.o que si , parmi les titres
originaux transportés en France dans la guerre par le traité
d'Aix-la-Chapelle, ij^6, il s'en trouvait qui fussent communs
aux deux puissances , les originaux seraient restitués i l'impé-
(575)
ratriee-reine ; 3.o qae les titres et docametis qui înlëreMeraient
cxclusiTement les possessions et les droits d*one des deax pais-
sances resteraient an pouvoir de celle qu'ils concerneraient.
Trois mois après Téchanf^e des ratifications , les deax soutc-
rains nommèrent des commissaires ponr se rendre â Lille, Douai,
Bruxelles f Luxembourg, Metz, Nancy, Hons et Tournai, et y
procéder à rextradition des titres , papiers et documens men-
tionnés dans le traité. Le comte de Winants , garde des archives
du Brabant , fut désigné par le f ouvernement des Pays-Bas ;
Frederick Pffefen. jorisconsuUc du roi au département des
aflaires étrangères , et Denis*Joseph Godefroy furent les commis-
saires du gouvernement français : Tacte qui les institue en cette
qualité est du 3 novembre 176g.
Ils commencèrent par examiner les caisses venues de Bruxelles
à Lille. Le procès-verbal de la remise fut signé le x5 juin 1770.
L'opération â laquelle ils se livrèrent ensuite fut beaucoup
plus longue et plus importante. 11 s'agissait d'effectuer le triage
des archives de la Chambre des Comptes, de vérifier tous les
actes diplomatiques et les titres domaniaux que renfermait la
Tour des chartes.
Ce travail ne fut achevé et le procès verbal signé que le
i4 novembre 1771* Des expéditions de ces actes furent, en jan-
vier 1773, adressas au duc d*Aiguillon, ministre des affaires
étrangères. Le prince évéque de Liège , persuadé qu'il se trou-
vait dans les archives de Lille et dans d'autres dépôts français
des titres et papiers qui pouvaient concerner les pays de sa
domination, s'adressa au roi pour en obtenir la remise. Gode-
froy fut nommé seul , par lettres patentes du 8 avril. 1773,
pour faire ce travail avec le chv." d'Heusy, ministre de Liège
â Paris. Quelques années plus tard , Louis XVI ordonna à son
garde des sceaux de faire continuer les grands travaux litté-
raires commencés par les bénédictins et d'autres savans , pour
parvenir à la connaissance parfaite de Thisloire et du droit
(576)
public de la France. Le mînittre, M. de Miroméail , nomma pour
diriger ces travaux an Comité des chartes, dont les séanoet te
tenaient tons les i5 jours an ministèra.
Denis-Joseph Godefroy (nt dès-lors chargé parttcaUérement
de faire nn in?entaire détaillé des titres anciens dont la garde
loi était confiée. Trois commis nouTeanx faii furent donnÀ aux
frais de Tétat pour Taider dans ce travail extraordinaire. Il se
mit à ToBuvre au mois de janvier 1782.
Cet inventaire peut et doit être considéré comme un modèle
du genre« Toici comment procède toujours le judicieux et infa-
tigable rédacteur : sur la marge gauche, indication en chiflBres de
la date du diplôme ; sur la marge droite , désignation de réta-
blissement ou du particulier en faveur de qui Tacte est dâivré ,
avec indication du lieu principal nommé dans le corps du titre.
L'analyse succincte de la charle et la désignation des personnes
rappelées comme témoins sont précédées de l'indication du lieu ,
du jour et de Tannée où le titre a été délivré , sans omettre les
noms et qualités du prince ou autre personnage de qui émane
ce titte. L*auteur indique en outre si la charte est originale ou
si ce n'est qu'une copie ; si elle est sur parchemin on sur papier;
si elle est ou non scellée , et enfin si elle est inédite ou si elle a
été publiée. Dans ce dernier cas il cite scrupuleusement Ton-
vrago , le tome et la page où elle se trouve. Ceux qui ont quelque
idée des recherches de ce genre pourront se figurer combien un
pareil travail a dû coûter de soins, d'attention et d*étade; or,
Godefroy, dans Tespace de moins de huit ans, est parvenu k
analyser ainsi tous les diplômes de la Chambre des Comptes ,
depuis Tannée 706 jusqu'en i3o7 inclusivement; cet inventaire
se compose , comme il a déjè été dit , de cinq volumes énormes ,
dont les doubles ont été transportés à Paris et déposés k la biblio-
thèque du roi (*). Le talent et le zèle que montra Godefroy dnns
{*) Le comte de Su-Gcnois, à qai tf.€rodefroy avait ohhgejauunt
(577)
cette circomtance farent apprécies par le goaveraement , et il
fut hit de loi an éloge tout particalier dans an mémoire imprimé
en 1787 par ordre dn roi (i]. Les Etats d*Artois prièrent le Garde-*
des^sceaoi de charger Denis Godefroj de faire aussi rinrentaire
des chartes de cette province , qui gisaient dans an grenier, en
proie an plos grand désordre. Des lettres-patentes farent délî-
Trées & cet effet le a féTrier 1786 ; et a Tépoque de la réTolation,
Godefroy avait achevé le premier volume des chartes d*Artois,
commençant en 1 102 et finissant en 1287.
En 1790 le garde-des-sceaai et le eontrôlear-général des
finances firent suspendre ces travaaz. En 1791 le lahorieut
archiviste fut obligé de qnilter an établissement aaqael sa
famille s*était consacrée depuis plus d*un siècle ; il émigra en
septembre 179a avec toute sa famille.
Coruervaiion des archives à tépoque de la révolution^
Dès-lors les archives cessèrent d*avoir la même importance
aaz yeux du gouvernement. L*un des commis que Godefiroy avait
appelés à le seconder , le sieur Bopra , fut chargé de veiller à la
conservation de ce dépAt, en attendant qu*on sût au juste ce
qu^il fallait en faire. Le nom de cet honnête employé ne doit
pas rester dans Toubli. Sans lui, sans les soins désintéressés
quHl donna a rétablissement , sans les énergiques réclamations
ni^é son inventaire , Fa publié sons le titre : Monumens aneient enêntieU
iement utilet à la Framee^ ete. , in-folio , mm date, iJ* partie , imprimerie
de Saillant, à Paria; 1.* partie, imprimerie de L. Danel, I Lille. St.-Génoia a
cm pouvoir écovrtcr un peu ce beau travail ; mab ce qu*i] faut surtout lui
reprocher, c*eit d^avoir tupprimé lei belles tables dea matières quienrichiisent
les tomes 1 , a et 4 de rinventaire.
(i) Ce mémoire a pour titre Progrèt des travaua littéraires àrionnés
par U roî. la-^narto , Imprimerie royale, 1787.
37
( 57» )
qa*il oie faire entendre, il est à croire qac nos archifes, ha plat
importantes de la France après cellei de Paris , n'existeraient
pins aujoard'hni.
Peu de jours après rémigfbtioù de M. Godefrojt la Tillo de
Lille fat assi^ëe par les troupes impériales^ les bombes ëcla—
tèrent plasieurs fois sur les bâtimens de la Chambre des Comptes
et y causèrent des dommages qni ne se répareront jamais. Poar
préTcnir ou arrêter les p)rogrès de ces incendies partiels» on
jeta une multitude de papiers dans la cour et le jardin^ et ceax
qui survécurent à cette terrible épreuve furent après le bom*
bardement rejetés et entassés pèle-mèle dans diverses salles.
Une loi du s^^}mn 1792 ordonnait de brûler tous les papiers
qui faisaient mention de tttreé de noblesse. C*était proscrire en
masse tous les documens de notre histoire nationale. Des ordres
pour Texécution de celte loi frénétique furent signifiés aa
gardien des archives, Ropra. Deux commissaires, nommés Top
et Salmon , se mirent & Tœuvre et arrachèrent , dans les 7g
Yolumes des chartes, tous les actes qui conféraient quelqoe
titre de noblesse. Ropra se permit d'adresser quelques rcpré^
senlations au ministre Garât, qui tenait alors par intérim le
portefeuille de Tlntérieur. La correspondance qui s*ëtablit à
cette occasion entre le Uinistre et le dépositaire de nos archives
est curieuse ; elle appartient à lliistoire ; il est de mon devoir
de la consigner ici. Toutefois je crois inutile d*insérer la pre«
mière lettre de Ropra , dont le sujet est suifisamment expliqué
dans la réponse que voici :
«Parti, le 17 fénier 1793 , tn II de U république.
» Le ministre de t intérieur par inierim au citoyen Ropra,
» Yotts m'observez par votrti lettre du i4 de ce mois que les
lois des ig août et 3 octobre 179a paraissent concerner les
Chambres des Comptes supprimées par TAssemblée constituante,
et vous ne croyez pas qu*elles puissent être applicables â la
(579)
Gbaaiibre des Comptes de Lille, qui a cessé, dites-*Tons, seâ
fonelions depuis près de i5o ans ; cpe les arcHives de cet ancien
tribunal renfermant nombre de pièces qoi penvent intéresser
dHKrents établîssemens, il serait nécessaire d*en faire faire Texa-
men par des personnes qnî aient Thabilnde de lire les anciennes
écritures, et qui connaissent Faneien droit pablic, la coilsti*^
tiilioM , les droits et la sitaalion des difFérenles provinces des
Paj8*Bas , pour poUToir décider s*il pent réealter qnelqne aran-
tage de leur conservation.
«Je ne tois dans les papiers de Tancienne Chambre des Comptes
de Lille rien à conserver que ce qni pent établir des créances
de k nation enven des comptables ; et cette Tériûeation ne me
parait pas devoir exiger des reeherobes ni longnes , ni pénibleSé
Toui lespofriêts ixneiens et if écriture gi^ûdque ne doivent, là
comme aîUeJors , être qve des titres de féodalité , d'assnjettisee^
ment du faiUe an fort , et des réglemens politiques heurtant
pnssque toajuun la roisoii , Thumanité et la justice ; je pense
qu*il vant tfneux subetUtter à cet vieiHes et ridicules pape^
rosses la Déclaration des droits de Pkomme. C*est le meiU
leur titre qu*on puisée avoir. Je vous engage donc à tous con-
former i ces obeervalions ; agir dans d'autres principes ne serait
pas de votre part se montrer digne de la confiance qui a déter*
miné le choix que Tadministration a fait de vous.
» Signéy Gabat. n
A cette missive étonnante Ropra répondit :
• Lille , le s mari i^gS , an H.
9 Lorsque j*ai soUidté de votre prédécesseur la place de garde
des archives de la Chambre des Comptes de Lille , c'était dans
la apposition que ces archives étaient utiles à la république.
Ma eommimion me charge de veiller a la conservation du dépôt
qui m'était confié: c'est pourquoi j*ai cru devoir vous prévenir
( 58o)
def àèfiU qae le commitsaire de la comptabilité, eelai da
département et Icuri manœuTres y avaient commis. Je tous ai
observe en même temps qu'on ne devait pas prendre des aveagles
pour juger les conlears; vous me paraissez être d*ane autre
opinion, puisque, sur le témoignage d*un adminislrateur de la
comptabilité qui ne connaît pas plus le prîi des antiquités
diplomatiques que le coq de la fable ne connaissait celui du
diamant qu'il avait trouvé, vous décidez qu'il «y a dans les
papiers de Fanciene Chambre de Lille rien à conserver^ et
vuu» ordonnez la destruction de ces archives nationales, peut-
être les plus intéressantes que la République possède. Je n'ai
aucun moyen pour empècber rezécutîon de cette résolution
meurtrière ; ainsi je remettrai les clefs de ce dépôt aux personnes
qui seront chargées de le supprimer. En recommandant à ces
charticides de n'épargner aucnn papier ancien et étécriture
gothique^ vous pouvez être assuré que vos intentions seront
remplies de la manière la plus complète, et qu'ils n'y laisseront
rien, si ce n'est peut-être des inventaires auxquels il faudra
bien faire subir le même sort , puisqu'ils ne pourraient aervir
qu'à faire connaître et regretter des pertes irréparables. J'espère,
citoyen ministre , que vous voudrez bien me permettre de ne
prendre aucune part h celte opération qui n'est comparable
qu'à l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, et qui ne me
paraît nécessitée par aucun motif raisonnable. Car quand il
serait vrai que ces papiers anciens el gothiques ne seraient
que des titres de féodalité^ éC assujettissement du faible au
fort , et des règlemens politiques heurtant presque toujours la
raison f F humanité et la justice^ je pense qu'on devrait encore
les conserver comme des monumens propres à faire aimer la
révolution. Mais lorsque l'on considère que ces titres contien-
nent la preuve de l'amour que les Belges ont toujours eu pour
la liberté et l'^alité^ qu'ils attestent l'existence dans ces pays,
il y a plusieurs siècles, d'une constitution très-approchante de
(58i )
la nôtre ; alors iU deviennent îniiniinent chers à tons les êtres
pensans et sentans.
» Ce dépôt était encore intéressant da côté de Tayantage maté*
riel qa^il pouvait procurer à la nation. J*avais commencé un
IraTiil snr les domaines engagés ; maïs je ne le pousserai pas
plus loin et je l'adresserai an directoire dn département tel qa*il
est. Je me proposais d'en faire un antre sur les titres primitifs
qui peuvent assurer à la nation la perception ou le rachat des
droits féodaui. Ces recherches étaient commandées par diffé-
rentes lois et désirées par l'administration des domaines ; mais
comme elles doivent porter sur des pièces qui, ayant le malheur
d*ètre anciennes et Récriture gothique , sont annihilées par
votre lettre du 27 février, elles deviennent désormais inutiles
et impossibles.
» Vous conviendrez, je crois, citoyen ministre, que votre ordre
destructeur va priver la République de ressources pécuniaires
bien nécessaires dans les circonstances actuelles. Il est vrai que
la suppression des archives et même àei bibliothèques nationales
peut Fen dédommager par la vente des papiers , parchemins et
livres, et par celle des bâtimens qu'occupaient ces établisse-
mens gothiques. Elle profitera encore des traitemens de garde,
et il ne lui en coûtera pour remplacer tout cela que quelques
exemplaires de la Déclaration de» droits de Fhomme. Assu-
rément c'est une belle invention que la substitution de la Declor
ration des droits aux chartes, aux tifres et aux livres. Vous
faites de cette déclaration la science universelle, et je ne sais,
citoyen ministre, comment les pauvres hommes pourront recon-
naître une découverte aussi importante.
» S igné' j RopRA. »
Garât eut alors le mérite de ne point s'offenser de la hardiesse
du commis des archives. Un peu ébranlé par les raisons solides
et peut-être par Taccent d'indignation deBopra, il écrivit en
ces termes aux Administrateurs du département.
(58a)
t « Paris, le i5 mars i793, an II*.
• Le ministre de F intérieur par iniérim aux àtayens Admi"
nistrcUeurs du d^artement du Nord.
n Je TOUS fait passer une lettre da citoyen Ropra, relatÎTemeni
k la coQsenration de rieaz papiers qn^il croît être de la plus
grande importance \ je tous prie de Ini demander commanica-
tion de ma lettre da ay fërrier i laquelle répond celle de cet
archiTiste, et de Tont procurer, soit par loi , soit par Toas-mémes,
des ëclaircissemens qui tous mettent à portée de me faire par>
Tenir sur cet objet rotre aris , dont je désire éddrer mon opinion
avant d^asseoir définitivement aucune résolution à cet égard.
B Signe'y Gaiat. »
Les Administrateurs du Directoire séant à Douai prirent
l'avis des administrateurs du district de Lille , que ceux-ci don-
nèrent dans les termes suivants :
« Lille, le 3 jnSct 1793 , an II.
¥ Lee Administrateurs du Direcioire du District de LitU, aux
Adnwiistraieurs du Direcioùre du Département du If or J.
a Ctoyens , nous vous renvoyons U lettre du ministre de lln-
térieur, en date du i5 mars dernier, ainsi qne celle écrite le a
du même mois à ce ministre par le citoyen Ropra , en réponse à
la sienne du ay février préoédent, dont nous joignons ici une
copie certifiée dndit Ropra.
«Nous pensons que la conservation des archives de la Chambre
des Comptes de cette ville, qui fait Tobjet de ces différentes
lettres, ne peut qu*ètre avantageuse à la République en général
et aux babitans de notre département et des départeme n« voi-
(583)
tiosen particalicr. Poar vousea convainereveitoyens administra-
Irateare , noaa nous bornerons à vont observer qn^aprèi que ce
iépài sera purge de la maitc ënormc d« rtgittret, titres et pièces
qui ont été jagés inutiles par vos comaitisaires et celui de la
comptabilité y il sera encore considérable *, voici en brefrënomé-
ration des diflTércntes espèces de titres dont it sera composé.
» Les comptes des domaines nationaux dans les ci-devant pro-
vinces de Flandre, Uainant, Artois et Cambrësis; ceax des-
recettes générales de Flandre , Artois et Hainant.
» Ces comptes sont intéressants en ce qa*ils peuvent faire oo»-
naitre les domaines nationaux qui ont été arrentés ou engagés.
9 Ce dép6t renferme encoreplnsieurs cartulaires et quatre-ringts*
registres, JâU des d^^^t qui contiennent, entr^antres, des
kttrcs d*arrentement , d*inféodation , écKssement de fiefs et
autres titres primitifs propres à assurer à la nation ou aux par-
ticuliers la perception des droits féodaux.
oBes dénombremens antérieurs à la réunion de la ville de Lille
A Tempire français , et tons les dénombremens originaux reçus
par le bureau des finances de Lille. Il n*est pas inutile de remar-
quer que les expéditions de ces dénombremens qui étaient con-
servés au bureau des finanees ont été supprimés par vos com-
missaires au mois d*octobre dernier.
» Enfin les archives des anciens souverains des Pays-Bas se
trouvent dans ce dépôt ; et si ces archives sont indifférentes du
cèié du proût qu*dles peuvent produire , elles sont infiniment
intéressantes du cdté des lumières qo^elles peuvent répandre
dans rhistoire.
» Nous espérons que tous jugerez comme nous que ce dép6t
mérite d*étre conservé ; nous vous prions d'engager le ministre
à prendre les mesures nécessaires pour cet Jeffet. Veuillez bien ,
citoyens administrateurs, rappeler au ministre qu'il doit iixer
le traitement du garde de ces archives -, il y a plus de quatre
mois que nous vous avons adressé noire avis à ce sujet. Si on
(584)
▼ent retirer de ce dépM Tutilité dont il est susceptible » il est
nécessaire d*y rétablir Tordre qui a été ^totalement dérangé par
le bombardement, et on ne peut j panrenir qae par an traTsil
long, pënible , rebutant et dispendieux; or, on ne doit pat ezi«
ger du citoyen Ropra qo*il entreprenne celte opération, tant qa*il
sera incertain sur son sort et même sur rezistence du dépôt dont
on lui a confié la garde. »
Suivent les signatures*
Il parait que le ministre ne répondit plus et que les archÎTCi
furent épargnées. On prit un terme moyen entre leur destruction
totale et leur entière con^erration. Diaprés un ordre supérieur,
il se fit un triage de titres et de papiers qu*on jugea inutiles \
on Tendit à Tencan une masse de parcbemins qui produisit une
somme de 80,000 francs ( en assignats peut-être ) et Ton euToya
à Tarsenal , pour le serrice militaire , 3oo Toitures de papiers.
An mois de pluriôse an 11 , Ropra fut placé dans un bureau,
& Paris, et Tadministration du district de Lille confia le dépêt
des archives à M. Plûlibert-Joseph Foret , ancien bénédictin de
la congrégation de St.-Haur, successivement archiriste de Saînt-
Valery-sur-Somme et de Samer-en-Boulonnais.
Ce nouvel archiviste était i peine en fonctions que des com-
missaires se présentèrent dans les salles de rétablissement pour
biffer tous les écussons, chiffres ou devises qui pouvaient s*y
trouver. Afin d*opérer plus à Taise ils bouleversèrent tout. Un
quidam , qui se disait commandant de la citadelle , intenrint au
milieu de ce désordre , 8*empara des armoires et boiseries qui
garnissaient les greniers et jeta au vent tous les papiers qui lui
tombèrent sous la main. Foret s*efforçait de réparer tous ces
désordres, quand le comité révolutionnaire de Lille jugea à pro-
pos de venir prendre possession du local de la Chambre des
Comptes; alors il fallut faire place à ce redoutable tribunal;
de U nouvelle confusion , nouveaax dégâts.
( 585 )
An mois de nivAie an III, ce fat nne commÎMion militaire ou
conseil de gnerre qui s'installa h son tonr an milieu de ces tristes
archives y qui ne furent pas plas ménagées que précédemment.
M. Poret , quand des temps meilleurs lui permirent de tra-
▼ailler paisiblement , s*attacha i continuer le travail de Denis-
Joseph Godefroy, qui était comme nous l'ayons dit, resté à
Tannée i3o7, ^^ ^^ cinquième Tolume , pour lequel il n*a point
été fait de table. L'inrentaire de Dom Poret , qui devait com-
mencer à Tan i3o8, ne date que de i3i49 de sorte qu*il présente
dès le début une lacune de six années. Nous avons dit plus baut
an paragraphe des inventaires combien le travail de H. Poret
est inférieur à celui de M. Godefroj.
TransUuion des archives»
L*h6tel de la Chambre des Compta ayant été aliéné
pendant la révolution, les papiers qui s*y trouvaient furent
transportés dans les greniers de la mairie , où ils furent amon-
celés plutôt que déposés. En Tan 12 , le département obtint que
les bâtimens de Tancien Lombard fassent mis i sa disposition ,
et ce fut alors que Ton plaça dans ce nouveau local tout ce
qui , de nos archives , est échappé au vandalisme et au malheur
des temps ; U , on a commencé à rétablir un certain ordre i la
faveur des salles nombreuses qui composent cet ancien Mont-
de-Piété. Toutefois il est certain que, sons le rapport de la
sûreté et de la bonne conservation du dépôt , ce vaste local laisse
encore bien i désirer. Deux grands établissemens industriels
sont pour ainsi dire contigus à rhôtel des archives, et la na-
ture de ces établissemens les expose au danger de Tincendie.
Un laboratoire de chimie se trouve placé dans Thôtel même ,
au rez-de-chaussée. Le b&timent n*est muni ni de paratonnerre
ni de pompe à incendie. D'ailleurs , ce local , tout vaste qu*il
est , est devenu trop exigu , depuis qu'en 1 827 on a transféré
dans notre dépèt douze voitures d'archives provenant des bu-
( 586 )
reauz de fa pr^fectarc. Celte aouvelle accamiiUtion de papiers,
d'autant plas importants et pins «onvent conialt^ qa*Ut appar-
tiennent à Tadministration contemporaine , est venue ajouter
encore à Tespèce de oonfosion qui résultait de r^nc^obrement
d'archives si diyeraes dans le même empUcement.
Quoiqu'il en soit, si ie CoAseil-gënéral , d^accor^ «Tecraoto-
torité administrative , est pénétre comme elle de Tuif ente néces-
sité de classer» inventorier et explorer utilement le dépôt inap-
préciable que possède le département > Ti^rcbiTiste de son e^é
ne recalera pas devant les difficultés et leff labeura dont se iroave
hérissée la carrière oà il vient d'entrer. Encouragé par d'hono-
rables suffrages, stimulé par rezemple qu9 loi ont laissé Us
Godefroy , ces hommes dont on ne saurait assez louer la patience,
l'activité , le zèle consciencieux et la haute érudition , il consa-
crera tout ce qu'il 9 de moyens et de $anté k TaOcompliMe-
ment des devoirs qu'il s'est imposés.
La Chambre des Comptes , objet de la présente notice, ne
forme aujourd'hui qu'enviroa la dixième partie de nos archives :
c*est dire combien elles sont immenses \ il sera rédigé des notices
semblables pour les autres sections d^ dépôt.
( 587)
ftPiclllN Dl L*rX VISITA IRK DIS ARCHIVES Dl LA CUAHBM PIS COMPTES.
Abbaye de Seunt-Dems. — Solesmes-^nrHainaui.
« A Confinùse^ le la mars Pan i% durigne de Childeberi
III f ce qui res^i'ent à l'année 706. — Lettres par lesquelles ce
roi donne i Tabba je de St.-Denîs , en France , viUam appelée
Solesmes , dëdiëe à St.-Hartin| dans le quartier de Famars ,
prêt Yalencîennes, sur le fleute de Save^ avec tout ce qui ap-
partient; dont Haldagîs, son serf, était gardien.
» Le roy a signé cette charte, et Bralamo^ chancelier. Ta
souscrite.
» Cette pièce se trouve dans un rouleau de
plusieurs bandes de parebemin avec d^autrea
pièces qui sont mises à leur date.
i> A la suite se trouve la traduction française de cette charte.
» Imprimé dans Mahîllon , DiplomaticOf page
48 1 ; MirœuSf D^lomal. JBk/gt tome I| page ^44)
Histoire de SL-Denis , par Doublet, page 688;
Annal* EcclesiasU , Coînt , tome IV , page 44?»
et Recueil des Historiens de France, toBM FV,
page 68a. »
Le texte de cette charte a été publié , comme on le voit ci-
dessus f par plusieurs écrivains , et entr*autres par Mabillon qui
Ta restitué d*aprés un original reposant aux archives de St.-
Denis. Toutefois , comme ce texte présente ici des dilFérences
notablen avec les diverses leçons imprimées , j*ai cm devoir le
reproduire dans tonte sa barbare simplicité et sans prAendre
1 ui (attribuer pins d'autorité que n*en mérite une copie ancienne.
(588)
Qaant â la rersion romane , je ne sache pas qu'elle ait jamais
été mise an joor ; elle est cariease en ce qu^elle montre corn-
ment on traduisait les actes anciens â Tépoque où. le latin cessa,
même dans les transactions légales , d*ètre Tidiome exclasif. Je
la crois de la fin du i3.^ on da commencement da 14.* siècle.
TlZTB L4TI!f.
« Chilcedebertns, rex Francorum, YÎr illostrts. Si aliqnisad
» loca sanctomm vel monasleriomm que pro opportnnîtatis
» locis sanctomm ptinent pstamus Tel concedimns, hoc nobis
V ad laudem vel ad ctnam retribu tionem in Dei noie pvenire
n cofidîmus. Igitnr cognoscat magnitude sen utilitas Ycstra quod
9 nos Tilla nostra , nocupante Solemio , que ponîtur in pago
n Fabnartùue^ snper flovium Save uni cnm omne messeto ,
» vel adjacenlias snas qvicqaîd fiscns noster, tam deGranxnîgd
» quàm de Rometterid (i) ibidem tennît, Tel de quolibet at-
» tractnm ibidem possedit ; etiam et oratorio illo ad Crucem {2)
n que snbjungit ab ipso termino de ipsâ villa Solemio^ que est
» constitntns in honore S.** Martini cam omnibus rebns^ quic-
» qnid ibidem aspicinni obi M adelgiselns , servus noster, cnstos
B praeesse Tidetar, id est tam terris, domibos, xdillciis,acca-
» Inbos, manoipiis, yineis, sylvis, campiti, pratis, pascuis,
» aquis, aqnamm^e decursibus, peceuliis, praesîdiis gregis
» cnm pastoribns, farinariis, mobilibus et immobiUbas, re
» exquisitâ , ad integrnm, ut dizimns, qnidquid ad ipsam TÎUam
» TÎdetur , el nsque nanc ibidem fiscnt noster fait a basilicâ
» domni Dyonisii, martyris nbiipse pretiosus dominos in corpore
( I ) IfablUon , qui n « pu lire .ces deux moti dans Forigiiial , les a laincf ai
hlanc. Bomerteria cit peal-étre Komeries, Tillage ▼oîùn de SoleiBin.
{%) Croix, autre TîUaçe des enrirons dis Selumes.
( 589 )
« reqoiescit, ubi venerabilis yirThayledas, ( i ) abbas, praeesse vide-
» fur, ai dizimos, cam omni integritate , ad ipsam villam per-
» tinente Tel aspîciente, plenft et inte§^r4 gratiâ, jure proprîe-
» tarioy snb emnoîtatis nomine , cam omois redobitionis eibimet
» coneessas ad opus ipsios domni Djonisif. tcI omni congregatione
» aaA ibidem consiaCente viti fnimus conceuisae. Adeô prae^ente
» praeceptione decernimos ordinandnm quod in perpetaom yo-
» lamas esse mansaram at neqae TOSyaeqaejaniorefi sea sac-
» cessores vestri , nec qailibet de jadiciariÀ potesiate , de prse-
» dictA yillâ Sollemîo , sicat asqae nanc fiscas nosler affoit, ad
» partem prsdicte basilice domni Djoni^ii et ad agentes saos nollA
n requisilione, nec allon impedimentam ex indè facere non pre-
» samatis, nisi| at dizimas, ex nostre manere largitatis , ipsa
» yilla Solemiaa cam omnibas integretate Tel solidetar anà cam
» adjacentias saas ad se pertinentes vel aspicientes , immoqae
n et saprà scripto oratorio sancti Martini ad Cracem cam qaod
B ibidem aspicit , pars ipsios basilice domni Dyonisii Tel omnis
» congregatio saa omni tempore , sab emanitatis nomine , jare
» proprietario , absque cajasiibet refragatione aat impedi-
» mento , babeat at concessa alqae indalta ad ipsam basilicam
» domni Djonisii nostris et faturis, Deo aaziliante, temporibus ,
» proficiat in aagmentis.£t at haec preceptio firmior sit, manûs
» nostre sascriptione sabter eam decrevimus roborare. Datam
» Corfartînse (a), martii die duodecimo, anno XII regni nostrî. »
(i) SuiTtntle Galiia CkrUtiana^ c*élait Chàino et non Thayhdui qui
était abbé de Saint-Denis en 706.
(fl) Mabillon, De re diplomat , p. S77 , conaidère ce Corfartinte ou Cor^
fintiteeeonmt un lien imaginaire, et il en attribue TinTention à Doublet,
auteur de VHUUHrc de SU'DenUy qui, peu habile à lire les écritnres méro-
▼ingiennes, anraitpris la formule qwodpcU mi/i«ùpour Corfintiiee^ etoo aurait
lait un nom de villa regia. Que ce aoit Ik en effet une méprise occaûonée par
Textrême difficulté de déchiffrer les earactèresfraneo*galliques, je veux bien
l'admettre et m'en rapporter àMabillon, quisera toujours notre maître k taus *,
( 590 )
TBiftUCTlOH BOIANC.
Cbillebert Roys des Francliois, hom bien gentieli. Noai stoiu
grftnt fiancbe eus cl non At Dieu, et que te noas douons
et otroions aucunes cboses ans liens des sains on ans liens , des
moiniages ponr le convignableté et le ponrfit de ces lient qne
cbe nons doie estre conrerti et raloir A avoir loenge on valoir i
avoir et i recbevoir don et rétribution permenable. Et pour ce
sacbe et conoisse la grandeurs et li ponrfit de tons qne nous
somes efforcbié davoir doné une title qui a non Sollemes qui siet
an pays de fanmars senr un fleuve qne on appielle Ses (i); et tons
les meissoniges et tontes les aptenances et tontes les adiacences
et les appendances de la ville devant dite et tontes les coses qui
etoient coténnes en la ville devant dite les queiles nos boursiers
et nos recbeveires tint et le oratore et la cbapelete de la Crois \
laqueile Crois se joint et est près de la fin don terroir de la ville
devant dite , laquelle cbapellete est faite ens el non de mosign
Saint Martin. En laqueile ville Maldagîs nos sers est mis et
establis à estre garde. En teil manière q quanq nos boursiers a
tenu en la ville et k la cbapellete et A la Crois devant dite soit
en très , en maisons , édifices , sers , vignes y fores ^ et bos ,
campars , prés , paslures , yanes , decours , d^yaaes , avoirs de
sers , en aides , fbns de bestes , et pasteurs, molins^ et en tontes
autres cboses soient moebles on non moebles en ti rement à la
maû que Doublet soit le premier auteur de h bévae , comme le maître Taf-
fisai , c'«t œ qn^il n*«»t pk» permit de pcatcr , à la vue an tcsl« et de k
tradaeiieii faiiését ici. Âinit dmc, ei Comfartùue «Bt ua «om chimérique, il
y a long^tMips ^è r«vcur sabasli; cUe cal le faH, non dt Donbkl, insia
de fva^pM «opîala du i3.« lîècU on d'one dpo^e plas rwiiia «nccre.
(i) Cette rivière Sai^iu , que le traducteur nomme ^e«, est la Selle, 9111
prend ta source dani la Tiéracbe, passe au Cateiu-Gsmbritb, I Solrsiaes ,
Haspres ^ <i ^s le rendre danj l'Escaut au dessous de BoackaSn.
( 59» )
chapelle mosîgn Saint Denys le martyr en laqaele il repose en
cors. El p. cest comandement nous avons mis à oevre leiForcliemt
devat nomé. En tel manière qae noos p. cest présent comandemt
la propriété et la seignorie de tontes les coses devant dites enfire*
ment assenons et donons i la chapelle de mosign Saint Denis
devant dit et al assamhlée des hoines gens qui illneqs sont. En
laqnele chapelle et assanUëe , hooncvaUes hom Thayledes est
abhes. Et volons et ordenons qne à tons jours la ville et les
choses desus dites soient sens nulle cotradiction entirement à
ladite chapelle et assamhlée. Et volons et ordenons p. notre
grâce que la ville devant dite et toutes les coses qui le regardent
soient franchemt â la chapelle et assamhlée devant nomée. Et
nous qui nous efforchons dou don de iioatre largesoe , ordenons
et comandons que nus, ne viez ne jones, psens ne avenir, ne
nulle justice mèche empeechmt en aucune mauiéne è ee que la
ppriétés et la seigneurie de la ville devant dite et tout ce qui
le regarde ne pdist demôrer à tous jours frtindMiit à 1& chapelle
et à la oongrtgalîofi devant nomée. Et vol^s «t otàmc^n t[iie
chif presens dons p. kjde nostre seigneur potiehe pourfit à la
chapelle et A lassamblée devant dite tous les tens que nous
viverons et tous les tans q sunt avenir. Et pour che que chis
comandemans soit plus fmes et plus estables , nous avons esgardé
que il soit efforchiés et confermés p. Tescpture de nostre main
mis p. desous. Ches lettres furent donées à Confartinche le xume
jour de march le douzième an de nostre règne.
Nota. Un diplôme de Charles-le-Simple , traduit en roman
de la même époque, paraîtra dans les notes de la traduction de
Baldric, que vont publier à Valenciennes MM. Faverot et Petit.
ANTIQUITÉS
TROUVÉES DANS LE DËP&RTEHENT DU NORD,
Tu H. C. TiUT Oé , Hcnlire litolurc.
BBPTIÈIIE OAHIBB.
FMti» 4t. VASE EN TERRE. (PI. 8.)
TtM antique en terre ronge et d'une plie fine , ut fond dn-
quel on voit U marqne da &bricant.
Ce me appartient à U Société royale desteiencet de Lille;
il loi a m donné par U. Durant, maire de La Bauëe, qui le
décoavnt stcc diTenea médaillei dans un champ litnéioH
demi-lieue de cette commune.
Fisnaa 4z. MÉDAILLE EK BRONZE. (PI. 8.)
La fig;ure 4^ repréiente une médaille en grand bronie de
règne de Poitume père, décrite par M. Mionnet (lom. a,p.66],
qui lai donne une yalear de hait frano.
Cette médaille vient de* lutinei ronillei que le raie ci-deMOi
fiiit partie du médaillcr de la Société.
Ficeai 43. BAGUE EN OB. (PL 8.)
Cette bapie en or, |[arnie d'une pierre blancUtre de peu de
leur, a été trouTée i Faman , en i833. Elle fait partis <h
tnnet de U. Rouiiere-Caralier.
1:593)
FicraB 44. DEUX PIERRES GRAVÉES. (P/. 8.)
Ces deaz pierres gravées 1 représentées ici de grandeur natu-
relle, sont en kpis-laznK; elles ont été trooTées à Famars, en
i8a8. Je les possède.
38
( 594)
ADDITION
AUX NOTB8
SUR LÀ POLARISÀf ION.
Page ad3 et suivantes.
Je reprends le bi-chromate de potasse épais de i,5 et incom-
plètement examine â la page 37 1 . — La barre noire mise dans le
plan de polarisation n*est pas droite; elle ne partage pas l'image
«n denx parties symétriques. Les conlenrs sont dissemblablement
distribuées d'un côté & Tan Ire de cette barre. On Toit d*on Mé
un plus grand nombre de demi-cercles que de Tantre. Rien ne
cbange, si ce n^est le rang du système, si la plaque fait unmoii-
Tcment de 180 degrés autour de son intersection arec le plan
de polarisation. Au contraire , le rang du système ne cbange pas
si le monrement de 180 degrés s^ezécate autour de la perpen-
diculaire au plan de polarisation, et alors les deux parties dis-
semblables de Timage ont changé de côté. Pour que la barre
soit droite et qu*elle divise Timage en deux parties bien symé-
triques dans leurs formes, leurs dimensions et la distribuiion des
couleurs, il faut faire tourner le cristal , dans son plan , de 30 â
a3 degrés. Si alors on analyse l'image, comme on Ta fait au
pages 3o8 et 3og pour le borax , on arrive exactement au
conséquences rapportées page 309.
J^ai répété ces observations sur de nombreuses plaques de bî-
cbromate telles qu^on les obtient par le clivage et sur d*autres
plaques préparées par le procédé rapporté à la page 3 10. Quand
Ifi mince plaque a été travaillée avec très>peu d*eau non renou-
velée sur la glace polie , on achève de la polir en la frottant a
(SgS)
sec aar une peftB trèt-doace où Ton a ëtendo un peu de roagtt
d'Angleterre. 11 faut ganter le doigt qui pooite le cristal.
En appliquant les mêmes moyens d'obsenration au feld-epath
et an carbonate de soude i j*arrive encore aux trois mêmes
conséquences.
L'exemple suirant m'a paru mériter aussi des détails circons-
tanciés. Une plaque d'acide tartrique, traraillée selon le procédé
indiqué à la p. 3 1 o, n*a pas ses faces parallèles; elle est légèrement
prismatique et son épaisseur moyenne est de 0,82. Elle est à peu
près perpendiculaire & l'un des axes optiques , puisque les pre-
miers anneaux du seul système qu*elle laisse voir sons Fincidence
perpendiculaire me paraissent parfaitement circulaires; les autres
prennent quelque peu la forme elliptique, ce qui permet, en
égard aux autres symptômes, de reconnaître le signe négatif de
ce cristal.
La barre noire du second système que j'obserre ainsi est
mise dans le plan de polarisation \ ses branches sont diffases ;
elles ne sont point droites; elles se courbent sensiblement vers la
gauche ; elles sont bordées, à droite, du côté légèrement convexe,
d'une teinte jaune-brunâtre qui s'étend assez loin sur les demi-
anneaux de droite. De ce côté les couleurs sont variées; on voit
plus d'arcs que du côté gauche où ils sont exclusivement rouges
et verts. On prévoit, sans que je m'y arrête, les renversemens
qui s'opèrent dans les parties de l'image quand on fait faire au
cristal une demi-révolution autour d'une parallèle ou d'une
perpendiculaire au plan de polarisation.
Maintenant si je fais tourner la plaque d'environ 3o degrés
dans son plan , la barre noire devient moins diflEuse ; elle divise
l'image en deux parties parfaitement symétriques, tant sous le
rapport des formes que sous celui de l'intensité et de l'égale
répartition des couleurs. Faisant alors usage de verres rouge ,
vert et bleu , je reconnais que les pôles de ces couleurs sont dif-
férens et placés sur la ligne droite qui divise la barre noire et
( SgC)
Unie limage «n deoi parties parfaitement lymëtrîqaee* D*oA je
concilia encore qne ponr Taoîde tartriqne :
1.® Les anglet det axes relatifs anx dÎTcrses conleors oroiseent
dans l'ordre des rëfrangibilîtés de ees eonlears.
a.^ Le plan des axes des diverses eonlears tonrne dans le
même sens depuis le ronge jasqa*aa TÎolet.
3.° Les p6les des diverses eonlenrs sont situés sur deux drmtes
parallèles qoi divisent les deux systèmes d'anneanx en deox par*
ties symétriques.
J'ajoute que pour le borax , le feld-spath , le bi-cliromate de
potasse, le carbonate de soude el Tacide tartriqne. Taxe prin*
eipal est unique; c*est la droite d*intersection commune aux
plans des couples d*axes relatifs aux diverses couleurs; c*est
aussi la bissectrice commune à tous les angles que forment les
couples d*axes. Il n*y a également qu*un axe ^^ |j ^ géné-
ral ; mais il y a autant d*axes secondaires RR', W, VBi\ • • •
(Fig. A, pL 4 ^'^)f ®t P*'' conséquent autant d*axea tertiatres,
tous compris dans un même plan , qu'il y a de couleurs dans le
spectre solaire depuis le rouge jusqu'au violet. U résulte de là
qu'en taillant dans ces cristaux une plaque perpendiculaire i Ton
des axes tertiaires et la combinant , par exemple , avec un quarts
parallèle , les couleurs des franges hyperboliques doivent être
symétriquement distribuées d'un cêté à Tautre du plan qui eon>
tient les axes secondaires et qui traverse suivant leor axe géo-
métrique commun deux systèmes opposés d'hyperboles; elles
doivent être aossi symétriquement distribuées d'an c6Cé à Tantie
de Taxe principal , axe optique qui se confond avec les axes
géométriques des deux autres groupes d*byperboles opposées;
mais cette distribution des eouleurs dans U premier doubb
système ne doit pas être la même que dans rautre» G'eal ca que
l'on prévoit en abaissant des points Y, B • • • V\ B, • • • des perpe»-
(597)
dicnlairet tar RR', pcr exemple ^ ti c*eit Taxe tertiitre des rayons
rooges qni est perpendientaire â la plaqoe.
C*est aussi ee qœ rexpërience confirme.
Ce qne je Tiens de dire relativement k la distribntion générale
des coolenra dans les images qni rësnltent de la combinaison
descrisiau parallèles, on même perpendiculaires , avec des
quartz parallèles d*nne épaisseur convenable , s'applique ëvi*
demmeat au cas oà les axes séparés sont compris dans un même
plan. C'est d*ailleun ce que justifie rexpërience. Hais si Ton
croise deux plaques d*nn même cristal parallèle la compensa-
tioA est exacte ^ et Timage totale est composée de quatre groupes
d'hyperboles opposés deux à deux et dans lesquels la distri-
botion des couleurs est exactement la même , comme lorsqu'on
croise deux quartz parallèles, deux arragonites, deux topazes*. •
parallèles on perpendiculaires à Taxe principal. Au contraire,
dans l'image qui proviendra de la combinaison d'un quartz
parallèle avec l'un de ces cristaux dont les axes sont séparés , la
distribntion des couleurs sera très-différente dans les deux sys-
tèmes des courbes opposées. Celte expérience faite avec un
quartz parallèle d'une épaisseur convenable et un cristal paral-
lèle dont les axes sont fort séparés, comme le sel de La Rochelle,
ou même la topaze blanche , etc. , donne une image extrême-
ment curieuse à observer par la richesse et la grande variété des
vives conlenrs qui se distribuent comme je Tai dit plus haut. Si
l'un des cristaux combinés est trop épais et produit des courbes
doubles , alors les couleurs des franges ne sont plos les mêmes
de chaque côté de la frange intermédiaire, celle qui occupe le
milieu du système et qui n'est pas toujours noire ou blanche.
Héciproqnement , lorsqu'un quartz parallèle , ou tout autre
cristal dont les axes ne sont pas sépara , est combiné avec un
second cristal également parallèle et assez épais pour donner
quatre groupes d'hyperboles, si la distribution des couleurs
dans deux groupes opposés n*est pas la même que dans les deux
(SgS)
antres groupes , c*est que les axes sont séparés dans ce second
cristal. C*est ce qui arrive avec la chaaz sulfatée de Montmartre
et avec le gypse laminaire limpide i qui est aussi une chcnx
sulfatée.
Je n*ai pas pu réussir à tailler et polir une plaque de chaux
sulfatée de Montmartre'^ perpendiculairement à Taxe principal ,
c*est ee qui m^a empêché de vérifier par une observation directe
la séparation des axes pour ce cristal \ mau cette séparation ,
qui ne doit pas être bien forte , est trop évidemment annoncée
par rexpérienee ci-dessus pour que je doute de sa réalité. Bien
que dans le gypse , dont la consistance a quelque analogie avec
celle de la cire , les lames soient plas adhérentes que dans la
chaux sulfatée de Montmartre , il est encore dii&cile et presque
impossible de travailler cette substance sans troubler Tarrange-
ment des lames jusqu'à une certaine profondeur au-dessona de
la face que Ton prépare, quelque soin que Ton prenne pour
appuyer le moins possible sur la lime mouillée et sur le verre
dépoli. Après ce travail, la lame est lavée à grande eau, je la laisse
sécher pendant douxe a vingt-quatre heures , puis je la frotte le
plus légèrement possible , et à sec, sur une glace polie. Pendant
le travail à la scie très-mouillée» il faut avoir soin de tenir la
plaque entre deux lames épaisses de liège ^ mais il ne faut
pas trop la serrer de peur d*écraser le cristal et dVn troubler
la cristallisation.
Les cinq échantillons que j*ai préparcs ainsi et qui ont
diverses épaisseurs, sont plus ou moins fendillés. Le désordre j
peut-être inévitable, est manifeste; cependant j*ai pu voir très-
distinctement les anneaux nombreux des deux systèmes, et
reconnaître avec certitude la séparation des axes. Le p6le général
des anneaux est un point noir bordé de diverses couleurs ; et
une singularité bien remarquable, c*est que la barre noire
manque absolu ment dans chaque système , alors que l'axe secon-
daire est dans le plan de polarisation ^ mais cette barre se montre
(599)
pt»! on moins tite et dans sa courbure hyperbolique , si Toit
imprime à Taxe de la tourmaline on à la ligne des pMes dtf
gypse nn mouvement azimutal. Elle est à son maximum d*in-
tensifé aux arimuts de 4^^ on i35 et nulle & zéro on 180^.
Dans Tétat dimperrection où ^e Ironvent mes crtstauz de
gypse je ne saurais dire quelle est la Téritable distribution des
eouleurs dans les images pourtant assez régulières que j*ai
obserrées. En me confiant à quelques indices je pourrais sonp*
çonner que les pôles des direrses conlenrs sont situés sur ^deuz
lignes parallèles à Taxe tertiaire;- mais d^autres indices me font
penser an contraire que tons les axes sont dans k plan déterminé
par Taxe principal et Taxe secondaire, et que les-arigles dies axé
relatifs aux diterses couleurs croisent lentement dans Tordre de s
réfrangibilités de ces couleurs. Dca échantillons plus minces,
taillét ayecplns de patience et d'adretse et dan» une plaque de
gypse plus épaisse , permettront sans doute de décider la ques'
tion de la disposition des axes. Il faudra qn*on puisse faire usage
de Terres colorét sans que les. images «^éteignent, on qn*on ait
recours , dans une chambre obscure-, i la vire lumière dn soleil ,
décomposée par le prisme.
Sur les lemniscatei.
Quand les faces d^nn cristal à deux axes optiques sont per*
pendicnlaires à Taxe principal , les courbes isochroma tiques vues
à la lumière composée et les courbes brillantes on obscures vues
à la lumière simple sont des lemniscates, ainsi que H. Herschel
Ta prouvé par des mesures prises sur les images.
Pour que ces courbes soient des lemniscates planes, telles
que les géomètres les considèrent , il faut que les images soient
projetées sur nn écran parallèle à nn cristal dont Tangle des
axes soit petit, comme dans le nitrate de potasse, le carbonate
de plomb , le talc , le carbonate de strontiane Lors même
{6o.)
foe l'angle An ue* l'ëliTC jatqn'i 18° 18', comme dam l'u-
figonîtc , il ot difficile de reconiultre, i U premiira iii^>cetioa,
une difiiérenc« entre l'image projet^ rar on plan et l'image
projeUe, comme elle dcTraît l'Ctre alora , Mir ope larface iplié-
lïqne dont le pcunt éclairé dn cristal occuperait le centre.
J'ai cru faire une cluwe agréable i qoel^et-no* dei leclenn
que j'ai cbnini en traçant géométriquement ce* '*'T'"'"'f*'« et
en érilant, antant qne pouible 1 le* fbnne* leientifiqDea dana le
dévelopiMmeat de qnelqnea-onci da* propriété! lea plna NOplca
de cea conrbci , coiuidéréea tout le point de t«b du observa-
tions optiqoat. La fignre B repréaeate l'im^e que moolreraU
an carbonate de plomb épais d'environ -f- de millimètre , <Jh
■erré antre dnu toormalinM croisées et i la flamme da l'aleoel
salé. Elle représente encore, mais moioc rigonreuemeat, Finiage
qa'ollrirait naa arragooîte épaisse d'enriroii on millimètre.
Poar abréger, j'appellerai proniére conrbq , seconde courba,
tivjrième cooriw on plos simplement encore , conrbe t,
eoarbea, conrbe 3..... celleqn'on rencontre la première,
la seconde t la troiNème en partant de l'nii des pAlaa
et en s'ëloignant dn centre général de la fignre. De ploa , je
diviserù l'eDScmble total de tonte* cei conrbet en cinq lariétéa.
i.** Variété. — Les conrbet ions forme d'oTalet qw entoo-
rent nn même pAle. Telles sont poor notre
fignre B tet conrbei ■ , a , 3 et 4>
».w Variété. ^ La conrbe nniqne, ici la cinquième, qui
entoure ebaqne pAlc et les enTeloppe tons
Ici dens. Elle est teniiblcmeat droite dans
le voisinage dn centre où elle paue deox
■ Les eomrbes 6, 7 , 8 et 9 ani cnf dopent
(6oi)
les deax pdl«t et qui talnMeiit one dépitt-
flioB dans U partie tn? enée par Taxe ter-
tiaire perpendienlaire tor le milieu de la
ligae des pèles.
^ mt YariAë« — La courbe unique, id la dixième , qui parait
droite dans une partie notable de ton
court , près du point où elle est rencontrée
par Taxe tertiaire.
5«iie Variété. — Les eourbes ii, la, i3, 14* i5«... qui
enveloppent aussi les deux pAles, mais
qui ne subissent pas de dépression.
La eouibe qui constitue à elle seule la seconde Tarîélë jouit
des propriétés de celles des première et troisième variétés; elle
est leur intermédiaire. La quatrième variété est aussi Tintermé-
diaire entre les troisième et cinquième variétés ; elle sépare les
eouribes convexes de celles qui ne le sont pas. Au-delà des pôles
et dans la direction de Taxe secondaire, les lemniseates sont
presque exactement circulaires dans tout Tespace compris entre
deux droites menées du pôle, et faisant avec Taxe secondaire
des angles de plus de 5o degrés.
'Nous représenterons par a la distance de cbaque pôle au
centre général. Cette distance e'tait de 100 millimètres dans la
figure manuscrite, nécessairement un peu altérée par le mouve-
ment du papier et le travail du lithograpbe.
Nous représenterons par b la distance de Ton des pôles A un
prnnt pris arbitrairement sur Tune quelconque des courbes , et
par e la distance de Tautre pôle à ce même point. Le produit
de ces deux distances sera donc généralement représenté par
b X ewk wâtnx par b e.
Un cristal donné ne montre pas toujours à la lampe les courbes
des deuxième et quatrième variétés; il faut pour cela qu*il ait
(60.)
une ipÙÈieur délenRinêe , 1 d'aatre* épaiMenn ploi ^ndu oa
plu petite*, miîi éfalement déterminée*; rariabln arec U
natore do criital , et qui laiTenl une eertainc loi , cet conibct
•e montrent de nonveau. Or , lortqne le* face* d'an erâtal ont
été uiéei et polie* par le lapidaire on inr- U lime et le verre
moai]Ié«,il e(t rare qu'elle* loient paraime(,etr^paiiaeDrpcnt
*oafent aiseï Tarier d'nne eitrfmiù 1 l'antre, pour qn'cn lai-
tant monroir le criital entre le* deai toannaline*, on trente
nne poaition, et par tnite nne épaliiear ijni permette de voir
ce* courbe*.
Par ce* dëpUcemeni lent* dn criatal , le* conrbei te modlGent
et penrent le traniformer If* nne* dan* le* antre* (i îe* facei
plane* da criital (ont obliqtie* l'one lar l'antre. Si an cratraiit
elle* *ont rigonreniement parallèle* et (i le criital «t bien pnr
on n'aperfoit ancnn changement. Ce panllâiime a'c*t pa* loe-
jonn rigonrenaemenl obterrë dan* le* cri*tanx qoi •« dîràeni
facilement en fenillet*, comme lei mica*, la chani anlfat^ roaue
on limpide, car j'ai obierrt de ce* changemen* sur plntienn
échantillon* en apparence tri*'pDrt et terminé* par de* inrfaeci
plane* et coaUnnci.
Le* conrbe* brillante! et le* eonrbe* ofaccure* l'cchangenl lei
nnei dam le* antre* qnand on fait faire na quart de toor i
l'one de* deux lounnalinc*. Voilï pourquoi ce mouvement d'un
qnarl de leur inffit par foi* ponr faire naître le* eonrbe* ob*cntH
de* dcniièine et qualriime variété* ; maii dani ce cal, et atant
le rnooTcmcnt, c'était une courbe lamineuae qui atait la forme
de cei variéLéi.
Quand l'axe principal d'an criital eit parallèle aux facei , la
figure B *e décompoie; elle *e traniforme en quatre groupet
il'hvn*Tholei ^quilalère* qui ont ponr aiymptote* commonei
itc* formant une croîi dont Ici brtniche* font des angle*
egrci arec l'aie principal et avec l'aie aecondairc.
il provient de la courbe de leconde vaiiitc qui reil*
( 6o3 )
todjoQiiB ainsi rintermëdiaire entre les conrbes de première el
troisième Tariëtés, courbes qai sont derennes hyperboliqQes^
On Toil donc qne ponr aperceroir cette croix noire , il fant
aussi que le cristal à faces parallèles ait de certaines épaisseurs
déterminées ; mais si les faces sont inclinées Tune sur Fautre ,
on pourra obtenir la croix noire en promenant le cristal entre
les tourmalines croisées ou non.
La fi^re B , composée de lemniseates , représente donc Timage
Tue à la lampe à travers deux tourmalines croisées , et qui pro-
viendrait d*un cristal à faces perpendiculaires sur Taxe principal,
ayant deux axes optiques formant un pelit angle ^ et enûn d*une
nature et d*une épaisseur telles que Timage produirait quatre
courbes obscures de la première variété , celle de la seconde ,
quatre de la troisième , celle de la quatrième et une infinité de
la cinquième.
Occupons-nous des propriétés de ces courbes. Prenons un
point qnelconqae sur Tune d*elles et mesurons ses distances b
et c aux deux pôles. Mesurons de semblables distances à partir
d'un autre point de la même courbe ; opérons de même ponr un
troisième point , un quatrième •••• le produit bc de chaque
couple de ces distances reste toujours le même. Il est évident, à
la seule inspection de la figure, que ce prodoit, constant pour
tous les points d*one même courbe , ira en augmentant à mesure
qne la courbe sera d*un numéro d*ordre plus élevé , et en dimi-
nuant poar les numéros d*ordre de moins en moins élevés. Au
pôle il sera nul, car bien que la distance b soit alors aâ, la
distance c de Tautre pôle à lui-même étant nulle , le produit bc
est zéro. On peut considérer les pôles comme une courbe réduite
à n*avoir plus que deux points. On voit donc qu*â partir du
pôle et passant de chaque courbe à la suivante , le produit bc
va en croissant depub zéro jusqu*à Tinfini. Les mesures prises
sur rimage prouvent , comme la théorie , que ce produit étant
bc pour les points les plus sombres de la première courbe obs*
(6o4)
euroi il «tt abe^ ibe^ 4^c, S^^ 6iAc.«. •• pour ks oa«rbet
(kbicaret tuiTtiites, e*wt-i-<lire enfia qaeee produit erolt depuis
k pôle où il eat i ëro jv$qu*aiix dernièret oourba» obeearat ,
eomme la térie très-simple des nombres
Of If a, 3, 4» 5, 6, 7, 8| 9, 10» ii««««4
Il croit comme celle des nombres
1 I « X 1 ti H W 17
Ti îf î» T> î» "T» T» T» -r»«-**«
pour les points les plos éclaires des conrbes brillantos.
Dans Tnn et Tantre cas ce prodnit bc rarie arec la nature de
la conlcnr simple qui éclaire le cristal; mais il sait tonjoars les
lois ci-dcMos. Le prodnit bc est tonjonn pins petit que le carré
a* de la distance d*an p6le an centre général , pour les courbes
de la première Tariété. Il est égal à ce carré a* pour la courbe
de seconde variété. Il est plus grand que a*, mais plus petit que
oa* pour la troisième Tariété; égal i za* pour la quatrième, et
enfin plos grand que aa* pour la cinquième Tariété. Pour notre
figure B , nous stous pris a = loo millimètres , ainsi le produit
bc aura les Taleurs suiTantes
aooo, J^ooo, 6ooo, Sooo^ loooo, 121000 1 i4ooo...«
pour les courbes dont les numéros d*ordre respectifs sont
3, 4) 5, 6»
D*après cela , rien n*est plus facile que de construire géométri-
quement toutes ces courbes. Je me bornerai è indiquer la marche
générale à suivre en prenant pour exemple la cinquième courbe,
pour laquelle on a ^c =r a' := lOOOO.
De cbaqne pôle comme centre et avec des rayons suecessiCi
de 5, 10, i5, no, aS, 3o, 35 ndlUmèties, on déorica
( 6oS )
autant de cercles an crayon ; qaelqnet-nni de ces oerclet , cens
qoi ont pour rayon depuis 45 jusqu'à 9$ millimètres, serviront
pour la courbe 5 ; ces mêmes cercles et d'autres plus petits ou
plus grands serviront pour la construction des autres couii>es.
Je divise 10000 zs bc=sa* successivement par
9S9 90 9 85, 80, 5o, 45, 409
ce qui donne les quotients respectifs
xo5,a6, iix,ii, X 17,64* laSy.,., aoo, Aaa,aa, aSo.
Avec le quotient io5,a6 comme rayon , je décris de chaque pôle
comme centre de petits arcs de cercle qui coupent les cercles
du rayon 9$ en quatre points qui appartiennent â la cinquième
courbe. Avec le rayon m, 11 je décris des arcs de cercle qui
coupent ceux qui ont pour rayon 90 , ce qui donne quatre nou-
veaux points de la même courbe, et je continue ainsi. Je fais
enfin passer un trait è Tencre par tous ces points en suivant la
courbure que leur disposition indique suffisamment s*ils sont
assex multipliés. On opère de même pour toutes les courbes.
En partant du centre et en parcourant la ligne des pôles , on
passe successivement sur les points où les courbes 5 , 4 9 3 , a ,
1,0 rencontrent cette ligne entre les pôles, puis ceux où cette
ligne est coupée une seeonde fois par les oourbea i , 2 , 3, 4t 5 ,
puis une seule fois par les courbes 6, 7, 8, 9, 10, 1 1 , ia.. • • .
Il importe de bien déterminer la position de ces points en calcu-
lant les distances du centre â cbacun d*eux. Ces distances sont,
pour les quatre premiers points , en allant du centre au pôle :
|/a* — bc
ou
|/lO000— 8000I , 1^10000 — 6000 1 , K IOOOO--40OO» ,
^^loooo — aoool 9 K 10000 — 0 ,
( 6o6 )
on
|/aooO| |/4ooo, ^6000 y 1/800O9 l/ioooo;
ces nombres , divisés par |/aooo lear factear commun , croisent
comme les saivans :
|/~, |/T, i/T, |/4", 1/5".
Pour les points de rencontre au-delà du p6le^ les distances,
toujours comptées à partir du centre , sont généralement
|/a* -+- bc
et ont par conséquent pour valeurs la série des nombres
|/ioooo-4«aooo, ^ 1 0000 -t- 4^00, ^i 0000 -(- 6000 ••..
ou
I/1200D9 |/ 14000, ^16000....
• • • •
et en les divisant par le même facteur commun \/ 2.000^ on
verra qn*iU suivent la loi des nombres
i/6 , 1/7 , ^/8
Ainsi ces distances , en comptant le centre et le pôle pour des
points de rencontre , sont entr'elles comme les racines carrées
des termes de la progression
0, I, a, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, II, 12, i3, 14
(6o7)
Caknlont de même les distances socccMivet da centre aux
points où l*axe tertiaire conpe les coorbes 6 , y» 8 , 9 , lO » 1 1 .. •
Lear Talenr (ënénile est
ce qui donne snccessivement :
j/ 1 aooo — 1 0000 , |/ 1 4000 — 1 0000 , ^ 1 6000 — I oooOm •
on
l/sLOoo , |/'4ooo , |/8ooo
Ces Yalenrs ëtant ë(çales à celles précédemment trouvées , nons
en conclarons qae les distances comptées sur Taxe tertiaire
sont respectivement égales aux distances comptées sur Taxe
secondaire.
Ce résultat est général et donne lien & la remarque suivante
également générale :
Il y a toujours autant de courbes de la troisième variété que
de courbes de la première variété. Les distances du centre aux
premiers points de rencontre des courbes de la première variété
avec Taxe secondaire sont respectivement égales aux distances
comptées sur Taxe tertiaire , depuis le centre josqu^aux points
saccessifi» de rencontre avec les courbes de la troisième variété.
La courbe de la quatrième variété rencontre Taxe tertiaire à
une distance du centre égale à la distance a de ce même centre
au pôle. Ce point de rencontre est une sorte de p6le on de
centre qui jouit de certaines propriétés dont nous parlerons.
Les distances de chaque pôle aux points où les courbes ren^-
conirent Taxe tertiaire sont évidemment égales; elles ont pour
valeur |/^c. En nous bornant au cas de la figure B , ces valeurs
4ont
^laooo , ^14000, j/ 16000, j/ibooo, ^/aoooo, . ,;
( 6o8 )
En les dÎTlsant encore par leur factear commun |/2ooo , on
Terra qn^ellea saivent la loi des nombres
1^6 , ^/7 , |/8 , 1/9 , |/io.
c'est-à-dire que les distances d*aa pôle anz points d'inter-
section des courbes ayec Taxe tertiaire croisent comme les
racines- carrées des numéros d*ordre de ces courbes.
De ce que les distances du centre aux points de rencontn
successif sur Taxe secondaire (eft comptant le pôle pour ui
point de rencontre ]| sont égales aux distances du centre jus-
qu'aux points de rencontre arec Taxe tertiaire, et de ce que II
distance du centre au pôle est égale k la dislance du centre sa
point où Taxe tertiaire rencontre la courbe de la quatctee
▼ariété, il s'ensuit que les distances de ce dernier poinC m
points sueeessifii de rencontre de toutes les courbes avec l'ue
secondaire sont respectiTcment égales aux prettiéret et seat
Muséquemment entre elles comme les radnes carrées des temei
de la progression o, 1,^,3, 4* &f ^9 7
Elevons i Tun des p^Mes une perpendienlaire sur Taxe seeoa*
daire. Elle reneontrera toutes les courbes en des points dent lei
distances au pôle seroot représentées par
100 X \/-.2^.ij/'*'H-ioo^
n étant le numéro d'ordre de la courbe. Faisant successiTettent
n =5 1 , 2 , 3949 1 ^^ A^r* ponr ^* distances do
nombres qui snirent mt loi trop compliquée et trop diffitrenti
de celle que nous désirons rencontrer pour mériter ph» de
détails.
Sur la distance des pôles comme diamètre décrirons nos
drconférence ; elle coupera toutes les eourbes des piemiiiet
seconde et troisième variétés, et elle sera tangente i celle de b
(6o9)
quatrième yariété. Les distances da point de tangence au points
de rencontre snccessib» comptées de ce point de tangence 9
seront
|/ za? — bc
jasqn*aa pôle. Elles seront
|/ aa* -4- ^
an delà dn p6le. En mettant ponr bc ses valeurs saccessives ,
on Terra qne ces distances croissent comme les racines carrées
des termes de la progression
* • *» 3, 4» 5, 6, 7,
Le» perpendicnlaire» abaissées des pointa d'intersection de la
bç
circonférence avec les conrbes sont représentées par — ^ et
SA
elles croissent^ à partir da pôle, comme les nombres 0» I9
a» 3, 4) 5,,..
G>opons maintenant tontes les courbes par une cireonftrence
de cercle décrite de Tun des pôles comme centre et avec un rayon
a a égal a la distance des pèles. Les distances b des points d*inter-
aection snocessift au pôle qui sert de centre seront constamment
égales kza\ ainsi on a partout b s=s aoo et le produit be devient
aoo X e. Ces produits allant en croissant comme les nombres
1,3, 3*4959. •••••il s*en suit que les valeurs du Ikcteur c
•aivent la même loi et qu*ainsi les distances successives de
Tautre pôle aux points d'intersection suivent cette loi des nom*
bres ifd, 3|4»59 ^ même, si de Tun des pôles et
avec un rayon plus grand ou plus petit que a a, mais plus
grand que a, on décrit une circonférence de cercle, les dis-
tances de Fautre pôle aux points d^interseclion de ce cercle avec
39
(6io)
les courbes seront entre elles comme les numéros d^ordre de
ces coatbes.
Il parait résolter de ces tentatÎTcs qn'aaciuie ligne droite
on eircalaire passant par Tan' des p6les ne coape les ooafl>es
en des points tels qne leors distances à ce p6le soient entre
elles commes les racines carrées des termes de la progreasioa
G, I, ^f 3, 4« ^s 69 7 ^^<^ ^^^ ^^^'^ tireix»na
de ce résultat nne consé^enee relatÎTe à la dislribotioi& des
eonlears antonr des pôles dans les cristani i dcox axes , com-
parée i celle des eonlears dans les anneaux de Hewton.
Examinons maintenant quelles modifications éprouTenit la
figure B I si le cristal qui la donne prenait tout-i^eoop
une épaisseur plus grande. Par la théorie comme par des me-
sures prises sur limage produite par le nitrate de potasse dont
Fangle des axes n*est que de 5** ^o\ M. Hersdiel s*est assuré que
le produit bc décroît comme Tépaisseur augmente. D*après oda,
si rqMdsseur derient double , le produit he de 48000 pour la
courbe ^4> *^ réduit à a4ooo ; c^est-4-dire que cette eouibe
tient prendre la place de la douxième. Far la même raison ecOe-
ci vient prendre la place de la sixième , qui dle-mème prend la
place de la troisième» Et comme fl y a une infinité de courbes
de rang pair, elles troureront à se placer sur des eouribes soit de
rang pair soit de rang impair qui existaient avunl que T^niaseur
ne fut doublée. Ainsi les drplaermens des couibo de rang pair
n*apporterottt aucun changement à la figure pffiaaitive. Le pro-
duit he est de a6ooo pour In couibe iS» il se réduit a sa uioitic
i3ooo , nombre compris entre 14000 et laooo , ceUe
•eufbe tiendra donc se placer eatru la scptièsne et la
On Toit donc que les courbes de rang impair TJemieul ne placer
entre les courbes dqi existantes. Par oonsêqueni les couibea
aetudies de notre figure B, lubeistei— t; mais fl viendra s*esi
former une entre le pôle et la emnbe 1 ; une autre entre t
et n , entre a et 3, entre 3 et 4 • ^ k
(6.1 )
total des courbes des première et seconde Tariëtës réunies sera
doublé ainsi qae le nombre des courbes des seconde et troisième
Tarie tés réunies , etc. Les courbes seront donc deux fois plus
terrées et on en verra deui fois plus dans la même partie du
champ de la vision.
Triplons répaissenr primitive du cristal. En raisonnant de la
même manière, on verra bien que les courbes d'un numéro
d*ordre divisible par 3 viendront se placer sur les courbe^ pri-
mitives dont le numéro d'ordre est trois fois plus petit. Ainsi ,
par exemple , les courbes ay et 3o viendront respectivement se
plaeer sur les neuvième et dixième. Quant aux courbes a8 et og,
elles viendront se placer entre g et lo, parce que les nombres
^ et ^ sont plus grands que 9 et plus petits que 10. En défi-
nitive , le nombre des courbes sera triplé.
Si donc l'épaisseur du cristal pouvait croître lentement sous
les yeux de l'observateur, on verrait les courbes des cinquième ,
quatrième et troisième variétés se rapprocher du centre et se
serrer de plus en plus. Les plus Toisines du centre passeraient
successivement i la forme de la seconde variété , puis à la forme
des courbes de la première variété. Ces dernières s'accumule-
raient entre le centre et le pèle en s'éloignant du centre et mar-
chant vers le pôle pour faire place & de nouvelles courbes ; mais
aucune n'irait se perdre au pôle , qu'elles serreraient seulement
de plus près.
Si l'épaisseur diminuait, les courbes de la première variété se
dilateraient; les plus voisines du centre s'en rapprocheraient
davantage \ elles passeraient tour à tour à la forme de la seconde
Tsriété; elles s'éloigneraient ensuite du centre, passeraient , en
se desserrant toujours , par les formes des troisième , quatrième
et cinquième variétés ; enfin elles disparaîtraient du champ de
la vision. Les courbes au-delà des pôles s'en éloigneraient en se
dilatant et se desserrant, et sortiraient successivement du champ
de la vision.
( 6ia)
Noos ATonB encore & ciaminer ce que devient la figare B ,
quand la distance det pôles varie , ce qnî revient à changer
Tangle des axes optiques.
Faire décroître a , e*est faire dëcrottre aassî a * , mais bien
plas rapidement \ cela revient an fond à faire croître le produit
bc; ti par conséquent , i opérer dans Timage un effet analogue
à celui qn*opère une diminution d*ëpaisseur. Quand a*, par
exemple , est réduit à sa mmtié , ^ a* est réduit i son quart | a * ;
cela revient à quadrupler bcaa à réduire l'épaisseur primitive
i son quart« Si donc Tangle des axes pouvait déoroitre lente-
ment pendant qn*on observe le cristal à la lampe , on verrait les
courbes de la première variété 8*élargir , se desserrer et mareber
avec les pôles vers le centre général ', elles disparaîtraient une à
une. Après avoir passé successivement par la courbe de la seconde
variété dont les réapparitions seraient intermittentes , elles passe*
raient successivement aux formes suivantes ; bientôt on ne verrait
plus qo^un petit nombre de courbes de la troisième variété*
montrant à peine un reste de dépression, k mesure que les pôles
marchent vers le centre où ils vont bientôt se confondre, les dis-
tances b et c d'un point quelconque de Tune des courbes à ces
deux pôles déjà très*voisins , tendent de plus en plus vers Téga-
lité 9 et loriqu*enfin les deux pôles atteignent le centre ^ c*est-â-
dire , lorsque le cristal n^a plus qn*un axe optique perpendi-
culaire aux faces I le produit b c devient un carré R* , et toutes
les courbes se transforment en cercles parfaits. Les carrés des
rayons de oca cercles croissent donc comme les nombres o , t ,
Af St 4t &»•••••• P<>iv I<^ cercles obscurs , et comme les
nombres iif»?*?»? P^^^ 1^ cercles brillans. Ainsi ,
dans les inuges que montrent les cristaux à un axe perpendi-
culaire t les diamètres des cercles obscurs croissent d'un cerde
& Tautre , comme les racines carrées des nombres
o, 1 , 2, 3, 4) ^9 6,
et ceux des cercles brillans eobime les racines carrées des nombres
I s s 7 9 1 t 1S
( 6.3 )
OnToit ftoseiy d*aprèt ee qui précède, qa*ane épaîssear derenae
mi nomWe quelconque de fois pins grande on pins petite ,
donne naitianee à dei cercles autant de fois plut ou moint nom-
breui et d*un diamètre autant de fois plus petit ou plus grand.
Des mouTemens opposes à ceux que nous Tenons de décrire
auront lieu si la distance des pôles augmente , ou , ee qui retient
au même , si Tangle des axes optiques augmente jusqu^â 180
degrés , pour ne plus former qu'un seul axe parallèle aux faces
du cristal. En effet , la distance a du centre au pôle derenant
plus grande , lo produit b c deviendra relatirement plus petit, et
Teffet produit sur l'image sera analogue à celui qui prorten-
drait d'une augmentation d'épaisseur dans le cristal. La dépres-
sion augmentera dans les courbes de la troisième variété » parce
qu*elles se rapprocheront du centre; celles de la cinquième
▼ariété passeront Successivement i la quatrième * i la troisième;
en même temps celles de la troisième variété passeront successif
▼ement par la seconde , et viendront se ranger dans la première
variété , entre le centre et le pMe. Les courbes se serreront de
plus en plus , leur conveiité dans les parties vues du centre , le
long de Taxe tertiaire , ira en augmentant , elle diminuera pour
les courbes de la première variété vue du centre dans la direc-
tion de la ligne des pôles. Dans cette même direction , la cott'-
cavité des courbes des troisième, quatrième et cinquième
variétés ira en diminuant ; bientôt on ne verra plus dans tout le
champ de la vision que des courbes tournant leur convexité
générale vers le centre , et qui n'appartiendront plus qu'aux
variétés troisième et première. Enfm , les parties de ces courbes
déjà transportées hors du champ de la vision , dans la direction
de la ligne des pôles , se diviseront A cette ligne ; leurs branches
éloignées changeront leur courbure concave en courbure con-
vexe , et quand les axes n'en feront plus qu*nn seul parallèle aux
faces du cristal , toutes les courbes se seront transformées en
hyperboles équilatcres, les unes traversées par l'axe secondaire
(6.4)
deTena axe principal , \ti antres, en nombre ëgal, traTenéet par
Taxe tertiaire devenu axe secondaire. La coarbe qui tiendra
remplacer celle de la seconde variété se transformera en deux
lignes droites rectangalaires , fabant des angles égaux avoe les
denx nouyeanz axes. Ces droites seront les asymptotes des quatre
groupes d'hjperboles.
Nous ayons yu que les distances successiyes du centre aux
points de rencontre de la ligne des pôles ayeo les lemniscatei ,
pour les cristaux a deux axes , et tous les rayons pour leâ crit-
taux à un axe perpendiculaire , vont en croissant comme les
racines carrées des nombres o,i, 2,3,4«**« V^^^ ^^ cour-
bes obscures ou des nombres i 9 f v î 9 ?• • • • • pour les courbes
brillantes; il en est de même quand les courbes sont devenues
hyperboliques ; ces distances également comptées du centre le
long de Taxe principal ou de Taxe secondaire suivent la même
loi. C*est pour cela que , dans les trois cas , il y a également an-
tour du centre général une plage vide de courbes, tandis qu*eUes
sont accumulées autour de chaque pôle dans les cristaux à deux
axes.
La lumière simple qui éclaire le cristal venant à changer,
toutes les lois numériques énoncées jusquMci subsistent , il n'y a
de changé que la place occupée par les courbes brillantes ou
obscures, parce que le produit b c varie avec la couleur, on ca
d*antres termes avec les longueurs des ondulations de la lumière
diversement colorée. Le produit b c sera d'ailleurs toujours nul
aux pôles , si , comme nous le supposons d*abord pour plus de
simplicité , les axes relatifs aux diverses couleurs sont confon*
dus en un seul , ce qui est extrêmement rare*
Maintenant , construisons par la pensée toutes les lemniscatea
correspondantes à chacune des couleurs du spectre solaire^
marquons les d'abord d'un trait fin sur notre fig. B ; pats
grossissons ces traits en les peignant avec les couleurs préeiacs
que les courbes doivent prendre ; étalons et superposons ces
(6i5 )
coaleart dans les proportions convenables , nous aurons nne
figure eoloriëe qui sera une copie plus ou moins fidèle de Timage
qu^on observerait en recevant la lumière blancbo composée à
travers le cristal qui nous occupe.
Comparons Tun des deni systèmes d^ovales de cette image avec
celui que donne un spath perpendiculaire. Pour cela menons une
ligne droite quelconque par Tun des pôles. Noos avons vu que,
généralement » elle ne coupera pas la série des courbes colorées
d*nne même teinte en des points dont les distances an pôle puis*
sent suivre la loi des racines carrées des nombres 7 9 f » f « ?# • • •
Mais nous avons vu aussi qn*une ligne droite quelconque tirée
du centre dans la seconde image coupe la série des courbes co-
lorées d*une même teinte en des points dont les distances au
centre devenu pôle suivent au contraire eiactement celte loi des
racines carrées des nombres ? f f 9 7 « 7 î par conséquent , les
coolears ne sont pas distribuées de la même manière dans les
deux images comparées. Les couleurs 1 abstraction faite de leur
mélange, se succèdent à la vérité dans le même ordre à partir du
pôle de Tune des images et du centre de Tautre ; mais elles y
occupent des espaces qui ne sont pas proportionnels ; elles ne se
superposent pas dans la même proportion de leur étendue en
largeur , et conséquemment elles produisent des mélanges assez
différens d*une image â Tautre pour que les deux séries des
teintes réelles qui en résultent ne puissent être les mêmes, bien
qu'elles aient encore quelqu*analogie, une certaine ressemblance
qui augmente quand le cristal â deux axes est taillé perpendi-
culairement & Tnn de ses axes. Cependant la série des teintes
dans les anneaux donnés par le spath ( teintes qui sont celles des
anneaux de Newton ), et la série des teintes le long de la per-
pendiculaire menée par un pôle à la direction de Taxe secon-
daire mis dans le plan de polarisation, sont a -peu- près les
mêmes.
Cette dissemblance générale dans la distribution des couleurs
(6i6)
tar let deu images comparées est bien plos grande eneore qoand
les aies do cristal sont sépares. Elle est énorme qitend on com*
paie cette distribotion dans I*image da spath perpendicniaire
aTCC celle de l*an des systèmes d*anneanx qne donne le ad de
La Roclielle i dont Tangle des axes pour les rajons ronges snr-
passe de lo degrés Tangle des aies poor les rayons Tioleti , sdon
les obserrations de H. Hersehel.
Ponr constraire Timage eolorée qne donne nn semblable eiîs»
tal, il fendrait tenir compte dn déplacement des pMes, qni se
capproolient dn centre dans le sel de La Rocbelle, la topaae
blancbe, le mica. • . • en allant dn ronge an tiolet, et qni s*en
Amgnent an contraire dans FarregonitCf le nitrate de potasse. ...
Il snffit qne Tamatenr, i qni je m*adresse f ait reconnu par ces
longs détails la canse principale de la biiarrerie qa*il obsenre
dans les cbangemens qn^^ronvent les formes des images , le
nombre des conrbes qni les composent et la distribution de
Icnrs eonlenrs qnand il passe d*nn cristal à on antre.
ERRATA POUR LES NOTES SUR LA POLARISATION.
nos
tiasis
kv &iiir as
LISES
aSy
a, en remontant 1
axe,
arc.
3o5
8, en remontant,
blcnci
blenc.
Su
i5.
cris.
cris-
333
9»
les,
ces.
Partout ,
lemnîcastc.
iemnîscate.
(6i7)
LITTERATURE.
LE PARADIS PERDU,
PoxMB M JOHN MILTON ,
Tradaclion de M. L. BiAsé, Membre résidant.
i.er JUILLET i835.
tITKB FAEMIEA.
Oi&ivfu la première désobéissance do Thomme et le fruit de
Taibre déPenda , ce fmit dont la sarear mortelle répandit par le
monde le trépas et tons les manx , ce fmit qui nons fit perdre
Èden, jnsqa*â ee qa^nn fils de Tbomme i supérieur à lliumanitéy
YÎnt nous relever de notre chute et reconquérir pour nons le
séfonr bîenbenrenx : Muse céleste , chantes !
Dans les hautes retraites d*Oreb ou de Sina » vous avez inspiré
ce pasteur qui , le premier, apprit à la race choisie comment les
cieux et la terre sortirent du chaos : ou peut-être chérissez-vous
davantage la colline de Sion et cette source de Siloc qui jaillit
près des lieux où parlaient les oracles. G*est là que mes vœux
iront vous chercher. Venez aider ces chants aventureux qui,
dans leur vol plein d*andace, aspirent à s*élever bien au-dessus
des monts d'Àonie : car ils vont célébrer des choses qu'aucun
langage humain n'a tenté de décrire.
( 6i8 )
Et toi surtout y Esprit dirin , toi qui préRres à tous les temples
le sanctuaire d*nn cœur droit et pur, daigne m*înstruire, A toi
qui sais 1 Dès la naissance des temps , tu étais là : déployant tes
ailes puissantes, tu te posas comme la colombe pour couTer le
vaste abime ; et Tabime devint fécond. Illumine mes ténAtes ;
relève et soutiens ma bassesse : que toujours i la hauteur de ee
grand sujet, je puisse montrer à tous la Providence étemelle et
devant la face des hommes justifier les voies du Seigneur,
Dis-nous d*abord , car ni le ciel , ni les profendes régions de
l'enfer ne cachent rien à ta vue \ dis-nous comment nos premiers
pères , dans cet état de parfait bonheur, si hautement ùvorisés
du ciel , se laissèrent déchoir des bontés du Créateur, et , pour
une seule entrave à leur liberté , osèrent violer les lois divines:
eux , les rois de ce monde terrestre ! Quel séducteur leur inspira
Todieuse pensée de la révolte? «^ Ce fut le serpent de rabime!
Ce fut lui dont la fourbe, aiguillonnée par la vengeance et Tenviei
trompa la mère des humains. Déji son orgueil Tavût précipité
des cieux avec toute Tarmée de ses anges rebelles. Fier de leor
appui , aspirant à établir sa gloire au-dessus de tous ses ^ox,
il s'était flatté d'égaler le Très-Haut parce qu'il s'en déclarait le
rival ', son ambition avait allumé dans les cieux une guerre impie
contre le trône divin, contre la monarchie éternelle; il avait
livré enfin cette fière bataille, inutile tentative 1 — L'Omnipotent,
du haut des demeures éthérées , le lança , tout en flammes , la
tète la première, hideux débris, ruine embrasée, vers le gouffins
sans fond de la perdition étemelle. Là doit demeurer, fixé par
des chaînes de diamant au sein des feux vengeurs , celui qui osa
défier son Dieu et l'appeler au combat.
Neuf fois s'écoula le temps qui mesure aux mortels une nuit
avec un jour ; et , au milieu de ses horribles phalanges , il restait
étendu , ballotté sur l'abîme de flammes , exterminé , mais too-
l^.
(fi'9)
joars immortel. La sentence divine le réservait à an pins horrible
sapplicc : a la double pensée da bonbenr perdn et de la souf*
france éternelle. Enfin , il promène anlonr de loi des regards
funestes ou se peignent l'épouvante et la douleur sans bornes
mêlées à Torgueil endurci et à la haine inflexible.
D*un seul coup-d*œil, aussi loin que peut porter la vue d*un
ange, il parcourt la lugubre demeure, immense, désolée. Tout
à Tentour , ce n*est qu'un horrible cachot , flamboyant comme
une grande fournaise : pourtant ces flammes ne donnent point
de lumière , mais plutôt de visibles ténèbres qui de toutes parts
font découvrir des spectacles de misère f des régions de deuil et
de sinistres ombrages où ne peuvent habiter la paix ni le repos.
Là ne descend jamais l'espérance , qui descend en tous lieux \
mais la torture qui ne doit point finir y redouble sans cesse ;
•ans cesse y roule un déluge de feu alimenté par le souffre qui
ne se consume point. Cette demeure, réternelle justice l'avait
préparée pour les rebelles : elle avait construit leur prison dans
les ténèbres extérieures , régions trois fois aussi reculées loin de
Dieu et de la lumière céleste que la dernière limite du monde
est distante du centre. Oh I combien était différent le séjour d'oii
ils sont tombés l
Il aperçoit les compagnons de sa chute plongés dans les tour-
billons des flammes tempétueuses ; il voit , roulant à ses côlés
parmi les vagues de feu , le plus puissant après loi et après lui le
plus coupable, celui que la Palestine adora et qu'elle nomma
Beëlzebub.
Le chef des ennemis de Dieu, Satan ( car, depuis son crime, le
ciel l'appela de ce nom qui veut dire ennemi), Satan rompt
par ces fières paroles le silence affreux de l'abîme :
» Oh ! si tu es celui , — mais alors combien déchu , combien
( 620 )
changé! — celai qui, dans les royamnea heareoK de la lumière «
revêtu de splendeur , éclipsait tant de milliers d*esprita eox-
mémea resplendissans ; -» qm , naguère lié è mon sort par une
ligue mutuelle, par des penaers et des desseins eomplieea, par
une espérance égale et par les inèmea hasards d*nne glorieuse
entreprise, maintenant encore se trouve uni k moi par le malheur
et dans une mine commune: «— au fond de quel abtme tu me
Tois et de quelle hauteur tombé ! Tant IL a dft , le lâche , ttm
coups de son tonnerre , de cette arme terrible dont personne
jusque là ne connaissait la puissance I — • Ni la foudre cependant,
ni ce que le vainqueur en courroux peut ajouter i nos souffrances,
rien ne me fera repentir; rien ne saura changer, •— toute changée
qu^elle peut être dans son éclat apparent, — cette ame inébran-
lable ; rien ne brisera ce dédain altier, né de la conscience d^un
génie méconnu ! Fort de cette conscience , je me suis levé pour
oombattre un ennemi trop puissant ; j*ai su entraîner dans ces
fiers débats une foule innombrable d*Esprits en armes, tous
dédaignant son empire et préférant le mien , tous , résolus i
lutter de force avec lui , i livrer dans les plaines du ciel nn
combat au moins douteux, et à briser enfin son trftne. La bataille
est perdue , soit! tout n*est pas perdu avec elle. Cette volonté
qu*IL ne saurait conquérir , Tamour de la vengeance , la haine
immortelle, ce courage qui ne veut point se soumettre ou fléchir,
mille sentiments enfin qui restent invincibles , voill une gloire
que sa colère ni sa puissance ne me sauraient arracher. Nous
courber, implorer notre grâce d*un genou suppliant, déifier le
pouvoir qui devant la terreur de ce bras a si long-temps douté
de lui-même: ah! ce serait bien abject, ce serait une ignominie,
une honte plus basse que notre chute. Non ! par Tarrèt du destin,
cette force qui fait de nous des Dieux , cette substance céleste ne
saurait périr; d*ailleurs, rexpdrience de ce grand événement,
nous laisse aussi forts par les armes , mieux éclairés pour le con-
seil. Soutenons donc avec un meilleur espoir , ou par force ou
(6ai )
par niie , ane guerre éternelle, irrëconciliaUe , contre oe puis-
sant ennemi qni maintenant triomphe » henrenx de régner seul
et en tyran dans les eieui. »
Ainsi parla Fange apostat ; et il souffrait en parlant : il s*exal-
taitbien haut, mais il se sentait torturé par un profond désespoir.
Son fier compagnon lui répondît :
a 0 prince , 6 cbef de tant de Trônes , de Puissances , qui t
sous tes drapeaux, guidèrent aux combats les bataillons des
Séraphins : guerriers intrépides, ils mirent en péril celui qui se
perpétue Rm dea Geoz , et Toulnrent éprouTer si sa hante supré-
matie a pour aanction la force, le hasard ou la destinée ! Va , j*ai
trop ressenti 9 trop déploré, ce cruel éTénement, cette mine
épouvantable. Une irréparable débite nous a déshérités du Gel.
Elle a précipité dans oe gouffre une puissante année, tout en^
tière enserelîe dans la destruction , si toutefois la destmetion
peut jamais atteindre des Dieux , de célestes essences : oar I*es«
prit reste invincible , et bientôt sa rigueur se ranime, sundrant
â une gloire éteinte , à une félicité engloutie dans la misère
sans fin*
B Mais peut-être noire yainqueur, celui qn*îl faut enfin nom-
mer le Tout-Puissant , car il devait Tètre sans doute pour rem-
porter sur nous , peut-être nous a-t-il laÎMé notre courage et
nos forces entières, pour sulfire au fardeau de nos peines et de sa
colère; peut-être même devrons - nous le servir activement,
esclaves par le droit des armes , quelques travaux quUl nous
impose au milieu des feux et dans les entrailles de TEnfer, quel-
ques missions qu*il nous confie parmi les ténèbres de rabime.
Triste consolation alors que de sentir en nous des forces inépui-
sées, et un être éternel pour Téternel châtiment I »
Le Roi des Esprits infernaux s*empresse de répliquer :
« 0 Chérubin déchu , se sentir faible ce serait toujours vivre
(6m)
plat misérable , fallAt-îl travailler on sealement lonffnr. S<ns-«n
cerlain, d'aillenrt, faire le bien ne sera jamais notre tâche:
opposé â la Tolonlë suprême de notre ennemi , le mal seul fera
nos délices. Qne s*il prétend tirer quelque bien de ce mal qui est
i noas, entravons-le: cherchons, noas, dans le bien même,
des élémens de désordre. Noos en trouverons souvent , et IL se
sentira blessé , je Tespère , quand il verra ses plus intimes des-
seins détournés ainti de leur but.
» Hais vois, le vainqueur irrité a rappelé vers les portes du
eiel les ministres de sa vengeance. Cette grêle de soufre, que la
tempête dardait après nous, a passé tout entière en tourbillons*
Déjà s^apaisent ces vagues de feu qui nous accueillirent tombant
du précipice. Le tonnerre 9 porté sur les ailes de Téclair ron-
geâtre, et de Taveugle fureur, a peutêtre ^uisé tous ses carreau :
il cesse de mugir à travers les profondeurs sans bornes. Ne lais-
sons point échapper Toecasion que le m^ris de notre ennemi ou
sa fureur enfin rassasiée nous présente! Vois-tu cette plaine
funeste et sauvage , séjour de désolation , que n^éclaire aucune
lumière, sauf le reflet que ces flammes livides y jettent, horrible-
ment pÂle et sinistre ? Dirigeons-nous vers ce rivage ; quittons
les vagues de feu dont nous sommes les jouets : là nous goûterons
le repos , si quelque repos y habite. Rassemblant les Puissances
abattues , nous chercherons comment à Tavenir blesser le plus
profondément notre ennemi , comment réparer nos propres
pertes , comment surmonter de si cruelles infortunes \ quel se-
cours enfin tirer de respérance , ou quelle résolution du dé-
sespoir? »
En parlant ainsi à Tange étendu près de lui , Satan élevait la
tête au-dessus des flots \ et ses yeux enflammés étincelaient à
leur surface : mais le reste de son corps , couché et flottant sur
les vagues, dans sa largeur et sa longueur aurait couvert plusieurs
(6a3)
ftrpenff , •— masse pareille à celle des monstres que nomme la
Fable, des Titans, iîls de la Terre , qui firent la gnerre an maître
des Dienz, de Briarëe on de Typhon, que renferment anjonrd'hai
les cavernes de Tan tique Tarsns : tel encore le géant des eanx ,
Lëviathan , la plos énorme des créatures que Dieu a faites pour
nager dans les flots de TOcéan. — Souvent , racontent les nau*
lonniers j Léviathan s^est endormi sur les ondes houleuses qui
battent la Norwège ; le pilote de quelque frêle esquif, surpris
parle soir, prend le monstre pour une lie, et, fixant Tanore
dans son enveloppe rugueuse , il mouille le long de ses flancs &
Tabri des tempêtes , tandis que la nuit plane sur les eaux et sus*
pend le retour du matin désiré. — Tel le Roi des Esprits infer-
naux s*étendait immense , enchaîné sur le lac brûlant. Et jamais
il n*aurait pu se lever , jamais il n*aurait même redressé son
front, si la tolérance du Ciel tout-puissant ne Pavait laissé
libre d'accomplir ses noirs desseins. Tandis qu*il méditerait la
ruine d*autrui , ses crimes réitérés devaient accumuler la dam-
nation sur sa propre tête; il devait voir un jour, en frémissant
de rage, que toute son horrible malice ne fait qu'appeler sur
rhomme indulgence et pardon , sur lui*même au contraire con-
fusion et vengeance éternelle.
Tout-à-coup, il dresse sur le lac sa formidable stature; de
chaque cêté, les flammes , repoussées en arrière , ont replié leurs
flèches aiguës, et roulent sur elles-mêmes comme des vagues
croulantes : une eflroyable vallée reste béante au milieu. Alors ,
les ailes déployées , il prend son essor vers les voûtes : Tair téné-
breux qui le supporte gémit sous un poids inaccoutumé. Il s^abat
enfin sur la terre ferme , si toutefois on peut appeler terre ce qui
n'est qu'un feu solide^ de même que de liquides flammes forment
les ondes du lac. — Quand la violence des vents souterrains
arrache un roc , une colline entière , des flancs déchirés du Pélore
ou du «ein tonnant de TEtna , aussitôt les entrailles du mont ,
(6a4)
réservoirs de soufre et de bitume , se •oulèveDt tout en fin : la
fureur de Tîncendie se joint an torrent d*air «ngisaant; et
bientôt il ne teste pins qn*nn cratère vide, ebarbonnenz, îmA
fumant d'une vapeur empestée. Td apparaît le S(d de cet bovdt :
tel le lien de repoa où s*arréte le pied du inandit. — Son eom-
pagnon Ta suivi ; et tous deni se glorifient de s*étre échappés
des flots stygiens , comme des Dieux quHb aont , par in aeidi
vertu de leurs forces renaissantes : ilt ne tentent point qne k
pouvoir suprême a daigné le souffrir.
tt Yoili donc la contrée , le sol et le climat , dit TArcIiangt
anatbème , voiU donc la demeure quMl nous faut accepter en
échange des cîeux \ cette obscurité funèbre, au lien de la divine
clarté I Qu*il en toit donc ainsi , puisqu*un seul et souTerain
arbitre peut maintenant prescrire ce qui sera le droit : nous
serons bien partout où nous serons loin de cet être que la raiton
rabaissait au niveau commun , et que la force seule a placé an-
dessus de tous ses égaux. — * Adieu donc , cbamps heureux qn*a
jamais habite la joie ! — Salut, séjour d*horreur ! monde infernal,
salut ! Et toi , profond abîme , reçois ton nouveau maître. Il
t'apporte une ame que le lieu ni le temps ne sauraient cbanger :
Famé n*habite qu^en elle-même; et là, elle se fait de Tenfer un
ciel , ou du ciel un enfer. £h I qu*importe en quels lieux , tî je
suis toujours le même, toujours ce que je dois être , tout excepté
Tesclave de Celui que la foudre a rendu maître?— Ici du moins
nous serons libres : le Tout^Paissant n^a point bâti cet demeures
pour nous les envier, pour nous en chasser un jour. Ici nous pou*
vous régner en paix ; un pareil sort me semble encore détirable :
plutôt régner aux enfers que de servir dans let deux l — Hait
pourquoi laissons-nous cet fidèles amit, les atsodét de notre
infortune , encore immobilet d'épouvante , étendus sur le lac
d*onbli î Que ne les appelons-nout pour partager cette tritle
demeure -, ou plutôt pour tenter, en ralliant leurt annet, ai noot
pouvons remonter au ciel , ou tomber plus bas dans Tenfer. »
( 625 )
Ainii parla Satan. Beëlzebnb lui répondit:
« Chef de ces brillantes armées que TOmnipotent seul pou-
vait Taincre, ohl s*iU viennent à entendre cette voix, gage
paissant d^espërance an sein des alarmes , cette voix qui a si
souvent retenti dans les plus rudes extrémités, dans la crise
périlleuse de la bataille en furie , cette voix^ signal infaillible an
milieu des assauts , aussitôt ils prendront un nouveau courage
et consentiront à revivre : — bien que maintenant on les voie
rampans , prosternés sur cet étang de flammes comme nous-
mêmes nous j étions tout a Theure , étourdis et confondus. Et
comment ne pas Tétre après cette chute épouvantable ! »
A peine avait-il cessé de parler, quand celui qu*il appelait
son prince s'avança vers le rivage. Son bouclier pesant, d'une
trempe étbérée, massif et large dans sa rondeur, était rejeté
sur ses épaules. La vaste circonférence égalait le disque de la
lune , quand , des hauteurs de Fésolé ou du sein du Valdamo ^
Tastronome toscan le contemple à travers le savant cristal ,
pour découvrir de nouvelles régions , des fleuves , des montagnes,
sur sa surface bigarrée. Sa lance , — le pin le plus élevé qui
jamais fut abattu sur les mbnts de Norwége pour fournir un mât
à quelque grand navire amiral, paraîtrait â peine auprès d'elle
on faible roseau, — sa lance, il la tenait à la main pour son^
tenir ses pas laborieux sur Tarène brûlante. -— Oh I ce n'est
point de ce pas qu'il foulait naguères les voûtes azurées. — Et
de toutes parts l'atmosphère torride le frappait de ses rudes
atteintes : un mur de feu l'écrasait.
Rien ne l'arrête : et bientôt il parait debout sur la grève
qui borde la mer enflammée. De la , il va réveiller ses légions.
Ces formes encore angéliques étaient gisantes dans l'effroi,
pressées comme les feuilles d'automne qui jonchent ces ruis-
seaux de Vallombreuse, sur lesquels les bosqueta étmriens
4o
( 6a6)
s^arrondissent en archet de rerdare. Tdt encore tamngent
entasses les joncs et les roseanx , qaand les Tcnts décliaînés par
le foagneut Orion ont battn les c6tes de la Her-Roage; là où
Bcshris s^engloatit arec la caTalerie de ttemphis , quand leur
haine perfide ponrstiivait les hôtes de Goshen : —cependant Israël,
en sùretë snr le rivage , pnt contempler les cadaTres et les rones
brisëes des chars qui flottaient snr les ondes. Ainsi les Esprits
réprontës , encore tout ëtonrdis sons le poids d*an revers ëpon*
Tantable , convratent an loin les flots dn lac. Leor roi les appelle,
et sa forte Toit fait retentir les profondes carilés de rdbjme.
a Princes, potentats, gnerriers, oi:gaeil de ce ciel qui fnt
à TOUS, de ce ciel qae Tons ne reverrez jamais , si tous. Esprits
étemels, vovs persistez dans cet enfoordÎMemeuent feneste!
Quoi donc, est-*ce là le Heu qno votre valear (btifoée dioisit
pour Si reposer des labears de la bataille? Et dormec-votu ici
paisibles comme dans les valions de TEmpyrëe ? On bien, cette
posture id>jeote, raoriez-voos prise en jarant d^dorer le vam-
qoettr? Maintenant k la vérité, tû vainq«enr s*arréte poor
eontempler les Chérubins, les Séraphins , roulant pèle-mélc
dans ces flots avec les débris de leurs armes et de leurs éten*
m
dards t mais bientôt, des portes dn 'Firmament , ses éelaireurs
rapides vont aperoevoir Tavantage que nous leur offrons : ils
root descendre et nous fouler uni pieds dans notre lâche abat*
tcment) ou plutôt nous perçant des traits de la fendre, nous
enlaçant des chaînes de Tédair , ils noos «doueront au fond
du gouffre? Courage donc, levez-vous, ou restez perdus è
jamais 1 »
. Ils entendent oes mots, et sont saisis de honte ; et aussi4èl ils
s'élancent en secouant leurs ailes. Tels des hommes qui doîvoit
veiller pour accomplir un devoir \ si le mallre qu'ils redoutent
vient à les surprendre jdongëa dans le sommeil, i sa voix, ib
s'élauoent , ils s'agitent encore tout endormis. Sans doute, les
( 6*7 )
EsprtU dëahiu aperçoivent rhorreur de lear de^Unëe \ ils «ente&t
lears craelles doaleart : mais avant toat , obëiasant à la toul de
lear chef, ils acoonreat innombrakUa. Dans lea jonn «iSiastea
de TEgypte, la baguette pniasante da fils d*Amrain, ayant
tracé les cercles magî^es dans Tair , éroqna tonte une sombre
nnée de sauterelles qoip poussée par les vents de l'Est, vint
planer comaie la nnît sur te royanme da i^haraon et noircir
tout le sol arrosé par le Nil, Non moins difficiles & compter «
les Anges faandîls demeurent su^ndas 4 r«de de leurs ailes
sous la coupole des enfers, entre les feui du sol^ de la Tofrte^
des parois , jusqu*au moment où la lance de leur chef se dre^e
comme un signal et décrit un arc dans Kespace pour diriger
leur course. Alors, d*un mouvement unanime , leur vol s*abat
sur la plaine sulfureuse. Ils la couvrent tout entière , multi-
tude comparable à tous les flots de barbares que le Nord
populeux versa de ses flancs glacés, pour aller franchir le Bhin
et le Danube , abonder comme un déluge vers les terres du Sud
et s*étaler depuis Gibraltar jusqu^aux sables Ijbîens.
Aussitôt les chefs de chaque escadron et de chaque bande
accoururent vers le lieu où se tenait le commandant suprême :
figures encore divines, formes aa-deslus de rhauianité« Domi-
nations f Puissances ^ qui 4oat i Theare occupaient les trônes
des GÎeux. Maintenant les câeates registres ne conservaient plue
aucune trace de leurs noms, tous effacés, retranchés du livre
de vie par lear rébellion ! Cependant ils n*avaient point encore
acquis leurs nouveaux titres parmi les enfans d'Eve. Plus tard ,
errants sur la terre , tolérés par la haute sagesse de Diea qui
veut éprouver Thomme , en les vit corrompre [par la fraude et
le mensonge nne immense portion de rhvaunîté : ils amenèrent
les mortds A oublier Dieu ,lenr Créateur, et ta gloire invisible,
pour transporter lear coite i Timage d*une brute qn*ib CAton-
raient de rites joyeux et de poii4>es dorées , pour déifier enfin
( 6^8 )
les Dëmons. GVtt tlort qae les maavais Anges farent
parmi les hommes sons des noms difiSrents et sons les emblèmes
yariés de ces idoles qni penplèrent le monde païen.
Daigne donc , À Hase , te servir de ces dénominations main-
tenant connues. Parmi tons ces esprits qne Tappel du monarque
a tirés de lenr sommeil sur la conchc de feu , dis-moi dans
quel ordre les plus distingués vinrent succesHVement le trouver
sur le rivage aride ; tandis qu*an loin le vulgaire formait une
9iASSe confose.
Les principaui chefs étaient ceux qui , long-temps après ,
sortis du fond de Tabime pour chercher leur proie sur la terre y
osèrent élever leurs trônes en face du trône de Dieu, leurs
autels près de son autel. Ce furent les Dieux adorés parmi les
Cananéens. Ils tinrent tète à Jehova , qui , assis entre les deux
Chérubins , tonnait des hauteurs de Sion. Souvent même , on
les vit placer jusques dans le sanctuaire raboinination de leurs
images ; les choses maudites profanèrent les rites sacrés et les
fêtes solennelles : leurs ténèbres vinrent offusquer la lumière da
Seigneur.
Le premier est Moloch , horrible monarque : sa statue voit
couler devant elle le sang des victimes humaines et les larmes
maternelles; et le bruit des timbales retentissantes étouflfê
les cris des enfans qu*on expose i la flamme, aux pieds
de Tidole difforme. L'Ammonite Tadora dans les plaines de
Rabba la cité des eaux, dans Argob et Basan, et jusques
vers les sources d*Amon. Non content de profaner les lieujt
saints par son insolent vosinage, il séduisit le cosur da plus
sage des roîs : Salomon lui éleva un temple. sur la colline
inftme, en face du temple du vrai Dieu. Holoch s^mpara éga-
lement des bocages riants de la vallée d'Hinnon, qui depois fat
appellée le Tophet et la noire Gehenna» type de TEnfer !
(6a9)
Après lui tient Ckémos. Son idole obscène est Tefiroi des
enfant de Moah, depuis Aroar et Nebo jnsqn*aaz solitudes
méridionales d'Abarim; dans Hësebon et dans Horonaioi, tom-*
bés sons l'empire de Tamorrhèen Sehon ; au-delà des vallons
fleuris de Sibma, que couronne une enceinte de pampres i et
depuis Élëalé jusqu^au lac Aspbaltique. Péor était son nom,
quand, vers les champs de Sittim, Israël échappé des bords du
Nil célébra ses rites impurs , crime payé par bien des larmes I
Depuis lors , il étendit ses lascives orgies jusques sur la mon«
tagne de scandale qui dominait les bocages de Thomicide
Holoch : le meurtre et la luxure se donnèrent la main ; jusqu*aa
jour où le pieui Josias renversa les deux monstres et les replon-
gea dans Tenfer.
Alors s'avancent mille Génies divers : depuis les flots de
Fantique Buphrate jusqu'au fleuve qui sépare l*Ëgypte de la
Sjrie , ils furent appelés des noms génériques de Baal comme
Dieux , d*Astarolh comme Déesses ; car des Esprits immatériels
peuvent quand il leur plait revêtir Tun ou Tautre des deux
sexes ou tous deux à la fois : tant leur pure essence est ductile
et sans parties déterminées! Ils ne sont point, comme nos
lourdes et charnelles enveloppes, formés par Tassemblage et
Tagencement d*articulations et de memibres , moulés sur la fra-
gile charpente des os. Mais ils choisissent à volonté la forme qui
leur convient : ils la dilatent ou la condensent , robseurcissent
ou Tilluminent, pour accomplir leurs magiques desseins , leurs
œuvres de haine ou d^amour. Pour eux, Israël oubliant la seule
Force vivante, laissa infréquenté son autel légitime et vint
lâchement courber la tète aux pieds de la brute déifiée : c'est
pourquoi Israël courba aussi la tète au milieu des baiailtes et
fléchit devant la lance des plus vils ennemis. — Avec ces Esprili
marche Astoreth, que la Phénicie appelait Astarté, reine da
ciel f couronnée de cornes naissantes : la nuit ^ sons les rayoni
( 63o )
de la' lane , les fillet de Sidon venaient offrir leurs TttQX et
lennebanU à la planète brillante , image de celte diTinité. Elle
Ait même eâébrée dans 9lon : son temple t*ëleTa sur le mont
d^iniqnitë, graee à ee roi an odsar ma^pianime, mais trop fkible
auprès des ftmmes, qni, séduit par de belles idolâtres , s^arBit
dans les impiétés de leur ealte.
Tbammas parait ensuite. G*est lui dont les blessures annuel-
lement rouvertes appelaient dans le Liban les filles de la Syrie :
là elles déploraient son sort, répétant leurs moUes élégies «
durant tout un jour d*été ; tandis que les flots paisibles de
TAdonis sortaient du rocher natal et couraient jusqu*à kmer^
teints de la couleur purpurine du sang que Thammus , disait-
on , y Tcrsait chaque année. L'amoureuse complainte répandit
parmi les filles de Sion Tar^eur contagieuse de oes regrets.
Ëxéohiel fut témoin de leurs lamentations impudiques , quand ,
ravi par la vision sous le portique sacré y il y vit le tableau des
idolâtries et des profanations de Juda.
Voilà maintenant celui qui eut à répandre des pleurs
tables, quand l'arche captive précipita sa grossière image, tonte
mutilée, la tête et les mains séparées du tronc, sur le pavé
de son propre temple. Ses adorateurs Ty trouvèrent hou-
teusement couché; et ils rougirent de leur Dieu. Il s*appe-
lut Dagon : son buste était d*un homme , le reste d'un poisson
hideux. Et sous cette forme d*un monstre des mers , Azot lai
éleva on temple immense *, il fat redouté le long des côtes de
Palestine , dans Ascalon , dans Galh , vers les plaines d*Accaron
et sur les frontières de Gaza.
Rimmoâ, qui le suit, eut le délicieux séjour delà superibe
Damas, les bords fertiles de PAbbana, du Pharpbari aux eaux
toujours limpides. Et lui aussi leva sa tèle hardie contre la
maison du Seigneur. Renié par le lépreux Naaman , il conquit
(63i)
kt lioiniiuigcs d*an roî : Àeliaz» stvpide conquérant de h Syrie ,
remplaça i*antel avili du Seignenr par nn antel syrien , pour
y brûler set offrandes impies et adorer les Dieux qnHl arait
▼ainens.
Alors Tient vne foule de mauTais Anges qui, sous les noms
long-temps célèbres d^Isis, d^Osiris, d*Oms et des Dieux subal-
tei'nes , reyétant des formes monstrueuses , déployant de faux
prodiges, trompèrent la fanatique Egypte et ses prêtres eux-
mêmes. Au lieu de les cbercber sous la figure bumaine, le
peuple du Nil crut trouver gen Dieux errants soas la forme
abjecte des brutes. Israël même ne put écbapper â la contagion
de l^gypte : avec le métal emprunté , il fondit le veau d*or
dans Oreb. Jéroboam rebelle commit deux fois le même crime
A Bétbel et i Dan : il osa comparer un vil bœuf engraissé dans
les pâturages, i Jebovab, son divin créateur, à celui qui, dans
une seule nuit, en traversant TÈgypte, frappa du même coup
les premiers nés des bommes et tous leurs Dieux mugissants.
Le dernier est Bélial , de tous les esprits tombés àe$ cieux le
plus abandonné , le plus enclin i aimer le vice grossier pour le
vice lui-même. Aucun temple ne fut élevé en son bonneur :
nul autel ne fuma pour lui. Et pourtant quelle Divinité vit-on
plus souvent dans les temples et près des autels, quand le
prêtre se fait atbée, comme les fils d*Héli qui remplirent de
fraude et de luxure la maison du Seigneur? Il règne aussi
dans les cours , dans les palais f dans les cités adultères d*o&
s^élèvent, jusqu'au sommet des tours, le tumulte des rixes , et
Tinjure et Toutrage; et quand descend la nuit, les fils de
Bélial vont errant par les mes obscures, regorgeant d^insolence
et de vin : témoin les rues de Sodome, et cette nuit fatale de
la cité Benjamite , quand, pour éviter un plus inOùne attentat,
la porte kospitalière livra la pudeur d*une femme !
Ceux que j*ai nommés et qui parurent les premiers étaient
(63a)
les premiers en poayoir. Bien d*aatres viaient encore qm ne
sont pas sans renom \ mais la muse se (atigiierait à les compter.
Cëtaient les Dieax de Tlonio : la race de Javan les célébrait
comme Cl$ da Ciel et de la Terre : aTengle, elle adorait des
Divinités plus jeunes qoe la création I Titan» le premier né da
Gel, ayec son innombrable lignée, dépouillé de ses droits
d^alnesse par son frère Satame ; Saturne renversé à son tour
par le fils qu*il avait eu de Rhéa , le puissant Jupiter ; toute
une race de Dieux menteurs, apparaissant d^abord dans la Crète
et sur rida , de là s'élanrant sur les hauteurs neigeoses de
rOljmpe glacé pour gouverner les moyennes régions de Tair,
le ciel le plus élevé qu'ils connussent; ou bien régnant A
Dodone, sur les collines Delphiques, dans les diverses parties
de la Doride; on bien encore fugitifs avec le vieux Saturne f
traversant TÂdriatique, abordant les champs de rHespérie,
parcourant la Celtique entière et promenant leurs erreurs yaga-
bondes jusqnes dans les îles qui touchent an pôle.
Tous ces Dieux et bien d*autres encore arrivèrent par trou-
peaux. Leurs regards mornes étaient baissés vers la terre ) et
cependant on y voyait briller intérieurement un obscur reflet
de joie : car ils trouvaient leur chef inaccessible au désespoir ;
car ils se trouvaient eux-mêmes survivant i leur ruine. Un
moment leur aspect jeta également sur toute la contenance du
monarque quelque chose d*indccis; mais bientôt, rappelant son
orgueil accoutumé, à Taide de mots sonores, qui portaient un
air de grandeur , mais vides et sans substance , il sut relever
adroitement leur courage ébranlé et dissiper leurs craintes. Puis
il commande qu*au son guerrier des trompettes et des clairons,
on élève son puissant étendard. Azazel , chérubin d^nne hante
stature, réclame comme son droit ce privilège glorienx. Il
développe la bannière impériale roulée sur la pique étincelante
et la dresse dans les airSf où elle brille comme on météore : le
( 633 )
'lendir lei armes et les trophées des
■ nés d*or et de pierreries. Cependant
ir son souffle martial. A ce signal, tonte
^ae elamenr, qni, perçant les Toftles de
.r Tempire dn Chaos et de la Nnit antique.
jn Toit à trarers les ténèbres des milliers de
yer dans les airs les conlenrs dont se revêt
épaisse forêt de dards s^est dressée; on aperçoit
qui se pressent, des boncliers serrés en rangs épais
jndeur immense. Enfin Tarmée, formant nne pha-
l'aite, s^ébranle en cadence au doux accord des flûtes
es.
lis de pareils chants élcTaient jusqu*au plus noble dévoue-
it Tame des héros qui s*armaient pour la bataille. Ces accords
inspiraient point une aveugle furie , mais une valeur délibérée,
onstante et que la crainte de lit mort ne pouvait pousser à la
fuite. L*Harmonie aux touches solennelles apprivoisait les pen-
sées farouches ; par elle , les angoisses et le doute et la crainte
étaient bannis du sein des mortels, du sein même des êtres qui
ne sauraient mourir. .-« Ainsi les guerriers de TEnfer , animés
comme d*une seule vie et d^une pensée fixe , marchaient en
silence au doux son des hautbois , qui charmaient leurs pas
douloureux sur le sol brûlant. Arrivés à distance , ils s*arrêtent
et présentent un front d*une eflVoyable longueur, hérissé
d*armes étincelantes : tels on nous peint les guerriers du vieil
âge alignant leurs piques et leurs boucliers. Ils attendent ainsi
les ordres de leur chef redoutable.
L* Archange darde son ooil pénétrant le long de tontes les files
gaerriires : il promène son regard expérimenté à travers tout
les rangs dn bataillon immense. Tout est dans Tordre convc«-
Aable : chaque soldat a le visage et la stature d*an Dieu. Enfin,
(634)
il résume rensemble de ses forces. Son eomr se goftfle d*orgaâl
et «jS glorifie dans sa puissance. Car jamais depnis la cràitîoo do
rhomme, il ne s*est rjoni une armée qui , en fiiee de
Q^eût semble un de ees bataillons nains dignes rivanx dee
dron» des graes : non » quand même voas joindriez i la Mee
innombrable des géants de Phlégra tons ces béros qui combat*
tirent sous les murs de Thèbes et d*Uium, ayant des deux parts
les Dieux pour auxiliaires ; quand tous ajouteriez tons les noms
qui retentissent dans la fable ou les romanesques landes,
Artbus , le fils d*Utber , entouré des cbevaliers de rArmorique
et de la Bretagne , et tous ceux qui depuis , chrétiens on infi-
dèles, joutèrent dans les tournois d^Âspremont ou de Hontalban,
dans les lices de Damas, de Maroc ou de Trébizonde; et tons ces
guerriers enfin que Biserte envoya du rivage d'Afrique aux
bords de Tlbérie quand Fontarabie rit tomber Charlemagne
avec ses paladins.
Ces guerriers, si supérieurs â toute vaillance humaine ^ atten-
daient , dociles , les ordres du chef redouté. Et lui , ae distin-
guant au-dessus de tous les siens par ses formes et son attitude,
il était là, debout comme une tour. Son aspect n*avait point
encore perdu toute sa native splendeur : Archange décbn , mais
toujours Archange $ gloire éclipsée, mais gloire sans égale!
Tel le soleil , à travers Phorizon brumeux , se lève déponilM de
st9 rayons \ tel encore , éclipsé derrière le disque de la Inné , il
ne projette sur la moitié du globe qu^un jour sinistre et doulenz,
qui prophétise la chute des trônes aux monirrques épouvantés :
tel TArchange obscurci brille encore au-dessus de tons les siens.
Cependant le tonnerre a labouré sa face de cicatrices profondes ;
sur son visage abattu les soncis ont établi leur demeure : mais
son front est le siège du courage indomptable et de forgncil
déterminé à venger sa défaite. Dans son regard fhroneiie , on
aperç.bit des signes de remords , de pitié i quand il s*arrète sur
( 635 )
kt eompllcet on plot^t les imilatenrs de son crime, eai que
jadis il voyait si heorens , condamnés maintenant à nn snppKce
éternel : cet milliers d^Esprits qne sa fnnte a déponillés de l*hé-
ritage des eiens, qne sa révolte a précipités des immortelles
spltndeiirs, comme ils restent fidèles, même après qne lenr
gloire est à jamais flétrie I Ainsi, qoand le fen dn ciel a frappé
le èhène des forêts on le pin des montagnes, lenr front
adnste , lenr tronc inébranlé qnoiqne nn , s'élèvent encore sor
la eoIKne noircie.
II va parler. An signal bien connn, le front de Tannée
donble ses rangs et replie ses deux ailes de manière à Tenve-
lopper à demi, loi et sa brillante escorte. L^attention commande
le silence. Trois fois il essaie de commencer , trois fois, en
dépit de son orgueil, des larmes, telles qne les Anges en peu-
vent verser, des larmes étouffent sa voix : enfin ses paroles,
entrecoupées de soupirs , se sont ouvert nn passage :
« Bsprils immortels , rien ne pouvait lutter contre vous , si
ee n^est le Tout-Puissant : et œtte lutte même n*a pas été sans
gloire, quelque funeste issue de nos efforts que nous atteste cet
borrible séjour et l'affreux changement que nous avons subi.
Quelle intelligence divinatrice , formée par une étude profonde
dn présent et du passé, aurait pu redouter une défaite pour les
forces liguées de tant de Dieux ? Et même après ce premier
écbec , qui pourrait croire encore qne tant de légions formi-
dables, dont Texil a dépeuplé les cienx, ne se relèveront point
par leur propre vertu , ne ressaisiront point leur séjour natal ?
Si toutes nos espérances semblent ruinées, je vous en atteste,
6 milice des Geux I on ne peut m*accuser d^ancune hésitation
dans mes desseins , d*ancune faiblesse en face du danger. Une
antre cause nous a perdus : Celui qui règne en monarqae dans
les Ceux affectait une pleine sécurité sur ce Irène où il ne sem«
blait soutenu que par son antique renom , par Tindifférencc ou
( 636)
rhabitode : il déployait tonte sa royale splendeur , mais il
caebait sa force réelle. G*est là ce qui proToqua notre attaque,
hélas 1 et notre chate. Désormais , noos connaissons sa puissance
et la nAtre. Nous ne recommencerons point la guerre : nous ne
la craindrons pas. Gaelions notre pkn ; confions A la fraude et
i la ruse ce que la violence n*a pu accomplir. Il recerra aussi
de nous cette leçon, qu*en réduisant un ennemi par la forée,
on ne le réduit qu^à demi. — De nouveaux mondes peuvent se
produire dans Tespace : un bruit s*est accrédité parmi les Cieux
que dès long-temps notre ennemi songe à créer, à placer dans
une de ces demeures, une race que son amour doit favoriser
â régal des enfans de TEmpyrée. De ce côté peut-être se
dirigera notre première sortie, eût-elle pour but unique de
sonder le terrain. Du reste , nous irons là , ou partout ailleurs:
car ce gouffre infernal ne pourra garder en servitude de célestes
Esprits ; et Tabîme ne les ensevelira pas long-temps sous ses
ténèbres. Mais de pareilles pensées doivent être mûrement médt*
tées. Nul ne songe à la paix , à la soumission. Comment pro*
cédera la guerre, ouverte ou cachée, c^est ce que décidera le
conseil. Hais guerre , dans tous les cas 1 j*en appelle a la
guerre 1 »
Il dit ; et pour appuyer ses paroles, mille glaives flamboyans
étincèlent, glaives que les puissans Chérubins portaient attachés
sur leur cuisse : leur éclat soudain illumine TEufer. Tous
exhalent leur rage contre le Très-Haut : du fer quMls ont saisi
frappant leurs boucliers sonores , ils font retentir un tocsin de
guerre t et les hurlemens de défi montent jusqu'aux voûtes des
Cieux.
Non loin, s*élevait.une colline dont le sommet , hideux à voir,
vomissait par intervalles des flammes et des bouffées de fumée ;
ses flancs étaient couverts d'une lèpre écaiUense et lustrée y et ce
signe infaillible trahissait les vdnes métalliques que le soofie
(637)
élaborait dans son sein. Une troupe nombreuse s*y dirige ra-
pide, pareille aux bandes de pionniers qui^ armés de la bêche
et de la pioche, sVmpressent sur le front d*une armée royale pour
ouvrir une tranchée on élever un rempart. Mammon les conduit,
Mammon le plus rampant de tous les Esprits déchus; car, même
dans les demeures saintes , ses regards et sa pensée étaient tou-
jours dirigés vers le sol : il admirait les richesses du parvis céleste
oà les pieds foulaient Tor, tandis que, s*élevant aux risions béa*
tifiques, il aurait pu contempler face à face TEssence même du
divin et du beau. Ce fut lui qui poussa les hommes â déchirer le
sein maternel de la terre , à y porter une main impie pour en
arracher des trésors. — Oh I que n*ont-ils pu tous y rester cachés
à jamais !
Bientôt, par Timmense blessure que les ouvriers de Mammon
ont ouverte dans ses entrailles, la colline vomit, comme ses osse-
mens, des masses énormes d*or. Que Ton ne s'étonne point de
voir tant de richesses produites par TEnfer : un pareil sol
méritait de receler ce précieux poison 1 Et vous qui vous glorifiez
dans des œuvres mortelles , vous qui admirez Babel et les travaux
des rois deHemphis, apprenez combien les plas superbes monu-
ments de la gloire, combien la puissance et les arts des humains
•ont facilement surpassés par les Esprits réprouvés; voyez comme
ils effacent en une heure ce qu*ont enfanté des milliers de bras et
des siècles de travail. Dans la plaine voisine, de nombreux creu<^
sets sont disposés sur des ruisseaux de feu liquide que Ton a
dérivés du lae. Une seconde troupe y fond avec un art merveil-
leux le minerai massif : elle sépare chaque espèce de métal et
enlève les scories impures de la fonte. Cependant une troisième
bande de travailleurs a creusé dans le sol des moules de formes
variées. Par un habile artifice, le métal bouillant dans les creusets
lient remplir les cavités souterraines : ainsi , dans Torgue de nos
temples, un seul souille est donné; et le réservoir commun
inspire â plusieurs rangs de tuyaux Thaleine harmonieuse.
( 638 )
Et voilà qa*aQ brait d^uiie doace symphonie et des aeeords
des voix , an immense édi&ce s^élève de la terre ^ oonme une
exiialaîeon* C*est nn temple « cotonré de pilastres et de colonnes
doriques , que surmonte une architrave d*or ; il a ses frises » ses
corniches ornées de sculptures : le toit «si d*or ciselé. Noo^dans
ces temps antiques où TEgypte et rAssyrie luttaient de loze et
de richesse 9 ni Babylone, ni les cités du Nil* dans tent Téclat
de leur gloire, n*ont égalé une pareille magnificence, soit pou-
les temples de leurs Dieux Bélus on Sérapis» soit pour les palais
de leur rois.
L*édi&ce, qui s*éiéve en pyramide, s*arrète à une majestnense
hauteur : et les portes , ouvrant leurs battants de bronze , laissent
▼oir dans Tîntérieur Tespace des salles immenses et leur pavé
riche et poli. Du haut des ▼oàteâ, descendent par magie de
longues rangées de lampes étincelantes comme des étoiles, et des
lustres tout en feu, qui , alimentés par la naphte et Tasphalte,
répandent un éclat pareil à Tédat du Firmament.
La multitude s'empresse , entre et Admire. Les nnl vaa^eal
Touvrage , les antres rarchiteote. Son art s'était dép £ût em-
naitre dans le ciel par maint édifiée eouronné de dtoies altiors,
résidences des Addges an sceptre d*or, de ees princes de TEtbor,
que le monarque suprême a«eonimîs pour gonvemer, datts la sahate
hiérarchie, les cercles hrillans Asà Esprits inférieurs. La Oréee
antique connut et adora son noiti : la terre ansonienne l'appela
Mnlciber. La fable raconte comment il tomba des Geux, quand
Jupiter en courroBx le lança pardessus leurs créneaoE de cristal.
Sa choie dura dn matin au midi, du midi jusqu'à la naît humide :
tout un long jour d'été. Vers le coucher du soleB, on le vit
descendre du Zénith comme une étoile qui se détache des Cienx
et s'arrêter dans File de Lemaos, q«e baigne la mer Egée. •**
Frivoles récits de l'erreur I -r- Long-temps auparavant , H él»t
tombé avec sa troupe rebelle. En vain il avait bâti des toors et
(639)
des T#6tsB kardio dans les eiesi ; en vain H sarait conslniire de
pfcdsiaiiM et iDgéoieasessuicktacszneii ne Tempécha de descen»
dre f la tèU en atant « aree les indnstrieox eompagnans de ses
tfaYanx » ponr bAtir désormaM dans l*Enler.
Cependant , par Tordre dn monarque , des Iiéraalts , portes
snr leur ailes rapides , parcourent tout le camp et proclament ,
avec nn appareil redoutable et an son des trompettes, qu^nn
conseil général doit se tenir sur Theure dans le Pandémoniom :
tel est le nom que Ton donne à la royale résidence de Satan et
de ses pairs. L'ordre appelle , pour représenter chaque légion,
celai que désigne son rang ou un choix spécial. Bientôt ces
députés arrÎTent en foule , aeeompagnés chacun d'une escorte
qui mirche par ccataînes , par milliers de soldats. lis cneom-^
kent les abords de Tédifiee ; ils occupent les portes et le vesti*
baie. Snrtont la salle principale ( quoi qu'elle égik en étendue
un de ees cbamps des où les hardis paladins se présentaient en
nnnes au {Hed du tr6ne du Soudan pour défier Télite de la
ciievalerie de Panim, soil. au combat mortel, soit senicmelit i
la course et k la lance), cette salle immense est remplie d'une
multitude agglomérée en essaim , qui , a la fois, couvre le pavé
et remplit Tespaee : on entend bruire Tair froissé par les batte-
mens d'ailes. Ainsi les abeilles, aux jours dn printemps, quand
le soleil se lève avec le Taureau, donnent l'essor à leur popu-
leuse jeunesse qui se suspend en grappes à l'entonr de la ruche ,
pour elles , volant çà et là parmi la rosée et les fleurs nouvelles:
elles se posent parfois snr le seuil poli et récemment parfumé ,
faubourg de leur cité de chaume; là, elles se promènent pai«
sibles en conférant des affaires de l'état Ainsi la troupe aérienne
fourmillait de plus en plus entassée. «- Hais, un signal est
donné , et soudain , 6 prodige ! -—
Ces êtres qui tantôt semblaient surpasser en hauteur les géants
fils de la terre , maintenant ils se rangent nombreux dans un
( 64o )
étroit espace, plat petttt que les plot humbles nains, pareils k la
race des Pygmées qui Ii^^ite aa-delà des montagnes de Tlnde.
Tels encore ces Latins » peaple de féerie, quand, Tcrt llieave de
minait, le pasteur attardé les Toit oa croit les Toir célArer
leurs joyeuses Tcillëes , 4 Torée à^nsk bois ou sur les mousaes de
la fontaine; tandis qu^assise dans les Qeux, la Lune semMe
assister à la fête, et roule plus près de la terre son char aux pAIea
coursiers: tout occupés de leurs ébats et de leurs danses, les
Sylphes charment par de douces mélodies rorellle attentiTo de
l'auditeur rustique , et son cœur tressaille â la fois de erainte et
de plaisir.
Les Esprits réprouvés ont ainsi réduit aaz formes les ploa
ténues leurs membres gigantesques; quoique toujours innom-
brables , ils se trouvent au large dans renceinte de la cour
infernale. Hais , conserrant leur taille imposante , toujours et
partout les mêmes, les puissances Séraphiques, les fiers Chém-
bins , se retirent , vers la partie la plus reculée de Tédifiee, dans
un lien interdit an Tulgaire pour y former un condaTc secret.
La , mille demi-Dieux siègent sur leurs Irênes d*or : le sénat eat
nombreux et au complet Le silence règne un moment: pois»
on lit les formules solennelles ; et le conseil commence.
C 64i )
m «^ ■ ^ ■« iji
PROGRAMME
Des Prix proposa enjôleur de t économie rurale ^ pour être
décernés au mois de juillet i835.
La Société I dans ta séance publique qui aura lieu le ac) juillet
i835, décernera les prix suiyans :
I.
Houblon.
i.^ U9e médaille d*or de la valeur de 3oo francs, â Fauteur
de la meilleure instruction pratique et détaillée sur la culture
du houblon dans le nord de la France et Touest de la Bel^qne.
:t.° Une inëdaiUe d*argent ou des instrumens aratoires de la
yaleur de i5o îrsa^, au propriétaire de la houblooniére l^mieur
cultivée, d*une étendue de So ares au moins, et qui, en 1834)
aura fourm les meilleurs et les plus abondans produits.
3.^ Une médaille ou des instrumens aratoires de la valeur de
loo francs, au cultivateur possédant la plus belle boublonniére
après la précédente.
4.** Un^ médaille de la valeur de 1 5a francs » au propriétaire
d^une boublonniàre qui Taura augmentée d*au moins ^o ares
pendant le courant de Tannée i834*
S.^ Une médaille de loo francs, au propriétaire d'une bon*
blonnière qui Taura augmentée d*au moins ao ares pendant le
courant de Tannée i834.
6.^ Dix primes de 5o francs aeront données aux agricnlteura
4i
(64a)
qui, ne éditant pu encore lirrés à le eiilCiire Au bonbloo , eo
planteront lo ares pendant le eoarant de Tannée i834*
Les hoablonnières plantées eidosÎTeinenl en houblon i tiges
blanches seront seules admises an eoneoars.
IL
Expériences agronomiques.
Une médaiUe de la Taleor de loo francs , à rantevr des mcil-
lenres expériences comparatiTcs sar Taction fertilisante da plâtre,
de la chanx » des cendres et de la soie , appliqués comme amen-
démens snr les prairies artificielles de baeme^ de sainfoin et
de irifle.
La Société désire que le pUtre (*] , la chanx , les cendres , etc. ,
soient employés dans les expériences » sur des snrfaces égales de
ehacnne des prairies artificielles citées ; qa*nne même étendue
de prairie soit calti?ée sans engrais, ponr senrîr de terme de
comparaison ; que le poids de tontes les conpes fourragères re-
cueillies sur ces surfaces dÎTcrsement amendées , soit noté arec
exactitude i et que les concurrens en déduisent le mérite res->
pectif des amendemens , sous les deux rapports principaux de
l'intensité d*action et de Téconomie.
IIL
Instrumens aratoires.
i.^ Une médaille de la valeur de loo francs, â celui qui aura
inventé ou importé dans rarrondissement de Lille un instrument
(*) Le plâtre doit être lemé sur les prairies artificielles lorsque les tiges o&t
ièjk qudqaes pouces d*é]éTation| on doit cboisir un temps humide* La pro-
portion employée est de deux k quatre bcctolitres par hectare.
(643)
aratoire propre aux grandes cuUares, et dont rintrodaetion
dans rarrondîMement paraîtra la pins arantaipense.
Si on ne présente pat an concours un instrument nouTelIement
inventé on importe, la médaille sera accordée à cdni qni aura
perfectionné Tnn des instmmens aratoires déjà en usage dana
Tarrondissement.
a.^ Une médaille de la valeur de 5o francs, à celui qui in^
Tentera on importera un instrument propre à déplanter lea
perches des boublonnières.
Les concurrens seront tenus de déposer leurs macliines ou
instmmens dans Tune des salles des séances de la Société , arant
le i.er juillet i835.
La Société décernera en i835 une médaille d*or de la râleur
de 3oo francs , & celui qui établira dans une exploitation rurale
de Tarrondissement de Lille un manège ou tout autre moteur
destiné â faire fonctionner un bat-beurre , un bacbe-paille , un
coupe-légumes , un moulin à écraser les tourteaux , une machina
à Tanner , une machine i élever l'eau , et, si cela est possible ,
une meule i broyer les graines.
Une prime de 5oo francs est offerte pour rétablissement d*un
système d'irrigation ou de dessèchement par un agent mécanique
quelconque.
IV.
Bergers. — Garçons de charrue.
i.'^ Une houlette d'argent de la râleur de 5o francs, à celui
des bergers de Tarrondissement de Lille qui présentera un cer^
tîficat constatant
i.o Qu'il demeure depuis cinq ans au moins chez le pro^-
priétaire du troupeau \
A.0 Que sa conduite est irréprochable ;
3.0 Qu*îl n'a jamais commis de délits ruraux)
( 644)
Le certiAoat énoncera le nombre des brebis qui composent le
troupeau et cçlui des agneaux mis bas pendant l'année. A mérite
égal , la Société doxmera la préférence au berger qui «nra con-
servé le plus d*agneauz proportionnellement au nombre des
brebis confiées à ses soins.
2.0 Une gerbe d'argent de la valeur de 5o francs, an maître*
Talet de rarrondissement de Lille qui présentera un certificat
constatant
i.o Qu*il demeure depuis cinq ans au moîiis cbes le
même fermier;
2.0 Qu'il est de bonnes vie et mœurs, d*un« conduite et
d*une probité irréprochables \
3.0 Qa'il soigne bien les cberauz et économise les fimr-
rages;
4.0 Qu'il trace bien un sillon et se fait remarquer par
son babilelé à exécuter les. différons trayauidont
il est chargé.
Les concurrens enverront^ avant le i.er n^ai i835, au secré-
taire de la commission d'agriculture , les certificats signés par
trois des principaux cultivateurs de la commune 1 et visés par le
maire.
Les maitres-valets seront réunis dans le courant du mois de
mai pour tracer les sillons avec les diverses charmes qui lear
seront présentées. Une commission nommée par la société pré-
sidera ce concours.
V.
Taureaux. — * Génisses.
x.o Un prix de la valeur de 3oo francs, an cultivateur qui
aura introduit ou élevé dans l'i^rrondifsetuent le plus beau tau-
reau de race hollandaise, de race flamande) w métiade ces
deux races.
(645)
s.o Dm primes seront accordées am coltiTateurs qui feront
saillir lenra vaches co génisses par les tanreaaz qni ont obtenct
les prix an concours de i834 O- Les primes seront de 3 francs
ponr chaonne des trente premières raches on génisses habitant
au-delà d*une demi-iîenc de la résidence du tanrean; elles seront
pajées par le trésorier de la Société, snr le certificat dn pro«
priétaire da tanrean et le visa dn secrétaire de la commission
d*agricnltttre.
3.^ Un prix de la talenr de tSo fratics, an cnltiratenr qui
aara élevé la plus belle génisse de race hollandaise pnre , on de
race croisée boUandaise-flanlande.
4*0 Un prix de la valeur de loo francs, an Cnltivatenr qui
aura élevé la plus belle génisse après la précédente.
Les taureaux devront être âgés d^un à deux ans, et être des-
tinés & faire, pendant jin an, le sehrice de la monte. Les prix
seront mis en dépôt jusqu*à Taccomplissement de cette dernière
condition.
L*âge exigé pour les génisses est d'un è deux ans. La Société
désire qu*on les destine à la reproduction , et qu'elles ne soient
saillies qu'après Tâge de trois ans accomplis.
Des certificats en doc forme devront constater que les élèves
sont nés chez le cultivateur qui les présente au concours.
VI.
BOîers.
iP Une médaille d'argent de la valeur de lOo francs, au
propriétaire du troupeau faisant des élèves , qui introduira dans
Tarrondissement le plus beau bélier à longue laine , de pure race
anglaise , destiné , par le croisement , à améliorer la race ovine
indigène.
(*) Le Uiireta de M. Augiute Ledercq, brMMiir« à Hem, t eale i.'^prix.
(646)
Let laaréaU d« Tannée précédente ne pourront obtenir qn^nne
mention honorable \ ils sont mit hors de eoneoois ponron an.
a.o Une médaille d*argent de la Taleor de jS firanca , an pro-
priétaire qni , remplissant let eonditiont précitées p intiodmn
dans rarrondissement , et ponr le même nsage, le pins bean
bélier à laine longue , de pure race hollandaise.
3.0 Des primes seront aecordées aux propriétaires des trou-
peaux qui feront saillir leurs brebis par les béliers qui ont obtenu
des prix au concours de i83a (*)• Les primes seront d*un franc
pour chacune des quarante premières brebis habitent au-delà
d*une demi-lieoe de la résidence du bélier. Chaque propriétaiiu
n*aara droit qu*i cinq primes.
Époque des vérifications des stgets de prix admis au
concours.
i.o Pour les bétes boYÎnes et à laine, le jour, llieure et le
lieu qui seront indiqués par le président de la Société.
n.o Ponr les houblonnières , dans la dernière quinzaine du
mois d*août , à Tépoque de la récolte du houblon.
3.0 Pour les expériences comparatives sur les amendemens p
dans la dernière quinzaine de juillet.
CONDITIONS GËNËAALES.
Il ne sera admis au concours que les cultivateurs domidliés
dans rarrondissement de Lille.
Les personnes qui désirent concourir devront faire connaître
leur intention avant le i.^r mai i835, par une lettre d*avis au
secréUire de la commission d'agriculture.
(*) L« premier prix a été accordé à M. Alexia Lefebire, de LeEennct » pour
avoir préseaté on li«s-l>eatt bélier de race hoUsadaite.
(647 )
Des commiftaires dâëgaét par la Soeiëté seront «ppelët à
constater, en se transportant sur les lieux , Tëtat des coltnres
admises an concours , et désigneront les b6tes bonnes et ovines
qui mériteront les prix.
La Société se réserve le droit de donner, poar la valeur des
primes méritées, les instromens aratoires dont elle veut propager
rasage.
Le pr Aident de la Sodéiéf
DiSXAUttlS.
Le secrétaire de la camnusêion ^agriculture^
A. HAnaiTB , D. M. P.
{ 648 )
SÉANCE PUBLIQUE DU 38 JUILLET 18M.
Le 28 jnillet 1834) la Société royale des sciences, de Tagri-
caltare et des arts djc Lille , rëanîe ex traordinai rement à la Société
d'horticnltare du département du Nord, a procédé à la dîftri-
bnlion des prii accordés par ces denz Sociétés. H. Héeliin, préfet
du Nord , M. le général Gorbineaa , commandant la i6.« dirision
militaire I M. le général de Rigny, commandant le département,
H. le maire de Lille , et nn grand nombre de fonctionnaires
civils et militaires assistaient i cette solennité.
M. le préfet onvre la séance en prononçant le discours suivant :
u Missmas,
» Nous venons de jeter des fleurs sur la tombe de nos frères
morts pour la défense des lois, et les fêtes, suspendues poor
raccomplissement de ce devoir pieux , reprennent leur cours.
Hier, nous avons contemplé avec un légitime oi^ueil nos pba-
langes civiques et leur vaillante avant-garde, et , le même joor,
à la même beure , sur tous les points de la France , nos bataillons
nombreux se sont montrés sous les armes k nos amis et à nos
ennemis.
3» Ce développement des forces de Tarmée , qui doit rester
nombreuse et poissante , et de la garde nationale, cette immense
création du patriotisme , et plus encore la modération après la
victoire , nous ont assuré cette paix à Tombre de laquelle flea-
rissent le commerce, Tindustrie, Tagriculture et les arts.
» Ce n^est point au dieu des armées que s'adressent nos vœux
et nos actions de grâces, c'est au Dieu qui donna aux bommes
( 649 )
sfi coBarMMîUe poar 8*aîiBer el i*eiitr*aidèr , aa IKea qai nwit
d^U de riotelligence » aUmna en qmelqaeB-niM de ats fils de
prMileelioli la flammé du finit j et prodigua ponr toat à la
terre les dons qui la dëeorent et noarrisient les myriades de
lOifialiireê dont il a totiltt qu'elle fût le doaCMtîne.
» Hais si fécond que soit le ricke patrimoine de Thomme , il
n^oiif re son sein qu'an trarail opini&tre. Il a'ékt poikit de gnérets
ftrtîles s*ib ne sont arrosés par nossnenrs; les donccnrs de la
vie n'appartiennent qil*à eedx qui sarent les eonqoérirp et ai les
loia sGoi^eâ transmettent par héritage les fruits des fatigues pa*
temelles ^ c'est à cette condition de consacrer sa rie i éclairer
la. société qui assure tant d'oTantages, à renrichir de ses ood^
nûssance» i à riUuâtrer par ses Tertns et à monlrer Tezemple dn
méprîâ de la rie le jour où il faudra combattre et mourir ponr
la patrie ; chacun a son poste assise i il ne peut le déserter sans
honte et sans dommage pour lui-même.
» C'est done un usage digne d'être applaudi et consenrét que
odû de décerner des couronnes aux mérites de tous les genres.
Il est juste qu'un laurier immortel courre la cendre du guerrier
rictime de son courage.
» Il ne l'est pas moins que l'homme industrieui a qui l'hu-
manité doit d'utiles découvertes » un accroissement de moyens
d'industrie on de jouissances privées, reçoive un tribut d'hom-
mages et de reconnaissance.
» Il Ciut que le savant sente, au milieu de ses études pro-
fondes , palpiter son cœur à la pensée de rivre dans la mémoire
de ses semblables.
» Il faut que le poète inspiré s'enflamme à la pensée des cou-
ronnes qui lui sont préparées au jour de sOn triomphe;
» Que l'homme de lettres s'émeuve par l'espoir d'arriver &
cette considération qui rendra sa rie brillante et ses vieux jours
plus respectés.
>» Il fattt que le négociant , dans son cabinet; le commerçant,
(65o)
dtiif ion comptoir; Partisan , dans son atelieri saehent que leurs
saccès , en les eondnisant A Taisanee et à la fortune , ne les lais-
seront pas sans gloire parmi leurs ocmettoyensi s^ib ont pu te
faire distinguer dans leur profeMÎon.
» G*est ainsi qa*une émulation générale, s^emparant dee
esprits, tendra incessamment i augmenter le bonheur etrédat
des sociétés humaines.
9 Dans notre jeunesse , nous lisions atec attendrissement le
récit de cette belle cérémonie où le chef d*un grand empire de
l'Asie, descendu de son tWVncy ne dédaignait pas des'appujcr
sur la charrue et de traeer quelques sillons. Sans nul doute,
dans ce touchant épisode de la représentation royale t îl 7 '▼ût
on noble enseignement; mais peut^tre aussi n*admirions*MMis
autant le diadème descendant si bas que parce que nous n^avions
pas encore élevé à sa hauteur le premier de tous les arts.
1 Les eiemples généreui ne nous manquent pas an temps oA
nous Tirons, et nous pouTons presque tenir pour vertus vulgaires,
dans les rois, ce qu'autrefois nous regardions en eux comme on
effet sublime.
V II y a peu de semaines, peu de jours encore, que nous
avons TU le chef auguste de TEtat , le roi des Français et sa belle
famille, mêlés parmi les représentans de l'industrie française,
rassemblés au milieu des merTcilles dont ils sont les créateurs.
Nous sTons aimé i contempler ces illustres personnages , écar-
tant l'appareil du rang suprême , Tenir étudier dans leurs élé-
mens ou leurs parties dlrerses, ces brillantes créations, dont
Tensemble rend leurs palais si resplendissans ; nous avons été
plus TÎTcment émus encore , quand la main a qui il appartient
de répandre les récompenses nationales est Tenue peser les titres
de chacun , préluder i la décision du jury et puber d'avance les
moyens de juger les juges du concours*
» Ces entreliens que notre roi , si digne de Tétre , s*est complu
à prolonger des jours entiers avec nos fabricans les plus distin*
(65i)
l^éi, comme «tcc Tartittii ingénieiix, retentiront long4empt
dans net eteliere , et déjà le» médailles da c(meonn de Teipo-
titioa sont des titres d*honnear dans les fandlles.
» L*inTentenr de la charme, de la fandlle, de la vis., da
lerier, de la boossole, de Timprimerie , des plantes qui ont étendn
les ressources de Falîmentation, de ees mécanîqnes qui molti-
plient les forces productives, de ces machines merreilleoses qoi
font concourir les deux démens les plus opposés, le feu et Tean ,
an service , an progrès , à la gloire de Tindustrie , ces génies
privilégiés dont les veilles nous ont assuré une vie plus douée et
du soulagement dans nos souffrances, ees bienfaiteurs des nations,
dont les anciens faisaient des demi - dieu , peuvent appcndre
leurs trophées i côté de ceui de la victoire , et nous aimons à
voirie manufacturier habile et le guerrier courageux , tous deux
ornés des mêmes marques d'honneur , confondre leurs félicita*
tiens et leurs embrassemens fraternels.
V De hautes distinctions ont descendu du trône sur des ci-
toyens recommandables et dont jadis la profession, si relevée
aujourd'hui à nos yeux, était , par le plus inconcevable et le plus
injuste dédain, considérée comme une éternelle exclusion de
toute noblesse à venir , comme une dérogation arilissante à la
noblesse acquise.
B Peu de jours avant notre grande révolution de 1789, une
ordonnance royale rendait encore tons les roturiers indignes des
grades militaires , même après que des Fabert et des Chevert
eussent forcé l'orgueil des rangs à fléchir devant leur mérite.
n Ce n'est plus un cordon noir qui récompense le savant et
le grand artiste , & côté du guerrier que décorait le ruban cour-
leur de Jeu. La patrie couvre de la même faveur et des mêmes
distinctions quiconque sait la servir et se dévouer pour elle. Dans
cette belle moisson de gloire , recueillie presque dans renceinte
do palais des rois , le département du Nord a obtenu une noble
part.
(65a)
» L*aii de vof fabricaos t r^a aa pied da trône , aiee lasé-
daîlle à'oTf la crois de k Légioa* d'Honneur; e*eit M. Serire •
qui nous deToni les admiraUet mécaniqoes qai lemblent afoîr
donne dei doigU el de rintdligenee à Tader.
9 M. Vaniroyea-CaTelier a ëgalenénl obtenu nno médaîlk
d'or, poor aroir introdait des perfectionnemeni renurqnaUct
dans la filature da coton.
Après eux viennent :
MM. Casse, 4 Roabaix, médaille d*argent.
Bloty à Douai , idem.
Tesse-Petit, & Lille , idem.
Tbéodore Lefebvre et C.e , aux Moulins , idem.
Brame-CbcTalier , i Lille , idem.
Halmazet aine , à Lille , idem.
Pras-Grimonprez , i Roubaiz , médaille de bronze.
Wacrenier-Delevinquier, à Roubaiz, idem.
Pierre Wacrenier, à Roubaiz , idem.
Debucby (François), à Lille, idem.
Perrier-Favier , à Lille , idem.
Widdonzon-Busscl et Bailey, â Douai, idem.
G)rtyl Van Herris , à Bailleul , idem
Grar-Woog, à Valenciennes, idem.
Descat-Crouset , i Roubaiz , idem.
Debucby ( Désiré ) , à Tourcoing , diplôme portant rappel
de médaille de bronze.
Delacre-Snaude , i Dunkerque , idem.
» Plusieurs des bdnorables citoyens dOnt je vient de eiter lei
noms n*ayant pu recevoir des mains du roi les récompenses qu*ilA
ont obtennes » la mission m'a été donnée de les leur remettre.
» J'aurais désiré la présence de tous à cette solennité, mais
quelques-uns sont retenus par des afElîres qaHk ne pcntent
abandonner. Il serait naturel d'ailleurs qu'ils attachassent de
• En efièt, u non. ,«»i
cn.«lle„,eat le p„id. de. en^ «'"2°" "" ^'" """' P'^
«>«t« «I« folle, di^ip,,,,,^ "^ '* ''*• "«• q« marchent à la
•t PWne de H^oZaTclZ 1 "'"' '"''"''" '« ^ -'•»«
*«»''*il .t par le tra^ ^J"'" "^'"»« ♦ « «bandit da„. 1»
««* ordre admirable de, .L^. ^ ^ ^' '''"»«' P«"«^«* 5
do lu natwe élève 2 °* "ï" '"""*'»« '"«jo-r. le. bienWu
•'<Oe.er an^u. Vl„ LZ^' ^'T ^'" *'•' '^•"«' " -°^t
de.onIabenr,et n. '• ti.^T''''' '" P^"* «t^r, compagnon.
de"rdre,^.„„„ ™«^ rëfu(n&. «ouTcnt d'affreux
ce. désordre,, rare* dans !«, cbiamp,.
(654)
sont fréqnens dans les villes. Ponr qne Thomme des chtmps soit
lienrenz , ponr qa*il apprécie les biens qni Tenridiissent , comme
le dit si bien Tantenr dont la pinme énergique brava les Bomi-
tiens, il fant qn*il porte
Daiif DU corps toujotm sain , une ame toujours saine.
» Et cette donUe condition ne se tronTe-t-elIe pas remplie
pins sonrent an milieu des travaux de la campagne qn*an miBeo
dn lue de nos cités?
» Lorsque les ebagrins nous accablent, lorsque des pertes
récentes nous ont brisé le cœur, quand nous nous sentons mear*
tris par rinjnstîce, quand nous succombons sous le poids des
affaires , quand nous pouvons nous soustraire un moment à leur
obsession, nous courons aux cbamps et nous ne leur demandons
pas en vain des consolations pour nos maux , du délassement
pour nos fatigues. Je vous répéterai donc ce que je vous disau
les années précédentes, ce que je répétais encore tout-â-rbeure :
aimons les cbamps , honorons le travail qui les féconde.
• Et d'ailleurs , Messieurs , ces cbamps enfantent aussi des
béros. G*est à eux que nous devons , en plus grand nombre , ces
grands capitaines qui ont montré au monde que la bravoure et
l'art de vaincre n'étaient pas l'apanage exclusif des illustrations
bistoriques. Les lauriers croissent auprès des épis , et les uns et
les autres croissent pour tout le monde. L'agriculture , près de
ses tableaux imposans et graves, offre des scènes riantes et
variées.
« La nature s'est complu avec un égal amour & la production
de ces grands et superbes végétaux qui nous donnent un doux
ombrage et des fruits exquis , et de ces légumes si savoureux , et
de ces fleurs dont sa main prodigue a semé sa surface , que nous
aimons i avoir sans cesse sous les yeux, i reproduire dans nos
tableaux y dans nos babits, dans nos ameublemens. D n'est pas
une graee que la fleur ne rehausse , pas une beauté que la fleur
• >
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4
v^
( 655 )
Be rendA plus touchante, pas de fttes que les fleurs n» soient
appelées à embellir; à la vae d*nne fleur , Tesprit trouble se
ealme, un je ne sais qnoi de snave pénètre dans notre ame , et
c*est des noms de fleurs cpe l'allégorie aime à parer cette antre
partie du genre hnmain à qni nous derons nos mères, nos
épooses^ nos filles et nos sœnrs. Pourquoi traiterait-on d*oceu-
pations frÎToles les soins donnés à la culture des fleurs, tandis
que nous nous unissons pour élever des temples à la peinture , à
la sculpture , 4 lliannonie et aux muses scéniques?. • •
B Les fleurs aussi portent leur enseignement avec elles. Elles
nous disent que Dieu a voulu que notre vie f&t semée de quelques
joies, que nos jours ne s'écoulassent pas sans éclat. La tigedee
fleurs est faible, leurs couleurs sont fugitives , leurs formes élé-
gantes , mais passagères comme le sont les plaisirs quand une
main imprudente les gaspille^ quand une main brutale les flétrit,
et que le soufile impur du vice tes corrompt ; ainsi le vent froid
du nord ou le soufile brûlant de l'orage renverse la fleur sur sa
tige et la fût mourir.
» Le goût des fleurs et les passions inoffensives qu*elles font
naître , le prix qu'on met à la production de la plus belle , à des
découvertes dans le domaine des parterres et des vergers , in-
diquent un peuple judicieux , ami de la vie domestique et qui
n'a pas su se créer le besoin funeste d'émotions saccadées ou
poignantes. La culture des fleurs ne donne que d'agréables
pensées et des jours sereins.
> Eh 1 qui de nous a pu se défendre d'admiration et d'un
certain attendrissement, en voyant cette magnifique tapisserie
de fleurs que déroule l'exporition que vous avez livr/e aux
regards du public. L'œil peut-il être plus récréé? Et, vous le
voyez, il n'est pas de classe de la société qui ne se précipite
dans l'enceinte pour contempler ces aimables jeux de la nature*
» Le navigateur qui a apporté de l'Orient ses fleurs brillantes
et sa pèche veloutée, celui qui a découvert, cachée dans nos
( 656 )
prairiet , la fleor loa^temp» négligée qaî » aujoutd^kai , fait
rpraemeat de noi jardina les plut beam 9 a bian iftiérilé des
bommea , eomme eelni qui noua apporte la eeriie et le tober-
esle dont Parmentiar noqa 4 rëtélé Tinappréciable bienfiét*
s Gea conqnètoi, hiim an lein tjk jetéei aur le aol de b
patrie , ne menrent ploa, et ka plna fvblea pkntoi , jna^*akia
ignorées » ont fait snr le glabe de plivi gf aodea réYolotiona que
n'en ont opéré tont enaenibU lea plqa grands oenquérana et ka
pins grands législateurs. Le vosea» ipi eonUent an plus bant
degré la matière sucrée , le fiable Tégétal qai domia l*indigo, le
lin que nons arona dérobé anx elimata les plus septeatffîonajax«
le coton si long-tenqis relégué en Amérique et dans l'Asie % ces
fleurs enfin qui inspirent toutes nos industries 9 et qui ^ aooa la
main de TouTrier babile » font refluer dans les voies coianHr-
claies des ^aleura de plusieurs oentaines de mîUioait a*oat41s
pas changé les ra{^orts commerciaux et rapproché dea pf uplca
qui semblaient destinés à ne Jamais se OQUafittre?
» Enfin, cette herbe fine et odorante qiai^ rendu TEarope
tributaire de la Chine ne noua a-t«elle p^ entraînés par delà la
grande muraille et le Tbibet, et jusqu'aux ^trémités du mondât
poor sa recherche et sa récolte ? Tout est prodigieux dans la
nature, et quand les homai^s aaionçeUent les causes pour obte-
nir quelque effet, Dieu, dans la plos imperceptible de ses
créations, place quelquefois le germe des réTolutikma qui ohaa-
gent le monde
n U n'est donc pas de connaissances ni d*éludea qui n'ap-
pellent Vattention dea hommes sage» et amii du bien publia. Je
rends grâce i tout ce que U siQ^t du qoncoura d^hortîouUure a
d'aimable , et, puisque je suis appelé à présider à la distributioii
des récompenses qu'elle va décerner, je lai devrai qudquaa
adoucissemcns aux chagrins et aux amertumes dont mes foae-
tiens ne sont pas affranchies, et cq n'est pas un petit privilège
que d'avoir à déposer, au milieu de l'auditoire que j*ai devaat
(657)
mo>ï , des coaronnes de fleurs sor le froni de cens qm les cul*
tirent et qui savent en parer cdles qui les embellissent eneore.
» Pardon si je viens de me permettre de terminer mon allo-
cution par une pensëe de nsadrigal que repousse le sérieux de
ma mission \ je me replie sur les considérations que j*ai exposées
plas haat , dans un sujet qui ne parait que d^une faible impor*
tance à ceux qui n^ont pas compris le prodigieux enchaînement
des choses naturelles et leur influence sur le sort deThumanité. »
M. DesmaziereSy Président de la Société royale des sciences ,
prend la parole et s^ezpi'ime en ces termes :
u Messieurs et honorables collègues ,
» Chaque année , aux jours à jamais mémorables de juillet ,
nous venons , réunis extraordinairement à la Société d*HorticoL
tore, et au milieu des fttes célébrées dans cette ville , décerner
anx agrieulteurs les palmes que nous avons accordées^ et rendre
compte des eiForts que nous ne cessons de £aiire pour répondre
au but de notre institation.
9 Inspirer et propager le goût des sciences , des arts et des
lettres ; aider à la diffusion des lumières , telle est la mission
qne nous nous sommes constamment proposée , convaincus que-
tontes les branehes des eonnaissances contribuent pubsamment
an bien-être des hommes.
^ L'Agriculture, parmi les arts, est toujours dans le sein de
la Société royale Tobjet d*nn culte particulier, parce qu^eile est
la base de la prospérité du pays ; et quoique par la fécondité de
son sol et tes bonnes méthodes d'assolement, le département du
Nord soit peut-être le plus favorisé de tous , vous avez reeonnn
qa*il pouvait encore s*enrichir, et que Tart de cultiver nos
terres ne devait pas rester slationnaire, au milieu du mouvement
progressif* de toutes les industries, de toutes les sciences. Pro«
fondement pénétrés de cette vérité, souvent, Messieurs, vous
42
. (658)
trouvez les moyens d*ètre niilet , en signalant det Ti^étanx exo
tiqaes et précieux , en faisant connaître les perfectionnemens
obtenus dans les instrumens aratoires, en combattant les babi-
tndes routinières, en indiquant enfin de nouveaux procédés i
Thomme des cbamps , qui , par un travail opiniâtre , par des
soins constans , obtient alors de nouveaux succès et de nouvelles
couronnes.
» Il serait superflu d'énumérer ici ce qu*a (ait cette année
votre Commission d*agricnltnre pour le premier et le plus noble
des arts. Qu*il me soit permis seulement de fixer un moment
votre attention sur THistoire naturelle, qui vous occupe avec
non moins de persévérance , et qui prête à l'Agriculture un si
puissant appui , en éclairant sa marche quelquefois incertaine.
9 Quelle science plus intéressante et plus digne de nos m^U-
talions que celle qui embrasse tous les corps de notre globe ,
qui nous|^ondnît de merveille en merveille, et nous dévoile une
partie des secrets de la création, en détruisant une foule de
préjugés f une foule d'erreurs qui se sont long-temps opposés au
développement de notre raison 1 Cette science est immense et fl
n*en est pas de plus féconde en résultats utiles. Depuis le grain
de sable jusqu'aux rochers les plus élevés; depuis llinmble
mousse , ou la moisissure fugace , jusqu'aux grands végétaux de
nos forêts ; depuis la monade , véritable atome vivant, jusqu'à
rhomme enfin , tous les èlres ont des caractères propres que les
naturalistes doivent étudier ; mais comme il ne nous est accordé
que quelques instans pour rester sur cette terre, il s*en faut
bien , Messieurs, que chacun de ces confidens de la nature puisse
s'occuper des trois grandes modifications que nous distinguons
dans les corps ; je veux dire Tétat hmt inanimé , l'état organisé
régétant, l'état organisé vivant et sentant; et, semblable à la
diligente abeille qui n'apporte à la ruche que sa part du butin ,
il ne peut approfondir et faire connaître aux autres qu'une petite
partie de la vaste science : il est l'ouvrier intelligent qui vient
( 659 ).
po«er quelques pierres du |;rand édifice. Ce serait donc une
tâche bien aii-dessas de mes faibles moyens, que d*oser yoqs
entretenir pins spécialement snr les trois règnes reconnus dans
les êtres ; et me bornant aussi à Tetude de quelques branches de
THistoire naturelle , je vais parler un instant , parce que mes
goûts particuliers m*y ramènenti d*un groupe de productions 9
presque invisibles par leur exiguïté , mais dont Texistence n*est
que trop bien démontrée par les ravages qu'elles occasionnent
dans les mwssons. Je veux vous désigner tous ces petits êtres pul-
▼émlens que beaucoup d'agriculteurs considèrent encore comme
le résultat de diverses maladies des plantes céréales, maladies
qu'ils ont nommées Rouille , Charbon ou Nielle et Carie.
» Une question du plus haut intérêt en agriculture, et qui
occnpe depuis long-temps les sa vans les plus éclairés, est celle
de saToir quelle est la nature et la véritable cause de ces pro*
ductions , de couleur orangée ou brune , qui, dès le printemps,
couvrent les tiges et les feuilles du blé , de l'orge et de Favoine,
en apportant une perturbation sensible dans leur végétation ;
ou qui, un peu plus tard, attaquent toutes les parties de la fruc-
tification de ces plantes, et convertissent en une matière noire,
pulTérulente et infecte , le grain précieux destiné à nous servir
d'aliment.
» Plusieurs Naturalistes ont pensé , et beaucoup d^agricnlteurs
croient encore aujourd'hui , que la cause de la rouille et du
charbon doit être attribuée aux brouillards, par la suppression
toUle de la transpiration du végétal enveloppé dans une atmos-
phère humide, ou en supposant que ses parties acres agissent
fortement sur les feuilles et les tiges , qu'elles en brisent les
tissus et occasionnent l'cxtravasion d'un suc qui se transforme
en poussière en se desséchant. D'autres observateurs ont supposé
que ces altérations sont produites par Vabondance d'une noui-
riture forte. Rozier croyait que les fumiefs conitïbua\cnt à la
rouaie et que la rosée en était la principale cauee, l»a cane îut
.{66»)
■tlriba^e «n piuage du chand m froid , da kc i l'hnraidc , on
bteo encore i d'anlrei iaflnence* atmoiph^riqnci on loulet.
Enrin, Ami chimûtei célèbrei, qni firent l'anilfM de cc(te
lubitance, ont pens^ qu'elle ^UU ane dégén^Bwencc dn gloten
de la farine.
» Adanton le fit nne idée plot SKtclB de U ponidère noïrc
qui n trouve dans l'épi dn blë : en comparant cette pooarière
i eelle de plarienrt cryptogamea, il lonpçonna qu'elle itùt
due à une T^gëtaiion analogae ans plante* de cette hmille.
Teuier, cet habile agronome, a'eit aaiai conruncD qne la pré-
tendue maladie du froment ne pooTait venir ni dn toi , ni de*
engraia, ni de l'hnmidité de l'air; et Bernard de JnatîcD, en
ebercbant qnelle en était la caoM première, a penié que lea graiu
eariéi renfermaient nn Lycoperdon. KnGn, Bolliard, à qai la
wience doit nn grand nombre d'obierralioni importante*,
croyait anui que le charbon n'était point ane maladie : il n'y
Toyait qu'un amai de petite* graine* d'nne cryptogame dn genre
Béticnlaire, genre dont la plupart de* eipèocs a'atuebent au
▼égélani TiTan*, et le* font monrir en pen de temps.
■ Jaique-U on ne l'était encore livré qn'i dea recbenAei
Biiei incompUlea ; il fallait de* obterration* plu conTaincantei :
dei naturalî«te« moderne* le* ont entreprite*, l'œil armé de cet
admirable inatrameot qni bit découvrir la (tractare inthne de*
être* qni échappent i no* *eot. D'aprèa leur* •avante* inveati-
gation* , il* n'ont pat béiité à ranger le charbon et la ronîllc
parmi le* champignon* parante* qni nai**ent en gronpe* nom-
brcH dan* le* etpace* intercellnlairet de* fenillet et dee ligei;
en repon*>ant le* ti*ini voidn* , il* le forment nne cavité propre
MM l'épiderme qu'il* lonlèvent et déehircnt pour parreiûr 1
re. La carie ne leur a paru avoir aaiii d'autre eaue qoe
Dppement de petite* planlei analognei , A la place mCne
ait occuper le grain.
le dt, Heiucun, l'eiplication donnée, et ia |^ns gén^
(66i )
raiement admise, sar la nature de ces productions qui, si son-
▼ent , font éprouver de grandes pertes aui laboureurs. Toutefois,
deux saTans , connus par Texactitude de leurs observations , ont
émis depuis lors deux opinions différentes, et qu^il serait peut*
être assez difficile de combattre dans Tétat actuel de nos con-
naissances. Suivant H. Tnrpin , la rouille et le charbon seraient
formés par une grande réunion de vésicules élémentaires, (qu*il
nomme globuline), altérées et extra vasées, en prenant un déve-
loppement monstrueux sous Tépiderme des céréfiles. Mais sni*
vaut M. Gaillon, Tun de nos membres correspondans qui s*oe**
cupent le plus de recherches microscopiques, TeffuMOn de la
globuline du végétal serait produite parla piqûre d*une très-petite
larve qu*il observe depuis plus de trois ans, qa*il soupçonne ap-
partenir a un diptère y mais qu*il n*a pas encore eu la satisfaction
de voir dans l'état dHnsecte parfait'.
n Si Ton veut admettre. Messieurs, que la piqûre d*une larve
soit Torigine de la rouille, il sera possible d*espérer Texplication
d*un fait important pour Tagriculture , et qui , jnsqu^à ce jour ,
a trouvé beaucoup d'incrédules , parce qae nous ne pouvions en
démontrer la cause. Je veux parler de la fâcheuse influence
qQ*exerce TEpine-vinette placée dans le voisinage des moissons.
L'opinion émise par M. Yvart et par moi-même, il y a déjà plu-
sieurs années , n*était pas née de Tamour du merveilleux : elle
se trouvait appuyée sur des observations exactes et réitérées , et
bientôt elle sera de nouveau corroborée , si Ton découvre sur le
vineltier , ce qui n'est pas invraisemblable , Tinsecte signalé par
M. Gaillon. Cet insecte se répandrait sur les champs de blé voi-*
sins , il y sèmerait une génération nombreuse qui attaquerait le
parenchyme des feuilles et des tiges des graminées pour y trou*
ver sa nourriiure.
» Notre honorable collègue possède aussi sur la carie des
observations soivies, d'après lesquelles la poussière noire qui la
€M)nstitue serait composée de globules sphériqnes, sorte d'envc-
( 664)
importante observation sont venas les divers procédé» d'iinmer-
siens employés pour les semences. Ces procèdes sont connus
sous le nom de cbaalage , lorsque la chans en est la base , et
sons le nom de snlfatation cuivreuse , lorsque le blé» Torfe on
Tavoine est plongée dans une eau où Ton a (ait dissoudre une
quantité eitrémement petite de sulfate de cuivre.
» Ces méthodes préservatrices sont encore aujourd*bat celles
qui sont suivies dans les campagnes par les agrioultcnn soigneux
et instruits \ mais l'expérience ayant démontré qa*elle« n*étaieut
pas constamment infaillibles, deux naturalistes i^ilanthropeSf
H. Gaillon , que j*ai déjà eu occasion de citer , et M« Dupont
d*Ontreau , se sont livrés à de nouvelles recherches qui leur ont
fait reconnaître que le chlorure de chaux t employé dans la pro-
portion d'une once par litre d*ean , réunissait an plus haut degré
toutes les qualités d^un préservatif applicable aux grandes se-
mailles. Les produits obtenus par ces messieurs ont paru si
remarquables a plusieurs membres de votre commissioa d*agri«
cttlturCf qu'ils se proposent de répéter cet automne rexpérienee
dont je viens de vous entietenir^ a6n de s'assurer aussi deTeffi-
oacité de cette substance et pouvoir la signaler , avec la certitude
du succès, aux fermiers de notre département. En attendant
cette expérience, j'ai pensé, Messieurs, que je pouvais reoom-
mander ici l'essai du chlorure de chaux à tontes les peisonnes
qui s'occupent de la culture dts plantes céréales, parce que plus
une expérience de ce genre est multipliée et entreprise sur des
terres, différentes par leur nature on leur exposition, plus on
peut acquérir de notions certaines sur ses résultats.
» Si, dans le court aperçu que je viens de donuer^je u*aî pu,
Mesneurs , parvenir à fixer définitivement votre opinion sur la
nature de la rouille , du charbon et de la carie , il est au moins
consolant de pouvoir reconnaître que T Histoire naturelle» too-
lant porter le flambeau de ses observations dans les épaisses
ténèbres où se trouvait ploi^ée cette partie du domaine de
( 665 )
ragrioaltare , a «o ponrlant indiquer à rhomme des champs
ce quMl deyait faire pour écarter de ses moissons le flëan
destmcUan
» Il faut qne je m'arrête ici , quoique je pourrais tous entre-
tenir long^temps encore sur ce sujet , bien attrayant pour moi ,
puisqu^il se rattache aux études qui partagent tous les niomens
de mon eiistence ; mais Tabondance de choses dont nous avons
i noua occuper ne m'a permis de vous exposer que très-rapide^
ment les principaux faits, les prineîpaies obserrations recueillis
sur les maladies des plantes céréales. Si j*ai éprouvé quelque
dtffioulté pour ne présenter qa*un aperçu concis, quelles formes
abréyiatiTes pourrai-je tronrer pour déplorer ayec tous les pertes
que nous arons fiiites cette année ? La mort nous a enleyé suc-
cessircment plusieurs membres recommandables, dont les noms
sont restés chers aux sciences , aux arts et à nos souyenirs. Jean-
Baptiste Wicar, notre illustre compatriote, n*est plus, et sa
perte 9 Messieurs, est une de celles que vous avez le plus vive-
ment senties.
« Ce célèbre peintre d'histoiie était né dans nos murs, mais il
a*en éloigna, il y a un grand nombre d'années, pour habiter
l'Italie. Il résida quelque temps & Naples, à Florence; enfin il
se fixa dans la capitale du monde ebrélieny où il fit briller le
talent dont il avait puisé les germes dans nos écoles académiques.
Il fut nommé conseiller et censeur de Tinsigne Académie romaine
de Saint-Luc, membre des principales Académies d'Italie , ainsi
que de celle des Arcades de Rome. Le 27 novembre i8og , vous
décernâtes aussi à ce grand artiste le titre de Membre corres-
pondant de la Société des Sciences de Lille , et , en mars i833 ,
vous hri adressâtes un nouveau diplôme et la collection complète
de vos Mémoires. Le chevalier Wicar reçut cette marque de dis-
tiaclioii avec Tenthousiasme le plus patriotique , et , après avoir
consacré ses veilles à Thonneur do la cité qui l'a vu naître , il
voulut, dans ses derniers momens, lui donner encore , ainsi
( 666 )
qu*à vont » Messieurs , nn témoignage darable de son attache-
ment , en faisant les donations snivantes :
» A la Tille de Lille, son grand tableau représentant la lUSmr-
redîon dujilt de la vew^e de Nàim.
I» A la Société royale des Sciences, de rAgrîcnltarc et des
Arts, ploMcnrs dessins de Raphaël d'Urbin, de Hichel-Ange
Bonarotti et de quelqnes antres peintres célèbres. Un autre
dessin encadré représentant Virffle lisant TÉnéide deyani
Auguste j et nne esquisse à Thuile. Ces deux derniers ouTragcs
sont de Wicar.
« Quelques objets antiques en bronze et en marbre, et une
décoration du royaume des Deux-Siciles , dont le défunt a^ait
été honoré lorsqu'il était Directeur de l'Académie royale de
Naples*
» Une lettre originale de François I.^, roi de France, écrite
à Hichel-Ange.
n Une autre lettre originale , écrite au chcTalier Wicar par le
général Bonaparte.
» A la bibliothèque de Lille, onte Tolumes du Musée Napoléon.
» A r Académie de dessin de Lille, son portrait, en habit à
Tespagnole.
3» Un dessin et huit cartons du tableau donné à la rille.
9 Le carton du tableau représentant Notre^Seigneur Jésu»^
Christ qui reçoit le baptême de la main de Sainte eanrBt^
tiste, et six Académies y copiée» d*après nature , par Wicar.
» Notre concitoyen , dans son testament , a ordonné ensuite
qu*avec ses autres biens meables et immeubles il f&t formé une
œuvre pie , et que les rentes des capitaux appartenant à cette
œuvre fussent employées k doter d'une pension de uS écus par
mois autant de jeunes gens dédiés i Tétode de la peinture , de
la sculpta re et de rarchitecture que le permettrait le nvontant
de ces rentes. Le défunt a voulu que les premiers k jouir de
cette pension fassent deux Italiens , ses élèves et ses amis, et
(667 )
que n le montant des revenus permettait de doter plus de deui
personnes , ce qui est très-probable , le conseil municipal de la
YÎlle de Lille eût le droit de nommer les jennes gens à la jouis-
sance de cette pension*
» Comblé d*annëes, comme de mérites, Wicar termina , le
^7 février dernier, nne vie consacrée à d'ntiles travaux , une vie
qn^ancone tache n'a ternie et qui ne fut remplie qne par de
bonnes actions et des bienfaits.
» Mais il est bien temps, Messieurs, de nous occuper de la
solennité qui nous rassemble *, si j^ai pu Toublier un instant ,
j*ose en fiiveur du motif réclamer votre indulgence. Avant de
terminer , qu'il me soit encore permis de proclamer de nouveau
que le zèle qui vous anime vous fait remplir les obligations que
Toos avez contractées. Par la lecture du recueil de vos travaux
depois votre dernière séance publique, par les récompenses 'qui
vont être données, vous prouverez, je l'espère, que la Société
royale marche constamment vers le but qu'elle s'est proposé.
Paisse le suffrage des respectables magistrats qui loi accordent
leur bienveillante protection et celui de l'honorable assemblée
qni Tencourage par sa présence , la convaincre que ses efforts
sont accueillis 1 »
Après M.Desmarieres,M. Borelli , vice-président de la Société
d'Horticulture , prononce un discours an nom de cette Société.
Enfin , M. le docteur Hantrive , secrétoirc de la commission
d'agriculture, proclame, an bruit des fanfares et des appl»^"*
dissemens, les noms des cultivateurs de l'arrondissement de
Lille qui ont mérité les récompenses promises.
HOUB
Lonniiass.
La Société des Sciences mentionne bonoraWetxietvl. ?^^*^^^^
camps, de Croix, et Dcsarmont , de Tourcoix^fS •» *V^^ ^
la grande médaille aux concours précidens*
( 668 )
Premier prix. — Une médaOle de i5o francs à IL Chariei ,
d*UoapUnet.
Deuxième prix. — Une médaille de 78 francs à IL PiesTez ,
brassenr , a Linselles.
Troisième prix. — - Une médaille de 60 francs iH. Wares-
qoellCf bratsear, k Lille , pour rétablissement d*ane houblon-
niére de la oontenance de 56 ares « plantée en i834-
Quatrième prix. -» Une médaille de 5o francs à M. Ledereq «
brasseur, â Hem^ponrla plantation, en i83i49 de 37 ares de
houblon à tiges blandies.
IRSTaDIlHB AftATOiatS.
Premier prix. ^ Une médaille dé 5o francs k H. PnmToet ,
de Wazemmes , qni a présenté i la Société nn déplantoir ponr
les perches de houblon.
TAVBIAOS, CÉRISSIS.
i.^ M. Âagaste Leclercq, brasseur, a Hem, propriétaire da
plus beau taureau présenté an concours , a mérité la prime de
100 francs.
2.^ La plus belle génisse , de race hollandaise pnra , ayant été
présentée par M. Auguste Leclercq, déjà cité , une médaille de
la Talcur de 5o francs lui est accordée.
3.^ Le second pris, de la valeur de aS francs, est accordé à
M. Louis Lepers fils, cultirateor, k Wazemmes, qui a élevé la
plus belle génisse après la précédente.
i,o Une médaille de la valeur de aS francs est décernée à
M. Julien Lefebfre , propriétaire-cultivateur , â Hem , pour avoir
préienté au concours une génisse qui rivalisait avec celle de
M. Louis Lepers.
(669 )
■ iLIBRS nOLLAIlDAIS.
i.oLe plaibeaa bëlier i longue laine de race hollandaise
pare, destine à améliorer Fespèce oTÎne indigène, ayant été
présenté par H. Alexis Lefeb?re , de Lezennes , une médaille de
5o francs loi est accordée.
lia Société Toalant récompenser le zèle, rintelligence et la
bonne conduite des bergers et des maitres-valets de Tarrondis-
sèment de Lille, a fondé différens prix pour être décernés dans
la séance pabliqne de ce jour.
B B 1 G E a s.
Le siear Antoine Guilbert, berger ^ condoisant depuis trente-
sept ans le troupeau de M. Goget, propriétaire , à Thumeries , a
mérité la récompense due i ses bons et loyaux serviees : une
bonlette d*argent lui est accordée*
■ iiTHBS- VALITS.
i.^ Les épis d^argent proposés en prix au maitre-Talet de
rarrondissement de Lille, le plus babile & tracer un sillon et à
exécuter les travaux agricoles , ont été mérités par le sieur Jean-
Baptiste Boucbe, mai tre-valet , demeurant depuis qnarant-buit
ans chez M. Bulteau, cultivateur et maître de poste, à Pont-
à-Marcq.
a^o Une médaille d*encouragcment est décernée au sieur
Fabien Coutelier, depuis trente-huit mattre-valet chez H. Cons-
tant, cultivateur, i Péronne.
(670)
OUVRAGES ENVOYÉS A LA SOCIÉTÉ
• • •
PENDANT l'année iSSk ET LE PRElOERr SEMBSTEB DB 1835.
1.0 OUVRAGES IMPRIMÉS,
COMPOSÉS PAR LES MEMBRES DB LA SOCIÉTÉ.
BOUILLET. Description hUlorique et scientifique de la Haiite-
AaTcrgne.
CL!' MENT (née HemeryJ. Histoire des ft tes ciriles du d^r-
tement da Nord.
DESÂTVE. Soafcnirs de Pologne et scènes militaires de la
campagne de i8ii; i toI. in-8.o Paris.
DUBRUNFAUT. L^agricoltenr-manafacturieri tome 4, N.ox
Novembre.
FÊË. Mémoire sur le groupe des Phyllëriies , et notamment
sur le genre Erineum ; broch« , avec planches.
— Note sur trois espèces nonvelles de j/^toriiaezotiqoes \ br.
FRANCŒUR. Traité élémentaire de mécanique; i toI.
GIRARDIN. Discours d^ouTertnre du cours d^application de
chimie, de Rouen , i834*
— Observations sur lepairier saugLerti sur ses produits; br.
GUÈRARD. Rapport sur le café avarié.
— Plan et généralités d*un cours de physique médicale*
JOBARD. L'Angleterre en i833. Suite.
— Un coup d'œil sur Tétat de Tindustrie avant la révolution
française.
LEFEBVRE ( Alexandre ). Description de trois papillons bor
vellement observés.
— Caractère distinctif entre quelques satyres européens de
la section des leucomélaniens.
(671)
— Insertion de dem pattes snrnamëraires an trochanter
de la patte tnpérienre ganche chez nn Scaryte pyracmon,
( Bon. Dej. )
LEGRAND ( Pierre ). Étndes snr la législation iniliUire.
LELEWEL (Joachiin). Les Polonais, les Lithaaniens et les
Rossiens célébrant en France les premiers anniversaires de lenr
réT<4ution nationale da ag noTcmbre i83o et dn aS mars i83i.
— Le comité national polonais an penple msse.
— La Pologne et TAngleterre.
-— Adresse des réfugiés polonais en France à la chambre des
communes de la Grande-Bretagne et d'Irlande.
— Ustawy Komitetn Narodowego Polskiego.
LEROY ( Onésime ). Etndes morales et littéraires sur la
personne et les écrits de J.-F. Ducis , i vol. in-8.o
MAIZIÈRES. Déreloppemens sur les nombres.
HIGHAUB. Complément de Thistoire naturelle des coquilles
terrestres et flnviatiles.
»- Description de plusieurs espèces de coquilles du genre
Rissoa. ( Fréminville. )
MANGON DE LALANDE. Mémoire sur Tantiquité des peuples
de Bayeux.
MARCHAND DE LA RIBELLKRIE. Quelques observations
sur Tintendance militaire.
PLOUVIEZ. Quelques idées de philosophie médicale.
PRONY ( Baron de ). Rapport sur la harpe à double mouve-
ment, de Tinvention de S. Erard.
RODENBACH ( Constantin ). Episodes de la révolution dans
les Flandres, 1829, i83o, i83i \ 1 vol. Bruxelles.
VANDERMAELEN. Un atlas universel.
— Tableaux statistiques des patentables de la Belgique.
VINCENT. Cours de géométrie élémentaire \ 3.« édition.
MATHIEU. Histoire de TAstronomie au i8.« siècle, par H.
Delambre | publiée par M. Mathieu, in--4*^ Vbxï% , 18^7.
(670
a.o OUVRAGES MANOSCRITS
COMPOSÉS PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTi.
H^oire sur la qoettion de saToir si des anîmaox terrestres
o&t cessé d*eiister depuis rapparitîoa de rhomme et si Tbomme
a été contemporain des espèces aujourd'hui perdues , par
H. Marcel de Serre , membre correspondant.
Observations sur les silicates en |ç<néral et sur les siticatcs non
alnmineox à base de cbani et de magnésie, par le même, (i)
Notice sur les divers terrains des environs de Tours, par
M. Marchand de la Ribellerie, membre correspondant.
Note sur rhëpatite ehronique , par M. Plouviez , membre
correspondant.
Mémoire sur les paratonnerres , par M. Jaoquerye p membre
correspondant.
Épisode du Chardon , fleurs , chant premier , traduit ide
Tanglaîs en rers français , par H. Moulas, membre résidant.
(i) C'est arec regret que la Société n'a pu déroger k ses um^ en com-
prenant dans 8<m recueil ces deux importAns mémoires , déjà imprimés dans
la Bibliothèque Umeenelle d€ Genèfe,
(673)
AUTRES OUVRAGES
BNYOTÉS A LA SOCIÉTÉ PAR DBS ÉTRANGERS.
1.0 OUVRAGES IMPRIMÉS.
DINAUX. (Arihpr }, I^olîce »or Watteaa ^de Valeocieimcs.
ISOMERES (leb9rQnFiniia»d*).M4iafirf;sif^ le oiàneri âfm
Philippines , morus sinensis* : ;
— Notes sar quelques végëtaoi qai croissent spontanément
jbnt le déparCsinent da Ginf et qui mérlteri^snt une coUare
particulière , soit par leurs vertus médicinales , soit fkt kMs
usages dans les arts.
HENSMANS. Répertoire de chimie et de pharouMier.
*4-^MéflMif«aQtk piUportiqteemeatcBMU j»a piiéei mesuré
-das'eo^Sér ! -> » ' .
— Annuaire & Tusage du 6hâûst&^ du- Joédeoih^ d«pl«iff^
nueioAléti^ fabrioasib
HUERNE DE POMHEUSE. Obseryattoas géndrales sér Ita
catfSes d&rckiaieAce des marais et sur les OMyelis de. les assainir.
HUGUES. Rapports snur Ue résultats des ex^éncoeés agiieslss
MAUHIZK ( A. ). Dangers de ki sîtvation atlwsle dota ffnRioe.
Pasbi idda.
PRRIUN ( raUié Tkéodo«»>. Revus d« raj^ffeultwre «èif si»-
-aette 4 tdme 1 rsr ^ 1 .pe « t a;« li vnnson<
LA SOCiKTÉ DES HEKBS DITE DEft GANONNlSBt,
Notes relatives aux fosages dé Lôds «t de WaltigHiai^
43
(674)
LEGS
VAIT A LA SOCIÉTÉ PAE FBV LB CHBTAUEE WICAE» VB LUSM,
Pcmtrc , à Rome , Membre corrcepoiidaiit.
Ans termes da testament et de Tscte de dép^t dresse par
H. Tambassadear de Fi^nee à Rome» les objets soirans ont été
légués à la Soeiété de Lille :
I.® Un desstn représentant Virgile lisant TEnéide deTsuiC
.jivgoste.
a.» Une esquisse à Thnile dn même sujet. Ces deux ooTnges
sont de Wicar.
3.Û Un. grand Tdame in-folio eontenant cinquante et une
feuilles sur lesquelles sont collés dirers dessins de plnsiem
maîtres , tek que Giotto , Raphaël , etc.
4.^ Grand Yolume in-folio contenant trente^siz feuilles «airee
des dessins de Raphaël.
S.o Grand Toluiiie in-folio eontenant quarante-*deux feuiUea,
. aTcc des dessins de plusieurs grands nultres.
6.0 Autre Tolume in-folio, . mais plus petite renfemuttit
soiiante-huit feuilles » aTee des dessins deTécoIe florentine.
7.0 Autre Tolume in-folio, comme le précédent, renfenunt
des dessins de pluneurs maîtres sur cent et une feuilles.
8.0 Un Tolume relié en maroquin rouge, daas un étui , rc»..
fermant des dessins originaux de Michel-Ange Buonarotti, sur
quatre-tingt-Onse feuilles. (Architecture.)
9.^ Un petit Tolume relié en rouge , renfermant des petits
dessins sur trente-neuf feuilles.
('67S)
: i6.o!Htî ôâUer debiiiqittntc-fettiUef , «v«o de» Aeaiiat do^i
pliiiiean.tOntdes e»^e«; : .:)::
I B.o CcBil: ciil(|li«»terii4itf :f<piii}l^ , vnt Iqsqoelbes ■ t o|it .«oUéf
différent destins de plntieurt maitret.
iâ.o y>ngthoinq.gr«tnre^
• i3.^'Q«di|AC6:9lqtoU aotiquee «û.broi|Zf « ep. marbre et es
terre coite.. . î.
14,0 17ne:.dééoMi«a du rofuionç detBeniL-^ieilçti^dpnl le
déiknt énlil.étéhoaoti lortqn*il étant directti^r d^ l^acâdéipif
royale de Naplei...-'
. j5.° Une lettré orifiaile de iFfrinçoit I«er, roi 4^. F.rai^oe, A
Mîcbel-Ange Boonarotti* . . :i.
t€*° Une IflUre. originale écrite an cbe?alier Wicar, par le
général Bonaparte. , , .
Indépendanùnent det di vert dont' qn^il a faitti là Ville de
Lille, à ta bibliotbéqoe , à tet écoles acadétniqaet, Widar'â
Tonhi que set bient menblêt -(m imneaUèt fatteht eontaorét
i fermer «nerveirrro^pîo , qn*DB oommtfrait CBMvr^^FieiWicuri
• • • » • » *
« . «^ . • . • • Let rentet de eetle csaTre-pie teront employéet i
doter d*ànc peation de 2S écat romains par mqîi autant de
jennet gcnt dédiés à Télnde de lapeiature, de la sculpture et, de
FarchiiecUtre f que le permettra le montant net de ces rentes. • •
» « • • • • Cet JeQoes gens devront être natifs dq Lille et appar-
tenir ans trois classcf d^ peinture. ^ de scuIpUire eK. ^archi-
/ector« ;-c*0sl4«dir«, un pour obaqne classe, toutefois qne les
retentta d^ rosafre^te seront tn^tans ponr trois pensionnaires ;
t*ik n*étaieot pat tnffîtanti il devra (oujonrt en être choisi un
ponr la peinture et un autre tçur-rà-tour. pour les deux autres
-elâttet* •••••«
• » •«.•.. La nomination lura Ben en coiuroKrrf etlecorpt
municipal , d*aprét le Tote de TAcadémie royale detScienceif
( ^76 )
de rAgrlenUavd et 4e8 Art» de la ville, de LiBe^elmira toojean
celni qui montrera le plas d'habileté, 4^'dlipoâitleiiav d*lii^
tmelien et deq^eliiëi ponr ISiirè 'haiiai^ '4 la [MHe et anx
beaaz-artt..«.» :!.| ' .. .
» Les jeanet geiu c^toiif» ^ipinàiÈt ae re&die i
Itoilie: • et y rester quain^ ena eotiete ; peinai ce temps
ik joniront de ladite pension, mais jamais aa-deli. ••• • *
• •;•••• La maison sise è- Rome , raed<l ▼mitaggîo , mar-
quée des Ko* 5^ &, 7 et 8 1 ne dena paiot être aKésée) man
eonserrée ponr TaTantage des pensionnaires» •« « • •
» •••.•• Lei objets en plfttre laissée ^rle teataleur......
sont aussi destinés ans pensionnaires. »
{Exirm'u d» ttnimnêm.)
Dans le bnt d*assnrer à jamais â la Tille de Lille la posses-
sion do Legs-Wicar^ la transaction snîfante a été consentis
entre elle et la Société:
c • La ville de LiU^ se «hargara dé payer .)es friûa de s«eees-
sion^ dé transperl^ d*iBntfetien% de epuseryatieii et ans ooodi-
ttons sniTantes :
» i.o La Société abandonnera a ta ville la nne-p*re|»Hélé de
tons les objets ii elle légaës par Ye chevalier Wiear , de sorte
qn*en cas de dissolu iion de la Société , fous ces objets appar
tiendront i la ville.
» 1.0 La Société aura la garde et raddllnistratîon de ces
objets. Ud invénlaife sera remiiiià ktillcA
» 3.0 La Société dépoéehi cet ebleia, suivant leur sataie,
dans lés élablissemens pnblres esrtftàns « jdsqa*â ee qa^elle soit
en posiUoh de les rassembler' dans un leeal spéeMl ; oè fa piddîc
sera librement et réguKèrethefif àdttiîs.
9 4*® Une inscription placée sur chacun de «ors objets np-
péliera qaHIt pioaîeiiaent dn.legs Ml pHr le .chevalier Wkar
à la Société royale. iii>
Une ordonnance royale , en date da a6 janTÎer dernier,
antorifc la rille de Lille et la Société royale i accepter, cbaeiuie
ponr ce qui les concerne, le legs du cheTalier Wîcar. Cette
ordonnance uppiKiTf 1m eonventioiiii tUp^Uaf ^Up la Tille et
la Société f ponr régler les conditions d*nsnfniit, de nue-pro-
priété et Itf mode de eonserration et de jooissànce.
'iTl
(&78)
■
I >
■1 .
DÈS SOCrÉTÉS ^JOKKESPONtfA'MTES
- ^ « • t t f
Pendant Fanneç i834.;tft.A; jj^'emifi^ trùneêttp ifea835.
iBBEYILLE. Mémoires de la Société royale d'émulation \
I Yol. in^S.o i833.
ANGOULÊME. Annales de la Société d'agricnltare , arts et
commerce du département de la Charente.
BESANÇON. Académie des sciences , belles-lettres et arts -,
séance publique du ^5 août i834.
BORDEAUX. Académie royale des sciences « bellea4ettres et
arts; séance publique du a& août i834*
DIJON. Hémoires de TAcadémie des sciences, arts et belles-
lettres i i833.
EYREUX. Bulletin de TAcadémie Ébroidenne , suivant les
règlemens de Tancienne Société d'agriculture , sciences , arts et
belles-lettres du département de TEure.
LILLE. Annales de la Société d'horticulture.
MANS ( LE ). Bulletin de la Société royale d^agriculture ,
sciences et arts.
MAÇON. Compte rendu des trsTauz de la Société d'agricul-
ture , sciences et belles-lettres de HAcon , pour l'année i8ag et
suifantes , jusqu'à la fin de l'année i832.
— Rapport fait à la Société d'agriculture , sciences et belles-
lettres de MAcon , par M. Cortambert.
METZ. Sommaire des travaux de la Société des sciences mé-
dicales du département de la Moselle. i83o à i834«
MULHÀUSEN. Bulletin de la Société industrielle.
NANCT. Précis des travaux de la Société royale des sciences^
lettres et arts de Nancy, de i8ag a iSSa.
(679)
NANTES. Joornal de la section de médecine de U Société
académiqoe da département de la Loire-Inférîenre.
PARIS. Annales de la Société d*horticaltor«.
— Joarnal de la Société de la morale chrétienne.
— Bnlletin de la Société géolofpque de France.
— Nonrean bnlletin dea iciencea, par la Société pliilomatliiqae.
— Annales des jardiniers amatears , publiées par la Société
d*agronomie pratiqae.
— Bulletin de la Société de géographie.
— Athénée des arts , le Lycée , journal des sciences.
ROUEN. Précis analytique dea traTauz de l'Académie royale
des sciences I belles-lettres et arts, pendant Tannée i833.
S AINT-ÉTIËNNB. Bulletin industriel , publié par la Société
d*agriculture , sciences et arts.
TOULOUSE. Recueil de FAcadëmie des jieux floraux. i833.
-— Journal des propriétaires ruraui pour le Bidi de la France*
TOURS. Annales d*agriculture , publiées par la Société d*agri*
culture, des sciences, arts et belles-lettres du département
d*Indre-et-Loire.
TROYES. Mémoires de la Société d*agriculture , sciences ,
arts et belles-lettres du département de TAube.
La Société royale des sciences de Lille , désirant étendre ses
relations, accueillera avec empressement toutes les demandas
qui lui seront faites par les Sociétés académiques pour l'échange
des mémoires qu'elle publie.
(«Bo)
OUVRAGES ENVOYÉS PAR LE GOWERNEMEIiT.
' Description des macbines et proches spécifiés dans les bre-
VeU d^fnTenUdn , de perfecUonnemeat et d^fanportâtion dont U
darée est expirée; publiée d*après les ordres da ministre de
Tintérienr, par H. Ctiristian, directeur da ConserTatoir» des
arts et métiers ; 4 ^o^Qd^^ ^^i'^f ^^^^ plançbes; tomes :i3,
A4 > aS et a6.
NetfTtème supplément da catalogue de spédficatiôns des prin-
cipaux moyens et proeédés pour lesquels il à été pris des brerets
d^invention ; brochure în-8.o Paris, id34*
' Mémoires d*a{ricuUare, d^économie rurale et domestique,
publiés parla Société royale et centrale d^agriçulture; i Tolomt
in-8.*
Annales del^in^ustrie nationale , recueil industriel, mannlà&'
turier, agricole et commercial de la falubrité publique et des
beaux-arts , renfermant ta description des expori lions publiques
faites en France et â Tétranger, par M. de Holéon. Année i834-
Là SOCliti rSÇOlf PAS ABORlIIIIIlt:
i^ AniialiM de okimle et d« pkjtiqne, par MV. â«y*Lassae et
Ajagot
. a.^ Aiinalaf dts^sdenees natvrtHes^ |»ar HH; Audouin , à&
Brongniart et Dumas.
3.^ La rcTue encyclopédique , par H. Carnot et P. Leroux.
4*0 La bibliothèque uniTcrselle des sciences , belles-lettres et
arts , rédigée i GenèTC.
S.o Journal hebdomadaire des progrès des scienees et insti-
tutions médicales, par MH. Bouillaud, Forget, Vidal, etc. t etc.
^ 6«^ Journal des connaissances usuelles et pratiques | publie
(68i )
pAT lDI.€îtt€4^6rBBdiiioftft«C leeomte de LMtejtit/fBimt
fuite à la bibliothèqae phjsico-économiqQe*
7.0 Joarnal des eon naissances ntiles.
8.^ L*annaaire statistique da département du Nord.
9.0 Berne du Nord.
i^.^ Jottrnal de la Société pfarénologiqne de Paria.
Par décifi<M de H. le maire de Iffle ,1b UbHotkéeiîre de la
TÎlle met , pendant nne année , & la disposition de la Société des
scîeneesy de ragricultare et des arts, les oarrages dont les
titres sniTcnt :
Mémoires dn Hasénm dliistoire naturelle.
Le journal des TOjaj^es , découvertes, navij^ations.
Le journal d'agriculture et d*économie rurale du royaume des
Pays-Bas.
Annales de mathématiques, par H. Geigoime. '
Bidletio des seieitcesDatufellesetdegédofîe,
Id. des sciences historiques , antiquités, etc. ,
Id. des sciences agricoles et économiques ,
Id. des seieneea technologiques,
Id. des seiences mathématiques »
Id. des sciences médicales ,
Id. des seieneea géographiques ,
Id. des sciences militaires ,
de M.
Férussac
\ I .
i. '
(68»)
LISTE DES MEMBRES
LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES,
DS L'AfiBIlSOtTOU HT DKi AETS , DB LIUS.
1 •
1834.
MEMBRES HONORAIRES.
MM. le préfet da département da Nord.
Le maire de Lille.
GODIN, doctevr en médecine ; admît le 3 féTrier i8aa.
MEMBRES TITULAIRES.
B 0 B B A D.
Président, M. BAILLY, dooteor en médeûine ; admis le a
octobre iSaS.
Vice-président 9 H. DELEZBNNE , profestenr de phyii^e;
admit le 12 septembre 1806.
Secrétaire-général, H. DOURLEN fils, docteur en médeetne;
admis le 3 décembre i83o.
Secrétaire de correspondance, M. LEGRAND, «Tocat; admis
le 3 février i83a.
Trésorier, H. YERLT fils , architecte ; admis le 18 anil i8a3.
Bibiioûiécaire , M. HAUTRIVE, docteur en médecàne^ admis
le 7 novembre 1828.
( 683 )
HM. PEuVlON filf, négocinpCv admit le 17 nÎTAsean if.
CHARPENTIER, pharmacien en clief) admit le i5 pla-
TÎÔte an 1 1 . *
MAGQUART, propriétaire ; admit le 27 mettîdor m 1 1 .
DEGLAND, doetenr en médecine; admit en 181 1.
DESMAZIBRBS^ natnralitte; admit le as août 181 7.
LIENARDi profettenr de dettin; admit U S tept. 1817.
LESTIBODDOId ( Thém.) , doetenr en médecine ; admit
le 17 ao6t i8ai.
MUSIAS , noiaire ; admit le 3 janrier 182a.
KUHLHAMN^ profettenr de chione ; admît le ao mart 1804.
HURYILLB » doetenr en médecine 9 admît le 18 férr. i8a5.
HEEGMANNy négociant \ admit le a décembre i8a5.
RABROIS, négociant; admit le 16 décembre i8a5.
LESTI80UD0IS ( J^B.te ) ; doetenr en médecine ; admit
le aojanmr i8a6.
DAHBRIGOURT, négociant ; admit le 17 février x8a6.
DiKLATTRE ^ n^ociant ; admit le 3 mart i8a6.
DECOURCELLBS , propiiéUirc; admialeai noT. i8a8.
DANEL 9 imprimenr ; admit le 5 décembre i8a8.
TAILLANT, doetenr en médecine; admit le 6 arril i83i.
MOULAS, propriétaire ;, admit le 29 ami i83i*
HARQDET^VASSELOT, dii^ctenr de la maiton centrale
de détention de Loot, admit le a mart i83a.
BORELLY, intpectenr detdonanet; admit le a mart i83a.
MULLIR , chef d*inttitution ; admit le ao a?ril i83à.
DA VAINE, ingénieur det pontt et cbanttéet; admit le 3
aoAi i83a*
BARRÉ, prrifcttenr an collège de Lille ; admit le 7 tep-
tembre i83a«
LEGLAY, docteur en médecine, arebivitte général dn dé-
• parlement dn Nord; adtnt le 19 juin i835.
(684)
iBEHfiRES ÏIÊSIDANS 'AGRICÛLTETms.
cuit, et propriét. , à Aqb«m.
, A tuihm.
ê
à Groiat*
k àâ^.
ft BailMu..
à Loitiina
k Lonu&èu
& SaîUjrleiBlaiMloy.
i GfèiM.
à lUaroq-^en-BircBiil.
MH. ADAM ,
BÉfiBIN, : id.,.
BQ«TE< . . , id..,: M
JS&iJLOIS ( ¥snffe»( ) v : id. ^ i
.- GBARLET^' ■".' : »• îtf.t'i .
> GHUKFART (fca»«;«);^ i&^
COLLETTE (Lonit), id.,
CORDONNIEft,: i A^
;PKB«GHY (Fnaçoiè)/ idly >
,v. DELBGQUET (Lorâ)t id^^n-.
DELBCODRT < J..B.i«)^ M.^ :
DELOBEL, id.^; : i
; BESGàMES^; < H, ':
nESPATURFÂ , id. ,
..DESUBMONTi(rr.), brainâr^
D'HALLBIN^l^O^lxîf^^^^nltiv't A lUreip-^n-BMeaL
. B-HESPEL,>^iDpil,€piMJâWfffni4.t, A Haoboordiâ.
BUHAYDN, làtriâM, ARondûii.
H AYEZ, 1 oaltiT. etpropnét^ à k»cq.
HEDDEEAULT, £d., k Facbet.
: :HOCHART filé dbë t idl, - A Lb<ié.
M., I A fiombeoqnes.
' 'id«, I -:-?'•] i LozetiiMt.
ridkv' ''* n.'A'Bém/'''
id^,'* ' à Flen,
îd. , à ÀamÉûppU,
'.184-4 '^•" 'ir-aè'£larf. .'
mIm ^ rA WaUnâ.
■d;» : ' > A iBilhiiats4a*H.
id. , & Radinghem.
LECOMTE,
LBFEBFRE,. :
I£nSBi7ftE(liiliea),
LBFERS^Fnuiçoit),
LIENARD ,
I^AIAAN^ .1 ;
HASQtJELIER(N.),
JUSQUILUBR^
POTTIBH,
WATTELLE ,
( 685 )
MEMBRES CORBESPONDANS.
. ÀJÂSSÛN DE GtlANDSAGNE , nataralUte et homme de
lettres, à Paris.
AlIPÈftË, membre de rinâtîtut, & Paris.
ALAYOINE , propriétaire , i La Bassée.
ARAGO, membre de l'institut et de la cbambre des députés.
ARTAUD f inspecteur de TUniversité, i Paris.
AtDOUIN , naluralisU , à Paris.
BABIMET, professeur an collège St.-Lonis, examinateur à
Vécfile polytechnique.
BAILLY DE MERLlEUX , directeur de i*Vnion encyclopé-
dique , à Paris,
BARRI*! I chef d*escadron d*arti11erie, i Yalenciennes.
BEAÇDfiitTL^FARGE, naturaliste , A Haringue.
BECQUET DE MÉGILLE , h Douai.
BÉGIN, chirurgien en chef à Th^pital militaire d'instmc-
tion de Strasbourg.
BIDART, médecin , i Pas ( Pas-de-Calais ).
BLOUETi professeur d*hjdrographie y à Dieppe.
BOIMVILLIERS, correspondant de rinstîtat, à Paris.
BONAFOUS, directeur du jardin royal d'agriculture, à
Turin.
BONARD , chirurgien-major au 5.« régimpnt de dragons.
BOTTIN , rédacteur de TAlmanach du commerce , à Paris.
•' • • •
BOSSON , pharmacien , A Hantes,
BOUILLÊT, naturaliste , â Clermont-Ferrand*
BOURDON, inspecteur de TAcadémie de Paris.
BRA , statuaire , à Paris.
BRONGNIART, agrégé à la faculté de médecine de Paris.
BURETTE-HARTEL , propriétaire , k Uaubourdlu.
( 686 )
MH. CARETTE , chef de bauaion da génie , à Parii .
CHARPENTIER , doctenr en médecine, à Valenciennes.
CHAirVENET, capiUine dn génie , à Arras.
CLÉMENT (H.«e Teare) , née Hémery, & Cambrai.
COCHARD , pharmacien , à Sedan.
COCQ, commÎMaire des pondrct ei salpêtres, 1 Paris.
COGET aîné , propriétaire , à Thameries.
COLLADON fils , à Genève^ .
COHHAIRE, littérateur, i Liège.
CORNE, président dn tribunal de i.'« instance , i Douai.
COUPRANT, officier de santé , 4 Houplines.
DARGELAS , naturaliste , & Bordeaux.
DASSONNEYILLE , docteur en médecine , ft Aire.
DEBAZOCHES , naturaliste , à Scez.
DE BREBISSON fils, naturaliste , â Falaise.
DE CANDOLLE , professeur, naturaliste , à GenèTC.
DE CONTENCÎN , secrétaire du préfet de la Gironde , â
Bordeaux.
DEGEORGE ( Frédéric } , bomme de lettres , à Arras.
DE KIRCHOF^ (le chcTalier), docteur en médecine, â
AuTers.
DELARUE, secrétaire perpétuel dé la Société d'agriculture
du département de l*Eure , ft Erreux.
DE LENZ ( le baron), conseiller-d'état , a léna.
DE MEDNTNCK , doctenr en médecine, â Bourbourg.
DEPRONVILLÉ , bibliothécaire, ft VersaiUes.
DE PRONT, membre îde Hnstitut, ft Paris.
DEQUEUX-SAINT-HILAIRE , propriétaire , ft Donlenpie.
DERHEIHS , pharmacien , ft Saint-Omer.
DERODE (Julien), ft Loos.
DESAYYB , ft Paris.
DESBBIÈRES , pharmacien-major, ft Alger.
DESMARQUOT, médecin , ft Baint-Omer.
(687)
MM. DESHYTTÈRE , doctear en m^deGine , à Cassel.
DESPRETZ f profettear de pbji iipie aa collège royal de
Henri IV, à Paria.
DESRDELLES, docteur en mAdecine, au Val-de-Grâce,
A Paria.
DESSÀLINES-D*ORBIGNY , profeaaear d'hUtoire nata-
relle, à La Roclidie.
DE YILLENEUY&BARGEHONT ( le riconte) , proprië-
turcy k Vancj.
DE VILLENEUVE ( le comte Âlban ] , ancien préfet du
Nord, à Paria.
DE WAPERS , peintre dn roi , à Bmiellea.
DRAPIER , inipectenr diviaionnaire dea pbnta et ehaitsaéea,
à Paria.
DUBRIINFAUT, profeaaenr de chimie » k Paria.
DUBUISSON , ingénieur dea minet , k Paria.
DUGELLIER , ingénieur, à Paria.
DUCHASTEL ( le comte ) , k Veraaillea.
DDHAHEL , inspeetenr général dea minet, i Paria.
DUMt'RIL , membre de Tlnstitut , à Paria.
DUMORTIER , directeur dn jardin botanique de Tournai.
DUSAUSSOY, inspecteur de la fonderie royale de Douai ,
membre de la cbambre dea dépotéa.
DUTHILLOEUL, propriétaire, à Douai.
DUVERNOY , professeur k la faculté ^es aeicncea de
Straabonrg. . ■
ELIAS PRIES , naturaliate , à Lund ( Suède ). :
FAREZ , procureur-général a in oour royale 4^ Douai.
FËE , professeur à la faculté de médecine de Strasbourg.
FLAVIER, à Strasbourg.
FRANCOEUR , officier de rUniversîté , membre de la société
pbilomathique , à Paris.
FONTEHOING , avocat , i Dnnkerque.
< 688)
MM. GAILLON , naUmUste , i Abb«viU)e.
GiRNlBft, protiMewr'de ibalteaAiqae* i VVtawtKàU de
Gand.
CtAY^UISSAC, teMbre de Tliutitat, à Pâiii.
GEOFFROY DE SÀINT-HILÂIRE fik , natnzdiite àa jardin
.daB4>i.| àtP«rif* . . :
GrLGENGRÀNTZ , docteur ei> inMeilne ; dhinu^ien^de-
umjor m 43.® i^gîiftedl dé Ii(pi6.
6ILLET DE L&UHONT, întpectear ^ttëhil ém mine*, i
Paria-
GIRÀRDIN , proretseur de chimie , à Ronéo.
GRAR , AYéiMi^ à YalcnoiénDeft.
GAÀYISv dooMir te mMeolne^ à Galaii«
GITÉRÂRD , agrégé à la faculté de médeèiiis do Paris.
GUËRIN «ikiémbre delà Socîëlé d'bUtoiré naCnrtlieii Paris.
GUERRIER DB DUMAST fils^ hoàope Je leUieat â Hancy.
GUILLEMIN, natnxÉlWle^ à Paria.
GUILLOT, lûitCèiMml^»lonel d'ortin^rUf à Sttàdbcatrg.
H£CJAT,.aoeiiéteîf^ de la nairio^de VàleiioiflùiiOi.
HÉRÈ, profeslteiir.deiiiaiIéiBàtîfiu», à Saioi-QueiHtiii.
WTOTi à Yeisailles;
. ICRTREL-D* AftRQVlL» médcdn rMriùmte , I Ibotreoii.
JACQDEMYNS , do^nr éa niédeema , à Looirson.
JACQUERTE ^ pilcifessev do denbi ot do matkémaliqiiet ,
àlArinoiiUéMSi.
JAUFFRET, bibliothécaire en chef, à MomMo.
JORARD> dîreoténr do.17otiiittiial , 4 Broaolloi.
JfiDlAS, dèctovr es néddone^ à Aim.
iDLLIEK, oiieieia rédaeléot de U Rome OB^olopédique ,
à Paris.
UJHLlIAim^ ahAitooto y i ftdiékalade.
RUNZE, professeur, i Leipalok*
LABARRAQUft^ piiéniiacioi^ i k Paris.
(689)
HM. LACARTERIE, phamaoen eo oW à TbApiUl militaire
4*insÉniolioii de Hètt.
LACROIX , membre de rintUiot , profiwiéar de mathëma-
tîqaes trauscendAiites > a Parie.
LàGiRDB ( le baran ) , aMien prélet , ï Paris.
LAINE, profeeMor àt maÛiéDUtiqnea aa eo]Mg« d« la fille
de Parie.
LilR , à Gaen.
LA ROCIEFOnCAULT ( le rioomte de) , à Pam.
LEGOGQ , profetteor de mânirtiûptt , à GlerAont^Ferrand.
LEBLEU fik f doeteor en méieéim» , à Dnnkerque.
LKBONDIDIER , cbimiile , à Bëtènoe.
LEFEBVRE, Alexandre, secrëUîre de la SooiMentomô-
logîqne de France ^ A Parie.
LEGAT, profeeeenr, à Parie.
LEIKINE, docteur en mMeeine, à Liège.
LELBWEL ( Jbaefaim ), peofeeseur d'bUtoireà ITnitersitë
de Wilna , à Brasellee.
LEHAIRE , a(f égé de l^UnÎTertitë ao eollége Saint-Lonis ,
à Parie.
LEROT < On<sime ) , bomme d« letiree , a Senn*.
LHÉRIC , grayenr, à Anvera.
LIBERT ( M.rile Harie-Aîmëe ) , natarafiete , 4 MalmMj, en
Prusse.
LIÈBI6, obioriete, A Hicssen, grand*duebë de Hesse.
LOIBELBUR DES LONGGHAHPS , deetenr «n tnëdecine ,
à Paris.
L0N6W , inspecteur des domaines et de l'enregistrement ,
k Baînt-Omer.
MALLET, professeur de pbilosopbie au collège royal
d*Amiens.
MANGON DE LALANUE , directeur des domaines , à
Poitiers.
44
(690)
MM. MARCEL DE SERRES, nataralitie, i Montpellier.
MARCHiNT DE LA RIBELLERIE , soo^-intcndaBt mib-
taire, à Tonri.
HARMIN, ei-intpectenur des pottet, à RooIogne-ear-Mer.
MARTIN-SAINT^ANGE , dateur en médedne, & Paris.
MAIZIÈRES j docCenr èt-seiences , à Paris.
MATHIEU, membre de rinstitat et dn barean des lon|;i'
tndes 9 A Paris.
MATHIEU DE DOHRASLE, agronome, i Rorille.
MEI6EN , naturaliste, i Stolfaerg.
HÉRAT, membre de TAeedëmie de médeeîne , & Paris*
MIGHAUD, naturaliste , Kentenant an lo.e régiment d*in-
ianterie de ligne.
MILNE-EDWARDS , naturaliste , à Paris.
MIONNET, conservateur an cabinet des antiques, à Paris.
MOURONYAL , docteur en médecine, à Rapaume.
NICHOLSON , tngénieur^mécanieien, k Londres.
NOËL, officier de rUnirersité, à Paris.
N0UEL-MALIN6IÉ , chimiste , à Eppe-Sauvage , dépar-
tement du Nord.
OZiNEAUX, recteur de TUniversité, k Toulouse.
PALLAS , médecin , k Saint-Omer.
PELOUZE, répétiteur de chimie à TEcole polytechnique.
PERSOONE , naturaliste , k Paris.
PIHOREL , docteur en médecine , à Rouen.
PLOUVIEZ, docteur en médecine, i Saint-Omer.
POIRET , naturaliste , k Paris.
POIRIER SAINT-RRIGE , ingénieur des mines , à PaHs.
POTTIER, directeur du jardin des plantes , à Douai.
RE6NAULT, colonel du 66.e régiment d*infanterie de ligne ,
à Àncône.
JUSINARD , pharmacien , à Amiens.
RODENRàCH ( GonsUntin ) , membre de la Chambre des
représentans belges , à Rruielles.
(69« )
MH. RODENBACH ( ileiandre ) , membre de la Chambre det
inepr^aenUna bel§«a , à BnueUet.
RODET , profestenr de mëdeoine riténnsArt , à Toolmiae.
SCHREIBER , natoraliste , à Vienne ( Aatriche >
SINCLAIR ( John ) , agronome , & Londret .
SCOUTTETEN , docteur en mëdeeine , à Hett.
SOUDAN, docteur en médecine , profetsenr i l*b<ypital
militaire d^initmction de Metx.
TANCHOU, doetenr en médecine, â Paria.
TARAN6ET , doetenr en médecine , à Douai.
TASSAERT, chimiste , à AnYen.
TESSIER9 membre de rinatitnt , à Paris.
TIMIIERMANS, capitaine do génie, à Tournai.
TORDEUX, pharmacien, à Cambrai.
YANDERMAELEN , à Brnielles.
YAS8E DE S AINT-OUEN , inspectenr de racadémie de
Donn.
VANNONS 9 professeur de chimie à l'université de LouTtin.
VILLENEUVE , membre de Tacadémie de médecine , i
Paris.
VILLERHÈ , membre de TAcadémie de médecine, i Paris.
VINCENT , professeur de mathématiques , à Paris.
TVART , membre de Tlnstitut , à Paris.
(69a)
LISTE
DES SOCIÉTÉS COBRESPONDâNTBS.
ABBEVILLE. Société royile d'ÉnsUttw.
ÂLBT. Société d'igricnltara An départemenft dn Tarn.
ÂNGEB8. SMiétéd'agriedlltiR,Mieneei«tarti.
ANGOULÊME. Société d'agricnltnra, éet «rU et du com-
merce dn département de U Ghirertte.
AKBAS. Société rajtlo |>onr l'eBconfagement de* icienec*,
det lettre! et dei art*.
AVB0NES. Soelélé d'agricnltnn!.
BSSiHÇON. SMiété libre d'agriculture, arb et commerce
dn département dn Donbi.
BISANÇON. Académie dei aciences, bellea-leltrea et arU.
BESANÇON. Société d'isrreeiltiire, dei irU et dn commerce.
BORDEAUX. Académie royale du acienccfibellea-lettre* et art*.
BOBDEADX. Sodété linnéenne.
BORDEAUX. Société philo mathiqne.
BOULOGNE'SUR-IIIER. Société d'aRricnlture, dn commeice
et dea aria.
JRGES. Société d'agrioaltnre dn département dn Cher.
IXELLES. Société de Flore.
IXELLES. Société de» aoience* médicalea et natnrdlet.
]XELLES. Société agricole de Bmxellei.
m. Société rojale d'agricnltnre et de commerce.
IBHAl. Société d'émnlation,agricnlbire,MàeBee* al aria.
(C93)
CHALONSâUR-HiRNR Société d*Agricallore,«rUet eam-
meroe de la Marne.
CHARLEVILLE. Sociétë centrale d'agritalttire , eeienee» «I
artt ^t eommerce da départemeat des Ardenaei.
CHARTRES. Société d^agrienltore d'Enre-et-Loire.
CHiTEiUROUX. So4aété d'agrienUare d« dépsnement de
rindre.
CHAUHONT. Soeiété d*)agfi0aU«ire , arta et eomtieroe da
département de la Hanle*H4ma.
DIEPPE. Société archéoUgiqve. '
DIJON. Académie dea aciedcea et belles-leltréf.
DOUAI. Soeiété centrale d'agrioaltore » aciencea et arti.
DOUAI. Société dea atnU dea arta.
DOUAI. Société médicale.
DUNKERQUE. Société d*agriciiUsre.
ÉVEKDX.Socîétéda médecine, ebimrgje, chimie el pharmacie.
KYREUX. Sociélé d ^agricoltore , de médecine , ÊCUùnàtÈ el arta
dn département de TEnre.
FOIX. Société d*agricaltare «t de* arta du dépértctaiciit de
rAriége.
6AND. Société royale dea beaaa-ajrta , bellea^Ultrea , affricnl-
tare et botanique*
lÊNA. Société de minéralogie.
LIÈGE. Société libre d*émalation et d*enco>aragement pour
lea aciencea et arta.
LILLE. Société d*horticaUare.
. ;LON&*LE-SAULNIBR. Société d'émolatÂcA dn dépkrtcment
da Jnra.
LYON. Académie royale dea sciencea f beUca-leiirea et atrta.
LTON. Société de médecine.
MAÇON. Société d'agricolturc, dea aciencea , aria et belles-
lettrea.
MANS ( LE ). Société royale d*agricoltare , aciencea et arta.
(694)
MAR8KILLB. Académie des sciences, bellet-lettret el arts.
METZ. Société d^agricnUarci des lettres, seioiees et artsdn
département de la Moselle.
METZ. Société des aeienees médicales dn département de la
Moselle.
MEZIERBS. Sodéié libre d*a^enltare , arts et eommeree da
département des Ardennes.
MONTAUBAN. Société des sciences , >gricalfare et belles-
lettres du département de Tam-et-Garonne.
MULHAUSEN. Société indostridle.
NANCY. Société des sciences, lettres, arts et agricnltnrt.
NANCY. Société royale des sciences, lettres et arts.
NANTES. Société académique do département de la Loire-
Inférieare.
NANTES. Société nantaise d*horttcnltare.
PARIS. Société d^agrienltnre dn département de la Seine.
PARIS. Société des intentions et découTcrtes.
PARIS. Atbénée des arts.
PARIS. Société royale d*agricnltnre.
PARIS. Société d*enconragement et de Tindustrie nationale.
PARIS. Société médicale d*émn1ation.
PARIS. Société d*enconragement poor rindostrie nationale.
PARIS. Société de géograpbie.
PARIS. Société de la morale chrétienne.
PARIS. Société dliistoire naturelle.
PARIS. Société dlmrticnltnre.
PARIS. Société pour Tamélioration de Tenseifaement dé-
mentaire.
PARIS. Société d'agrononde pratique.
PARIS. Sodété géologique de France.
PARIS. Société philomatkique.
PARIS. Société llnnéenne.
PARIS. Société libre des beaux-arts.
( 695 )
POITIERS. Société d*agriciiltare , bellei-tellret , tcîeocei et
arU du département de la Vienne.
RIS. lottitaf horticole de Fromont
RHODEZ. Société d*agricultare et de négociant da départe-
ment de TÂreyron.
ROUEN. Société libre d'éinnlation.
ROUEN. Académie royale det sciences , bellet-lettret et arts.
SAINT-ÉTIENNE. Société d*agricnltiure , arts ci commerce
de la Loire-Infërienre.
SAINT-ÉTIENNE. Société indastrielle.
SAINT-QUENTIN. Société des sciences, arU et belles-lettres.
STRASBOURG. Société d'agricnltare, sciences et arts da
Bas-Rhin.
TOULOUSE. Académie desjenx flcranx,
TOULOUSE. Société royale d^agricnltnre.
TOULOUSE. Académie royale des sciences» inscriptions et
belles-lettres.
TOURS. Société d*agricnltnre, sciences et arts et belles*-
lettres du département d*Indre-ct-Loire.
TOURS. Société d*agricaltare dn département d*Indr«-el«
Loire.
TROYES. Société d*agricnltnre, sciences et arts dn départe-
ment de TAobe.
YALENGIENNES. Société des sciences et arts de commerce..
VERSAILLES. Société d^agricnltore et des arU du départe-
ment de Seine-et-Oîse.
(696)
TABLE DES MATIÈRES
00NTE1IUB8 DAM CB VOLUilB.
l^atSlQUE ET MiTflÉMATIQUES.
Mémoire sur la rtftolattôti dist écjoatiôns natnérîfpiei , par
M. P'ùêeeHi , C. ( i ) i
Vis 4*Âreliimê€le. «- Détennhiàtio& de la tarfiice héBcol-
dale donnant l'espace hydrophore mazimam, par H.
Dwaine , R.. . . ♦ 35
Mémoire sur les plâtttatSons d^aAres, par M. Mai-
wièté^ C. • •.'••••••.••.•.•...., 4i
Idem , errata 699
Bliài inr Tapplieation du calcul des probabilités âttx assu-
rances oontre Tincendie , par M. iTh. 'Barroù , R. . . . 85
Note! sur la polarisation , par M. Delezenne , R a83
I3em , addition 5q^
GÉOLOGIE.
Discours snr les progrès de la géologie , par M. Marcel
de Serres j C ....•.♦• 887
Notice snr la carbonisation du bois résultant de son séjoiv
prolongé dans un terrain de troisième formation | par
M. A. Bidardf G 4iy
Notice snr une rocbe dite Roche brûlée, située & Fumay,
département des Ardennes , par fen H. J.-F. CUre , G. 4ao
(t) C. fignifie membre correspondant , R. meoibrjB résidanl.
(«97)
Note sar les eaux jailliMantet da poiU fQrë.pratîijnë chez
H. Baneal , à Gellenenve i près Montpellier, par M»
Mafteidè Serm, G ••••.• 4^3
Observâ(te»s g^kgîqaès sor le dépaifement da TAade ,
. par M.- Méo^^ûlde SêPTCêr G.%v^)»>»..^ii«^ • 43a
■
CHIMIE.
Beeherelies cIii]iijqQe& sm: le.maîs , Âor^nk coÉtrflboar aux
progrès de U fabrication des sacres iodîgioes , par
1ll.E.PaUas ,C 489
HISTOIRE NATUBELLE.
Obserrations sur la licorne des anciens 9 par H. Marcel
de Serres , G J 494
Diescriplien 'd'un BOOTean genre dHnsectes diptères de la
fiiinille des Notacanthcs, put H* J^. JUacquarîf B. • • • 5o4
BOTANIQUE.
Description et figures de riibypfaomycètes inédites à ajouter
a la Flore Cr^nçaise, par lILJrArHfrJ.Deimazieree^
ti.. «••« 5io
ILEDECINX.
Gastrite ajgQi^ Inbanevlfls dèwkppés daâs rfliopbage;
perforations é^blissant. commrtnicaliflp entre eo 0011-
dnit. et la tracbèe-arfeère 1 eario de deux veriftrea deiH
sales; par.ll« J. Grav.ispC..^... ••»•• Saa
Hânoire snr Fasage externe de la pierre à oaatèfe» par
M. Phuyiezj G.,« «••••••» 53o
Pi: i:
/ l
^-t^^
/!g2. ,,
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pir2!
/?gj.
V.
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